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(seth) il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence.

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(seth) il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence.
Mar 17 Sep - 0:49
C'était Erik qui avait émis l'idée de partager un moment à trois, « entre hommes » comme il l'avait spécifié, la petite sœur s'étant absentée le soir. Il s'était rendu compte de notre rapprochement et voulait probablement le renforcer, avec cette finesse qui lui appartenait. Alors on se retrouva sur le canapé, à partager des pizzas et à apprécier le visionnage d'un film. Erik s'était positionné entre nous deux, servant de rempart entre nos corps, tel le traversin que l'on place entre deux époux mécontents pour séparer le lit en deux parties distinctes. C'était apaisant de se retrouver dans un contexte familial favorable, de partager un repas simple, de vous entendre raconter des anecdotes sur votre passé commun que j'écoutais toujours avec intérêt. Vous agrémentiez ma vie d'un peu de légèreté, m'appreniez que la simplicité pouvait faire naître une gaieté considérable. La tristesse s'amoindrissait, se laissait emporter par la vague espiègle qui réduisait aussi l'amertume persistante. La joie devenait l'habitude à prendre, vous inondiez mon cœur de vos rires permanents et communicatifs. Ma face s'enrobait alors d'une couche plus luisante, resplendissante ; un sourire se dessinait en permanence à votre contact, alors qu'il s'était estompé ces dernières années. Je me nourrissais de vos conversations euphoriques, de votre complicité réelle, des sourires que vous m'accordiez et qui alimentait le plaisir que j'avais d'être là. Quand j'étais avec vous, je me sentais porté par une énergie positive comme si votre présence m'enveloppait d'une bulle de sérénité et neutralisait toutes mes angoisses. Dans ma tête et dans mon cœur, tout se détendait. J'étouffais en fait la douleur pour mieux alimenter le bonheur.

Tourné sur le côté et avachi contre le dossier, je profitai de l'espace derrière la tête d'Erik pour t'observer. Mes yeux étaient davantage rivés sur ton corps allongé contre l'angle du canapé que sur la télévision. Je détournai seulement le regard quand le tien me toisait et m'intimidait. Je ne m'intéressais pas pour autant au film, suivais à peine l'intrigue, même si je devinais qu'il s'agissait d'une comédie puisque les rires d'Erik se diffusaient généreusement à travers le salon. Sincères et cristallins, ils s'apparentaient surtout à une menace permanente, une ombre sur le désir que je devais refréner, dissimuler - et qui pourtant s'amplifier à chaque coup d’œil dans ta direction. Les rires devinrent moins réguliers, plus discrets, puis rares, jusqu'à s'éteindre totalement et être remplacés par une série de ronflements. La voie de la séduction était libre.

Par des pas délicats, je m'avançai précipitamment vers toi sans faire le moindre bruit. Je savais me déplacer avec grâce et discrétion, c'était une compétence que je me reconnaissais. L'art du parkour m'avait appris à me mouvoir avec souplesse et agilité, je déployai alors tous mes talents pour réaliser l'envie que je freinais depuis le début de la soirée, sans alerter l'endormi. Mon corps s'étendit sur le canapé et recouvrit le tien, avant de se caler sur son côté pour m'allonger près de toi. Ma tête se réfugia au creux de ton cou, une jambe glissa au-dessus de la tienne, tandis que ma main emprisonna ta taille. Contre toi, c'était la place qui était mienne ; et je sentais que mon corps réagissait favorablement. Mon cœur qui tambourinait à vive allure et ma respiration plus rythmée résonnaient en écho, comme un acquiescement pour confirmer cette impression qui se renforçait. Toi tu avais l'air plus tendu, tu avais forcément la trouille que ton père ouvre soudainement les yeux. Sans attendre que tu exprimes cette inquiétude, je la supprimai et m'autorisai un rire mesuré, presque inaudible. « T'inquiète pas, je connais ses ronflements par cœur et je sais qu'il en a pour au moins vingt minutes. Il est parti loin là. » D'un œil admiratif, j'avais souvent observé Erik agir, imprimant la moindre de ses habitudes dans ma tête. Je connaissais chacune de ses étapes matinales avant de partir au boulot, son humeur en fonction des vinyles choisis, son destinataire - s'il écrivait plutôt à son amante ou à un de ses enfants, sa qualité de sommeil en me fiant seulement à la tronche qu'il faisait le matin. Je savais s'il appréciait ou non un livre rien qu'en détaillant son front, sur lequel se dessinait tantôt la ride de dépréciation, tantôt la peau lisse indicatrice du plaisir éprouvé. « A moins que tu ne fasses trop de bruit. » Avec toutes les idées que je prenais soin de garder dans un coin de ma tête, c'était certain que j'aurais pu extirper quelques gémissements de ta bouche... mais je n'étais pas certain qu'on s'y risquerait, malgré mon désir et mes capacités pour reconnaître le degré d'endormissement du père Montgomery.
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(seth) il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence.
Sam 21 Sep - 1:24


Il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence Stanley & Seth Ce genre de soirée n’était pas rare, surtout depuis le décès de ma mère, il m’arrivait au moins une fois tous les deux mois de passer une soirée dans la maison familiale avec mon père, juste histoire de passer un moment avec lui, et avec ma petite sœur. Je ne m’étais pas attendu à ce que ça se transforme en une soirée « entre homme » comme l’a dit mon cher paternel, avec lui et.. Stanley. Avec le voyage en Grèce et le boulot, je ne lui avais pas parlé depuis ce fameux dimanche après-midi passé en famille, et c’était fou, mais il m’avait manqué. Je le sortais difficilement de ma tête, et cette absence n’avait fait que lui créer un espace des plus conséquent dans mon esprit. La possibilité de passer la soirée en sa compagnie, même avec le paternel qui ne cesserait de me rappeler que là encore rien ne pourrait se passer, m’avait honteusement réjouit. Comme toujours, je n’étais passé qu’en coup de vent pour voir si tout se passait bien, récupérer le courrier qu’on continuait de m’envoyer à l’adresse de mes parents, et finalement… j’étais resté pour dîner. Je m’étais quand même absenté quelques minutes le temps de sortir Pompom, et leur laisser le choix du film à regarder, pour mieux me vautrer sur le canapé et n’en bouger que pour attraper mes parts de pizza. Ce genre de soirée, c’était aussi ce qui me permettait de garder ma sanité d’esprit, surtout avec le boulot que je faisais. Gamin, en voyant mon père aussi équilibré et disponible pour nous, sa femme et ses enfants, j’imaginais que c’était facile comme métier, qu’il suffisait de peu de chose pour que tout se passe bien. Et j’avais longtemps gardé cet état d’esprit, jusqu’à ce que je sois en âge pour que mon père me parle sans trop de barrière de ce qu’il faisait vraiment et des situations difficiles qui n’étaient pas si rares. Ça ne m’avait pas découragé pour autant, mais maintenant, je comprenais bien mieux pourquoi il avait toujours voulu imposer ces moments en famille. Des moments qui n’impliquaient pas grand-chose, juste nous, un film, un repas fait vite fait (souvent de la junk-food pour le grand désespoir de ma mère), et c’était tout. Nous finissions bien souvent, comme ce soir, tous avachis sur le canapé, emmêlés les uns aux autres, et à s’y réveiller le lendemain matin, tout courbaturés.

Et il y avait beaucoup de ça ce soir, même en dépit des présences féminines Montgomery-Avery, cette ambiance toujours aussi familiale sous ce toit. Encore que chaque fois que mon regard se posait sur Stanley, chaque fois que nos yeux se croisaient, je ressentais toujours autant cette frustration de ne pas pouvoir être avec lui comme nous l’étions d’habitude, entre nous. Bien sûr, verbalement, je continuais de le taquiner, de le chercher, mais la distance que mon père nous imposait en s’étant installé entre nous empêchait tout le reste. Pas question de s’isoler dans une pièce avec lui alors que le paternel nous attendait, nous voulait à ses côtés. Alors, j’essayais de suivre le film, Panique aux funérailles, adaptation américaine d’une comédie anglaises que je connaissais déjà. Je craignais avant tout la réaction de mon père vers la fin du film où l’on découvrait que l’homosexualité du patriarche (et mort) via son amant. Lui qui riait depuis le début du film, il risquait bien de le trouver beaucoup moins drôle d’un coup. Par chance ou non, il avait fini par s’endormir bien avant la révélation, ce qui me permit de me détendre, mais seulement pour quelques minutes, puisque peu de temps après que les premiers ronflements se soient fait entendre, je vis Stanley passer devant l’écran et venir se blottir contre moi. Si j’étais loin d’être contre l’idée, bien au contraire, je n’en oubliais pas pour autant les risques que cela impliquait. Frissonnant en sentant les cheveux du jeune homme dans le creux de mon cou, je restais sans bouger alors qu’il avait trouvé sa position, les yeux alternant entre l’écran, mon paternel endormi et Stanley. Pour être tendu, j’étais tendu, et il en fit la remarque presque immédiatement, ce qui eut pour effet de m’arracher une grimace. Une grimace qui aurait dû être un sourire mais j’étais bien incapable de faire. Mon cœur s’agitait dans ma cage thoracique, pour de trop nombreuses raisons. Et pourtant, je ne le repoussais pas. D’une part, parce que je n’avais pas envie… et parce que je n’avais pas envie tout court.

« On n’est quand même pas à l’abri qu’il se réveille en sursaut… et là, on aurait pas l’air con à essayer d’expliquer pourquoi j’ai dû te rassurer pendant une comédie... » chuchotais-je, me tordant un peu le cou pour pouvoir le regarder dans les yeux. « Que je fasse trop de bruit ? Je ne sais pas si je veux vraiment savoir ce qui se passe dans ta belle petite tête... »

D’accord, en le voyant comme ça contre moi, en l’entendant faire des sous-entendus, je ne pouvais que reconnaître que c’était bon de l’avoir là, et que l’excitation du danger était tout aussi grisante que quand on risquait de nous surprendre en entrant dans une pièce. Mais quand même. Le patriarche Montgomery était quand même à quelques centimètres de nous, ronflant certes, mais quand même là. Lentement, mais sûrement, je finis par passer un bras autour du corps de Stanley, appuyant ma joue contre le sommet de son crâne. Il n’y avait pas à dire, j’aimais qu’il soit là, comme si c’était exactement là qu’il devait être.

« Vingt minutes tu dis ? »
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(seth) il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence.
Dim 13 Oct - 22:29


Il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence Stanley & Seth Après avoir passé une majeure partie de la soirée à espérer un contact avec toi, j'osai enfin une approche et te rejoignis. J'avais longuement hésité à franchir les quelques pas qui me séparaient de toi, me demandant s'il était raisonnable de profiter de l'inconscience du paternel, ou même si tu éprouvais une envie similaire. Il se pouvait que tu préférais être dans ton coin tranquille, je décidais pourtant de faire preuve d'égoïsme et de réaliser ce qui était devenu plus prenant que le film. Tu étais étalé sur l'angle du canapé, alors j'en fis de même et m'installai confortablement contre toi. Mon bras emprisonnait ta taille, ma tête se dissimulait dans ton cou pour respirer ton parfum qui s'en dégageait encore. Je sentais les sensations grisantes emporter le reste de contrariété pour la journée qui m'attendait demain — un transport de colis suspects pour un « client » détestable —, ou la frustration de ne pas avoir pu frôler ta peau durant les moments d'inattention d'Erik, nos tentatives étant bloquées justement par le corps du plus vieux positionné entre nous deux. J'assouvis le désir d'être près de toi, sans me rendre compte de l'importance de notre étreinte, de l'étonnement qui pourrait submerger Erik à son réveil. Je ne me préoccupais pas tellement de l'endormi, même si ses ronflements nous rappelaient qu'il était bel et bien présent.

« Je n'aurais pas pris le risque si ça avait été un film d'action ou d'horreur avec des musiques particulièrement... réveillantes, parce que oui, il aurait sursauté. Tu crois que si on dit que j'avais froid et que tu m'as gentiment proposé de me... réchauffer, ça fout quand même le doute ? »

Je riais à sa remarque, à la mienne aussi, parce que c'était évident que la confusion serait immédiate. Chacun des membres de la famille Mongomery-Avery avait déduit qu'on avait tissé un véritable lien de confiance et de complicité, que tu étais un bon copain. Ce ne serait pas si alarmant que par amitié, tu aies eu envie de me frotter le dos pour diffuser la chaleur dans mon corps... ? Ou peut-être que c'était ma manière de m'être calé contre toi qui porterait surtout à confusion ? Si Erik ouvrait les yeux, je basculerai légèrement sur le côté pour écarter ma jambe de la tienne et retirer mon bras. Il ne saurait alors rien de mon envie de glisser ma main ailleurs, ou de l'embrasement que connaissait mon corps, loin du coup de froid que je feindrai avec expertise. Je passais mon temps à mentir à Erik, alors ce n'était pas ce détail qui m'arrêterait, surtout si c'était pour protéger nos futurs rapprochements.

« Non, tu ne veux pas savoir. Tu es déjà tout tendu, je ne veux pas en rajouter. »

Un sourire éclaira mon visage quand je t'observai pour rétorquer. Je ne savais plus s'il y avait un sous-entendu avec « tendu », ça sortait tout seul avec toi. Je sentais juste que mon corps ne voulait pas quitter le tien, qu'il transpirait de satisfaction et d'intimidation aussi. Les idées salaces étaient maintenant bloquées par l'embarras que tu me faisais ressentir, j'étais bien incapable de réfléchir. C'était plus simple quand j'étais assis sur l'autre côté du canapé, éloigné de toi.

« A peu près. »

C'était sûr que je te donnais un chiffre approximatif, mais je savais pertinemment qu'il n'y aurait aucun risque en une quinzaine de minutes. Je désirais toutefois que mon estimation soit erronée et qu'on puisse compter sur des minutes supplémentaires.

Je me fichais d'Erik, me concentrai uniquement sur les émotions qui ressortaient avec notre proximité. Mon corps était en ébullition contre le tien, je sentais qu'il se réchauffait et que la température grimpait, sans pour autant que la tension sexuelle soit responsable. C'était seulement l'enlacement de nos corps qui rendait le mien brûlant, surtout quand ton bras s'enroula autour de mon épaule. Je sentais aussi que mon ventre se nouait, que mon cœur avait adopté des battements plus cadencés. Tu avais aussi créé le vide dans ma tête, au point que ma concentration s'était volatilisée et que je n'étais plus capable de réfléchir au film. Les images défilaient sur l'écran, mes yeux percevaient bien les modifications, les personnages qui bougeaient, d'autres qui s'animaient. J'entendais aussi les sons s'extirper de leurs bouches, certains dialogues provoquer ton rire, seulement je n'écoutais pas pleinement. Je ne parvenais plus à comprendre le sens de ce qui se déroulait, n'aurais même pas pu résumer les derniers événements de la comédie. Mon cerveau éloignait les nouvelles informations, restait focalisé sur notre contact que je voulais approfondir sans réussir. Je pensais plus à caresser ton corps, à découvrir tes lèvres, à la manière de concrétiser ces désirs, qu'à l'intrigue du film. Contre toi, j'étais tout bizarre ; bien et troublé à la fois.

« Tu sais comment ça finit ? Parce que je crois que je ne suis pas grand-chose... Histoire que je ne lui raconte pas n'importe quoi s'il me demande ce qu'il a manqué. »

Toi tu avais l'air de n'avoir aucune difficulté à tout suivre, et puis tu connaissais déjà le scénario. J'étais peut-être un peu trop perturbé pour si peu. Je n'avais surtout pas l'habitude de vivre un moment affectueux sans qu'il ne soit forcé. Cette fois j'en avais envie, je n'étais pas contraint à procurer de la tendresse. Totalement désintéressé du film, je ne perdais même plus mon temps à tourner la tête vers l'écran. Mon regard se posait plutôt sur ta peau foncée, sur tes doigts qui dépassaient et que je voulais au moins effleurer. Je ne savais pas pourquoi avec toi, ce n'était pas aussi facile qu'avec ceux que j'avais séduits ; pourquoi mon cerveau était déconnecté ou au contraire, s'activait pour des conneries. Tu étais celui dont j'avais le plus envie, et celui avec qui il était difficile d'être autrement que chamboulé. Au bout de quelques minutes, ma tête pivota tout de même vers le haut pour affronter tes yeux. Nos bouches étaient si proches, mais la distance me paraissait inaccessible. C'était surtout que je gardais quand même en tête que tout ce qu'on avait partagé jusque-là s'apparentait plus à un jeu, de séduction certes, mais qu'il n'engageait jamais à rien. Que tu m'acceptais dans tes bras, mais que ça ne signifiait pas que tu veuilles que ça aille si loin. Ta beauté était en tout cas renversante, et tu étais plus fascinant que le film, de loin. Je te regardai dix secondes, avant de prendre conscience que je devais être flippant ou étrange à t'observer fixement, que ça devait d'ailleurs en révéler bien plus sur les sentiments qui me reliaient à toi ; et de me raviser alors en replaçant ma tête contre ton cou.
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(seth) il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence.
Mar 29 Oct - 1:50


Il faut les voir se regarder, on ressent l'évidence Stanley & Seth Secondes ? Minutes ? Peu importe ce que c’étaient, depuis combien il était là, contre moi, dans mes bras, mais c’était parfait. Je n’avais aucune envie que le temps continue, pourvu qu’il s’arrête, qu’il nous autorise un bond dans son espace pour nous laisser tous les deux, juste un peu, quelque temps, pas forcément définitivement. Dans une petite bulle où l’ombre d’Erik Montgomery ne nous atteindrait pas, où même le reste du monde n’existerait plus. Parce que le temps qui passe veut fatalement dire fin, fin d’un moment, fin de ce moment, et je n’en avais pas envie. Depuis combien de temps est-ce que je n’avais pas été aussi bien, en ne faisant pour ainsi dire rien, avec un autre homme ? Bien sûr que si, je le savais, et c’était con de prétendre le contraire. Cette histoire passait je ne me la sortait pas si facilement de la tête pour une seule raison, et une très bonne, elle avait été la première dans laquelle j’étais réellement impliquée, et pourtant, je ne faisais même pas le minimum syndical. En fait, j’étais amoureux, voilà tout. Profondément amoureux. Même si le deuil était fait, dans tous les sens du terme, je la gardais dans un coin de ma tête et dans mon cœur, comme un modèle. Pas nécessairement à suivre, vraiment pas en ce qui concernait le Seth que j’étais à cette époque, mais pour reproduire les bons côtés et surtout ne pas refaire les mêmes erreurs. Même si la principale me semblait inévitable. Le fait est que là, avec le corps chaud de Stanley contre le mien, je rêverai de pouvoir arrêter le temps. Cela faisait des semaines, peut-être bien des mois que je rêvais de pouvoir avoir un moment de ce genre avec lui, de pouvoir le sentir contre moi sans le moindre frein, sans que l’on soit interrompu. Alors, c’est sûr, je n’étais pas capable d’oublier mon père roupillant à côté, mais… wow.

M’enfonçant un peu plus dans le canapé, et ce que j’avais toujours considéré comme ma place depuis tout petit, et même si mon regard resté sur l’écran et le film, j’avais tous les sens en alerte. Son contact me mettait dans tous mes états, il me poussait à obéir à mes plus profondes envies, à mon manque déprimant de relation affective, sans doute ce qui me manquait le plus dans une relation de couple, étant donné que j’avais plutôt facilement la partie sexe sans être en couple. Et puis… c’était exactement comme un alignement parfait de planète, comme si… c’était notre juste place à tous les deux. J’étais comme dévoré de l’intérieur par un bien-être fou, étouffant pratiquement mon inquiétude et la peur d’être surpris. Je laissais les images défilées sous mes yeux, riant parfois, parce que justement, je connaissais le film, et parce que… putain, c’était stupide. Des nuits et des nuits remplis avec des hommes, dont un que je voyais régulièrement juste pour assouvir mes besoins physiques, et c’était pourtant avec mon jeune voisin que je me sentais le mieux. Mon bras autour de lui se resserra légèrement, je me sentais me rapprocher légèrement, juste un peu pour avoir un peu plus de contact avec lui, à peine un peu plus, l’oreille toujours aux aguets, au cas où il faudrait changer subitement de position. Un peu comme quand j’avais des visiteurs nocturnes ados.

« Je sais comment ça se fini. Le personnage de petit taille révèle qu’il a une relation depuis des années avec le mort, ce qui choque bien entendu ses enfants. Enfants qui tentent de le faire taire, en l’assommant. Sauf que ça tourne mal, ils sont persuadés qu’il est mort lui aussi… et le mettent dans le cercueil lui aussi. Quand il revient à lui, c’est la panique, bla bla bla. Le mec défoncé malgré lui rejoint sa copine après avoir frôlé la mort… Je te cite tout ça en vrac, je m’en souviens vaguement, mais je pense qu’il ne faudra pas trop lui raconter dans le détail. Surtout que la fin… c’est un plutôt beau message de tolérance, enfin mignon, après avoir quand même pas mal ridiculisé l’homosexualité du mort. Il ne va pas aimer ça du tout. »

Ce n’était qu’un film, et je savais pourtant pertinemment que ça rendrait mon paternel fou qu’une telle chose ait pu être abordée si facilement et avec décontraction… alors que jusque là, il se marrait plutôt bien. Et c’est moi que ça rendait un peu plus malade sans qu’il s’en rende compte, diminuant mon espoir un peu plus de le voir prendre un autre chemin de pensée sur le sujet. Quand je le voyais s’emporter des choses qui étaient pour moi anodines, normales, je m’inquiétais un peu plus de savoir quelle serait sa réaction s’il venait à apprendre que son fils était de ce bord là. Il faudra bien qu’un jour je le lui dise, que je lui fasse ouvrir les yeux… mais non. Cette pensée, bien loin de vouloir repousser Stanley, me fit réaliser que ce dernier avait décollé sa tête de mon cou, pour me regarder. Et au moment où je tournais la mienne pour pouvoir faire de même, il avait reprit sa position. Fronçant les sourcils un court instant, je pliais de nouveau le cou pour pouvoir croiser ses yeux.

« Quelque chose ne va pas ? T’es pas bien installé ? Tu veux que je bouge ? »

Pas de doute qu’il était bien comme ça, j’avais pratiquement l’impression d’être un gros doudou à qui il faisait un câlin, mais j’avais bien senti qu’il y avait quelque chose. Et j’étais incapable de dire quoi exactement. Ma main quitta ses côtes pour venir dans ses cheveux, les caressant doucement. C’était à mon tour de l’observer, de chercher à détailler tous ses traits à la simple lueur de l’écran. Une lueur qui m’empêchait de voir comme je les aimais ses si magnifiques yeux bleus. Un cliché sans doute, mais les mecs aux yeux bleus m’avaient toujours fait craqué. Une autre chose qui pourrait bien faire tourner de l’œil mon cher papa. Son visage angélique qui cachait beaucoup de choses, beaucoup de saloperies qui lui étaient arrivées et que je ne soupçonnais sans doute pas. Un visage qui me poussait d’autant plus à vouloir le protéger, à vouloir lui offrir ce qu’il y avait de plus beau dans ce monde. Des traits si fins qui revenaient parfois amochés, même si Stan essayait de le cacher. Ces petites choses qu’il ne se doutait sans doute pas que je remarquais. Il ne laissait clairement pas indifférent. Et certainement pas moi.

« Hé, jeune homme, j’sais pas si on te l’a déjà, mais… t’as d’beaux yeux tu sais ! »

La connerie était sortie toute seule. Parce que j’avais envie de voir son visage s’illuminer sous cette débilité. Parce que j’adorais voir son visage s’illuminer pour mes conneries. Parce que je savais qu’il ne serait pas indifférent, et qu’il plongerait lui aussi dans les phrases convenues de drague, juste parce que j’avais lancé le sujet. Bon, il fallait aussi dire que c’était vrai, ses yeux bordel… Et bien sûr, j’avais usé du parler du ghetto pour balancer cette phrase toute pourrie, juste pour continuer dans le cliché, juste pour avoir l’air encore plus con. Quelque part, j’étais certain qu’il l’avait déjà entendu, cette phrase.
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