Save water, drink beer | Hazel

S’il y avait quelque chose de bien, avec ton ancien job, c’était les relations que t’avais formées, les partenaires que t’avais gagnés, les sourires qui perlaient sur tes lèvres quand tu revoyais une sœur, quand tu revoyais une amie. Il fallait bien trouver des avantages, puisque tu détestais ton ancien travail, ne voyant pas le patriotisme, mais une horreur bien plus grande que tout ce que tu aurais pu imaginer. Pays de merde, qui se plaisait à abattre des jeunes gens qui avaient juste besoin d’aide, d’être sauvés, d’être rapatriés. Et pas ainsi arrachés à la vie, comme s’ils ne valaient rien. parce qu’il fallait comprendre. Il fallait avoir vu. Dans la lunette de ton sniper, c’était bien ce que tu avais pu faire. Et le visage effrayé des enfants soldats que tu avais dû abattre revenait sans cesse dans ton esprit, de quoi te faire faire les pires cauchemars, le dernier, alors même que tu étais au lit avec ta chère et tendre amy, celle qui parvenait à te calmer en un toucher, et dont le roux des cheveux semblait te faire du bien, avec si peu d’effort. Non, franchement, être militaire, c’était la pire erreur que t’avais pu faire, et tu ne regrettais pas d’être partie. Tu regrettais de ne pas être partie plus tôt, de ne pas t’être aperçue du déclin de la formation, de ne pas t’être aperçue des horreurs que vous faisiez…
Et oui, d’accord, vous sauviez des vies… mais à quel coût ? cela te hantait, encore et encore, et t’avait toujours besoin de retrouver une vielle amie, et un bon verre bien fort, pour te faire perdre toute mauvaise idée, toute raison, et te laisser aller.
En plus, lara, elle était canon. Pas le genre de tout le monde, mais au caractère tellement flamboyant que t’avais souvent le regard qui trainait sur ses courbes, un véritable régal. Sauf que tu ne savais pas trop comment faire, comment aborder l’idée, le sujet. Parce qu’elle avait une fille, parce qu’elle avait été mariée à un homme. tu ne te contentais que de blaguer, que de la voir en tant que bonne pote, en espérant toujours plus. et alors que tu parvenais au planet, pour la voir, tu ne pus qu’être époustouflée par sa tenue. comment ? fallait s’habiller classe ? et moi qui n’ai qu’un jeans défoncé et un veste en cuir ! tu vas m’humilier en fait, avoue ! elle éclata de rire, avant de la serrer dans ses bras, bien heureuse de la voir. Comme toujours. Mais considérant le passé que vous aviez, considérant l’horreur que vous aviez vue, et surtout, la violence des combats que vous aviez menés parmi les SEAL, tu ne pouvais qu’être inlassablement contente de la serrer dans tes bras, de sentir son cœur battant dans sa poitrine, de voir son sourire perler sur ses lippes. je suis contente de te voir. Tu as commandé ? réponse négative, il ne fallut pas bien longtemps pour que les alcools soient demandés, et tu t’installais face à ton amie, cette femme qui semblait toujours radieuse. L’effet secondaire des enfants, peut-être ? pourtant, toi, t’avais pas envie. Pas du tout. Un gosse, c’était pas pour toi. Tu savais que t’avais pas la fibre maternelle, et que tu préférais bien plus t’envoyer en l’air h24 que de te mettre en quatre pour un enfant. Et pourtant, josie, elle avait sa petite sœur. Que tu adorais garder, de temps en temps. mais seulement de temps en temps.
alors, raconte. Comment tu vas ? et comment va ta puce ? t’espérais qu’elle aille bien. t’espérais qu’elle était heureuse. fallait dire que c’était pas forcément facile, avec la mort de son mari. Et même si ça remontait, tu savais que ça pouvait faire mal. Que ça pouvait rester, être nocif, ce genre de perte. Et puis, peut-être que tu te gourrais complètement ? peut-être qu’elle allait super bien, qu’elle faisait des rencontres, couchait à droite et à gauche en laissant sa gamine à une baby-sitter. Peut-être même qu’elle était à nouveau maquée… quoique… elle te l’aurait dit, ça. Non ? t’as réussi à ne pas acheter un seul hamster, pour le moment ? ou est-ce qu’elle t’a eu, et que vous en avez six ? t’explosas de rire, parce que sa môme était une fan inconditionnelle de ces petites bestioles. Et qu’elle avait la force de sa maman, et l’esprit aussi têtu qu’un âne. Le genre de fille qui deviendrait, à tous les coups, une battante, comme elle. comme vous. Fallait dire qu’en plus, elle était élevée par une guerrière d’élite. Quoi de mieux, pour devenir la rebelle de l’année, avec les poings sur les nez, et les pieds entre les jambes. Franchement, cette gamine, elle avait de l’avenir, tu le disais toujours. Et tu l’aimais bien. à petites doses.
Mais pour le moment, gamine oubliée.
T’avais ton regard de braise sur cette silhouette parfaite, et tu laissais le verre tout juste apporté à votre table titiller tes lèvres, tandis que tu sentais la chaleur monter.
Une bonne soirée en perspective.