La vérité toute nue | Arwen II

Owen & Ariella

Tell me what you want, it's okay. I'mma little curious too, tell me if it's wrong

Un test de paternité… Non mais franchement, il m’aura tout fait faire ! Pourquoi je me retrouve à parler de test de paternité ? Parce que ce crétin d’Owen n’est pas capable de voir ce qu’il a juste sous le nez en plus de ne pas y croire quand on lui dit que Nolan est son fils ! Pourtant, on ne peut pas nier qu’il tienne de lui ! Le même regard de cocker, cette même hyperactivité. Il a une tête de Crawford ce môme, bien plus que de Pope. Mais non, il a fallu que monsieur nous fasse sa scène. Bon, je ne pensais pas non plus qu’il débarquerait chez son frère pile le jour où je lui rendais visite avec le petit. Mais Nolan n’a qu’un seul oncle ici, il était normal qu’on vienne le voir. Mais de là à ce que le cadet des Crawford se mette bille en tête que c’était Matt le père… Déjà, ça fout un gros coup au moral. Parce que ça voulait dire qu’il me pensait capable de le tromper. Pire encore, capable de le tromper avec son propre frère ! Comme si je ne me souvenais pas d’avec qui j’ai froissé les draps pendant des mois… Ce qui avait conduit à une atmosphère plutôt tendue, quelques cris de ma part tant j’étais écœurée qu’il puisse avoir une telle image de moi. Et j’avais finis par balancé comme ça que puisqu’il ne me croyait pas, il n’avait qu’à me fournir ce qu’il fallait et que je ferai un test de paternité. S’il n’y avait que ça pour lui prouver que mon fils était aussi le sien, j’étais prête à le faire, même si ça me dégoutait de devoir en arriver là. Faire subir ça à mon chaton me révulsait.

Mais finalement, le test a donc été fait. Je connaissais déjà le résultat évidemment. Il n’y a clairement que brun pour en douter. J’ai passé toute une semaine à faire mon maximum pour ne pas être sur les nerfs. Pour mon fils, parce que je ne pouvais pas lui montrer que tout cela m’atteint profondément. Il en a déjà vu beaucoup trop pour son jeune âge, j’aurai préféré le préserver de tout cela. Mais les choses ne se passent jamais comme on le voudrait apparemment. Il avait fallu attendre. Tout ça pour obtenir un malheureux bout de papier. Et enfin, le coup de fil tant attendu arriva enfin. Il était temps d’aller chercher les résultats du test. Je confiais Nolan à Rosalind. Il était hors de question que je l’emmène avec moi. J’allais d’abord passer récupérer les résultats et ensuite, il faudrait que je les amène chez Owen. Et là, ça risquait de ne pas être très joli à voir. Une fois l’enveloppe récupérée, je la jetais sur le siège passager et m’installais en volant avant de finalement lui jeter un regard. Lâchant un soupir, j’hésitais à l’ouvrir. Si je l’ouvrais, il serait bien capable de croire que je l’avais falsifié. De toute façon, on n’était plus à ça près clairement… Les mains crispées sur le volant, je me mis alors en route pour rendre une petite visite à mon ex-compagnon. Il allait clairement en prendre pour son grade. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il n’aggrave pas son cas. Sans la présence de Nolan, je risquais d’être moins tendre et je n’hésiterai sans doute pas à lui en coller une s’il se risquait à douter une nouvelle fois de ma parole.

En arrivant, je me garais rapidement et venais tambouriner à la porte. Cette pauvre porte qui n’a rien demandé mais prenait clairement pour le propriétaire des lieux. Une fois qu’il eut ouvert, je me faufilais presque, sans un regard pour lui, sans un mot de salutation. J’aurai pu le jeter l’enveloppe au visage mais au lieu de cela, je la jetais rageusement sur la table basse du salon. Je ne faisais même pas attention au lieu, me moquant bien de la décoration ou de l’espace dont il pouvait disposer. Restant debout, je croiser les bras sous ma poitrine avant de finalement oser jeter un regard au Crawford. « Tu voulais un test de paternité ? Tiens le voilà ! Et rassure-toi, je ne l’ai pas ouvert, comme ça tu ne pourras pas dire que j’ai fait un faux. » Nerveusement, je commençais à taper du pied. J’ai beau savoir ce que contient cette enveloppe, elle représente une partie de ma vie mais aussi la vie entière de mon enfant. J’en étais à un point où je m’en foutais royalement qu’il veuille le reconnaitre ou non. Je voulais juste laver mon honneur à ses yeux, qu’il comprenne enfin que si j’étais partie, ce n’était pas pour une faute que j’aurai commise mais pour protéger cette vie qui commençait à grandir en moi à l’époque.

Owen & Ariella

Tell me what you want, it's okay. I'mma little curious too, tell me if it's wrong

J’étais hors de moi. Comment voulez-vous rester calme dans ce genre de situation ? Entre les doutes d’Owen, la manière dont il avait réagi et le résultat ainsi obtenu, je ne pouvais pas rester calme. Il y avait trop de choses en jeu, notamment une qui m’importait plus que tout le reste : la vie de mon fils. Autant, mon propre honneur je pouvais m’en passer. Même à ses yeux à lui, je voulais bien être la pire des garces, à condition de ne pas détruire la vie de Nolan. Parce qu’il est bien là le nœud du problème. Le réel souci c’est que mon petit bonhomme me questionne beaucoup depuis l’autre jour chez Matt. Parce que même s’il ne dit rien, même s’il ne s’en rend surement pas compte à cause de son jeune âge, il a besoin d’un papa. Et mon cœur se déchire à la simple pensée que c’est moi qui l’en ai privé, sous prétexte de le protéger. Depuis cette journée chez Matthew, je ne cesse de m’interroger sur le bienfondé de mes choix, je ne cesse de me remettre en question, de me demander « et si ? » Mais on ne saura jamais comment les choses auraient pu se passer si je n’avais pas décidé de fuir. Si ça se trouve, les choses se seraient bien passées et on aurait été heureux tous les trois. Owen aurait continué d’être sur le terrain, j’aurai peut-être arrêter de donner des cours en école et je serai passée aux cours personnalisés. Mais il ne sert à rien de ressasser tout ça. On ne revient jamais en arrière après tout. Mais je peux toujours avancer, même si la direction n’est pas facile à suivre à certains moments.

Je lui lance un regard aussi noir que possible lorsqu’il me demande si ça va. La question me semble tellement incongrue et inutile que je préfère ne pas répondre, au risque d’être cinglante. Et encore, si ça ne tenait qu’à moi il aurait déjà pris un coup. Mais non, je ne devais pas jouer des poings. Pour le coup, je jouais plutôt des mots, les lui crachant presque au visage. Au moins, il aurait sa réponse rapidement. Il faudrait juste du temps pour que je me décide à lui pardonner ses doutes. Une part de moi voudrait les comprendre, ces doutes qui doivent le hanter. Mais l’autre part n’admet pas que le Crawford puisse douter de la sorte, pas après tout ce qu’on a vécu. Je fronce les sourcils en voyant sa réaction. Juste comme ça, je sens que la suite risque de ne pas me plaire. Mais je ne m’attendais pas à ça. Il commence alors à m’expliquer qu’il y a réfléchi, en prenant en considération tous les éléments… Tout ça pour m’annoncer qu’il me croyait et qu’il était désolé. « Pardon !? » Là tout de suite, je m’en foutais qu’il soit désolé ou pas. Tout ce que je voyais, c’était ce que ses doutes avaient engendrés et maintenant, voilà qu’il disait me croire… Alors que je lui apportais la preuve que Nolan était bien son fils. Le choc. Me dire que j’avais fais tout ça… Pour rien puisque cette enveloppe avait des chances de finir rangée sans être ouverte ou pire, détruite ou carrément brûlée.

C’est sa main sur mon épaule qui réveille cette rage en moi. Je me repousse rapidement, lève mon index. « Ne me touche pas ! » J’avais détaché chaque mot avec attention. Me détournant de lui, je me masse les tempes. Dites-moi que ce n’est pas vrai… « Tu te rends même pas compte… » Je commence doucement. Mais finalement, je n’y tiens plus, haussant le ton. « Tu te rends compte de tout ce que ça a généré !? T’as conscience de ce que j’ai dû faire endurer à notre fils juste pour ça !? » Je pointe du doigt l’enveloppe sur la table. Cette fois, je n'ai aucun mal à dire que Nolan n'est pas uniquement mon fils. « Tu ne te doutes même pas d’à quel point ça a été difficile pour moi ! Merde, t’as douté de moi, t’es allé jusqu’à croire que j’étais allée voir ailleurs après plus d’un an ! T’as même pas pensé que si ça avait été le cas, j’aurai eu la décence de te quitter proprement ! » Je laissais tout ressortir. Sauf qu’en laissant autant de chose remonter à la surface, je sentais les larmes me monter aux yeux. « Oui je suis partie sans un mot ! Oui j’aurai pas dû ! Mais tu voulais quoi, qu’on le jette en pature aux photographes et aux journalistes avant même sa naissance !? Et tu te rends même pas compte d’à quel point ça a été difficile pour moi de partir ! Et t’as même pas conscience que c’est toi aussi qu’on a protégé avec ton frère ! » Je finis pourtant par faire quelque chose qui pourrait sembler absurde après tout ce que je venais de balancer : j’allais me nicher contre lui, laissant couler mes larmes. « T’es qu’un crétin Owen… »