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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]

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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]
Sam 27 Oct - 17:44
C’était étrange comme sensation… Un mélange d’excitation et de peur, d’appréhension et de joie. Henry ne savait sur quel pied danser. Un jour, il se levait avec le sentiment de faire une bêtise, le lendemain, c’était une toute autre manière de penser. Et ça avait duré ainsi jusqu’au jour fatidique. Il s’était levé avec l’esprit embrumé mais la conviction que ce serait, en définitive, une bonne journée. Sans doute, parce que le soleil brillait haut, parce qu’il y avait une délicate brise d’air frais, parce qu’il y avait une chaleur dont il s’était accommodé au fil du temps qu’il était là. Les jours étaient devenus des mois, sa chambre d’hôtel s’était transformé en un appartement spacieux, et de l’errance dont il avait fait l’objet, il avait repris le fil de sa vie, repris l’activité de son blog et ses photographies. Il voyait très souvent sa sœur et petit à petit, il œuvrait pour son bonheur. Il voulait qu’elle aille mieux, que la sécheresse de leurs cœurs meurtris puisse enfin prendre fin. Ils avaient tant soufferts. Et petit à petit, pas après pas, Henry reprenait confiance en lui. Il s’était habitué à l’absence d’Adam. Il allait mieux bien qu’il lui manquait, encore et toujours. La présence et l’amour d’une personne, durant de trop nombreuses années, ne s’effaçaient pas aussi facilement. Et Henry nourrissait l’espoir qu’un jour, ils puissent se retrouver. Mais au fil du temps, ce sentiment s’amenuisait, il arrivait à vivre sans lui, à être heureux sans cet humain qu’il avait côtoyé pendant si longtemps. Pire même, il réalisait avec horreur toute la toxicité dont il avait fait preuve envers Henry, ce joug qu’il lui avait serré doucement, sans même que le français ne s’en soit aperçu. La liberté retrouvée lui démontrait combien Adam avait suffi à son bonheur mais l’avait trop éloigné du monde l'entourant.

Aussi, revoir Einar avait, sur son palais, un gout de retrouvaille manquée. Par les agissements d’Adam, il s’était privé de cette personne durant de nombreuses périodes. Ils n’avaient plus eu de contact depuis l’Islande, depuis cette nuit au pied des aurores boréales, de cette magie céleste qui les avaient surplombés durant cet instant-là. Cette magie qu’Adam avait, ensuite, démoli de par sa jalousie maladive, son incapacité à s’ouvrir aux autres. Henry s’était plié à ses exigences, non pas par faiblesse, mais parce qu’il n’aimait pas le conflit, qu’Adam était son univers, qu’il ne voulait pas avoir de disputes. Et ce, malgré qu’Einar lui avait manqué, de par sa façon d’être, ses mots. Alors le revoir, ramenait Henry vers ces regrets. C’était un mélange de joie et de peine, mais il serait présent. Et ça, c’était le plus important.
Il avait pris un peu d’avance, s’était rendu au lieu de rendez-vous, au milieu de cette végétation dense. Il n’était qu’à quelques kilomètres du cœur de la ville, et pourtant, il découvrait une sensation de dépaysement total. Ça lui faisait du bien. Il avait sorti son appareil photo et capturait des clichés de cette forêt, perchée sur cette colline. L’air lui paraissait plus vivifiant, éloigné de la pollution urbaine de Los Angeles. Henry appréciait ce qu’il voyait, le clac de la prise de photos troublant la quiétude des lieux. Il avançait doucement afin de ne pas s’éloigner du lieu de rendez-vous, pour ne pas qu’Einar puisse ne pas le retrouver. Il avait hâte de voir son ami et de pouvoir rattraper ce temps perdu, qui leur avait filé entre les doigts. Et surtout, Henry espérait pouvoir lui dire pardon, pour son comportement, pour ce qu’Adam avait imposé et ce qu’il avait, lui-même, accepté. Maintenant, ce serait un nouveau départ et à la fois, la continuité d’une nuit sous les aurores boréales.
Et puis, Henry le vit. Son souffla se coupa soudainement, alors qu’il éloignait l’objectif de son œil. Il n’osa plus rien faire, ni même respirer, laissant l’odieux doute s’insinuer dans son esprit. Peut-être avait-il tout faux ? Peut-être était-il là pour lui jeter à la figure ces années d’absence. Ça aurait été si peu représentatif de ce qu’Einar lui avait montré de lui-même. Mais il s’attendait à tout. Doucement, il se détendit, venant même lui sourire, osant rompre le silence de cette voix humble mais terriblement hésitante : « Je suis heureux de te voir. »
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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]
Dim 18 Nov - 19:27

Il est temps de rallumer les étoiles.


Les gémissements d’une guitare ricochaient dans l’habitacle, accompagnés de la voix profonde de Cash.
Pas son morceau le plus joyeux –mais Einar l’appréciait d’autant plus que pour une fois, les ombres qui se chuchotaient en chanson ne faisaient pas écho avec les siennes. Anesthésiées dans les recoins les plus sombres et reculés de son esprit, les pensées obscures qui l’enivraient trop souvent depuis Août –depuis qu’il ne portait plus son badge- semblaient cette après-midi bien trop effrayées pour étendre leurs griffes empoisonnées vers son cœur, trop faibles pour s’immiscer entre ses côtes abimées. S’arrêtant à un stop, Einar augmenta un peu plus le volume, savoura la sensation de chaleur que les rayons persistants du Soleil distillaient contre la peau de son visage fatigué, promenant un regard attentif derrière ses verres fumés sur le paysage de moins en moins gris-triste.  La perspective des retrouvailles  avec Henry allégeait les battements lourds et malhabiles de son palpitant, le transportait d’une joie aussi simple que brûlante –et ce depuis qu’il avait ouvert les yeux sur ce nouveau jour. Mélange ensorcelant d’excitation et d’impatience, d’une douce angoisse et d’une joie sans borne ; les émotions devenaient feux d’artifices dans sa poitrine, et leur positivité lui faisait du bien, l’embrasait d’un sentiment de bien-être indescriptible et si rare ces derniers temps. Un sentiment qu’il ne faisait effleurer et étreindre désespérément dans ses perditions à l’orée du souffle des autres, qu’il agrippait tout juste lorsque son corps fendait l’eau dans une cadence entêtante.  A tel point qu’il profitait de chaque seconde écoulée, se plaisait à se complaire dans ce bonheur qu’il savait éphémère mais qu’il s’acharnerait à préserver jusqu’au dernier instant.
Parfois, il se demandait quand son cœur avait cessé de battre correctement.
Parfois, il se disait que peut-être, cet arrêt était un appel au secours, un dernier avertissement.
Souvent, il cherchait l’humanité dans ce regard aux nuances chaotiques qui le considérait avec peine et mépris dans le miroir, effrayé par tous ces cadavres qu’il y percevait, par la mort qui l’habitait, le nécrosait.
Cette humanité qu’il retrouverait avec un plaisir non feint dans les prunelles vert d’eau de son ami.

Il recula un peu pour rétablir sa trajectoire avant d’avancer de nouveau, et satisfait avec sa manœuvre, coupa le moteur. Abandonnant sans regrets son paquet de cigarettes dans la boite à gants, il passa juste sa veste sombre qui reposait sur la banquette arrière avant de s’extirper de son véhicule. Aussitôt, la chaleur agréable de l’air le réchauffa, accompagnée des flagrances plus sauvages de la nature qui s’épanouissait non loin –ce parfum de fraîcheur, cette absence de la piqure des gaz de pots d’échappement ou des effluves de nourriture venues des quatre coins du monde qui devenaient capharnaüm pour ses sens. Il s’enfonça dans cette verdure sans attendre, ses grandes foulées avalant la distance sur le petit chemin creusé par les passages répétés, ses prunelles cherchant sans cesse les sources des bruits qui faisaient frémir ses tympans, dans l’espoir d’entrapercevoir un animal, un écureuil peut-être, ou quelque chose d’un peu plus gros s’il était chanceux.
Mais après quelques minutes d’une marche active, ce fut la silhouette d’Henry que ses iris trouvèrent, occultant pour quelques instants le reste. Sa démarche s’altéra, alors qu’il essayait de familiariser de nouveau avec cette vision qui n’avait pas perdu de sa saveur délicieuse et enjouée en dépit du temps écoulé et du silence. Même en tenue décontractée et adaptée au toucher de la nature, l’autre homme demeurait élégant et soigné –et l’appareil toujours autour du cou, fidèle à lui-même, loyal à sa passion. Les rayons qui perçaient à travers le manteau voilant des feuilles enflammaient les teintes brasiers de ses cheveux, jouaient sur les ombres de ses traits qui n’avaient pas changé, même si en s’approchant, ses iris attentives, avides de se rassasier  de cette apparition qui marquait un retour (qu’il espérait, sinon permanent, un peu plus long que le temps d’un voyage) dans sa vie, surprirent une ride ou deux. Le plaisir des retrouvailles l’assaillit violemment, se teinta d’un peu d’inquiétude lorsqu’il perçut ce fantôme de doute et d’appréhension sur les traits d’Henry.
« Hey. »
Le sourire léger qui s’était épris de ses lèvres s’accentua sensiblement, répondit avec éclats à celui qui se dessina sur la bouche sensuelle du roux.
« Moi aussi, Henry. »
Ses lippes se firent un peu plus insolentes et taquines.
« C’est quoi, cette tête ? Ne me dis pas que tu ressasses encore des excuses ? »
Puis ses traits s’adoucirent, son ton se fit plus tendre. Il comprenait les tourments d’Henry à ce sujet, mais il désirait les apaiser, ne pas leur laisser de place pour qu’ils puissent s’installer dans leurs silences et craquellent l’atmosphère agréable qu’ils savaient si bien tisser habituellement.
« Je pensais chaque mot écrit, tu sais, posa-t-il calmement. Je ne t’en veux pas, et tu ne devrais pas t’en vouloir non plus, vraiment. C’est derrière nous maintenant, alors profitons, tu ne penses pas ? » termina-t-il sur une note plus joyeuse et légère.
Il haussa un peu les sourcils, dans l’attente d’un signe d’approbation, prunelles fichées dans celles du roux. Puis il laissa son regard dégringoler le long de sa nuque, suivant le collier de l’appareil photo.
« Tu es venu équipé, apprécia-t-il. Tu as bien fait. »
Il amorça lentement la marche, le guidant tranquillement tout en demeurant aux côtés d’Henry, peut-être plus proche qu’il ne l’aurait dû –mais la douceur de sa présence exerçait toujours cette attirance insaisissable sur son âme, qui n’avait pas faibli avec le temps et la distance.
« Comment vas-tu ? » s’enquit-il doucement.
Oh, il se doutait bien que la réponse ne serait pas simple.
Mais ils n’avaient pas besoin de se parer de mensonges en présence de l’autre –enfin, Einar espérait que ce fut toujours le cas pour Henry.

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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]
Mer 6 Fév - 14:19
Malgré tout, malgré les mots, malgré ce qu’il avait écrit et qui avait été, ô combien, sincère, il ne pouvait s’empêcher d’afficher une tête d’excuse. Il n’arrivait pas à s’en défaire. C’était plus fort que lui. Il s’en voulait d’avoir instaurer du silence entre eux. Il n’avait pas voulu cela et pourtant, c’était ce qu’il y avait eu. Il demeurait, cependant, heureux de revoir Einar. Heureux de se rendre compte que le temps n’avait pas d’emprise sur eux, que malgré le temps écoulé, ils étaient contents de se revoir, se souriant avec cette pudeur que comportait toujours les retrouvailles. Surtout chez quelqu’un comme Henry, si réservé comme à son habitude. Einar remarqua sa tête d’excuse et le lui fit remarquer. Avec lui, les choses avaient été toujours ainsi. Alors qu’Henry semblait être l’homme le plus discret et secret du monde, l’islandais lui, avait toujours cette faculté de lire en lui comme dans un livre ouvert. Pour toute réponse, Henry baissa les yeux, se sentant rougir un peu. Bien sûr qu’il ressassait des excuses ! Bien sûr qu’il avait encore des choses à lui dire ! Il n’avait pas dit le quart de ce qu’il pensait, parce que l’écrit était si étrange à ses yeux et pourtant, il y avait tant d’autres mots qui brûlaient de sortir. Son attitude, celle d’Adam aussi…
Einar reprit la parole aussitôt, le rassurant sur son attitude à avoir. Il ne devait pas être encore empli de regrets. Le fait de lui avoir parlé sur le site était démonstratif de ce que l’islandais pouvait ressentir : et il n’y avait aucune rancœur. Henry baissa les yeux, souriant humblement, les mots d’Einar lui procurant une douce sensation bien agréable. « Tu as raison. C’est moi qui continue à me monter la tête, tout seul. Je vais tout faire pour arrêter d’afficher cet air de regret éternel. » Il se surprit à rire, un brin gêné.
De toute façon, en sa présence, il s’était toujours ainsi. Un pied dansant contre l’autre. Ça lui avait toujours paru si étrange, comme si son cœur s’emballait facilement en la présence de cet étranger.

Il se racla la gorge, s’intimant, à lui-même, l’ordre d’être plus naturel et de moins se prendre la tête. Aussi, quand Einar lui demanda comme il allait ayant soulevé la présence de l’appareil photo, Henry fit un véritable effort pour ne pas se morfondre sur le passé et les erreurs oubliées. « Tu me connais. » Dit-il avec un un peu plus de légèreté. « Jamais sans mon appareil photo. Et puis, je n’ai pas encore eu le loisir de photographier Los Angeles. C’est le bon moment, et puis, les paysages, par ici, sont beaux. » Il s’autorisa un regard autour de ces collines immenses où ils se trouvaient. « Et ça va, Einar… Je dirais même que ça va bien … mieux. » Les douleurs étaient moins immenses. Avec le recul du temps, Henry les apprivoisait petit à petit. Il vivait avec l’absence de Claire, et même si la douleur était là, il la ressentait moins, il accordait du temps à Ophélie. Ils avaient même effectué une croisière ensemble, ça leur avait fait du bien. « Et toi, tu vas bien ?  » Il releva le regard et lui adressa un sourire tendre à l’attention de son ami.

« On devrait se mettre en marche.. » Et ils se mirent en route, avançant doucement, pour pouvoir profiter du ciel bleu, de la belle température et des paysages assez beaux. « C’est vraiment très beau par ici. » Déclara Henry en prenant quelques photos avec son appareil. « Comment connaissais-tu cet endroit ? » Il se surprenait à sourire doucement, heureux d’être là. « Décidément, tu as le chic pour emmener les gens dans des endroits merveilleux … » Et il pensait sincèrement chaque mot qu’il disait.
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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]
Dim 2 Juin - 8:00

Il est temps de rallumer les étoiles.


C’était comme s’ils s’étaient quitté hier.
Sur les rives d’un fjord, après une longue nuit à observer le ciel s’embraser de mille et une couleurs, l’un retrouvant le chemin de l’aéroport quand l’autre s’autorisait encore quelques escapades en pleine nature avant de retrouver Los Angeles et son quotidien dans la police –cette ve qui lui manquait, mais ce pays, le sien, dont les chants demeuraient gravés jusque dans ses os, qu’il adorait au-delà de tout.
Sentiment d’une force insoupçonnable, presque effrayante, qui fourmillait dans ses entrailles et lentement étendait ses bras réconfortants vers son cœur bouleversé, alors que la présence d’Henry s’emmêlait de nouveau à la sienne, bien loin des paysages où ils s’étaient trouvés –et pourtant, ils se retrouvaient au milieu de la nature, comme s’ils ne l’avaient jamais abandonnée, théâtre imprenable et inaltérable de leurs retrouvailles. L’autre homme lui avait manqué. C’était aussi simple et complexe que cela. Et Einar n’avait qu’une envie : savourer l’instant. S’en imprégner jusqu’à ce qu’il l’enivre. Jusqu’à ce que tout le reste s’efface. Se rattacher au passé –à ces années d’absence, à ce silence- n’en valait pas la peine à ses yeux ; il ne nourrissait aucune rancœur ou déception, juste une tristesse tempérée par le fait que leurs chemins s’entrecroisaient de nouveau. Pour longtemps, il l’espérait.
Posant une main sur l’épaule de l’autre homme en signe de soutien pour à la fois attirer son attention et lui faire relever les yeux, il ne put s’empêcher de trouver que les rougeurs qui bataillaient sous les taches de rousseurs avaient quelque chose de touchant. Quelque chose qui n’appartenait définitivement qu’à Henry ; ce mélange de pudeur et de culpabilité qui s’écharpait contre la joie partagée des retrouvailles.
« Ne sois pas si dur avec toi-même. » laissa-t-il échapper d’un ton adouci, l’expression concernée.
Il n’était plus bien certain lui-même de ce qui se dissimulait derrière ces mots –les regrets qu’Henry avait accumulé les concernant ou plutôt ceux, bien plus dévorants et douloureux, qu’il nourrissait à l’égard de son attitude vis-à-vis de ses sœurs. Cette distance qui avait scindé leur famille et bouffé tout le temps que l’homme aurait pu passer avec les deux femmes de sa vie.
Einar savait ce que cela faisait de perdre un morceau de son âme, de se sentir mourir un peu quand l’autre s’éteignait.
Une douleur qu’il n’aurait pu souhaiter même au pire monstre qui soit.
« C’est vrai que cet endroit vaut le coup d’œil, admit-il de bon cœur, percuté par le bonheur fragile de savoir qu’Henry aimait la nature qui les entourait, les embrassait. C’est moment pour commencer à mitrailler, alors, avança-t-il d’un ton plus léger. C’est une ville qui a beaucoup à offrir à des yeux sensibles comme les tiens. Même là où on dirait qu’il n’y a que du béton. » acheva-t-il d’une voix un peu plus grave, qu’il contrebalança d’un sourire discret mais indéchiffrable.
Il l’observa porter son regard autour d’eux, ses propres prunelles arrimées aux traits du roux, observant les émotions qui y pétillaient. Un peu rassuré d’entendre qu’il allait mieux (c’était un processus qui demandait de la patience et du temps), il acquiesça doucement, et se fendit un rictus plus douloureux quand la question lui fut retournée.
Ah.
Il l’avait sentie venir, mais il fallait croire que parfois, elle faisait plus mal que d’autres. Le sourire criblé de tendresse de que lui offrit l’autre homme avec une touchante spontanéité apaisa un peu les tumultes de son cœur, orientant fortement sa propension à mentir –et à distribuer la vérité.
« Ça va mieux maintenant. » céda-t-il finalement, le regard un peu fuyant.
Pas un mensonge, parce qu’il se sentait réellement mieux en présence d’Henry. Mais pas une vérité non plus, car cela revenait à ignorer l’état dans lequel il se trouvait le reste du temps.
Il n’avait pas envie de gâcher l’instant en parlant de son travail (de sa mise à pieds, surtout), se persuada plutôt qu’ils auraient cette discussion à un autre de moment, alors qu’il offrait un regard plus pudique et désolé au photographe.
Ils se mirent naturellement en marche, évoluant parmi les arbres avec une lenteur qui invitait au plaisir. La fraicheur de l’air sous les ombres des arbres était presque enivrante, conjuguée au calme qui régnait, bien loin de l’agitation tonitruante de la ville. C’était un contraste qu’Einar aimait. Quelque chose qu’il aimait partager aussi.
Et avec Henry, ce partage prenait tout son sens.
« On venait souvent ici avec mes parents, quand j’étais plus jeune, expliqua-t-il doucement, les souvenirs fleurissant dans son esprit alors qu’ils s’enfonçaient un peu plus profondément entre les arbres. Pour des gens qui ont toujours habité au milieu de la nature, tu imagines bien qu’ici, c’est très dépaysant. Ça nous rappelait un peu l’Islande. »
Même s’il avait toujours nourri une légère préférence pour les vallées d’eau aux vagues rageuses, plutôt que les étendues de verdure et de roches.
Un rire fugace s’envola entre ses lèvres alors qu’il accordait un sourire un peu plus timide mais ému à Henry, touché par sa sincérité.
« Je suis heureux que ça te plaise. »
Une respiration un peu plus profonde, alors que les flagrances de la forêt s’engouffraient dans ses poumons et caressaient ses sens, délicieuses et apaisantes.
« Je ne partage pas cela avec beaucoup de gens ; j’en ai rarement l’occasion, avoua-t-il d’un ton plus neutre. Alors ça fait plaisir de pouvoir le faire, surtout avec quelqu’un qui a un tel appétit pour les beaux paysages. »
Avec quelqu’un qui possédait la sensibilité d’Henry.
« Où tes voyages t’ont mené, après l’Islande ? »
Curieux de savoir vers quels horizons l’autre homme s’était dirigé, accompagné de cet amant qu’Einar n’avait jamais pu rencontrer.
Ils avaient tant d’années à combler.

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Il est temps de rallumer les étoiles [Einar]
Lun 22 Juil - 16:31
Il était presque étonné de voir tant de verdure au milieu des ces amas de béton. Los Angeles avait ce charme singulier de posséder une multitude de lieux qui s'égayaient par leur différence. En quelques pas, il était possible de retrouver la mer, la verdure, et la ville. Et puis au delà, il y avait tant à voir. Henry en devenait presque curieux, se découvrant des rêves de nomade, songeant même à l'opportunité de s'offrir un roadtrip en solo.
Toutefois, il ne s'agissait que d'idées et pour la première fois de sa vie, et depuis très longtemps, l'empressement du voyage se retrouvait heurté à tout ce qui se greffait ici. Que ce soit Ophélie, ou bien son partenariat avec Winnie qui s'édifiait petit à petit, dans la bonne humeur.
Il n'avait véritablement pas envie de s'en aller, aussi, explorer le coin avec Einar était ce dont il avait le plus besoin, ce qui le rendait heureux comme jamais.
Ils marchaient lentement mais sûrement, admirant le paysage tout en discutant. Il était sincère en disant qu'il allait bien, les choses se tassaient petit à petit et Henry apprenait à faire son deuil. Toutefois, il ne perçut pas le même entrain dans la voix d'Einar lorsque ce dernier lui répondit aussi qu'il allait mieux. Mais il était docile et respectueux et ne chercha pas à l'inonder de questions. Il avait toujours considéré comme un être mystérieux mais d'une gentillesse incroyable. Et il éprouvait beaucoup de respect à son égard. " C'est le plus important alors. Et tu sais, te voir aujourd'hui me fait beaucoup de bien. A vrai dire, j'étais même impatient de te revoir. Le temps paraissait si long à passer. " Parce que cette fois-ci, le monde entier était pour eux, il n'y avait pas d'Adam pour lui balancer sa jalousie maladive au visage : ils étaient libres.

Henry était émerveillé par le paysage qui les entourait, la vue était magnifique et assez vite, le français questionna son ami au sujet de cet endroit. D'où le connaissait-il ? La voix douce de son ami l'enveloppa comme du coton et il se mit à l'imaginer, enfant, en compagnie de ses parents. Ce devait être un moment merveilleux et suffisamment fort pour s'en rappeler avec tant de force. " Je suis de ceux qui considèrent que tout paysage vu ne s'oublie jamais. Ils se mettent dans un coin de notre mémoire, prêt à sortir si nous en éprouvons le besoin. " répondit-il, non sans une pointe d'envie dans la voix. " Mais je suis d'accord avec toi, ça ne sera jamais à la hauteur des contrées islandaises... Même si ça a son propre charme. Les aurores boréales, l'Islande ne te manquent pas trop ? " Et les images lui revenaient encore, la beauté des aurores et le souffle du vent qui chantait sa mélopée aux seuls oreilles qui se trouvaient encore là, Henry croyait se trouvait vivant, dans un monde jamais exploré. " Malgré tout, j'aime cet endroit. " Ajouta le français en fixant la végétation aux alentours. Il entreprit de prendre quelques photos, ajustant la luminosité et l'intensité de son appareil au travers de quelques tests.
Heureusement que son objectif entravait son visage parce qu'il se surprit à rougir à la suite des mots d'Einar. Il en fallait, de toute façon, pour que son visage se teint de couleurs. " Ah ça... Les paysages et moi... c'est une histoire d'amour qui aura le mérite de ne jamais connaître de fin... " Répondit-il, gêné. Quelques photos prises et il se tourna vers Einar, lui glissant un sourire flamboyant, une douce chaleur qui l'envahissait comme autrefois, et ce, malgré la froideur de la nuit islandaise. " En tout cas, je suis vraiment touché que tu m'emmènes dans cet endroit secret. " Il se mit à rire, chassant ainsi la gêne qui le terrassait, cette timidité qui lui compliquait parfois la tâche.

Ils continuèrent leur avancée et ils en vinrent à aborder les voyages qu'Henry avait pu faire à la suite de l'Islande. " Et bien, tu sais avec le blog, les réseaux sociaux, les choses marchent très bien. Je suis parfois invité par les pays pour promouvoir, en quelque sorte, des endroits bien spécifiques. Forcément, avec Adam, nous avons pas mal exploré. La Jordanie, le Cambodge encore et encore, la Russie. Nous avons, une fois, été photographiés le Lac Baikal. Je ne sais pas si tu en as déjà entendu parler, mais c'est un lac gelé, immense. Nous aurions pu marcher des jours et des jours. " Il pouvait en parler pendant des heures mais se tut, réalisant qu'il s'emballait un peu trop. " Je ne vais pas commencer, sinon, nous allons jamais finir, et la nuit sera passée que je continuerai à monopoliser la conversation. Mais les voyages... Que j'aime ça. Et maintenant, en ta présence, j'ai terriblement envie de retourner en Islande. " Il soupira, blasé de lui-même et de ses envies soudaines. " Je me fatigue, je te jure... " Mais il était prêt à repartir, les voyages le mettaient toujours dans un tel état. " Et toi après l'Islande, qu'es-tu devenu ? "
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