Tu ne savais pas trop comment tu t’étais retrouvée ici, en nénuphar au milieu d’un lac de robes de cocktail, de smokings, de montres de marques, de faux rires et de bulles de champagne qui venaient éclater à la surface ; toujours est-il que l’ambiance t’intriguait, que tu faisais fureter ton regard d’une personne à une autre, observant leurs tics, imaginant leur quotidien, dans de grandes maisons, des hôtels particuliers, avec leurs enfants parfaits, leurs carrières idéales…
Cela fit briller quelques étincelles dans tes yeux ; à terme, c’est cette vie-là à laquelle tu avais un jour aspiré ; toi et feu Alejandro vous étiez projetés à corps perdus dans cet immense rêve, jetant vos regards sur les prix des manoirs mexicains, vous distinguant en famille luxueuse, vertueuse, admirée. Les Kennedy hispaniques ; rien de plus, rien de moins. Cela t’arracha un faible sourire.
Quelques claquements de talons et l’ondulation des tissus de mousseline noir de ta robe t’amenèrent sur la terrasse, désertée. « Enfin seule… » Tu te risquais à t’approcher au bord du balcon. Là, tu coinçais tes talons dans le trou des décorations de la barrière, et te penchais un peu en avant ; une porte derrière claqua, t’attirant brusquement en arrière dans un « Ah ! » sonore. La tranquillité était finie.
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aurum & holoserica (noa)
Jeu 18 Juil - 15:03
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Mélodies si douces à son oreille, mélodies qui se jouaient, comme une perfection, une évidence qu’elle ne se lassait de comprendre. Elle était faite pour cela, la musique était son domaine, son monde tout entier qui se réfugiait dans les notes, qui se réfugiait dans les sons, touches d’un piano qu’elle caressait, touches d’un piano qui la définissait. Elle était grande, presque immortelle, lorsqu’elle s’asseyait en face, lorsqu’elle laissait son âme s’exprimer, lorsqu’elle gagnait sa vie, pianiste émérite qui se laissait charmer par tout ce qui l’entourait, dans sa belle robe aux couleurs blanches et noires. Comme si la moindre parcelle de chaleur s’évadait, comme si la simple parcelle de froideur se réchauffait. Un neutre qui ne se reflétait pas dans sa musique, dans son art, mais qui demeurait présent. Parce qu’elle n’appartenait pas à ce monde, belle pianiste qui avait été engagée pour une telle occasion. Si son talent s’exprimait dans les hautes classes de la société, elle n’y avait pas sa place, et ne voulait pour rien au monde s’y retrouvée enchaînée. Elle n’aspirait qu’à une chose, un seul rêve qui habitait son esprit, son cœur et son âme, celui d’être enfin heureuse avec sa belle, celle qui venait à tout instant occuper ses rêves, et qui, sans le vouloir, agrémentait sa mélodie de touches de bonheur. Comme si le monde qu’elle créait, comme si l’univers qu’elle dessinait, par la seule force de ses notes, devenait plus beau, devenait plus rose, Richie dans ses pensées, et gémissant sous ses doigts, tandis qu’elle se perdait peu à peu, revenait en arrière. La musique qui laissait place à un souvenir. La musique qui laissait place à des souvenirs. Un sourire sur le visage, et la puissance sous ses doigts. Ils étaient rapides, elle entreprenait la partie la plus difficile du morceau, tandis qu’elle fermait les yeux, la tête penchée en arrière, se nourrissant de la beauté de ce moment, de la beauté de ces moments, pour accomplir le bouquet final, pour laisser l’assemblée en suspens. Assemblée qui ne semblait pas ressentir le moindre frisson, malheureusement. Ces gens-là n’étaient pas de son monde, comme elle n’était pas du leur. Pour eux, il était tout à fait normal qu’une telle musique transcende les esprits. Et un salut ne fut même pas accueilli. Tandis qu’elle se levait, et que le silence faisait place dans la salle. Silence approximatif, silence saccagé par les exclamations, par les discussions. Et un verre, une coupe, qu’elle porta à ses lèvres, une pause bien méritée qui ne la satisfaisait pas. Elle n’aimait pas être là. Elle ne se sentait pas bien, foule qui bavardait, aucune connaissance. Elle était seule. Seule avec ses pensées, seule avec son champagne, seule qui recherchait la tranquillité, venue alors sur la terrasse en pensant se trouver seule. En pensant pouvoir penser seule. En pensant pouvoir se sentir accompagnée par ses rêves, sans devoir entendre la moindre parole désobligeante. Seule. Sans pouvoir l’être réellement. Puisqu’à peine sortie, un vent brutal. Elle ferma les yeux, tandis que le bruit venait claquer la porte. Rien de bien infernal, rien de bien grave. Elle ne s’en préoccupa pas, n’imaginant pas un seul instant que ce simple fait la condamnerait à rester dehors.
S’approchant du balcon, elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Le « ah » qu’elle avait entendu, signe évident qu’elle dérangeait. Présence qui se voulait solitaire, elles n’étaient peut-être pas si différentes, l’inconnue et elle. Enchantée, je m’appelle Noa. formule de politesse, plus que gentillesse exacerbée, elle ne savait pas à quoi s’attendre, mais désirait apprécier cette compagnie, puisqu’elle ne pourrait ni la chasser, ni accepter de revenir à l’intérieur. vous aussi, la nuit et les étoiles vous paraissent de meilleure compagnie que le fracas à l’intérieur ? un regard lancé au ciel, un sourire lancé aux mondes qui les regardaient peut-être. Une prière silencieuse, qui se voulait intéressée. La force de se dévoiler, demandée aux forces qui la dépassaient.
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aurum & holoserica (noa)
Ven 19 Juil - 13:29
d'or et
de velours
L’illustre inconnue était venue perdre son chemin à quelques pas de toi ; tu admirais sa robe, jetant un regard des talons jusqu’aux épaules ; étroites, inspirant le désir. Pour peu, tu aurais pu la qualifier de muse, cette étrangère qui était venue troubler la silencieuse conversation que vous meniez, les étoiles et toi. Elle avait, pour entrée, laissé tinter un petit rire, une exclamation cristalline qui t’avait tout de suite convaincue : cette fille était foncièrement pure, elle avait une aura blanche, angélique, bienveillante. Un seul sourire et tu étais conquise, désireuse de t’en faire une bonne amie. « Joli prénom. Je m’appelle Adriana, enchantée ! » Tu t’approchais un peu, lançant amicalement ta main fine en avant, heurtant son halo. Une poignée douce plus tard, tu reculais un peu, glissant tes talons jusqu’à la balustrade, levant ton menton en direction des constellations, si douces, si claires ce soir. C’est fou ce que les astres peuvent briller plus fort que tout l’or qu’il y avait à l’intérieur, plus fort que tous leurs faux rires, leur fausse sympathie. « Tout me semble plus agréable sur ce balcon. Même la brise qui vient me fouetter le visage quelques secondes parfois est plus douce… Et j’aime profondément les étoiles. »
Tu souriais bêtement, illuminant la ville de ta joie de vivre sans normes. Ces deux mots allaient si bien ensemble : joie et vivre, tu les pensais indissociables, vivant toujours de bonheur et d’eau fraîche. Tu l’avais appris au fil du temps ; être en vie, c’était déjà une raison d’être souriante. Tu avais une chance en plus de découvrir toutes les couleurs du monde, toutes ses odeurs, tous ses sons, toutes ses textures, toutes ses saveurs ; rien que pour ça, tu te devais d’être redevante, de ne pas oublier ta chance de chaque matin ouvrir tes yeux. « Pas vous ? » Une question jetée dans le vent, de ta voix délicate, alors même que tu lui tournais le dos, faisant face à la mer astrale.
uno
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aurum & holoserica (noa)
Sam 20 Juil - 17:32
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une voix enchanteresse. Ce fut la première chose qu’elle remarqua, alors qu’elle s’avançait sur ce balcon, alors qu’elle regardait cette beauté, alors qu’elle aimait son sourire, et qu’elle l’écoutait se présenter. Un compliment à l’égard de son prénom, un petit sourire venu décorer ses lèvres. Son prénom n’était pas « noa », mais « anouchka ». bien moins joli, bien moins de grâce. Adriana, c’est magnifique. Vous avez de la chance. Moi… noa est un surnom. Qui me plait bien… bien plus que le prénom que mes parents m’ont donnée. Je me présente toujours ainsi. parce que si elle ne pouvait pas se permettre de blesser sa mère, sa famille, en changeant officiellement de prénom, elle n’en restait pas moins noa. Noa, pour le meilleur et pour le pire. Noa, qu’elle aimait sentir glisser sur ses lèvres, celles de richie aussi. Noa, qui lui allait comme un gant, bien mieux que cette horreur qui trônait sur son passeport. Noa, qu’elle n’était pas seule à apprécier, puisque sa compagne d’un soir, son amie de balcon, le trouvait charmant. Et sa main, qui se frayait un chemin vers elle. Une poignée douce, et un sourire sincère. une voix charmante, et une envie très claire. Une femme qu’elle voyait déjà devenir son amie, compagnie intéressante et attentions affectueuses, pour un simple regard, pour une première rencontre. Et une question qui fusait, et une question qui lui brûlait les lèvres, tandis que ses yeux se retrouvaient happés par la magnificence du ciel nocturne. Des pensées qui s’émerveillaient, des idées qui germaient, et une croyance certaine qu’il y avait plus, dans l’univers. Les étoiles qui les saluaient n’étaient qu’un avant-goût. La lune qui les illuminait laissait ses promesses les envelopper. Et elle n’était pas la seule à le penser, noa. Les paroles qu’elle entendait reflétaient une philosophie profonde. Un détachement du matériel, une envie de s’envoler, de rejoindre les cieux, de s’évader. La solitude qui était appréciée, la solitude qui était demandée, le calme reconnu à sa juste valeur. oh, si si. Je suis totalement d’accord… répondit-elle, tout en s’approchant un peu plus, s’accoudant à la balustrade pour sentir cette petite brise, pour s’amouracher des mystères qu’elle percevait. j’ai l’habitude de ce genre de réceptions. Du champagne hors de prix, des démonstrations de richesse, des faux-semblants, et de l’hypocrisie… un soupir. Et une confiance aveugle envers cette femme. Elle ne pouvait pas faire autrement, il y avait comme un sentiment de bien-être qui s’emparait d’elle lorsqu’elle écoutait adriana. Une présence qu’elle ressentait, un sentiment de sécurité, et une envie de se dévoiler, de ne plus se cacher. D’être elle-même. alors que les étoiles… elles sont vraies. Elles ne mentent pas, elles ne se vantent pas. Elles sont juste là. Présentes pour nous. Une chaleur qui la prenait, un cœur qui s’en retrouvait caressé. Et cet air si pur qui s’infiltrait dans leur conversation. Elles étaient bien loin de suffoquer, comme à l’intérieur. qu’est-ce qui vous amène ici, si ce n’est pas indiscret ? il n’est pas commun de s’inviter à une fête pour la fuir aussitôt… Un petit rire. Elle ne regrettait pas de s’être évadée, après son morceau. Elle n’aurait pas pu avoir le même sourire, si elle était restée à l’intérieur.
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aurum & holoserica (noa)
Dim 21 Juil - 14:52
d'or et
de velours
Un fin sourire, comme un trait de stylo plume à l’encre particulièrement raffinée, vint se tracer sur ton beau visage face au compliment sur ton prénom. « Noa, cela fait une syllabe, c’est joli et c’est lyrique. Adriana est un prénom typique de mon Mexique natal… Un prénom qui raconte toute une histoire culturelle, qui a tout un bagage, vous voyez ? » Une fragrance de bienveillance venait flotter dans les airs, imprégnant tout le balcon d’une douceur diffuse, alors que vos regards venaient se perdre dans les constellations, ces fascinantes figures crémeuses et lumineuses. Tu adorais les étoiles, mais plus encore, tu appréciais faire des rencontres ; cette entrevue là semblait prometteuse, il y avait une atmosphère duveteuse entre vous deux, une de ces ambiances qui vous semble propice à la création d’un lien durable, comme une évidence. Chaque mot, chaque image, était une note qui allait à merveille avec les autres, découlant sur une symphonie moelleuse à l’oreille ; c’était les prémices d’une jolie amitié, tu en étais presque sûre.
Tu laissais s’échapper un rire dont le tintement rivalisait sans doute avec celui des coupes pleine de bulles à l’intérieur ; c’était bien la seule chose à laquelle tu accordais un peu de bon goût, ici, le champagne. Noa se confiait à toi, accentuant encore plus cette impression d’un charme commun, toi amadouée par elle, elle envoûtée par toi, pour un soir sous les étoiles. Vinrent enfin les questions, celles à laquelle tu ne saurais réellement répondre sans trop en dire ou pas assez ; tu choisis la première alternative, accordant à cette pas si inconnue une confiance délicate. « Pour tout vous avouer, depuis mes dix-sept ans je fouille les plus grands portefeuilles de ce monde pour alimenter ma survie ; une sorte de Peter Pan égoïste. Je m’étais sans doute dit en enfilant cette robe… » Tu fis un tour entier sur toi-même, faisant voleter la légère traîne blanche de ton tissu. « …que séduire de grosses fortunes serait plus simple. Je suis une criminelle, en soi ; mais on a tous une part d’ombre. » Tu lui fis un sourire rayonnant. « Maintenant que vous savez tout, vous pourriez peut-être me dire quelle est la vôtre ? »
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aurum & holoserica (noa)
Mer 24 Juil - 5:33
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Une culture. Un mot, pour une histoire, un mot pour se souvenir, et un prénom, pour ne jamais oublier. Ce qui lui manquait, c’était cette appartenance à quelque chose de plus grand, à une entité plus élevée, à une histoire plus importante. Anouchka, ou noa, rien n’était ancré dans le marbre, rien n’était gravé dans le sable, rien n’était prédéfini, ou défini. Il n’y avait rien. un père trop strict, une vie qui aurait dû être toute tracée, mais une histoire, une généalogie qui n’avait guère de bons côtés. Parce qu’elle n’avait aucune histoire à raconter, avec son prénom. Si ce n’était qu’elle n’en utilisait qu’un surnom. Qu’elle était définie par une seule syllabe, comme si elle se glissait adroitement là où les grands pontes et longues syllabes se trouvaient. Comme si c’était un renouveau, qu’elle se donnait une seconde naissance, pour s’enfuir. Fuir ce qu’elle ne voulait pas devenir. Fuir ce qu’elle ne pouvait pas changer. Fuir dans les bras d’une blonde qui l’avait attrapée, qui l’aimait, et qu’elle aimait. Fuir parmi les étoiles, retrouvant la sienne. Vivre, pleinement. Ou mourir, lentement. Rester à l’écart de la famille, ou s’enfoncer dans les liens tenaces que provoquaient ses parents, son frère. Un choix qui pouvait paraître ardu, un choix qu’elle avait fait sans regrets, et sans hésitations. Noa. Et non plus leur petite anouchka. Noa, qui avait cherché pendant longtemps, avant d’enfin quitter le nid, de fils barbelés, de métal tranchant. Qui dépouillait les âmes. Défense contre les gêneurs et prédateurs. une histoire, dîtes vous ? peut-être pourrais-je l’entendre ? je raffole des histoires, et contes en tout genre… Une sincérité étonnante, et une envie de se confier. Cette femme semblait faire ressortir le bon en chacune de ses rencontres, ou, du moins, en noa. Noa qui était intéressée, qui voulait en apprendre plus. Noa qui ne s’arrêtait jamais de vouloir comprendre, connaître. Qui voulait la connaître, elle, adriana. Entrer dans son âme, et lui livrer la sienne. Comme si le balcon redonnait confiance, comme si l’horizon souriait. Adriana, qui était la première étoile sur ce balcon.
Et ce rire. Un rire cristallin, qui l’émerveillait. Une envie de le réécouter, de l’entendre à nouveau. Comme si un seul sourire pouvait changer le monde. Deux, avec Richie. Et une confidence. Presque aveugle. Une déclaration, révélation d’abord absurde, aux yeux de la lynch. Mais qui se devenait de plus en plus limpide. Et là où une femme censée aurait appelé la police, noa se contenta de sourire, comme impressionnée. la vie n’a rien de facile. Certaines personnes, comme ceux derrière, ont la richesse et l’aisance d’office. D’autres parviennent à la gagner au prix du dur labeur des ouvriers. Il y a les malheureux, aussi. Sans toit, ou sans argent, incapable de faire autre chose que crayonner sur une pancarte en papier… l’égalité… elle est belle, notre égalité… soupir bruyant. Et regard vers les étoiles. est-ce vraiment une part d’ombre ? robin des bois était un charmant chevalier, défenseur des faibles, qui revenait pourtant toujours les poches remplies de ses butins, volés aux riches. Un héros diraient certains. Ne devrions nous pas vous appeler héroïne ? si part d’ombres il y avait, elle résidait tant en elle qu’en celle d’adriana. Tant en la lynch qu’en cette belle inconnue. Belle inconnue qui n’en était plus une. Amie qui venait remplacer ce terme. mon histoire est bien plus… simple. Je suis l’avant dernière d’une famille de sept enfants, avec un père trop catholique pour nous laisser expérimenter quoique ce soit… la seule expérience qu’il m’ait donnée fut le piano… et depuis, je joue pour calmer mon cœur, comme ce soir. un sourire. Maigre sourire, tandis qu’elle fermait les yeux pour penser à sa belle. Richie. Richie, qui ne quittait jamais ses pensées. Richie, qui lui fournissait sa raison de vivre. je joue pour oublier ma lâcheté… je suis incapable d’avouer à ma famille qui est la femme que j’aime, je suis incapable de détruire une autre de leurs attentes… Et une nouvelle prière. je crois que j’espérais que l’une de ces étoiles me montre le chemin… la voie à prendre. un dilemme cornélien. Un grand besoin de parler.
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aurum & holoserica (noa)
Dim 18 Aoû - 18:40
d'or et
de velours
La mer astrale vous faisait face, immense espace velouté, dont les bras d’obscurité venaient se saisir du paysage, tout autour de vous, l’enveloppant dans une étreinte astrale, pointillant chaque tâche sombre de petites étoiles, luisantes minuscules lucioles, par milliers. De grandes vagues nébuleuses venaient se jeter contre le rebord de l’édifice, tandis que la lueur lointaine des lampadaires te semblait de plus en plus faible, au fur et à mesure que la fatigue inondait ton âme. Cette soirée avait su noyer toute trace d’effusion de joie, de danses endiablées, tsunamis colorés de bonheur, derrière ses façades dorées et argentées, derrière les mines aigries et pincées des invités. Ce monde-là n’était définitivement pas pour toi ; c’est aussi pour ça que l’arrivée de Noa t’avait tant enchantée, le pinceau du destin venant colorier une parcelle d’une couleur aussi jolie que la tienne dans ta nuit. Tu te retournais délicatement, tes mains tenant toujours la rambarde ; la peur du vide n’était en soi que celle d’en être tant attiré que l’on y plongerait, comme Narcisse avait su se jeter dans son reflet. « Adriana est la mexicaine qui fait danser les hommes, virevolter les femmes, sautiller les enfants ; elle était l’enchanteresse de mon village, celle que tous remerciaient muettement d’exister puisqu’elle teintait leur quotidien à tous d’allégresse. Elle était venue chanter ses douces syllabes aux oreilles de ma mère pendant ma naissance ; j’ai donc naturellement pris son prénom. »
Les mots de son histoire à elle, portés par le vent, vinrent s’échouer dans tes tympans, t’arrachant un sourire triste. La famille était une telle contrainte parfois, c’était si dur à s’expliquer. Comment les êtres qui vous aiment le plus peuvent-ils aussi vous déchirer irrémédiablement par leurs rêves et leurs ambitions, comment ne peuvent-ils pas y renoncer ? Délicieux et destructeurs paroxysmes qui venaient hanter tes pensées. Une de tes mains vint à sa rencontre, effleurant la sienne, dans un geste de pur soutien. « Je ne sais que vous répondre. Toutes ces paroles m’attristent, profondément… Les étoiles seront forcément de meilleurs guides que moi. Suivez les constellations, guettez chaque signe, chaque lumière, et la réponse vous apparaitra, j’en suis convaincue. » Un signe fantomatique, traçant la petite ourse, la pâleur de ta peau dans la nuit noire créant un contraste magnifique.
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aurum & holoserica (noa)
Mer 4 Sep - 9:17
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L’histoire avait quelque chose d’envoûtant, telle une merveille venue au monde sous les croyances des enfants, espoirs d’un peuple se reflétant en une âme plus douce encore qui savait montrer le chemin, et repeindre la vie en rose. Ou toute autre couleur qui allait au teint de chacun. Un sourire qui vint étirer ses lippes, alors qu’elle l’écoutait, cette merveille illuminée par la lune, qui semblait tout droit sortie d’un rêve. et avez-vous ses pouvoirs aussi ? savez vous, vous aussi, faire danser, virevolter et sautiller ? répandiez vous la joie dans votre entourage ? de sincères interrogations, noyées par les sourires d’un tel conte. Vérité ou croyance, rien ne semblait pouvoir effacer la beauté de son récit, et noa avait l’impression de voir celle qu’adriana dessinait, par ses paroles teintées de beauté, de tant d’allégresse. Conteuse, qui trouvait son public, elle ne put s’empêcher de rajouter un ou êtes-vous présente ce soir parce qu’il est trop difficile de combler les attentes des autres ? parce que porter un tel prénom voulait forcément dire quelque chose. Et si elle haïssait le sien, anouchka qui lui faisait tant d’ombre, elle pouvait au moins se satisfaire de n’être « qu’une parmi tant d’autres », simple existence qui ne voyait aucune appréhension, aucun devoir. Deux prénoms, et deux histoires. L’une qui portait celui d’une enchanteresse, l’autre qui créait la musicienne derrière le sien. Et deux cœurs pourtant présents en cette soirée, à la recherche d’un guide parmi les constellations, toujours plus belles.
Et un sourire. Sympathique. Un remerciement inaudible, d’entendre qu’elle ne parlait pas dans le vent. Un conseil, le soutien de la voûte céleste pour trouver sa voie. Malheureusement, si la brillance des étoiles avait un message caché, elle n’en voyait rien, juste cette main pâle qui dessinait des motifs, ceux qu’elle pouvait reconnaître, ceux qu’elle voulait deviner. pour l’instant, cependant, une seule étoile semble répondre à mon appel. un regard pour elle, cette inconnue d’un soir, devenue en quelques instants bien plus. comme un destin, véritable symbole caché parmi les astres. Peut-être était-ce là sa réponse ? peut-être avait-elle son guide, devant elle, qui l’aidait à contempler ses semblables. Comme si une auréole existait sur le dessus de sa tête, et qu’en bonne cadette, adriana dévoilait les secrets de sa famille, un geste de la main pour les présenter. Et cette main. Il y avait de la douceur, dans sa jumelle, posée sur celle de noa. Elle la laissait, ne savait pas la retirer, préférait l’envelopper à son tour, comme un besoin de dire à cette douce rencontre de ne jamais s’en aller. allez savoir… peut-être sont-ce ces anges nocturnes qui m’ont menée à vous. d’une sincérité qui venait du fond de son cœur. si vous étiez mon guide ? si vous preniez la place des étoiles, que me diriez-vous de faire ? la vérité peut elle justifier que je manque à mes devoirs ? et elle se retrouvait, sur ce balcon, nuit qui les enveloppait, à demander conseil, à finalement trop l’accaparer. ou peut-être me diriez vous de ne plus y penser, et d’admirer le spectacle sous nos yeux… ces lumières lointaines, à peine gâchées par la luminosité de la ville. Ces lueurs secrètes, beautés chaleureuses qui semblaient apporter plus de douceur que tout un orchestre d’intérieur. Je vais vous dire un secret… je crois ne connaître que deux ou trois constellations… et vous ? après tout, elle n’était pas la première arrivée sur ce toit. Et adriana discutait avec les étoiles bien avant qu’elle ne prononce le moindre mot. Peut-être la mexicaine était-elle plus douée, dans le langage des étoiles…
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aurum & holoserica (noa)
Jeu 5 Sep - 23:11
d'or et
de velours
Il y avait un joli éclat partout sur ce balcon ; un joli éclat de par ton sourire rayonnant ; un joli éclat de chacune de vos syllabes ; un joli éclat de la lueur céleste qui venait faire luire vos visages d’une pâleur qui transcendait avec la chaleur froide de votre conversation, divagation nocturne dont chaque écho venait amouracher une étoile, l’amarrant comme elle t’avait amarrée, brusquement, sans prévenir. Ses interrogations prolongèrent ton sourire sur quelques centimètres -c’était joli, simplement joli. « J’aimerais l’avoir… » Un regard rêveur que tu jetais à la lune, seule témoin de toutes les détresses que tu enterrais par tes sourires envoûteurs. « Mais j’ai d’autres spécialités. Je suis en vie, déjà, ironiquement quelque chose que je lui ai arraché ; mes autres pouvoirs sont secrets et c’est ce qui fait leur beauté ; on ne les voit pas arriver qu’ils vous ligotent déjà. » Un rire sincère, cristallin, qui venait se percuter contre la rambarde, avant de ricocher quelques kilomètres plus loin, coupant net le silence nocturne et si inhabituel de la ville des anges. Des anges cette ville n’avait jamais aussi bien revendiqué l’appartenance ; vous étiez deux silhouettes graciles, fines, échangeant des banalités sur un fond superbe, aussi délicat que l’étaient ces gens à l’intérieur. Douce ironie que de reproduire ce que tu fuyais. « Les autres sont dans des attentes permanentes, attentes qui se renouvellent et que je ne pourrais m’échiner à sans cesse combler ; je ne peux que combler mes attentes, et encore, c’est ardu… » Une triste grimace que tu lançais à la voûte, te retournant enfin pour faire face à Noa.
« Vous avez déjà répondu à toutes vos interrogations ; la solution est de les faire muettes, d’y répondre au détour de la destinée. Il n’y a pas de meilleures issues, pas de pires ; il suffit de laisser ce qui doit se passer, arriver. Là, les choses seront vraies. » Tu lui lances un éclat dans le regard, illuminée par toutes ces étoiles, par les sons de l’intérieur qui commencent à revenir dans tes oreilles, te faisant comprendre combien tu es fatiguée. Il ne s’agit pas d’écourter la conversation, loin de là ; tu es persuadée que vous vous croiserez à nouveau un jour au détour d’une voie lactée, quand vos ailes seront trop lourdes et que vous vous poserez l’une à côté de l’autre. Cette rencontre-là t’a laissée une marque certaine, mais ton quotidien en a laissé une autre sur ton visage, de plus en plus émacié et fatigué ; tu offres son reflet aux étoiles, répondant en un soupir. « Je les connais toutes… Ma mère se passionnait pour les étoiles, nous passions des soirées entières à les décortiquer ; désormais, elle a sa propre constellation. » Un sourire nostalgique, à la fois profondément triste et très joli. « Je m’excuse que cela se finisse de cette façon Noa... » Quelques secondes, quelques mètres, tu déposes un baiser très doux sur sa joue. « La fatigue m’emporte plus que de raison. A bientôt, évidemment. » Tu fais claquer tes talons, alors que tu passes devant celui qui a ouvert vos tympans au raffut de l’intérieur, que tu le salues doucement, pour t’engouffrer dans cette salle de plaisirs futiles, afin d’y trouver l’issue et de retrouver tes draps.