ça apparaît comme ça sans qu'on s'y attende | bicazzy

Elle est en train de cuisiner, préparer à manger pendant que Cass' était en train de faire on ne sait quoi dans la chambre. Cependant, son esprit est ailleurs. Ça fait une semaine qu'elle n'a pas vu Izzy. Depuis ce baiser. D'ailleurs, Billie préfèrerait ne pas y penser mais ses songes n'en font qu'à leur tête. Elle n'arrive pas à oublier ses lèvres posées contre les siennes. « Merde ! » elle vient tout juste de s'entailler le doigt avec son couteau pendant qu'elle était en train de couper les tomates pour faire la sauce bolognaise. Vraiment, elle n'est pas du tout concentrée sur sa tâche. C'est pitoyable. Nana, elle, a subitement relevé la tête alors qu'elle dormait tranquillement dans sa niche. Billie souffle puis décide de passer son doigt à l'eau froide. Elle bug un instant sur l'eau qui coule. Et son esprit vague encore vers ce moment là. Elle allait devenir dingue à force d'y penser ! Heureusement que Izzy n'est pas dans l'appartement ce soir ou en tout cas pas quand elle est là. Elle a bien demandé à Cass' avant de venir d'ailleurs. Ce n'est pas qu'elle n'avait pas envie de la voir, c'est juste qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas gérer ses pensées et le fait de la voir en même temps. Non, franchement, c'est vraiment pas le moment pour qu'elle la voit. Déjà qu'elle est d'une humeur massacrante en ce moment. Enfin depuis ce baiser... Elle n'arrive pas du tout à gérer tout ce qu'elle ressentait et Cass' en pâtit un peu. Pourtant ce n'est pas de sa faute. Il ne sait rien du tout lui. Et la seule chose qu'elle lui dit comme explication face à son humeur c'est que le boulot lui prenait la tête en ce moment. Pff. Franchement pathétique. Excuse bidon. Mais elle ne peut rien lui dire. D'ailleurs, elle ne dira rien et espère que Izzy en fera de même. Parce que ce qui s'était passé, c'était une belle erreur. Elle a déconné et s'en veut de s'être laissée aller.

Cela faisait des semaines qu'il avait la fameuse bague, ou même plutôt des mois. Deux mois puisqu'il l'avait achetée fin novembre. Il n'avait pas trouvé le bon moment, ou il ne l'avait pas cherché plutôt, il aurait pu, il aurait du, mais il attendait que ça vienne tout seul. Et il fallait croire qu'il avait bien fait puisque ce soir Billie était là et ils allaient passer une soirée rien que tous les deux. Elle lui avait même demandé s'ils auraient l'appartement pour eux, alors bien sûr Cassian s'était arrangé pour qu'Izzy ne soit pas là ce soir. Et ce soir Billie et Cassian allaient avoir une petite soirée romantique en tête à tête. Alors peut-être que le moment était venu ? Alors que sa belle s'affairait en cuisine, Cassian regardait la bague - ou plutôt la petite boîte qui la contenait - ne sachant que trop en faire. Il n'allait pas arriver comme une fleur, pendant qu'elle faisait le dîner, non, certainement pas. Il avait cette bague depuis deux mois et pourtant, il n'avait pas réfléchi à la façon de faire sa demande. Et avec Billie dans la pièce à côté c'était certainement pas le moment de s'y mettre ! D'ailleurs s'il restait "caché" dans sa tanière plus longtemps, il allait avoir l'air suspect. C'est alors qu'il entendit Billie jurer. Cassian fronça les sourcils avant de se lever, de fourrer la petite boîte dans un tiroir de sa commode à la va-vite, sans prendre le temps de bien le refermer, et la rejoignit. « Est-ce que ça va ? » demanda t-il avant de la voir le doigt sous l'eau, un couteau abandonné non loin de là. Il ne put s'empêcher d'esquisser un semblant de sourire en secouant la tête. « Tu sais que c'est les tomates qu'il faut couper, pas tes doigts ? » lâcha t-il pour la taquiner avant de s'approcher et de lui faire un bisou rapide sur la joue. « Tu serais pas un peu tendue par hasard ? » demanda t-il finalement. Après tout peut-être qu'Izzy avait craché le morceau ? Peut-être que c'était pour ça que Billie avait voulu passer une soirée en amoureux et qu'elle était un peu étrange ? Non, c'était pas son genre. Billie était le genre de femme à pas tourner autour du pot, elle lui aurait plutôt demandé de but en blanc. « Tu sais quoi, pourquoi tu n'irais pas te chercher un pansement dans la salle de bain avant de prendre un bon petit verre de vin, pendant que je finis de préparer à manger ? » proposa t-il simplement. Après tout, s'il pouvait l'aider de quelque manière que ce soit pour qu'elle se détende... « Promis tu seras même autorisée à me crier dessus quand je ferais n'importe quoi ! » reprit-il, usant de nouveau de son ton plaisantin, excepté que cette fois la vanne était pour lui-même et en particulier pour ses compétences en cuisine qui étaient plutôt médiocres.

La voix de Cass' la sort de ses pensées. Elle tourne légèrement sa tête vers lui qui appraît enfin. Il est resté longtemps dans sa chambre à faire on ne sait quoi ! Mais bon, ça ne l'a pas trop démangé de savoir puisque Billie avait l'esprit ailleurs de toute façon. « Oui, oui ça va rien de grave je viens juste de m’entailler un peu le doigt. » elle répond assez furtivement parce qu'en soit, ce n'est rien ça. Elle roule des yeux en souriant au coin de ses lèvres lorsqu'il lui fait une petite blague sur ça d'ailleurs. « Haha, je suis morte de rire ! Oui je sais que c'est les tomates qu'il faut couper. Le couteau m'a échappé des mains. » quelle grosse blague ! C'est plutôt à force de penser à Izzy qu'elle n'a pas été concentrée sur sa tâche. Elle le sent venir près d'elle, lui offrir un baiser tendre sur sa joue et cette culpabilité qui grandit de plus en plus au fur et à mesure qu'elle passe du temps avec lui. Elle l'écoute lui conseiller d'aller panser son entaille pendant qu'il continue de cuisiner. Il est tellement attentionné... Qu'elle se sent encore plus coupable de penser à Izzy même à cet instant là. « Ah bah ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd cette proposition là ! Je vais mettre du cœur à l'ouvrage si jamais tu fais n'importe quoi avec ma bolognaise ! » elle se comporte étrangement avec lui même ce soir. Ça se voit qu'elle est ailleurs et qu'elle est effectivement tendue. Elle ferme le robinet, se retourne et pose ses lèvres assez rapidement sur les siennes avant de partir dans sa chambre où se situe la salle de bain. De la distance. C'est comme si elle en ressent le besoin vu qu'elle ne veut pas faire face pleinement à sa culpabilité. Elle soupire, cherche dans les tiroirs où peuvent bien se trouver sa boîte de pansement mais aucun succès. Elle râle un peu dans sa barbe. Il a bien dit que les pansements étaient dans la salle de bain ?! Pourquoi elle n'arrive pas à les trouver ? Elle ressort et va aller fouiller dans sa commode entrouverte. Elle se fige et regarde la petite boîte qui laisse deviner ce qu'il y a à l'intérieur. A côté il y a les pansements. Elle cligne des paupières puis prend un pansement tout en regardant cette boîte... C'est pas vrai... Elle ne se laisse même pas le temps de réfléchir qu'elle prend la boîte et sort de la chambre de Cass' le rejoignant dans la cuisine, lui montrant bien en main ce qu'elle vient de découvrir. « Tu m'expliques ? » on peut voir qu'elle est complètement déroutée par sa découverte.

Cassian irait chercher la lune pour Billie. Littéralement. Il l'aimait depuis si longtemps... il était plus ou moins prêt à tout pour elle. Alors c'était certainement pas une petite bolognaise qui allait lui faire peur ! Et puis ça devait pas être sorcier. On coupe des tomates, on met des épices et de la viande, et voilà ! Alors il prit sa place, l'incitant à aller chercher un pansement pour son doigt pendant qu'il "s'occupait de tout". Il remuait la casserole, ne sachant pas franchement quoi faire d'autre, quand Billie revint. « Je dois continuer à couper les tom- » Il tourna la tête et, en apercevant sa petite amie un boîtier dans les mains, il s'interrompit en plein milieu de sa phrase. Merde. C'est vrai qu'il avait pris un pansement il y a peu et que par flemmardise il s'était contenté de laisser le paquet sur la commode plutôt que de le ranger à sa place. Et qu'évidemment la bague était dans la dite commode. Dans un tiroir qu'il avait laissé ouvert. Abruti. « Tu m'expliques ? » Billie avait l'air complètement perdue. Elle était loin de s'y attendre. Et quelque part Cassian était plutôt étonné et dérouté lui aussi. Il n'avait pas franchement prévu de faire sa demande de cette façon. Enfin, il n'avait rien prévu en fait. Peut-être que c'était l'opportunité qu'il attendait depuis ces derniers mois ? Le "bon moment". « Est-ce qu'il y a vraiment besoin d'une explication ? » dit-il avec un petit sourire, délaissant sa tâche de cuisinier pour s'approcher d'elle. « Je t'aime. Je t'aime depuis ce jour où je t'ai aperçue dans la cour de l'école pour la première fois, il y a vingt-huit ans. Et ces trois décennies n'ont fait que renforcer mes sentiments. » Il y avait eu des hauts et des bas, de la joie et de la tristesse, du désir et de la jalousie. Quel chemin il avait fait ! Ou même "ils avaient fait" ! « Cette fille qui remettait à sa place tout ceux qui doutaient d'elle est devenue une femme plus formidable encore, avec du coeur, et de la patience pour le grand bêta que je suis ! » Il lâcha un petit rire. Il savait pas tellement où il essayait d'en venir mais bon... Les déclarations d'amour c'était vraiment pas de la tarte ! Il aurait vraiment du bosser un peu plus ce côté là. Mais bon, quoi de mieux que la spontanéité ? « Et dieu sait que le chemin a été long pour qu'on se trouve enfin et... je veux simplement passer le restant de mes jours à tes côtés. Alors... » Il esquissa un petit sourire en prenant délicatement la petite boîte de la main de Billie, avant de finalement s'agenouiller. Quitte à n'avoir pas prévu quoi que ce soit, autant qu'il le fasse dans les règles ! « Veux-tu m'épouser ? »

Elle sait très bien ce que ça veut dire. Cet écrin. Bien sûr, elle n'est pas bête. Cass' n'a pas besoin d'expliquer non. Mais tout de même, elle voulait qu'il s'explique. Ça tombe comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Sans qu'ils parlent de tout ça en amont. Sans qu'elle soit préparée à ce qu'un jour il lui pose la question. D'ailleurs, pour elle ce n'est pas dans ses priorités. Le mariage et tout ce qui va avec. Non, c'est beaucoup trop tôt pour elle. Ça fait à peine un an qu'ils sont ensembles. Le mariage, ca se réfléchit. Ça se discute. Ça ne se fait pas comme ça un soir en préparant le dîner. Si ? Non, pour Bill, c'est carrément une sacrée surprise. Et au fond, elle ne sait même pas si c'en est une bonne ! Elle reste juste interdite en le regardant. Attendant ses explications. Qui d'ailleurs ne tardent pas à être exposées. Il l'aime. Comme un fou. Il le dit en s'approchant d'elle. Le cœur de Bill palpite. Mais pas d'excitations face à cette déclaration. Non, c'est plutôt de l'appréhension. De la peur. Et cette culpabilité qui la bouffe de penser à la réaction de Izzy, une fois qu'elle le saura. Merde. Son ami d'enfance avec qui elle est en couple est en train de lui faire un putain de déclaration d'amour et elle, elle pense à Izzy ! Elle le regarde. Ne voulant pas le couper dans son élan. Il la connaît par cœur. C'est vrai, elle devrait être heureuse d'être avec lui. Qu'un homme qui soit attentionné et qui irait voler la lune pour ses beaux yeux veuille rester le restant de ses jours avec elle. Elle a toujours rêvé de ça. Cependant, à cet instant elle a envie de prendre la fuite. Merde !!! Ses pupilles suit la silhouette de Cass' qui s'agenouille et qui lui pose enfin LA question. Il fallait qu'elle lui dise quoi là en fait ? Elle ne sait même pas ce qu'il faut qu'elle fasse ! Ça carbure dur dans son cerveau là. Fallait qu'elle le stoppe non ? Qu'elle lui dise que c'est trop tôt ? Que c'est beaucoup trop pour elle là ? Oui fallait qu'elle le dise... Mais la porte s'ouvre soudainement et Izzy fait son apparition. Face à Cass' agenouillé devant Bill, lui tendant l'écrin ouvert. Et un « Oui » sort de sa bouche soudainement. Sans qu'elle ne le contrôle. Alors qu'à la base elle voulait totalement dire autre chose. Lui dire d'attendre un peu. Mais non, la culpabilité est présente et comme pour se racheter, c'est sorti tout seul. Devant elle...

C’est de plus en plus difficile de laisser défiler les jours tout en pensant que d’un moment à l’autre, Billie aura la bague au doigt. J’ai essayé de dire à Cass que je voulais partir, me trouver un appartement seul, il a pas compris. Il a dit que si Billie acceptait sa demande en mariage il irait probablement vivre avec elle puisque c’était plus grand, et l’appartement serait pour moi. Mais j’ai pas cette somme à mettre dans un loyer, et plus encore que ça, je crois que j’ai surtout besoin de prendre l’air, de ne pas vivre entourée e leurs fantômes heureux et épanouis. Manquerait plus qu’elle tombe enceinte et je me tire une balle, je vous jure. Je fais comme si tout allait bien, me raccroche à mon boulot puisque c’est de toute évidence tout ce qu’il me reste. J’ai même essayé de revoir Nicola, mais sans grand succès. Il va falloir que je me remette sur le droit chemin, il n’est pas question que je tombe en dépression à cause de cette histoire. Je savais bien qu’il fallait pas que je tombe amoureuse. Jamais. C’est pas fait pour moi c’est tout. Il est tard lorsque je rentre ce soir, mais pas assez visiblement. La clé dans la porte je n’entends pas de voix, mais elle n’était pas fermée à clé. Je tombe alors face à cette scène surréaliste, ou peut-être justement un peu trop réaliste. Cass agenouillé par terre, et Izzy encore debout, qui lâche finalement un mot. Trois lettres. Elle accepte. Comment aurait-il pu en être autrement. Bordel de merde, mon coeur bat à une vitesse folle, j’ai envie de vomir, de pleurer, de hurler au monde entier à quel point j’ai mal. Demi-tour. Fais demi-tour Izzy c’est maintenant ou jamais. « Faites comme si j’étais pas là, je reste pas. » Quelle conne bordel, j’aurai dû le sentir. Je file dans ma chambre, les larmes roulent sur mes joues, je tourne en rond, je sais même pas ce que je fous encore là. Vite. Je sors un sac qui se trouvait au fond de mon armoire, enfourne quelques vêtements à l’intérieur, le nécessaire seulement, j’aurai toujours de quoi passer quand Cass bossera, et que je serai sûrement de ne croiser personne ici. Une fois fait, j’essuie mes larmes et reprends un semblant de contenance. En sortant de ma chambre, les deux me regardent et je tente un sourire. « Félicitations ! Je… je vais crécher chez Carter. Elle a pas le moral, j’vous laisse tranquille quelques jours ! » Un signe de la main, je ne les regarde pas longtemps, c’est insupportable. « Salut ! »

Le temps s'arrête. Son cœur s'arrête. Jamais il n'aurait pensé être aussi terrifié qu'à cet instant. Agenouillé devant la femme qu'il aime, lui offrant son cœur et tout le reste à vrai dire. Lui offrant une vie ensemble. Et voilà qu'un genou à terre, il attends une réponse. Dans sa tête toutes les réponses possibles et inimaginables lui traversent l'esprit. Cassian est tellement pris dans ses pensées, tellement concentré sur la réponse de Billie, qu'il ne fait même pas attention à la porte d'entrée qui s'ouvre et laisse entrer Izzy. Tout ce qu'il entends c'est une réponse, la réponse, un oui. Instantanément un grand sourire s'affiche sur ses lèvres. Il enlève la bague de la boîte et la passe au doigt de Billie. Sans lâcher sa main il se relève et l'embrasse. Rien ne compte plus que ce moment. Billie s'est coupé le doigt, ils sont devant la casserole de pâtes, Izzy est rentrée plus tôt que prévu. Les conditions sont loin d'être idéales, et pourtant, il n'aurait pu rêver mieux, il ne pourrait être plus heureux. « Je t'aime... » murmure t-il alors à l'oreille de sa fiancée. Fiancée. Comment un simple mot peut paraître aussi étrange et si naturel à la fois ? Izzy réapparaît alors et semble assez pressée de s'en aller. « Oh, Izzy ! T'en va pas si vite ! Tu vas pas partir avant d'avoir trinqué avec nous quand même ! » Cassian sourit avant de prendre une bouteille dans le frigo. « Après tout, ça n'aurait pas été possible sans toi, » lâcha t-il en ouvrant la bouteille. Pendant qu'il sert, il se tourne vers Billie. « Elle m'a aidé à choisir la bague. Elle te plaît ? »

C'est sorti tout seul. Même Bill est étonnée d'avoir dit oui. Prise au dépourvu, elle n'a su que sortir ces trois lettres là. On dirait que tout se passe au ralenti. Cass qui se lève, heureux comme tout de lui avoir passé la bague au doigt. Qui l'embrasse et qui lui dit je t'aime. Alors que son regard à elle vient se poser sur Izzy qui a vu toute la scène et qui s'empresse d'aller dans sa chambre. Bordel de merde ! Elle devrait se sentir bien dans les bras de son... fiancé. Alors que non. La seule chose qui l'importe c'est de savoir comment Izzy était. Mais c'est pas vrai ça !!! Elle ne devrait pas s'en faire pour elle !! Elle devrait être en parfaite symbiose avec Cass. Après tout elle a dit oui, elle aussi. Même si au fond, elle ne sait pas pourquoi elle a fait ça ! C'est vraiment surréaliste tout ça ! Elle ne sait plus quoi faire alors elle fait bonne figure devant Cass, lui répondant qu'elle l'aimait aussi parce que c'est vrai mais... peut-être pas comme lui. Merde ! C'est le bordel dans sa tête et dans son cœur. Et cette foutue envie d'aller voir la blonde dans sa chambre. Elle sourit à Cass, comme si c'était vrai. Comme si elle a envie de tout ça. Elle joue bien le jeu de la femme comblée qui attendait que le prince charmant vienne lui demander de passer sa vie avec lui. Elle s'enfonce encore plus alors que son regard se pose à nouveau sur Izzy qui fait son apparition à nouveau dans le salon. Elle veut fuir, ça se voit. Enfin en tout cas, Bill le sait. Et putain ça lui fait un mal de chien de savoir tout ça. Même si elle ne sait pas trop au fond ce qui est en train de se passer entre Izzy et elle. Ouais, elle est complètement perdue. La seule chose qu'elle sait, c'est qu'elle est mal. Mal qu'Izzy ait assisté à ça, mal de mentir à Cass, mal de vouloir à tout prix rejoindre les bras de la coloc' de son fiancé au lieu de rester dans les siens. Non vraiment ! Cass essaye de la retenir, de boire un verre avec eux après cette nouvelle... Oh non merde ! Pitié faut que ça passe vite tout ça. Il dit que c'est grâce à Izzy que tout ça se soit passé. Quoi ? Elle l'a aidé à choisir la bague ? « Ah ouais, je ne savais pas que tu étais une conseillère avisée en matière de bague de mariage. » elle savait qu'il allait lui demander sa main depuis le début ?! Sa remarque est presque un reproche, si Izzy le comprend. Non mais vraiment pourquoi elle a fait ça ?!? C'est vrai que c'est mieux de faire des reproches que de penser à sa propre culpabilité. « En tout cas tu as de bons goûts. » et en plus elle enfonce le truc. En fait, elle voulait la précipiter dans les bras de Cass c'est ça ?! Elle pose sa main où il y a la bague sur l'épaule de Cass et sourit. Toujours ce sourire de façade posé sur ses lèvres depuis qu'elle lui a dit oui.

Je pensais pas avoir si mal au coeur un jour. Quand on voit les films, qu’on écoute les chansons, ou même les amis ou la famille à qui on a brisé le coeur, jamais on peut imaginer à quel point c’est douloureux, jamais j’aurai pu penser sentir littéralement mon coeur se serrer au point de manquer d’air. Ce jour est arrivé et je ne le souhaite à personne. Je dois partir, il le faut, je ne vais pas supporter ça plus longtemps. J’ai essayé de me préparer pourtant, j’ai essayé. Mais tu parles. « Oh, Izzy ! T'en va pas si vite ! Tu vas pas partir avant d'avoir trinqué avec nous quand même ! » Dos à eux je me fige, la main sur la porte, les paupières fermement closes. Fait chier. « Après tout, ça n'aurait pas été possible sans toi. » Je souffle un peu et laisse tomber mon bras mollement le long de mon corps, alors que Cassian explique à sa désormais fiancée que je l’ai aidé à choisir la bague. Ok. Un poil de courage, et après je fuis. Je prends une inspiration avant de faire demi-tour, cherchant à puiser en moi la force nécessaire pour affronter ce moment aussi douloureux que désagréable. « Ah ouais, je ne savais pas que tu étais une conseillère avisée en matière de bague de mariage. » lâche alors Billie avec une pointe de reproche dans la voix. Je fronce un peu les sourcils, et cherche à paraître le plus détendue. « Ah non. Rien de tout ça. C’est Cass qui a décidé que je l’étais. » Je tente un sourire adressé à l’intéressé et récupère le verre qu’il me tend. Je n’arrive pas à regarder Billie, et lorsque j’essaie, je me confronte à sa main qui vient se poser sur l’épaule de son fiancé, sa main ornée de cette bague que je l’ai aidé à choisir. Putain mais quelle conne. « En tout cas tu as de bons goûts. » Je serre les mâchoires. Et je réponds quoi à ça moi hein ? Je me mords finalement l’intérieur de la joue pour me retenir de dire une connerie, et à la place, je vide carrément la quasi totalité du verre qui vient de m’être servi. Tant pis si ça fait louche. Tant pis si ça fait alcoolique. J’en ai plus rien à foutre. « J’ai dit à Cass que je comptais me trouver un appart, toute seule, ailleurs, je sais pas où. Enfin voilà maintenant que vous deux c’est… plus qu’officiel, que vous allez habiter ensemble et tout… j’vais arrêter d’être dans vos pattes ! » Je fais tout pour qu’on ne sente pas les tremblements dans ma voix, même si c’est dur. « Et puis en attendant je vais chez ma soeur, comme ça vous serez tranquilles, tout ça. C’est le moment de commencer l’équipe de foot ! » Sous titre, de commence à faire des gamins. Putain je les enchaîne ! Je récupère la bouteille et me sers un nouveau verre, que je descends à nouveau d’une traite.

Cassian est bien trop aveuglé par son bonheur et son tout nouveau statut de fiancé pour se rendre compte que l'atmosphère a l'air plutôt tendu. De son côté il est heureux et il veut célébrer ça avec sa merveilleuse fiancée et son incroyable meilleure amie. Parce que dans son illusion, il croit que sa vie, le temps d'un instant, ressemble à un tableau idyllique tout droit sorti d'une comédie romantique, et le pire, c'est qu'il y croit. Oui, l'amour rends bien aveugle décidément. Alors il rempli trois coupes qu'il distribue, écoutant d'une oreille Billie parler de la bague et Izzy répéter qu'elle va s'en aller. Il prends une gorgée quand cette dernière fait une allusion plutôt explicite au fait d'avoir des enfants. Cassian manque d'avaler de travers. Bien sûr qu'il veut des enfants avec Billie ! Mais une chose après l'autre, ils viennent à peine de se fiancer après tout ! Pour dire vrai, il ne sait pas comment réagir. Après tout, ils n'en ont encore jamais ouvertement parlé, de façon sérieuse s'entends. Et c'est pas forcément le genre de conversation à avoir à la légère, au détour d'un simple toast. « Une équipe de foot, carrément ? Tu sais qu'il y a 11 joueurs dans une équipe de foot ? » lança t-il alors en plaisantant, grand sourire aux lèvres. Un peu trop ambitieux. Même une équipe de basket-ball serait plutôt ambitieux. Surtout qu'on ne peut pas dire qu'ils s'y soient pris à l'avance... « Et je t'ai déjà dit que ce n'était pas la peine que tu déménages Izzy ! » reprit-il avant de se tourner vers Billie. « Je sais qu'on en a pas vraiment parlé, mais j'avais comme dans l'idée qu'on emménagerait dans ton appart' ? » Ouais, il allait falloir parler logistique. Et le logement allait s'avérer une question assez compliquée, parce qu'il y avait bien plus en jeu que le simple fait d'habiter ensemble. S'ils comptaient bien construire une vie ensemble et fonder une famille, il allait falloir penser chambres d'enfant et compagnie... Mais ce n'était probablement pas le meilleur moment pour ça. Ils étaient fiancés depuis quoi, 20 secondes ? « Mais on aura tout le temps de parler de ça. Pour le moment... trinquons ! » Il fit clinquer son verre contre celui des deux jeunes femmes et suivi l'exemple d'Izzy en avalant son verre d'une traite avant de se resservir. « Oh merde ! » s'exclama t-il en voyant que la sauce qui était toujours sur le feu s'était mise à bouillir et commençait à déborder de la casserole. « Je m'en occupe ! Filez dans le salon, je vous rejoins quand... la situation sera sous contrôle ! »

Ça va trop vite tout ça. La demande. Sa réponse. Izzy qui se pointe à ce moment là. Oui, ça va trop vite. Pourtant, Billie devrait être comblée. Sauter de joie rien que de penser à ce nouveau tournant dans sa vie avec Cass. Mais non. Elle sait que Izzy n'est pas bien. Elle le voit bien même si elle fait paraître le contraire en souriant comme ça. Pourquoi en fait elle se retrouvait dans ce genre de situation ? Ah oui, parce qu'elle a dit oui à son meilleur ami qui l'aime de tout son cœur et depuis son enfance. D'un amour inconditionnel. C'est une évidence. Bill aussi mais pas de la même manière. Elle le sait parfaitement. Sinon elle ne serait pas là à se demander dans quelle merde elle se trouvait dorénavant. Ses pupilles observent Izzy qui dit qu'elle allait partir d'ici, vivre chez sa sœur et comme ils seront tranquilles pour faire des gosses. Son cœur a raté un battement là, c'est sûr ! Elle ne pense pas du tout à ça Bill. Et c'est vrai ça, mariage veut dire peut-être enfants... elle n'a pas pensé à ça ! Sans crier gare, une angoisse indéfinissable commence à naître en elle. Pourtant, elle fait encore bonne figure. Restant dans ce rôle de la femme comblée de s'être fiancée avec son petit ami. Son iris se pose sur sa bague puis sur Cass et Izzy, furtivement. C'est sûr elle va commencer à se faire les cheveux blancs là ! Elle écoute Cass qui a l'air de ne pas vouloir trop approfondir le sujet sur les gosses. Heureusement d'ailleurs ! Ce n'est pas un truc à parler à la légère là. « Ouais bon je ne crois pas que je pourrai supporter une équipe de foot. » sort-elle comme ça, en rigolant légèrement, histoire de prendre tout ça vraiment avec un second degré certain. Parce que sérieusement là, déjà que ses fiançailles commencent à la tracasser alors ne parlons pas de gosses quoi ! En tout cas pour Bill, elle s'est déjà positionnée sur ça. Même sans en parler à Cass. Non mais pourquoi Izzy sort des trucs comme ça aussi ?! Elle veut quoi en fait ?! Que Bill atteigne le point de non retour ?! Enfin pour elles ?! Oui c'est le bordel dans la tête de la vétérinaire. En plus elle reproche à Izzy de dire beaucoup de choses alors qu'elle-même, elle n'est pas honnête avec Cass. Ni avec Izzy d'ailleurs. Bill tourne la tête vers Cass qui lui dit que ça serait une bonne idée qu'ils habitent ensemble dans son duplex. Ah tiens cette angoisse qui est née depuis tout à l'heure grandit au fur et à mesure. Ça va vraiment trop vite tout ça. Elle hoche de la tête « Tu as raison, on a le temps de parler de tout ça. » elle prend son verre et le finit aussi d'une traite tien. Parce que franchement là, ça ne va pas du tout. Non, vraiment. Dans quelle merde elle s'est mise là. Cass s'en va s'occuper de la sause qui a débordé de la casserole et Bill prend carrément la bouteille tout en allant dans le salon. Elle n'ose même pas regarder Izzy qui l'a suivie. Elle s’assoit sur le canapé tout en observant Cass qui se démène pour arranger les choses avec cette sauce et se ressert un verre « Tu n'es pas obligée de partir d'ici. » sort-elle doucement. Elle n'a pas envie qu'elle se sente de trop. Elle n'a pas envie que Izzy soit mal. Elle a juste envie de la prendre dans ses bras. Et pourtant, elle ne dit rien. Cass est à côté même s'il a l'air de ne pas entendre, il est quand même là. Bordel ! Elle ose enfin poser son regard sur Izzy, un regard plus sincère que lorsqu'elle était auprès de Cass à lui montrer sa bague sous le nez. Pour une fois dans la soirée, elle tombe le masque et lui montre dans ses yeux que cette situation la met à mal elle aussi. « Je ne sais pas quoi dire... » de toute façon, c'est pas le meilleur moment pour elles de discuter, s'il y a encore quelque chose à dire en fait...

C’est une réelle torture que de me retrouver ici, avec ces deux là alors qu’ils viennent de se fiancer. Et j’ai participé à ça en aidant Cass à choisir la bague en plus. Quelle conne. Quelle putain de grosse conne je suis. C’est ridicule, j’ai envie de me foutre des baffes je vous jure. Et voilà que je commence à parler d’enfants, c’est de pire en pire. Je me flagelle toute seule. Bientôt j’écrirai un bouquin pour expliquer comment se rouler dans sa propre merde, je vous jure. Voilà que Cassian propose à Billie qu’ils s’installent tous les deux dans l’appartement de Billie, et moi j’ai mon ventre qui est en train de se tordre si fort qu’il me ferait presque tomber dans les pommes de douleur. Pourquoi l’amour ça fait si mal ? Si j’avais su, j’aurai fait en sorte de ne jamais tomber amoureuse, et surtout pas d’elle. Cassian se retrouve surpris par sa sauce qui se met à bouillir, et il nous chasse dans le salon, le temps de s’en occuper. Mais il a pas compris que je ne comptais pas rester ? Je suis alors Billie jusque dans le salon, mal à l’aise, avec toujours cette envie de me casser le plus loin possible. Et vite. « Tu n'es pas obligée de partir d'ici. » lâche-t-elle sans tarder alors que mon regard se pose sur elle. J’avais pourtant essayé de l’esquiver, mais ça n’a pas été simple. « Si. A partir de maintenant je suis obligée. » Si elle comprend le sous-entendu. Je suis amère, mon ton l’est tout autant, je pense qu’elle comprend très bien pourquoi. Elle m’a laissée m’approcher d’elle, elle m’a laissée la séduire, elle a prit part à cet échange, ce baiser. J’étais pas seule, je ne l’ai pas forcée, et c’est pas comme si elle avait essayé de me repousser. Je sais même plus quoi en penser. « Je ne sais pas quoi dire... » Je lâche un léger rire cynique. « Dis rien va. C’est mieux. » J’ai mal et être ici avec elle, avec eux, ça me rend folle. Je relève les yeux vers la cuisine où Cassian a l’air bien occupé. « J’y vais. Tu lui diras que ma soeur a appelé, que je suis partie en urgence, j’en sais rien tu trouveras bien. T’as l’air assez douée pour cacher la vérité de toute manière. » Bam. Celle là elle l’a pas volée. Je suis dure, mais je ne peux pas faire autrement, c’est mon seul moyen de m’en sortir. Je fais demi-tour, récupère mon sac et quitte l’appartement, avant de m’effondrer en larmes sur le chemin.

Occupé à sauver la sauce - ou du moins à essayer de la sauver - Cassian ne pouvait entendre la conversation entre les deux femmes de sa vie. Après s'être brûlé, deux fois, il finit par éteindre le feu et regarder le contenu de la casserole. Il commençait à se demander pourquoi il était en cuisine, alors qu'il n'y connaissait strictement rien. En tout cas, tout avait l'air comestible, pour le peu qu'il en savait. Il était en train de se laver les mains quand il entendit la porte d'entrée claquer. Les sourcils froncés, il rejoignit alors Billie dans le salon. « Oh bah... Izzy est partie ? » s'étonna t-il alors. Mais au final, ce n'était pas si étonnant. Izzy avait eu l'air pressée, c'était lui qui l'avait retenue pour qu'elle puisse fêter la nouvelle avec eux deux. Mais tant pis, il y aurait d'autres occasions de fêter leurs fiançailles tous ensemble. Pour l'instant, ils n'étaient plus que tous les deux, et Cassian n'allait certainement pas s'en plaindre. « Je me suis contenté d'éteindre le feu au fait, je ne sais pas ce que j'imaginais en restant dans la cuisine, je sais pas faire cuire un oeuf ! » s'exclama t-il en prenant place à côté de Billie. Il lui attrapa la main et y déposa un petit baiser furtif. « Bon... on a toujours quelque chose à fêter toi et moi... » commença t-il, un sourire étirant ses lèvres alors qu'il se rapprochait doucement de sa belle. « ... on a l'appartement rien qu'à nous... » continua t-il en déposant une série de baiser dans le cou de la brune, tandis que sa main se posait sur sa cuisse. « ... et j'ai peut-être deux ou trois idées intéressantes en tête... » poursuivit-il avant que ses lèvres atteignent finalement celles de sa fiancée. Bah quoi ? Ils venaient de se fiancer ! Autant fêter ça comme il se doit...

Le ton de Izzy est amère. Ça se comprend. En même temps vu la situation où elles se retrouvaient, c'est normal d'être amère. Ça lui pique au cœur. Elle ne sait pas quoi dire. Et Izzy lui dit qu'il valait mieux ne rien dire. Elle a raison. De toute façon, elles ne peuvent pas en parler ici alors que Cass est dans le coin. Ça va trop vite. Beaucoup trop vite tout ça. Elle aimerait bien lui dire à Izzy que ce n'est pas ce qu'elle croit. Elle aimerait bien lui dire à Cass que c'est une erreur tout ça. Mais elle s'est engagée. Elle voit son train ne plus s'arrêter. Le retour a l'air impossible. Enfin, c'est sûr que là elle ne plus faire marche arrière. Bill baisse le regard et essaye tant bien que mal de ne pas s'effondrer elle non plus. Oui, c'est ce qu'elle a envie de faire là maintenant tout de suite. Mais non, elle ne peut pas. Alors qu'elle pourrait prendre tout ça à la légère comme elle a l'habitude de faire en fait. Pour ne pas se confronter à la réalité. Pour ne pas se prendre la tête. Mais c'est impossible. Elle est bien dans la merde. Izzy bouge et ses pupilles suivent sa silhouette. Elle s'en va et d'ailleurs elle lui lance une dernière pique qui la blesse au plus profond d'elle-même. D'ailleurs, elle ne sait même pas quoi rétorquer qu'elle reste interdite, la regardant franchir la porte. Mais pas le temps de se laisser submerger par sa culpabilité et le chagrin qu'elle ressent. Cass' revient vers elle. « Euh ouais, sa sœur avait besoin d'elle. » elle s'enfonce encore dans le mensonge. C'est le bordel totale dans sa tête et même si elle essaye de faire bonne figure face à Cass', elle ne peut s'empêcher de penser à Izzy... même si elle rit légèrement face aux dires de Cass. C'est vrai qu'il n'est pas vraiment un cordon bleu. Elle le regarde se rapprocher doucement d'elle en laissant à ses lèvres tout le loisir de profiter du moindre partiel de sa peau, il est vraiment heureux lui. Elle le ressent et ça lui brise le cœur. Vraiment, là, elle ne sait pas du tout comment s'en sortir de cette situation. Ce qu'elle veut c'est ne pas blesser lui, ni Izzy mais elle sait bien que c'est trop tard... Alors pour l'instant, elle fait encore bonne figure. Elle accepte ses baisers et fait semblant qu'elle aussi est ravie. C'est la seule chose qu'elle peut faire là. Juste faire semblant. D'ailleurs, elle ne dit rien de plus et l'embrasse vigoureusement. Elle ne veut plus parler. Elle ne veut plus dire de mensonges. Elle se laisse juste aller par les caresses de Cass' et elle sait que ça risque de durer toute la nuit. Mais bon ce n'est pas comme si ça lui dérangeait. Elle préfère d'ailleurs ça que de parler à nouveau pour dire que des conneries... la pensée toujours auprès de Izzy...

FIN