cartes sur table. (avalon)

J’avais finalement appris à me sentir plus à l’aise au sein de la colocation de Dakota. Je m’y étais fait une petite place, peu à peu et je crois que les habitants m’avaient acceptée aussi. Bon gré, mal gré je suppose – parce qu’ils n’avaient pas réellement eu le choix en vérité. Je ne sais pas ce qui se raconte sur moi lorsque je ne suis pas là ; je ne sais pas si ma présence peut parfois les déranger ou non. Personne n’était venu me dire quoique ce soit et personne n’avait jamais fait une quelconque remarque. Mais je suppose aussi que même s’il y avait eu le moindre problème, ils ne seraient pas venus m’en parler directement. Sans doute en auraient-ils discuté avec Dakota et la brunette aurait ensuite pris le soin de me mettre au courant elle-même. Est-ce que, parce qu’elle n’avait encore rien dit à ce sujet, je pouvais donc considérer que je ne dérangeais véritablement pas ? Mentalement, je me sens hausser les épaules dans une moue à demi-rassurée. En vérité, je me sentais toujours un peu coupable vis-à-vis de Avalon. Après tout, la compagne de chambrée de la tatoueuse se retrouvait parfois (souvent ?) à devoir trouver un autre endroit où dormir que son lit et je ne pouvais m’empêcher d’être mal à l’aise à cette idée. Néanmoins, ramener Dakota chez Henry était encore compliqué pour moi et je ne nous voyais pas nous rendre dans un hôtel juste pour dormir ou nous acoquiner comme deux amantes en cachette de leurs partenaires respectifs. L’idée était amusante et ça m’aurait plu si ça avait été juste pour rire mais pas de façon régulière. S’il s’avérait que tout ça marche entre la brunette et moi (et Dieu sait que j’en avais envie), nous allions devoir trouver une autre solution. Me trouver un appartement était la meilleure possibilité mais je devais avouer que vivre chez mon grand-frère avait quelque chose de rassurant durant cette période où tout se bousculait, où j’essayais tant bien que mal de recoller les morceaux d’une vie partie à vau l’eau.

Secouant la tête, je m’entends soupirer alors que je tourne une énième page de magazine sans même l’avoir lue. Dakota avait été appelée d’urgence au salon afin de remplacer une collègue malade et je me retrouvais seule dans l’appartement. Je crois qu’il y avait Avalon ou peut-être était-elle sortie elle aussi sans que je ne m’en rende compte. Depuis mon mariage avorté, je me surprenais très souvent à être prise de mélancolie lorsque je n’avais personne pour me défaire de mes pensées trop sombres. Je ne regrettais pourtant aucunement ma décision et ma liberté retrouvée n’avait jamais eu pareille saveur sur mes lèvres mais restait la sensation d’avoir une partie de mon cœur complètement en morceaux. Après tout, j’avais perdu mes parents et je savais que traverser le gouffre béant qui nous séparait aujourd’hui serait difficile. Voire impossible. Je me consolais en regardant Henry, en voyant combien sa vie avait bien tourné sans eux et combien il pouvait être heureux sans eux. J’essayais de me convaincre que j’allais ressentir la même chose, un jour, mais toujours avec cette peur de rester malgré tout la petite fille de riches qu’ils avaient élevée. Toute à mes pensées, je sursaute violemment lorsqu’une lumière vient soudainement m’éblouir. « Wow, doucement ! je m’exclame, plaçant automatiquement une main devant mes yeux. Faut prévenir avant de faire ça ! » Moi qui me croyais seule dans l’appartement, la surprise est alors double. « Avalon ? » Je reconnais tant bien que mal la grande silhouette et les longs cheveux bruns lâchés sur les épaules carrées. « Qu’est-ce qu’il te prend ? Tu m’as fait peur ! » La meilleure amie de Dakota avait toujours le don pour faire ses entrées, c’était évident.


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La vie d’Avalon avait pris un tournant plus compliqué qu’elle ne l’avait envisagé. Avec son ex de retour dans les parages, elle avait réussi à faire voler en éclats sa relation avec Ella. Et si elle n’avait jamais posé de mots sur ce qu’elles étaient, sur ce qu’elles formaient, cela ne l’empêchait pas de se sentir meurtrie. Elle cachait son cœur lourd derrière un large sourire qui ne la quittait plus depuis des semaines. Personne ne semblait réellement s’inquiéter et pour cause, la Wheeler n’avait même pas souhaité en toucher le moindre mot à Dakota. La tatoueuse était pourtant sa meilleure amie, mais avec Ophélie dans les parages, elle avait autre chose à penser. Et surtout, Avalon ne pourrait plus laisser son lit à la rouquine en prétextant se rendre chez la Harrington si elle avouait ce qu’il s’était produit. Ses nuits se partageaient ainsi entre la colocation et une existence de sans-domicile-fixe, condamnée à occuper quelques canapés gracieusement prêtés par des amis ou à simplement forcer Zachary à lui ouvrir la porte de son logement. Elle ne s’en plaignait pourtant pas, ravie de voir que les choses semblaient se perpétuer dans la durée pour Dakota et Ophélie. Ce jour-là, elle était d’ailleurs occupée à réfléchir à la relation de sa colocataire lorsqu’elle prit conscience du silence qui régnait dans l’ensemble de l’appartement. Fronçant les sourcils, elle s’était redressée, quittant son lit pour aventurer une tête dans le couloir. Le calme plat. Elle effectuait quelques pas en direction du salon, presque sur la pointe des pieds, pour tenter d’entendre ou d’apercevoir quelqu’un. Mais la colocation semblait complètement désert, exception faite de la rousse qui ne tardait pas à apparaître dans son champ de vision. Ophélie était assise dans le salon, en train de feuilleter un magazine et ne semblait pas l’avoir remarquée. Laissant un sourire narquois apparaître sur ses lèvres, Avalon ne tarda pas à attraper une lampe de poche qui trainait sur un meuble, avant de sauter par-dessus le dossier du canapé. Le faisceau de lumière résolument braqué en direction du visage d’Ophélie, elle laissa échapper : « Plus un geste ! » La rouquine n’eut probablement pas le temps de voir qui elle était, puisqu’elle ne tardait pas à placer une main devant son visage pour se protéger de la lumière envoyée par la lampe torche. « Wow, doucement ! Faut prévenir avant de faire ça ! » Prévenir ? Quelle drôle d’idée. Cela gâcherait l’effet de surprise. « Avalon ? » demandait Ophélie alors qu’elle semblait plisser les yeux pour tenter de discerner qui se trouvait de l’autre côté de la lampe. Pour toute réponse, la Wheeler se contentait de pointer la torche vers le plafond, afin de lui laisser un peu de répit. « Qu’est-ce qu’il te prend ? Tu m’as fait peur ! » Avalon levait les yeux au ciel, alors que son sourire continuait de lui coller aux lèvres. « Faut que tu regardes plus de films policiers. Ce n’est pas ce que t’es supposée dire. » glissait-elle en direction de la rouquine avant de s’éclaircir un peu la gorge. Prenant un air légèrement plus sévère, elle se positionnait dans le rôle qu’elle venait d’improviser. « Mademoiselle Chateaubriand, confirmez-vous que vous partagez le logement de mademoiselle Reeves depuis quelques temps désormais ? Si oui, veuillez expliciter la nature de votre relation. » commençait-elle en braquant une nouvelle fois la lampe torche sur le visage d’Ophélie. Mais après quelques courtes secondes, Avalon grimaçait et éteignait la source de lumière. « S’il-vous-plaît ? » avait-elle ajouté d’un air peu assuré. « Merde, moi non plus je n’ai pas bien révisé mon rôle. Je ne sais plus si je dois être polie ou pas quand je demande quelque chose. Mais les questions restent les mêmes hein, tu ne te défileras pas. » Elle laissait tomber la lampe sur le canapé à côté d’elle. Pas besoin de ce machin-là, elles étaient toutes les deux sorties de leurs rôles de toute façon.

Maladroitement, je tente d’apaiser les battements fous et précipités de mon cœur contre mes côtes sans y parvenir réellement. L’arrivée de Avalon me surprenait en plein moment de réflexion et je m’étais laissée aller à ce sentiment bienfaisant de solitude et de calme. Pourtant je ne peux m’empêcher de rire légèrement quand elle rétorque mon besoin de visionner plus de films policiers. « Ah, tu essayes donc de me soutirer des informations ? demandé-je avec un sourire néanmoins amusé. » L’attitude de la meilleure amie de Dakota était surprenante mais je m’étais habituée à ses excentricités. La brunette était une fille très amusante, légère et avec qui il était toujours agréable de passer un peu de temps. Notre rencontre elle-même avait été placée sous le signe de la bizarrerie mais je ne m’en plaignais pas aujourd’hui. Je pouvais désormais me dire que, avec le temps, Avalon pourrait devenir une amie. Je grimace en sentant le faisceau lumineux me brûler à nouveau la rétine mais la jeune femme l’éteint rapidement, laissant quelques taches de couleur danser devant mes yeux. « La nature de… Quoi ? »

Je hausse les sourcils, à la fois étonnée et mal à l’aise face aux questions de Avalon. Je ne m’étais pas attendue à de telles indiscrétions même si ce n’était pas étonnant de sa part. La meilleure amie de la dj avait pour devoir de faire attention à elle, de la protéger et j’étais en quelque sorte une menace pour le bien-être tranquille de Dakota. Je m’entends soupirer un peu, alors que je me laisse aller contre les coussins du canapé, enfonçant mes doigts dans mes mèches à la couleur de la lave en fusion. « Tu sais… C’est un peu compliqué de mettre des mots sur ce qu’on est, Dakota et moi, j’admets très honnêtement. C’est encore tout récent et avec… Et avec mon mariage avorté, ça reste… je ne sais pas… On avance pas à pas ? » Je hausse les épaules, complètement incertaine de ce que je voulais dire véritablement. Je me sentais bête de ne pas pouvoir trouver les bons mots pour rassurer Avalon au sujet de sa meilleure amie. Pour lui assurer que je n’avais que de bonnes intentions à son égard et que la blesser ou lui faire du mal n’était pas à l’ordre du jour. « Ce qui est sûr, c’est que Dakota me plaît. Beaucoup, avoué-je dans un petit sourire. Et je ne me sens bien à ses côtés, bien mieux que depuis des années. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas ressenti ça. » Cette sensation de liberté, cette sensation de vie. C’est comme si tout mon corps, lentement, se réveillait après des années et des années de sommeil. « J’aimerais beaucoup pouvoir construire quelque chose avec elle, quelque chose de solide. Quelque chose de vrai. » Parce que même si je n’étais pas certaine de là où on allait, la tatouée et moi, je savais que je la voulais dans cette nouvelle vie où elle avait été la première à observer mes premiers pas. « Mais on prend notre temps, on y va petit à petit et ça me convient parfaitement. On se découvre à notre rythme. J’ai encore beaucoup à apprendre de Dakota et j’ai encore beaucoup à lui apprendre de moi. Je veux profiter de ces moments-là. De ces moments où tout est nouveau et où il y a l’excitation qui nous tord le ventre. » Rien qu’à l’évoquer, je sens ce frisson qui me parcourt la peau, me lèche le cœur de façon délicieuse. Oui, c’était dans ces moments-là que l’on se trouvait, Dakota et moi.

Agir de façon conventionnelle n’était pas vraiment dans les habitudes d’Avalon. Généralement, les personnes qu’elle croisait s’accordaient à dire qu’elle était surprenante, imprévisible. Et une nouvelle fois, Ophélie avait l’air complètement perdue face à ses agissements, comme dépassée par la situation. Pourtant, la Wheeler suivait une ligne de conduite qui lui correspondait, lui paraissait logique. Elle s’inventait un monde à l’intérieur du monde connu, qui aidait à rendre les choses plus supportables, plus joyeuses. Elle aimait voir la vie du bon côté. Mais parfois, cela nécessitait d’être rassurée, d’une façon ou d’une autre. « Ah, tu essayes donc de me soutirer des informations ? » la questionnait la rouquine, tandis qu’Avalon mettait de côté sa lampe torche. Elle hochait vivement la tête en guise de confirmation. Pourtant, Ophélie n’avait pas l’air de comprendre par elle-même où elle voulait en venir, ce qui obligeait la Wheeler à préciser ses attentes. « La nature de… Quoi ? » La barmaid haussait un sourcil, pensant que la rouquine était complètement à l’ouest. Mais finalement, elle avait simplement l’air gênée. « De votre relation. » rappelait toutefois Avalon, juste au cas-où. Un silence s’installait dans le salon de la colocation, pendant lequel la rouquine semblait réfléchir à la question qui venait d’être posée. Elle cachait son embarras derrière différents mouvements : haussement de sourcils, main passée dans les cheveux. Peu importait, Avalon ne risquait pas de revenir sur sa question. Elle restait silencieuse, le regard vrillé sur Ophélie alors qu’elle attendait sa réponse. « Tu sais… C’est un peu compliqué de mettre des mots sur ce qu’on est, Dakota et moi. » Ophélie finit par reprendre la parole et Avalon ne la quittait pas du regard, buvant totalement ses mots. « C’est encore tout récent et avec… Et avec mon mariage avorté, ça reste… je ne sais pas… On avance pas à pas ? » La Wheeler hochant ostensiblement la tête, attendant la suite. « Ce qui est sûr, c’est que Dakota me plaît. Beaucoup. Et je ne me sens bien à ses côtés, bien mieux que depuis des années. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas ressenti ça. » Ophélie laissait un sourire apparaître au coin de ses lèvres, ce qui attendrissait Avalon, quand bien même la barmaid cherchait à ne rien laisser paraître. « J’aimerais beaucoup pouvoir construire quelque chose avec elle, quelque chose de solide. Quelque chose de vrai. » Ses mots paraissaient sincères. C’était rassurant, inspirant. Aucune jalousie dans cette façon de pensée. Simple constat qui avait le don d’apaiser ses inquiétudes. « Mais on prend notre temps, on y va petit à petit et ça me convient parfaitement. On se découvre à notre rythme. J’ai encore beaucoup à apprendre de Dakota et j’ai encore beaucoup à lui apprendre de moi. Je veux profiter de ces moments-là. De ces moments où tout est nouveau et où il y a l’excitation qui nous tord le ventre. » Avalon pinçait les lèvres, tapant dans ses mains comme si elle était un professeur s’apprêtant à porter une conclusion suite à un long exposé. « Très bien. » Elle se levait, venait se placer de l’autre côté de la table basse alors qu’Ophélie restait assise sur le canapé. Ainsi, elle la surplombait de sa taille, tout en restant suffisamment à distance pour ne pas paraître menaçante. « En fait, ce que tu essayes de dire, c’est que… T’es amoureuse, c’est ça ? » Cela pouvait être un simple crush, mais cela ne semblait pas suffisamment proche de ce que décrivait Ophélie. Sa description peignait le portrait d’un sentiment qui semblait bien plus fort. « Tu peux dire non, hein. C’est pas parce que j’ai une lampe que je suis devenue flic. J’aime bien être barmaid. » confiait-elle à la rouquine, sur le ton très sérieux de la confidence. « Et j’te fais confiance. C’est juste que… Ouais, Dakota mérite ce qu’il y a d’mieux. De mieux pour elle, tu vois ? Ce n’est pas le genre de nana à vouloir une petite vie bien rangée dans une petite maison de banlieue, avec des gosses et un chien. Enfin, j’crois pas. Puis elle a peur des chiens. » Mais ça, Ophélie avait déjà dû le remarquer grâce à la présence de Shadow dans la colocation. Dakota était toujours très méfiante vis-à-vis du canidé. « Vous n’avez pas réellement été élevée de la même manière, mais j’pense que vous pourriez avoir une vie sympa. Loin de ce que t’as connu. Et c’est ce que je vous souhaite. Tu prendras soin d’elle, dakodak ? » ajoutait-elle. Si la Reeves était toujours sa meilleure amie, Avalon avait bien conscience qu’elle s’en était éloignée depuis quelques temps, notamment en raison de ses mensonges. Elle s’en mordait les doigts, craignant que Dakota ne lui tourne le dos en apprenant la vérité. Alors elle s’assurait qu’Ophélie soit prête à prendre la relève. C’était bien normal.

Je ne m’étais pas attendue à être prise en embuscade par Avalon de la sorte. Et même si j’aurais pu en rire, pas le moins du monde choquée, je crois que c’est le sujet de conversation qu’elle souhaite aborder qui me rend un peu plus mal à l’aise. Si j’avais décidé de parler des sentiments que j’éprouve pour Dakota, je suppose que la tatouée aurait été la première concernée et la première à qui j’aurais dû m’adresser avant tout. Néanmoins je comprenais la démarche de Avalon : elle s’inquiétait pour son amie. Je n’étais probablement pas le genre de filles vers qui Dakota allait habituellement et nous étions si différentes l’une de l’autre qu’il était normal que la brunette se pose des questions sur mes intentions. Même si je ne savais pas moi-même quelles étaient véritablement mes intentions – si seulement j’en avais. « Amoureuse ? je répète, un peu hébétée. On a quoi, huit ans, et on est de retour en primaire ? Avalon… » Je laisse échapper un petit rire, pourtant étranglé, parce que je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle soit aussi directe dans ses propos. Être amoureuse. Ça fait bien des années que je n’ai pas pensé à être amoureuse de quelqu’un. Entre notre nouvelle vie à Los Angeles, la maladie de ma sœur et mon mariage aujourd’hui avorté, je suppose que je ne m’étais pas préoccupée de ça. De si j’étais encore capable ou non de ressentir quelque chose à l’égard de quelqu’un. Dakota en était aujourd’hui la preuve mais est-ce que je suis vraiment prête à tenter ma chance ? À faire confiance une nouvelle fois ? À prendre le risque de me retrouver comme une idiote, seule, avec des cicatrices qui mettront du temps à guérir.

J’ai envie de croire que Dakota est ma nouvelle chance au bonheur. J’ai envie de croire que j’ai quelque chose à lui offrir aussi. J’ai envie d’essayer parce que je sais au fond de moi que ça en vaut la peine malgré tout. « Tu crois que si je voulais une petite vie bien rangée dans une petite maison de banlieue, avec des gosses et un chien, je me serais rapprochée de Dakota ? » Je lance à Avalon une œillade amusée, un rictus déformant le coin droit de ma bouche. « C’était tout ce qui m’attendait avec mon mariage. Et j’ai tout laissé en plan. » Je hausse les épaules, comme pour dire que ma fuite expliquait clairement que la petite vie tranquille n’était pas pour moi. Ce n’était pas ce que je recherchais dans la vie. « Je sais qu’on est très différentes et on vient de mondes complètement opposés mais j’ai jamais voulu être une gosse de riche née avec une cuillère en argent dans la bouche, je grimace. Disons que ça m’a plu le temps de faire mes caprices d’adolescente et puis ça m’a apporté des problèmes. Maintenant, j’ai envie d’aventures et j’ai soif de découvertes. Je veux être libre. » Trop longtemps, j’avais senti le fer de mes chaînes qui me brûlait la peau ; trop longtemps je me suis sentie comme extérieure à ma propre vie, à observer tout ce que tout le monde attendait de moi. Aujourd’hui, j’étais enfin maîtresse de mon destin. « Et c’est ce que je ressens avec Dakota : la liberté. Je respire. Je peux être moi, sans avoir besoin de rentrer dans un moule. Elle n’attend pas que je me comporte d’une certaine façon, elle ne me demande pas d’être quelqu’un que je ne suis pas. » Nerveusement je passe une main dans mes boucles rousses et jette un coup d’œil à la brune. « Alors bien sûr qu’elle mérite ce qu’il y a de mieux et c’est ce que je veux lui offrir. Le meilleur. »