nobody said it's gonna be easy. (zelda 2)

L’annoncer à sa mère était une chose, mais se faire à l’idée en était une autre. Il allait devenir papa. C’était complètement dingue en y repensant. C’était le genre d’incident qui ne se produisait que dans le film et s’ils arrivaient dans la réalité, c’était forcément chez les autres. Mais non, toutes ces idées reçues avaient été balayées d’un grand geste de main par le destin. Il ne lui restait à peine que quelques mois pour accepter l’idée et se comporter en adulte. Chose qui n’était pas aisée pour lui qui s’était toujours considéré comme un véritable gamin, peu importe les années de prison et tout le reste. Il sentait qu’il n’avait pas la maturité nécessaire pour être père. Pourtant Zach voulait être là pour son futur enfant, peu importait que la formule sonnait bizarre à ses oreilles. Il avait juste besoin d’en parler, de mettre des mots sur ses craintes pour s’en faire une force et aller de l’avant. Il était certain que cela pouvait se faire. Et la personne à laquelle en parler était toute désignée. Zelda. Pourquoi elle ? Zach n’en savait trop rien. Il s’agissait simplement d’une intuition qu’il s’agissait-là de la meilleure chose à faire. Sans doute parce qu’il avait été si facile de lui parler sur The Chart, quand ils avaient repris contact. Parce qu’il avait senti une connexion se former, quand bien même ce n’était pas celle que Zelda espérait. Et alors que la colère de la jeune femme s’était apaisée, il avait l’impression de pouvoir retourner vers elle pour lui parler en toute honnêteté sans qu’elle ne se braque. Il lui avait ainsi envoyé un message pour lui demander s’il était possible de venir la voir et la réponse ne s’était pas faite attendre. Il lui suffisait de passer lorsque la blonde était chez elle. Zach se mit ainsi en route pour la retrouver à l’heure que lui avait donnée Zelda. S’il fallait traverser la moitié de Los Angeles pour atteindre la colocation de son amie, cela n’avait pas la moindre importance. Parce que le Harrington était convaincu qu’il aurait moins de mal à lui en parler à elle qu’à Zora, par exemple, qui avait eu une enfance un peu particulière et à qui il ne pouvait imposer ses doutes sur le fait de devenir papa. Il ne l’avait réalisé que par la suite, ce qui l’avait conforté dans son impulsion d’en parler à Zelda en première. Frappant quelques brefs coups à la porte, le jeune homme priait pour tomber directement sur son amie et non pas sur la jeune femme que fréquentait sa mère. Et heureusement, ce fut le visage de la blonde qui apparaissait au moment où le battant pivotait sur ses gongs. « Hey ! Ça me fait super plaisir de te voir. J’espère que je ne te dérange vraiment pas. » Il l’étreignait pendant un instant sûrement trop long, mais ce contact le rassurait, l’apaisait réellement. Fermant les paupières, il prenait une profonde inspiration, s’imprégnant du parfum de la jeune femme avant de s’en détacher pour rejoindre le canapé. Sa position – jambes écartées, mains jointes au milieu, les coudes posés sur ses cuisses qui lui donnait un air avachi et son genou droit qui ne cessait de monter et descendre alors que son pied se collait et se décollait du sol à rythme soutenu – laissait entrevoir qu’il était sacrément travaillé par quelque chose. « J’te rassure, ce que je te disais… Ce n’est rien de grave. Même si c’est important. Super important même. » réfléchissait-il à voix haute. Une vie. C’était ce dont il était question. Qu’est-ce qu’il y avait de plus important que ça ? « Mais voilà, j’avais besoin d’en parler parce que… C’est la première fois que ça m’arrive. » Et heureusement d’ailleurs. Avec qui cela serait arrivé autrement ? Kate ? Elle avait disparu de la circulation, alors il était rassuré que cela ne soit pas le cas, même si à une époque, il se projetait avec elle sur le long terme. Enfin, il préférait ne pas trop y penser. Ce n’était pas le moment.

Les messages de Zach ne sont pas forcément si fréquents, on a une conversation à trois, parce que le Zsquad reste ce qu’il est, et que c’est toujours agréable de s’envoyer des conneries et des gifs hilarants. Mais on est aussi là les uns pour les autres quand les sujets plus profonds font surface. Alors en lisant le message de Zach, je n’ai pas hésité une seconde avant de répondre qu’il pouvait passer quand il voulait. Journée off pour moi, c’est parfait. J’en profite pour ranger un peu l’appartement, on est plus très nombreux ici, faudrait qu’on pense à prendre une décision, mais en attendant de trouver mieux, j’aime vraiment cet endroit. Je suis en train de finir de faire la vaisselle lorsque la sonnerie de l’appartement se fait entendre. J’éteins l’eau rapidement et essuie mes mains pour rejoindre la porte, l’ouvrant à la volée pour découvrir un Zach la mine un peu dépitée. Merde alors. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? « Hey ! Ça me fait super plaisir de te voir. J’espère que je ne te dérange vraiment pas. » Je le laisse me serrer contre lui et profite de cette étreinte pour le serrer un peu et lui donner un peu d’énergie. « Pas du tout au contraire, je suis contente que tu sois là. » Et qu’il ait voulu me parler de quelque chose d’important aussi, même si je ne sais pas de quoi il s’agit, et que ça m’angoisse un peu à vrai dire. Une fois cette étreinte terminée, je l’invite à entrer, referme la porte derrière lui et vais nous chercher deux bières, j’ai peur qu’elles soient de circonstances. « J’te rassure, ce que je te disais… Ce n’est rien de grave. Même si c’est important. Super important même. » Il en dit trop ou pas assez là Je lui donne sa bière déjà décapsulée et m’installe près de lui sur le canapé, une jambe repliée sous l’autre. Je glisse une main sur sa cuisse, qui remonte sur son bras, et lorsqu’il croise mon regard je lui offre un sourire rassurant. « Tu peux tout me dire. » Je fais du mieux que je peux. « Mais voilà, j’avais besoin d’en parler parce que… C’est la première fois que ça m’arrive. » Mon coeur bat plus fort, je ne sais pas de quoi il s’agit, et même s’il dit que ce n’est pas grave, son air lui est un peu grave. Je glisse finalement ma main dans la sienne, libre. « Je suis là, tu peux m’en parler, je t’écoute, et si je peux j’essaierai de te conseiller. Enfin pour le moment je t’écoute. » Entre Zora qui vient de retrouver sa famille biologique, et Zach qui est sur le point de m’apprendre quelque chose d’important, je me retrouve plus la première fois doublement impliquée et présente pour les deux personnes les plus importantes de ma vie.

S’il avait l’impression que le monde se dérobait parfois sous ses pieds et qu’il enchaînait les actions qu’il pouvait regretter, Zach ne pouvait nier qu’il y avait toujours des personnes présentes pour le rattraper, le soutenir, et lui faire comprendre que les choses n’étaient pas si graves. Zelda faisait partie de ces personnes réconfortantes. Ces personnes dont il avait besoin pour avancer. Alors c’était tout naturellement qu’il avait cherché à se tourner vers elle pour parler, sachant qu’il trouverait une oreille attentive auprès d’elle. Bien sûr, sa mère avait pris le temps de parler avec lui, mais leur lien était différent. Il avait besoin de parler à une personne de son âge, à une amie de confiance. Et Zelda semblait aussitôt avoir compris qu’il souhaitait aborder un sujet important. Son ton de voix s’était fait doux et ses gestes réconfortants. Il pouvait tout lui dire. C’était ce qu’elle lui avait assuré. Mais son soutien ne s’arrêtait pas là ; alors qu’elle glissait une main dans la paume de Zach, elle reprenait la parole. « Je suis là, tu peux m’en parler, je t’écoute, et si je peux j’essaierai de te conseiller. Enfin pour le moment je t’écoute. » Le Harrington hochait la tête. Il était empli de gratitude à l’idée que Zelda accepte de l’écouter. Nouant ses doigts à ceux de la jeune femme, il se laissait aller à observer leurs phalanges entrelacées avant de commencer : « Je te préviens, il va falloir que tu laisses ton côté paparazzi de côté. » Un peu d’humour pour dédramatiser la situation, éviter de se mettre à paniquer. Il se doutait bien que la Kennedy n’allait pas se précipiter sur son téléphone pour avertir tous les tabloïds de ce qu’il s’apprêtait à lui dire. Il lui faisait confiance et ne serait pas venu se confier à elle si ce genre de craintes l’habitait. « Il y a quelques temps, je suis sorti avec Chelsea Halliwell. Tu sais, la danseuse ? Enfin, voilà, on a rompu parce que le côté ‘star’ me dérangeait un peu. » Et il était le premier à reconnaître qu’il avait été idiot de ne pas penser à tout ce que la célébrité de la jeune femme pouvait impliquer, lorsqu’ils s’étaient mis ensemble. « On n’avait pas repris contact depuis. On était restés en bons termes, mais on n’allait pas s’appeler tous les jours. » De toute façon, le téléphone ça n’avait jamais trop été son truc. « Et il y a quelques jours, elle a sonné à l’appart. J’ai été surpris de la voir, mais la plus grande surprise c’était que… Je… Elle… » Les mots se mettaient à lui échapper. Il s’obligeait à faire une pause dans son récit, prenait une profonde inspiration avant de souffler plus doucement, afin de retrouver son calme. Méthode efficace, puisqu’il put rapidement reprendre la parole. « Je vais être papa. » finissait-il par lâcher, sans plus de fioriture. Braquant son regard dans celui de son amie, il attendait sa réaction, quelle qu’elle fut.

Les doigts de Zach viennent s’entrelacer avec les miens et je les serre doucement juste pour lui montrer que je suis là, parfois les gestes valent mieux que la parole. De mon pouce, je caresse sa peau et ne le lâche pas des yeux. « Je te préviens, il va falloir que tu laisses ton côté paparazzi de côté. » Intriguée, je fronce légèrement les sourcils, avant qu’il ne poursuive. « Il y a quelques temps, je suis sorti avec Chelsea Halliwell. Tu sais, la danseuse ? Enfin, voilà, on a rompu parce que le côté ‘star’ me dérangeait un peu. » Je n’étais pas au courant de cette histoire, il nous a bien caché ça ! Mais je ne lui en veux pas, je comprends, surtout avec mon métier. Je hoche sensiblement la tête, essayant de ne pas imaginer quoi que ce soit, mais ça devient de plus en plus difficile, il faut qu’il se dépêche avant que ma tête n’imagine les pires scenarios. Il m’explique qu’ils se sont quittés en bon terme mais n’avaient pas forcément pris soin de s’appeler pour se donner des nouvelles. Comme un couple qui se sépare quoi. Rien de fou jusque là. « Et il y a quelques jours, elle a sonné à l’appart. J’ai été surpris de la voir, mais la plus grande surprise c’était que… Je… Elle… » Je sens qu’il a du mal à poursuivre et je joins ma deuxième main pour entourer la sienne de ma chaleur, lui montrer que je suis là que je le soutiens, qu’il peut poursuivre. Je suis pendue à ses lèvres. « Je vais être papa. » Je reste interdite, le regard de Zach se posant sur moi. Immobile, je me contente de cligner des yeux, successivement, sans aucune émotion filtrant sur mon visage. Il me faut quelques secondes avant que l’information ne se connecte à mon cerveau. « Wow. » Je secoue un peu la tête pour essayer de me reprendre. Je me racle un peu la gorge, perturbée par cette information. Parce que j’ai peur, j’ai peur que tout change entre nous, entre lui et moi, entre lui et zora, entre nous trois. J’ai peur que sa future condition de père ne l’éloigne de nous. Je pense que c’est ma plus grande peur. « Et… tu le vis comment ? » Je ne veux pas qu’il soit déçu de ma réaction, je ne veux pas qu’il imagine que je suis déçue, triste. Je veux juste savoir ce que lui en pense, ce qu’il ressent. Pour moi, c’est secondaire. Je ne vais pas me réjouir si lui n’est pas heureux, et je ne vais pas me morfondre si lui est heureux de la nouvelle. J’attends de savoir ce qu’il ressent profondément avant de pouvoir lui dire ce que moi je ressens en apprenant cette nouvelle bouleversante. Je prie tous les dieux connus pour que rien ne change entre nous trois.

Il s’agissait d’une réalité troublante à laquelle il avait du mal à se faire. Pourtant, une fois la nouvelle partagée avec Zelda, il avait l’impression de sentir un poids se lever de ses épaules. S’il n’était pas complètement soulagé, il était heureux d’avoir une oreille attentive pour l’écouter et partager ses réflexions. Le regard vrillé dans celui de son amie, Zach attendait sa réaction. Il était important pour lui d’avoir un retour de la blonde, quel qu’il soit. « Wow. » finissait-elle par souffler avant de secouer la tête. Cette fois, ce fut au Harrington de prendre les mains de son amie entre les siennes, comme pour tenter de la rassurer. Il comprenait ce qu’elle pouvait ressentir. La nouvelle lui avait fait le même effet, au moment de lui tomber sur le coin de la tête. « Et… tu le vis comment ? » La question était pour le moins inattendue. Zach s’était tellement focalisé sur ce qu’allait bien pouvoir lui dire Zelda, qu’il avait fini par s’oublier dans l’équation. Restant un instant figé, il finit par pousser un soupir, avant de laisser sa langue se délier : « J’en sais trop rien. C’est assez… Soudain ? » Oui, c’était sans doute le mot qui décrivait le mieux la situation. Il pinçait un peu les lèvres pour réfléchir, tenter de trouver les mots les plus proches de ce qu’il ressentait. L’exercice n’était pas facile. S’il avait toujours aimé manipuler les mots, les choses étaient bien moins faciles lorsque la situation lui échappait. « En fait, je crois que si on m’avait dit que j’avais neuf mois pour me préparer, ça aurait encore pu aller. Mais là, trois mois… C’est comme si je me réveillais demain matin en étant père. C’est complètement dingue. » Récupérant ses mains, il mimait une explosion au niveau de sa tête. C’était exactement ça, en fait. A force de réfléchir, son esprit lui donnait l’impression qu’il allait imposer. Il n’arrivait pas encore à se laisser porter par l’information et c’était sans doute le plus dur à gérer. Parce qu’il n’était sans doute pas suffisamment mature pour gérer ce genre de choses. Pourtant, il ne voulait pas abandonner Chelsea ou le bébé. Relevant les yeux vers Zelda, il prit conscience qu’il ne lui avait pas tout expliqué. « Chelsea a fait un déni de grossesse. Elle en est déjà à six mois. Tout va aller très vite. » Il haussait les épaules, laissant un léger sourire apparaître sur ses lèvres. Il se laissait même aller à rire nerveusement. Mais au moins, il ne pleurait pas. « Je ne veux pas être un père absent et, même si je sais que beaucoup de choses vont changer, j’espère que ça ne m’empêchera pas de continuer à voir certaines personnes. Rassure-moi, tu aimes les enfants hein ? » La question était posée avec humour, mais pourtant, elle cachait quelque chose de bien plus grand. Zach craignait de perdre ses amis, de voir les gens s’éloigner. Il avait toujours vu un fossé se creuser entre les personnes ayant des enfants et leurs amis restés à une vie plus simple. Et il ne voulait pas que ça arrive. Il ne souhaitait pas perdre Zelda.

C’est une nouvelle assourdissante, je ne pense pas que Zach puisse être un mauvais père, bien au contraire, mais pas si tôt. Avant même de lui faire part de mes réels sentiments, ma réaction se fait quelque peu mesurée, et je lui demande sans attendre comment il le vit. C’est le plus important pour moi. « J’en sais trop rien. C’est assez… Soudain ? » lâche-t-il en soupirant. Je comprends. Enfin, je ne l’ai jamais vécu, mais j’imagine que si j’apprenais demain que j’allais être mère sans avoir le choix ni avoir pu me préparer, ce serait un vrai choc. « En fait, je crois que si on m’avait dit que j’avais neuf mois pour me préparer, ça aurait encore pu aller. Mais là, trois mois… C’est comme si je me réveillais demain matin en étant père. C’est complètement dingue. » J’ouvre un peu plus grand les yeux, surprise. Je ne mets pas longtemps à comprendre. Cette fille a dû tarder à lui avouer sa grossesse, je ne vois que ça, je ne réfléchis pas plus loin cela dit. « Chelsea a fait un déni de grossesse. Elle en est déjà à six mois. Tout va aller très vite. » Je reste les yeux un peu hors des orbites, tout ça est… c’est très… très. Zach a l’air de bien le prendre, il ne me semble pas paniqué, on dirait qu’il sait déjà qu’il sera présent pour cet enfant qui est le sien, je le trouve si calme, si… mature. « Je ne veux pas être un père absent et, même si je sais que beaucoup de choses vont changer, j’espère que ça ne m’empêchera pas de continuer à voir certaines personnes. Rassure-moi, tu aimes les enfants hein ? » Mon regard s’embue d’un seul coup face à cette question, parce qu’elle signifie beaucoup. Et avant tout, elle sous-entend qu’il ne compte pas tout abandonner pour sa future vie de père. Alors je me jette presque dans ses bras, le serrant contre moi. « J’crois que j’aime pas trop les enfants, mais je suis sûre que le tien je l’aimerai. » C’est une manière propre à moi de lui dire que je ne compte pas l’abandonner sous prétexte qu’il s’apprête à vivre un tournant décisif dans sa vie. « Et je serai là pour t’aider, te soutenir si tu en ressens le besoin. » Je m’écarte juste assez pour venir saisir son visage entre mes doigts, mon regard ancré au sien. « Je suis sûre que tu t’en sortiras à merveille Zach. » Je lui souris et sans même réfléchir un seul instant, je viens déposer mes lèvres sur les siennes dans un baiser d’une simplicité même, et pourtant d’une puissance inouïe. Je sépare nos lèvres, le coeur battant plus fort, et viens poser mon front contre le sien, les yeux clos, me laissant guider par cet instant hors du temps. « Zora est au courant ? » que je demande en le regardant à nouveau, mes doigts toujours liés aux siens.

Son cœur battait un peu plus fort alors qu’il interrogeait Zelda, le regard empli d’espoir. Il ne tenait pas à perdre Zelda ou même Zora. Il souhaitait que rien ne les sépare. Et surtout pas un enfant. Pourtant, il n’imaginait pas que ce questionnement serait aussi intense, qu’il appréhenderait ainsi la réponse. Il fut soulagé lorsque son amie reprit la parole. « J’crois que j’aime pas trop les enfants, mais je suis sûre que le tien je l’aimerai. » Zach remarquait son regard embué, mais il n’eut pas le temps de le voir bien longtemps. Rapidement, Zelda se jetait dans ses bras et il refermait un bras autour de ses épaules. Son autre main restait ancrée contre la paume de la jeune femme. « Et je serai là pour t’aider, te soutenir si tu en ressens le besoin. » Le jeune homme ressentait tout son être se remplir d’énergie positif. Rien qu’avec ces quelques mots, Zelda lui conférait une force incroyable. « Merci. » soufflait-il en direction de son amie alors que celle-ci venait poser ses doigts sur le visage du Harrington et que leurs regards s’accrochaient. « Je suis sûre que tu t’en sortiras à merveille Zach. » Mots réconfortants accompagnés d’un geste qui l’était encore bien plus. Sans que le Harrington ne le voie venir, Zelda venait l’embrasser. Un geste simple, tendre, évident. Un geste auquel il ne tardait pas à répondre, emporté par ce sentiment que tout cela était dans l’ordre des choses. Moment intense que la Kennedy finissait par interrompre, avant de venir poser son front contre celui du brun. « Zora est au courant ? » finissait-elle par demander après un silence paisible. Zach rouvrait les yeux, percevait que Zelda l’observait déjà. Aucune gêne dans ce constat, au contraire, le Harrington laissait ses lèvres s’étirer en un sourire. « Non, pas encore. » avouait-il sans honte. « Je voulais que tu sois la première au courant. C’était important pour moi. » Non pas parce qu’il mettait Zora de côté, mais parce qu’il savait qu’il serait plus facile d’en parler à Zelda. Sans compter qu’il avait besoin d’entendre qu’elle ne lui tournerait pas le dos. « Tu m’avais manquée. » admettait-il finalement. Non pas qu’ils avaient arrêté de se voir, mais ils avaient adopté cette relation distante depuis la faute que Zach avait commise sur The Chart. Il avait d’ailleurs un aveu à faire à ce sujet. « Je profite d’arriver à un tournant de ma vie pour vider mon sac. Enfin… C’était vrai. Ce que je te disais sur The Chart. Le prénom et le visage, c’était débile. Mais ce que je te disais, ça, c’était vrai. Et je le pensais. » expliquait-il de façon confuse. A croire que cette annonce l’angoissait bien plus que celle stipulant qu’il allait devenir père.

Je ne vais pas l’accabler, lui dire que je m’en fous de son gosse, que j’aime pas les gosses et que j’aimerai pas le sien. Parce que c’est pas mon style de dire ce genre de chose, et en plus parce que je ne veux pas lui faire de mal. Bien sûr que ça va me faire bizarre, mais après tout, les choses sont telles qu’elles sont. Je veux juste son bonheur, et c’est ce que j’essaie de lui faire comprendre. Et je serai là, s’il a besoin de moi, pour le soutenir et l’aider. Je ne sais pas pourquoi mes lèvres finissent sur les siennes, c’est venu naturellement, comme si c’était le cours des choses. La tendresse que j’ai pour lui ne date pas d’hier, même si elle avait un peu disparu à cause de la colère que je pouvais ressentir quand il m’a trahie. Je lui demande quand même si Zora est au courant, je ne voudrais pas faire de boulette. « Non, pas encore. Je voulais que tu sois la première au courant. C’était important pour moi. » Je sais pas vraiment pourquoi, même si bien sûr ça me fait plaisir. J’espère juste que Zora ne lui en voudra pas de m’avoir tenue au courant avant elle. Je ne crois pas que ce soit le genre, du moment que c’est de lui que lui vient l’information, tout ira bien. C’est pour ça que c’est mieux que je sois au courant, pour ne pas dire n’importe quoi et vendre la mèche avant qu’il ne l’ait fait. Il dit que je lui ai manqué, et je souris, peut-être un peu naïvement. Parce qu’au final, Zach n’a jamais cessé d’être dans mon coeur tout ce temps. « Je profite d’arriver à un tournant de ma vie pour vider mon sac. Enfin… C’était vrai. Ce que je te disais sur The Chart. Le prénom et le visage, c’était débile. Mais ce que je te disais, ça, c’était vrai. Et je le pensais. » Retour en arrière. Dans mon coeur, il y a ce mélange d’adrénaline, le désir qui se mêle à la colère, mais je ne me laisse pas envahir, je cherche juste à reconnecter mes neurones pour retrouver dans ma mémoire ce qu’il a bien pu dire. « Quand tu me disais que tu aimais bien que je titille ton clito ? » Je me fous de sa gueule, mais c’est de bonne guerre. Je dédramatise juste un peu la chose. « Tu sais, j’crois que j’aurai pu te dire la même chose, si ça avait été ton nom et ta photo. A part le clito j’veux dire. » Impossible de rester sérieuse trop longtemps, les sentiments c’est un peu délicat pour moi, ça l’a toujours été. « Parce que au final, cette nuit là, c’était pas juste comme ça, pour la soirée tout ça. Y’avait vraiment un truc. J’crois que si j’avais pris conscience plus tôt que j’étais polyamoureuse, j’en aurai parlé à Zora autrement, les choses auraient été différentes. Mais je vous aimais tous les deux. » Et c’est encore le cas, sauf que ça, je ne le dis pas. Pas tout de suite en tout cas. Je tente de lui offrir un sourire mais ça me coûte beaucoup cette discussion, mine de rien.

La discussion prenait un tournant inattendu mais cela était loin d’être déplaisant. Au contraire, Zach avait l’impression qu’on lui retirait un poids des épaules. Les pièces du puzzle paraissaient se mettre en place dans son esprit, chacune retrouvant la position qui aurait dû être la sienne depuis le début. Un sourire flottait sur ses lèvres encore brûlantes alors qu’il annonçait à Zelda que tout ce qu’il lui avait dit sur The Chart était réel. Qu’il n’avait rien inventé. Tout avait été simplement mis en forme pour répondre à une situation particulière. Mais les sentiments étaient bien sincères. Et heureusement. « Quand tu me disais que tu aimais bien que je titille ton clito ? » rétorquait Zelda, moqueuse. Zach esquissait une légère grimace, retroussant son nez en faisant la moue. « Touché. » Il se laissait toutefois aller à rire. Après tout, c’était de bonne guerre. Il ne pouvait pas le nier. « Tu sais, j’crois que j’aurai pu te dire la même chose, si ça avait été ton nom et ta photo. A part le clito j’veux dire. » lui confessait la blonde. Si Zach continuait à rire pour la bêtise ajoutée à la fin de sa prise de parole, il ne put s’empêcher de se montrer touché par ce qu’elle venait de lui avouer. Cela n’avait l’air de rien comme ça, mais au fond, cela comptait beaucoup pour lui. S’il n’avait jamais perçu les sentiments qui le rapprochait de son amie, cela faisait tout de même quelques semaines qu’il se questionnait sur ceux-ci. Qu’il apprenait à les accepter, comme il pouvait. « Parce que au final, cette nuit là, c’était pas juste comme ça, pour la soirée tout ça. Y’avait vraiment un truc. J’crois que si j’avais pris conscience plus tôt que j’étais polyamoureuse, j’en aurai parlé à Zora autrement, les choses auraient été différentes. Mais je vous aimais tous les deux. » Zach hochait la tête. Il comprenait totalement ce qu’elle voulait dire par là. Après tout, il était passé par les mêmes questionnements, les mêmes interrogations. « Je t’avoue que j’ai eu le temps de me questionner sur tout ce qui s’était passé. De retourner ça dans tous les sens, mais… Je n’ai compris ce qu’il en était que récemment. » Il souriait, plongeant son regard dans celui de la blonde. Il aurait pu se montrer gêné par ce qu’il disait, mais il avait dépassé le stade de l’amour adolescent. Et ses mots lui paraissaient si justes qu’il parvenait à les sortir naturellement, facilement. « Je crois qu’à cette soirée, les choses ne se sont pas produites par hasard. Je pensais que j’aimais toujours Odalys, mais c’était par habitude. Mais mes sentiments s’éparpillaient déjà ailleurs. » Ils s’éparpillaient car ils allaient aussi bien vers Zelda que vers Zora. Et la Kennedy le comprendrait sans doute très bien.