Books are like friends [Asa - Chuck]

Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Daniel Pennac

Chuck aimait passer du temps à la librairie. Déjà, c'était un moyen de se tenir occupé, mais en prime, il tombait toujours sur une pépite. Il n'était pas rare qu'il rentre chez lui avec un ouvrage ou deux sous le bras. La mise en rayon était parfois fastidieuse - il n'existait pas de façon parfaite de classer les livres, ce qui ennuyait parfois le brun. Son père le laissait gérer à sa manière. Et le jeune Parish était plus rapide pour vous dégotter un ouvrage que l'ordinateur de la boutique.

Il était en train de s'attaquer à son dernier carton de la journée quand il fut interrompu par un client. D'ordinaire, il n'aimait pas qu'on vienne le déranger quand il faisait quelque chose, mais il avait appris à faire avec. En général, à la librairie, il n'était pas importuné pour rien. Il se redressa pour se trouver nez à nez avec une tête familière.

« Je peux t'aider ? »

C'était un garçon de UCLA, pas dans ses cours, mais ils s'étaient croisés à une soirée. Ils avaient discuté un peu. D'ordinaire, Chuck ne restait pas longtemps, mais pour une fois, il était resté. Asa. C'était son prénom. Chuck aimait bien ce prénom en palindrome. Simple à retenir.

« Comment vas-tu ? »

Il était parfois un peu mécanique dans sa façon de parler, mais surtout pour ce genre de situations. Les banalités ne lui venaient pas facilement, il fallait qu'il se reprenne une fois sur deux. Non pas qu'il soit de nature impolie. C'était juste pas toujours évident comme norme sociale.

Acheter des livres était un passe temps à part entière. Asa n'était pas un acheteur compulsif sauf quand il s'agissait de bouquins, et ce depuis qu'il était petit. Il était de ceux qui détestait les formats Kindle ou autre liseuse. Il avait besoin de sentir le poids des mots. Souvent il sortait de son appart plein de monde pour se promener et s'acheter de nouveaux livres. Pas loin, il y avait une librairie très agréable. Elle avait justement l'avantage de se trouver dans le quartier, dans un périmètre assez restreint.
Il cherchait plus particulièrement ce livre de Donna Tart qui allait être adapté au cinéma. Il voulait voir le film, mais d'abord lire le livre, comme se doit de le faire un bon critique.
Il est rentré dans la libraire et s'est directement dirigé vers ce qui semblait être un employé. Sur le coup, il ne l'avait pas reconnu, mais lorsqu'il s'est relevé vers lui, il a tout de suite reconnu Chuck. Il s'était bien dit, quand ils avaient parlé à cette soirée quelconque, qu'il l'avait déjà vu quelque part. Probablement dans cette librairie, ce n'était pas la première fois qu'il passait. "Oh, hey Chuck !" s'exclama-t-il se surprise. Il ne le connaissait pas trop, mais Asa avait vite remarqué qu'il n'était pas banale, et ça a été intéressant de parler avec lui. Il semblait passionné par ses études et ça faisait plaisir à voir. "Ça va bien, et toi ?" répond-il. "Tu travailles ici alors ? Je me disais bien que je t'avais déjà croisé quelque part."

Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Daniel Pennac

Il avait bien reconnu Asa. C'était ça. Ils avaient sympathisé en soirée. L'autre jeune homme eut l'air assez étonné de le trouver là. Ce qui n'étonna pas Chuck, puisque peu de monde savait qu'il avait un job.

« Je vais bien, merci. »

Ce qui était vrai. Il détestait devoir mentir quand on lui posait cette question. Heureusement qu'il avait plus de "bons jours" que de mauvais.

« Oui. C'est la librairie de mon père. Ça me permet d'avoir un peu d'argent. »

Les bourses d'études ne couvraient généralement que les frais de scolarité. Chuck ne voulait pas que ses parents paient tout le reste.

« Je travaille après les cours en général. Et le week-end. Tu cherches un livre en particulier ? Je m'occupe de la mise en rayon, donc, je devrais pouvoir le retrouver facilement. »

Si en plus il lui donnait le thème - si jamais ce n'était pas évident en connaissant le titre - il irait encore plus vite.

« Tu viens souvent à la librairie ? »

Ça leur ferait probablement un point commun, à l'inverse de la plupart des autres étudiants. Mais ça ne dérangeait pas le brun de ne pas être dans la norme. Il ne savait pas ce que ça signifiait après tout. Il était heureux au milieu des livres et des composants électroniques.