virtue is no empty echo. (summer)

" allez les filles on reprend. " je relance la musique pour qu'elles reprennent la chorégraphie depuis le début. la clé c'est de répéter, y'a pas d'autres façons d'assimiler les mouvements, les enchaînements et surtout la synchronisation. " plus tendue la jambe peyton ! c'est un demi point de moins ça ! " je suis peut être un poil agressive mais il faut ce qu'il faut. après tout c'est l'équipe de los angeles, c'est pas rien. donc je cherche l'excellence. c'est le but, il le faut. mais franchement je n'ai pas à me plaindre. les filles sont douées et elles apprennent vite. déjà pour la plupart elles ont appris à composer avec une entraîneuse à roulettes. je suis certaine que ça a du jaser au niveau des parents. les filles ont l'air de me respecter enfin de ce que je vois. peut être qu'en dehors de la piscine c'est autre chose. j'espère pas mais bon. disons que je n'ai pas l'impression qu'elles se foutent de ma gueule sinon elles seraient plus réticentes à m'obéir. on a déjà vu des équipes de sportifs demander à changer d'entraîneur pour x raison. enfin bref... je me dis que ma mère a du bien les briefer. elle m'a laissé une bonne équipe entre les mains et je serai à la hauteur. j'en suis certaine. " c'est bon pour aujourd'hui. " je coupe la musique et tape dans mes mains. " n'oubliez pas que demain on commence une demie-heure plus tôt. " question de planning. " bonne soirée. " et je roule jusqu'à mon bureau derrière lequel je prends place. quelques papiers à signer avant de rentrer, rien de très important mais je préfère le faire maintenant. puis de toute façon personne ne m'attend chez moi. un appartement basique, tout ce qu'il y a de plus normal. je n'ai même pas fini de déballer toutes mes affaires. il faudrait pourtant. il faudrait. enfin bref après quelques dizaines de minutes, je récupère mes affaires et me voilà prête à quitter la piscine. jusqu'à ce que j'entende du bruit provenant du bassin. je m'en rapproche pour voir summer. dernière recrue en date et pas la plus mauvaise loin de là. le seul soucis avec elle c'est... sa tante. je tente au maximum d'y faire abstraction lors des entraînements mais parfois ça me revient en pleine tête comme maintenant. le nom aurait du me faire tilt mais je me suis dit que ce n'était qu'une coïncidence. tu parles... " qu'est ce que tu fais encore ici ? " parce que l'heure est passée, elle aurait déjà du être rentrée chez elle.

je suis étonnée de la voir encore là. surtout vu l’entraînement d’aujourd’hui qui n’a pas été très facile. et pourtant elle a encore de l’énergie. après l’avoir regardé de loin pendant quelques minutes, je m’approche enfin pour l’aborder. faut dire que je suis loin d’être discrète avec mon fauteuil. malgré ça, je me permets de parler un peu plus fort. sous l’eau le son passe moins bien alors j’attends qu’elle ait au moins une oreille hors de l’eau pour qu’elle m’entende. ” je m’entraine. je n’aime pas les imperfections que je note dans mes mouvements, alors je travaille. pour les effacer. “ définitivement on dirait moi. lorsque je m’entrainais. que ce soit lorsque je faisais de la natation synchronisée ou quand j’étais dans le cirque. dans tous les cas, j’aime que tout soit parfait. et elles ont du s’en rendre compte mes petites nageuses. je suis intransigeante. si la natation synchronisée porte ce nom déjà, c’est que tout doit être synchronisé. et c’est le plus dur. parce qu’elles ont toutes le niveau, sinon elles ne seraient pas dans l’équipe. mais faire en sorte que toutes nagent en totale cohésion, c’est autre chose. ” je vois… “ je lâche enfin dans un léger sourire. ” et vous ? je vous croyais rentrée, comme les autres filles. je ne pensais pas qu’il y avait encore quelqu’un. “ cette fois ci c’est un rire qui s’échappe de mes lèvres. ” je ne suis pas les autres filles, je suis l’entraîneuse. “ dans un haussement d’épaules cette fois ci. ” tu sais que trop travailler ce n’est pas bon non plus. tu vas t’épuiser et tu risques de te blesser. “ pas autant que moi. parce que moi ma blessure, elle vient de quelqu’un. malgré elle bien sur. sa tante. pourtant lorsque je regarder summer, je me vois moi, pas elle. encore heureux. enfin je crois. ce serait terriblement compliqué si je devais faire face à un visage ressemblant à celui de mon premier amour chaque jour. ” tu veux qu’on revoit une dernière fois le passage qu’on a appris aujourd’hui ? “ je suis prête à l’aider si ça doit éviter qu’elle ne se fasse mal. ” et après tu rentres manger et te reposer. “ surtout manger. parce que je les connais mes sirènes et bien nombreuses sont celles qui sautent le repas pour garder la ligne. c’est d’un ridicule… les muscles ont besoin de nourriture pour fonctionner. alors oui bien sur faut pas manger mcdo à chaque repas. mais j’ai peur d’avoir dans l’équipe des filles de ce genre. parce que j’en côtoyais à l’époque. et c’est vraiment pas une chose à faire.

En entendant son rire, elle ne put s’empêcher de sourire, summer. C’était idiot, certes, mais lorsque quelqu’un riait, elle avait cette habitude. C’était comme biologique, une réponse à l’amusement que les gens pouvaient avoir. elle aimait, les rires, encore plus des personnes qu’elle côtoyait. Et si son entraineuse était nouvelle dans sa vie, elle restait, néanmoins, l’une des personnes qu’elle voyait et qu’elle allait voir le plus souvent. Ceci, ajouté au fait qu’elle était le premier amour de sa tante rendait la belle alvarez bien plus importante que n’importe qui. Et elle espérait vivement qu’entre sa tante et elle, tout s’arrange. Elle avait vu, dans quel état était milan, lorsqu’elle avait appris qui entrainait les nageuses. Elle avait pu voir tout l’amour que portait encore milan à cette femme. elle voulait donc être sûre que gabriella était heureuse. et n’avait pas de mauvais sentiments envers la personne la plus importante de sa vie. Parce que summer avait de l’idée dans la tête. elle voulait voir si elle pouvait jouer les cupidons. Elle voulait le bonheur de sa tante, c’était quelque chose que tout le monde pouvait savoir, en la côtoyant ne serait-ce que quelques instants. Donc si gabriella pouvait lui apporter ce bonheur, ce baume au cœur, cette passion dont elle avait besoin, summer n’hésiterait pas. Sans doute était-ce un peu égoïste, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. c’est vrai… excusez moi. elle ne voulait pas lui manquer de respect. D’autant plus que c’était son entraineuse. Et une femme qui s’était battue pour garder le respect de ses pairs, après son accident. Et elle mourrait d’envie de lui demander comment elle voyait milan, après l’accident. Mais elle n’osa pas. N’oserait pas. C’était impossible. Elle risquerait de faire pire que ce qui était déjà.
Néanmoins, elle ne put rester à penser bêtement lorsque son entraineuse lui parla des dangers de trop travailler. c’est vrai… je… je ne peux juste pas m’en empêcher. Il faut que ce soit parfait. elle était perfectionniste, et ce n’était pas un secret. Lorsqu’elle travaillait, elle se mettait à fond dans ce qu’elle faisait. Et elle pouvait passer des heures et des heures sur un enchainement, si elle décelait le moindre problème. Sans doute était-ce nocif, mais elle ne pouvait juste pas faire autrement. Elle en avait besoin.
Alors lorsque miss alvarez lui proposa de revoir, avec elle, le passage qu’elles avaient vu, summer accepta sans sourciller. Malgré la consigne suivante. promis. Une fois qu’on a fini, je rentre manger, et me reposer. elle comprenait parfaitement pourquoi gabriella insistait tant. Se reposer était important, et elle avait tendance à ne pas le faire. Manger aussi, mais pour le coup, elle aimait manger, et ne comprenait pas pourquoi d’autres filles voulaient faire une grève de la faim. Surtout en étant nageuses. Elle avait peur pour elles, qui pourraient très bien finir par avoir de graves problèmes, si elles ne se nourrissaient pas assez.
on y va ? Je suis prête. Quand vous voulez. elle avait de l’énergie à revendre. Et grâce à son entraineuse, elle savait qu’elle ne pouvait manquer aucune de ses erreurs, chose qui était nettement plus difficile quand elle travaillait seule.
Et elle appréciait grandement l’aide qu’elle lui proposait.
Cette femme était incroyable.
Elle commençait à comprendre pourquoi milan était tombée amoureuse d’elle.