Tate - D.A.N.C.E

La clope coincée entre ses lèvres, Aretha l'attend avec impatience. Elle scrute son portable pour constater le changement d'heure,  tapote le sol avec son pied. Elle sent que l'angoisse la traverse ; elle appréhende, même si leur moment partagé la veille n'a fait que confirmer le fait qu'ils ont toujours été faits pour s'entendre. Elle s'est soignée comme à son habitude, de la tête aux pieds, s'étant vêtue d'une robe blanche, avec des boutons alignés devant. Pour se distraire, son regard s'attarde sur les gens qui défilent devant elle. A travers la pénombre, elle detaille leurs tenues, remarque que certains suivent la mode actuelle. Elle aperçoit finalement Tate parmi la foule. Un sourire chaleureux chasse l'air froid qui demeurait sur son visage, quand elle s'approche vers lui. "Salut !" Sa main s'accroche à son épaule, l'aidant à maintenir l'équilibre quand elle se dresse sur la pointe de ses pieds pour embrasser ses joues. "Tu as passé une bonne journée ? Pas trop de voitures à dépanner ?" Elle avait appris le soir de la fête foraine qu'il était devenu mécanicien, c'est donc naturellement qu'elle s'intéresse à son quotidien. Ils s'introduisent finalement dans le lieu obscur, seulement éclairé par un jeu de lumières. Ils avancent jusqu'au bar, commandent leurs boissons. Aretha se laisse déjà emporter par la mélodie entraînante diffusée, qui fait dandiner les hanches de quelques danseurs et bouger sa tête. "Tu viens souvent en boîte ? Ou ce n'est pas trop ton truc, la danse ?" Elle se souvient des enseignements qu'elle lui donnait dans sa chambre, quand il voulait emmener Amy au bal mais qu'il ne parvenait même pas à balancer le bassin. Curieuse de connaître son évolution, elle étudie ces domaines qui lui faisaient défaut autrefois pour savoir à quel point il a changé.

Les cheveux encore humides, sa mâchoire rasée de près, Tate s’efforce d’être présentable pour retrouver cette demoiselle qui a accroché son regard la veille. Un passage inévitable pour effacer toute trace d’odeur rance de sa sueur, mêlée au cambouis qui colle inexorablement sur sa peau durant la journée. Mécanicien n’est pas un métier glamour, mais il a le mérite de lui offrir une entrée d’argent stable et plus importante que ces anciens jobs. Tate ne se plaint pas. Il n’a jamais été de ce genre. Il se satisfait de son existence, même s’il rêve de trouver la femme parfaite qui pourra éclairer son quotidien parfois fade à ses yeux. Peut-être qu’Aretha pourrait prétendre à ce rôle dans sa vie ? Rien n’est joué. Ils ne sont qu’au début de la rencontre, mais Tate apprécie énormément le feeling qu’il a aux côtés de cette demoiselle, qui a l’air aussi attachante qu’elle est délicieuse à regarder. Simplement vêtu d’une chemise légèrement entrouverte et d’un jean droit plutôt moulant, il arpente les rues de Los Angeles pour rejoindre son rencard. Il savoure la fraicheur légère de cette soirée tandis qu’il avance jusqu’au point de rendez-vous. Un sourire s’épand sur ses lèvres, rendant ses traits plus légers au moment où son regard croise celui de la demoiselle. Il est satisfait de la voir s’approcher de lui avec cette démarche envoûtante qui captive ses sens. Il savoure la pression chaude et légèrement humide de cette paire de lèvres contre sa joue. « Salut. » Sa voix est légèrement rauque, son regard plus intense. Il savoure cette proximité qui provoque une satisfaction au creux de ses reins. « Plutôt bonne. J’ai eu le plaisir d’être invité à boire un verre avec une beauté. Comment pourrais-je aller mal ? » Il déclare avec cette désinvolture taquine qui lui colle à la peau. Il ponctue ses propos par un sourire complice avant d’ajouter : « Et toi ? » Il s’intéresse à la demoiselle, curieux et avide d’en savoir plus sur elle tandis qu’ils pénètrent dans le bar, s’installe près de lui pour commander leurs boissons. Il demande un whisky. Sans doute le seul verre qu’il pourra de la soirée, car il a eu quelques déboires avec l’alcool par le passé et ne désire pas réitérer cette situation. La demoiselle semble être dans son élément et son regard savoure ce qu’il a l’opportunité de découvrir. « Je ne suis pas le roi de la piste de danse, mais je me débrouille, souvent sous la contrainte. » Il rit près de son oreille pour qu’elle puisse l’entendre. « J’y vais au moins une fois par mois, avec des potes. Souvent pour passer du bon temps sans prise de tête. » Il lui indique plus sérieusement dans un petit sourire. « Et toi ? Es-tu dans ton élément ? Mon petit doigt me dit que la piste de danse ne doit avoir aucun secret pour toi. T’as déjà le rythme. » Sa voix est douce alors qu’il réceptionne les boissons et lui tend la sienne. Il en profite pour payer les consommations, sans réfléchir, plus que désireux de se plonger dans cet échange avec elle.

Si un autre homme s'était permis de la considérer comme une beauté, elle n'aurait sûrement pas ressenti autant son coeur s'accélerer. L'entendre de la bouche de Tate a une signification particulière, qui met en évidence que ses changements corporels lui plaisent. Elle se sent enjouée de savoir qu'elle attise le désir en lui - et il n'essaye même pas de dissimuler la teinte éclatante de son regard. "fais gaffe, son charme n'est peut-être qu'un outil pour t'attirer dans un traquenard !" Tate avait toujours été ce séducteur ; à ses côtés, elle s'effaçait, devenait inexistante. Sûrement parce qu'elle ne cherchait pas à dévisager les autres et qu'elle ne remarquait que lui, elle aussi. Encore une fois, malgré les corps qui se dandinent sensuellement et les beaux gosses qui traînent autour, Aretha plante son regard dans le sien et ne le détourne pas. "Par la contrainte ? Tu es influencé et poussé par tes potes, ou c'est parce que c'est parfois ton seul moyen pour aborder une fille qui te plaît, mais qui se trouve sur la piste ?" S'il danse avec aussi peu de maîtrise que quand ils étaient jeunes, elle n'est pas certaine que ses tentatives de séduction provoquent plus qu'un sourire de la part des filles. Il possède le même état d'esprit qu'elle : profiter sans prise de tête. Sûrement pour ça qu'il est encore célibataire. "Moi c'est plus trois à quatre fois par semaine. J'ai pratiquement testé toutes les discothèques de la ville. Et il n'y a pas meilleur endroit pour que je me sente bien." Ses prestations attirent l'oeil ou les gars jusqu'à elle en général, mais elle n'est pas suffisamment prétentieuse pour l'admettre. Ses hanches basculent sur le côté, exécutent des mouvements rapides en rythme avec la musique, tandis que ses pieds se décollent peu à peu du sol pour entraîner tout son corps dans cette danse. Elle ne peut assurément pas contrôler ses membres, ils s'agitent chaque fois qu'un son résonne. "J'espère voir tes talents de danseur ce soir." Elle trinque avec lui, sirote lentement son verre en continuant de bouger et de le scruter.

« Ce serait dommage. Tu briserais le cœur d’un honnête homme. » Déclare-t-il le regard toujours pétillant de cette lueur mutine. Il ne s’inquiète pas de savoir si c’est la vérité ou non. Après tout, il ne la considère pas dangereuse. Qu’aurait-elle à faire d’un simple mécanicien, même pas propriétaire d’un garage si elle voulait abuser d’un homme ? L’éventualité est peu probable. L’atmosphère de la boite de nuit vient enrober leurs corps tandis qu’ils prennent place au bar. L’échange se poursuit naturellement. Le ton est léger. Cette simplicité est appréciable et Tate s’en sustente. Il n’est pas un excellent danseur, n’a jamais acquiert la technicité pour pouvoir être qualifié de la sorte, mais il pense qu’il n’a pas deux pieds gauches pour autant. Il a la chance de pouvoir se détendre suffisamment pour laisser son corps suivre les mouvements de danse et s’harmoniser avec ceux de sa partenaire potentielle. « Souvent pour les beaux yeux d’une demoiselle qui est en groupe. » Il admet dans un rire franc alors qu’il vient doucement porter son verre à ses lèvres. Difficile d’aller discuter avec une parfaite inconnue lorsqu’elle est accompagnée de plusieurs personnes. La piste de danse semble le moyen idéal d’attirer l’attention de celle qu’on convoite. Parfois ça fonctionne, car l’intérêt se révèle réciproque et puis parfois, non. C’est la vie et Tate s’en formalise toujours. « Mais souvent, j’arrive à les faire rire. Et je ne marche même pas sur leurs pieds. » Il déclare de nouveau près de son oreille dans un sourire amusé. Il lui retourne simplement sa question, curieux d’en savoir plus. Elle est une habituée, ce qui ne le surprend guère. Elle est dans son élément et il le perçoit par ses mouvements élégants et rythmiques. Il l’écoute avec attention, le regard ancré au sien. Elle lui fait comprendre qu’elle désire le voir en action ce soir et il n’est pas contre l’idée de s’exécuter. Au pire, il la fera rire et il sera satisfait d’entendre ce son appréciable s’extirper de ces lèvres pulpeuses enroulées autour de sa paille. Il la trouve désirable à souhait, mêlant sensualité et désinvolture. « Je suis prêt à me lancer tenter, mais c’est bien parce que c’est toi. » Il déclare avec amusement alors qu’il vient doucement toucher son épaule de la sienne. « Mais ne sois pas trop dure avec moi. » Il ajoute dans son oreille avant de reprendre son verre, sans la quitter du regard.