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here we meet again. (EINJARL)

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here we meet again. (EINJARL)
Jeu 27 Déc - 16:02

here we meet again
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Personne n’y pense assez, mais parfois, déconnecter, ne serait-ce que le temps d’une heure ou deux, peut procurer un bien être non négligeable. C’est clairement pas parce qu’on ne le veut pas, c’est parce que le temps nous manque. Jarl ne déroge pas à la règle. Son métier prend trop de temps, les rendez-vous chez le psychologue également, puis les moments où il se shoote ne sont pas à oublier. Pour une fois, depuis longtemps, depuis son voyage en Islande pour aller fleurir le caveau de sa famille, il a décidé de souffler, de prendre le temps, de se reposer et de se vider l’esprit. Il a cherché ce qui pouvait se faire dans cette ville grouillante d’activité, dans cet entrelacs digne d’une fourmilière, où chacun sait ce qu’il à a faire et ne prend plus la peine de regarder les autres, comme s’il y avait cette horloge dans la tête qui disait de ne pas profiter, de ne pas prendre le temps, car le temps c’est de l’argent comme dit le fameux adage. Tout le monde cherche à gagner plus, mais à quoi bon quand le bonheur ne suit pas ? Avoir de l’argent et ne pas le dépenser à des fins utiles ? Quelle utilité ? Jarl veut modifier sa vie, il veut reprendre en main ce qu’il a laissé pendant deux ans. Quoi de mieux donc que de se dire : prenons un peu le temps de se ressourcer pour oublier.
Hafið, comme un vieux murmure prononcé il y a des décennies, un calme avant la tempête, une hystérie progressive qui s’emparait des petits bouts de chou qui avaient pour tâche de jouer cette pièce de théâtre compliquée à l’école. Les instituteurs étaient un peu contre au début, mais devant l’effet bouleversant que l’histoire provoquait chez leurs élèves, ils avaient accepté. La Mer. Une pièce de théâtre islandaise réalisée par un certain Ólafur Haukur Símonarson. Un projet qui avait été mené à bien jusqu’au bout, une adaptation plus enfantine et c’est ainsi que Jarl, voyant qu’on jouait cette pièce à Los Angeles avait décidé de s’y rendre, pour oublier mais aussi pour renouer avec son passé, pour ne plus le fuir et enfin affronter à bras le corps les difficultés d’une séparation forcée. Quelques élèves seulement avaient eu l’honneur de pouvoir jouer dedans, six garçons et sept filles, de deux écoles. Les souvenirs fusent et c’est avec une délicate agitation qu’il se rend dans sa douche pour délier les muscles endoloris qu’il supporte jour après jour.


Après l’apprêtage, une barbe toute propre, un air plus reposé et une belle tenue assortie d’une chemise blanche et d’un veston noir, d’un pantalon type treillis entièrement sombre, sans aucun motif et de ses chaussures derbies en cuir marron foncé, il se regarde, satisfait. Alors, un, deux, trois, quatre, cinq, six et sept, ce sont le nombre de pas qu’il répète inlassablement en fumant sa cigarette dans l’arrière cour de sa maison. Il regarde le ciel qui commence à devenir étoilé. La pièce a lieu à dix-neuf heures, il prendra le temps d’aller manger après, probablement une pizza ou tacos, il ne sait pas encore, et ce n’est pas là le plus important. Le mégot est écrasé dans le cendrier, une fois de plus, sept vestiges de cigarettes, toujours ce chiffre, une psychose qu’il n’a jamais réussi à déliter, toujours là, jamais évanouie. Il rentre, regarde l’âtre de la cheminée et souris en voyant la photo avec les trois frimousses, puis prend son blouson pour s’en aller, un taxi vient le prendre, prendre sa voiture est une bien mauvaise idée, surtout pour stationner, gros problème de place de parking, comme partout dans des grandes villes comme Los Angeles.


Direction donc le centre de la ville, pour aller à l’Orpheum Theatre, lieu où la représentation a lieu. Les places ne sont pas forcément données, et il a eu la chance d’avoir une grosse réduction grâce à un jeu concours sur internet, mais il sait que d’autres ont pu en avoir moins cher grâce à leur comité d’entreprise par exemple. Mais là n’est pas le problème. Le taxi le dépose devant, il paye son dû avant de sortir du véhicule, de regarder la magnifique devanture du bâtiment devenu quasiment historique. Une nouvelle cigarette perce la barrière de ses lèvres, trop de tabac, trop de nicotine qui abîment l’odeur de son parfum de luxe qu’il a mis pour l’occasion. Il s’est fait beau, presque trop même, sans savoir pourquoi d’ailleurs. Peut-être pour mieux s’intégrer à la société dont il s’est désintéressé ? Quoi qu’il en soit, il se retrouve seul, dans cette marée humaine où les gens sont venus accompagnés, amis, compagnons, familles. Jarl est seul, mais il s’y est accoutumé à la longue. Il bouscule quelqu’un sans le vouloir et rattrape la personne avant qu’elle ne tombe. « Excusez-moi, dit-il avec son accent islandais reconnaissable entre tous, douce mélopée d’un pays lointain. » Il aide l’individu à se redresser, doucement, ne tire pas, mais accompagne et quand le regard se pose sur le visage, révélation, honte, mais également joie intense. « J’y crois pas… une petite pause dans ses propos pour se rendre compte de l’instant qui se joue, du temps détraqué qui s’offre entre eux deux. Dans tout le monde, il a fallu que l’on se retrouve Einar... »
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here we meet again. (EINJARL)
Dim 13 Jan - 10:33

Here we meet again.


La cigarette se consumait lentement entre ses doigts, alors que son regard voguait sur les contours de l’Orpheum Theatre, s’attardant sur les hautes fenêtres et les panneaux d’annonce des prochaines pièces. Autour de lui, les gens se pressaient peu à peu à l’intérieur, commençaient à s’agglutiner à l’entrée en une file improvisée. Mélodie qui imprégnait la ville et lui caressait les sens, notes dessinées dans conversations enjouées, les gémissements des pneus sur le bitume, la vie qui s’embrasait à chaque coin de rue en cette belle soirée. Une atmosphère tiraillée par la légèreté et l’allégresse, la soif d’exister ; un entremêlement de sons auquel son cœur semblait être complètement sourd, et son esprit comme imperméable alors qu’il sentait les sensations glisser sur lui sans jamais réellement l’atteindre. Comme s’il évoluait dans son propre silence.
Porté en ces lieux par sa nostalgie éprise de souvenirs lointains, aux couleurs magnifiques d’une Islande (et de sa paix) hors d’atteinte.
Il ne savait pas vraiment ce qui l’avait conduit à délaisser les murs rassurants (emprisonnant) de son appartement pour honorer l’achat de cette place réalisé avant même qu’il ne soit suspendu. A préférer l’architecture enchanteresse, les rangs de sièges aux velours écarlates et le spectacle éclatant de beauté qu’il s’apprêtait à voir aux lieux habituels de ses perditions, à la chaleur envoûtante d’un amant lové contre son palpitant ou les lèvres-oxygène d’une demoiselle rencontrée dans un énième club sans identité. Cela faisait un moment à présent qu’il avait cessé de trop réfléchir aux impulsions qui inspiraient certaines de ses brutales décisions –cela devenait douloureux de creuser en lui pour des réponses qu’il n’était pas certain de vouloir, d’apprendre. Pour se rendre qu’il n’y avait peut-être rien. Que du vide.
Le vide autour duquel sa vie tanguait depuis des mois, à chaque seconde un peu plus proche d’y succomber, alors qu’il se noyait dans cette sensation que tout perdait peu à peu sens à ses yeux.

La cancéreuse se logea à nouveau entre ses lèvres, lui arrachant un soupir étreint d’une satisfaction éphémère, nourrie à la nicotine.
Au fond, il se doutait du pourquoi –il n’avait juste pas envie d’y songer, de se laisser rattraper par ces souvenirs-là, trop à vif malgré les innombrables années écoulées. Cette pièce lui rappelait Hel, sa sœur. Les dizaines d’histoires dont elle avait maquillé les paysages Islandais en les lui contant de sa voix d’ange ; le vent glacé de l’océan qui battait leurs silhouettes serrées l’une contre l’autre alors qu’ils contemplaient ses humeurs changeantes sans un mot, les lèvres gercés, craquelées de sourires paisibles.
Et Einar s’enfonçait. Inexorablement.
Mais cette fois-ci, ce fut un autre être, bien tangible, consumé par la vie, qui l’arracha au silence troublant qui l’emprisonnait. Pas les éclats lointains de réminiscences douloureuses ; pas le contact maladroit contre son épaule qui le déséquilibra brutalement, les doigts qui s’enroulèrent autour de son bras pour le rattraper, l’aider à rétablir sa balance sur ses pieds. Juste une voix –un accent si reconnaissable, qui résonnait si intensément à l’intérieur de sa poitrine- et deux prunelles aux teintes claires et aux profondeurs énigmatiques de l’océan. Jarl.
Les émotions qui éclatèrent en feu d’artifice dans son cœur le prirent à revers.
De la plus belle et douloureuse des manières.
Une tendresse irrépressible étreignit ses lèvres, lui inspira un sourire à la fois doux et pourtant déchiré par le plaisir des retrouvailles.
« T’es pas le seul. » ne put-il s’empêcher de commenter, en réponse à la perplexité et au sentiment manifestement partagé de surprise et de joie qui gorgeaient la voix de l’autre homme.
Ses prunelles s’accrochèrent aux traits séduisants de l’Islandais, redessinèrent sa silhouette soulignée avec classe et élégance (si différent de lui, qui avait adopté le classique jean/chemise/veste de cuir, bien qu’il sache également le mettre en valeur) avant de se jeter dans les eaux limpides de ses iris. Insatiables de sa vision.
Les sentiments que ces derniers lui soufflaient au cœur…
« Il faut croire que même les villes trop peuplées des US ne sauraient nous garder trop longtemps séparés. » plaisanta-t-il doucement, charmé par cette coïncidence qui lui mettait un peu de baume au cœur.
Saisi par ce regard qui, posé sur son ombre, éveillait tant de choses en lui qu’il semblait avoir enterrées ces derniers temps.
« Nostalgique du théâtre Islandais ? »  s’enquit-il, curieux, à l’aise, son humeur ambivalente comme momentanément chassée par la présence de Jarl à ses côtés.
Il écrasa son cadavre de cigarette sur un cendrier monté sur une poubelle, avant de l’y jeter, le regard un instant distrait mais toujours impatient de retourner à l’autre homme, comme animé par le besoin inextinguible d’imprimer la réalité de sa présence jusque dans sa chair. La joie qui lui bouleversait le cœur ne parvenait pourtant pas à taire les quelques retenues nées dans le silence qui les avait séparés, et le désir qui lui piquait les entrailles, étincelles qu’un rien pourrait embraser.
Il jeta un coup d’œil à sa montre, juste pour vérifier l’heure –ils avaient encore le temps de discuter un peu.
« Tu préfères rentrer maintenant, ou partager une autre cigarette ici ? »
Lui s’adapterait sans mal, tant que l’autre homme désirait sa présence à ses côtés.
Un millier de questions, nourries par de nombreux mois sans nouvelles, par les derniers gestes qu’ils avaient eus pour l’autre sur ces terres qui hantaient leurs âmes, surgissaient à la surface de son esprit, s’emmêlaient dans ses pensées.
Une envie brûlante de rattraper le temps perdu, qui lui dévorait les entrailles, qu’il croyait deviner dans les secrets des iris arrimés aux siens.
« Comment vas-tu ? »
Commencer par le plus important –mais pas le plus simple, malheureusement.


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here we meet again. (EINJARL)
Jeu 24 Jan - 17:00

here we meet again
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Ses doux yeux noisettes lui font tourner la tête, le font retourner dans un monde plus doux, où plus rien n’avait d’importance. A un endroit, où ils n’étaient que tous les deux, à ne plus se soucier du monde alentour, logés l’un contre l’autre entre des draps froissés. Le sourire qui étire ses lèvres est énigmatique, réconfortant, et Jarl pourrait damner les cieux entiers pour le faire durer, croire que sa vie aurait peut-être un autre sens, celui de le faire sourire, de le rendre heureux. Ô qu’il pourrait l’admirer des siècles durant, figé dans la pierre à se perdre sur le visage de son amant d’un temps, de celui qui a pu le réconforter lors d’un pèlerinage douloureux. Einar était la promesse que les choses iraient mieux. Pourtant, il a fallu qu’ils se disent au revoir, parce que ce n’était qu’un voyage, qu’une durée définie. Il ne mentirait pas en disant qu’il n’avait plus pensé à la chaleur de son corps contre le sien, parfois c’était aussi le moyen de chasser la solitude, de renouer avec des plaisirs oubliés lorsque ses doigts allaient un peu trop loin sur son enveloppe charnelle. C’était merveilleux, mais à la fois destructeur et peut-être qu’il s’en veut un peu trop d’avoir pu céder, peut-être n’était-il pas encore prêt pour ce genre de contact.
C’est pourquoi il n’a préféré ne pas le chercher, ne pas le contacter, par honte vis-à-vis de son passé trouble, par gêne vis-à-vis de celui avec qui il a passé d’autres nuits que son âme sœur originelle. Jarl est tiraillé. Entre l’envie de fuir à nouveau, et de rester, de se contenter de la présence de l’autre, de son pays à froidure extrême. « T’es pas le seul. » Écho à ses propres mots, à sa surprise de retrouvailles aussi fortuites. Oh qu’il s’en doute, mais la joie remplace les autres émotions. Sa voix, ses soupirs et ses mots doux, que de souvenirs délicats qui fleurissent à l’aube des méandres de ses méditations personnelles. Qu’entendre sa voix réchauffe son cœur depuis longtemps gelé par la solitude affective. Et leurs yeux se retrouvent, comme lors de la première fois, une sorte de timidité instinctive fait rosir les pommettes du plus jeune des deux, d’un feu qui provoque un embarras incommensurable. « Il faut croire que même les villes trop peuplées des US ne sauraient nous garder trop longtemps séparés. » Et ce ne serait pas pour lui déplaire. Jarl pourrait passer l’éternité en compagnie d’un homme comme Einar, réconfortant et qui devine sans rien oser dire, sans lui rabattre les oreilles d’une rengaine perpétuelle. Les stigmates de ces nuits islandaises remontent en lui, aucune ville ne les empêche de se trouver de toute évidence. « Ce n’est pas pour me déplaire tu sais, dit-il d’une douce voix réchauffée par la présence de son homologue. » Jarl dépose ses mains dans les poches de son blouson en cuir, simplement pour les occuper, pour éviter les triturer à cause de la timidité légendaire qui pointe le bout de son museau en la présence de cet homme qui l’attire d’une manière si étrange, si connue et pourtant si lointaine.
Quelle étrange coïncidence qu’ils se retrouvent ici. Pourtant pas réellement lors que l’on y réfléchit deux secondes, le point commun remonte à l’origine de la pièce de théâtre représentée : la terre de glace, ces lieux aux sources chaudes et aux monts enneigés. « Nostalgique du théâtre Islandais ? » Un petit rire idiot échappe à Jarl, et il se rend compte qu’il agit comme un adolescent face à une personne qui lui plaît. Quel idiot peut-il être parfois, et ça l’ennui profondément. « L’on peut dire ça ainsi, lui répond-il en le voyant s’éloigner pour jeter son mégot de cigarette dans la poubelle publique à deux pas d’eux. » Le fils de Sören en profite pour jeter un œil à la dérobée à ce corps dont il n’a pas oublié les délicates courbes finement musclées, il se remémore les moments galants qu’ils ont partagé le temps de quelque jours il y a maintenant plusieurs mois. Quand Einar revient et regarde sa montre, Jarl regrette le temps passé loin de lui, se disant qu’il aurait dû faire un geste, tenter de le retrouver, de prendre des nouvelles pour renouer un lien si particulièrement gracieusement douloureux qu’ils ont partagé.
« Tu préfères rentrer maintenant, ou partager une autre cigarette ici ? » Le temps n’est pas pressant, les deux hommes peuvent continuer le dialogue hors de ce lieu somptueux où ils vont partager du temps ensemble à nouveau. « Nous pouvons rester dehors, susurre-t-il du bout des lèvres en plongeant son regard azuré dans celui de l’autre. » Ô doux sentiments qui effleurent la peau et qui délivrent frissons sur frissons aux moindres centimètres carrés d’une peau fragilisée par le veuvage prématuré. Jarl sort la nicotine de sa poche et en propose un bâton à Einar avant d’allumer le sien et d’ingérer une fumée toxique qui pourtant soulage la gêne démesurée qu’il ressent à la vue de son ancien galant. Leurs doigts se frôlent quand l’autre en attrape une, et c’est un vertige qui s’empare du détective privé, une douce mélopée qui refait surface, de doux mots qu’ils s’étaient prononcés et des caresses administrées. « Comment vas-tu ? » La question délicate qui brise les défenses, ou qui oblige d’en reforger d’autres. Il sourit, mais peut-être un peu trop tristement pour l’occasion en baissant le regard. Ils savent tous les deux ce qui les agite, ils l’ont dit, ou deviné, ou appris.
Alors que la fumée s’introduit pernicieusement dans ses poumons, ce sont les mots à venir qui cherchent à percer des lèvres scellées. Le châtain regarde le blond et tente de faire sortir plus de gaieté, avec échec. « Pas très bien. Je me sens seul malgré l’entour de mes amis, et c’est en te voyant que je me rends compte que tu m’as terriblement manqué. » La phrase juxtaposée est sortie toute seule, peut-être murmurée bassement parce qu’il savait qu’il ne devrait pas dire ceci. Pourtant, Jarl n’a jamais été une personne à cacher ses pensées, car les mensonges peuvent faire du mal, il s’en est bien rendu compte l’autre fois avec Shayna qu’il a profondément blessé. « Peut-être ne devrais-je pas le dire, mais j’ai beaucoup pensé à toi lorsque j’avais mal. Ça me réconfortait énormément Einar. » Ce qu’il ne dit pas, c’est que parfois, il se surprend à rêver de ce voyage et que souvent, à son réveil il se met à pleurer pour de trop nombreuses raisons pour être énoncées à nouveau.
Il s’approche doucement de lui pour laisser passer une femme car tout le monde est serré devant le théâtre, beaucoup de monde est venu pour voir cette pièce réputée. Jarl sent alors la chaleur d’Einar contre son corps et il ressort troublé de cette promiscuité fugace. « Et toi ? » Simple rhétorique à vrai dire, car peut-être lui aussi ne va pas bien. C’est peut-être pour cela qu’ils se retrouvent au théâtre. N’était-ce pas Aristote qui disait que l’on allait au théâtre pour la catharsis ? La purgation des émotions violentes qui habitent le cœur des hommes. A partir de ce moment, le plus jeunes des deux souhaite renouer le contact, tenter de reprendre ce qu’ils avaient vécu, ne serait-ce que pour se sentir mieux, comme lorsqu’ils étaient ensemble. Et quoi de mieux pour cela que d’être côte à côte lors de la pièce de théâtre, en espérant que cela soit possible.
Made by Neon Demon
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here we meet again. (EINJARL)
Mar 9 Avr - 13:25

Here we meet again.


Les instants vécus en Islande se matérialisèrent entre eux, reflets vibrant de vie, cicatrices encore à vif et pourtant si belles, voguant entre les regards attachés, dérivant au gré de la houle des gestes partagés.
Douceur et tendresse, mêlées d’une passion vorace cristallisées dans les souvenirs qui peu à peu remontaient à la surface de sa mémoire, l’enveloppaient dans une étreinte à la fois délicate et chaleureuse. Einar ne lutta pas, ne chercha même pas à les combattre. Parce qu’en dépit des circonstances qui l’avaient ramené en Islande,  du dossier de la police, mille fois consulté, sur l’enlèvement de sa sœur qui paressait sur son bureau, ces réminiscences-là s’imprégnaient d’une douleur doucereuse et cinglante de vie, se brodaient dans la caresse d’un attachement sincère, d’un manque cruel également. Prunelles intenses et insatiables résolument accrochées aux traits agréablement surpris et bercés par l’émotion de l’autre homme, Einar se rassasiait de cette vision inattendue mais tant espérée sans la moindre retenue, se laissait posséder par la chaleur de sa présence qui s’emmêlait de nouveau à la sienne. Ce n’était pas la saveur enivrante de ses mains sur sa peau  qui lui revint en premier, ni les mélodies de leurs souffles se fracassant l’un contre l’autre. Ce n’était pas l’ardeur incandescente des étreintes, ni la sensation bouleversante d’oubli entre ses bras.  C’était les sourires qui parsemaient leurs discussions légères ou plus sérieuses. C’était les regards qui s’agrippaient, s’enlaçaient, s’abandonnaient l’un dans l’autre, en totale confiance. C’était les échanges et les silences, jamais inconfortables, toujours un peu troublants. C’était les petits riens qu’ils partageaient à l’abri des draps éclaboussés de leurs soupirs, corps entremêlés et éreintés, quand la passion se délassait dans leurs muscles pour révéler les trésors d’attention et de tendresse qui gisaient là, au creux des cœurs mutilés. L’affection qui peu à peu avait fleuri en sa poitrine, noyées dans les préoccupations et les pensées sombres, pour finalement éclore à la surface et se révéler à son cœur tandis que la voix désincarnée d’une femme annonçait l’embarquement pour le prochain vol le ramenant à Los Angeles.
C’était l’envie de rester qui avait brutalisé son palpitant l’espace de quelques secondes, d’une dernière étreinte bien trop fugace. Rester avec lui.
« Moi non plus. » confirma-t-il d’un ton distinct, lorsque Jarl suggéra que le fait que le hasard semblait toujours vouloir les réunir d’une façon ou d’une autre ne lui déplaisait pas.
Les notes d’un rire s’envolèrent, ravirent aux lèvres du policier un sourire discret mais étreint de la brûlure d’une irrépressible tendresse. Regard jamais bien loin du détective privé, il accepta la cigarette d’un hochement de tête, un remerciement sur la langue, ses résolutions de calmer sa consommation devenue un peu trop excessive (et pour les mauvaises raisons, mais en existaient-ils de bonnes ?) durement mises à l’épreuve par ce partage spontané. Ce n’était pas à l’appel de la nicotine et du besoin né dans l’exigence de l’addiction auquel il cédait en cet instant, mais à la perspective grisante du rapprochement que cela engendrerait immanquablement. Il fracassa la retenue dont il faisait naturellement preuve en public, mêlée à celle, liée à la distance et la prudence, qui grignotait ses entrailles, lorsque ses phalanges se mêlèrent momentanément à celles de l’autre homme dans l’échange de cigarette. Sans éprouver le moindre regret, à la fois sûr et tendre, animé du désir sincère de montrer discrètement au brun qu’en dépit des mois de vide, il n’avait pas oublié leur rencontre sur ces terres éloignées, et leur temps passé ensemble.
Qu’il ne l’avait pas oublié.
Et que ses sentiments à son égard, même s’il n’avait pas mis de mots dessus et ne les avait jamais trahis à voix haute en sa présence, ne s’étaient en rien abimés, éteints.

La peine remplaça la douceur sur les lippes de Jarl, alertant aussitôt Einar qui savait que sa question n’était pas sans difficultés ou heurts. L’inquiétude s’insinua entre ses côtes mais il ne détourna pourtant pas les yeux, attentif et soucieux. Les mots qui s’échappèrent entre eux, intonations lourdes de tourments et d’une sincérité nue, l’atteignirent avec violence. Un peu déstabilisé, l’expression plus grave et trahissant les préoccupations qu’il ressentait plutôt que l trouble, plus profond et dissimulé, qui lui mordait l’estomac.
Il ne s’était pas attendu à ce que Jarl lui révèle que tout allait au mieux pour lui –ces quelques semaines passées en sa compagnie lui avaient appris que les démons qui torturaient l’autre homme étaient aussi vivants que voraces, même s’il n’avait jamais osé caresser les raisons de la tristesse qui semblait subsister dans son regard, persuadé que si le brun l’avait voulu, il lui en aurait parlé, et que s’il ne le faisait pas, il se devait de respecter cela, comme ce dernier avait respecté certains de ses silences. Mais il avait espéré pour un peu plus de joie et n’avait clairement pas anticipé qu’il mette des mots sur le manque de l’autre, qui pourtant s’avérait réciproque.
La détresse qui perçait timidement derrière ses mots le touchait bien plus qu’il ne l’aurait avoué. Elle s’enroulait autour de son cœur, enserrait sa gorge. Nourrissait la traitre culpabilité de ne l’avoir contacté plus tôt.
Se sentir invariablement seul alors qu’on était entouré, c’était un sentiment terrible, une impuissance coupable.
« Tu m’as manqué également. » osa le policier, craquelant ses propres réserves pour lui offrir ce bout de lui-même.
Une respiration plus profonde, et il lui offrit un sourire qui se voulait rassurant, apaisant.
« J’aurais aimé être là, pour toi. »
avança-t-il doucement, d’une voix sûre mais tiraillée par une émotion sourde.
Un présence, c’était bien plus compliqué à noyer dans la peine et la douleur que les souvenirs fragiles et usés par les mois écoulés.
Le monde extérieur sembla brutalement reprendre vie lorsque Jarl dût s’approcher pour laisser passer quelqu’un d’autre. Loin d’être mal-à-l’aise de cette proximité au parfum lointain, mais au fond naturelle, Einar porta sa cigarette à ses lèvres comme pour reprendre le contrôle sur les émotions qui débordaient dans ses prunelles, attentif à ne blesser personne autour de lui alors que les gens se pressaient vers l’intérieur du bâtiment. Insensible à cette agitation, il accusa le coup quand sa propre question lui revint en plein visage, et pour la première fois depuis de longs mois, il ne réfléchit pas un peu lus longtemps à sa réponse. Il ne chercha pas à mentir –tout en se gardant de trop de révéler sur les sombres sentiments qui l’agitaient de plus en plus souvent.
« J’ai été mis à pieds après avoir dépassé les limites avec un suspect, et depuis, eh bien, j’attends. »
Sa voix couvrit la violence de l’acte en lui-même, mots minutieusement choisis mais néanmoins empreints de franchise. Mais elle ne masqua pas la triste réalité derrière cette situation : il en souffrait. Sa vie lui glissait entre les doigts et il ne savait plus comment se battre pour lui redonner du sens à son quotidien.
Prunelles écorchées contre celles de Jarl, il laissa échapper un soupir las, avant de lui offrir un sourire tout juste esquissé.
« Mais il y a encore de la place pour une pièce de théâtre pleine de nostalgie. Et de belles retrouvailles. »
Joie vacillante dans le ton et sincérité qui chatoyait dans chacune de ses intonations, qui se voulaient un peu plus enthousiastes malgré tout.
« Ça me fait plaisir de te revoir, à se demander ce qu’on a fichu pendant tout ce temps, avança-t-il, sérieux mais en rien accusateur, conscient qu’ils avaient, l’un comme l’autre, failli à provoquer le hasard de leurs rencontres. On entre ? Tu es à quelle place ? »
Sa cigarette s’était consumée toute seule entre ses doigts, ignorée, alors que les émotions bombardaient sa poitrine, s’infiltraient dans ses veines, incendiaient ses reins.
Pour un regard.


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here we meet again. (EINJARL)
Mar 23 Avr - 16:42

here we meet again
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Comment oublier ce qui s’est déroulé dans la chaleur des bras d’un homme alors qu’il s’est senti irrémédiablement seul depuis bien longtemps. Le détective privé n’avait plus aucun repère, il n’avait plus rien pour le retenir réellement sur ce monde, à part ses amis, mais il n’arrivait plus à garder la tête hors de l’eau, douce litanie qui brisait les moindres défenses qu’il peinait à à peine ériger autour de sa vie. La détresse qu’il ressentait et qui noyait tout autour de lui n’était à peine contenue par les séances de psychologie qu’il se sentait besoin de suivre. Jamais il n’aurait cru que sa vie pourrait reprendre jusqu’à ce voyage dans ses terres natales. Il n’avait plus la force, et quelqu’un d’autre lui a fourni, quelqu’un d’autre lui a tendu la main et il a saisi cette dernière pour tenter de remonter à la surface. Depuis il s’est raccroché à ses doigts qui avaient réussir à ouvrir les défenses pour en construire de nouvelles, qui réussissent à l’attacher à un espoir d’un nouveau départ, départ loin des sentiments du passé et des souvenirs qui détruisent les rêves et le quotidien.
Jarl a osé lui formuler sa pensée la plus profonde, lui dire qu’il ne s’est pas passé un jour sans qu’il ne pense à ce qui s’est déroulé dans le pays des glaces lors d’un moment compliqué. Il lui a dit qu’il lui avait manqué, il a dit qu’il aurait aimé que son compatriote soit à ses côtés. Mots et sentiments qui lui sont renvoyés, résistances qu’il craquelle pour l’ancien policier et ce dernier ressent les mots du fils de Sigurður, ainsi que les émotions qu’il tente de faire véhiculer. « J’aurais aimé être là, pour toi. » Une nouvelle entaille qui s’ouvre en plein dans son cœur et qui lui prouve qu’un pas aurait dû être fait, venant de l’un ou de l’autre. Ils auraient dû se retrouver, se revoir pour renouer le contact et renouer avec sa vie, avec une vie quelle qu’elle puisse être. Puis il y eut le moment où les deux hommes se retrouvent serrés l’un à l’autre, à cause du monde ambiant, le cœur de l’un a sûrement battu aussi fort que le cœur de l’autre. Jarl et Einar sont à nouveaux ensemble, et ce n’est pas pour déplaire à ce premier. Le détective privé renvoie la question, pour en savoir un peu plus, pour comprendre l’état d’esprit de son homologue. « J’ai été mis à pieds après avoir dépassé les limites avec un suspect, et depuis, eh bien, j’attends. » Le ton avec lequel la chose a été dite veut tout dire, violence inimaginable et donc conséquences qu’il doit encaisser. Il peut le comprendre, parfois il a failli perdre les pédales, en donnant libre court à ses pulsions. Il ne réplique rien, ne lui explique rien, il ne fait que hocher la tête, en guise de… d’acceptation de la chose, pour lui dire qu’il comprend et que ça a failli lui coûter son métier : ce qui a été le cas, suite au décès, ou plutôt au meurtre de son époux et de sa fille.
« Mais il y a encore de la place pour une pièce de théâtre pleine de nostalgie. Et de belles retrouvailles. » Il a raison, cette occasion permet de se retrouver, de ne plus être loin l’un de l’autre, et de mettre fin à cette séparation forcée qu’ils se sont imposée sans aucune raison apparente, à part peut-être se donner le temps de la réflexion. « Ça me fait plaisir de te revoir, à se demander ce qu’on a fichu pendant tout ce temps. On entre ? Tu es à quelle place ? » Il a raison, pourquoi ont-ils attendu ? Il n’y a pas de réponse à cette question, et il n’y en aura sûrement jamais. Ils ne savent pas et c’est un constat effarant. Il tire une dernière bouffée sur sa cigarette et fait en sorte de faire tomber le foyer au sol pour l’éteindre, il garde le mégot en main pour aller le jeter plus tard. « Si tu veux, je suis dans une des corbeilles, j’imagine qu’on ne sera pas à côté, bien malheureusement, sauf si on arrive à échanger des places. » Il y a peu de chance que cela fonctionne, à moins que l’on trouve une personne toute seule qui veut bien partir ailleurs.
Les deux hommes parviennent donc aux portes, ils jettent leurs mégots dans la poubelle avant de rentrer. L’endroit est juste magnifique et le plus jeune des deux est complètement émerveillé. « Ça en jette… dit-il après avoir siffler en voyant le luxe de l’endroit. » Jarl n’est pas habitué à autant de faste, il n’arrive que très rarement à finir les fins de mois avec le peu de salaire qu’il a à la fin du mois. Les murs sont décorés avec goût, le sol avec une moquette propre et bien délicatement ornée. Tout est finement choisi et cela s’en ressent. Le problème c’est que le veuf commence à ne pas bien se sentir, le monde autour de lui l’oppresse. Suffocation, transpiration et visage blême. Regard effrayé qui lance des coups d’œil à la volée pour trouver un endroit loin de la populace qui l’encercle. Il attrape la main d’Einar et la serre dans la sienne, si fort que les jointures de l’un deviennent blanches. « Ne me lâche pas, lui souffle-t-il tout bas, avec une voix si faible, et tremblante, que nul ne pourrait douter de la terreur qui règne dans le cœur de l’Islandais traumatisé de sa péninsule. »
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here we meet again. (EINJARL)
Ven 31 Mai - 15:57

Here we meet again.

Ce serait si facile, de mentir.
Enjoliver la réalité de ce qu’est devenu son quotidien depuis que son badge lui a été retiré est presque devenu un réflexe pour Einar. Un réflexe de protection. Il évite ainsi les questions, les regards inquiets ou compatissants de ses proches, leur éventuelle déception. Il se préserve également de leur présence, égoïstement, parce qu’il déteste ces mensonges qu’il prolifère à longueur de journée. Mais comment leur expliquer qu’il est le seul coupable de sa situation ? Comment leur dire qu’il a dérapé, qu’il a franchi une ligne qu’il ne se pensait pourtant pas capable de bafouer et que cet homme-là, qui abuse de son autorité, de sa position, cet homme qui a bousillé une frontière pourtant essentielle à tout ce en quoi il a toujours cru, le terrifie ? Comment esquisser une vérité qu’il a déjà tant de mal à porter, à endurer ?
Ce serait si simple, de mentir à Jarl.
Pourtant, cela ne lui vient pas un seul instant à l’esprit. Prisonnier de cette atmosphère si sincère  que l’autre homme a initié en acceptant de lui confier les parts plus sombres de son cœur, ce soir comme il l’avait fait des mois plus tôt dans l’intimité des draps abritant leurs âmes abimées, Einar se sent incapable de lui servir les mêmes mensonges polis par le temps qu’il offre aux autres (du moins, la plus grande partie d’entre eux), ne ressent que honte et désarroi à la seule pensée d’imaginer accomplir un tel geste qu’il interprète comme une trahison. Une trahison envers l’Islandais, qui ne lui a rien caché des ténèbres qui le hantent, même après le silence qui les a séparés, là pourtant où il aurait pu lui être sûrement plus aisé de se dissimuler derrière un trop grand sourire et l’enterrer sous des pluies de « Je vais bien, ne t’en fais pas. ». Une trahison envers ce qu’ils ont pu partager, aux confins du monde, sur les terres qui traquent leurs pas, habitent chaque battement au creux de leurs poitrines. Une trahison envers les sentiments nés quelque part entre un café partagé au détour d’un jour enneigé, ce premier baiser affamé de tendresse et de chaleur, et ces retrouvailles inattendues.
La réaction, esquissée d’humilité et de sobriété de l’autre homme, souffle aussitôt les vents de l’apaisement sur la tension qu’il n’avait même pas sentie prendre possession de ses épaules.
« On pourra toujours se retrouver après, conclut-il sur une note plus positive, le regard hésitant entre tendresse et un sentiment bien plus sombre et insatiable. Pour échanger nos impressions et faire un tour, si ça te va ? »
La foule les entraine peu à peu vers l’intérieur, mais le policier ne quitte pas le côté de Jarl, savourant chaque seconde qui s’enfuie avant le début de la représentation. La remarque émerveillée du brun lui inspire un sourire un peu ému, alors que ses iris dérapent sur son visage pour finalement embrasser la richesse de la décoration qui les entoure. Même si Einar ne peut que comprendre l’impression de son ancien amant, il reste presque hermétique face à un tel étalage de beauté –il n’a jamais été très sensible aux œuvres humaines, s’émeut bien plus du désordre chaotique d’une Nature qui ne cesse de surprendre et de fasciner. Alors qu’ils évoluent patiemment jusqu’à la salle de spectacle, son épaule frôle par instants celle de l’autre homme, contact inconscient qui s’installe comme une habitude oubliée. Enveloppé dans la présence de Jarl, Einar ressent à peine les silhouettes qui se pressent autour d’eux.
Un charme délicat dans lequel son cœur se noie, mais qui se rompt brutalement lorsque la main du brun s’accroche à la sienne en une prière muette.
Aussitôt, le policier reporte toute son attention sur l’autre homme. L’inquiétude le frappe dans l’estomac alors qu’il parcourt son visage livide, attrape la panique barbare qui agite ses iris et ces quelques mots dévorés par le brouhaha autour d’eux. Les phalanges d’Einar se resserrent instinctivement sur celles de Jarl alors que son autre main trouve sa taille pour le soutenir, ses instincts protecteurs embrasés. Il cherche par réflexe son regard, pour tenter de le rassurer.
Les promesses que lui murmurent ses yeux sont des serments gravés tout contre sa chair.
« Je te tiens, ok ? lui assure-t-il, grave et concentré. On va trouver un endroit plus calme, d’accord ? Essaye de prendre de grandes inspirations, doucement. » achève-t-il, encourageant.
Au-dessus des visages inconnus qui les entourent, Einar profite de l’avantage d’être particulièrement grand pour chercher une sortie de secours ou des toilettes, alors qu’il entraine l’autre homme avec lui pour l’arracher à l’étreinte des silhouettes qui les oppressent. Ils fendent la foule, et au détour du couloir qu’ils remontent, un panneau illuminé de vert lui indique une sortie. La pièce de théâtre se trouve déjà bien loin dans son esprit alors qu’il ose à peine lâcher son partenaire de soirée pour pousser la lourde porte qui les recrache à l’arrière du bâtiment, dans les sons de la rue, au milieu des terres de bitume et de béton. Ils retrouvent un air plus frais, avant tout.
« On a juste quelques mètres à faire, puis tu pourras t’asseoir. Respire. » le rassure-t-il doucement.
Son regard voguant régulièrement sur le visage blafard et le front suintant de transpiration de l’autre homme lorsqu’il n’est pas concentré sur la route qu’ils empruntent, ils regagnent en quelques minutes l’emplacement où Einar s’est garé. Il lui ouvre la porte passager pour l’encourager avec le plus de délicatesse possible à s’asseoir, avant d’attraper la bouteille d’eau en partie vide qui patiente toujours sur la banquette arrière pour la lui tendre, restant dans l’espace de la portière ouverte.
« Ça va mieux ? » s’enquiert-il, préoccupé.
Les entrailles nouées et le cœur encore agité par la panique, il approche sans brusquerie sa main du visage de l’autre homme pour dégager son front de ses cheveux, avant d’égarer ses doigts en un geste régulier et apaisant contre sa nuque. Le contraste de température entre sa peau froide et l’épiderme brûlant du brun est saisissant.
« Prends ton temps. »
Ce n’est qu’un murmure, tendre, encore inquiet, alors qu’il l’observe reprendre peu à peu le contrôle de son corps et de sa respiration, patient mais avant tout attentif.
Ses phalanges s’emmêlent aux siennes, douces mais franches, sans détours ni timidité, les effleurent, les caressent avec lenteur.
« S’il y a quoique ce soit que je puisse faire… »
L’impuissance, frustrante, gangrène son sang, mais Einar s’efforce de ne pas s’y abandonner, malgré les appréhensions qui le pourchassent, et cette sensation terrible de ne pas faire assez, de ne pouvoir plus pour aider son ancien amant. Il n’a jamais vu Jarl dans un tel état, ne peut que dessiner quelques raisons à l’origine d’une telle réaction sans aucune certitude –mais est-ce réellement important de savoir, tant que l’Islandais se sent mieux ?
Se sentir mieux.
Quand est-ce que ces mots semblent avoir abandonné tout leur sens entre eux ?

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