don't grow up, it's a trap. (jaymes)

Les études étaient un élément important de la vie de Joy. Si elles s’étaient faite plus discrète dans ses cours après la mort de Maman Stella, cela ne l’empêchait pas d’adorer étudier tout ce qui lui tombait sous la main. Elle passait des heures, chaque jour, à relire ses fiches encore et encore, ne les quittant que parce que Morphée venait la serrer dans ses bras. Pourtant, elle savait que les études ne faisaient pas tout, qu’elle ne pourrait pas passer sa vie dans une salle de classe. Il était essentiel qu’elle pense à l’après. Qu’elle envisage le futur. En somme, il était nécessaire qu’elle s’intéresse aux divers secteurs professionnels existant. Joy était toujours restée dans une filière générale, se refusant à s’enfermer dans une voie, de peur de ne jamais trouver ce qui pouvait lui correspondre. Alors le choix du stage avait été rude. Il avait également été difficile de trouver une entreprise acceptant des stagiaires aussi jeunes qu’elle. Et pourtant, à force de recherches, Joy était parvenue à recevoir une réponse de la directrice d’une marque de création de pièces de voitures de luxe. C’était une façon d’approcher plusieurs métiers dans le même temps : l’administration, l’automobile, la conception, l’ingénierie, mais aussi les corps de métier qui impliquaient la réalisation concrète de ces pièces. Chaque chaînon de la chaîne était essentiel afin de mener à bien le processus. Et sa future directrice de stage avait l’air plutôt ouverte à l’idée que Joy se balade un peu partout dans l’entreprise, afin de découvrir les différents acteurs intervenant de l’idée à la concrétisation du projet. A vrai dire, la lycéenne jubilait, était complètement impatiente de se rendre à son premier jour de stage. Surtout après qu’il lui ait été donné de rencontrer la directrice de l’entreprise une première fois. Elle avait l’air si gentille que Joy ne pouvait que se sentir en sécurité avec elle, prête à s’épanouir même s’il ne s’agissait que d’un stage d’observation. Pour son premier jour, la jeune fille était donc passée par la case fleuriste, afin de ne pas arriver les mains vides. C’était avec sa composition florale dans les bras qu’elle s’était avancée jusqu’au comptoir d’accueil, où un homme se tenait prêt à l’attendre. « Bonjour et bienvenue aux bureaux de Pearson Corp. Que puis-je pour vous ? » « Bonjour. Je suis Joy Kelley-Moore, la stagiaire de Madame Copeland. Pouvez-vous me dire où je pourrais l’attendre ? » Sa voix se faisait plus appuyée chaque fois qu’il lui fallait énoncer son identité. Joy était fière de ces deux noms accolés qui jouxtaient toujours son prénom. C’était comme un bagage rassurant qu’elle transportait toujours avec elle. « Oui, bien sûr. Vous pouvez aller l’attendre dans la salle d’attente à côté de son bureau. Prenez l’ascenseur. » avait-il fini par dire après avoir vérifié que Joy était bien inscrite sur la liste des visiteurs admis. La blonde le remerciait avec un sourire, avant de s’avancer vers l’ascenseur. Reprenant le chemin qu’elle avait effectué la première fois qu’elle était venue dans les locaux, elle ne tardait pas à retrouver le chemin du bureau de sa tutrice. Elle s’installait alors patiemment dans la salle d’attente, ne voulant pas risquer de la déranger en frappant à la porte.

Être à la tête d’une entreprise, c’est faire face à des responsabilités qu’on imaginerait même pas. Heureusement, je peux compter sur la veuve de mon défunt père pour me donner un coup de main de temps en temps. Elle est au moins là pour ça, c’est une bonne chose. Il y a quelques semaines j’ai fait passer quelques entretiens à des jeunes étudiants, certains pour débuter une alternance dans le monde du travail en parallèle de leurs études, certains pour un simple stage d’une semaine pour se familiariser avec le monde du travail. C’est là que j’avais reçu une jeune femme, Joy, qui m’avait particulièrement touché. J’ignore trop pourquoi, je ne connais pas son histoire, mais j’ai eu l’impression de lire dans son regard que la période n’était pas simple pour elle, même si elle s’est évertuée à ne jamais montrer trop de vulnérabilité durant l’entretien. Elle m’a fait penser à moi à son âge, étrangement. Je lui ai proposé de se balader un peu dans l’entreprise, aller voir tous les corps de métiers qui pouvaient exister. Je crois que j’aurai aimé qu’on me donne cette chance à son âge, pour m’aider à trouver ma voie. Je ne suis pas à plaindre aujourd’hui, mais j’ai surtout eu beaucoup de ‘chance’, même si cette entreprise s’accompagne forcément de la perte de mon père. Je ne l’ai pas connu, ou très peu, alors la peine est moins grande que si j’avais vécu avec lui des tonnes de souvenirs.

Un appel de mon assistante me fait sortir d’une lecture d’un contrat, alors qu’elle m’annonce que ma stagiaire est arrivée. Je m’en occupe. Je finis de lire le contrat et une fois fait, le glisse sur une pile de dossiers avant de me lever pour aller accueillir la jeune stagiaire. La porte de mon grand bureau désormais ouvert, je pose sur elle un regard presque tendre, et lui offre un sourire sincère. « Melle Kelley-Moore, je vous en prie. » Je lui fais signe d’entrer et remarque le bouquet de fleurs qu’elle tient entre ses mains. Vraiment ? Je la regard un peu surprise, fermant la porte derrière nous. « Pour moi ? Vraiment ? Mais il fallait pas, c’est adorable merci ! » Je trouve un vase rangé dans un des placards, le remplis d’eau et glisse les fleurs à l’intérieur. « Elles sont magnifiques. » Si tous les employés étaient aussi prévenants et gentils, ça se saurait. Je la laisse s’installer en face de mon bureau alors que je prends place de l’autre côté. « Alors, prête pour une semaine chargée ? » Ça sera différent comparé aux cours qu’elle suit au lycée, mais j’espère au moins que ça lui plaira. Qu’elle n’aura pas l’impression de perdre son temps…

Elle n’angoissait pas du tout à l’idée de débuter ce stage. Au contraire, elle l’envisageait comme une véritable bénédiction, un moyen de s’ouvrir à une multitude de milieux tout en accompagnant une personne qui lui semblait être bienveillante. Madame Copeland lui était tout de suite apparue comme une personne de confiance, quelqu’un qui l’accompagnerait au mieux sur la voix de la découverte du monde professionnel. Le genre de personne qui répondait sans condescendance aux questions posées, et cela suffisait à rassurer Joy, à lui ravir le cœur. Assise dans la salle d’attente personnelle de la cheffe d’entreprise, l’adolescente attenait patiemment qu’on vienne la chercher, tout en faisant attention de ne pas abîmer les fleurs qu’elle tenait à la main. « Melle Kelley-Moore, je vous en prie. » La voix de madame Copeland résonnait dans la pièce, signe qu’elle était apparue. Joy ne tardait alors pas à se lever, offrant un sourire sincère à sa tutrice de stage. « Bonjour madame Copeland, je suis ravie de vous revoir. » Elle s’approchait d’elle afin de lui tendre les fleurs alors que la cheffe d’entreprise lui faisait signe de rentrer dans son bureau. Elle prenait toutefois le temps de fermer la porte derrière elles avant de répondre : « Pour moi ? Vraiment ? Mais il fallait pas, c’est adorable merci ! » Elle s’éloignait durant quelques instants afin d’aller chercher un vase, qu’elle ne tardait pas à préparer afin d’y mettre les fleurs. « Elles sont magnifiques. » « Je suis ravie qu’elle vous plaise. Merci encore de bien avoir voulu que j’effectue mon stage dans votre entreprise. » Le bouquet n’était qu’un gage sincère de sa reconnaissance. L’adolescente ne tardait pas à prendre place sur le siège que lui indiquait sa tutrice, alors que celle-ci ne tardait pas à faire le tour de son bureau. « Alors, prête pour une semaine chargée ? » Joy hochait la tête, n’ayant aucun besoin de simuler son excitation. « Absolument ! Je suis heureuse d’être ici. J’ai l’impression qu’il y a tellement de choses à découvrir. » Petit oiseau mettant pour la première fois les pieds dans le milieu de l’entreprise, elle ignorait tout de ses mauvais côtés. L’innocence se confrontant directement au monde du travail. « Est-ce qu’il y a un programme préétabli ? Ou tout dépendra de comment se déroule la semaine ? » demandait-elle, afin de ne pas garder ses questions pour elle. « Je me doute que vos journées doivent parfois être chargées, que vous avez des réunions importantes. Je comprendrais que vous ne vouliez pas que j’assiste à certaines réunions ou quoi que ce soit d’autre. C’est déjà très gentil de votre part que vous ayez accepté de me recevoir cette semaine. » Précision inutile. Madame Copeland n’était certainement pas à son coup d’essai, à sa première stagiaire. Elle savait bien mieux que Joy qu’elle pouvait faire comme cela lui chantait, mais la Kelley-Moore ressentait ce besoin de montrer qu’elle comprenait bien que le travail de sa tutrice passait avant son stage.

C’est bien la première fois qu’une stagiaire arrive en m’offrant des fleurs. Cette jeune femme est vraiment particulière, et le fait de me voir à son âge aide sans doute à ce que je sois un peu différente avec elle. Elle me remercie à nouveau, absolument adorable. Je la laisse s’asseoir et lui demande si elle est prête pour cette semaine forcément différente de ce qu’elle a l’habitude de vivre. « Absolument ! Je suis heureuse d’être ici. J’ai l’impression qu’il y a tellement de choses à découvrir. » Je lui souris largement, heureuse de voir à quel point elle est enthousiaste à l’idée de vivre ce stage. « Est-ce qu’il y a un programme préétabli ? Ou tout dépendra de comment se déroule la semaine ? Je me doute que vos journées doivent parfois être chargées, que vous avez des réunions importantes. Je comprendrais que vous ne vouliez pas que j’assiste à certaines réunions ou quoi que ce soit d’autre. C’est déjà très gentil de votre part que vous ayez accepté de me recevoir cette semaine. » Définitivement trop adorable. Il va sans doute falloir qu’elle s’endurcisse un peu pour ne pas se faire manger quand même. Je continue de sourire largement et lui réponds finalement. « Pas vraiment préétabli, mais j’ai fait une ligne de conduite. J’ai choisi quelques évènements de la semaine importants à certains postes, tu pourras m’accompagner à quelques réunions et j’ai prévenu certains de mes employés à qui je vais te confier certains jours pour des missions. J’espère que ça te plaira. Mais surtout si y’a le moindre souci n’hésite pas à me dire. Si je suis pas dispo tu t’adresse à mon assistante et je t’aiderai une fois que je serai de nouveau libre ! Ok ? » Etrangement, je n’ai pas envie de m’adresser à elle comme à un employé lambda. Elle est jeune et le tutoiement m’a semblé naturel, ça ne posera pas de problème je le sais, et de toute manière c’est moi qui décide. Je lui tends la feuille que j’avais imprimée avec les différentes parties de l’entreprise qu’elle pourra visiter. Son stage n’est pas très long mais j’espère au moins qu’elle trouvera un certain intérêt à venir passer cette semaine chez nous. « Tu as des questions avant que je te fasse visiter ? »

Ce stage était important pour Joy. Véritable pivot entre sa vie de lycéenne et sa vie d’étudiante, il s’agissait d’une opportunité exceptionnelle d’expérimenter le milieu du travail. De se conforter dans ses choix ou, au contraire, de s’en éloigner si cela ne lui plaisait pas. Il y avait quelque chose d’effrayant dans le fait de sceller le reste de sa vie à un si jeune âge. Et si la Kelley-Moore savait qu’il lui serait toujours possible de changer de voie par la suite, il était important pour elle de débuter par quelque chose qui lui plaisait afin de ne pas avoir à subir son travail durant ses premières années d’activité. Aussi était-elle reconnaissante envers madame Copeland de bien vouloir lui permettre d’explorer différents secteurs au sein de son entreprise. Elle se demandait d’ailleurs si sa tutrice de stage avait déjà réalisé un premier planning pour elle. « Pas vraiment préétabli, mais j’ai fait une ligne de conduite. J’ai choisi quelques évènements de la semaine importants à certains postes, tu pourras m’accompagner à quelques réunions et j’ai prévenu certains de mes employés à qui je vais te confier certains jours pour des missions. J’espère que ça te plaira. Mais surtout si y’a le moindre souci n’hésite pas à me dire. Si je suis pas dispo tu t’adresse à mon assistante et je t’aiderai une fois que je serai de nouveau libre ! Ok ? » Elle avait un ton extrêmement bienveillant, qui ne manquait pas d’arracher un sourire à Joy. Elle avait de la chance d’être parvenue à trouver un stage dans cette entreprise, surtout auprès de la directrice. « C’est génial, j’ai hâte de tout découvrir. Ce stage est la meilleure opportunité qui m’ait été donnée au cours de ma vie. » Ce qui était normal, en quelque sorte, étant donné son jeune âge. Mais la Kelley-Moore désirait rester polie avec la femme qui avait bien accepté de l’accueillir. Madame Copeland lui tenait alors une feuille représentant diverses parties de son entreprise. Joy prit le papier entre ses mains, l’étudiant un instant avant que la voix de sa tutrice ne s’élève une nouvelle fois dans la pièce. « Tu as des questions avant que je te fasse visiter ? » La lycéenne redressait la tête, se détachant du morceau de papier. Prenant un instant pour réfléchir, elle finit par demander : « Oui, je me demandais ce qu’il en était pour les horaires de travail. J’ai l’impression que tous les corps de métier ne commencent pas à la même heure. Et même si certaines professions prennent leurs postes plus tard, je voudrais savoir s’il était possible que je vienne tous les jours à sept heures ? » Elle se doutait que la question ne devait pas être commune. Mais pourtant, c’était un souhait réel. « Cela me permettrait de considérer un peu mieux l’ambiance globale de l’entreprise, de pouvoir envisager comment fonctionne le début de journée de chacun. » L’année d’auparavant, un camarade plus âgé lui avait dit que les débuts de journée ressemblaient à un ballet. Spectacle millimétré durant lequel chacun venait prendre sa place au fur et à mesure, plaçant correctement les rouages pour que la journée se lance correctement. Que le travail débute en cascade. Peut-être avait-il dit ça puisque lui-même avait trouvé son stage dans une école de danse, mais au final, peu importait. Le schéma devait être à peu près similaire dans n’importe quelle entreprise. « J’ai également une dernière question : pensez-vous qu’il me sera possible de quitter mon poste d’observation pour m’essayer aux tâches manuelles, avec vos ouvriers ? » Elle doutait que la réponse soit positive, surtout dans une entreprise de luxe telle que celle-là. Mais qui ne tentait rien n’avait rien.

Je crois que tous les patrons auraient envie d’avoir des stagiaires comme elle. Bon, je ne l’ai pas encore vue travailler, mais je sais qu’elle restera à sa place, et elle a un côté un peu espiègle qui pourra lui apporter beaucoup je crois, surtout si elle sait le maîtriser. Je suis sûre qu’elle a beaucoup d’atouts. J’ignore encore si ce milieu lui plaira, elle aura peut-être envie de voir d’autres choses avant de trouver sa voie, mais en attendant, je suis heureuse de contribuer à ses recherches d’avenir. « C’est génial, j’ai hâte de tout découvrir. Ce stage est la meilleure opportunité qui m’ait été donnée au cours de ma vie. » lâche-t-elle visiblement très enthousiaste. Je ris un peu, touchée par la volonté de bien faire de la jeune femme. Elle est adorable. Je lui demande quand même si elle a des questions de dernières minutes avant que je ne lui fasse visiter l’entreprise, enfin de manière assez large parce que je n’aurai pas le temps de plus, mais d’autres s’en chargeront pour moi. « Oui, je me demandais ce qu’il en était pour les horaires de travail. J’ai l’impression que tous les corps de métier ne commencent pas à la même heure. Et même si certaines professions prennent leurs postes plus tard, je voudrais savoir s’il était possible que je vienne tous les jours à sept heures ? » J’ouvre un peu grand les yeux face à cette question, enfin pas tant face à la question mais face à l’heure qu’elle vient d’annoncer. Quel adolescent voudrait être au boulot dès le lever du soleil ? « Cela me permettrait de considérer un peu mieux l’ambiance globale de l’entreprise, de pouvoir envisager comment fonctionne le début de journée de chacun. » Je lui offre un sourire. « En général, la plupart de mes employés arrivent entre huit et neuf heures, en fonction du travail de la journée. Je leur ai laissé des horaires assez souples, du moment qu’ils arrivent à faire le travail demandé dans la journée, ils peuvent commencer plus tôt et finir plus tôt, ou commencer plus tard et finir plus tard, chacun s’adapte. Je suis la seule à arriver à sept heure. Ne te donne pas cette peine ! » Je lui offre un sourire attendri alors qu’elle me demande une nouvelle chose. Participer aux tâches manuelles. Une petite grimace désolée s’installe au coin de mes lèvres. « Je vais voir avec mon assistante pour qu’elle appelle l’assurance pour demander. Mais les règles à propos des mineurs stagiaires sont très strictes au niveau sécurité. Je vais voir ce que je peux faire. Tu viens avec moi ? » Je lui offre cette fois un sourire et nous quittons mon bureau. Je passe près de mon assistante et lui demande d’appeler notre assurance, puis nous commençons la visite, qui dure un peu plus d’une demi-heure. Ce n’est pas vraiment du temps de perdu, Joy est une jeune femme adorable. « Et voilà, tu as à peu près tout vu, la prochaine étape c’est de voir surtout comment les gens travaillent. Tu as une préférence pour commencer ? »

Joy était soucieuse de s’impliquer un maximum dans ce stage, prête à fournir de nombreux efforts afin d’en tirer le meilleur profit. Et cela impliquait d’être prête à faire des horaires étendus, si cela pouvait lui permettre de trouver sa voie, de ne pas faire de trop grand faux pas. Aussi était-ce normal à ses yeux d’envisager l’arrivée la plus matinale possible. Non seulement afin de comprendre à quel heure arrivait chaque corps de métier, le temps qu’il leur fallait pour se mettre en route, mais également parce qu’elle aimait bien observer la valse des travailleurs. Petite, lorsqu’elle allait à l’école élémentaire, elle avait toujours un regard sur ces gens pressés qui couraient dans tous les sens. On aurait dit des danseurs à la dérive, parfois un peu maladroits. Ils sublimaient le quotidien sans le savoir – même si elle semblait être la seule à envisager les choses de cette manière. « En général, la plupart de mes employés arrivent entre huit et neuf heures, en fonction du travail de la journée. Je leur ai laissé des horaires assez souples, du moment qu’ils arrivent à faire le travail demandé dans la journée, ils peuvent commencer plus tôt et finir plus tôt, ou commencer plus tard et finir plus tard, chacun s’adapte. Je suis la seule à arriver à sept heure. Ne te donne pas cette peine ! » Joy hochait la tête, compréhensive. Elle aurait réellement apprécié arriver plus tôt. Elle n’avait pas cherché à se forcer. Mais elle se refusait à froisser madame Copeland. Au lieu de quoi, elle continuait de questionner sa tutrice, afin de passer en revue ce qui l’intéressait. La lycéenne ne tardait d’ailleurs pas à voir que sa requête suivante n’obtiendrait guère de réponse plus positive. « Je vais voir avec mon assistante pour qu’elle appelle l’assurance pour demander. Mais les règles à propos des mineurs stagiaires sont très strictes au niveau sécurité. Je vais voir ce que je peux faire. Tu viens avec moi ? » « Pas de souci, je comprends tout à fait. Je vous suis. » Elle était un peu déçue, Joy. Mais elle ne se défaisait pas de son sourire pour autant. Elle savait que ce stage était une opportunité exceptionnelle et était ravie de pouvoir l’effectuer. Ces quelques petites déceptions furent d’ailleurs rapidement chassées de son esprit, alors que madame Copeland l’entrainait à travers les couloirs du bâtiment pour lui faire découvrir les lieux. « Et voilà, tu as à peu près tout vu, la prochaine étape c’est de voir surtout comment les gens travaillent. Tu as une préférence pour commencer ? » La visite lui avait paru durer un court instant, tant tout l’intéressait, l’intriguait. Pourtant, cela devait déjà faire un long moment qu’elles déambulaient au milieu des couloirs, toutes les deux. C’était comme si elles étaient entrées dans une sorte de portail temporel, ou quelque chose comme ça. « Eh bien, je vais débuter des études préparatoires pour devenir ingénieure, dès le mois d’août. Alors, je pense que cela pourrait être un bon point de départ que d’aller voir ce corps de métier. » Elle se sentait rougir légèrement alors qu’elle évoquait ces études qui ne la motivaient que moyennement. « Evidemment, si cela n’est pas possible, je suis intéressée par tous les métiers présents au sein de l’entreprise. » se rattrapait-elle, juste au cas-où. Madame Copeland était si gentille avec elle que Joy avait constamment cette peur de la froisser. Même si cette angoisse était certainement injustifiée.