Super héros d'un jour - Tony

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]“ superheroe of the day ” & Le soleil brillait bien haut dans le ciel lorsque Tony quitta le Dynasty Hotel après son service. Il y avait dehors comme une odeur de pavé brûlé et de pots d’échappement, rien de bien satisfaisant quand on avait passé la journée à sentir diverses odeurs venant des commandes de clients exigeants auxquels on pouvait pas dire merde au risque de se retrouver sans job, puis sans thunes et enfin sans appart. Ouais, c’est bien comme ça qu’on finit à la rue parfois, c’est parce qu’on a décidé de dire merde à quelqu’un qui est bien plus haut placé que soi qu’on finit par le regretter bien profondément. Fort heureusement pour Tony, depuis qu’il avait été engagé au room-service par Dean Aguilar, il n’avait pas trop à se plaindre des conditions de travail. Certes, Tony devait nécessairement être très flexible, pouvant commencer un jour à 14h et le lendemain, on le fait venir pour une tournée de nuit, y’a rien de pire que ça pour le corps, mais il en a pas grand chose à foutre, le grand.
Le temps où il prenait réellement soin de lui était pratiquement disparu. Il continuait de se raser, de bien s’habiller, de faire du sport quand il pouvait, mais si c’était pour se tuer la santé à la manière d’un paquet par jour de clope emmagasiné dans ses poumons et quelques verres d’alcool chaque jour, il ne risquait pas de rester en vie bien longtemps. Faut dire que ça le foutrait bien mal qu’il déclare une foutue maladie à quarante ans, mais actuellement, il n’en avait pas grand chose à faire, la clope au bec à vagabonder dans les rues de L.A., comme s’il avait quelque chose de mieux à faire. En esquivant furtivement les personnes incapable de lever le nez de leur téléphone, Tony découvrit bien rapidement que sa veste noire en cuir commençait à lui tenir chaud pendant que l’astre flamboyant tapait dans son dos. Il la retira pour laisser découvrir au monde l’Iron-Man qu’il était ; le sauveur qu’il n’avait jamais été. Ah, si seulement il avait pu devenir acteur, il serait devenu le disciple de Tony Stark, il serait devenu le Spider-Man des Avengers ou bien une sorte d’Iron-Man Kid.

Mais, perdu dans ses pensées, Tony n’avait même pas remarqué qu’il venait de se faire embarquer dans une sorte de manifestation alors qu’il cherchait simplement à retourner à sa moto, histoire de rentrer tranquillement chez lui, de se poser devant la télé, un petit whiskey sur la table pour l’heure de l’apéro. C’était pas bien souvent qu’il finissait si tôt le taf et des chieurs venaient l’emmerder sur son chemin. La seule chose à faire était de rouler des épaules pour tenter de sortir de ce flux qui l’emportait dans la mauvaise direction. Dans ce chaos, ses yeux croisèrent ceux d’une demoiselle au regard effrayé, ses sacs issus de diverses boutiques collés contre sa poitrine, à croire qu’elle non plus, elle ne voulait pas être embarquée dans cette stupide manifestation. La colère montait jusque dans les tempes de Tony qui se fit bousculer et perdit un instant de vue la jeune femme. Il repéra presque aussitôt la petite brune dont il attrapa l’une de ses mains. Il se voyait mal la laisser se faire emporter n’importe où dans ce fleuve de manifestants dont les raisons étaient encore drôlement obscures pour Tony ; ainsi, il tint fermement son poignet et l’attira près de lui avant de jouer des coudes et des épaules pour se dégager de cette marée désastreuse qui emmenait tout sur son passage. Si Tony avait dû passer un bon moment à dégager ceux qui se mettaient en travers de son chemin, jamais il n’avait lâché la jeune femme à laquelle il lâchait quelques regards furtifs de temps en temps. Dans son ascension vers la sortie de cet embrigadement, un petit rictus s’était fixé sur son visage : il fallait dire qu’il la trouvait mignonne, la jeune femme.

Bientôt, il avait envie finit par sortir de la foule, toujours la clope au bec, à moitié terminée et éteinte, mais c’était plutôt le cadet de ses soucis à ce moment-là. Il la prit entre deux de ses doigts avant de lâcher un soupir de soulagement, dégageant par la même occasion le poignet de la demoiselle aux yeux noisettes. Il venait de remarquer que son regard tournait entre le vert et le brun en fonction de la lumière, il avait déjà vu des yeux comme cela et fallait dire que cela l’avait toujours fasciné. « — Heureusement que t’es pas agoraphobe, sinon, on s’en serait pas sortit. » dit-il d’un air à la fois amusé et détaché tout en rallumant sa clope.

 

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