| feeling super, super, suicidal. (amy)  Dim 14 Juil - 13:05 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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crédit/ tumblr ☆ w/[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Le regard vide. Le regard vitreux. Suspendu. Comme le temps, dans son esprit. Le regard lointain, perdu dans des songes qu’elle préfèrerait oublier, Callie. Et cela arrive, parfois. Que tout remonte à la surface. Que ce qu’elle tente d’enfouir au plus profond d’elle finisse par exploser, elle qui implose depuis vingt et un ans. Cela arrive, parfois, que l’horreur de son passé lui tombe dessus, sans prévenir. Un jour. Un soir. N’importe quand, n’importe où. Les cicatrices d’une vie entière de maltraitance. Les cicatrices d’une vie entière qui n’a été qu’abus, et jamais amour. Assommée par tous les mauvais esprits qui trônent autour d’elle. Foyers, familles d’accueil, souffrance, douleur. Envahie par cette sensation de mal-être, ce soir où elle ne travaille pas, ce soir où le violon ne viendra pas illuminer son cœur et son esprit. Alors elle s’est réfugiée dans le seul endroit qu’elle connait par cœur, Callie, la rue. Elle, petite gamine orpheline. Elle, petite gamine orpheline qu’elle est toujours, au fond de son cœur. Même si, lorsqu’elle est sur scène, elle semble s’en être parfaitement sortie. Mais c’est faux, Callie. T’es toujours hantée par les démons de ton existence. T’es toujours cette petite qui ne sait que subir. Et sans violon, c’est avec l’alcool, qu’elle tente d’oublier. Combler par l’agitation d’un bar du Westside, bar dans lequel elle est entrée un peu par hasard, elle enchaîne les verres. Elle les enchaîne dans le seul et unique but d’embrumer son esprit. Dans le seul et unique but de ressentir autre chose que cette froideur parcourant son corps. Que cette froideur dévorant son âme. Oubliant un peu trop rapidement qu’elle n’est qu’une proie, ici, comme ailleurs. Jolie petite brune, frêle, semblant n’attendre qu’une attaque supplémentaire. Un homme, un peu trop lourd, un homme, un peu trop envahissant. Il tourne autour d’elle, comme un prédateur. La ramenant à l’époque où elle était seule en foyer, incapable de se défendre. La ramenant à cette époque où elle n’était rien. Peut-être qu’au fond, elle n’est pas beaucoup plus, aujourd’hui. - Non merci… Qu’elle répond, quand il tente, une fois de plus, de lui offrir un verre. Quand il s’approche, une fois de plus, pour poser sa main dans son dos. Perdue, Callie, petite tête qui rêvait de mieux.
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| feeling super, super, suicidal. (amy) Mer 17 Juil - 21:10 Les bars. D’parfaits terrains d’chasse. Il m’suffit d’mater les environs du comptoir. Les rapaces sont d’sortie ce soir visiblement. Peut-être qu’être vendredi les à motiver à quitter leurs nids. L’endroit pullule d’charognards en quêtes d’proies. Des mecs la plupart du temps mais aussi des meufs. Ça drague de partout, ça cherche à pécho salement, ça veut pas finir sa nuit tout.e seul.e. J’comprends leur état d’esprit. J’avoue qu’j’s’rai pas contre m’dégoter une charmante compagnie non plus même si c’pas ma prio. J’suis avant tout ici pour m’boire un verre loin d’mon quotidien. L’espace de quelques heures, j’pense à rien comme ça. Mes tracas attendront samedi. Là j’me détends. J’profite de l’ambiance. J’repousse gentiment les mâles en rut qui m’abordent. Sans les mordre bien qu’parfois j’doive montrer les dents tant ils insistent. Un s’est permis d’m’insulter tellement il était pas content d’recevoir un râteau. Il a gagné une claque dans sa gueule. J’appelle ça l’respect. D’puis, aucun type m’approche à moins de dix mètres. Les trouillards. Dès qu’une femme a du caractère, ils font dans leur froc. D’un côté ça m’arrange, ça m’évite d’devoir répéter en boucle qu’suis pas intéressée et qu’j’préfère les courbes féminines. J’aurai dû aller au Planet pour être tranquille. Pour une fois qu’j’joue l’originale à trainer dans un autre établissement. Plus jamais. Quoique. Y a d’la mignonne dans les parages. Comme cette brunette attablée non loin.
Ça fait un moment qu’j’la mate discrètement. J’ai repéré les trais fins d’son visage. Elle r’ssemble à un ange tombé du ciel. Un ange qui enquille les verres à une vitesse folle. J’présume qu’elle doit avoir des soucis. Sauf qu’l’alcool va pas lui régler. J’sais d’quoi j’parle, j’ai d’jà essayé. Au contraire, il va lui en créer des nouveaux. Elle va sans doute hériter d’un bon mal d’crâne d’main matin. Elle s’en r’mettra. Mais y a pire qu’elle risque d’regretter amèrement à ce rythme-là : se réveiller aux côtés d’un inconnu sans s’souvenir d’la veille. J’vois bien ce gus lui tourner autour avec insistance. La pauvre gamine éméchée est sa cible. Clair qu’avec sa sale gueule, il peut qu’se contenter des filles quasi bourrées. Pourtant, la jeune l’repousse. Elle a encore un brin d’lucidité. J’continue de mater la scène. L’type r’vient à la charge. J’sens qu’il fait partie d’ce groupe qui connait pas la signification du mot non. Il doit être pote avec l’autre blaireau qui m’a traité d’colleuse de timbres. J’vois sa paluche caresser l’dos d’la p’tiote. Ça fait trop pour mes yeux. J’termine mon cocktail et m’lève d’mon tabouret. J’fonce vers l’branleur. J’attrape son poignet et décolle ses griffes du tissu. « Désolée beau gosse mais celle-là est d’jà prise… Va chercher ailleurs… » J’tords légèrement son bras tout en lui souriant. J’espère qu’il a capté l’message et va dégager sans faire d’histoire. Logiquement, il va croire qu’j’suis en couple avec la brune. Suffisant pour r’froidir ses ardeurs. Ou l’énerver. Si j’dois lui en foutre une pour qu’il comprenne, j’le f’rai. L’dragon est prêt à cracher son feu pour protéger la brebis. | | |
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