on the road again. (ARCHIE&JARL)

on the road again

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Après avoir pris l’avion, les deux hommes sont finalement arrivés en Australie, plus précisément à l’aéroport d’Alice Springs, en plein milieu du territoire. Ce voyage a été décidé sur un coup de tête, il n’y a pas eu de discussion préliminaire, juste un message envoyé par téléphone afin de se mettre d’accord pour s’évader, pour partir loin de Los Angeles, se couper d’une ville trop bruyante et des idées noires qui pourraient parasiter. Jarl et Archie ont déjà fait un voyage de la sorte il y a un an, et quelques autres et voilà qu’ils réitèrent l’expérience une fois de plus ; ce besoin de voir du monde les a énormément rapprochés, peut-être même qu’ils se considèrent comme des amis désormais. Enfin, en tout cas, Jarl le considère ainsi lui, ce n’est peut-être pas la même chose de l’autre côté. Pourtant il y a des choses qui n’ont pas encore été dites, notamment les causes de l’émigration de Jarl en Amérique, et pourquoi il semble souvent si triste, ou d’autres choses plus intimes encore, ils s’apprivoisent, et c’est souvent dans ces petits treks l’occasion de délier les langues, de faire en sorte d’exorciser les démons intérieurs qu’ils ont.

Les deux hommes sont enfin sur les routes, l’un porte la tente et ses vêtements ainsi que du matériel de survie tandis que l’autre porte la nourriture, les boissons et ses propres vêtements. Ils n’ont jamais rien de plus, ils font les trajets à pied. Cette fois-ci, ils ont jeté leur dévolu sur le West Macdonnell National Park, un endroit sublime, un paysage hétéroclite avec tantôt de grandes plaines, tantôt des montagnes pentues ou des grandes rivières avec des chemins agréables. Le soleil tape fort sur leur nuque et c’est pourquoi Jarl décide de mettre sa casquette à l’envers afin de ne pas attraper une insolation. Les voilà partir pour une semaine, chargés comme des mules, mais heureux comme des baudets. « Si tu as besoin d’une pause Archie tu le dis, ou si tu veux qu’on échange les charges, il n’y a pas de problème. » Oui, car pour le moment c’est le plus jeune des deux qui porte le plus de poids, la nourriture et l’eau, c’est le plus indispensable et même s’ils ont des rations précises pour chaque journée, cela pèse forcément lourd, plus lourd que la tente et que le matériel type sacs de couchage ou lampes torches, boussoles et trousse de secours.

« Je suis heureux que tu ais accepté de m’accompagner, j’avais vraiment besoin de partir pour prendre l’air, dit-il avec enthousiasme mais malgré tout une once de préoccupation dans la voix. » Ces derniers temps, Jarl est plus que perdu, entre la honte de laisser son passé derrière lui et l’envie d’avancer dans la vie avec d’autres personnes, l’insulaire ne sait plus ou donner de la tête. Ainsi donc respirer un autre air lui fera le plus grand bien, et ça, il en est persuadé. Rien qu’à avoir la beauté des paysages qui l’entoure est une bénédiction qui panse déjà les plaies de son cœur défoncé par la culpabilité. Devant eux s’étendent une plaine magnifique avec des montagnes à l’horizon, des plaines balayées par un vent chaud qui secoue les arbustes qui parsèment le sol de façon inégale. Un sol d’une pierre rouge qui secoue une poussière presque orangée, un véritable paradis sur terre.

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Se dépasser sans cesse, ne jamais rester sur ses acquis ! Telle était la ligne de conduite qu'Archie s'était fixée et suivait depuis plusieurs années ! Le jeune homme n'était pas du genre à baisser les bras au moindre petit problème et cela lui avait plutôt bien réussit si on prêtait attention au succès de l'équipe de crosse dans laquelle il évoluait mais aussi son propre parcours personnel.... En peu de temps il était devenu l'un des plus beaux espoirs de sa catégorie et ce n'est pas pour rien que les contrats publicitaires se multipliaient auprès de son agent.... Son ''succès'' il ne le devait qu'à lui et à lui seul sans oublier son entraineur de l'époque avec qui il entretenait une belle amitié malgré la différence d'âge....

Toujours est-il qu'Archie avait soif d'apprendre et tentait dès que possible de repousser ses limites.... En couple avec un homme très occupé par son travail, il n'était pas rare de le voir tenter de nouvelles expériences pour mettre un peu de piment dans son quotidien, de façon on ne peut plus catholique, bien évidemment...

En témoignait ce qui se passait aujourd'hui avec cet homme rencontré il y a maintenant un peu plus d'un an... Un homme avec qui il prenait son sac à dos pour explorer de nouvelles contrées tantôt hostiles tantôt paradisiaques...  Une relation peu ordinaire mais ô combien agréable... Le sportif voyait ces sorties comme une ''purge'' de l'esprit comme une agréable remise en question et un moyen de lâcher du lest sans avoir peur d'être jugé.... Jarl était un peu son psychiatre aventurier... Archie aimait ce petit surnom qu'il avait secrètement donné au détective privé.. Ils n'ont d'ailleurs pas besoin de beaucoup se parler pour se comprendre, la présence à elle seule de l'un suffit pour faire du bien à l'autre, sensation aussi surprenante qu'agréable...

''Non ça va, on reste comme ça pour le moment, j'ai poussé de la fonte tous les jours de la semaine dernière... Je suis rodé...'' dit-il simplement. Direction l'Australie pour cette nouvelle aventure ! Première fois que Lewis y met les pieds !

''Plaisir partagé... Je ne sais pas trop pourquoi mais j'étouffe en ce moment.... J'avais besoin de prendre une grande bouffée d'air frais .... On s'est toujours rendu service tous les deux.... Pourquoi changer une équipe qui gagne ?'' Parfois pudique Lewis mettait du temps avant de poser sa carapace... Il fallait être patient et il fallait aussi savoir lire entre les lignes pour le comprendre.... Une tache peu aisée qui en décourageait plus d'un....  ''Je me pose beaucoup trop de questions.... J'ai besoin qu'on m'aide à remette certaines idées en place...'' Déterminé à chasser certaines pensées de son esprit, il allait tout faire pour remédier au problème. ''Bon, j'espère aussi qu'on croisera quelques kangourous.'' La légèreté, elle aussi était importante...

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Archie, toujours le même, il se surestime parfois et en oublie le principal, ménager la monture afin de pouvoir aller plus loin. Dans le cadre d’un trek en pleine nature, il faut savoir donner du lest, ne pas toujours se surcharger. Clairement, sinon on ne tient pas la route et avant la fin on se retrouve épuisé par le poids de l’équipement que l’on traîne pour survivre. Le premier réflexe qu’il a eu en atterrissant de l’avion c’était d’envoyer un message à ses amis à Los Angeles, Shayna et Jay pour les prévenir que il était parti se ressourcer. Et surtout, Jarl a appelé Einar, pour lui parler, pour lui expliquer le pourquoi du comment. Il lui a même promis de lui envoyer une carte postale, et elle est déjà partie, avec juste un petit message : je pense à toi. L’insulaire est perdu, clairement il est heureux, mais en même temps il ressent toujours cette honte de tourner le dos à ce qu’il a vécu, même après deux ans. Sa psychologue – et amie même si ça ne devrait pas être le cas – lui a expliqué qu’il n’avait pas à avoir ce genre de ressenti, que ce n’était pas grave de refaire sa vie, au contraire, mais il ne peut s’en empêcher. Et là devant le paysage qui s’offre à sa vue, le détective privé commence à se sentir serein, et c’est toujours pareil quand il part de Los Angeles, qu’il met sa vie de côté.

« Plaisir partagé... Je ne sais pas trop pourquoi mais j'étouffe en ce moment... J'avais besoin de prendre une grande bouffée d'air frais... On s'est toujours rendu service tous les deux... Pourquoi changer une équipe qui gagne ? » Le plus jeune n’a pas forcément tord. Lors de leur premier trek ils avaient constaté une osmose entre eux, une énergie positive circuler, comme si les mots ne servaient à rien, ils savaient tout, ils le savaient sans avoir besoin de se parler de leurs problèmes, ils avaient deviné ce qui agitait le cœur de l’autre et ils acceptaient ce silence persistant, en étant là l’un pour l’autre. « On ne la change pas, répondit-il avec un petit sourire au bout des lèvres tandis qu’il inspire longuement l’air brûlant de la lande qu’ils explorent. » Jarl comprend que son camarade ait besoin de partir pour se ressourcer, quand il a su, quand il a deviné, et voyant l’image qu’il doit véhiculer, il a vite compris. Il pose doucement sa main sur l’épaule de son ami et lui sourit tendrement. « Je me pose beaucoup trop de questions... J'ai besoin qu'on m'aide à remette certaines idées en place... » En entendant ces mots, le fils de Sören exerce une petite pression sur l’épaule d’Archie pour lui signifier qu’il est là s’il le veut, qu’il ne le jugera pas. De toute façon Jarl n’a pas de reproche à lui faire étant donné le chaos qu’est actuellement sa vie et le chaos dans lequel il a baigné depuis plus de six cents jours. « Bon, j'espère aussi qu'on croisera quelques kangourous. » Ah, les fameux kangourous, il paraît que ce n’est pas un animal amical et qu’on a vite fait de se retrouver à terre avec ces marsupiaux. « Si c’est le cas, on ne s’approche pas, crois-moi ça vaut mieux. » En effet Jarl a entendu parler de cas de personnes qui se sont faites tabassées par ces animaux, donc il préfère être prudent désormais.

Alors qu’ils continuent d’avancer, Jarl décide de retirer ses chaussures de marches et ses chaussettes afin de les nouer autour de son cou pour marcher dans le filet d’eau qui coule à leur droite, pieds nus pour renouer le contact avec la nature. « Tu sais, ces derniers temps je dois être à peu près dans la même situation que toi. Il y a trop de questions qui se bousculent et la honte dévorante de les laisser vagabonder. » La vérité c’est que quand il sent trop ces émotions se répandre, quand il sait qu’elles vont le dévorer entier, il préfère abandonner et partir vers la solution de facilité, et il se drogue, il se pique à l’héroïne, et d’ailleurs cela finit par se remarquer sur son bras gauche, les aiguilles laissent des traces et il a des cicatrices des fois où il s’est raté et avec Archie il ne l’a jamais caché. Le détective privé finit par sortir une cigarette de sa poche pour l’allumer. Il a toujours un cendrier hermétique sur lui dans les randonnées sauvages, pour ne pas jeter les mégots par terre, par respect. « Tu sais ce qui me manque le plus en vrai à Los Angeles ? C’est la nature. En Islande j’adorais me balader dans les landes désertiques et enneigées, c’était ça la vraie vie. » En fait il ne lui manque pas que cela mais moins il y pense mieux c’est. Jarl tente d’éloigner les mauvaises idées pour ne pas y penser, et cette technique est plutôt efficace en fait.

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Il est vrai qu'Archie n'était pas le genre de personne à se dénigrer, à se rabaisser quitte à passer pour quelqu'un d'un poil prétentieux.... Le hic c'est qu'il reste un être humain comme tout le monde et qu'il lui arrivait aussi d'essuyer des échecs face à telle ou telle situation mais comptons sur lui pour trouver une excuse en béton et se dégager de toute responsabilité.... Mauvais joueur ? Peut-être un peu mais le sportif était surtout quelqu'un d'assez fière qui détestait montrer aux autres qu'il n'était pas capable d'accomplir ou de relever tel ou tel défis.... Sa famille n'avait pourtant jamais été source de pression mais malheureusement certaines choses ne s'explique pas.... Peut-être était-ce l'influence des médias qui ne cessaient de le présenter comme le joueur à suivre qui lui mettait cette pression parfois difficile à gérer.... Difficile de savoir en fait...

Ce n'était pas un duel de coq qui se dessinait entre lui et Jarl, Lewis n'avait pas pour objectif de montrer qu'il était meilleur que son compagnon d'aventure mais plutôt qu'il était lui aussi capable de se débrouiller sans demander de l'aide. Oui c'était stupide de sa part mais allez lui faire entendre raison.... Toujours est-il que le détective privé lui avait évité pas mal de mésaventures lors de précédentes ballades comme de ne pas plonger dans cette rivière infesté de sangsues. Ce dernier bénéficiant d'une expérience un peu plus poussée en matière de survie méritait donc qu'on l'écoute d'avantage... ''Tu crois vraiment que c'est dangereux ?''  Et voilà que Sörensson  lui évitait une nouvelle déconvenue avec les kangourous alors que s'il s'était écouté Archie aurait probablement foncé tête baissée pour ne serait-ce qu'essayé de caresser les marsupiaux..

Le contact du détective était agréable et pourtant il n'y avait pas la moindre ambiguïté entre eux ni même le moindre désir malgré le physique plus qu'agréable du trentenaire.... Dire qu'il n'avait eu aucune pensées peu catholiques depuis qu'ils se connaissaient serait mentir mais aujourd'hui ce temps là était révolu..

''C'est une façon poétique de dire qu'on a une vie de merde... J'aime beaucoup...'' dit-il en souriant légèrement en quittant à son tour ses chaussures..  Sans filtre, naturel, Archie utilisait un langage beaucoup plus fleuri que l'autre homme au risque de passer pour un gamin mais ça il s'en fichait complètement.... Ce que les gens pensaient de lui il n'en avait pas grand chose à cirer..... La société actuelle était malheureusement dans la critique et le jugement permanent et s'en était on ne peut plus déprimant.... C'est un peu comme si nous vivions dans une application géante à la Trip Advisor... Déprimant...

''J'ai toujours connu la ville mais ouai je vois très bien ce que tu veux dire....  Bon vu la température de l'air et de l'eau j'espère que t'as pensé à prendre ton maillot de bain...''  Bien que le but initial de se voyage était de se faire violence, de se faire peur et se surpasser afin d'évacuer les tensions il était aussi nécessaire de laisser une place au plaisir... ''Ce n'est pas le bruit de la ville qui me pèse en ce moment même si le calme est agréable je dois bien l'avouer.... C'est juste que depuis quelques semaines je suis en total désaccord avec moi même.... Je viens de faire la connaissance de quelqu'un qui bizarrement me pousse dans mes derniers retranchements et me fait douter sur pas mal de points...''  La personne en question n'était autre que William, cet étudiant avec qui Lewis passait de très bons moments... Quant à ses doutes, ces derniers étaient liés aux sentiments qu'ils avaient pour Owen... Etait-ce vraiment de l'amour ?

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En réalité, Jarl se sent presque coupable d’être soulagé de s’enfuir du sol américain. Il a besoin de ses moments d’escapades dans des endroits qu’il ne connaît pas, et comme cela ne revient pas si cher que cela, il en est plus que ravi. Sachant en prime qu’il se déplace maintenant avec une personne qu’il considère comme un ami, un ami proche avec qui il se sent serein, avec qui il arrive à parler de choses qu’il n’ose pas évoquer en temps normal. « C'est une façon poétique de dire qu'on a une vie de merde... J'aime beaucoup... » En gros oui, en disant que la nature lui manque, il voulait dire que leur vie est à chier. Tous les malheurs qui leur arrivent sont dus à la ville, à ce climat complet de jugement perpétuel, de crimes perpétués, et ils ne le supportent plus, tous les deux, bien que ce soit pour des raisons complètements différentes. Il aurait préféré que tout se déroule différemment, pour tout, mais clairement ce n’est pas possible, alors il tente de composer avec les choses comme elles se déroulent.

Le détective privé est heureux de pouvoir marcher pieds nus dans une eau aussi claire et aussi pure que celle qui coule dans ce canal. C’est rafraîchissant et malgré tout l’eau est à température plus qu’élevée si on la compare avec celles des côtes américaines. « J'ai toujours connu la ville mais ouais je vois très bien ce que tu veux dire... Bon vu la température de l'air et de l'eau j'espère que t'as pensé à prendre ton maillot de bain... » Oh non, il n’a pas pris son maillot de bain, mais il se baignera en boxer et le laissera sécher avec la chaleur du soleil. Ce n’est pas le plus dérangeant et avec Archie, il sait très bien qu’il n’y a pas de pudeur à avoir, ils ne se jugent pas et c’est une relation saine qui soulage grandement l’Islandais. « Pas besoin, dit-il en haussant les épaules. » Puis c’est autour du sportif professionnel de se livrer, de débiter dans des propos censés et quelques peu hésitants toutefois, les propos qu’il donne sont vraiment emplis d’une tristesse profonde, d’une détresse on ne peut plus palpable. Il exprime ses peurs et ses doutes actuels, et s’il ne donne pas un appel à l’aide explicite, Jarl le ressent au plus profond de son être.

Le fils de Sören s’arrête de marcher et se retourne vers son ami, il lui sourit tendrement et s’approche de lui pour le prendre dans ses bras, simplement pour le rassurer, pour lui dire qu’il est là et que même si les mots manquent, il le comprend et souhaite l’épauler. Il se détache rapidement et essaye de transmettre par son regard une onde d’amour pour qu’elle l’englobe entièrement. « Si tu es perdu, essaye de trouver la lumière. C’est peut-être un peu poétique, mais je pense que c’est vraiment utile de garder ça en tête. Et si tu ne la trouves pas, agis avec raison, qu’elle vienne de ton cœur et de ta tête. » C’est toujours ainsi qu’il faut agir, en essayant de composer avec les intuitions que l’on a, ou les impressions que l’on éprouve au plus profond de soi. Jarl essaye de faire ainsi, mais parfois c’est compliqué et il n’y parvient pas, ou alors avec beaucoup de mal, voilà pourquoi il se drogue de temps à autre, pour faciliter les prises de décisions, ou pour les remettre à plus tard. « Si tu ne te sens pas en adéquation avec toi, recentre tes intérêts, pense à toi, avant de penser aux autres, ne laisse pas les gens parasiter ton bien être. » Oui, parce que parfois, à force de faire passer les autres avant soi, on finit par perdre de vue le plus important, être en parfaite harmonie avec son soi intérieur.

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Ce n'était jamais bien agréable de se rendre compte que notre vie sentimentale pouvait se retrouver chamboulée à cause d'une autre personne.... Archie avait toujours fait preuve de fidélité et même si c'était toujours le cas à l'heure actuelle il devait bien avouer que certaines idées peu catholiques lui avaient traversé l'esprit.... Pourquoi pensait-il à tout ça ? Parce qu'Owen se montrait peu présent ? Parce que les deux hommes avaient parfois tendance à s'ennuyer lorsqu'ils passaient du temps ensemble ?  Difficile à dire.... Les sentiments vis à vis du médecin étaient pourtant bien là mais à croire que quelque chose était cassé depuis quelques semaines maintenant.... Sensation peu agréable que le sportif n'avait partagé avec absolument personne du moins jusqu'à aujourd'hui...

Appréciant cette étreinte donnée par l'autre homme, Lewis prend conscience que vider son sac était la meilleure des choses à faire histoire de pouvoir repartir du bon pied.... Mettre des mots sur nos maux à toujours des effets on ne peut plus bénéfiques tout le monde vous le dire... Reste à trouver une solution si tant est qu'il y en à une....

''Pour l'instant la lumière me semble bien loin.... Pour l'image c'est un peu comme si je me trouvais dans la cave...'' dit-il en rigolant.  Plaisanter des sujets ''graves'' est comme une thérapie chez Lewis, ce n'est pas qu'il cherche à minimiser les problèmes mais y apporter de la légèreté lui permets de ne pas se laisser bouffer par tout ça....

''C'est juste que je n'ai pas envie de rendre malheureux qui que ce soit ni même de passer pour le dernier des connards... J'ai déjà beaucoup demandé à Owen beaucoup trop même et lui annoncer un tel truc serait la pire des choses à lui faire.... Je vais prendre le temps de réfléchir... Merci pour tout...'' Plus facile à dire qu'à faire mais toujours est-il qu'Archie était un garçon téméraire qui ne baissait jamais les bras....

''Bon c'est pas le tout mais on va peut être éviter de parler des sujets graves... On est pas là que pour ça...'' dit-il en retirant son haut et en commençant à dégrafer les boutons de son short. Une température approchant les 30 degrés, un petit lac à proximité, il n'est pas difficile de comprendre ou Archie cherche à en venir... ''Le dernier à l'eau s'occuper de faire sécher les affaires de l'autre.'' Encore une fois ils adoptaient un comportement un brin puéril mais ils s'en fichaient ! Il n'y avait personne pour les juger et de toute façon ils ne faisaient rien de mal à part relâcher la pression...

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C’est avec des propos à peu près poétiques, que Jarl a tenté de dire à son ami qu’il ne devait pas penser aux autres avant de penser à lui, c’est en ayant en soi des idées pareilles que l’on finit par péter une durite et que les événements finissent pas prendre des proportions inimaginables et incontrôlables. Parfois lâcher la bride et tenter de se faire passer avant les autres aide beaucoup à remettre les choses en place. C’est ce qu’il a voulu lui montrer, mais il ne sait pas si les mots ont eu l’effet escompté. Toujours est-il qu’il dit tout cela, mais qu’il ne met pas forcément en place lui-même. Jarl est le professionnel du faites ce que je dis et pas ce que je fais, à tel point que sa vie ressemble à véritable chaos déstructuré. « Pour l'instant la lumière me semble bien loin... Pour l'image c'est un peu comme si je me trouvais dans la cave... » Oh qu’il comprend ce genre de comparaison, c’est toute l’histoire de sa vie depuis trois ans, on voit la lumière, mais on ne peut l’atteindre parce qu’on est bloqué par la situation qui fait que l’on reste embourbé dans les problèmes. « C'est juste que je n'ai pas envie de rendre malheureux qui que ce soit ni même de passer pour le dernier des connards... J'ai déjà beaucoup demandé à Owen beaucoup trop même et lui annoncer un tel truc serait la pire des choses à lui faire... » A tenter de minimiser l’impact sur autrui, on finit par se manger tout en pleine face, et c’est ce qui est entrain d’arriver à Archie, le pauvre sera rapidement en dépression s’il ne trouve pas une solution efficace, et il sait de quoi il parle. « Je vais prendre le temps de réfléchir... Merci pour tout... » Merci à propos de quoi ? De mots ? Ce n’est pas comme si le détective privé avait agit à sa place ou trouvé une solution toute faite. De toute manière personne ne pourra prendre cette décision à sa place, et si quelqu’un le fait, il mérite des représailles. « Bon c'est pas le tout mais on va peut être éviter de parler des sujets graves... On est pas là que pour ça... » En effet, si à la base les deux hommes font ces voyages c’est pour découvrir du monde, pour se surpasser, pour changer d’air, et non ressasser tous les tracas de la vie quotidienne qui leur semble bien morne.

En voyant son jeune ami retirer son haut et commencer à faire pareil avec son short, Jarl finit par comprendre où il veut en venir, il dépose toutes les affaires au sol et commence à faire pareil pour ne pas être à la ramasse. « Le dernier à l'eau s'occupe de faire sécher les affaires de l'autre. » Petit problème, et pas des moindres, problème que l’Islandais s’empresse de lui rappeler avec un sourire malicieux au bord des lèvres. « Je suis déjà dans l’eau, j’ai les pieds dans l’eau depuis tout à l’heure, donc tu as déjà perdu en donnant ton pari à la noix. » Pour entériner ses mots enfantins, il lui tire la langue et balance ce qui lui reste de vêtements sur la rive avant de foncer plus en avant vers le centre du cours d’eau où normalement aucun des deux hommes n’a pied. Il finit par se jeter sur Archie pour le mettre à l’eau avant de plonger à son tour. La température de la rivière est excellente et rafraîchis énormément, c’est un réel bonheur que d’être ici, perdu dans un endroit pratiquement désert. « J’suis content d’être ici, t’imagines même pas. C’était un rêve de découvrir les plateaux désertiques de l’Australie. » En effet, l’endroit est réellement paradisiaque, mais cache en réalité des animaux terribles qui sont capables de tout pour se défendre s’ils se sentent menacés par notre présence.

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C'est triste mais les adultes ont tendance à oublier qu'autrefois ils étaient enfants et qu'il n'y a rien de mal à relâcher la pression, à s'amuser ou tout simplement à faire le con.... Il faut juste faire attention de choisir le bon moment histoire de ne pas perdre toute crédibilité.... Mais honnêtement la société se porterait un peu mieux si certains étaient un peu moins coincés du cul et si d'autres cessaient de se regarder le miroir pensant sans cesse à leur image.... Archie lui ne se posait pas autant de question quand il avait envie de faire l'imbécile il se lançait.... Le jeune homme se fichait bien de ce qu'on pouvait penser de lui et encore une fois quand une situation, un contexte exigeait de lui qu'il soit sérieux il enfilait sa tenue d'homme adulte.... Que certaines personnes prennent son exemple bordel de merde.... Il n'a pourtant pas l'habitude de se la jouer moralisateur mais toujours est-il que certaines choses lui paraissent logique...

Alors certes dans la précipitation, le sportif en oublie que son compagnon d'aventure à déjà les pieds dans l'eau peut être aussi qu'il s'est mal exprimé souhaitant parler du corps tout entier... De toute façon ce n'est pas le plus important, il n'y a rien à gagner, l'important est de s'amuser, rien de plus, rien de moins.... Trêves de paroles, les deux hommes commencent à se battre, à se pousser l'un et l'autre, à s'envoyer de l'eau à la figure, d'un œil extérieur cette ''bromance'' en serait presque excitante.... Heureusement tous les deux savent où ils en sont ou tout du moins savent qu'entre eux c'est juste de l'amitié car n'oublions pas qu'Archie dans son couple est totalement perdu d'où ce voyage en terre inconnue.... ''Oui moi aussi'' dit-il en repassant une main dans ses cheveux histoire de remettre sa crinière comme il le faut qu'elle soit (d'après lui). ''Il n'y a qu'avec toi que je peux relâcher la pression de cette façon et aborder ces sujets aussi facilement. C'est précieux... On se doit de le garder..'' dit-il sérieusement...