Un match inoubliable ~ Raven & Pia

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Aujourd’hui était un grand jour pour Anastasia, elle avait économisé suffisamment pour s’offrir un ticket pour aller à un match des Lakers au Staple Center. Ce lieu mythique était un endroit qu’elle n’avait eu l’occasion de visiter qu’à de rares occasions. C’était son père qui lui avait donné la passion du sport, de l’activité sportive en tout genre, d’un moyen de dépenser son énergie et se garder en bonne santé. Ana’ avait eu l’occasion de tester de nombreux sports, mais peu lui avait autant plu que le Basketball. Sa taille moyenne ne la privait pas pour autant de participer à un niveau correct. Toujours est-il qu’elle appréciait d’autant plus regarder les matchs au niveau professionnel, y trouvant une énergie d’autant plus grande et ayant quasiment l’impression d’y participer. C’est donc sans grand étonnement qu’elle avait fini par demander à son père d’aller voir un match en vrai. C’est après de longues négociations qu’elle avait obtenu l’accord de ce dernier pour aller en voir un. Inutile de préciser qu’elle en ressortit avec des étoiles dans les yeux.

Désireuse de retrouver ces émotions, Anastasia avait donc fini par se résoudre à économiser afin d’assister une fois de plus à un match. C’était presque un rituel, à chaque fois qu’elle se sentait traversée par une vague d’émotion négative qui s’étendait sur plusieurs semaines. De telles vagues étaient rares, mais quand elles s’invitaient dans l’esprit de la jeune femme, elles ne le faisaient pas à moitié. C’est donc avec une joie refoulée qu’elle s’était préparée pour la journée, cochant chaque jour les cases de son calendrier.

Habillée à la manière de n’importe quel super fan des Lakers, la jeune femme s’était donc dirigée vers le Staples Center. Une fois à l’intérieur, l’ambiance était incroyable, des spectateurs survoltés, l’aura que dégageait ce stade était absolument inoubliable. Un sentiment de nostalgie la parcourut et le bonheur finit par l’envahir. Le match fut sans conteste exceptionnel, ses joueurs préférés ne faisant qu’enchaîner des actions époustouflantes.

Toute bonne chose ayant une fin, le match s’arrêta avec une victoire méritée de son équipe de cœur. Anastasia restait assise alors que le stade se vidait progressivement. Elle n’osait pas partir, elle voulait rester indéfiniment, s’imprégnant de l’atmosphère mythique que dégageait cet endroit. Profitant de l’ambiance qui devenait plus intimiste, elle scrutait l’horizon, retrouvait des regards complices, mais tout cela s’arrêta d’un coup.

Son souffle se coupa l’espace d’une seconde. Ana’ eut l’impression de reconnaître une brune, le visage lui était familier. Elle n’était qu’à quelques sièges du sien et pourtant Ana n’avait rien vu. Un sentiment de gêne l’avait envahie. Perdue, elle n’osait même pas s’en approcher, d’autant que la femme semblait être en compagnie de quelqu’un. Allait-elle craquer pour aller les voir ?

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Le stade est plein. En effervescence. Les fans à leur comble et le match se dessine comme de haut niveau. Pia a reçu des places d'un clients. Cadeau parmi tant d'autres dans ce royaume étant le sien et qu'elle maitrisait d'une main de maître. Tu tentais comme tu pouvais de te garder éloignée de tout ça. De son monde à elle. Lui laisser sa bulle, son univers. Et bien que tu avais - et continuais de temps à autre - à clamer haut et fort que votre relation était dangereuse, Pia était également ta drogue. Celle dont tu ne pouvais te passer. Ta pilule préférée. Celle qui te réapprenait à aimer la vie, ou du moins qui te réapprenait à aimer tout court. Elle. Car le reste continuait d'être bancal dans ton esprit. Alors oui, ce soir, comme beaucoup d'autres, tu avais craqué. Tu l'avais accompagnée à ce match pourtant très public. Scène généralement évitée comme la peste afin que personne ne puisse vous voir ensemble.

Pauvre Pia. Obligée de vivre ce que tu désirais bien lui offrir, dans l'ombre d'un secret lourd à porter. Tu t'en voulais souvent. Encore et toujours. Mais tu étais tout aussi incapable de garder une ligne de conduite droite. Ainsi, il avait suffit d'une casquette bien vissée sur la tête et un sweat à capuche à l'effigie des Lakers pour que Pia te persuade de te fondre dans la foule. Tous n'auraient d'yeux que pour les joueurs. Tu avais sourit en coin, finalement accepté et ponctué que toi tu n'aurais d'yeux que pour elle. Simplement prononcé, presque murmuré, avant de filer vers la voiture.

Le moment est agréable. Même très agréable. Tu te laisses bercer par l'ambiance et retrouves l'esprit de compétition enfoui en toi depuis trop longtemps. Tu te prends au jeu tout autant que te laisses aller à te montrer particulièrement proche et démonstrative envers Pia à tes côtés. Tu as envie de tout envoyer en l'air, de l'embrasser aux yeux de tous, de la laisser se lover contre toi, de la toucher.

D'ailleurs, lorsque le match se termine, vous profitez du remue ménage de la sortie des spectateurs, pour garder votre place et profiter encore un peu. Plus au calme. Presque seules à mesures que les minutes s'égrainent et que le silence s'empare du lieu pourtant si bruyant auparavant. Tu plonges ton regard dans le sien et laisses l'une de tes mains venir se glisser entre ses cuisses. Pas trop haut. Juste là, contre elle. Tu inspires profondément. "On est bien là. J'ai pas envie de r..." Tu ne termines pas ta phrase. Te raidis. Ton regard vient - d'aléatoirement - tomber sur un visage connu. Tu la reconnais presque aussitôt. Elle est là, à quelques sièges de vous à peine. Tu déglutis, gorge légèrement serrée, mal à l'aise. Tu te souviens de cette nuit. A peine sortie de ton enfer. Sa jeunesse, sa blondeur. Tu avais vu en elle, un placebo de Pia que tu ne pensais plus jamais pouvoir avoir. Et comme une voleuse, tu avais filé au petit matin. Un acte lâche dont tu n'étais pas fière mais que tu n'avais nullement envie de confronter à l'instant. Tu détournes alors le visage très rapidement et baisse le regard, espérant cacher celui-ci derrière la visière de ta casquette. Tu ôtes ta main logée entre les cuisses de Pia et vient fourrer tes dix doigts dans les poches de ton sweat. Te raclant la gorge, tu t'efforces de - discrètement - tourner le dos au problème. "On fait un tour du stade ?" demandes-tu à Pia, espérant échapper à une situation désagréable.

Un simple match. Elle n’était pas forcément des plus démonstratives quant à son soutien pour l’équipe de los angeles, préférait laisser ça aux véritables supporters, et se concentrer sur ses affaires, ses histoires, et son cœur. De plus en plus son cœur, depuis que raven était enfin de retour. Et pourtant, en recevant cette invitation, elle avait craqué. Ou plutôt, s’en était servie comme excuse pour faire craquer la dame de son cœur, et ainsi passer un moment avec elle. un bon moment, inoubliable, même. La voir, assise à ses côtés, lui tenant la main, la serrant doucement, alors que le jeu en valait la chandelle, que les regards étaient sur les joueurs, et que raven était si mignonne avec sa casquette. Elle avait envie de la garder contre elle, et n’hésitait même pas à poser sa tête sur l’épaule de la green, pour se sentir revivre. Des moments qui n’étaient pas forcément si habituels que cela, puisque la plupart du temps, raven avait du mal à accepter. Mais là, c’était parfait. Cela lui rappelait les quelques instants, quelques nuits qu’elles s’offraient, le corps collé au sien, et la tête contre elle, après avoir poussé le plaisir jusqu’à l’orgasme.
Un véritable moment de bonheur.
Sans compter que raven était une vraie fan.
Qu’elle se retrouvait à pousser des cris de victoires, quand l’équipa gagnait.
Qu’elle se retrouvait à encourager chaque joueur, avec ferveur.
Et qu’elle gagnait les sourires en folies d’une pia impressionnée. Parce que pia, elle ne connaissait même pas le nom des joueurs, se contentait d’apprécier le spectacle. Alors que raven, elle était incollable sur tout. Il fallait dire qu’elle était une sportive dans l’âme, et auparavant, dans la vie, c’était peut-être aussi pour cela qu’elle pouvait citer chaque force et faiblesse de chaque joueur des lakers.
Un sourire qui germait sur les lèvres de la kingston à chaque fois qu’elle se retrouvait face à son incroyable oiseau, qui lui disait tout ce qu’elle avait à savoir pour suivre le match sans encombre.
Une vraie journée parfaite, un bonheur qui faisait du bien.
Sa raven, qui lui faisait du bien.
Et alors que le match se terminait, pia avait envie de rester. Rester, avec la femme de sa vie, profitant de lui tenir la main, profitant d’elle, au maximum, avant qu’elle ne se retrouve à clamer devoir s’éloigner. Chose qui énervait la blonde. Chose qui semblait être nécessaire pour la brune. Et elle pouvait comprendre, pia. Mais savoir que chaque moment en public devenait soumis à une surveillance potentielle de la police faisait bien mal.
Parce qu’au final, elle avait l’impression d’avoir une amoureuse parano.
Et elle ferait tout pour elle, pour l’aider.
Tout, sauf la laisser seule.
Tout, sauf se séparer d’elle.
C’était impossible.
C’était la seule solution qui n’en était pas une.
C’était la seule solution qu’elle se refusait.
Et la seule, pourtant, que raven semblait voir.
Alors ce moment, avec elle, c’était comme une aubaine.
Pia la gardait contre elle, glissait ses lèvres contre les siennes, puis la serrait doucement, gardait son bras entre les deux siens.
Un moment de pur bonheur, partagé, au vu des paroles de la green.
Même si cette dernière s’arrêta bien brusquement.
raven ? un regard dans la direction prise par les iris de sa belle, mais pia ne voyait que quelques personnes, rien qui pouvait la bloquer. Elle était pourtant sûre que son bel oiseau s’était stoppé en réponse à ce qu’elle avait vu.
ça va ? elle s’attendait à tout. Elle avait peur de tout. Mais la proposition de raven fut finalement plus dramatique qu’autre chose. Que cherchait-elle à fuir.
euh… ok. elles commencèrent à se lever, lorsque la blonde lui souffla que se passe-t-il ? tu as vu quoi ? un flic ? après tout, c’était là la seule solution qui lui venait à l’esprit. Elle savait combien Raven pouvait détester les forces de l’ordres.
Jamais elle n’aurait pu penser à autre chose.
Ou à quelqu’un d’autre.