i desire very little, but the things i do consume me. (andrea)

Un poids sur mon ventre, un bras ou une jambe. Je sais pas trop. Faut dire qu'on s'est endormies sans vraiment prendre le temps de réfléchir à la position de l'une ou de l'autre. A moins que ça ne soit Cobain... Non je m'enlève bien vite cette idée de la tête. Vu la taille de la bestiole j'suis pas certaine que je serai encore capable de respirer. Je me débarrasse de ce qui m'entrave, je soupire et me lève sans pour autant ouvrir les yeux. Je connais l'emplacement des meubles, du lit, de la porte. Même si je me prends les pieds dans ce qui semble être mon pantalon. Tant pis. En arrivant dans le salon, je m'autorise enfin à ouvrir les yeux. Juste à temps pour voir Cobain qui me fonce dessus. A poil je peux pas faire grand chose pour le contrer. J'attrape un coussin juste à temps. Y'a des limites à ne pas franchir. " Tout doux mon beau. " Quelques caresses et j'arrive dans la cuisine. Lui file à manger, tant pis si c'est pas l'heure. Mais il est trop tôt pour que je me réveille complètement. Dans le frigo j'attrape une bouteille de jus d'orange, en bois quelques gorgées avant de retourner dans la chambre. Bouteille à la main toujours. Je me glisse dans les draps, m'allonge à nouveau à côté d'elle alors que la brune à mes côtés s'éveille doucement. " T'en veux ? " Bah quoi j'suis polie. Même si c'est à elle. Même si elle l'a acheté. Les yeux rivés vers le plafond, je sens le poids de Cobain nous rejoindre. Tête sur mon ventre, je le caresse distraitement. " Bien dormi ? " Question innocente ouais.

Je me suis endormie comme un bébé après cette folle nuit d’amour. Enfin, le terme n’est pas approprié, mais disons qu’il nous arrive, Jean et moi, de nous laisser aller à quelques moments charnels pour le moins très agréables. Notre rencontre remonte à loin, et je préfère encore la Jean actuelle que celle rencontrée au travers d’une ruelle, les pupille dilatée par la drogue. Je sens vaguement le lit bouger mais n’y fais pas vraiment attention, quelques sons parviennent à mon oreille mais ne me réveillent pas pour autant. Je suis allongée sur le ventre - étalée serait un terme plus exact - et grogne un peu quand je sens le lit bouger davantage. Jean revient s’allonger, Cobain l’a suivie, j’entends sa langue lécher ses babines, elle lui a donné à manger. Très bien. « T'en veux ? » Je soupire un peu, ouvre un oeil, regarde la bouteille et secoue la tête en lui répondant d’une voix rocailleuse, encore endormie. « Non merci. » Je me retourne un peu et me redresse comme je peux, encore un peu endormie. « Bien dormi ? » Me frottant les yeux, je glisse ma main dans mes cheveux pour les remettre en arrière. « Ouais, comme un bébé, et toi ? » J’ai pas l’habitude de passer la nuit avec des filles, c’est pas arrivé bien souvent, mais faut dire qu’avec Jean, j’me pose pas trop de questions, c’est plutôt naturel, sans prise de tête. Je lui pique finalement la bouteille de jus d’orange et en bois quelques gorgées avant de regarder la jeune femme un instant. « T’as fait des bruits chelous cette nuit, tu fais souvent ça ? » Quoi ? Je demande !

Je débarque avec le jus d’orange, prête à lui en offrir si elle le souhaite. Son jus d’orange par ailleurs. Mais bon c’est pas grave, elle ne va pas m’en vouloir pour si peu. ” Non merci. “ Je hausse les épaules, tant pis j’en aurai plus pour moi. Je reprends une gorgée et soupire de contentement. Je la regarde s’éveiller doucement, s’étirer, remettre en ordre ses cheveux que j’ai quelque peu maltraité la nuit dernière. ” Ouais, comme un bébé, et toi ? “ Elle me retourne la question et je hoche la tête. ” Ca va oui. “ Je crois. Disons que les nuits calmes sont bien compliquées à avoir. Je m’y suis habituée. L’avantage de cette nuit c’est qu’elle m’a totalement épuisée et que je ne pense pas avoir eu le temps d’avoir de mauvaises pensées. Enfin c’est ce que je croyais. ” T’as fait des bruits chelous cette nuit, tu fais souvent ça ? “ Je me perds quelques instants dans mes pensées. Des bruits chelous alors là j’ai du mal à voir de quoi elle parle. Faut dire que mes souvenirs sont flous et je ne sais vraiment pas de quoi j’ai pu rêver cette nuit. ” Euh … Peut être enfin je sais pas… Il s’est passé quoi ? “ Je vais avoir plus de détails pour lui répondre quelque chose de suffisamment cohérent pour ne pas qu’elle s’inquiète ou s’étonne ou quoique ce soit d’autre d’ailleurs. Mes cauchemars sont devenus monnaie courante. Pour peu que j’ai parlé de John ou de mon envie de tuer le connard qui lui a ôté la vie et je suis mal barrée. Enfin, j’pense pas avoir parlé distinctement. Peut être des cris. C’est pas mieux… Si je ne l’ai pas empêché de dormir c’est déjà une victoire.

Je remarque qu’elle est plutôt évasive dans sa manière de répondre à ma question quant à savoir si elle a bien dormi. Pas étonnant vu les bruit qu’elle a fait dans la nuit, j’imagine que son sommeil n’était pas tranquille. Pourquoi, c’est une autre question, que je ne pose pas. Pas immédiatement en tout cas. Je suis pas sa psy, j’ai pas la prétention de l’être et je serai bien mal placée pour jouer ce rôle. En plus de ça, je suis pour le moins une piètre amie, et pas toujours très à l’écoute, ou comme il le faudrait. Je fais de mon mieux, j’ai un peu cerné le personnage depuis le temps qu’on se côtoie sans mettre de mot sur notre relation. « Euh … Peut être enfin je sais pas… Il s’est passé quoi ? » Je m’étire encore, tends la main sur la table de nuit pour chercher mon téléphone, qui en fait est par terre, il a dû tomber dans la bataille. « J’sais pas, t’as fait des couinements, des gémissements bizarres. Ça avait rien de sexuel… » Je me marre un peu, prenant un peu la chose à la légère. « T’as insulté quelqu’un aussi, j’croyais que c’était à moi qui tu parlais, c’est ça qui m’a réveillée… » Je regarde l’heure après m’être contorsionnée pour récupérer mon téléphone, et le repose sur la table de nuit avant de poursuivre. « Et puis après j’me suis mise comme ça. » Je me positionne sur le ventre, menton posé sur la paume de ma main, coude à même le matelas, tout près d’elle pour la regarder. « Et je t’ai regardée couiner pendant plusieurs minutes. Y’a rien qui te réveillait, je t’ai soufflé dessus, j’ai bien eu envie de te mettre une claque pour te sortir de là mais vu comme ça avait l’air violent j’ai eu peur de m’en prendre une en retour… » Je ris encore un peu et me repositionne, un peu plus assise. « C’était quoi ce vilain cauchemar ? » Si elle veut en parler hein… je vais pas la forcer.

Les cauchemars sont devenus monnaie courante. Il y a des fois je ne m'en rends même plus compte. Je me réveille simplement avec les draps trempés de sueurs ou le lit totalement en bordel que ça ne laisse pas trop de doutes sur le sommeil agité que j'ai eu. Mais là forcément, je n'ai pas de traces visibles de tout ça vu... bah ce qu'on a fait hier soir. " J’sais pas, t’as fait des couinements, des gémissements bizarres. Ça avait rien de sexuel… " Ouais ça je m'en souviendrais j'crois. Quoique les bonnes choses ont tendance à se faire la malle de mon esprit. " T’as insulté quelqu’un aussi, j’croyais que c’était à moi qui tu parlais, c’est ça qui m’a réveillée…  " Ah merde ça ça craint. " Et puis après j’me suis mise comme ça. " Je la regarde se placer. Une position quelque peu effrayante, du moins si je m'étais réveillée à ce moment là. " Et je t’ai regardée couiner pendant plusieurs minutes. Y’a rien qui te réveillait, je t’ai soufflé dessus, j’ai bien eu envie de te mettre une claque pour te sortir de là mais vu comme ça avait l’air violent j’ai eu peur de m’en prendre une en retour… " Au moins elle a l'air de prendre ça en rigolant. " C’était quoi ce vilain cauchemar ? " La question qui fâche. Je ramène mes jambes contre ma poitrine, histoire de me protéger de je ne sais quoi d'ailleurs. " J'sais pas. Y'en a qui revienne toujours c'est p't'être ça. Désolée de t'avoir réveillée ou bah d'avoir failli te frapper. " Je hausse les épaules. Je sais qu'elle ne dira rien. Même si parler des envies de meurtres à une flic c'est peut être pas la meilleure chose à faire. " T'as déjà eu envie d'arrêter quelqu'un tellement fort que tu t'es dit que lorsque tu te retrouverais face à lui, peut être que tu ne te contenterais pas de le mettre derrière les barreaux ? Que tu l'empêcherais de nuire pour... toujours ? " Savoirs i elle va me prendre totalement pour une folle ou non.

Je suis de bonne humeur, je tente même la plaisanterie, prend les choses avec beaucoup de légèreté ce matin, mais quand je vois Jean replier ses jambes sur elle-même, je sens que ça coince. Je sais pas si c’est que j’ai dit quelque chose qu’il fallait pas ou si c’est juste que son cauchemar la terrifie plus qu’elle ne veut le laisser sembler. « J'sais pas. Y'en a qui revienne toujours c'est p't'être ça. Désolée de t'avoir réveillée ou bah d'avoir failli te frapper. »[/color] Je sens bien que quelque chose bloque, et en général, je suis pas le genre de personne la mieux placée pour faire parler les gens, ou donner de bons conseils. C’est pas ma tasse de thé. Mais j’aime bien cette fille, et j’aime pas la voir dans cet état. « Nan mais t’excuse pas hein, c’est rien. Enfin tu m’as rien fait. Mais toi ça avait l’air violent quoi… » est-ce que c’est une façon d’essayer de la faire parler ? Peut-être, au fond, j’en sais rien, je l’ai dit je suis pas douée dans ce domaine. « T'as déjà eu envie d'arrêter quelqu'un tellement fort que tu t'es dit que lorsque tu te retrouverais face à lui, peut être que tu ne te contenterais pas de le mettre derrière les barreaux ? Que tu l'empêcherais de nuire pour... toujours ? » Nous y voilà. Je sais exactement de quoi elle parle. Pas pour l’avoir particulièrement vécu même si évidemment cette idée est passée par la tête de la plupart des flics que je connais. Mais la personne dont elle parle sans parler, je sais de qui elle parle. C’est sûrement ça qui rend l’échange si peu loyal. Pourtant, je ne vais pas lui dire que je sais, je n’ai pas envie d’entrer là dedans, surtout que la culpabilité est encore bien trop présente pour que j’arrive à être honnête avec elle sur ce sujet. Des erreurs on en fait tous, c’est humain, sauf que dans mon métier les erreurs peuvent coûter la vie de certaines personnes, et il suffit d’un mauvais jugement pour que tout s’effondre. Son frère a été un des dommages collatéraux d’une de mes enquêtes, mais ça bien sûr, elle n’est pas au courant. Et je ferai en sorte qu’elle ne le soit jamais. « Bien sûr. Quand je suis sortie de l’école de police, une de mes meilleures amies s’est fait agresser et violer par un tordu. J’étais tellement remontée que j’étais prête à tout pour lui rendre justice moi-même. Pourtant on nous fait passer des tests psy.. tu y es passée aussi. Mais y’a des instincts comme ça qu’on peut pas contrôler… » Je hausse les épaules un peu et la regarde en tentant un léger sourire. « Ça fait pas de toi un monstre hein. C’est humain juste… »

on parle pas vraiment avec andrea d'habitude. enfin je sais certaines choses sur elle mais c'est succinct comme elle en connait sur moi mais ce ne sont pas de grandes discussions qu'on a toutes les deux. aujourd'hui c'est différent. différent mais pas désagréable. " nan mais t’excuse pas hein, c’est rien. enfin tu m’as rien fait. mais toi ça avait l’air violent quoi…  " j'aime pas ce genre de rêves. puis surtout j'aime pas que quelqu'un ait du les subir. c'est facile d'être forte et de montrer que tout va bien lorsqu'on peut contrôler ce qu'on fait. mais quand on dort, on ne peut définitivement pas prévoir nos réactions. et ça nous rend vulnérable. et j'aime pas être vulnérable. en même temps, qui aime l'être ? personne. c'est un état de merde. définitivement de merde. alors je lui pose la question. celle que je garde en moi. celle que je n'ose pas formuler à haute voix de peur qu'on m'envoie en hôpital psy. mais je ne sais pas pourquoi, j'ai envie d'en parler à andrea. " bien sûr. quand je suis sortie de l’école de police, une de mes meilleures amies s’est fait agresser et violer par un tordu. j’étais tellement remontée que j’étais prête à tout pour lui rendre justice moi-même. pourtant on nous fait passer des tests psy.. tu y es passée aussi. mais y’a des instincts comme ça qu’on peut pas contrôler…ça fait pas de toi un monstre hein. c’est humain juste… "  ouais je vois tout à fait de quels tests elle veut parler. de ces foutus tests que je n'arrive pas à passer parce que justement j'ai cette rancoeur qui me bouffe de l'intérieur. oui forcément, j'en ai parlé de ces tests. elle le sait. parce qu'elle est flic. et qu'elle est passée par là. " et qu'est ce que tu as fait alors ? " parce que je me doute qu'elle ne l'a pas tué. enfin je ne crois pas ? sinon elle ne serait pas dans ce lit avec moi. à moins que ce soit un truc de légitime défense ou je ne sais pas quoi. " pour ne pas craquer et te contrôler ? "

J’essaie de la rassurer, sans doute parce que je sais exactement de quoi elle parle, pour l’avoir vécu, et encore, il ne s’agissait dans mon cas ‘que’ d’un viol et d’une agression. Elle, elle parle de la mort de son frère. Enfin, elle n’en parle pas, mais moi je sais. J’aurai sans doute préféré ne pas savoir, ne jamais avoir été mêlée à cette histoire, et pourtant. Alors je lui raconte mon histoire, un morceau disons, mon passé, et cette ‘anecdote’ qui se rapproche un peu de ce qu’elle me dit. « et qu'est ce que tu as fait alors ?  pour ne pas craquer et te contrôler ? » Nouveau haussement d’épaules. « Je me suis entourée de gens qui ont réussi à me dissuader de faire une connerie. Des gens qui eux avaient le recul nécessaire pour me faire comprendre que si je faisais ça, je perdais mon boulot, et j’y tenais… » Je la regarde un peu, sentant bien que ça la travaille et ajoute finalement. « Je sais pas qui est cette personne pour toi, mais j’imagine qu’elle ne voudrait pas te savoir en prison, foirer le restant de tes jours juste pour une question de ‘justice’. C’est peut-être égoïste mais il faut penser à toi aussi. Si tu te retrouvais face à ce quelqu’un qu’il faudrait coffrer, ça ne serait bénéfique pour personne de le tuer, surtout pas pour toi. C’est dur de vivre avec un mort sur la conscience, même si c’était pas quelqu’un de bon. Crois-moi. » Et je parle en connaissance de cause. C’est pas pour rien d’ailleurs que je me sens sombrer ces derniers temps, que j’ai presque failli être mise à pied. Et encore, c’était un cas de légitime défense, et ce n’était pas un témoin ou un civile innocent. Mais il n’empêche qu’ôter la vie de quelqu’un, même malveillant, ça peut travailler tout le restant de nos jours. Je ne lui souhaite pas de vivre ça. « Il est toujours recherché ? » Je parle de la personne qu’elle souhaite voire morte, bien sûr, et même si je sais que c’est le cas, je préfère faire comme si je ne savais pas. Pas question d’avouer quoi que ce soit à ce propos.

je suis attentive à ce qu'elle me dit même si parler de ça, ça me fait du mal. mais la conversation à été amenée sur le tapis et maintenant qu'on est lancées... et bien en fait je suis curieuse de savoir comment ça s'est passé pour elle. vraiment curieuse. je sais qu'un jour cette curiosité me perdra. mais pas aujourd'hui. ou peut être que si et que je ne le sais pas encore. " je me suis entourée de gens qui ont réussi à me dissuader de faire une connerie. des gens qui eux avaient le recul nécessaire pour me faire comprendre que si je faisais ça, je perdais mon boulot, et j’y tenais… " perdue dans mes pensées, je la sens bouger à côté de moi et me tourne pour me retrouver plongée dans son regard. "  je sais pas qui est cette personne pour toi, mais j’imagine qu’elle ne voudrait pas te savoir en prison, foirer le restant de tes jours juste pour une question de ‘justice’. c’est peut-être égoïste mais il faut penser à toi aussi. si tu te retrouvais face à ce quelqu’un qu’il faudrait coffrer, ça ne serait bénéfique pour personne de le tuer, surtout pas pour toi. c’est dur de vivre avec un mort sur la conscience, même si c’était pas quelqu’un de bon. crois-moi. " je laisse échapper un léger rire. le genre de rire jaune gêné et quelque peu ironique. " sauf que moi j'ai plus personne. " alors je sais que c'est pas cool pour elle dit comme ça mais au fond... 'fin on couche ensemble avec andrea et je l'aime bien. mais je sais pas... ou peut être que c'est juste que je n'ai pas envie de m'attacher aux gens. je n'ai plus envie. je m'enfonce de nouveau dans l'oreiller, mon corps totalement abandonné dans la seule chose moelleuse qui m'entoure. " il est toujours recherché ? " je sais de qui elle me parle. c'est évident. totalement évident. " oui. toujours pas trouvé. enfin... je suis sure qu'il traîne toujours à creenshaw mais les flics veulent pas aller la bas. " je me mords la lèvre et la regarde lentement. " enfin pas tous mais bon voilà... " disons que quand j'étais à la rue, je les voyais les flics venir se fournir en came ou laisser filer les dealeurs sans aucun soucis. ça dépend de qui graisse la patte à qui. comme toujours.

J’essaie de lui faire comprendre que ce n’est pas la bonne méthode que de penser à vouloir ôter la vie de quelqu’un, même si cette personne est malveillante, et particulièrement pour elle. Elle a tous les droits de lui en vouloir personnellement, surtout vu son histoire. Mais je voudrais qu’elle comprenne que ça pourrait être bien pire pour elle si elle fait une chose pareille. Elle ne pourra jamais plus vivre comme avant, et ce n’est pas une solution que de faire justice soi-même. Je ne suis pas douée pour trouver les bons mots, je ne l’ai jamais été à vrai dire. « sauf que moi j'ai plus personne. » répond-elle après avoir lâché un rire gêné. Je soupire un peu, parce que ça me fait mal au coeur, mais surtout parce que c’est pas la réponse à laquelle je m’attendais. Est-ce que je m’attendais seulement à une réponse toute faite ? Non. Surtout pas avec Jean. Un silence s’installe et je tente de le briser en lui demandant si cette personne est toujours recherchée. « oui. toujours pas trouvé. enfin... je suis sure qu'il traîne toujours à creenshaw mais les flics veulent pas aller la bas. enfin pas tous mais bon voilà… » C’est une réalité. Je bosse dans le milieu depuis assez longtemps pour savoir que ce qu’elle dit est vrai. Tous les flics ne sont pas de bons flics. C’est comme ça. Je grimace un peu et finis par soupirer légèrement. « J’peux essayer de faire remonter le dossier si tu veux. » Après tout, je suis commissaire, j’ai u peu de pouvoir sur certaines choses. Ça me fait mal au coeur de la voir comme ça, parce que même si rien n’a été défini entre nous, si c’est juste de bons moments passés comme ça de temps en temps, il y a ce petit truc qui fait que je tiens à elle. Sûrement lié à ma culpabilité dans son histoire. Sûrement. « Sinon je propose qu’on en parle plus. C’était un vilain cauchemar, et je pense que j’ai une idée pour te faire penser à autre chose.. » Je lui souris et glisse l’air de rien ma main sur son ventre. C’est quitte ou double, soit elle me laisse faire soit elle m’envoie balader, pas de demi-mesure avec elle.

je sais que andrea elle n’est pas comme tous les autres flics. c’est bien pour ça d’ailleurs que je suis là, dans son lit. parce que franchement sinon ça, j’en serai loin. andrea elle m’écoute et elle tente de m’aider. je sais pas si un jour j’ai su la raison mais dans tous les cas je lui en suis reconnaissante. parce que l’aide peut venir à tout niveau. elle elle est plutôt douée pour me changer les idées faut bien l’avouer. ” j’peux essayer de faire remonter le dossier si tu veux. ” je la regarde, histoire d’être certaine qu’elle est sérieuse. même si elle ne l’aurait pas proposé si elle ne l’était pas. mais sait on jamais. ” je veux bien oui s’il te plait. “ je hoche la tête pour accompagner mes paroles et souffle un peu de soulagement. finalement je suis peut être bien un peu soutenue. ” sinon je propose qu’on en parle plus. c’était un vilain cauchemar, et je pense que j’ai une idée pour te faire penser à autre chose.. “ sa main qui passe sur mon ventre et cette fois ci un rire réel qui s’échappe de mes lèvres. je la laisse faire et tourne mon visage pour l’observer l’air amusé sur le visage. ” ah oui ? et tu pensais à quoi exactement ? “ comme si elle avait besoin de m’expliquer ce qu’elle avait en tête. c’est assez évident. et faut avouer que ça me plait quand même pas mal. je roule sur le côté et me retrouve juste assez proche d’elle pour l’embrasser. ” je sais que je le dis pas assez mais… merci. “ non ça je ne le dis pas assez. voir jamais. parce que ça voudrait dire que j’ai besoin d’aide si je remercie les gens. et non, je n’ai pas besoin d’aide. ou peut être juste un peu mais bon voilà quoi… terminant de rouler, je me retrouve sur elle en un quart de seconde. ” donc du coup… on en était à ton idée c’est ça ? “ un peu plus sereine, je m’autorise à oublier mes pensées pendant encore quelques heures.