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let me pass - einaslan#1

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let me pass - einaslan#1
Jeu 21 Mar - 22:04
einaslan#1
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C’était comme se retrouver à nouveau seule, comme redevenir cette fillette, qui avait vu son père la trahir, qui avait vu sa mère la rejeter, qui avait vu le morceau de monstre qui coulait dans ses veines, qui l’envahissait, qui la pourrissait. C’était comme perdre sa seule protection, son unique carapace, son seul moyen d’un jour pouvoir se sentir en sécurité. C’était comme se retrouver dénudée dans l’hiver glacial, dans l’été calcinant. C’était une sensation qu’elle ne pouvait pas aimer, qu’elle ne pouvait que détester, crachant la fumée de sa cigarette, crachant son dégoût. Crachant sa perte, une larme à l’œil. Keith était parti. Et sans lui, elle n’avait plus moyen de se réfugier dans ces endroits qui regroupaient des gens comme elle. Sans lui, elle ne pouvait pas chercher un toit qui la garderait au chaud, qui la protégerait contre les dangers de la nuit, contre les dangers du jour, contre les dangers de la vie. Sans lui, elle ne pouvait que se trouver des espaces éloignés, des endroits glacés, des places puantes, et humides, derrière des poubelles, dans une benne, ou sous un pont. Collée contre un bâtiment, ou affaissée contre la porte donnant sur une ruelle. Sans lui, elle n’était pas capable d’accéder au peu de bonheur qu’elle tentait pourtant de chasser, toujours.
Parce qu’il la protégeait, mine de rien. Parce qu’il n’était peut-être pas le bienvenu tout près d’elle, mais si elle se faisait harceler, si elle se faisait molester, si elle se faisait attraper, il était là. Il était là pour la défendre, il était là pour mettre les poings au bon endroit, pour mettre les coups comme il fallait.
Il était là. Et pas que pour elle. Pour cette petite famille, ce semblant de communauté qui se créait par moments, lorsque les refuges semblaient enfin chaleureux. Ce n’était qu’illusion, car jamais ils n’avaient réellement cette chaleur, ce bien-être qui venait chatouiller leur peau. Jamais rien ne pourrait lui donner cette sensation, et elle le savait. Même les chambres au motel n’avaient pas ce pouvoir.
Mais là.
Là, il n’était plus là.
Là, il avait disparu.
Là, elle avait peur. Parce que si elle se débrouillait pourtant la majeure partie du temps, elle était effrayée à l’idée de ne plus jamais avoir la protection qu’elle voulait, qu’elle ne méritait pourtant pas, après s’être autant dégradée, après s’être autant donnée, après s’être faite capturée.
Là, elle n’en pouvait plus. Elle ne savait pas où il était. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne savait plus comment réagir.
Aslan était perdue…

Les derniers souvenirs qu’elle avait de lui remontaient à quelques jours, tandis qu’elle avait éclaté en sanglots près de ses bras, près de son visage, près de sa main qui voulait tellement se poser sur l’épaule de la féline, sans jamais oser. Parce que Keith savait combien le toucher la rebutait, combien l’horreur l’habitait, chaque jour, chaque nuit. Parce que Keith savait que s’il se permettait de poser sa main sur l’épaule de la pleureuse, elle ne pourrait plus jamais s’approcher de lui. Elle était traumatisée. Elle était traumatisée, victime d’un homme sans merci, victime d’un monstre sans morale, qui la tenait, chaînes au cou. Qui la tenait, sourire malsain sur son visage, avec cette force dont il faisait preuve, avec ce pouvoir qu’il avait sur elle. Qui l’obligeait à tant d’abominations qu’elle se dégoûtait elle-même, qu’elle ne pouvait plus se supporter. Qui la forçait tellement que chaque fois qu’elle parvenait à obtenir une chambre au motel, c’étaient plusieurs heures sous la douche, sous l’eau, pour tenter de se nettoyer, pour tenter d’enlever le vice de ces pervers qui s’agglutinait en elle, pour tenter de se débarrasser de cette semence qui lui filait la nausée, de cette odeur, qui lui rappelait leurs transpirations, de cette sensation d’avoir été violée, encore et encore, encore et encore…
Et Keith avait tenté de parler. De dire un mot, de dire quelque chose. Il avait tenté de l’aider, de la consoler. Il avait tenté d’agir, il avait tenté d’être là. Mais rien n’avait fait, il avait dû la laisser dans son coin, la surveillant de loin. Parce que rien, dans ces moments-là, ne pouvait la lionne. Parce que la seule chose qu’elle désirait, lorsqu’elle se retrouvait ainsi, au bord du gouffre, était de sauter, et de tout abandonner. De sauter, et de se laisser mourir. De sauter, et d’enfin avoir la paix…
Elle aurait pu. Tant de fois, elle aurait pu mettre fin à ses jours. Pourtant, c’était à chaque fois le tintement de sa chaîne invisible lui enserrant le cou qui lui remettait les idées en place. Si elle se laissait mourir, il gagnait. Si elle se laissait mourir, elle ne pourrait pas se venger. SI elle se laissait mourir, il rirait à gorge déployée, avant de s’en prendre à une autre, avant de gâcher une autre vie, avant de détruire une autre âme.
Si elle disparaissait, il l’aurait hantée toute sa vie. Et cela, elle ne pouvait l’accepter.
Et cela, il ne pouvait l’accepter. Keith.

Elle comprit.
Lâchant sa cigarette qui s’écrasa au sol, elle courut à en perdre haleine, elle courut à s’en brûler les poumons déjà bien endommagés par le tube qui restait cadavre sur le sol, dont la fumée s’emblait encore s’évader. Elle courut en direction d’un endroit qu’elle ne pouvait pas aimer. Parce qu’elle n’avait pas les moyens de s’y faire soigner. Parce qu’elle savait que son corps regorgeait de bleus, regorgeait de blessures, sans qu’elle n’ait de sécurité sociale, ou d’argent pour subvenir à ses besoins. Un endroit qui ne l’accepterait jamais. Un endroit dans lequel elle avait peur d’aller, puisque son allure de sans-abris, avec un sweatshirt sale et large, qui recouvrait la majeure partie de ses habits, à part ses bas, ses collants déchirés qui rappelaient étrangement son métier dégradant, n’était généralement pas le mieux accepté. Un endroit dans lequel elle avait peur de retrouver son ami. L’hôpital. Parce qu’elle avait deviné. Elle pensait savoir. Keith était forcément aller rendre une petite visite à son tortionnaire. Et il avait dû en découdre, mais elle était toujours piégée. Donc il n’avait pas réussi. Pas étonnant. Seul contre lui. Seul contre un monstre. Il n’avait aucune chance. Mais elle le connaissait, son mac. Il n’était pas du genre à en terminer aussi vite. Il était ce type qui préférait donner une bonne leçon. Il ne tuait pas, il asservissait, il détruisait.

Pénétrant le bâtiment, elle se dirigea instantanément au bureau d’accueil, oubliant qu’elle n’était qu’une pauvre sdf, qu’une femme que l’on pourrait rejeter facilement. Mais alors qu’elle laissait ses paroles indiquer à la femme en face d’elle ce qu’elle recherchait, qui elle recherchait, elle put entendre des policiers, les voir avec leur uniforme à faire vomir un aspirateur. On lui indiqua que oui, un jeune homme correspondant à sa description était alité. On rajouta cependant qu’il était impossible d’aller le voir, même en étant de sa famille pour le moment. Qu’il allait être interrogé. Que vu ses blessures, il était aux soins de la police. Et Aslan cria de rage. Lâchant toutes ses craintes, elle se précipita vers les poulets, qu’elle ne pouvait pas apprécier, avant de leur dire avec tous les ressentiments qu’elle avait, qu’ils avaient intérêt à la laisser le voir. A la laisser voir Keith.
Qu’elle devait passer. Que ces « cons de flics de merde » n’avaient pas le droit de la retenir, qu’il était son ami. De quoi attirer toute l’attention. De quoi la mettre dans de beaux draps. Entre prostitution et insultes, et tentatives de frapper les ressortissants de la loi, elle se mettait en danger, oubliant que si elle finissait arrêtée, en garde à vue, ou pire, son bourreau n’hésiterait pas à la punir, de la pire façon qui soit.
Mais elle avait besoin de le voir. Elle. Avait. Besoin. De. Le. Voir.

electric bird.




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let me pass - einaslan#1
Ven 31 Mai - 15:59

Let me pass.

Tu vas finir par t’attirer des emmerdes, Einar.
Comme s’il n’était pas déjà dedans jusqu’au cou.
Ses supérieurs le lui avaient bien fait comprendre en le réintégrant, et en lui précisant que jusqu’à nouvel ordre, s’éloigner de son bureau à part pour rejoindre les salles de pause ou les toilettes n’était clairement pas dans son intérêt. Qu’au moindre pas en dehors de la case qu’ils avaient clairement établi pour lui allait lui coûter bien plus cher qu’une suspension de sept mois, et qu’il n’avait pas un mot à dire là-dessus. Depuis, il s’efforçait de respecter les limites et les frontières que l’on avait dressé pour lui –non sans raison, même s’il lui était douloureux de le reconnaître, il comprenait leur démarche et leur prudence.
Retrouver le chemin du commissariat, ses collègues, Armenio et Damen qui à présent travaillaient ensemble l’abandonnait à un sentiment bien plus trouble –et étrangement amer- qu’il ne l’avait pensé. Après avoir tant espéré retrouver ces murs et ses pairs, les enquêtes (voire le terrain, prochainement, peut-être …) et la sensation d’être enfin utile, il se sentait comme en inadéquation avec cet univers qui pourtant était le sien, au sein duquel il s’était toujours senti accepté, énième rouage pas différent d’un autre, au cœur d’un engrenage gigantesque. Cette sensation le poursuivait constamment, de plus en plus insidieuse et latente sous sa peau alors que les jours s’égrainaient avec une lenteur terrible. Elle le traquait perpétuellement, même lorsqu’il regagnait sa maison après une longue journée, et il ne parvenait à l’anéantir que lorsqu’il s’oubliait lui-même, ce qui arrivait bien moins souvent depuis qu’il avait repris ses fonctions.
Il persistait à croire que c’était les quelques regards un peu défiants qu’il avait surpris au détour d’un couloir ou bien l’absence éprouvante de confiance dans les yeux de sa supérieure directe. Il continuait d’espérer que ce soit la perspective de rester prisonnier de ce bureau alors qu’il avait toujours préféré le terrain.
Mais les doutes commençaient à gangréner ses convictions et dans leur sillage se profilaient des ombres dont il craignait bien trop l’étreinte sur son âme.

Au volant de sa voiture, il savait qu’il ne bafouait, techniquement, aucune ligne soigneusement tracée pour le garder dans ce que sa supérieure aurait appelé « le droit chemin ». Laisser trainer son attention du côté de quelques collègues sur lesquels venait brutalement de tomber une affaire ne constituait pas un crime que l’on aurait pu lui reprocher, et il n’avait aucune intention de s’impliquer dans l’enquête en cours, sauf s’ils faisaient appel à lui. Mais en entendant le nom du blessé et du potentiel agresseur, connu de leur unité pour des soupçons de proxénétisme  sans qu’ils n’aient jamais réussi à le coincer, Einar ne s’était pas laissé le temps d’une réflexion plus approfondie. Des conséquences à ses actes, il y en aurait, il n’y réchapperait pas et il le savait. Il se protégerait au mieux, mais sa priorité restait ailleurs.
Le jour où il privilégierait la sauvegarde de sa carrière –de ce qui s’approchait un peu trop de sa raison de vivre, parfois- devant le bien-être d’une autre personne n’allait pas venir aujourd’hui.
Et ne viendrait certainement jamais –ou bien il se devra de rendre ce badge, car il n’en serait alors plus digne.
Le capharnaüm des urgences l’accueille aussitôt a-t-il franchi leurs portes. Il s’efforce de patienter avant de pouvoir obtenir les informations qu’il désire auprès d’une secrétaire qui le redirige dans un autre service. Peu à peu, le calme se fait autour de lui alors qu’il s’enfonce dans la structure de l’hôpital. Son angoisse se tempère, prise au piège de la détermination qui lui cisaille les veines, et lorsqu’il entraperçoit les silhouettes portant l’uniforme au détour d’un corridor, son cœur fait une embardée, se gorge d’un mélange d’anticipation et d’impatience. Les chances qu’Aslan se trouve là demeurent maigres, mais après s’être rendu dans les quelques endroits où il l’a déjà croisée plusieurs fois, sans succès, l’hôpital constitue sa dernière option avant qu’il ne reprenne le volant et se mette à arpenter les rues à sa recherche.
Mais les cris qui fendent l’air et alertent médecins et infirmiers autour d’eux ne peuvent être qu’elle.
Féroce, elle se débat entre les bras des deux hommes de loi qui se doivent de la contenir, car ils ne peuvent laisser personne pénétrer la chambre qui retient l’homme qu’elle est venue trouver. Si Einar demeure familier avec ces procédures tout en reconnaissant comme la situation peut paraître injuste, il sait aussi de telles mesures nécessaires pour protéger les victimes –surtout que la jeune femme n’est pas officiellement de la famille, même si elle est certainement ce qui s’en approche le plus. La loi ne reconnait pas les liens qui se tissent dans l’amitié et la dureté de la rue, aussi forts soient-ils.
Et avant que cela ne dégénère pour elle, Einar intervient.
Arrivant dans son dos, il la ceinture en essayant de ne pas lui faire de mal afin de l’éloigner des deux policiers. Au travers des bras et des jambes qui tentent de le gêner alors qu’elle se débat, il resserre un peu son étreinte, indifférent à l’état de ses vêtements, le seul objectif animant son corps et son esprit demeurant celui de la calmer pour ne pas qu’elle attire l’attention et puisse rester.
« Elle est avec moi, lance-t-il à l’adresse de ses collègues qui semblent vouloir lui apporter à son tour de l’aide. Hey, hey, Aslan, calme-toi, c’est moi, Einar. » tente-t-il de l’apaiser.
Bien sûr que cela n’a aucune effet sur elle ; en quoi serait-il différent de ceux qui gardent la porte de la chambre de son ami ?
En rien.
Il la relâche pour mieux l’éloigner de ses collègues, jetant un rapide regard autour d’eux pour faire comprendre aux quelques têtes tournées en leur direction qu’il n’y a rien à craindre.
« Ça ne sert à rien de hurler ou de les insulter, ils ne peuvent pas te laisser entrer,  et ils ne le feront pas, lui oppose-t-il avec calme et sévérité alors qu’il s’érige en barrière humaine entre elle et sa destination. Tu veux te faire virer de là avant même de savoir comment il va ? »
Ses prunelles acérées se plantent dans celles de la jeune femme, alors qu’il tente lui faire comprendre qu’elle s’y prend définitivement de la mauvaise manière pour gagner le chevet du blessé, mais bien mieux pour s’assurer de finir au poste.
« Tu veux te faire embarquer plutôt qu’aller le voir quand tu en auras le droit ? continue-t-il, plus durement. Ça ne va pas l’aider et ça ne t’aidera certainement pas non plus. »
C’est bas d’appuyer ainsi sur une plaie qu’il devine sensible, touché par la détresse mêlée de colère qui incendie les iris d’Aslan, tord ses traits encore effleurés par les dernières traces de l’adolescence. Mais il est avant tout là pour elle, même si elle n’a certainement pas besoin de lui.
Et il ne craint ni sa violence, ni sa douleur, et encore moins sa rage, alors qu’il tente juste de la protéger d’elle-même.  



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let me pass - einaslan#1
Ven 12 Juil - 8:39
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Colère, douce colère qui la prenait de toutes parts, qui la laissaient dans un état second, même état qu’elle revêtait lorsqu’elle se trouvait en compagnie de ces saloperies de policiers, pas capable de faire autre chose que d’emmerder les gens comme elle, ceux qui luttaient pour survivre, ceux qui n’avaient pas le fric, ou la classe. Les poulets, qui laissaient le malheur arriver, les poulets qui ne savaient ni protéger, ni servir, mais juste saccager. Elle les détestait, elle les haïssait, et elle gueulait. Elle tentait d’en frapper un, qui ne voulait pas la laisser entrer. Elle tentait d’en mordre un qui essayait de l’attraper. Elle se donnait en spectacle, sans s’en apercevoir. Elle se donnait en spectacle, sa devenant plus dangereuse, devenant plus nocive, lionne enragée qui voulait voir son ami. Mais bordel de putain de merde ! sales cons ! c’est mon ami ! il a besoin de moi, et pas de vos pattes dégoûtantes ! bande de connards, je vous interdis de me toucher ! JE VOUS INTERDIS DE ME TOUCHER !! qu’elle criait, tandis qu’ils resserraient l’étau autour d’elle. Elle n’était pas dans son droit, loin de là. Elle n’était qu’une plaie, pour eux. Sales cloportes qui osaient parler de loi, qui osaient parler d’honneur, et qui la laissaient en dehors, alors que Keith avait besoin d’elle, qu’il était la seule personne se rapprochant d’une famille, et qu’elle était la seule à le comprendre. Mais non. L’injustice n’avait de cesse de se faufiler dans les ténèbres d’une administration qui oubliaient les sans abris, et les pauvres. Elle était persuadée, haine dans le regard, que si elle habitait dans les beaux quartiers, elle aurait eu le droit de le voir. Elle était convaincue que ces putains clébards au service de la mairie n’obéissaient qu’à la seule règle de l’argent. Elle était convaincue qu’ils étaient tous plus pourris, les uns que les autres. Ceux là qui étaient incapable de la sauver, qui ne semblaient pas vouloir mettre la main à la patte. Ils l’empêchaient de rejoindre quelqu’un qu’elle aimait, c’était pire que tout. Elle n’était pas abordée par des poulets voulant la ramener au poste pour ses actions, mais bien bloquée par des remparts qui refusaient d’aider une victime. Une victime que seule elle connaissait, une victime qui ne leur parlerait pas, qui aurait besoin d’elle.
Et alors qu’elle s’évertuait dans une stratégie à sens unique, mauvaise et s’écroulant de plus en plus, qu’elle gueulait, qu’elle beuglait, laissait les tympans souffrir, elle sentit des bras autour d’elle, de derrière. Et là, ce fut une frayeur. Elle jeta sa tête en arrière, pour frapper l’assaillant, elle cria Lâche moi, ordure ! Putain mais lâche moi, va te faire foutre ! elle se débattait, elle tirait sur les mains, elle plantait ses ongles dans les poignets, elle donnait des coups de pieds. Une furie, vraie lionne en colère, féline qui devenait de plus en plus un problème, tandis que l’inconnu l’emmenait ailleurs, l’interpellait en lui disant qui il était. Einar. Comme si elle en avait quelque chose à foutre. Einar, il était peut-être différent, et le réapprovisionnait en clopes, mais il n’était qu’un flic. Qu’un autre flic. Elle criait, elle se débattait encore. Elle sentait les bras devenir plus fermes, elle sentait l’étreinte devenir plus forte. Et elle finit par se faire mettre à l’écart. Incapable de gagner ce duel de force. Incapable de gagner face au seul des policiers qui devait la connaître.
Ces sales fils de putes ! Je veux juste… elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’Einar l’interrompait, lui laissait comprendre qu’elle ne pourrait pas changer le cours des choses ainsi. Elle l’avait mal, sa gorge nouée, une envie de vomir qui la prenait. Elle savait. Il savait aussi. Que cela n’allait pas l’arrêter. Alors il laissa sa voix la faire tressaillir.
Elle détestait cela.
Il avait raison, et elle haïssait encore plus cette situation.
Elle voulait le voir.
Elle voulait être là pour lui, pour Keith.
Elle était venue juste pour lui. Elle aurait pu tout risquer, pour lui. Parce qu’il était celui qui la protégeait, parce qu’il était plus qu’un ami. Il était un frère, une famille qu’elle avait trouvée dans la rue, et qui comptait bien plus que la vraie, et qui l’aimait bien plus que l’originale.
Il était son tout. Elle lui disait tout. Il écoutait toujours. Ils s’entendaient toujours. Vraie complicité, au travers des duretés de la vie, de la rue. Véritable loyauté, envers lui, envers elle. Jamais personne ne pourrait comprendre, sans l’avoir vécu. Mais il était là quand elle avait mal, elle était là quand il déprimait. Ils se tenaient chauds, dans les refuges. Et elle ne pouvait aller dans l’un d’eux que s’il était là. Parce que c’était une fille, parce que c’était une femme, parce que c’était une pute, elle était une cible. Quand elle se trouvait sans protection, on la voulait. C’était lui, c’était Keith, qui la gardait en sécurité.
Et c’était elle qui l’avait envoyée au-delà de tels ennuis. Elle s’en voulait terriblement.
D’accord…
C’était rare que la lionne s’apaise aussi facilement. Il était même assez compliqué de parler d’apaisement, dans ce cas là. Plutôt de reddition. Faut vraiment que je le vois… que je m’excuse…
Einar devait bien être le seul flic pouvant la voir ainsi. La connaître ainsi. C’est ma faute… il a voulu faire ce que vous ne faîtes pas. lueur tenace, et reproches dans l’air. Si vous vous occupiez un peu plus de la rue, il n’aurait pas été se faire tabasser comme ça… juste pour moi… pour m’aider…
Elle n’était pas avare en critiques. Toujours de la faute des autres.
Surtout quand c’étaient des flics.
Mais putain, ce qu’elle se sentait mal. Elle avait poussé, involontairement, son ami vers ce dénouement. Ça lui faisait mal au cœur.
Trop mal.
C’est quand que je peux le voir, alors ?
Parce qu’elle en avait besoin, aussi.
De le voir.

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