| swannies (maeve)  Dim 1 Sep - 22:52 Moiz s’était perdu dans son amour des arts ; il avait craqué sur internet, acheté un pass pour trente spectacles au hasard. Cent cinquante dollars, certes ; la folie était douloureuse et chère sur l’instant, mais en soi, c’était une vraie affaire. Dix minutes plus tard, il avait reçu un mail, indiquant les deux prochains spectacles ; l’un avait lieu dans à peine cinq heures. De la danse ; c’était chouette, un domaine qu’il ne connaissait pas forcément mais qu’il se ferait un plaisir de découvrir. Un costume trois pièces beige blanc et or plus tard (le choix était original mais c’était de créateur) et il était dans l’un des immenses théâtres du centre de Los Angeles.
Le pass avait cela de bien que le jeune homme était très bien placé ; depuis son deuxième rang, entouré de couples langoureusement enlacés, il se complaisait dans son observation muette et solitaire des corps qui venaient se mouvoir sur de jolies mélodies, offrant au public leurs arabesques fantastiques ; des tenues à la fois épurées mais si colorées qu’elles le faisaient tourbillonner au rythme de leurs pointes ; même le décor était joli, simple, mais diablement joli. Quand ce fut l’ultime fermeture de rideau, Moiz fut le premier à se lever, applaudissant à tout rompre chacun des artistes ayant oeuvré pour l’existence de ce spectacle ; surtout cette jeune fille qui avait, souriante, illuminé chaque note des musiques, chaque délicatesse que les autres faisaient robotiquement. Il était charmé ; c’est tout naturellement qu’il tenta de se frayer un chemin dans les coulisses, jouant de ses relations et de sa une de Vogue la semaine passée pour arriver vers la jeune danseuse. Lui tendant une main ferme, amicale, chaleureuse, le peintre laissa exploser ses émotions. « Mademoiselle, vous étiez juste fabuleuse. Je voulais vous féliciter. » Quelques regards noirs aux alentours, jalousie et colère, serpents qu’il décapita d’un sourire délicat, de ceux qui apaisaient les tensions. « Comment pourrais-je seulement vous remercier pour cette délicieuse soirée ? » |  |
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| swannies (maeve) Lun 7 Oct - 3:07 comme à chaque représentation j'ai cette boule dans l'estomac. le stress. mais pas le mauvais stress, loin de là. non ce stress qui permet de se surpasser, de vivre la danse plus qu'on ne vit la vie elle même. avant le début du premier tableau, on se retrouve tous dans les loges, on pousse un grand cri tous ensemble pour se donner du courage, pour retirer tout le mauvais et ne garder que le bon. il y en a du monde, de tous les styles de danse différents qui vont s'enchaîner. ce soir je danse 5 fois, c'est pas rien. mais bon entre les représentations avec mon groupe, mes élèves qui veulent que je danse avec eux et mon solo, forcément je suis beaucoup sur le parquet. mais ça ne me dérange pas. j'aime la scène, c'est là où je me sens le mieux. je ne joue pas forcément un rôle lorsque j'y suis même si parfois je dois jouer des émotions en les forçant. je suis juste moi. et ça a l'air de plaire mal enfin c'est ce que j'ai compris avec le temps. alors ce soir, oui je suis stressée mais surtout très impatiente de commencer à danser...
et c'est fini. en un instant, le temps d'un simple claquement de doigts. je suis euphorique, presque hystérique. je suis heureuse, sous le coup d'un maelstrom d'hormones qui s'agitent en moi. mais j'ai le sourire aux lèvres. comme tous les danseurs dans les loges. on rigole, on boit de l'eau, on se rhabille, on se couvre. certains se démaquillent déjà, d'autres dansent encore ou revoient les moments où ils ont pu se tromper. et parmi tous ces gens il y a lui. il dénote totalement avec l'ensemble et en plus il s'approche de moi. la main tendue que je regarde avant d'y glisser la mienne. " mademoiselle, vous étiez juste fabuleuse. je voulais vous féliciter. " je bute sur les mots le temps de les intégrer, de les assimiler. " comment pourrais-je seulement vous remercier pour cette délicieuse soirée ? " et j'éclate de rire avant de relâcher ses doigts. " wow euh... j'en sais rien ? enfin merci déjà c'est vraiment gentil d'avoir fait le déplacement jusqu'ici pour me dire ça. " d'ailleurs pour qu'on le laisse entrer c'est qu'il ne doit pas être inconnu à cet univers. ce serait étrange. mais je verrai ça plus tard. " je vais me changer et puis vous pourriez m'offrir un verre ? " ça ne me ressemble pas forcément d'être aussi directe mais on va mettre ça sur le dos de l'excitation et de tout le reste. j'ai surtout faim en fait. je pourrai peut être le persuader de prendre un verre dans un restaurant pour pouvoir manger aussi par la suite. j'espère pas juste dans un truc trop guindé vu la tenue qu'il parce moi c'est short en jean, tee shirt noir à l'effigie d'un groupe de rock quelconque et veste en jean foncée. mes baskets aux pieds je le rejoins finalement, me demandant à tout hasard pendant quelques secondes s'il serait encore là. " et vous êtes toujours là. bon on peut y aller alors, je vous suis. " je ne sais absolument pas dans quoi je m'embarque. | | |
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