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each body has its art. (elizabeth #2)

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each body has its art. (elizabeth #2)
Lun 25 Fév - 3:01
il faut que je m'ouvre à de nouvelles perspectives. voilà ce que ma prof m'a dit. je l'adore, vraiment. mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire. peindre des modèles vivants c'est déjà fait. la sculpture c'est déjà fait. j'ai déjà exploré différentes techniques de peinture. même le digital. alors là, je sèche. c'est un soir en zappant sur netflix que je suis tombée sur une émission de bodypainting. et là, j'ai su. le seul soucis c'est qu'il me faudrait un modèle. le body pour le painting quoi. j'ai préparé des affiches que j'ai collé un peu partout. l'explication de ce pourquoi j'ai besoin de quelqu'un pour le semestre à venir, mon mail et signé de mon prénom. le tout sur une image d'une toile que j'ai fait il y a peu. j'évite les tags & mon pseudo, on ne sait jamais. lorsque j'ai eu tout imprimé, j'ai placardé ça un peu partout dans la ville, dans l'université, à des endroits stratégiques.

quelques semaines plus tard, j'ai mon premier rendez vous avec une volontaire qui m'a répondu. forcément, sinon il n'y aurait pas de rendez vous. bref. j'avais demandé à avoir une photo en maillot, pour avoir une idée du corps, pour prévoir un peu. rien d'étrange même si la personne n'a pas voulu me montrer son visage. je peux comprendre mais bon ce sera la surprise. de toute faudra que je peigne cette partie de son corps également. c'est de l'intégral que je dois rendre. juste que je dois faire plusieurs expérimentations, les montrer à ma prof, faire valider mon travail et peaufiner ma technique. elle a été très emballée quand je lui ai parlé de mon projet et je l'estime suffisamment pour ne pas avoir envie de la décevoir. j'ai pu avoir la salle pour l'après midi, un endroit neutre pour ne pas effrayer mon model. j'ai placé la peinture sur une table, pour tester plusieurs techniques. mais avant tout je discuterai avec elle. je veux tenter de faire quelque chose qui lui plairait aussi. donnant donnant. on frappe à la porte et je vais ouvrir, angoissée et pourtant guillerette à l'idée de commencer cette aventure avec... " lizzie ? "

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each body has its art. (elizabeth #2)
Lun 25 Fév - 13:54
Dès que ses yeux s’étaient posés sur l’affiche, Elizabeth avait pris sa décision. Elle avait reconnu le nom de la jeune femme qu’elle avait croisée de nuit, à l’angle de deux rues. Shiloh. Celle qui l’avait émerveillée par son art, créait des peintures murales qui restaient collées aux rétines de la texane. L’envie de la revoir avait motivé l’envoi d’un message, même si la Garfield n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait réellement. Servir de modèle ? Elle ? C’était absurde. Et pourtant, elle avait envoyé une photo d’elle en maillot de bain, tout en prenant bien soin de ne pas faire figurer son visage sur le cliché. Simple précaution de rigueur ou peur que la jeune artiste la reconnaisse ? Elizabeth n’aurait su le dire elle-même. Pourtant, elle avait l’impression d’avoir franchi un pas énorme en envoyant une photo de son corps partiellement dénudé. Elle se rassurait en se disant que les artistes ne voyaient pas le corps en lui-même mais sa forme, son côté artistique. Cela la déstabilisait tellement qu’elle chassa totalement ce fait de son esprit, oubliant presque totalement qu’elle avait soumis sa candidature. Ainsi, lorsqu’elle reçut la réponse de Shiloh, Elizabeth ressentit un grand étonnement mêlé à un immense soulagement, au moment de prendre connaissance de la réponse positive. Il restait pourtant un grand mystère qui planait sur toute cette histoire : la texane n’avait aucune idée de comment allait réagir la jeune artiste au moment de la découvrir sur le pas de sa porte. Elizabeth avait fait un effort au moment de s’apprêter, passant plus de temps qu’elle ne l’avait jamais fait devant son placard, passant en revue ses différentes tenues afin d’en sélectionner une. Jolie, pratique à enlever – pour des raisons artistiques, évidemment. Alors qu’elle trouvait enfin une robe blanche, sobre, avec un peu de dentelle, qui s’enlevait avec une simple fermeture dorsale, Elizabeth venait se presser devant son miroir, observant son reflet avec un regard satisfait. C’était la tenue idéale. Elle prit une profonde inspiration avant de quitter son appartement pour rejoindre le lieu du rendez-vous. Alors qu’elle parcourait le chemin, son esprit eut quelques difficultés à se mettre à vagabonder. Elle faisait attention à chaque nom de rue, laissait son regard accrocher chaque feu tricolore bien plus longtemps qu’à l’accoutumée. Comme si chaque geste se voyait calculé, pesé pour ne pas faire de bêtise. Elle avait l’impression de braver tout un tas d’interdits. Shiloh allait poser ses mains sur son corps, apposer son art sur sa peau. Pour une période temporaire, mais tout de même. Jamais Elizabeth n’avait laissé quelqu’un lui toucher la peau du ventre, du dos ou des cuisses – avec son fiancé, ils s’étaient promis d’attendre le mariage pour faire quoi que ce soit, comme de bons petits chrétiens suivant à la lettre les attentes de leur religion ; et au final, cela les arrangeait tous les deux, car aucun d’eux n’avait envie de partager le même lit conjugal. Une nouvelle fois, elle avait l’impression de braver tous les interdits. Pourtant, elle était loin de faire une action folle. Disons simplement que la fuite d’Ophélie à son mariage l’avait inspirée, même si elle ne prétendait en aucun cas arriver à la cheville de son ex-future-belle-sœur. Elle prit une profonde inspiration avant de finalement abattre son poing sur le battant de bois qui marquait le lieu du rendez-vous avec Shiloh. Elle se reculait, patientait en écoutant les bruits qui survenaient de derrière la porte. Finalement, la porte pivotait sur ses gonds pour laisser apparaître le visage de l’artiste de rue. « Lizzie ? » La surprise se percevait nettement dans sa voix. Elizabeth esquissait un sourire, levant son bras pour adresser un signe de main timide à Shiloh. « Eh oui, surprise ? » Plus une question qu’une affirmation. Dans le fond, elle avait peur que son audace soit récompensée par quelques mots adressés d’une voix furibonde et un claquage de porte juste devant son nez. Alors que l’artiste de rue semblait toujours aussi surprise et incapable de parler, Elizabeth en profitait pour faire entendre sa voix à nouveau, apporter quelques explications sur cette surprise. « Je me suis dit que si je postulais, ça pouvait être une bonne façon de te regarder travailler encore une fois. » Nouveau sourire. Il n’y avait rien d’autre que la curiosité de la spectatrice pour une grande artiste. Enfin, elle le croyait.
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Sam 23 Mar - 1:27
quand je me suis lancée dans cette aventure, je pense que je ne mesurais pas l'étendue du travail à accomplir. c'est difficile de se lancer dans un nouveau domaine tout en restant dans quelque chose que j'aime. surtout que là je ne serai pas seule. j'ai l'habitude de peindre seule. ou avec hartley parfois. mais dans l'idée, personne n'est là pour voir ce que je vais faire. parce que parfois je me perds et me laisse guider par la peinture. cette fois ci ce sera différent. on va m'observer. elle va m'observer. lizzie. je ne comprends pas ce qu'elle fait là. mais ce n'est définitivement pas une coïncidence. ça ne peut pas en être une. " eh oui, surprise ? " je souris. un peu. parce que oui en effet je suis surprise. mais c'est une bonne surprise. j'espère juste qu'elle est là parce que c'est elle mon modèle. même si simplement la voir me fait plaisir, ce serait un petit plus. elle a déjà vu mes oeuvres donc elle sait à quoi à s'attendre. puis vu que ce qu'elle a vu lui a plu, je me dis que bah elle aimera très certainement ce que je ferai. et j'espère que dans le cas contraire elle osera me le dire. enfin... si c'est pour ça qu'elle est là bien sur. je ne sais pas combien de temps je suis restée là à buguer mais c'est sa voix qui me fait sortir de mes rêveries. " je me suis dit que si je postulais, ça pouvait être une bonne façon de te regarder travailler encore une fois. " doucement je hoche la tête. pour le coup je souris sincèrement, rassurée de la raison de sa présence. et très contente de ça surtout. " c'est une bonne raison. " je me décale pour la laisser entrer. rester là comme ça sur le pas de la porte c'est un peu étrange. même s'il n'y a plus grand monde à la fac à cette heure de la journée. " comment tu vas ? " c'est un bon début. même si je ne sais pas trop comment y faire. après tout mes toiles ne parlent pas habituellement. " tu veux boire un truc ? " y'a du thé et du café je crois mais c'est tout. c'est pas une cafétéria non plus. " puis si t'as des question n'hésite pas. " quand je suis un peu stressée comme maintenant, j'ai tendance à beaucoup parler. sans laisser l'opportunité à la personne en face d'en placer une.
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each body has its art. (elizabeth #2)
Lun 27 Mai - 12:04
Le cœur qui tambourine à toute vitesse dans la poitrine. La peur d’être renvoyée chez elle, jetée comme une malpropre pour cet acte étrange. Shiloh aurait raison de refuser qu’Elizabeth soit son modèle. Seulement, la Garfield n’était pas prête à l’entendre. Elle ne se détendait que lorsqu’un sourire venait prendre place sur le visage de son amie. Rassurant. Grisant. Ainsi, elle allait vraiment pouvoir devenir le support d’une œuvre d’art. L’adrénaline commençait à s’insuffler dans ses veines à cette idée, venait retirer la part d’angoisse qu’il lui restait alors qu’un sourire fendait ses lèvres. « C'est une bonne raison. » Shiloh s’effaçait, se décalait afin de lui laisser l’accès à l’intérieur. Elizabeth ne se faisait pas prier, pénétrant par l’ouverture ainsi crée. Le battant se refermer derrière elles. Le regard de l’étudiante se baladait rapidement à l’intérieur avant de finalement se poser sur l’artiste. Ainsi, c’était chez elle. « Comment tu vas ? » Elizabeth sentait bien que Shiloh cherchait à la mettre à l’aise. Et elle ne comptait pas l’embarrasser. Au contraire, il leur fallait être à l’aise toutes les deux, si elles ne voulaient pas passer un moment gênant. « Super et toi ? Je suis heureuse de te revoir. Vraiment. » Ajout lui permettant de se détacher de la banale politesse qu’on lui avait appris à lancer chaque fois qu’elle se présentait à une rencontre formelle. Cette fois-là, elle pensait les mots qu’elle énonçait. « Tu veux boire un truc ? » lui demandait finalement Shiloh. « Puis si t'as des question n'hésite pas. » Elizabeth hochait la tête, prenant le temps de réfléchir un court instant avant de répondre : « De l’eau, ce serait très bien. Si je prends quoi que ce soit d’autre, je risque d’être un très mauvais support. Du genre à s’absenter toutes les deux minutes pour aller se repoudrer le nez. » Pour aller aux toilettes, en fait, afin de soulager sa vessie. Mais Elizabeth n’était pas prête à énoncer les choses aussi clairement. Pas devant Shiloh. Son éducation n’était pas totalement prête à rester de côté. « Tu as déjà une idée de ce que tu vas faire, d’ailleurs ? Une partie du corps à privilégier ? » Elizabeth ne savait même pas si elle était pudique ou non. La bienséance lui avait toujours permis d’éviter de se retrouver dans ce genre de situation. Mais l’idée de devenir le modèle de Shiloh effaçait tout le reste. La jeune femme se sentait pousser des ailes.
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Mar 28 Mai - 3:14
je tente de la mettre à l'aise mais je dois bien reconnaître que c'est tout nouveau pour moi aussi. mais au moins je connais ma toile et ça c'est plutôt un avantage. je ne sais pas grand chose d'elle mais je pense pouvoir lui faire confiance et j'espère que ce sera réciproque. " super et toi ? je suis heureuse de te revoir. vraiment. " elle est vraiment adorable. " impec comme toujours. " j'ai décidé de prendre la vie de manière positive alors tout ira bien c'est comme ça. je continue mon devoir d'hôte de maison même si je ne suis pas chez moi. enfin pas réellement. " de l’eau, ce serait très bien. si je prends quoi que ce soit d’autre, je risque d’être un très mauvais support. du genre à s’absenter toutes les deux minutes pour aller se repoudrer le nez. " je hausse un sourcil et l'observe en me dirigeant vers les verres. se repoudrer le nez... elle dit ça d'une manière très étrange en fait. j'ai l'impression de me retrouver face à une nana un peu bcbg. encore une fois, je ne la connais pas, si ça se trouve c'est ce qu'elle est. donc pas du tout le genre de nana que j'ai l'habitude de côtoyer mais les découvertes ont du bon. " tu as déjà une idée de ce que tu vas faire, d’ailleurs ? une partie du corps à privilégier ?  " je reviens vers elle et lui tends son verre d'eau. j'en ai pris un pour moi aussi mais je n'ai pas soif pour le moment. c'est juste pour l'avoir au cas où. " alors le projet final c'est surtout le corps. mais j'avoue que je n'ai pas encore d'idée, j'attendais de rencontrer mon modèle pour en discuter. j'aimerai bien que ça te plaise aussi en fait. je me dis que ça sera plus sympa pour nous deux. " s'inspirer de la personnalité du modèle je suis certaine que ça peut être un plus. ça montrera que je ne peins pas que pour moi. enfin c'est comme ça que je vois les choses. " tu t'attendais à quoi du coup en venant ici ? enfin t'avais une idée de ce que tu voulais ou imaginé quelque chose ? " peut être que la discussion amènera un projet. j'en sais rien. " ah oui j'aurai du commencer par ça mais t'as des allergies ? les peintures sont hypoallergéniques mais sait on jamais. je ne voudrai pas risquer de te rendre malade. " je préfère m'en assurer avant de commencer quoique ce soit.
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Mer 26 Juin - 1:10
C’était étrange de se trouver là face à Shiloh, de savoir que l’artiste n’allait pas tarder à poser ses mains sur son corps en grande partie dénudé afin d’y apposer son art. C’était excitant, sans aucun doute parce que cela avait un puissant goût d’interdit. Mais Elizabeth était adulte, prête à prendre son existence en main et à oublier son existence texane – du moins, en grande partie, puisqu’elle savait que malgré tout elle ne pourrait jamais changer complètement son essence. Shiloh lui apportait le verre d’eau qu’elle lui avait demandé et Lizzie ne tardait pas à la remercier, un sourire réel accroché à ses lippes. Celui-ci ne s’effaçait même pas totalement alors qu’elle portait le verre à ses lèvres, en buvait une première gorgée. « Alors le projet final c'est surtout le corps. Mais j'avoue que je n'ai pas encore d'idée, j'attendais de rencontrer mon modèle pour en discuter. J'aimerai bien que ça te plaise aussi en fait. Je me dis que ça sera plus sympa pour nous deux. » Elizabeth hochait la tête. Elle trouvait ça admirable que Shiloh cherche à mêler son art à l’existence de son modèle, entremêlant ainsi deux êtres totalement différents. En effet, Lizzie avait souvent entendu que chaque artiste mettait une part de lui-même dans son œuvre, alors c’était un peu ainsi qu’elle envisageait les choses. « Tu t'attendais à quoi du coup en venant ici ? Enfin t'avais une idée de ce que tu voulais ou imaginé quelque chose ? » demandait Shiloh et la texane pouvait presque voir les rouages s’activer dans l’esprit de l’artiste. Elle débutait sous ses yeux son travail de réflexion et cela était particulièrement excitant. « Te revoir. » admettait Lizzie alors qu’elle s’empourprait légèrement. « Sinon, à rien de particulier. J’aime beaucoup toutes les peintures que tu m’as montrées la dernière fois. Ton style me plait bien dans son ensemble. » Elle adressait un sourire à Shiloh, comme pour appuyer ses propos. C’était toujours étrange de sentir l’admiration qui l’envahissait chaque fois qu’elle posait son regard sur cette jeune femme qu’elle ne connaissait pourtant qu’à peine. « Ah oui j'aurai du commencer par ça mais t'as des allergies ? Les peintures sont hypoallergéniques mais sait on jamais. Je ne voudrai pas risquer de te rendre malade. » Lizzie prenait quelques instants pour réfléchir avant de finalement avouer : « Pas à ma connaissance. Mais j’achète du maquillage tout à fait banal alors ça devrait aller j’imagine. » Elle s’éloignait de quelques pas afin d’aller déposer son verre sur une table, s’en délestant pour se donner l’illusion de pouvoir aborder plus facilement ce que Shiloh lui avait demandé. « Du coup, tu voulais en savoir plus sur moi pour t’inspirer c’est ça ? » Elle laissait échapper un léger rire. L’exercice lui paraissait quelque peu ardu. « Je vais faire de mon mieux mais on m’a toujours appris à ne pas trop parler de moi, alors c’est difficile. Je suis née au Texas dans une famille très catholique. Le prêtre était un proche de la famille et venait partager notre table tous les dimanches, après la messe du matin. » Ce n’était pas forcément le portrait le plus reluisant, à priori. Shiloh paraissait si libre, aux antipodes de ce qu’on avait enseigné à Elizabeth. Aussi la blonde s’imaginait que l’artiste ne devait pas tellement être en accord avec la religion. « Il a convaincu mes parents qu’il fallait me trouver un bon parti et m’élever selon les préceptes de l’Eglise. Cette éducation a bercé une grande partie de ma vie, mais depuis que je suis arrivée à Los Angeles pour débuter des études de commerce, je commence à envisager le monde sous un nouveau jour et me détacher de tout cet enseignement un peu… Dépassé. » La preuve étant qu’elle se trouvait chez Shiloh, prête à laisser une femme toucher son corps. Prête à s’abandonner à une artiste de rue que ses parents auraient volontiers qualifiée de vandale. C’était irréel mais tout à fait plaisant, Elizabeth ne pouvait le nier. C’était sans doute ce qui la poussait à se dévoiler aussi facilement. Son histoire était pourtant lacunaire et elle le savait : elle omettait d’aborder le sujet de ses fiançailles.
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Mer 28 Aoû - 23:20
avant tout chose je cherche à savoir si elle a des attentes particulières. parce que forcément c’est elle qui est venue à moi. peut être qu’elle pourrait retirer aussi quelque chose de cette expérience, je ne sais pas. elle semble aimer l’art de ce que j’en ai vu. ça pourrait être une idée. ” te revoir. “ je suis du genre cash quand même mais qu’elle soit aussi honnête et surtout directe ça me laisse quelque peu sur le cul. j’écarquille un peu la bouche avant de l’étirer dans un sourire franc. ” sinon, à rien de particulier. j’aime beaucoup toutes les peintures que tu m’as montrées la dernière fois. ton style me plait bien dans son ensemble. “ je continue de sourire et hoche la tête doucement. ” je prends note alors. “ rester dans mon style. de toute façon je ne comptais pas partir dans des extravagances folles. mais j’ai une base comme ça. les couleurs visiblement elle aime ça. et si c’est un peu politique ça ne la dérangera pas. au moins elle ne veut pas que je lui dessine un papillon ou un coeur. ce genre de choses un peu basique sur lesquelles on ne peut pas forcément s’amuser. j’en profite également pour lui demander s’il y a des substances auxquelles elle est allergique. on ne sait jamais parfois il y a des allergies assez dingues et spécifiques. ” pas à ma connaissance. mais j’achète du maquillage tout à fait banal alors ça devrait aller j’imagine. “ bon c’est parfait pour moi tout ça. ” super ! on fera quand même un test avant le premier dessin pour être certaines si t’es d’accord. “ ça aurait été n’importe qui j’aurai simplement pensé que je ne voulais pas qu’on me colle un procès au cul. mais là c’est plus que j’apprécie la jolie blonde et que je n’ai pas du tout envie qu’elle soit mal. je finis à mon tour mon verre et le dépose avant de l’observer. ” du coup, tu voulais en savoir plus sur moi pour t’inspirer c’est ça ? “ elle y va franco sans perdre de temps. un peu à l’arrache j’attrape une feuille et un stylo, prête à noter ce qu’elle pourra me dire et qui pourra m’aider à la cerner. pour le dessin et… le reste. parce qu’on ne va pas se mentir j’ai quand même envie d’apprendre à la connaître. ” c’est bien ça ! “ donc je suis prête. chaque petite chose sera apposée noir sur blanc. ” je vais faire de mon mieux mais on m’a toujours appris à ne pas trop parler de moi, alors c’est difficile. je suis née au Texas dans une famille très catholique. le prêtre était un proche de la famille et venait partager notre table tous les dimanches, après la messe du matin. “ je récupère les informations importantes. donc texas, famille catholique et très portée religion avec ce prêtre proche de la famille. je laisse échapper une légère grimace. disons qu’une nana catho qui va prier, c’est pas trop mon terrain de chasse habituellement. je dissimule ce léger malaise par une toux discrète et attends la suite. ” il a convaincu mes parents qu’il fallait me trouver un bon parti et m’élever selon les préceptes de l’église. cette éducation a bercé une grande partie de ma vie, mais depuis que je suis arrivée à los angeles pour débuter des études de commerce, je commence à envisager le monde sous un nouveau jour et me détacher de tout cet enseignement un peu… dépassé. “ alors là pour le coup je relève le visage intéressée. elle n’est donc pas totalement irrécupérable. enfin vu qu’elle avait aimé mes peintures, c’est que son esprit n’était pas totalement fermé non plus. ” d’accord ! et euh… t’es mariée du coup ? enfin je vois pas d’alliance mais tu parlais de ce bon parti ou je sais pas quoi… “ c’est pas vraiment pour la peinture tout ça je le reconnais. ” pardon j’suis curieuse. c’est juste que t’es… jeune en fait. “ je me passe la main dans les cheveux totalement consciente que si elle veut s’éloigner des préjugés je lui en fous un autre en pleine tête. ” t’as quel âge au fait ? “ j’en profite pour noter un peu les informations reçues. notamment les études de commerce. j’avais bien vu qu’elle était loin d’être idiote mais ça confirme ce que je pensais.
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each body has its art. (elizabeth #2)
Lun 16 Sep - 0:33
Shiloh était prévenante, attentionnée. Il n’y avait rien à craindre d’elle. Après tout, elle envisageait même de faire quelques essais sur sa peau avant de lancer sur son dessin final, juste au cas-où Elizabeth se trouvait allergique à la peinture. C’était mignon et cela prouvait qu’elle était une bonne personne. Du moins, aux yeux de l’étudiante. Pourtant, la Garfield ne parvenait pas à soutenir son regard tandis qu’elle lui délivrait des informations sur sa propre vie. Toutes ces informations au sujet de sa famille, de la foi et du destin qu’on lui avait tracé, cela pouvait faire peur à n’importe qui. Alors Elizabeth fuyait son regard, parlait avec ses prunelles perdues dans le vide. Au moins, elle n’entendait aucun cri d’effroi s’élever du côté de Shiloh, ce qui était une bonne chose. Et alors que sa voix se taisait, elle fut presque surprise de constater que la jeune femme avait des questions à lui poser. Comme si elle s’intéressait à elle de façon personnelle, pas simplement pour ce projet qu’elle désirait tracer sur sa peau. « D’accord ! Et euh… T’es mariée du coup ? Enfin je vois pas d’alliance mais tu parlais de ce bon parti ou je sais pas quoi… » Elizabeth tournait le visage en direction de l’artiste de rue, laissant leurs prunelles se rencontrer tandis qu’elle s’empourprait. Elle aurait préféré éviter d’aborder le sujet, mais c’était de sa faute, elle en avait trop dit. C’était comme si elle avait passé un pacte silencieux avec Shiloh, stipulant qu’elle lui devait la vérité et s’ouvrir à elle sans aucune retenue. A vrai dire, même si elle avait honte de sa situation, la Garfield ne souhaitait rien cacher à la blonde. C’était étrange, mais elle percevait une réelle connexion entre leurs deux êtres. « Pardon j’suis curieuse. C’est juste que t’es… Jeune en fait. » Et l’artiste de rue avait l’air tellement mature et solide, qu’Elizabeth ne parvenait pas à savoir si celle-ci était plus jeune ou plus âgée qu’elle. Tout était confus dans son esprit. « T’as quel âge au fait ? » la questionnait Shiloh alors qu’elle continuait de prendre des notes sur son morceau de papier. Lizzie replaçait l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant de répondre. « Vingt-trois ans. Alors c’est légal. » Le mariage ? Le fait de pouvoir participer à une séance de bodypainting ? Autre chose ? Elizabeth s’empourprait alors qu’elle prenait conscience de l’ambivalence de ses mots. « J’ai le droit de te servir de modèle sans avoir besoin d’accord parental. » venait-elle préciser en riant légèrement. Teintes gênées qui transparaissaient au milieu des éclats. Mais il en fallait plus pour lui faire baisser les bras. « Je suis suffisamment âgée pour être mariée. Mais je ne le suis pas. Seulement fiancée. » Elle pinçait les lèvres, portait son regard sur ses mains jointes. C’était un peu idiot, en y repensant. Elle n’avait pas choisi de vivre tout ça et pourtant elle en avait honte. « Nos familles ont décidé de nous rapprocher d’un bon parti. Nous avons été contraints de nous fiancer, suivant le rôle que chacun voulait nous donner en nous poussant sur un échiquier. » Elizabeth se rappelait à quel point cela lui était apparu comme étant normal même si cela lui déplaisait. Elle s’était réjouie que cela tombe sur lui, celui qui avait été son ami. Mais les choses avaient considérablement changées depuis la fête qui avait été organisée pour célébrer leur promesse. « Cependant, nous avons décidé de rompre nos fiançailles. On ne l’a dit à personne et la cérémonie continue de se préparer. Mais l’un comme l’autre, nous savons que nous n’y mettrons jamais les pieds. » Leurs familles continuaient de débourser leur argent inutilement alors que, l’un comme l’autre, ils avaient décidé depuis un moment que cela ne pouvait coller entre eux. « C’est celle qui devait être ma belle sœur qui m’a donné le courage de m’émanciper. Elle a fui devant l’autel, plantant son futur mari et leurs familles. Elle a fuit au bras de notre wedding planeuse. » Lizzie riait en se remémorant ce passage pour le moins hilarant. Enfin, il l’avait été pour elle. Moins pour les personnes qui l’entourait. « Elle m’a aidé à penser différemment. A ne pas me cacher derrière des barreaux. Mais elle n’est pas la seule à m’être venue en aide. Tu es à l’origine de mon émancipation. » confessait Elizabeth alors qu’elle redressait finalement le visage afin de planter ses prunelles dans celle de Shiloh. Ses yeux brillaient de sincérité.
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