Pluie de pétales ... ou pas. [Lenny + Rayliane]

C'était une nouvelle journée à Los Angeles marquée par la chaleur et un soleil de plomb. En règle générale, Lenny essayait le plus possible de sortir de la villa pour ne pas croiser sa famille. Même quand elle y restait, l'endroit était tellement grand qu'elle pouvait passer des heures sans croiser personne tant il y avait de pièces pour se réfugier. Les vacances touchaient bientôt à leur fin et la française allait devoir se concocter un programme de choses à faire pendant le temps où tout le monde penserait qu'elle est à l'université, alors qu'en réalité elle n'y mettrait jamais les pieds ou presque pas, comme les années précédentes. Pour l'heure, elle avait décidé de se faire une petite baignade dans la piscine, au moins jusqu'à ce que sa tante et sa cousine décident de venir s'y baigner. Dans ce cas, elle sortirait et vaguerait à ses occupations. Lenny devait déjà participer aux repas et autres événements familiaux, il était hors de question qu'elle passe une seule seconde de son temps libre à faire semblant d'aimer tout le monde. Elle pouvait parfois avoir un comportement de gamine immature mais c'était comme ça. Elle était entière et quand elle n'aimait pas, elle n'aimait pas. Il n'y avait aucune autre alternative. Elle avait enfilé son maillot de bain noir et était sortie par la grande baie-vitrée du salon pour rejoindre la terrasse et se rendre sur l'un des transats qui se trouvaient au bord de la piscine. Elle avait beau être là depuis sept ans, elle était toujours surprise par l'immensité du lieu. Son chemin fut interrompu par... des feuilles mortes ? Putain de me... s'écria-t-elle en secouant ses cheveux pour faire tomber les feuilles et autres brindilles qui s'y étaient accrochées. T'es très sex' comme ça, je sais pas ce qui me retient de bondir illico de mon perchoir. Elle releva la tête vers l'homme qui était perché en haut de son échelle et fronça les sourcils. Elle avait parfois tendance à oublier que chez les riches, on employait des gens pour s'occuper des choses que l'on avait pas envie de faire. Lenny avait pu croiser toute sorte de personnes : femmes de ménage, majordome, serveurs et autres. Ce jeune homme par contre, elle ne l'avait encore jamais vu à la villa. Elle roula des yeux en entendant son ton provocateur et resta silencieuse un instant en essayant tant bien que mal de retirer ce qui était resté coincé dans ses cheveux. Allez ouste avec ton tas de merdouille dans les cheveux, qui que tu sois ... ! La française se mit à rire d'un rire cynique avant de relever les yeux vers le jeune homme. J'habite ici, en fait. répondit-elle simplement comme si c'était évident. En même temps, ça l'était un peu. Elle posa son pied nu sur un petit tas de feuilles mortes qui laissèrent échapper un craquement plutôt agréable à entendre. C'est plutôt toi l'intrus ici ! dit-elle spontanément avant de froncer une nouvelle fois les sourcils en se rendant compte que dit comme ça, la phrase pouvait être mal interprétée. On aurait pu croire qu'elle le prenait de haut alors que c'était loin d'être le cas. /[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ah c'est toi la troisième chaînon. Lenny roula des yeux, l'air faussement agacé alors qu'elle l'observait descendre de son échelle pour s'approcher d'elle. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle se retrouvait une nouvelle fois avec des feuilles mortes sur le visage ainsi que dans les cheveux. Elle se mit à rire, parce que oui, c'était plutôt drôle. Elle ne s'énerverait pas pour si peu même si elle trouvait ce geste très culotté de la part de l'inconnu. Un rapide mouvement de main dans les cheveux pour faire tomber les feuilles qui s'y étaient de nouveau accroché et elle se concentra sur son interlocuteur. Range tes attitudes de p'tite bourge ... Cette remarque était surprenante et la française resta bouche-bée un instant. Ces mots avaient l'effet d'un coup de poignard, c'était l'une des pires choses qu'on pouvait lui dire. Si de l'extérieur, on la considérait comme une bourgeoise, c'était le début de la fin. C'était tout ce qu'elle ne voulait pas. Elle secoua finalement la tête pour se ressaisir en se persuadant que s'il pensait ça, c'était probablement simplement parce qu'elle vivait dans cette immense villa chez les Vanderbilt qui étaient tout de même réputés pour être des gens riches. Crois-moi si j'étais une p'tite bourge comme tu dis, tu serais déjà viré pour m'avoir foutu tes feuilles dégueulasses dans la tronche. Essaye de faire ça avec elle, tu verras. rétorqua-t-elle en faisant un signe de main vers la villa pour désigner sa tante. Mmmhhh t'es méchamment bonne dans ton genre, dommage que tu sois une petite fille riche tout bien comme il faut ... Lenny soupira, il la prenait vraiment pour ce qu'elle n'était pas et ça commençait à l'agacer. Malgré tout, elle restait calme, elle ne voulait pas confirmer ses pensées. Elle était loin d'être comme ces gens, elle ne voulait en rien leur ressembler. Sérieux ? T'arrives à choper des meufs en leur parlant comme ça ? demanda-t-elle sur un ton semi-sérieux. Bon et pour info, je suis pas leur fille. Je suis pas une fille de riche, je suis même certainement plus pauvre que toi. ajouta-t-elle finalement en le regardant s'éponger. Elle n'acceptait pas de laisser quelqu'un penser ça. Jamais elle n'utiliserait l'argent de sa soi-disant famille pour se la raconter, elle n'avait pas besoin de ça. Elle s'en fichait de l'argent et même si elle n'avait pas à se justifier auprès de lui, ça lui tenait vraiment à cœur de clarifier les choses. /[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Aussi étonnant que ça puisse parait jeune biche, ouais ! Tu veux tenter ta chance ? Un rire, et elle répondit sur le même ton que lui : Qui te dit que t'as tes chances avec moi, toi ? Elle le regardait presque de haut en bas, admirant ses muscles et ses tatouages. Il n'avait rien à voir avec les hommes qu'elle fréquentait dans son travail mais il n'était pas mal dans son genre. C'était carrément son style à Lenny, même si elle ne l'avouerait pas. Parce qu'il était un peu trop insolent, trop culotté pour qu'elle puisse lui faire ce plaisir de lui adresser un compliment ou de répondre à ses vulgaires avances. Elle mettait les choses au clair directement, pour casser sa théorie selon laquelle elle était une gosse de riche, même si les circonstances pouvaient laisser penser le contraire. C'est cool, qu'est-ce que ça peut me foutre si tu joues malgré tout les petites péteuses ? C'est qu'il insistait en plus. La française ne savait pas vraiment s'il disait ça pour l'embêter ou s'il le pensait vraiment. Dans tous les cas, après tout ce qu'elle avait vécu, ce genre de remarques n'étaient pas du tout ce qu'elle avait envie d'entendre. Mais pouvait-elle lui en vouloir ? Ils ne se connaissaient pas après tout. Si tu jugeais pas les gens au bout de trois secondes tu verrais que t'as tort. répondait-elle en se poussant pour qu'il puisse ramasser les feuilles. Bon courage. Elle fit quelques petits pas à reculons avant de tourner les talons pour aller s'installer sur un transat au bord de la piscine. Lunettes de soleil sur le nez, elle profitait du soleil en jetant parfois quelques coups d'œil à l'inconnu, jusqu'à ce qu'elle se redresse pour lui parler. Eh ! T'as un truc de prévu ce soir ? demanda-t-elle assez fort pour qu'il puisse l'entendre. Sa tante devait d'ailleurs avoir entendu aussi, Lenny souriait à cette pensée, la bourgeoise ne prendrait sûrement pas très bien le fait que sa nièce invite le jardinier à sortir. S'il acceptait, ça serait une bonne occasion de lui montrer qui elle était vraiment.

Mmhh... ça y est ? T'en es au stade des invit' ? Je savais que je ferais mon petit effet Elle se redressait sur le transat, tournant la tête vers celui qui s'était désormais approché et accroupi à côté d'elle. En remontant ses lunettes sur sa tête, Lenny lui offrait un sourire malicieux en guise de réponse. Et où comptes-tu m'emmener ? Son regard se perdait un instant dans les profondeurs de la piscine, miment une réflexion intense alors qu'elle avait déjà sa petite idée. Ne voulant pas trop en dévoiler, elle ne donnait qu'un indice très vague sur les plans qu'elle avait en tête. Son regard revenait doucement se poser sur l'homme. Dans un endroit qui n'a rien à voir avec tout ça. Par « tout ça », elle voulait évidemment parler de ce monde-là. Ce monde de riche dans lequel elle était contrainte de vivre depuis déjà trop d'années. Elle voulait lui montrer son monde à elle, du moins celui qu'elle préférait. Bien loin de tous ces brunchs et autres événements mondains. Lenny. Elle lui serrait la main pour se présenter à son tour, même si l'effet inconnu ne lui déplaisait pas tant que ça. Qu'est-ce que tu nous a prévu ? Dois-je enfiler une tenue particulière ? Elle laissait échapper un faible rire sans le quitter des yeux. C'est toi qui joue les petits péteux, là. répondait-elle en reprenant exactement les mots qu'il avait utilisés pour la définir. Puis elle secouait la tête. Pas de tenue particulière non. Tu viens comme tu es. On était bien loin des contraintes de tenue et autre idioties dont elle ne pouvait plus. Dans ses soirées à elle, il n'y avait pas de code. Elle était ensuite contrainte de se pousser un peu pour lui laisser de la place, décidément, il n'était pas distingué et elle aimait ça, finalement. Puis elle le regardait se déshabiller pour sauter dans la piscine, surprise que sa tante lui ait donné l'autorisation de faire ça. Ou alors elle ne l'avait pas fait ? Ce qui serait encore plus drôle. Elle le suivait du regard en silence avant qu'il ne vienne s'accouder au bord. Je passe te récupérer à quelle heure ? Elle lui adressait un sourire teinté d'un peu de fierté, il avait finalement officiellement accepté cette invitation. Vers vingt-deux heures. répondait-elle en scrutant sa réaction. Non, ils n'allaient pas manger dans un restaurant chic et regarder un film au cinéma. Elle avait des plans bien différents pour lui.

Le dîner s'était passé comme d'habitude, en compagnie de sa tante et de sa cousine, dans une ambiance que Lenny détestait. Après ça, elle s'était préparée pour la soirée, enfilant un pantalon en cuir noir et un crop top noir également. Une tenue plutôt casual, loin des robes de soirées qu'elle était parfois obligée de porter et dans lequelles elle ne se sentait pas à l'aise. En sortant de chez elle et en voyant cette grosse voiture blanche, celle de Rayliane, elle fronçait les sourcils avant d'ouvrir la portière et de prendre place à l'intérieur. T'as volé cette caisse pour venir me chercher ? demandait-elle avant de rire. S'il avait donné l'impression de mépriser ce monde de riches, il n'avait pourtant pas l'air d'un pauvre mec. Elle n'y connaissait rien en voiture, mais assez pour savoir que celle-ci n'était pas donnée à tout le monde. Le trajet était rapide même s'il fallait longer une énorme forêt. Au fur et à mesure, la française indiquait le chemin au conducteur sans jamais dévoiler l'endroit où ils allaient. Dans un endroit excentré, loin de la ville et de ses lumières, se trouvait un grand terrain sur lequel plusieurs véhicules étaient déjà garés. A quelques mètres, un grand hangar duquel on pouvait entendre de la musique. Le boum boum des enceintes venait caresser les oreilles de Lenny qui souriait déjà à l'idée de cette nuit. C'était ce qu'on appelait une « free party », ces soirées illégales auxquelles elle avait l'habitude de participer. Voilà mon monde à moi. J'espère que t'aimes les vraies fêtes ? C'est pas les soirées caritatives de tatie Giselle ça ! Et elle emboîtait le pas pour entrer à l'intérieur. La musique et l'ambiance générale lui donnaient déjà envie de danser mais commençons par le commencement, elle entraînait Rayliane vers le bar ou plutôt l'endroit destiné à distribuer l'alcool. Déjà venu à ce genre de fêtes ? demandait-elle en se mettant sur la pointe des pieds pour pouvoir lui crier à l'oreille parce qu'impossible de s'entendre autrement.