disaster (jolene 5)

Ça peut plus durer. Ce soir, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et parler à Charlotte de tout ce qu’il se passe. Elle a le droit de savoir, et Solène accouche dans quelques jours, je ne peux pas repousser le moment plus longtemps. J’ai déplacé mes quelques rendez-vous de suivi opératoire pour rentrer plus tôt à la maison. Je stresse, les mains moites, je suis pas bien, mais je sais que je dois le faire. Pour Solène, pour Timothy, mais aussi pour Charlotte. Sur le chemin, je tourne mes phrases dans tous les sens, ça tourne en boucle, rien ne me plait, et je sais que quoi que je dise, peu importe la forme, le fond restera le même, et va la blesser quoi qu’il arrive. Je souffle avant de passer la porte d’entrée, et mon odorat est saisi par une odeur de cuisine. Elle a préparé le repas. Une table pour deux est dressée avec des bougies. C’est quoi le plan là ? Je me racle un peu la gorge pour signifier ma présence et Charlotte arrive tout sourire. « Bonjour mon amour, ça a été ta journée ? » Attends, j’ai loupé un épisode ? Y’a un anniversaire que j’ai raté ? Je me repasse les dates en boucle, pas son anniversaire, par notre date de rencontre ni celle de notre mariage. Mais c’est quoi cette blague ?? « Euh.. oui. Fatigante. Mais ça va. C’est euh… on a quelque chose à fêter ? » Elle vient m’embrasser et me sourit, c’est louche, j’aime pas ça. « Oui. Assieds-toi, j’ai préparé le dîner. » Ça sent mauvais, je vous le dis ça sent mauvais. Je m’installe et attends qu’elle revienne avec le plat. « Enlève ta serviette, je vais te servir. » Je la regarde bizarrement, tout ça semble être une mascarade étrange. Je soulève la serviette et découvre avec stupeur un test de grossesse. Oh bordel de merde. Elle sait. Mais si elle sait, pourquoi elle est si mielleuse. Je le prends entre mes doigts et regarde le + qui annonce qu’il est positif avant de lever les yeux vers elle, livide. « Tu vas être papa mon amour ! » Oui, alors non. C’est vrai que je vais être papa mais là ça va pas le faire. Je suis à deux doigts d’un malaise, d’une crise d’angoisse ou je sais pas quoi d’autre. De l’air. De l’eau. Vite. Je me lève et vais m’enfermer dans la salle de bain. Ma vie est un vrai cauchemar. C’est la pire soirée de ma vie. Si j’étais pas un minimum équilibré je crois que j’avalerai une boîte de somnifères là actuellement. En sortant, Charlotte comprend que quelque chose ne va pas. « Tout va bien ? » Je secoue la tête. Ce n’est pas le moment de renoncer. Je veux être le père de Timothy, je veux aider Solène, et ça sort tout seul. « Solène est enceinte de moi. » J’avais vu les choses sous un autre angle. Le regard de mon épouse change, forcément, mais je n’ose à peine la regarder, je laisse mon regard traîner sur le sol comme un gosse qui avoue avoir volé une sucette chez le boulanger. « Je voulais te le dire plus tôt, je suis désolé je… » Une belle gifle, je l’ai méritée celle là. « Tu te démerdes comme tu veux Jaxon. Mais cet enfant que je porte, tu as intérêt de le reconnaître, et à être là pour lui. Il n’est pas question que je m’en sépare, il n’est pas question que tu ailles vivre avec elle tu m’entends ? Ou je te ferai vivre l’enfer. » Ma. Vie. Est. Un. Désastre.

Et comme à mon habitude j’ai fait l’autruche, trouvé de bonnes raisons pour ne ps aller voir Solène, même si elle avait un peu besoin de moi, j’ai répondu vaguement à ses sms et maintenant je m’en veux. Mais il n’est plus l’heure de repousser les explications, puisqu’elle est là. « Miss Chateaubriand dans la salle d’attente pour vous Mr Parker » résonne la voix de la secrétaire dans la petite boîte sur mon bureau. Je voudrais que le sol se dérobe sous mes pieds. J’ouvre la porte et la laisse entrer avant de lâcher mollement et sans vraiment d’émotion : « J’ai parlé à Charlotte. Elle est enceinte. Elle aussi. » Avec du tact ça aurait été mieux. J’imagine. Je m’attends à ce que Solène perde les eaux maintenant. Je m’attends à tout, en fait.

Un mois que je n'ai pas vu Jaxon. On s'est envoyé quelques textos par-ci par-là, mais j'ai l'impression que depuis cette nuit-là il m'évite. Il trouve des prétextes. Il a une opération, ou des post-ops ou je ne sais quoi d'autre, bref, toujours une excuse pour ne pas qu'on se voie. Et franchement ça commence à m'inquiéter. C'est vrai que depuis cette nuit tout est devenu beaucoup plus concret. On a parlé de sa femme, de l'accouchement, du fait qu'il devrait reconnaître notre enfant. Timothy. On lui a choisi un prénom. Tout est devenu beaucoup plus concret et peut-être que ça lui fait peur. Ce que je peux comprendre. Mais il n'empêche que ça m'inquiète, d'autant plus que je suis de plus en plus proche du terme. Je ne sais pas si c'est à cause de ça ou à cause de l'inquiétude, mais cette semaine j'ai pas arrêté d'avoir des contractions. Quelques petites contractions, une ou deux fois par jour, rien de plus. Mais ça ne fait que rajouter à mon inquiétude. J'ignore si c'est normal ou s'il y a un problème dans ma grossesse. C'est pour ça qu'aujourd'hui j'ai pris rendez-vous avec ma gynéco. Je voulais que Jaxon vienne avec moi mais il a ignoré mes derniers textos, alors je n'ai même pas pris la peine de le prévenir. Je sais que c'est idiot mais... je sais pas, je me suis dit que je pourrais gérer ça toute seule. Alors je suis allée au rendez-vous seule. Le médecin m'a examinée et m'a dit que si je n'accouchais pas dans les dix jours, il faudrait probablement le déclencher au risque d'avoir besoin d'une césarienne. J'ai pas franchement envie d'être charcutée... Je sors du rendez-vous et je m'effondre en larmes. Je sais que ce n'est du qu'au surplus d'hormones, je suis habituée.

Une fois ma crise de larmes passée je me dirige vers le bureau de Jaxon. Quitte à être à l'hôpital autant lui rendre visite. Au moins là il ne pourra pas m'éviter. Et puis il faut bien que je le mette au courant pour l'accouchement... Alors je demande à sa secrétaire de me laisser entrer. J'attends pas plus de cinq minutes avant de le rejoindre dans son bureau. Quand il ouvre la porte je lui souris, mais il a l'air grave. Il n'a pas du passer une bonne journée, peut-être qu'il a perdu un patient ou... « J’ai parlé à Charlotte. Elle est enceinte. Elle aussi. » Ou il a mis sa femme en cloque. Elle est enceinte. Je... Mon esprit est comme blanc tout d'un coup. Comme si j'étais vidée, physiquement, moralement, comme si d'un coup j'étais une coquille vide. Étrange sentiment. « Je vois. » je dis simplement d'une voix plate. « Je suppose que tu as décidé de rester avec elle. C'est pour ça que tu m'évites et que tu réponds à peine aux textos. » je ne lui pose même pas la question, je ne fais que des affirmations. Parce que ça me parait logique. Evidemment qu'il va rester avec sa femme. C'est elle qu'il a choisi. Il l'a toujours choisi elle ! Quand il a acheté cette maison avec elle, qu'il a fait de la thérapie avec elle... qu'il lui a fait un enfant. Moi je ne suis que l'erreur de parcours embarrassante. Je l'ai toujours été, et je le serais toujours. Je ne suis qu'une idiote. Encore une fois je l'ai cru. Je me suis fait avoir une fois de plus. Mais comment je peux être aussi stupide ? Trompe moi une fois honte à toi, trompe moi deux fois honte à moi. Qu'est-ce qu'on dit quand ça fait trois fois ? Parce que là si mon compte est bien exact ça fait bien trois. Stupide, stupide, stupide ! « J'étais juste venue te dire que la gynéco va déclencher l'accouchement dans dix jours. Mais je crois que ça n'a plus d'importance maintenant... » Je ne sais pas si ma voix est calme ou simplement apathique. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas exploser de colère, ou fondre en larmes. Peut-être que je suis juste lasse ou fatiguée ? Aucune idée. « Désolée de t'avoir dérangé. » je lance finalement avant de faire un pas vers la porte. Pas la peine de rester pour continuer à être humiliée.

Je suis un putain de boulet quand il s’agit de ménager les gens. Maladroit et un peu trop direct, je me rends compte que lorsque le stress ou la panique - ou les deux - s’invitent en moi, je n’arrive plus à garder mon calme et mes paroles sortent sans que je n’ai eu le temps de les penser, les formuler correctement. Alors lorsque j’annonce à Solène que Charlotte est enceinte, je me rends compte immédiatement que j’ai foiré. J’ai tout foiré. Mon regard planté dans le sien, le coeur qui bat la chamade, je ne trouve aucune émotion sur son visage. Elle semble… absente. « Je vois. Je suppose que tu as décidé de rester avec elle. C'est pour ça que tu m'évites et que tu réponds à peine aux textos. » Je secoue vivement la tête, mais je me rends compte que ce n’est pas suffisant, alors je tente d’ouvrir la bouche, mais ce n’est pas sûr que ce soit la meilleure solution. Ça a déjà été prouvé. « Non, c’est pas pour ça, c’est juste que je… je savais pas quoi faire je… » Putain c’est le bordel, et mes mots saccadés sont le reflet de mon esprit embrouillé. « J'étais juste venue te dire que la gynéco va déclencher l'accouchement dans dix jours. Mais je crois que ça n'a plus d'importance maintenant... » Je soupire et glisse mes mains nerveusement dans mes cheveux. « Si, bien sûr que c’est important Solène. » Et c’est vrai, je le pense. « Désolée de t'avoir dérangé. » La voilà qui fait demi-tour direction la porte de mon bureau et je crie presque. « Non Solène attend ! » Je fais quelques pas à la hâte pour rejoindre la porte avant elle et me place entre les deux, pour ne pas qu’elle puisse sortir. Le regard embrumé, la gorge serrée, je sais que je fous tout en l’air depuis que j’suis né, je suis pas foutu de faire les choses correctement, et je déteste décevoir, peiner. Là c’est les deux, au stade le plus élevé qui existe, j’en ai peur. « Ne fuis pas, s’il te plait. J’ai pas eu le temps de réfléchir encore, j’suis juste… perdu. » Pour changer ? « Tout ce que je sais c’est que je veux avoir cet enfant avec toi, je veux être son père, je veux qu’il porte mon nom, je veux être là pour lui, je te l’ai promis et je tiendrai ma promesse. Même si Charlotte me menace, je m’en fous. » Et c’est une réalité. Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec Charlotte, et je ne peux pas promettre à Solène qu’on formera une famille presque parfaite elle, Timothy et moi, mais je veux au moins être là pour lui. « Aujourd’hui c’est ce que j’ai de plus cher, crois moi. Y’a rien de plus vrai que ce bébé qui va venir au monde. J’ai jamais aimé personne comme je t’aime… » Et ça aussi, c’est une réalité. Ma voix commence à partir en sucette, mon regard s’est brouillé d’un seul coup. « J’suis un lâche, un con, j’ai jamais trop sur ce que je voulais, jamais su prendre de réelle décision, je fais mal aux gens que j’aime c’est vrai, et t’as le droit de me détester, mais me prive pas de lui, j’t’en supplie… » Parce que depuis que je sais, c’est devenu ce que j’ai de plus cher au monde, alors qu’il n’a encore pas vu le jour.

Evidemment qu'il devait me retenir, m'empêcher de partir. Je n'ai pas envie de subir ça. Je n'ai pas envie de l'entendre me dire qu'il est désolé, de l'entendre me parler de sa femme et de l'enfant qu'elle attends. Je veux pas l'écouter me dire qu'il n'a pas le choix. Parce que c'est ce qu'il fait à chaque fois. Il laisse courir pour éviter d'avoir à prendre des décisions, il attends jusqu'à ce que le choix s'impose à lui. Et le choix s'est imposé. Comme à chaque fois. Et là, j'ai vraiment tout sauf envie de l'écouter me dire qu'il ne peut pas faire autrement, qu'il est désolé mais qu'il n'y peut rien. J'ai pas envie de ça. Pourtant je ne bouge pas et je le laisse parler. Je tique sur le mot "fuir". J'ai sérieusement envie de le frapper. Mais je n'ai pas le temps de répliquer qu'il embraye directement. J'avoue que je ne l'avais pas vue venir celle là ! Il veut tenir sa promesse, être avec moi et Timmy. Il m'aime. « J’suis un lâche, un con, j’ai jamais trop sur ce que je voulais, jamais su prendre de réelle décision, je fais mal aux gens que j’aime c’est vrai, et t’as le droit de me détester, mais me prive pas de lui, j’t’en supplie… » Je le regarde, les yeux écarquillés. Je n'en reviens pas. « Va te faire foutre Jaxon » je lâche finalement d'une voix dure. J'étais restée calme jusque là, mais ça y est, c'est terminé. Je suis comme un volcan, et là le volcan rentre en éruption. Une éruption carrément explosive. « Va te faire foutre ! » Cette fois je hurle pratiquement. « Tu voulais garder ta promesse ? Alors explique moi pourquoi ta femme est enceinte ? Pourquoi t'es encore marié à elle, pourquoi tu couches encore avec, pourquoi tu habites avec elle ! » je lâche, laissant sortir toute la pression. « Ferme la, j'ai pas envie que tu me répondes encore que tu es désolé ou que tu n'es qu'un lâche. » Franchement j'en peux plus cette fois. Là c'est vraiment la goutte de trop. Je ne sais pas si c'est parce que je me suis trop souvent faite avoir ou à cause des hormones, ou les deux. Je sais pas et je m'en fous. J'en ai marre. « Oui tu es un lâche. Et de nous deux celui qui fuis, c'est toi ! Tu fuis tes responsabilités, tu fuis encore et toujours. Je ne fuis pas. J'essaie juste d'échapper à ta putain d'emprise ! Parce que je suis une idiote amoureuse d'un lâche qui n'a fait que la faire souffrir encore et encore. J'en ai marre. » Je sais même plus si je suis triste ou alors en colère. Je dois probablement être un peu des deux ? « Je te déteste pas. Et c'est là tout le problème. Je t'aime Jaxon. Je t'aime comme la parfaite petite idiote que je suis. Je t'aime tellement que c'en est une souffrance. T'aimer est une souffrance. » Encore une fois je ne sais pas si j'ai envie de pleurer ou de le frapper. Probablement les deux. « Mais tu crois vraiment que je vais confier mon fils à quelqu'un qui ne sait jamais ce qu'il veut ? Qui prétends prendre des décisions sans jamais le faire ? Qui fait du mal à ceux qu'il aime ? Et qui abandonne son enfant à la première occasion ? Parce que oui, maintenant tu as un autre enfant à prendre en compte. Est-ce que dans un an tu seras avec une autre femme et tu m'abandonneras moi aussi ? Je suis désolée mais je peux pas prendre ce risque. » je lâche finalement en haussant les épaules. « Je t'avais prévenu Jaxon. Je t'ai dit qu'il était hors de question que ce bébé fasse les frais de ton indécision et de ta lâcheté. Alors je t'empêcherais pas de le reconnaître. Mais tant que tu n'auras pas vraiment mis de l'ordre dans ta vie, tu ne feras pas partie de la sienne. Je suis désolée mais c'est hors de question. » Il faut que je commence à penser à Timothy et pas seulement à moi et à mon petit coeur brisé. Je dois penser à mon fils, c'est lui le plus important à présent.

J’étais déjà pas très bien dans ma vie, alors là c’est totalement le bordel depuis que Charlotte m’a annoncé qu’elle était enceinte. Je sais pas ce que j’ai fait dans une vie antérieure mais clairement j’ai dû faire beaucoup de mal autour de moi. « Va te faire foutre Jaxon » Ok bon je sais que j’suis un con, mais alors celle là je m’y attendais pas. C’est violent, mais au fond je sais que je le mérite. Elle le répète en plus, putain, ça fait mal. Et ça y est, la lionne est lâchée, sortie de sa cage, elle sort les crocs. Je serre les dents de mon côté et encaisse tout ce qu’elle a à dire, de toute manière j’ai rien pour ma défense. Je sens mon coeur qui se serre et mes yeux devenir humides, je ne baisse pas les yeux pour autant, soutenant son regard tout le long de son monologue. C’est dur, mais elle en a besoin, et peut-être que moi aussi au fond. Parce que ça fait trop longtemps que je joue au con avec elle et je mérite que ça au final. Mais il n’est pas seulement question de nous maintenant, il est question de notre fils aussi. Et même si je ne suis pas le meilleur homme sur terre loin de là, que je ne serai probablement pas le meilleur père non plus, je veux quand même être ce père, être là pour lui, au moins pour lui, si elle ne veut plus me voir. « Je t'avais prévenu Jaxon. Je t'ai dit qu'il était hors de question que ce bébé fasse les frais de ton indécision et de ta lâcheté. Alors je t'empêcherais pas de le reconnaître. Mais tant que tu n'auras pas vraiment mis de l'ordre dans ta vie, tu ne feras pas partie de la sienne. Je suis désolée mais c'est hors de question. » Je souffle un peu et glisse mes mains dans mes cheveux. Mon coeur bat à tout rompre, ma respiration est saccadée alors que c’est elle qui vient de parler pendant des minutes entières, à s’énerver contre moi. « Je… je comprends… » Même si ça me fait mal de l’admettre. « Tu as raison… » que j’avoue finalement à demi-mot parce que c’est douloureux. J’avale difficilement ma salive comme pour essayer de faire passer la boule dans ma gorge mais c’est pas possible. Je soupire et glisse mes mains dans les poches de ma blouse. Je sais même pas quoi dire de plus, je me sens affreusement con. Je crois qu’il n’y a rien à dire, de toute manière. Si j’ouvre la bouche c’est pour m’excuser et je crois que Solène en a marre. Alors je la ferme, même si ça me fait mal. J’ai l’impression qu’on en finira jamais…

Je ne sais pas ce que j'espérais. Sortir un monologue pareil m'a très certainement libérée. J'avais beaucoup de choses sur le cœur, un poids énorme sur les épaules, et maintenant ça va beaucoup mieux. Enfin dans un sens. Ce qui devait être dit a été dit. Et maintenant quoi ? Qu'est-ce qu'on fait. On se fait un sourire gêné et on se sépare ? Et dans dix jours, quand Timothy sera là. On continue les sourires gênés ? Visiblement c'est pas Jaxon qui me le dira. J'ai l'impression que comme d'habitude il baisse les bras et il laisse les choses se passer toutes seules. J'ai raison, évidemment que j'ai raison. Mais ça l'empêche pas de répliquer ! De se battre ! De dire quelque chose, n'importe quoi ! Mais non. Au lieu de ça on est face à face à se regarder dans le blanc des yeux, sans un mot. Comme deux abrutis. Ou peut-être que ce n'est que dans ma tête. J'admets que je ne suis pas certaine d'avoir tous mes esprits actuellement. Je soupire. « Ok. » Wow. On m'a connue plus locace. « Il faut que j'y aille. Je... on se voit pour l'accouchement. » je lance finalement en ouvrant la porte. J'ai cette sensation horrible que quelque chose s'est brisé, ou peut-être simplement terminé. Dans tous les cas, ça me fait mal et je n'aime pas ça. Alors je lui lance un dernier regard et je m'en vais avant que les choses n'empirent. Même si je suis pas sûre que ce soit possible.