catch my breath. (avalon #4)

ce n'était pas une bonne idée de revenir cette année. enfin on m'a bien vendu le truc, encore une fois. pour me changer les idées. ça avait bien fonctionné l'année dernière mais c'est parce que j'étais avec ash. pas de ash cette fois ci. juste des collaborateurs. c'est beaucoup moins drôle pour le coup. mais y'a de la musique, je pense que c'est l'essentiel pour ce genre d'endroit. dans la loge vip, je suis du mieux que je peux le concert qui prend place sur la scène principale. on nous amène à boire, à manger, on est traités comme des rois. mais franchement j'ai pas la tête à la fête. et surtout pas pour cette boisson totalement insipide qu'on m'a filé. j'ai besoin d'alcool. quelque chose qui m'aidera à faire passer le week end plus vite. j'ai juste envie de rentrer chez moi et de me flanquer devant netflix et de rester à larver dans mon canapé. le meilleur moyen de se reposer d'une grosse semaine. mais l'alcool aide bien à ça aussi. le soleil commence à se coucher mais je replace quand même mon chapeau sur la tête ainsi que mes lunettes. histoire de pas être emmerdée non plus. sait on jamais sur qui je risque de tomber par ici. y'a la moitié de los angeles je crois... lissant les plis imaginaires de ma [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], je me dirige vers le bar le plus proche. qui heureusement n'est pas bien loin de la scène une. enfin je dois juste passer derrière les barrières de sécurité. ouais, pas avoir de boissons lors des concerts c'est pas con mais c'est contraignant dans ce genre de moment. y'a un peu de monde mais j'arrive à me faufiler jusqu'au comptoir. un verre de vin commandé et je suis prête à repartir. enfin jusqu'à ce que mon regard se pose sur une serveuse à l'autre bout du bar. avalon. j'ai le début d'un sourire qui prend place sur mes lèvres avant de me souvenir de la saint valentin. mais surtout, c'est en la voyant sourire à une blondasse qui la bouffe des yeux que ma colère finit de grimper. le truc peroxydé se lève après avoir glissé un bout de papier vers ava, pas besoin d'être einstein pour comprendre qu'elle lui a filé son numéro. et ça ne me plait pas du tout. alors lorsqu'elle s'avance vers moi, mon verre s'est accidentellement renversé sur sa robe blanche. " oups désolée... ça risque de tâcher. " sourire hypocrite et prête à repartir. enfin sans compte la pétasse qui me retient par le bras. " non mais ça va pas ? vous allez le payer ça ! " oh je sens qu'elle va m'énerver encore plus celle là. je me retourne vers elle, toujours souriante. " non. " et sa tête déconfite là me fait encore plus rire. " c'est un accident et vous êtes pas en sucre ça va vous allez vivre vous en faites pas. " elle m'agace beaucoup trop avec sa tête de crétine là. on dirait qu'elle a vu un ovni. ou alors elle m'a reconnu. mais j'm'en fous. peut être que les gens qui s'attroupent autour de nous sont plus intéressés par la situation. aie, c'est mauvais ça. l'ex-femme du maire en plein conflit ça peut vite dégénérer. mais bon j'veux juste partir d'ici. et encore plus depuis que j'ai relevé les yeux pour croiser le regard d'avalon...

Elle se trouve dans l’endroit le plus prestigieux du festival le plus fréquenté de la côte ouest, et pourtant, Avalon sent l’amertume qui lui ronge le cœur. Elle n’en laisse pourtant rien transparaître, forcée de garder le sourire en raison du rôle qu’elle occupe. Loin de venir en tant que festivalière comme cela avait été le cas l’année précédente, la Wheeler s’occupe du bar de la zone VIP, s’éloignant une nouvelle fois de son travail au Planet afin de se forger de nouvelles expériences. Elle pense à Dakota, qu’elle sait en train de parcourir le festival, et espère que sa colocataire est en train de passer le meilleur Coachella de toute son existence. Avalon se raccroche à cette idée, tente d’occulter les semaines entières passées à se maudire du fait d’avoir tout fait rater auprès d’Ella. La barmaid recommencera à se maudire en silence lorsque le festival sera terminé et que son esprit sera un peu plus libre, c’est certain. En attendant, elle se replace dans son rôle, amuse la galerie, laisse de nombreux sourires flotter sur ses lèves, alors qu’elle cherche à effectuer son travail du mieux qu’elle le peut. Heureusement, les réflexes sont bien présents et lui permettent rapidement de se décontracter, de mieux profiter du moment – combien de fois aurait-elle l’occasion de travailler en tant que barmaid à Coachella ? Cela ne se reproduira probablement jamais, mieux vaut ne pas gâcher le moment. Sa confiance nouvellement retrouvée semble beaucoup plaire à une blonde installée au bar, qui ne cesse de l’appeler afin de commander des boissons. Avalon ne remarque pas tout de suite son manège, trop occupée à servir des dizaines de consommations. Mais lorsqu’elle lui apporte un nouveau verre et qu’il lui est donné de constater que la trentenaire n’a toujours pas entamé ses deux précédents commandes, la lumière ne tarde pas à se faire dans l’esprit de la Wheeler. Elle se laisse prendre au jeu, se laisse prendre dans une conversation, s’amuse des attentions de la blonde, tout en sachant qu’elle n’y donnera jamais suite. Lorsque finalement, la trentenaire fait le choix de retourner auprès des différentes scènes, elle ne tarde pas à glisser un papier dans sa direction. Son numéro de téléphone, certainement. Avalon enfonce le papier dans sa poche par politesse et lui souhaite une bonne fin de journée. Mais alors qu’elle débarrasse les consommations de la blonde, quelques secondes à peine après son départ, des éclats de voix se font entendre dans le carré VIP. La Wheeler redresse la tête, observe ce qui se passe du coin de l’œil, sans vraiment y faire attention. De toute façon, si les choses dérapent, la sécurité trouvera bien le moyen d’intervenir. Pourtant, une voix l’oblige à être plus attentive. « Non. » Le cœur d’Avalon rate un battement. Ella. « C'est un accident et vous êtes pas en sucre ça va vous allez vivre vous en faites pas. » ajoute la Harrington alors qu’Avalon sort de derrière le bar, s’empresse de rejoindre la scène du drame afin de considérer l’étendue des dégâts. Son regard glisse sur la robe tâchée avant de se poser sur le visage d’Ella, qu’elle fixe durant un instant un peu trop long. « Hm, excusez-nous mademoiselle, les accidents de ce genre arrivent tous les soirs. Les tapis sont mal fixés sur le sol, ce qui cause de nombreux désagréments. » finit-elle par lâcher à l’attention de la blonde en se tournant vers elle. « Je vous invite à vous tourner vers l’accueil de l’espace VIP afin de voir ce qui peut être fait pour votre robe. » Avalon lui adresse un sourire d’excuses avant de lui indiquer d’un geste de main la direction qu’il lui faut emprunter. D’abord hésitante, la blonde finit par s’éclipser et la Wheeler se tourne alors vers son amante, ou ancienne amante. Enfin, elle ne sait plus trop à vrai dire. « Madame Harrington ? Si vous voulez bien me suivre. » Question de courtoisie, adressée juste avant qu’elle ne la saisisse par le poignet et ne l’entraîne derrière le bar, ne la fasse passer dans l’espace réservé au personnel. « Ella, tu peux m’expliquer ce qui vient de se passer ? J’ai l’impression que t’as fait exprès de l’arroser ! » lui demande-t-elle en lui lâchant la main. Sa voix est un mélange d’incompréhension et de colère. La façon dont Ella s’est adressée à la blonde… Non, vraiment, il y a un truc qui ne va pas.

je sais que j’aurai pas du. mais vraiment pas du. j’aime pas ce sentiment là. ce truc de merde qui s’est emparé de moi. la jalousie. rien que le mot est moche non ? enfin quand ça nous concerne, quand la jalousie nous atteint nous. parce que faut avouer que ça faisait parfois plaisir quand la personne à qui on tient est jalouse. mais j’sais pas, j’ai pas l’impression que ce soit le cas d’avalon. d’être jalouse je veux dire. puis pourquoi elle le serait pour moi après tout. on est pas en couple, on est… j’en sais foutrement rien. on est. c’est déjà ça je crois. on est. et là on est face à face. cette grognasse qui me hurle dessus parce que je l’ai tâché et la brune qui vient à ma rescousse. ” hm, excusez-nous mademoiselle, les accidents de ce genre arrivent tous les soirs. les tapis sont mal fixés sur le sol, ce qui cause de nombreux désagréments. je vous invite à vous tourner vers l’accueil de l’espace vip afin de voir ce qui peut être fait pour votre robe. “ je sais que je lui dois une fière chandelle mais l’idée de lui devoir quelque chose justement ça me gonfle un peu. parce que tout ça c’est de sa faute. c’est elle que la blondasse draguait hein. donc voilà c’est de sa faute. blondasse qui finit par partir après un petit moment d’hésitation. là où je pensais pouvoir m’éclipser discrètement, je me fais alpaguer par avalon qui s’approche de moi. ” madame Harrington ? si vous voulez bien me suivre. “ non. non non non. juste non. enfin ça c’est ce que j’ai envie de dire. parce qu’à part une espèce de grimace qui prend place sur mon visage, je ne suis capable que de la suivre. de toute façon sa main m’attrape le poignet et elle m’entraîne à sa suite. je me laisse faire jusqu’à me retrouver dans une pièce. loin de l’ambiance de coachella, c’est comme si on se retrouvait dans un autre monde. ” ella, tu peux m’expliquer ce qui vient de se passer ? j’ai l’impression que t’as fait exprès de l’arroser ! “ je serre les dents et croise mes bras sur ma poitrine après qu’elle m’ait lâché la main. ” c’est toi qui l’a dit. le tapis était mal fixé j’ai trébuché. “ je dois être à ce moment, la pire menteuse de l’histoire. mais avouer ce qu’il s’est réellement passé n’est pas envisageable. ” puis ouais sa tête me revenait pas qu’est ce que tu veux… c’est comme ça. puis si elle a besoin je suis certaine que tu seras ravie de l’aider à retirer sa robe pour la lui nettoyer. “ jalousie. tiens, jamais loin celle là. même quand on pense qu’elle s’est calmée, elle fait son grand retour.

Son cœur avait manqué un battement lorsqu’elle l’avait aperçue dans l’espace VIP, mais Avalon n’était pas prête à le reconnaître. Pas tout de suite. Surtout qu’elle ne parvenait pas à comprendre la situation, ni ce qui pouvait avoir amené Ella à se comporter de cette façon. Evidemment, elle lui avait sauvé la mise, parce qu’elle n’aurait pas pu agir autrement. Mais la Wheeler attendait tout de même des explications. Elle était en droit de comprendre ce qui s’était réellement produit ; elle prenait des risques pour lui venir en aide. Un accident, c’était vite arrivé. Mais les tapis étaient impeccablement collés au sol et le ton employé par la Harrington afin de s’adresser à la blonde laissait présager qu’elle était bien consciente de ses actes. Alors Avalon l’avait entrainée loin des regards et des oreilles indiscrètes afin de la questionner. « C’est toi qui l’a dit. Le tapis était mal fixé j’ai trébuché. » La barmaid levait les yeux au ciel, secouait la tête, avant de se passer une main sur le visage. Elle était incroyable. Une lueur de défi brillait dans son regard et Avalon n’avait aucun mal à percevoir qu’il s’agissait là d’un piètre mensonge. « Puis ouais sa tête me revenait pas qu’est ce que tu veux… C’est comme ça. Puis si elle a besoin je suis certaine que tu seras ravie de l’aider à retirer sa robe pour la lui nettoyer. » Enfin, elle laissait entrevoir la véritable raison de tout ce remue-ménage. La Wheeler laissait échapper un soupir avant de se trouver traversée par rire nerveux, totalement incontrôlable. « Oh bah, t’as l’air plutôt sûre de ce que t’avances. Mais qu’est-ce qui te fait croire ça ? » Blessée, Avalon parlait sans réfléchir, avant de se remémorer la présence du morceau de papier dans sa poche. Elle l’en sortait, le plaçait devant les yeux de la Harrington. « C’est ça qui te met dans cet état-là ? » qu’elle demandait avant de déchirer la note, laissant tomber l’ensemble des morceaux sur le sol. « Mais j’en ai rien à foutre de son numéro, moi. Je l’ai pris parce que c’est mon boulot de faire en sorte que les clients consomment. Qu’ils reviennent. » Elle secouait une nouvelle fois la tête, détachant son regard d’Ella afin de s’écarter légèrement. Souffler un peu avant d’exploser totalement. « Eh ouais, surprise, j’suis qu’une vulgaire barmaid ! Pourtant j’te l’ai jamais caché. » C’était parce qu’elle était barmaid qu’elles s’étaient rencontrées. Comme quoi ce travail avait des avantages. Dans l’idée. Mais là, Avalon n’était plus sûre de rien. Elle avait simplement l’impression de se noyer dans son flot de pensées, alors que son regard se posait de nouveau sur la Harrington. « Franchement, j’comprends pas alors éclaire moi. Pourquoi la jouer jalouse alors que c’est toi qui m’a dégagée ? » De sa vie. De son cœur. Avalon n’en savait trop rien à vrai dire. Elle était simplement confuse.

est ce qu'on peut dire que je me fous ouvertement de sa gueule ? oui très certainement. mais je ne m'en cache pas. je lui mens en me servant de cette magnifique excuse qu'elle m'a servi sur un plateau. je la vois lever les yeux au ciel mais elle ne relève pas. par contre la suite elle ne la laisse pas passer. je déteste être sous le coup de ce foutu sentiment que je déteste mais je n'arrive pas à m'en empêcher. et l'entreprise est encore moins aisée avec l'alcool qui coule dans mon organisme. et puis elle se met à rire. je pince mes lèvres et fronce les sourcils. c'est pas super agréable et j'avoue que je me vexe un peu sur le coup. " oh bah, t’as l’air plutôt sûre de ce que t’avances. mais qu’est-ce qui te fait croire ça ?  " elle est réellement en train de poser la question là ? " c’est ça qui te met dans cet état-là ? " et je la vois déchirer ce bout de papier qu'elle vient de sortir de sa poche. le fameux numéro. j'avoue que j'éprouve une certaine satisfaction à ce qu'elle s'en sépare si facilement. " mais j’en ai rien à foutre de son numéro, moi. je l’ai pris parce que c’est mon boulot de faire en sorte que les clients consomment. qu’ils reviennent. " j'trouve ça un peu facile comme excuse mais c'est peut être ma mauvaise foi intérieure qui s'agite. elle s'éloigne et sa voix se fait plus forte. " eh ouais, surprise, j’suis qu’une vulgaire barmaid ! pourtant j’te l’ai jamais caché. " alors là y'a clairement un air étonné qui prend place sur mon visage. " pardon ? " mais pas le temps de s'attarder là dessus qu'elle reprend. avec une virulence plus intense. " franchement, j’comprends pas alors éclaire moi. pourquoi la jouer jalouse alors que c’est toi qui m’a dégagée ? " ouais alors là ça part complètement en vrille. ça devient hors de contrôle là. " non mais tu te fous de moi ? fallait que je fasse quoi tu m'expliques ? je prépare une soirée pour nous deux et tu débarques tu me fous tes retrouvailles avec ton ex sous le nez comme si c'était la meilleure nouvelle de tous les temps. tu voulais que je fasse quoi ? que je saute au plafond et que je te demande de me raconter tous les détails ? " je laisse échapper un rire à mon tour et m'éloigne en me passant la main dans les cheveux. " mais je comprends pas ton délire avec les numéros des clientes là. oui t'es barman ça je sais merci bien on s'est rencontrées comme ça. justement hein. " et j'insiste sur ce dernier point. parce que ça tilt même pas que c'est pour ça que ça me met hors de moi ? parce que je n'ai aucune certitude qu'elle n'aille pas voir quelqu'un d'autre de la façon dont elle est venue me voir la première fois. on a jamais parlé de ça. on a jamais mis des mots sur cette pseudo relation étrange qui dure depuis des mois. c'est juste le bordel.

C’était complètement surréaliste. Plus la discussion avançait et plus Avalon avait dû mal à comprendre la réaction d’Ella. C’était elle qui avait pété un plomb, lui avait fait comprendre qu’elle était de trop, et voilà qu’elle remettait ça. Pour quoi exactement ? La Wheeler n’en avait aucune idée. Et le pire, dans le fond, c’était que malgré les mots durs échangés, elle était heureuse de retrouver la brune. De la revoir. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas croisé son regard. Pourtant, elle n’aurait pas imaginé pareilles retrouvailles, avec des mots aussi durs. A vrai dire, elle n’imaginait même pas de retrouvailles, pensant qu’Ella avait complètement tourné la page. Mais, une nouvelle fois, elle devait s’être trompée. « Non mais tu te fous de moi ? Fallait que je fasse quoi tu m'expliques ? Je prépare une soirée pour nous deux et tu débarques tu me fous tes retrouvailles avec ton ex sous le nez comme si c'était la meilleure nouvelle de tous les temps. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je saute au plafond et que je te demande de me raconter tous les détails ? » Ella se laissait aller à rire tandis qu’Avalon écarquillait les yeux. Complètement choquée. Elle n’avait jamais envisagé les choses sous cet angle et pour cause, ce n’était absolument pas la façon dont elle avait vécu cette fameuse soirée. « Mais je comprends pas ton délire avec les numéros des clientes là. Oui t'es barman ça je sais merci bien on s'est rencontrées comme ça. Justement hein. » Là c’était la goutte de trop. « J’ai peur de comprendre où tu veux en venir là. » Même si au fond, elle comprenait très bien ce qu’Ella avait cherché à insinuer. « Et sache que pour mon ex, on n’était pas sur des retrouvailles de folie. Elle a fait plusieurs années de prison à cause de moi et je l’ai jamais recontactée après que le verdict ait été annoncé. Alors qu’elle était innocente. Donc, ouais, ça m’a chamboulée de la croiser. Mais pas de la façon dont tu pensais. » Elle haussait les épaules. De toute façon, elle n’avait pas eu le temps de lui expliquer. La Harrington ne l’avait laissée parler à aucun moment. Elle s’était contentée de lui faire des reproches ce soir-là, comme si Avalon avait tous les torts du monde. « Et puisqu’on en est aux désillusions : sache que ça ne m’engage à rien lorsqu’une cliente me glisse son numéro. Parce que, non, je ne me prostitue pas pour des pourboires. » Elle avait dit ça en regardant Ella droit dans les yeux, pour bien lui témoigner qu’elle avait compris où la Harrington voulait en venir un peu plus tôt. « Si je suis venue vers toi, c’était parce que tu me plaisais vraiment. Et ça a été encore mieux que ce que j’imaginais. Je ne savais pas ce qu’on était l’une pour l’autre, mais j’ai adoré passer du temps avec toi. J’avais l’impression de pouvoir être moi-même à tes côtés. J’avais même cette idée folle de croire qu’il y avait une petite étincelle. » Elle pinçait les lèvres, levait les yeux vers le plafond. Elle n’allait tout de même pas se mettre à pleurer. C’était proscrit. « Alors je suis désolée si ça n’a pas été pareil de ton côté. T’façon je peux pas te forcer. Enfin voilà, j’ai pas grand-chose de toi mais je te renverrai tes affaires. Dire que tu ne penses pas que je couchais avec toi juste pour le fric ou j’sais pas quoi. » Elle haussait les épaules une nouvelle fois avant de se détourner d’Ella cette fois. Avalon ressentait un réel pincement au cœur. Cela n’arrivait pas souvent. C’était suffisamment rare pour être notifié. Mais elle était déçue des allusions d’Ella.

ça part en vrille définitivement. je sais que je n'aurai pas du faire ça. je le sais. mais c'était plus fort que moi. par contre les mots qu'elle dit là sont totalement hors de propos et achèvent de me mettre hors de moi. " j’ai peur de comprendre où tu veux en venir là. et sache que pour mon ex, on n’était pas sur des retrouvailles de folie. elle a fait plusieurs années de prison à cause de moi et je l’ai jamais recontactée après que le verdict ait été annoncé. alors qu’elle était innocente. donc, ouais, ça m’a chamboulée de la croiser. mais pas de la façon dont tu pensais. " c'est quoi cette histoire encore ? j'ai juste l'impression que je ne la connais pas. au fond c'est peut être le cas. et c'est peut être ça le problème. on n'a jamais pris le temps de vraiment parler. c'est juste physique. non c'est pas que ça. je le sais mais là je ne suis pas en état de réfléchir autrement. c'est plus facile de se protéger, de se dire que c'est rien de sérieux. juste une histoire de cul. complètement con. " et puisqu’on en est aux désillusions : sache que ça ne m’engage à rien lorsqu’une cliente me glisse son numéro. parce que, non, je ne me prostitue pas pour des pourboires. " je sens son regard dans le mien alors que j'écarquille les yeux face à cette soit disant révélation. je n'ai aucune idée de ce dont elle parle pour le coup. " si je suis venue vers toi, c’était parce que tu me plaisais vraiment. et ça a été encore mieux que ce que j’imaginais. je ne savais pas ce qu’on était l’une pour l’autre, mais j’ai adoré passer du temps avec toi. j’avais l’impression de pouvoir être moi-même à tes côtés. j’avais même cette idée folle de croire qu’il y avait une petite étincelle. alors je suis désolée si ça n’a pas été pareil de ton côté. t’façon je peux pas te forcer. enfin voilà, j’ai pas grand-chose de toi mais je te renverrai tes affaires. dire que tu ne penses pas que je couchais avec toi juste pour le fric ou j’sais pas quoi. " la seule chose que j'entends à part mes oreilles qui bourdonnent du au sang qui circule bien trop vite dans mon corps, c'est le bruit que produit ma main en s'écrasant sur sa joue. je ne suis pas violente, enfin pas dans la vie de tous les jours. je peux blesser avec les mots mais là je n'ai juste pas pu le contrôler. c'est peut être plus pour la faire taire qu'autre chose. j'en sais rien. " tu n'es qu'une idiote. " le phrase qui sort de ma bouche est à peine audible tellement mon ton est calme. mais je sais qu'elle l'a entendu. " j'ai jamais pensé ça de toi. je comprends même pas que t'aies pu imaginer que c'était ce à quoi je faisais allusion. parce que si c'est ça la vision que t'as de moi je vois même pas pourquoi tu es toujours là en fait. si c'est ce que tu penses de moi, non franchement je suis incapable de croire à ton idée folle. " le ton monotone et monocorde utilisé n'est clairement pas un bon présage. ça c'est quand je suis blasée, blessée, que de toute façon y'a plus rien à faire. " on s'est rencontrées alors que tu étais serveuse oui. tu as débarqué dans ma chambre, je ne te connaissais pas. je ne sais pas comment tu as rencontré tes exs ou quoique ce soit. on ne s'est jamais rien dit ou promis. y'a rien qui me dit que tu ne vois pas quelqu'un d'autre ou que tu ne continues pas à draguer en bossant. " va définitivement falloir que je trouve un autre endroit où me fournir de l'alcool au plus vite. " désolée d'avoir dérangé ton service. et tu peux garder mes affaires, j'en ai plus besoin. " du linge, des choses que j'ai laissé comme ça, comme elle a pu en laisser chez moi. des tee shirts, des écharpes, des trucs qui semblent n'avoir aucun intérêt. une brosse à dent peut être, juste pour ne pas avoir à la ramener. du maquillage, ça c'est même certain qu'il y en a chez elle. je ne peux pas sortir sans rouge à lèvres. " bonne soirée. " y'a le bonne continuation qui était à deux doigts de sortir mais ça signe un peu la fin de tout ça. et j'y arrive pas. alors je me contente de limiter tout ça. et de sortir du bureau aussi vite que possible. parce que je ne supporterai définitivement pas une autre salve d'insultes ou du propos du genre qu'elle m'a claqué en pleine face. fuir n'a jamais été la solution mais je n'ai jamais respecté ce genre de choses. c'est pas maintenant que je vais commencer.

Elle avait déversé tout ce qu’elle avait sur le cœur sans parvenir à s’arrêter. Les mots s’échappaient simplement d’entre ses lèvres, comme autant de façons d’éponger la peine qui naissait au creux de sa poitrine. Voilà des semaines qu’elles ne s’étaient pas adressées un mot et leurs retrouvailles étaient teintées de reproches et d’amertume. Le cœur meurtri, la Wheeler cherchait à se protéger, se dédouanant du sous-entendu qu’elle avait cru percevoir, tout en livrant un peu son impression sur leur relation à Ella. Mais la Harrington ne semblait pas réellement être touchée par ses mots. Bien au contraire, elle ne tardait pas à lever la main en direction du visage de la barmaid. La gifle la toucha subitement, surprenante et bruyante. Avalon en restait bouche bée, alors qu’elle ne tardait pas à porter une main contre sa joue. Elle sentait que sa peau était chaude sous ses doigts, et elle ne doutait pas d’avoir la trace de la main d’Ella imprimée sur le visage. « Tu n'es qu'une idiote. » Mots qui paraissaient presque être prononcés à voix basse, tant le volume de ces paroles était faible en comparaison avec la gifle. Pourtant, leur intensité n’avait pas de précédent. Et ils meurtrissaient bien plus Avalon que le coup qu’elle venait de recevoir. « J’ai jamais pensé ça de toi. Je comprends même pas que t'aies pu imaginer que c'était ce à quoi je faisais allusion. Parce que si c'est ça la vision que t'as de moi je vois même pas pourquoi tu es toujours là en fait. Si c'est ce que tu penses de moi, non franchement je suis incapable de croire à ton idée folle. » Avalon aurait voulu se défendre avec quelques mots bien envoyés ou bien avec un simple haussement d’épaules. N’importe quoi qui lui aurait permis de ne pas rester plantée là comme une idiote. Mais elle était incapable d’amorcer le moindre geste. « On s'est rencontrées alors que tu étais serveuse oui. Tu as débarqué dans ma chambre, je ne te connaissais pas. Je ne sais pas comment tu as rencontré tes exs ou quoique ce soit. On ne s'est jamais rien dit ou promis. Y'a rien qui me dit que tu ne vois pas quelqu'un d'autre ou que tu ne continues pas à draguer en bossant. » Avalon sentait ses yeux s’embuer. Ainsi, Ella pensait vraiment qu’elle pouvait fréquenter d’autres personnes à côté d’elle. Alors qu’elle avait toujours prôné la fidélité ? Que cela lui avait même valu un casier judiciaire ? Peut-être avait-elle omis de lui en parler. Peut-être était-ce pour ça que la Harrington était amenée à penser ce genre de choses. Mais cela n’empêchait pas la Wheeler de se sentir blessée. Et il lui fallait pincer les lèvres pour retenir ses larmes. Elle n’avait pourtant pas l’habitude de se laisser aller à montrer ses sentiments. Sauf que cette fois-là, c’était trop pour elle. « Désolée d'avoir dérangé ton service. Et tu peux garder mes affaires, j'en ai plus besoin. » finissait par lâcher Ella avant de tourner les talons. « Bonne soirée. » Derniers mots prononcés avant qu’elle ne passe la porte, laissant Avalon seule dans la pièce. Le souffle coupé, la barmaid sentait ses pensées devenir confuses. Tout cela ne devait être qu’un mauvais rêve, un cauchemar. Elle rêvait de leurs retrouvailles et voilà que, soudainement, la porte semblait se fermer. Et le choc était rude. Parce qu’Avalon ne voyait aucune issue positive à tout ça. C’était la fin. « Wheeler, qu’est-ce que tu fous ? Y’a du monde en salle. Dépêche-toi d’y retourner ! » La voix de son supérieur venait la sortir de ses pensées moroses. « Je… Ouais, j’arrive. » balbutiait la barmaid alors qu’elle sortait du bureau pour regagner la salle. Elle avait complètement perdu son sourire et semblait éteinte. Les clients s’amoncelaient en effet dans l’espace VIP, mais Avalon ne les voyait pas. Tout ce qu’elle percevait, c’était Ella qui s’éloignait, sortant du lieu d’un pas pressé, sans un regard en arrière.