scared of being in love. (joanna #2)

Cette cohabitation m'épuise. Enfin je pense qu'on a réussi à trouver un certain équilibre. Mais tout de même. Y'a des moments où c'est compliqué. Je n'arrive même pas à me souvenir de comment c'est arrivé tout ça. Je sais juste qu'elle est là. Au fond, c'est plutôt agréable d'avoir une compagnie. Même si j'ai l'impression de marcher sur des oeufs parfois. Par contre, je ne m'arrête pas pour autant de vivre. Et je ramène parfois des nanas à la maison. Après tout c'est la seule chose qui me permet de tenir, de ne pas penser à Winnie. Même si je dois avouer que la petite soeur a parfois du mal à me laisser indifférente. De plus en plus ou de moins en moins. Je ne sais pas trop. Mais quand elle sourit, quand elle ne se cache pas derrière ce masque de froideur qu'elle aime enfiler, quand elle se laisse aller, oui, je l'apprécie. Mais bon, elle n'est pas là pour ça. Il faut que je l'aide et je m’attelle à la tâche avec le plus de professionnalisme possible. Pour ce soir, j'ai prévu un repas un peu plus travaillé, pour la féliciter pour ce premier semestre, pour l'encourager un peu aussi peut être. Personne ne résiste à la bouffe. J'ai fait quelque chose d'assez spécial, un assortiment de tapas en tout genre. Que ce soit une tortilla, du guacamole avec des chips de maïs que j'ai faite moi même, des tartines agrémentées de jambon espagnol de plusieurs sortes, des petits poivrons farcis et j'en passe. Y'en a beaucoup, y'en aura surement pour demain mais ce n'est pas grave. J'ai pris plaisir à préparer tout ça et j'espère que ça lui plaira. Même si ça m'étonnerait qu'elle me le dise. Enfin... On peut toujours espérer.

Je passe à la douche en ayant oublié un léger détail. J'ai laissé ma clé sur la serrure. Elle ne pourra pas rentrer. Mais je suis sous l'eau au moment où je me rends compte de ma bêtise. Alors je me dépêche de sortir de là, je me hâte, m'essuie et enroule mes cheveux dans ma serviette avant d'enfiler mes sous vêtements. Juste ça au moment où on frappe à la porte. Et merde. Pas assez rapide. Tant pis pour la tenue, de toute façon je sais que c'est elle en regardant par le judas. " Pardon je pensais avoir le temps de me doucher avant que tu ne rentres. " Je commence à m'excuser à travers la porte et termine en l'ayant face à moi. " J'ai préparé à manger j'espère que ça suffira à me faire pardonner. " Je souris et ferme derrière elle, évitant que l'air frais de l'hiver n'entre. Vu ma tenue ce serait une très mauvaise idée. " Ca a été ta journée ? " Naturellement que je demande. Je n'ai jamais été très pudique ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

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Appuyée contre un mur, sur le parking, derrière l'université, cachée des yeux de tous, je ne résiste pas à l'envie de me fumer une cigarette. J'en ai besoin. Tout ce stress, cette tension, j'ai l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules. Alors je craque. Je m'effondre le temps d'une cigarette, et il est hors de question que quiconque assiste à ce triste spectacle. Une fois que j'aurais tiré la dernière taffe, je me débarrasserais de la preuve de ma faiblesse, je prendrais un chewing-gum et je pourrais aller à un énième partiel, sereine, en pleine possession de mes moyens, prête à écraser tout ceux qui se dresseront sur mon passage. Et c'est ce que je fais, du moins je l'espère. Je ne peux pas rater mon année encore une fois. Je dois réussir, il n'y a pas d'autre alternative. Et des trois partiels que j'ai eu aujourd'hui, ça me tue de l'admettre, mais je n'ai pas la moindre idée des résultats. J'ignore totalement si je m'en suis bien sortie ou non. Je suis dans le flou total, et je déteste ça. Je n'ai pas le contrôle et j'ai du mal à supporter. En plus l'idée de rentrer chez "moi" est loin de me rassurer. Vivre avec Fred c'est... compliqué. Elle n'est pas méchante, non. Mais rien que l'idée de me dire qu'elle craque sur ma sœur me révulse. Sans parler du fait qu'en tant qu'avocate, elle cherche toujours à m'aider et elle veut savoir si je m'en suis sortie etc etc, comme si j'avais pas assez de pression comme ça ! Et puis je n'ai pas besoin d'aide, encore moins de la sienne. Certes, elle m'a filé quelques conseils utiles mais... Putain, je suis une vraie garce, c'est dingue. Peu importe. De toute façon, je dois bien rentrer chez moi, je ne peux pas errer comme ça, telle une âme en peine, sans but.

Evidemment, la porte est coincée. Je toque une fois, deux fois, je m'apprête à crier son nom pour qu'elle vienne m'ouvrir cette foutue porte quand soudain, la porte s'ouvre, dévoilant une Fred totalement nue. J'écarquille les yeux, ne m'attendant pas à ce spectacle si soudain, et je ne peux m'empêcher de la détailler. Merde ce qu'elle est bien foutue. Il faudrait que je me mettes au sport. Mais je n'ai pas le temps, les études sont plus importantes. "Merde, Fred, on a des peignoirs et des serviettes, va falloir que tu apprennes à les utiliser !" je m'exclame en entrant dans l'appartement et en posant mes affaires dans un coin. "Ah, ça va dépendre de ce que tu as préparé à manger !" je réplique en ne pouvant m'empêcher d'esquisser un sourire, et de parfois jeter un coup d’œil à son corps toujours dénudé qui s'attarde à quelques pas de moi. Je me sens assez... mal à l'aise ? "Super, comme toujours." je réplique en me mettant dos à elle, feignant de chercher quelque chose dans les placards de la cuisine. Des céréales ? Des boîtes de conserve ? Merde, maintenant il va vraiment falloir que je trouve un truc à "chercher". "On n'a plus de café ?"

" merde, fred, on a des peignoirs et des serviettes, va falloir que tu apprennes à les utiliser ! " qu'est ce qu'elle prude celle là c'est fou. je rigole et hausse les épaules. " ça va c'est comme un maillot tu sais. " peut être un peu plus échancré quoiqu'on en trouve des comme ça je suis certaine. d'accord la dentelle c'est peut être pas la matière adaptée pour les maillots. mais je baisse les yeux et on ne voit rien. puis merde c'est chez moi hein. même si elle vit ici aussi, ça reste ma maison avant tout. au fond j'crois que ça m'plait bien qu'elle pense être chez elle, qu'elle parle de "on". c'est qu'elle m'accepte un peu plus dans sa vie. le travail toutes les deux commence à être plus simple, plus fluide. je l'aime bien jo avec son caractère de merde. aussi bizarre que ça puisse paraître elle est rafraîchissante. " ah, ça va dépendre de ce que tu as préparé à manger ! " parfait ! prête à relever le défi ! " ce soir c'est.... tapas ! y'a pleins de trucs à grignoter, même à boire si tu veux. soirée tranquille pour fêter la fin du premier semestre. " j'annonce la couleur. lorsque je me retourne pour voir si ça lui plait, je ne peux m'empêcher de voir son regard sur moi. je me détourne pour ne pas qu'elle voit que je l'ai vu me reluquer et souris doucement. ouais j'crois que ça devient plus cool entre nous. c'est agréable. " super, comme toujours. on n'a plus de café ? " elle change de sujet un peu rapidement je ne sais pas si je dois la croire ou non. mais bon si jamais il y a quelque chose qui cloche je sais que ce n'est pas à moi qu'elle se confiera. donc bon... " tu préfères pas de la sangria ? " je propose, on sait jamais. " j'en ai préparé pour aller avec la soirée tapas. mais sinon j'peux te faire du café l'temps que tu te mettes à l'aise. " tout faire pour ne pas qu'elle se braque. je deviens douée à ce petit jeu je crois.