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Jeu 14 Nov - 20:08
Ce que j’aime dans mon boulot c’est que chaque affaire est différente. Parfois elles tournent autour d’un même sujet comme l’adultère par exemple, mais même dans ce cas là il n’y en a pas deux pareilles. Certaines sont plus complexes que d’autres, les enjeux varient aussi et c’est l’absence de monotonie et de routine qui me plait particulièrement. Ça et le fait que j’adore fouiner, trouver des infos, démêler le faux du vrai, mais également aider les gens. J’essaie de le faire au mieux, au plus vite aussi en fonction de l’urgence de la situation, mais c’est pas toujours évident en fonction des différents paramètres entrant en jeu. C’est le cas avec l’affaire sur laquelle je suis depuis une dizaine de jours, une affaire compliquée, le client me demande de rétablir la vérité. Accusé à tort pour des erreurs qu’il n’a pas commises, il veut laver son honneur et avoir des excuses en bonnes et dues formes de la part de son ex-employeur qui l’a viré comme un mal propre. Jusque là rien de bien fou, si ce n’est que ce licenciement a été orchestré par des collègues à lui, une en particulier avec qui une relation s’est mal finie. Il l’a quitté, elle n’a pas supporté et s’est vengée. Cette histoire a des allures de querelles de lycéen mais l’enjeux est bien plus grand. Outre une question d’honneur c’est aussi la réputation et l’employabilité de mon client qui est en jeu, il joue un peu sa vie là dessus et personne n’a voulu l’aider à par moi. Moyennant finance, certes, parce que je ne fais pas ça gratuitement, mais l’histoire du type m’a touché… J’ai un petit côté robin des bois parfois. Et je suis à un rien d’avoir tous les éléments prouvant qu’il a été piégé, sauf un, essentiel, le témoignage d’un des employés. Pas qu’il ne veuille pas, il est juste un peu spécial… Très spécial à vrai dire. Autiste, avec des difficultés de communication qui ferait passer Thylo pour quelqu’un de totalement normal… c’est dire ! Je me suis heurtée à un mur, et je sais que je n’obtiendrais rien en y allant de manière frontale. J’ai essayé plusieurs trucs mais ça coince, alors j’ai pensé que deux êtres un peu semblables peuvent peut-être se comprendre. J’ai appelé la journaliste, elle a accepté de me voir, elle doit se douter que je vais demander son aide. Je la soudoie dès son arrivée avec un café, c’est un bon départ ça, non ? « Merci d’être venue. » je crois qu’elle se fout pas mal de ma reconnaissance, je commence à la connaître elle veut surtout savoir pourquoi elle est là et ce que j’attends d’elle. « Pour une enquête que j’ai en cours et que je suis sur le point de bouclée j’ai besoin d’un témoignage. Sauf que le jeune est un peu différent… » il est considéré comme travailleur handicapé, et s’il est d’une efficacité redoutable, pour parler c’est autre chose. Thylo attend plus de détails et je lui en donne « Il n’est pas câblé comme moi mais plutôt comme toi. » dis-je en haussant les épaules « Je me suis dit que peut-être tu pourrais lui parler. Essayer en tout cas. ».
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Ven 15 Nov - 18:16

L’avantage de mon boulot que j’affectionne particulièrement pour la liberté qu’il m’apporte mais aussi la routine et la régularité qu’il demande, c’est également que ma vie privée, si tant est que j’en ai une, puisse y être mêlée à certains moments. Je travaille un peu comme je l’entends, aux horaires où je l’entends, mais pour me faciliter la vie, mon supérieur m’en impose. Comme un cadre, auquel je me réfère pour me rassurer, et pour me donner une façon de fonctionner. Comme le pense Jules à juste titre, ça m’évite surtout de passer tout mon temps en boucle sur mon combat premier…
Plongée dans tout un tas de recherches que j’apprécie de faire aux archives, privées de tout réseau téléphonique, je ne reçois le message et l’appel de Jules qu’une fois remontée. Je suis bien la seule à aimer cette odeur de vieux documents, de poussières et le rangement archaïque de tous ces vieux journaux ou rapports. J’aime le concret, et si je suis plutôt douée pour parler aux machines, il n’empêche qu’elle peut toujours être trafiquée, au contraire d’un bout de papier, authentique, et vieillit par le temps. Une valeur à laquelle on peut se fier.
Elle a besoin de moi, sans me donner plus de détails et elle sait sans doute aussi que la curiosité est le meilleur moyen de me faire venir jusqu’à elle. Je dirais même plutôt que c’est le souci de mettre une chose concrète dans une case ouverte mais pour le moment vide. Je ne suis pas câblée comme tout le monde, c’est ce que j’entends d’elle à chaque fois que l’occasion se présente.
On se retrouve dans un café. Je la repère très vite, non seulement je commence à la connaître plutôt bien mais en plus de ça, son allure atypique est ce qui fait qu’elle me plaît. Je me retrouve face à elle, nous n’avons pas besoin de conventions toutes les deux. Pas de baiser, de rituel pour dire bonjour ou quoi que ce soit de ce genre. Pourtant, elle m’a déjà commandé un café. Je crois que je préfère ça, le contact sans que je ne l’aie incité me met mal à l’aise. Il s’agit d’un état d’esprit plutôt que du reste. « Merci d’être venue. » Je ne réponds pas, elle n’a pas besoin de réponse, de toute façon elle se fout totalement de ce qui est inutile, des ronds de jambes et autres bienséance. « Pour une enquête que j’ai en cours et que je suis sur le point de bouclée j’ai besoin d’un témoignage. Sauf que le jeune est un peu différent… » Chez elle, différent peut revêtir plusieurs formes. Jules n’aime pas montrer du doigt, désigner, dénoncer. Ni juger. Pour autant, si elle le qualifie de différent, il doit être vraiment hors normes. « Il n’est pas câblé comme moi mais plutôt comme toi. » Je repose mon café, l’information fait le tour. « Tu veux dire qu’il présente des… troubles autistiques ? C’est ce que la psy disait, je crois… » Pour moi, j’étais simplement bizarre, weirdo, ce que vous voulez, tout ce dont me taxait Jules. Je m’y suis faite à cette image à contrecourant. Après tout, c’est tout ce qui constituait mon identité durant toute mon adolescence, et même mon enfance. « Je me suis dit que peut-être tu pourrais lui parler. Essayer en tout cas. » « D’accord. Qu’est-ce-que je dois obtenir ? » C’est comme si je partais en mission, j’ai un objectif, plutôt clair, et je ne suis pas prête à en décrocher. Je poursuis la descente de mon café, d’une traite, et lève la main pour en demander un autre. Je n’ai dormi que quelques heures, je suis pleine de tocs, et ça se ressens sur ma nervosité. Peu importe, je l’écoute. Je suis capable de faire plusieurs choses à la fois, elle le sait. Si mon esprit n’a pas l’air d’être là, il peut l’être à 200% quand même. Et pour l’heure, j’essaye juste d’aligner les deux touillettes, afin de me concentrer pleinement sur la mission confiée par Jules.
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Dim 17 Nov - 13:07
J’ignore si la stratégie va s’avérer payante, mais que Thylo réponde présente est déjà une bonne chose. Au moins j’aurais essayé et si je n’ai pas de réponses par son biais, je réfléchirais à une autre option. Comme chaque fois que j’ai un service à lui demander, la journaliste préfère entrer directement dans le vif du sujet, ce que je fais en lui expliquant la situation. Elle aime que les choses soient précises, les mots placés justement, appeler un chat un chat « C’est ça, il est autiste. » et comme récemment sa psy a mis un terme sur sa différence de fonctionnement, j’ai pensé que peut-être elle serait à même de communiquer avec lui. C’est peut-être totalement con, mais je crois qu’au delà de ce trouble, Thylo a une façon de faire qui pourrait fonctionner. Elle accepte d’essayer et comme un soldat partant en mission me demande aussitôt ce qu’elle doit obtenir comme infos. « Ce qu’il a vu, entendu, à propos de mon client. Il s’est fait piégé par une ex, une collègue de travail qui n’a pas supporté la rupture. Il a été viré pour un faute grave alors qu’il n’est responsable de rien… Sauf que le vrai témoin clé c’est ce jeune autiste mais il ne parle jamais clairement de ce sujet. En tout cas pas à moi. » les deux fois où j’ai essayé il a buguer sur mes tatouages et est resté bloqué là-dessus. Impossible de le berner, même en les dissimulant avec des manches, il savait, c’était foutu. « Moi il m’a prise pour une bande dessinée… » lâché-je avec un haussement d’épaule « J’ai aucune idée de si ça va marcher ou pas, alors te mets pas la tête à l’envers si tu obtiens rien, ok ? » je sais qu’elle prend vite les choses à cœur et je ne veux pas lui causer de nouvelles prises de tête, surtout pas pour ça. « Si ça ne fonctionne pas je me débrouillerai autrement. » la rassuré-je, elle sait que j’ai de la ressource. La journaliste termine son café alors que je suis à peine à la moitié du mien et en commande un nouveau dans la foulée, je sens à son attitude qu’elle est nerveuse. Alignement des touillettes, de sa tasse vide, de la serviette, j’arque un sourcil « Ça va ? » je ne pense pas que ce soit ma petite mission qui la stresse mais ça ne doit rien arranger « T’as dormi ? » elle a besoin de peu de sommeil, dixit elle-même cependant je commence à reconnaître quand elle atteint certaines limites. « On est pas obligées d’y aller aujourd’hui pour l’interroger… Je peux reporter à demain. » proposé-je.
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Dim 17 Nov - 20:42

J’ai toujours à cœur de faire bien, pour Jules, parce que quand je lui demande moi-même un service, elle n’hésite pas à me le rendre, et je lui en dois une pour la garde à vue de l’autre soir. Je sais qu’elle ne veut rien en échange mais ça me permettrait de garder un équilibre, je tiens des comptes, sur tout, tout le temps. Parfois dans ma tête, parfois sur un fichier dans mon ordinateur, parfois dans un carnet. Tout dépend. Mais aujourd’hui j’ai des tas de choses en tête et je dois attendre, pour obtenir les rendez-vous dont j’ai besoin pour avancer sur mes papiers, pour pouvoir enquêter et mon travail est au point mort, en attendant la réponse à mes mails, à quelques-unes des personnes dont j’aimerais l’avis sur certains sujets. Je suis dans l’attente, et ça, ça m’angoisse.
Jules propose de m’occuper, l’idée est bonne, et puis peut-être qu’à mon niveau, je peux effectivement faire quelque-chose. « C’est ça, il est autiste. » Si je me mets à sa place et que j’arrête de faire tant d’effort pour communiquer, sans doute que nous fonctionnons de la même façon, et pour ça, je peux l’aider. Mais ça me surprend qu’elle n’ait pas réussi à faire quelque-chose elle-même, parce qu’elle est plutôt douée avec moi. Elle est une des rares à savoir anticiper mes crises, tout du moins les gérer, et encore… Mais elle fait preuve d’une grande patience, on ne peut pas lui reprocher.
Je lui demande ce qu’elle attend de moi, toujours dans un souci plein et entier de répondre comme il le faut les attentes de Jules. « Ce qu’il a vu, entendu, à propos de mon client. Il s’est fait piéger par une ex, une collègue de travail qui n’a pas supporté la rupture. Il a été viré pour une faute grave alors qu’il n’est responsable de rien… Sauf que le vrai témoin clé c’est ce jeune autiste mais il ne parle jamais clairement de ce sujet. En tout cas pas à moi. » « Parce que ça l’angoisse, ça a déclenché quelque-chose chez lui qui fait qu’il se sent en insécurité. » Je lui explique comme ça peut se passer dans ma tête, si je peux l’aider à comprendre elle-même comme ça doit se passer dans sa tête à lui. « Moi il m’a prise pour une bande dessinée… » Je souris, elle a une façon de dire les choses qui m’a toujours plu. « Je les aime bien moi aussi tes tatouages. » Elle le sait, même si je n’ai pas compris l’idée de fixer une chose pour l’éternité, parce que je tente de me faire à l’idée que quoi que je fasse, elles finiront par bouger. Et comprendre le fait que certaines choses bougent et d’autre non, est déjà assez compliqué à envisager. « J’ai aucune idée de si ça va marcher ou pas, alors te mets pas la tête à l’envers si tu obtiens rien, ok ? » « Mais si tu me le demandes, c’est que c’est important… » Sinon je pense qu’elle ne ferait pas la démarche de me mettre là-dedans, elle sait parfaitement ce que je joue à risquer de rencontrer un échec. « Si ça ne fonctionne pas je me débrouillerai autrement. » Je l’entends, mais je suis déjà dans mes pensées, je ne veux pas risquer de passer à côté, je veux lui donner satisfaction et je me prépare déjà à certaines éventualités, je me prépare, toujours, pour tout, et c’est comme ça moins dur de faire face à l’inconnu. Envisager toute possibilité. Je me concentre, et c’est finalement tout sauf évident. « Ça va ? » Elle m’observe, je sens son regard sur moi, et une fois tout aligné, je vais pouvoir me concentrer sur autre chose. « T’as dormi ? » « Oui, un peu. » Répondant dans le vague, prenant maintenant son café pour l’aligner. Je sens une vague m’oppresser et je suis incapable de la contrôler, alors j’agis. « On est pas obligées d’y aller aujourd’hui pour l’interroger… Je peux reporter à demain. » « Si… » Alignement fini, je comprends que ce soit usant. Pour autant, j’en ai besoin pour me concentrer. « C’est juste que… C’est la première fois que je vais avoir à faire à une personne comme moi. Autiste, comme tu le dis. Et je sais pas si… enfin je sais pas si je vais savoir le gérer. » Etre la seule personne bizarre à gérer, j’en ai l’habitude, c’est moi, mais si on est deux, ça risque de se corser. « Il est au courant que je vais l’interroger ? Tout du moins lui parler ? C’est pas très intelligent de lui mentir. Si vous voyez ça comme un interrogatoire, alors il faut le lui dire. Il faut qu’il sache. Ce qui lui fait peur, c’est l’inconnu. » Je deviens bien plus loquace, et ça peut traduire une angoisse, aussi. « Quel âge il a ? » Plus il est jeune, plus ce sera facile, je pense. En tant qu’adulte, nous développons une forme d’imperméabilité, et faire confiance devient d’autant plus compliqué.
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Mar 19 Nov - 9:32
Mon client compte sur moi, j’ai besoin de ce témoignage, alors oui il y a une certaine attente de résultat, cependant il est hors de question que je mette la pression sur Thylo, même si c’est important. Elle n’est pas stupide, loin de là, elle le sait donc déjà sinon je ne lui aurais rien demandé. Je lui assure qu’en cas d’échec je trouverai une alternative, et c’est la vérité, j’essaierai en tout cas ! La connaissant suffisamment pour m’en rendre compte, je vois que la pression monte, ses gestes la trahissent. Fatigue et envie de bien faire se mêlent, elle se met à tout aligner. Je l’observe et finalement déclare que ça peut attendre un autre jour, mais elle refuse. L’explication suit, comme toujours, elle a cette habitude de détaillé le pourquoi de ses décisions au début je trouvais ça étrange, agaçant même et puis je m’y suis faite. Rencontrer un autiste, d’un degré bien plus élevé que le sien, la stresse un peu « On te demande pas de le gérer, juste de discuter avec lui pour qu’il dise ce qu’il a vu et entendu. ». La journaliste s’inquiète de la manière dont vont se passer les choses, ce que sait ce jeune homme. « Personne n’a menti. Il sait qu’on doit revenir discuter avec lui. Je n’ai pas précisé quand. » parce que je ne connais pas ses disponibilités à elle, je ne pouvais pas anticipé. « C’est une discussion, je ne suis pas flic. » ça n’a rien d’un interrogatoire, personne l’a essayé de l’assommer de questions, de toute façon il ne parle que de ce qu’il veut. Elle me demande son âge « Vingt et un ans, sûrement tout juste quatorze mentalement. » mais pas comme les gamins de maintenant. Je hausse les épaules « Enfin j’en sais rien. Il a vingt et un ans, point. » je ne veux pas faire de fausses suppositions. J’arque un sourcil en l’observant « Si j’avais su que ça te mettrait dans cet état je ne t’aurais pas sollicité. » je n’aime pas savoir que je suis en partie la cause de son comportement obsessionnel. « Tu me diras quand tu es prête à y aller. Je dois juste appeler son père avant. » arriver sans prévenir serait une erreur. « Tu as bossé cette nuit ? Ou t’as continué ton enquête ? » elle sait de quoi je parle, l’Eglise, son obsession. A force de recueillir des éléments ça et là j’ai fini par comprendre pourquoi elle en fait une affaire si personnelle, même si il reste encore des zones d’ombres. Mais c’est son histoire, ça lui appartient et elle en parlera si elle le souhaite.
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Mar 19 Nov - 11:50

Chaque changement, chaque chose imprévue, un peu soudaine, peut déclencher chez moi une réaction presque épidermique. Mais il suffit de se faire à ce que ça puisse à un moment où à un autre dérailler. Jules a fini par prendre l’habitude de mon changement de comportement pour un mot, une phrase, un changement brutal qui elle, ne la perturberait aucunement. Je fonctionne tout simplement différemment. Et je la trouve particulièrement tolérante en tout ça, elle se fait à moi, à ma façon de faire, un peu changeante, un peu sur la tangente aussi. « On te demande pas de le gérer, juste de discuter avec lui pour qu’il dise ce qu’il a vu et entendu. » « Et ça demande un certain tact. Tu l’as dit, il est autiste, et s’il y a mot posé sur sa pathologie, c’est qu’un médecin le suis. Ça veut dire que c’est important, et à prendre en compte. » Je pense qu’elle comprend tout ce que je lui explique et les enjeux que ça implique. Je ne peux pas imposer ma volonté comme je le fais face à des personnes normales, comme Jules, qui peuvent gérer le changement et l’insistance. La pression même. Et c’est ce qui peut me conduire en garde à vue. Malheureusement pour moi. Mais pour ce jeune homme, la donne est forcément toute autre.
« Personne n’a menti. Il sait qu’on doit revenir discuter avec lui. Je n’ai pas précisé quand. C’est une discussion, je ne suis pas flic. » Ca me soulage, aussi incroyable que cela puisse paraître, mais il sera déjà plus calme, dans l’attente mais dans le flou, ce qui permet de ne pas avoir à gérer une dead line qui aurait été dépassée, d’une façon ou d’une autre. Et ça aurait pu le rendre incroyablement nerveux. « Vingt et un ans, sûrement tout juste quatorze mentalement. Enfin j’en sais rien. Il a vingt et un ans, point. » « Non, tu as raison. Emotionnellement, il a 14 ans. Et il est stressé. Mais s’il a un cadre de travail, ça veut dire qu’il est capable de gérer certaines choses. » Je me plante un décors, anticipe les réactions qu’il peut avoir, je m’en voudrais de le stresser d’avantage, parce que lui aussi a dû se passer et se repasser l’éventualité de cette conversation cent fois dans la tête. « Si j’avais su que ça te mettrait dans cet état je ne t’aurais pas sollicité. » « Je te dois quelque-chose pour la garde à vue… » Lançais-je entre deux alignements de touillettes. Et maintenant je passe au sucre. C’est important d’avoir une vue bien carrée, bien droite, où rien ne dépasse, ça permet de se concentrer sur le présent, une fois tout en ordre. « Tu me diras quand tu es prête à y aller. Je dois juste appeler son père avant. » Je ne réponds pas, je fini mon œuvre, mais j’ai entendu sa réflexion. Je suis presque prête, oui. « Tu as bossé cette nuit ? Ou t’as continué ton enquête ? » « Oui, mais du perso, uniquement. » Elle sait ce que ça implique chez moi. Je travaille la nuit, quand je n’ai pas le temps le jour, pour dénicher la moindre info sur les mouvements de l’Eglise. J’ai quelque-chose à prouver, et je ne reviendrais pas dessus. J’ai trop besoin de ça pour me maintenir debout. Pour me donner une raison de me lever le matin. Même si j’aime ce que je fais, je pense que Jules a raison dans une certaine mesure, même si ses paroles ne visaient pas uniquement ma personne. Mais la rage me tient debout, la colère que provoquent l’injustice. Je prends une seconde de réflexion, de silence, m’offre une vue d’ensemble sur mon œuvre arrangée, et enfin… « Je suis prête. On peut y aller. » Levant le regard sur elle. Je me lève, vais régler le café et vient récupérer mon sac. Je la brusque ? « Tu es prête toi aussi, pas vrai ? » Nous sortons, je sens qu’elle a l’air surprise, mais ne s’en étonne même plus. « C’est cette enquête qui t’occupe et te préoccupe autant ? » Elle a l’air de s’impliquer énormément, vu le fait qu’elle fasse appel à moi. Il fait froid dehors, et je glisse mes mains dans mon trench en laine, enfonce mon cou dans mes épaules. « Où est-ce qu’on doit le rencontrer ? »
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Mer 20 Nov - 14:47
Cette tension, ce stress, ça fait partie de la préparation de Thylo. Bousculer son quotidien lui nécessite des ajustements qui passent par ces alignements, ces tocs dont je ne me formalise presque plus. Mais je n’aime pas particulièrement la mettre dans l’inconfort. Je me dis toujours qu’elle apprend à mieux gérer les choses au fil du temps, mais preuve en est que ce n’est pas encore ça. Elle a à cœur de faire les choses bien, de ne surtout pas bousculer le jeune homme. Je lui donne autant de précisions sur le contexte qu’elle m’en réclame, espérant qu’avec ça elle se sente dans de bonnes conditions. Mais son stress est si palpable que je finis par lui dire que je regrette presque de lui demander ce service, ce à quoi elle répond me devoir quelque chose « On ne tient pas de compte Thylo… » dis-je en secouant la tête « Enfin je sais pas. Tu le fais, toi ? » les choses ne doivent pas être à sens unique mais ce n’est pas le cas donc aucun soucis de “dette“ entre nous. Je m’en remets à elle pour le moment où elle voudra y aller, maintenant je lui laisse prendre les choses en main. Je sirote mon café tout en la regardant faire son rangement, elle va recommencer combien de fois au juste ? Finalement elle prend un peu de recul, observe son œuvre et décrète que c’est bon, elle est prête avant de se lever comme un clown sortirait de sa boite et d’aller payer nos boissons. Ça y est, j’ai le tournis. C’est une habitude quand je passe du temps avec elle, mais je me demande si je finirai par m’y faire, à tout ce manège. De retour elle récupère son sac alors que j’avale ma dernière gorgée de café. Je hoche la tête « Oui je suis prête. » je n’attendais plus qu’elle le soit. Nous quittons le bar, je mets les mains dans les poches de mon blouson, marchant en direction de ma voiture. « Hum ? » moi préoccupée ? Pas plus que d’habitude, je ne crois pas « Pas particulièrement. » dis-je avec un haussement d’épaules « C’est une affaire importante mais elles le sont toutes, à leur façon. » pour chaque client qui fait appel à moi c’est important, je me dois de traiter les dossiers avec le même sérieux. Mais peut-être que celui-ci est un peu particulier, sans que je ne sache trop comment expliquer pourquoi. « Chez lui. Il vit avec son père. » je l’ai toujours rencontré sur son lieu de travail, ça sera peut-être plus facile de réussir à le faire parler s’il est dans un endroit qui le sécurise d’avantage. De toute façon tout ça c’est quitte ou double. Sur le trajet je passe un coup de téléphone au père du jeune autiste, ils nous attendent pour la prochaine demi-heure. Un silence s’installe, j’imagine que Thylo continue de se préparer à accomplir sa “mission“.
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Mer 20 Nov - 15:59

« On ne tient pas de compte Thylo… Enfin je sais pas. Tu le fais, toi ? » « Oui, pour tout. » Il n’y a rien de péjoratif là-dedans, bien au contraire, tout simplement, j’ai besoin de compter, pour me rassurer et j’ai toujours tout compté, depuis le plus loin dont je me souvienne. Le nombre de pas, le nombre de fois où je vais tourner une poignée de porte, ou le nombre de tours qui vont me permettre à fermer un robinet. Le nombre de fois où je vais franchir une porte, croiser une voiture… Alors compter le nombre de services que j’ai à rendre est moindre mal. Quoi qu’il en soit, elle m’a rendu un grand service le soir de la garde à vue, et étant donné qu’elle ne m’a encore jamais imposé un non franc et massif, je ne me réserve pas le droit de lui refuser un service qui soit dans mes cordes, et s’il ne l’est pas, je fais en sorte que mes cordes le deviennent. Ça aussi, ça devient productif, dans le dépassement de soi, dans le fait de pouvoir sortir de sa zone de confort, comme aime à le répéter Jules. Pour moi, c’est un défi, quotidien, auquel j’ai fini par me prendre, et je le fais, je note même mes progrès.
En attendant, elle me laisse le temps de me mettre en condition et ça passe par la recherche d’une tranquillité d’esprit, quelle qu’elle soit. Une fois trouvée, je lui dis être prête et virevolte comme un objet mécanique remonté. « Oui je suis prête. » Nous sortons, et marchons vers la voiture, elle me dit être préoccupée, sans l’être vraiment, juste accorder une certaine importance différente à chaque affaire. Je le conçois. Ça me va comme explication, je peux donc passer à un autre sujet. Celui de l’endroit où on va se retrouver. « Chez lui. Il vit avec son père. » Je hoche la tête, c’est son univers, sans doute sa chambre dans laquelle je vais être amenée à discuter avec lui, alors forcément, ça va m’aider. Pour autant, je me rends compte qu’il n’y a rien de vraiment facile à rencontrer quelqu’un comme soit. Pas pour moi en tout cas. Au final, si je suis hors normes, mes repères sont les gens normaux, les gens comme moi, je n’en n’ai jamais croisé, et je m’en retrouve moi aussi intimidée.
Nous arrivons à bon port, c’est une maison de campagne, un peu isolée, parfaite pour éviter les bruits qui peuvent angoisser. Pour ma part, ils me rassurent mais pour m’être renseignée sur les troubles autistiques, ils peuvent encombrer mes pairs. Nous sonnons et le père nous attend, je me présente, serre une poignée de main et remets mes mains dans mes poches avant que le père ne m’indique le chemin de la chambre du jeune Andrew, puisque c’est son nom. Jules m’encourage à monter seule, elle me suivra par la suite, mais je dois me présenter seule, pour ne pas trop l’effrayer. Une fois en haut des escaliers, je frappe deux coups à la porte, un nombre pair, c’est plus rassurant… si je dois me mettre dans sa tête, alors moi aussi je préfère les nombres pairs. A son autorisation, je pousse la porte, et entre dans la chambre, prenant soin de la pousser derrière moi sans la fermer, elle ne l’était pas. « Bonjour Andrew. Je m’appelle Thylo. » Il ne lève pas les yeux vers moi. Ça n’est pas pour autant qu’il ne m’écoute pas, je le sais. Il est concentré sur un puzzle. Plutôt compliqué au premier abord, il nécessite une grande vision d’ensemble. « Ton père t’a prévenu que nous avions quelques questions à te poser. Est-ce que je peux m’asseoir ? » Pas de réponse, ça veut dire oui. Un non, nécessite qu’on s’y oppose, un oui, qu’on laisse faire, pas besoin d’intervenir, donc. Je prends place sur le sol, le dos appuyé contre son lit. Je le regarde faire, il est concentré, mais peut faire deux choses à la fois. Son autisme est sans doute bien plus lourd que le mien. Mais il n’en n’est pas moins intelligent, bien au contraire. Et j’imagine que si à mon niveau je vois le monde comme un parcours semé d’embuches, ce doit être bien pire pour lui. « Tu as dû voir quelque-chose, concernant ton employeur. Quelque-chose que tu refuses de dire. Il n’y a pas de bonne réponse Andrew, tu ne peux donc pas te tromper. » Le rassurer sur le fait qu’il ne puisse pas faire une erreur. Statistiquement, si, l’erreur zéro n’existe pas, mais je ne vais pas lui exposer tout ça. En me mettant presque dans la peau de Jules face à moi, je comprends un peu mieux la patience et la délicatesse que ça demande. « On peut jouer ensemble ? » Cette fois, il me donne deux pièces, que je dois essayer de placer dans le casse-tête en bois…
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Translater needed (Thyles#12)
Jeu 21 Nov - 15:54
Thylo tient des comptes pour tout. Ça ne m’étonne pas vraiment, ou plutôt ça ne devrait pas. Mais je crois qu’elle range derrière le terme de compte tout ce qui s’apparente à une véritable quantification des choses, pas seulement dans le sens d’un service rendu. C’est son truc, ça ne gêne personne, pas moi en l’occurrence alors inutile de débattre là dessus. Nous prenons la route vers le point de rendez-vous, chez le jeune autiste, dans un environnement rassurant qui le rendra peut-être un peu plus affable. Je l’espère. La journaliste doit probablement imaginer différents scénario de la discussion, se préparer à plusieurs éventualités. La maison se trouve en périphérie de la ville mais le trajet reste relativement rapide. Arrivées sur place je fais les présentations, le père d’Andrew indique à Thylo où trouver son fils et je reste avec lui au moins dans un premier temps. Le temps passe, je suis en train de finir un café offert par le propriétaire des lieux lorsque la journaliste réapparait, m’invitant à la suivre. Le jeune homme a accepté de parler, il est d’accord pour que je l’écoute et l’enregistre contre l’explication d’un des motifs qui orne ma peau, le deal est acceptable. Je laisse la blonde gérer les choses, restant totalement en retrait. Une fois l’entretien terminé nous prenons assez rapidement congé, inutile de déranger plus longtemps cette famille. Je sens que Thylo ressort une certaine fierté d’avoir réussi à me venir en aide. Mener cette mission à bien lui tenait à cœur, comme tout ce qu’elle entreprend, en fait. « Tu vois, tu t’en es très bien sortie. » dis-je en m’installant au volant alors qu’elle reprend place côté passager « Je ne doutais pas de ta réussite. » sinon je n’aurais pas sollicité son aide. Sa capacité d’analyse est une vraie force, même si ça la rend à la fois étrange, un peu épuisante parfois et agaçante de temps à autre. Je démarre le moteur, enclenche le mode drive et nous reprenons la route. Le timing n’est pas trop mauvais, nous échappons au plus dense de la circulation mais ça ralentis quand même un peu aux abord de L.A. Je lui adresse un regard en coin, sourire malicieux aux lèvres « Du coup selon tes comptes on est quitte ou je te dois quelque chose ? » j’arque un sourcil « Tu as un truc prévu pour le reste de la journée ? ». Si ce n’est pas le cas je ne manque pas d’idées, enfin si elle souhaite que nous passions du temps ensemble. Il n’est pas exclu qu’elle veuille se remettre au travail, la connaissant « Sinon je te dépose où tu veux. Ton boulot ? Chez toi ? » je hausse les épaules. Le choix lui appartient, j’ai déjà bien assez contrarié ses plans.
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Translater needed (Thyles#12)
Ven 22 Nov - 18:03

Je prends doucement mes marques avec ce jeune, le truc, c’est que les rôles sont inversés, c’est à moi de prendre soin de lui et de m’adapter à lui, tandis que d’habitude les autres s’adaptent à moi. Mais je crois que j’y prends un certain plaisir et une grande fierté, d’être parvenue à nouer un vrai dialogue avec un jeune en difficulté, comme je le suis, sans le stresser ou lui déclencher la moindre crise. Je peux dire que je suis capable de prendre les deux côtés, que je suis non seulement une adulte mais que je suis capable de m’adapter, et ça… C’est un grand pas. Que Jules m’encourage à noter.
Après avoir préparé ensuite Andrew à mon départ, je remercie le père de ce dernier, comme le veut l’usage et suis Jules, qui reprend le volant.
« Tu vois, tu t’en es très bien sortie. Je ne doutais pas de ta réussite. » « Parfois, tu es plus fiable que mon instinct. » Si je ne m’en sentais pas capable, elle m’a rassurée en m’assurant pouvoir le faire, sans pour autant m’imposer quoi que ce soit. Encore une façon de fonctionner que je ne connais pas mais que je commence à apprécier. Peut-être que tous ces détails font ce que j’aime chez elle au final ? Ce que nous vivons toutes les deux ? Je ne saurais trop dire, mais c’est plaisant. « Du coup selon tes comptes on est quitte ou je te dois quelque chose ? » « Je dirais qu’on est quittes. Mais que ça ne me dérange pas de te rendre service. » J’arque un léger sourire, je lui dis les choses, parce que visiblement, le positif fait du bien à être entendu. Je ne m’en prive donc pas. Sans doute que ça fera aussi plaisir à Jules, même si elle ne fonctionne pas non plus comme tout le monde. C’est presque rassurant en un sens. « Tu as un truc prévu pour le reste de la journée ? Sinon je te dépose où tu veux. Ton boulot ? Chez toi ? » « Mm, non, en fait, pas vraiment. J’avais pris ma journée. » Je retire mon manteau, qui me tient bien trop chaud dans l’habitacle de la voiture. « Mais on pourrait peut-être faire quelque-chose qui te plaît ? Quelque-chose que tu as l’habitude de faire ? » J’ai envie de faire un tas d’efforts, je viens de passer un cap, de prendre une bonne dose de confiance en moi, alors autant la mettre en pratique, non ? « Je me sens prête. A essayer de faire comme tout le monde. Peut-être que là aussi je comprendrais quelque-chose. » Pourquoi ça les amuse autant, pourquoi ils font ça de leur temps libre ?

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Translater needed (Thyles#12)
Mer 27 Nov - 18:07
Je ne crois pas être plus fiable que son instinct comme Thylo le dit. Je crois surtout que je suis plus habituée à gérer les changements rapides du monde dans lequel on vit. Elle est dans l’analyse constante, la sur-analyse même, là où je fais preuve d’instinct justement et surtout d’adaptabilité. Et puis j’aime à croire que mine de rien j’ai une petite compétence pour ce qui est de lire les gens, leurs trouver des atouts sur lesquels ils ont parfois des doutes. Je m’abstiens de la contredire, après tout si c’est ce qu’elle pense… Il y a encore des trucs auxquels je dois m’habituer, comme celui que le second degré ou la subtilité ne fasse pas vraiment mouche sur elle. Moi qui ai l’habitude d’en user, c’est un challenge de faire autrement. Ma petite remarque sur nos comptes, teintée d’un semblant de malice visant à induire un sous-entendu, passe totalement au premier degré auprès de la blonde. Nous sommes quittes, mais elle est prête à me rendre service une nouvelle fois. Je garde ma perche pour moi, peut-être un peu frustrée, malgré l’aspect avenant de sa réponse. Je me contente d’un léger hochement de tête, signe que j’ai pris en compte son offre. La mienne était trop déguisée pour être perçue, tant pis, je ne suis pas du genre à me buter sur un truc aussi peu important. J’interroge la journaliste sur la suite de son programme pour la journée, d’éventuels impératifs et si je peux la déposer quelque part en particulier. Rien de tout ça, elle est libre de toutes obligations, ce qui en soit ne répond pas totalement à ma question. La suite arrive sans tarder, et je sens de la part de Thylo une volonté de faire des efforts, je commence à la connaître suffisamment pour remarquer ce genre de petites choses. Je ne peux nier que ça me fasse plaisir, elle sort de sa zone de confort ou du moins réclame à en être sortie. « Hum, ok. ». Sa démarche est motivée par son envie d’apprendre à s’intégrer un peu plus dans le monde qui l’entoure, s’y fondre, peut-être même trouver un intérêt aux activités qui n’en représentent que peu pour elle, à l’origine. « J’ai une idée. » dis-je avec le sourire, sachant déjà où nous allons aller et ce que nous allons faire. J’ai déjà rempli ce rôle de “guide“, faut croire que ça me plait, même si il m’arrive de me demander pourquoi je fais tout ça.
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