just two of us | coraden #4

Elle ouvrit la grande porte en bois du chalet situé juste à côté de Salt Lake City. Tout était en bois, de quoi les dépayser avec la ville et ses briques. La neige était en abondance, tout autours, recouvrant même le toit de la bâtisse. Cora avait organisé ce petite week-end, Eden l’avait laissé faire. Ça ne la dérangeait pas, d’habitude elles se bataillaient pour savoir qui allait décider de la destination, des activités etc. Mais cette fois-ci, sa compagne lui avait tendu les rênes. Ce qui ne lui avait pas déplu. L’italienne aimait avoir la main en toute circonstance même si parfois elle laissait aussi Eden avoir le contrôle. Sinon, ça serait impossible entre ces deux là. Mais bon ça faisait cinq ans que ça marchait entre elles malgré leur caractère bien trempé. Cora afficha un grand sourire en rentrant dans le chalet, posant sa petite valise à l’entrée. Elle était habillée pour l’occasion, elle avait mis un slim – ce qui était assez rare d’ailleurs, elle était presque tout le temps en robe - noir, avec des bottines montantes de la même couleur, un pull gris moulant col montant et d’un long manteau noir en cuir avec de la fourrure au niveau de la capuche. Toujours faire attention à comment elle s’apprêtait même en étant dans la montagne avec de la neige à foison. Après deux heures dans l’avion et quelques minutes de trajet en taxi, ça faisait du bien d’être enfin arrivé à destination. Elle s’avança encore plus puis se retourna vers Eden qui avait suivi ses pas. « Alors amore, qu’est-ce que tu en penses ? Ça te plaît ? » lança-t-elle d’un air enjoué. C’était un chalet luxueux avec une partie piscine au sous-sol. Cora aimait être dans le confort de toute manière. Elle ne pouvait pas faire autrement. Elle aurait pu choisir un chalet tout à fait traditionnel mais non. Ce week-end elle voulait se sentir bien, dans un endroit agréable à vivre. Parce que la montage, le froid et tout ça, ce n’était pas vraiment son dada. Elle préférait les vacances à se dorer la pilule sur une plage avec la chaleur. Mais bon, ça changeait tout de même d’être dans un endroit comme ça. Et puis en compagnie de Eden, ça ne pouvait être que merveilleux. Au moins, ça leur permettait réellement de se retrouver toute les deux, loin de la cité des anges. En ce moment, elle avait l’impression de ne pas avoir eu beaucoup de temps avec elle. Entre leur boulot respectif et l’apparition de Selena mais aussi ce qui se passait en ce moment avec Alicia qui la perturbait quand même, Cora avait grand besoin d’être avec son amour. Un grand sourire s’afficha sur ses lèvres puis tourna sur elle-même en regardant chaque coin de l’habitat. Elle adorait déjà l’endroit. Elle avait son air d'enfant, qui déballait un grand cadeau, affiché sur son visage. « Je sens que l’on va passer un très agréable week-end ici ! »

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J’ai fini par laisser Cora prendre les choses en main, organiser notre week end à Salt Lake City. Ça lui tenait à coeur, et il faut dire que je n’avais pas particulièrement le temps pour m’occuper de ça. Pourtant, je suis heureuse de pouvoir m’échapper avec elle, nous retrouver seulement toutes les deux, profiter d’un peu de tranquillité et de sérénité, loin du monde, des tentations et du boulot. La route est longue mais pas désagréable, nous parlons de tout et n’importe quoi, prenons du temps pour nous écouter, nous parler, je crois que c’était important. « Alors amore, qu’est-ce que tu en penses ? Ça te plaît ? » lance ma compagne me faisant découvrir l’objet de ses surprises, notre petit chez nous pour quelques jours. « Mais c’est immense ! » J’avoue que je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi grand et somptueux. On vit facilement à 15 dans ce chalet. Quoi que chez nous, c’est un peu pareil. Heureusement que nous avons quelqu’un pour faire le ménage. « C’est magnifique chérie… » Nous visitons toutes les deux les différentes pièces de la maison, même si Cora les avait visiblement déjà découvertes via des photos, c’était quand même différent. « Je sens que l’on va passer un très agréable week-end ici ! » Je m’avance vers l’immense baie vitrée ensoleillée qui offre une vue imprenable sur les montagnes. « C’est magnifique. » Cora s’approche et je lui tends la main pour qu’elle me rejoigne, l’attirant à moi. Je la prends alors dans mes bras, viens l’embrasser tendrement. « Je crois qu’on avait bien besoin de ça. Juste toi et moi. » Posant mon front contre le sien, je souris, comme apaisée de certains tourments, même si ce n’est que pour quelques minutes, j’en profite. « Tu as commandé un chef cuisinier aussi ou c’est toi qui va nous faire à manger ? » Je ris un peu, je n’ai jamais trop pris le temps d’apprendre à cuisiner, je fais des choses basiques, il m’es arrivé de cuisiner parfois lorsque nous avions des invités, mais rien qui ne soit réellement de la grande cuisine. Et ce week end, je n’ai pas envie de passer des heures à faire à manger, je veux juste être près de Cora.

Cora avait toujours vu les choses en grand. Elle n’était pas une personne qui faisait dans la demie mesure. C’était sa marque en même temps. On pouvait aisément la reconnaître entre mille. Et encore une fois elle avait mis à profit ce talent de toujours faire les choses en grand durant ces quelques jours avec son amour. L’expression de fierté sur son visage d’avoir déniché un endroit pareil se reflétait carrément sur son visage. « Mais c’est immense ! » le sourire éclatant affiché sur ses lèvres, elle lui fit un clin d’œil. « Oui je sais. » ce ton de prétentieuse pouvait énerver bon nombre de personnes qui la côtoyaient - même inconnu.es d’ailleurs - . Mais d’un sens, ça la rendait adorable. Ça faisait partie de sa personnalité haute en couleur. « C’est magnifique chérie… » son regard se mue en tendresse. Elle était contente que Eden apprécie la surprise. C’était le plus important. Elle avait tellement hâte de lui faire visiter toutes les pièces pour que son amour soit encore plus charmée. Cora ne s’en priva pas. Prenant la main de Eden afin qu’elle la suive. Elle était le guide vu qu’elle avait déjà vu les photos du chalet. Elle n’allait pas non plus réserver n’importe quoi. Cependant, rien n’était comparable maintenant qu’elle voyait le décors sous ses yeux. Elle, aussi, était émerveillée. Cora rejoignit Eden qui était devant la baie vitrée offrant une merveilleuse vu sur les montage sous le soleil couchant.  « C’est magnifique. » elle sourit à nouveau en la regardant. « Oui absolument sublime. » souffla-t-elle en prenant sa main afin de s’engouffrer dans ses bras avec tendresse. Elle était bien là. Tout contre elle. Ses lèvres contre les siennes. Front à front. Elle voulait se concentrer que sur elle. Eden. Il fallait que ce prénom soit le seul qui soit dans ses pensées. « Je crois qu’on avait bien besoin de ça. Juste toi et moi. » Oui c’était vrai. Ça faisait du bien de s’évader un peu et la retrouver pleinement. Cora souriait presque naïvement. Elle était amoureuse de Eden, c’était certain. Même après toutes ces années. Malgré que son cœur la mettait à l’épreuve dû à la présence d’un fantôme venant tout droit du passé. « Tu as commandé un chef cuisinier aussi ou c’est toi qui va nous faire à manger ? » elle haussa un sourcil et rit légèrement. « Hm pour cette fois je vais mettre la main à la pâte ! » Sa nourrice lui avait appris à cuisiner lorsqu’elle résidait encore dans la maison familiale à Venise. Même si elle ne cuisinait pas souvent, lorsqu’elle décidait d’être dans les fourneaux, elle n’y allait pas de main morte. « Ce soir je ferai une spécialité que m’a appris la tata*, un plat typiquement italienne, des Gnocchis alla romana. » pas plus de vingt cinq minutes de préparation et quatre minutes au four avec le parmesan, ça va ce n’était pas si long que ça. Elle n’allait pas non plus choisir un menu trop compliqué. Elle l’embrassa furtivement puis se détacha de son étreinte, prenant sa main dans la sienne. « Mais ne compte pas sur le fait que tu vas gentiment mettre les pieds sous la table. J'ai besoin d'un second chef. » dans son regard, il y avait de la malice. Elle l’emmena alors vers la grande cuisine ouverte. Heureusement qu’elle avait chargé quelqu’un pour faire les courses avant et remplir le réfrigérateur des ingrédients qu’elle allait cuisiner durant cette escapade. « Oh au fait, tu ne devineras jamais comment s’est passée ma soirée d’Halloween ! » lança-t-elle, enjouée même si elle secouait légèrement la tête, tandis qu’elle lâcha sa main pour aller prendre la bouteille de blanc qui devait être au frais.

*ma nourrice

Cet endroit est parfait, parfait pour nous retrouver, pour tout oublier, oublier Rayan surtout. Je vais m’y atteler de tout mon coeur, parce que j’aime Cora et qu’elle mérite que je lui donne toute mon attention. Au moins ce week end. Surtout que je suis à l’initiative de ces deux jours juste toutes les deux. Je lui demande si elle compte faire la cuisine ou si elle a aussi payé quelqu’un pour le faire. « Hm pour cette fois je vais mettre la main à la pâte ! » J’arbore un large sourire satisfait. « Ce soir je ferai une spécialité que m’a appris la tata*, un plat typiquement italien, des Gnocchis alla romana. » Je me mords la lèvre inférieure, des étoiles dans les yeux. « Men dis pas plus, j’ai déjà super faim ! » Cora ne perd pas de temps, quitte mes bras et s’empresse de récupérer ma main pour me tirer à sa suite. « Mais ne compte pas sur le fait que tu vas gentiment mettre les pieds sous la table. J'ai besoin d'un second chef. » Je ris un peu et la suis en trottinant, prête à donner un coup de main et répondre aux ordres qu’elle voudra me donner. Je me lave les mains, retrousse mes manches et me tiens prête alors qu’elle s’adresse à moi pour me parler d’un sujet tout autre que la cuisine. « Oh au fait, tu ne devineras jamais comment s’est passée ma soirée d’Halloween ! » Je la regarde et hausse les épaules. « Non, qu’es-ce qui s’est passé à Halloween, raconte moi ! » Ce n’est pas si étonnant que je ne sois pas au courant, nous ne nous voyons que très peu ces derniers temps. Nous avons des périodes plus creuses dans nos boulots respectifs où nous pouvons nous voir plus souvent, mais depuis quelques mois, autant dire que c’est le rush ! Mais ça a toujours fonctionné comme ça dans notre couple, et c’est aussi je crois ce qui fait notre force. Je reste attentive à ce qu’elle me raconte, parce que j’ai hâte de connaître la fin de l’histoire !

Cora avait l’impression que ça faisait une éternité qu’elles n’avaient pas eu de moments comme ça. Se retrouver comme ça dans la cuisine pour préparer leur dîner, ça aussi c’était rare, surtout en ce moment où le travail prenait une place importante. Mais de toute façon, elles étaient ainsi et ça avait toujours été ainsi. Ça aurait pu faire dégringoler leur relation mais pas elles. Les instants où elles se retrouvaient avaient beaucoup plus de saveurs. Renforçant l’amour qu’elles portaient l’une pour l’autre. En tout cas, Cora avait cette impression là. L’italienne le ressentait lorsqu’elle était dans ses bras, lorsqu’Eden lui souriait ou quand la blonde disait avec ses yeux brillants combien elle avait hâte de manger le plat qu’elle venait de lui proposer. Oui, ce battement de cœur si singulier quand on était auprès de la personne aimée, elle le ressentait vivement. Encore plus lorsque ça faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas retrouvées. Elle savait qu’elle était à sa place. En tout cas, pour l’instant Selena n’effleurait pas son esprit. Ou du moins, Cora s’évertuait à ne pas y penser puisque Eden était à ses côtés et qu’elle l’aimait, viscéralement. Elle sortit la bouteille de blanc du frigo et prit deux verres à pied, elle aimait bien boire du bon vin tout en cuisinant. « Non, qu’es-ce qui s’est passé à Halloween, raconte moi ! » Cora rit en servant leur verre « J’ai été invitée à passer une soirée dans une maison hantée. » elle lui tendit son verre et trinqua avant de boire une gorgée, elle reprit la parole, se mouvant dans l’espace afin de ranger la bouteille et se laver les mains. « Tu peux sortir les pommes de terre amore et commencer à en éplucher s’il te plaît ? - reprenant le cours de son histoire, tout en bougeant dans la cuisine, commençant à sortir les ingrédients – et c’est une fête huppée, j’ai vu pleins de mes poulains y participer. Je tombe sur une fille au bar, je lui propose de boire un verre... » elle le disait naturellement, et puis elle pouvait bien boire des coups avec des femmes sans rien faire non plus. Cora était du genre sociable de toute façon, avec le métier qu’elle faisait il valait mieux avoir ce genre de qualité. « … qu’elle refuse d’ailleurs ! - dit-elle en arborant une expression choquée sur le visage en regardant Eden – tu t’en rends compte ? C’est la première fois qu’on me refuse un verre. Je dois avouer que ça m’a quelque peu vexée. Et là d’un coup, elle se fait bousculer et renverse tout son cocktail sur sa robe. Franchement la pauvre, en plus c’était gluant et couleur rouge. J’avais mal au coeur pour sa robe ! Alors... » elle raconta qu’elle l’avait suivi en haut, essayant de l’aider à rattraper sa robe, parce qu’au départ, la jeune femme l’avait flatté en disant qu’elle n’était pas attirée par les mannequins. Son ego remonté à bloc, prête à tendre la main. Qu’elle tombe sur elle en sous-vêtement. Qu’elles avaient pris le drap du lit pour faire un déguisement. « … et là pendant qu’on essayait de rafistoler sa robe, une araignée se faufile dans mon décolleté ! J’ai du me mettre toute nue pour l’enlever de là ! Elle parcourait partout sur ma peau – elle en frémissait rien que d’y penser – je te jure c’était horrible ! Tu sais combien je déteste ça ! Puis elle, elle a été gentille, elle m’a recouverte avec un autre drap, je pense qu’elle a cru que j’avais eu peur d’elle quand elle me faisait son ‘bouh’. » franchement rien que de raconter cette histoire, Cora se disait que c’était tout de même fou ce qui s’était passé ce soir là.

Amusée de voir à quel point elle a hâte de me raconter cette fameuse soirée, je la laisse me conter cette histoire, tout en me tenant attentive à son récit. « J’ai été invitée à passer une soirée dans une maison hantée. » J’arque un sourcil, souriante, attendant la suite avec grande impatience. Elle me demande entre deux phrases de sortir les pommes de terre et les éplucher, ce que je fais sans broncher, tout en restant attentive à ce qu’elle me raconte. Ça commence bien, ça semble intéressant, j’attends la suite avec impatience. Vient une histoire avec une fille, un flirt de ce que je comprends. Notre relation est très ouverte, on est d’accord sur le principe, les conditions ont été posée quasiment depuis le début. Nous n’avons pourtant pas l’habitude de nous parler mutuellement de nos flirts ou nos relations en dehors de ce couple atypique que nous formons. Je ris lorsqu’elle me dit que la fille refuse son verre et qu’elle a été vexée, ça lui ressemble totalement. Mais je ne fais aucun commentaire et la laisse poursuivre son récit. S’en suit une accumulation d’informations toutes plus absurdes les unes des autres. Je finis par m’arrêter de couper les pommes de terre, la regarde continuer de me faire son baratin. Je croise les bras et attends qu’elle repose son regard sur moi, alors que j’arque un sourcil. « Et tu crois que je vais avaler cette histoire ? » Je secoue la tête, plus amusée qu’autre chose. « Si tu voulais me dire que t’as réussi à coucher avec la fille qui a refusé ton verre, ça aurait été plus rapide de résumer ça comme ça ! » Si elle veut me faire avaler son histoire d’araignée qui l’a foutue à poil, elle peut toujours courir. « Tu devrais te recycler, tu serais une bonne scénariste de comédie absurde ou de pièce de théâtre burlesque. » Oui, je me fous d’elle ouvertement. En riant, je m’approche d’elle pour venir l’embrasser. « C’était un bon coup au moins, elle valait cette histoire tordue ? »

Franchement, c'était vraiment un moment complètement dingue cet événement d'Halloween ! Cora n'en revient toujours pas de tout ce qui s'était passé là-bas. C'est pour ça qu'elle met de l'entrain dans son récit. Elle voulait absolument tout raconter à Eden. Ses pupilles s'égarent sur sa compagne qui croise ses bras, arrêtant complètement sa tâche de couper les pommes de terre, arquant un sourcil laissant deviner sur son air que tout se qu'elle venait de dire étaient complètement absurde à ses yeux. « Qu'est-ce qu'il y a ? » demande-t-elle, peut-être que Eden voulait réagir. L'italienne est toute ouïe. « Et tu crois que je vais avaler cette histoire ? » quoi ? Eden ne la croit pas ? Cora reste quelque peu subjuguée, arrêtant ce qu'elle était en train de faire, à savoir préparer la sauce. Elle hausse un sourcil tout en l'observant « Et bien oui, c'est la pure vérité. » franchement là, elle n'avait rien caché quand elle racontait ce qui s'était passé. Voyant l'air amusé de sa compagne, Cora sent bien que la blonde ne risquait pas de la prendre au sérieux. « Si tu voulais me dire que t’as réussi à coucher avec la fille qui a refusé ton verre, ça aurait été plus rapide de résumer ça comme ça ! » alors là, elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'Eden lui sorte ça.  « Tu devrais te recycler, tu serais une bonne scénariste de comédie absurde ou de pièce de théâtre burlesque. » mais en plus, Eden se moque d'elle franchement ! Cora n'en revenait pas, du coup elle ne bronche pas, regardant sa compagne s'approcher d'elle, son rire fendant l'air. Pour autant, elle ne la repousse pas lorsque la productrice vient poser ses lèvres sur les siennes, un instant avant de reprendre la parole « C’était un bon coup au moins, elle valait cette histoire tordue ? » ok d'accord, elle ne la croit pas du tout ! Cora en est sûre maintenant. Un léger rire mélangé à un soupir s'extirpe de sa bouche. Elle pose ses mains à plat sur la table qui se trouve derrière elle. « Pourquoi ? Tu n'apprécierais pas le fait que j'ai pris mon pied avec elle si ça avait été le cas ? » sort-elle d'un ton quelque peu défiant, autant la jouer comme ça. Elle se retourne pour lui montrer son dos, recommençant à nouveau à se hâter à sa tache. N'empêche ça l'a un peu vexée au fond qu'elle ne la croit pas.

J’ai le sentiment que Cora tente de m’embobiner avec une histoire rocambolesque. C’en est même amusant. Les règles sont claires entre nous, et même si nous ne parlons que très peu de nos aventures en dehors de notre couple, j’avoue qu’une histoire aussi bien racontée, j’aurai été triste de ne pas l’entendre. Ça me fait beaucoup rire, cette manière qu’a ma compagne de raconter cette histoire, en en rajoutant des caisses, tout ça pour un résultat auquel je m’attends depuis la première phrase. Je ne suis ni énervée ni jalouse, simplement amusée qu’elle se sente obligée de me raconter des salades. Cela dit, l’histoire est assez drôle pour que je lui prête un hypothétique futur professionnel dans l’écriture de scénarios absurdes. Ça ferait un tonnerre. Ou tiens, un dessin animé pour adultes. C’est à réfléchir, ça pourrait cartonner. Mais Cora ne semble pas réellement apprécier que je ne rentre pas dans son histoire d’araignée qui l’aurait mise à poil. C’est ridicule. Si encore elle m’avait dit qu’elle avait été en présence d’un homme, là j’aurai pu potentiellement y croire. Et encore. Je sais que Cora, même une araignée dans sa robe, ne se déshabillerait pas devant un homme. L’italienne vient poser ses mains en arrière sur la table sur laquelle elle s’appuie, avant de reprendre la parole. « Pourquoi ? Tu n'apprécierais pas le fait que j'ai pris mon pied avec elle si ça avait été le cas ? » Elle me défie ? J’arque un sourcil, toujours aussi amusée, avant qu’elle ne se retourne. « Oh.. babe… » Je m’approche d’elle, glisse mon corps tout contre le sien, mes lèvres frôlant son oreille. « Je t’ai vexée parce que j’ai pas cru ton histoire tordue ? Tu veux me raconter la suite ? Comment elle était cette fille ? Tu l’as satisfaite j’en ai aucun doute.. » Je viens embrasser son cou pendant que mes mains deviennent un peu plus baladeuses. C’est étrange, savoir que Cora a pu donner du plaisir à une autre femme récemment ne me rend pas le moins du monde jalouse, au contraire même, ça me donne encore plus envie d’elle. Comme si je me rendais compte de cette chance de l’avoir pour moi, ici, maintenant, et dans le quotidien que nous partageons. Si elle laisse d’autres femmes parcourir son corps, je reste tout de même celle avec qui elle dort, celle pour qui elle fait la cuisine, celle avec qui elle part en week end, et j’estime que c’est une grande chance.

Oui, c'est vrai, une pointe de vexation s'est immiscée en son cœur. Parce qu'elle le vivait ce qu'elle lui racontait. Parce que c'était la vérité. Et vu que Eden se moque littéralement de ce qu'elle racontait, Cora ne peut que ressentir cette amère sensation de ne pas être crue par la femme qui doit la connaître du bout de ses doigts. Oui évidemment, ça la vexe ! Et d'ailleurs, elle lui tourne le dos après lui avoir répondu d'un ton défiant. « Oh.. babe… » Cora lève un sourcil à l'entente de ce doux surnom. Cependant, elle ne se déconcentre pas et continue sa tâche, sentant le corps de sa bien aimée se confondre avec sa silhouette. Son souffle à son oreille réveille quelque peu cette flamme luxurieuse qui la caractérise assez bien. Toujours prompte à démarrer au quart du tour. Enfin bon, Eden sait très bien comment la mettre en route en même temps. Et cet endroit là est tout de même très sensible. « Je t’ai vexée parce que j’ai pas cru ton histoire tordue ? Tu veux me raconter la suite ? Comment elle était cette fille ? Tu l’as satisfaite j’en ai aucun doute.. » elle esquisse même un sourire au coin de ses lèvres en sentant les mains de sa douce s'aventurer un peu plus sur ses courbes. Toute fois, son regard est toujours fixé sur ce qu'elle faisait. Elle se mord la lèvre légèrement, son toucher lui faisait toujours autant d'effets. Le ton de sa voix, devenu suave, la trahit même et ce sentiment d'être vexée s'évapore quelque peu de son être. De toute façon, la courbe de Cora sur les réactions qu'elle peut avoir varie toute les minutes. Ce n'est pas tout blanc ou noir, ni du gris d'ailleurs mais ça peut passer a du rouge puis du jaune, puis du vert etc. « Elle était belle en déesse grecque cette fille... » sa nuque se décale naturellement sur le côté afin de laisser les lèvres de Eden le champ libre. « Un moment donné, elle a perdu ses mots, tellement la situation était inattendue.. mes lèvres se sont retrouvées contre les siennes par inadvertance alors qu'on était au sol... » elle était toujours dans la vérité, c'était vrai en plus. Elle est tombée et l'a embrassée sans faire exprès. Cependant raconté comme ça avec une voix lascive, transpirant d'envie charnelle, et balayant le fait que c'était saugrenue cette soirée, ça pouvait bien sûr porter à confusion. Ce n'est pas sûr qu'elle aurait raconté s'il s'était vraiment passé quelque chose. Enfin quoi que justement si tout ça était passé et qu'elle s'était tout de même envoyée en l'air avec cette fille, si, elle aurait pu raconter à Eden le déroulement de cette soirée. Mais bon, elles n'ont pas trop l'habitude de dire ce qu'elles faisaient avec d'autres femmes. Quoi que Cora ça ne la dérangerait peut-être pas d'en discuter avec elle parfois. Dans leur couple, les règles sont clairs de toute façon.

Cora m’a fait rire. Sa manière de me raconter son histoire est pour le moins singulière, et elle le joue comme si c’était vraiment arrivé. J’ai beaucoup de mal à y croire, ça semble sorti tout droit d’un film absurde, voire même d’un dessin animé ou d’une série B. Mais ça m’amuse beaucoup, surtout de voir qu’elle y tient à sa version de sa soirée d’halloween, et même qu’elle semble vexée que je ne la crois pas. Alors je joue, m’approche d’elle, cherche à la séduire, à la déconcentrer dans sa tâche en laissant glisser sur elle mes mains aventureuses. « Elle était belle en déesse grecque cette fille... » Je souris en entendant qu’elle continue sur sa lancée, tout en me laissant le champs libre pour continuer mes baisers dans son coup. « Hum..? »[/color] Je la laisse poursuivre son histoire. « Un moment donné, elle a perdu ses mots, tellement la situation était inattendue.. mes lèvres se sont retrouvées contre les siennes par inadvertance alors qu'on était au sol... » Je ricane légèrement, toujours autant amusée. « Par inadvertance hum ? » Je mordille sa peau et laisse mes mains prendre place sur son ventre, remonter pour caresser le galbe de sa poitrine par dessus ses vêtements. « Et vous avez fait l’amour sur le sol, parce qu’elle n’a pas pu te résister. Je comprends… » Si quelqu’un d’extérieur assistait à cette scène, ça aurait quelque chose de malsain, mais il n’en est rien. Cora et moi avons une vision du couple particulière, et c’est ce qui nous correspond, ce qui fait aussi que notre couple, aussi atypique soit-il, fonctionne parfaitement bien depuis des années. Je ne la crois toujours pas sur son histoire, mais étrangement ça me donne envie d’elle, qu’elle invente des histoires pareilles sans doute pour essayer de me rendre jalouse. Nous n’avons pas l’habitude de parler de nos rencontres en dehors de notre couple, encore moins échanger sur les détails charnels. C’est sans doute pour ça que j’ai du mal à la croire. Sans doute aussi pour ça que je trouve ça follement excitant. Peut-être que si ça m’avait semblé plus réel je n’aurai pas vraiment apprécié…