Love is in... the office (Jayley#2)

Bordel j’ai cru que cette foutue journée n’en finirait jamais ! Je m’affale sur le siège de ma voiture en soupirant. J’adore mon boulot, mais il y a des jours comme celui-ci où je me dis que je devrais être considérée comme sportive de haut niveau et avoir les mêmes honneurs. Un petit hymne américain juste pour moi « Oh say can you see, by the dawn’s early light… » je m’égare. A défaut de fanfare et d’hymne je sais très bien ce qui peut m’apporter le réconfort dont j’ai besoin. Ma femme. Sauf qu’en ce moment l’ambiance à la maison est plutôt étrange. Morticia erre partout dans les couloirs, je suis même surprise de ne pas l’avoir vu apparaître dans le miroir de ma salle de bain. La pudeur est de mise, la tendresse seulement dans le secret de l’alcôve… et encore faut pas que ça dérive. Bref ! Habituellement j’aurais vu mon retour dans mon home sweet home comme la récompense idéale, mais ce n’est pas tout à fait vrai à cet instant. Un regard sur mon portable, c’est déjà le début de la soirée, et je vois d’ailleurs un message de Jay m’informant qu’elle rentrera tard. Elle l’a envoyé il y a dix minutes. Un sourire étire mes lèvres et je démarre ma voiture, prenant la direction de son entreprise. J’avais dit que je lui rendrais visite pour voir son bureau de big boss et je n’ai pas encore eu l’occasion de le faire, en voilà une ! A cette heure là le trafic n’est pas trop pénible, j’arrive à destination sans trop d’emmerdements. S’il y a vingt minutes j’étais amorphe, je suis reboostée par l’idée de surprendre Jay. Avec ce regain d’énergie c’est le pas enjoué que j’entre dans les bureaux de l’entreprise dont ma femme est désormais à la tête. C’est carrément pas mal ! Et mieux encore, c’est désert, les employés ayant débauchés depuis un petit temps. Je m’engage vers le bureau de la direction mais suis stoppé dans mon élan « Madame ! Excusez moi, nous sommes fermez si vous voulez un rendez-vous appelez demain. » je pose mon regard sur le petit cerbère en herbe assis derrière son petit bureau. Oh mon garçon don’t rain on my parade « Bonsoir à toi Johnny, je te remercie pour ton accueil chaleureux. Mais j’ai justement un rendez-vous. » le porteur de café regarde sur l’agenda « Je regrette mais Mme Copeland ne reçoit personne à cette heure-ci. » je lâche un petit rire « Oh crois moi Jacky Chan, j’ai mon pass avec la Big Boss. » je lui adresse un clin d’œil et m’avance vers le bureau de Jaymes, mais il me rattrape « Je suis désolé mais… » « Mais rien du tout. » je lève ma main gauche et tapote sur mon alliance « Pour le meilleur et pour le pire, bla bla bla. Ça te dit quelque chose ? » il semble percuter « Moi aussi je suis Mme Copeland. Et par le pouvoir qu’il m’est conféré je t’autorise à rentrer chez toi. » il s’apprête à ajouter un truc, je fronce les sourcils « J’ai dit oust ! Rentre chez toi, retrouvez ta nana, ton mec ou ta main droite, peu importe. Bonne soirée. ». Cerbère sur le carreau, je poursuis mon avancée vers la terre promise et après un bref coup frappé à la porte j’ouvre, sans attendre d’être invitée à entrer, avec un petit air triomphant « Knock Knock. Who’s there ? Le soleil de tes nuits, la lune de tes jours. Ou vice versa. ». Oui j’en fais des tonnes, mais de un elle a l’habitude, de deux elle aime ça – je crois et de trois je suis très contente de la voir.

La journée de boulot s’éternise, les rendez-vous, les réunions, les dossiers à traiter… Tout s’enchaîne à une allure folle, il y a des jours comme ça où je me sens un peu dépassée parce qui m’arrive. J’ai eu ce post sans m’y attendre, je n’y étais pas préparée, et mon père n’a pas été près de moi pour me faire cette formation avant de prendre mes fonctions. Je dois me débrouiller seule, faire face à pas mal de pression, mais je crois que je m’en sors pas si mal au final. Lorsque je regarde ma montre ce soir, il est déjà tard et j’ai encore pas mal de boulot pour aujourd’hui. Je m’en veux un peu mais j’envoie un sms à mon épouse pour la prévenir que je vais rentrer tard. Je ne connais pas son planning de la journée et j’ignore si elle doit rentrer tôt ou pas. Je sais qu’elle n’est pas particulièrement à l’aise avec la présence de Lennon et Wyatt chez nous, elle continue de jouer de son humour pour détendre l’atmosphère, je la connais, mais elle a surtout hâte qu’on se retrouve à nouveau seules toutes les deux. Je ne peux l’en blâmer. Le problème c’est que je me sens tiraillée, et que même si la présence de Lennon m’est difficile de par les sentiments que j’ai pu ressentir pour elle par le passé, je n’ai pas non plus envie qu’elle s’en aille. Je ne saurai comment l’expliquer, et c’est aussi une source d’angoisse quand je rentre à la maison. J’ai peur que Bailey ait fini par les foutre à la porte, même si je sais qu’elle ne fera pas - même si elle en rêve secrètement. Pas de réponse de ma moitié, elle a pourtant reçu mon message. Elle doit bosser, j’espère. Les minutes défilent, je suis si concentrée que je n’entends pas la voix de ma femme de l’autre côté de la porte qui sépare mon bureau de l’open space. J’entends frapper, je m’attends à Jasper qui est encore là - et qui s’évertue à rester tant que je ne suis pas partie, comme il faisait avec mon père. Mais je ne suis pas mon père. Je relève la tête prête à répondre mais la porte s’ouvre, à mon grand étonnement. Le jeune homme n’est pas du genre à entrer sans mon autorisation. « Knock Knock. Who’s there ? Le soleil de tes nuits, la lune de tes jours. Ou vice versa. » Mon visage s’illumine d’un large sourire en découvrant la silhouette de ma femme qui entre un sourire triomphant sur les lèvres. Je ne peux cacher la satisfaction qu’elle soit ici. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Je me lève et fais le tour du bureau pour venir la prendre dans mes bras et l’embrasser comme il se doit. « C’est une belle surprise… je te manquais ? » Je glisse une de ses mèches brunes derrière son oreille et fais glisser mes doigts dans un chemin qui se faufile dans son cou, à la naissance de son décolleté. « Je vais dire à Jasper de rentrer chez lui. Et te faire visiter. Qu’est-ce que t’en penses ? »

J’adore voir ma femme être agréablement surprise. Dans ces moments là, apparaît sur son visage ce sourire que j’adore tant, et ses yeux se mettent à briller d’une lueur dont je ne me lasserais jamais. Pourquoi faut-il qu’elle soit si parfaite ? Elle me demande ce que je fais là, je hausse les épaules « De la poterie. » répondis-je du tac-o-tac avant de l’accueillir dans mes bras pour répondre à ce baiser qu’elle m’offre. J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’elle ne m’a pas embrassé comme ça. La faute à la famille Adams qui squatte à la maison, et retrouver Jaymes telle que je la connais me donne encore un peu plus envie de voir Morticia et son rejeton quitter notre nid au plus vite. Elle recule, me demande si elle me manquait et je hoche la tête, sincère « Tu n’as pas idée. ». Je donne le change, mais si je m’écoute vraiment cette situation me pèse de plus en plus. J’ai comme l’impression qu’il y a un truc étrange dans l’air depuis l’arrivée de Lennon et Wyatt. J’ignore comment l’expliquer… je le sens, c’est tout. Ses doigts glissent le long de mon cou, frôlent mon décolleté et je souris en déchiffrant ce geste. La grande patronne me propose une visite des lieux une fois son assistant congédier je hausse les épaules et déclare pleine d’innocence « Oh c’est déjà fait. J’ai fait valoir le pouvoir de mon nom. Enfin du tien, mais comme on est marié… » par alliance je suis une Copeland aussi, donc un peu la supérieure de Jasper. « J’accepte avec grand plaisir la visite. J’ai hâte que tu me présente ton affaire. » je balaye la pièce du regard avant de le reposer sur ma moitié « Ton bureau est pas mal. » coup d’œil vers le meuble du même nom « Et il a l’air assez haut. » référence à une de nos discussions.
Amusée et d’humeur joueuse je me prête docilement à l’étape visite. L’open space est vide, mais j’imagine facilement les employés installés devant leurs écrans ou en train d’arpenter les couloirs de l’entreprise afin de remplir les objectifs fixés par Jaymes. A vrai dire c’est assez excitant de penser qu’elle dirige cet endroit, qu’elle en a la responsabilité… ça ne la rend que plus impressionnante, attirante. « Tu sais que je trouve ça très sexy ? » dis-je en venant chercher ses lèvres « T’imaginer ici… » je l’embrasse à nouveau puis m’éloigne. « Tu es quel genre de patronne ? » demandé-je avec un sourire mutin. Je fronce les sourcils « Autoritaire ? » je me radoucie « Compréhensive ? ». Je m’assoie dans un des espaces de travail « Montres moi… Appelles moi dans ton bureau. » mon ton se fait plus charmeur, un peu provocant. J’ai envie de jouer, profiter de cette liberté offerte par cet espace vide. Je prends conscience de la valeur que cela peut avoir.

Je lui demande ce qu’elle fait la et sa réponse lui ressemble. De la poterie. Je me mets à rire naturellement. Beaucoup plus naturelle que lorsque nous sommes à la maison avec Lennon et/ou Wyatt dans les parages. Visiblement, je lui manquais, et je suis ravie de l’apprendre. Je ne perds pas une seconde pour venir la serrer contre moi et l’embrasser, abandonnant le boulot que j’étais en train de faire. Je compte bien lui faire faire le tour de ma propriété, mais avant je compte renvoyer mon assistant chez lui pour la soirée. C’est sans compter mon épouse qui est passée avant moi. « Oh c’est déjà fait. J’ai fait valoir le pouvoir de mon nom. Enfin du tien, mais comme on est mariées… » Je ris un peu et secoue la tête, amusée. « Merde, je vais plus pouvoir me faire passer pour la patronne hétéro qui fait défiler les mecs dans son bureau pour mater leurs jolis petits culs dans leurs costumes… » L’avantage avec Bailey, c’est que l’humour est de mise, depuis toujours. On s’aime, aussi depuis toujours, et même s’il peut y avoir un soupçon de jalousie, elle n’a jamais été maladive ni d’un côté ni de l’autre, et les petites blagues de ce genre sont toujours bien prises. « J’accepte avec grand plaisir la visite. J’ai hâte que tu me présente ton affaire. Ton bureau est pas mal. Et il a l’air assez haut. » Je ris naturellement face à la réflexion de la brune, faisant écho à cette discussion mutine que nous avions eue à propos de ce fameux bureau, quand je suis rentrée de San Francisco. « J’ai pas encore eu l’occasion de tester, mais il a l’air, effectivement… » Je lui adresse un sourire joueur et nous procédons à la visite, puisque c’est ce que je viens de lui proposer. Je frôle parfois sa main, glisse une autre dans le creux de ses reins, caresse sa joue au détour d’un couloir, lui vole un baiser en passant devant la salle de réunion. C’est agréable de pouvoir être totalement naturelle.

Visite terminé nous revenons dans l’open space, et je sens bien que mon épouse est de nature joueuse, j’attends de voir ce qu’elle me réserve. « Tu sais que je trouve ça très sexy ? T’imaginer ici… » Je la laisse quérir mes lèvres en souriant, avant qu’elle me demande le genre de patronne que je suis. Autoritaire ou plutôt compréhensive. « Dépend avec qui, et dans quelles circonstances… » Les mimiques de ma femme me font rire, et voilà qu’elle décide de faire un espèce de jeu de rôle, s’asseyant à un bureau au hasard. « Montres moi… Appelles moi dans ton bureau. » Je laisse échapper un rire. « Vraiment ? C’est pas juste… je peux pas être avec toi comme je suis avec mes employés. » Je me mords un peu la lèvre inférieure en voyant son regard brûlant. « Je t’assure qu’il y a rien de bien fou à ce que tu te mettes dans la peau d’un employé lambda. Par contre… Si toi tu bossais pour moi… » Un sourire mutin se dessine au coin de mes lèvres et je lui tourne finalement le dos, repartant vers mon bureau d’une démarche chaloupée, pendant que je déboutonne ma veste de tailleur. « Melle Simons. Vous passerez par mon bureau avant de rentrer chez vous. J’ai quelques petites choses à mettre au point avec vous avant de signer votre CDI. » Je lui adresse un regard coquin par dessus mon épaule et entre dans mon bureau, prenant place sur mon fauteuil. Je déboutonne les deux premiers boutons de ma chemise et tire légèrement dessus pour qu’on devine la dentelle de ma lingerie.

Quel bonheur de retrouver Jaymes et la sentir si naturelle avec moi, même si ce n’est pas chez nous, ça me fait beaucoup de bien. Je me dissimule toujours derrière mes bons mots et mes extravagances mais j’ai besoin d’être rassurée, de savoir qu’on a un espace où nous retrouver. J’ai fait quelques conneries dont je ne suis pas fière, au point de tenter de les occulter totalement, le prix à payer pour comprendre que ma femme est cette ancre à laquelle me raccrocher, mon phare dans l’obscurité. Alors quand la famille Adams vient s’interposer, forcément je le vis mal. On ne dirait pas comme ça, mais je vis dans la peur constante qu’elle découvre que je suis une imposture, que je ne la mérite pas… et qu’en plus de ça je lui ai donné des bonnes raisons de le penser. Mais tout ça est très loin à cet instant. Il n’y a que Jay qui compte, et cette séduisante visite de son entreprise. Je sais ses doutes, mais je sais aussi qu’elle est taillée pour ça, que ses épaule sont bien assez solides pour supporter les responsabilités qui sont désormais les siennes. Et puis si elle flanche, je serai là pour l’aider à ne pas se faire écraser, à ne pas plier sous le poids. Je lui dois bien ça. De retour dans l’open space mon excitation n’a fait qu’aller crescendo. Le contexte, ces retrouvailles atypiques qui en sont quand même, son sourire, sa tenue… ma tête tourne, j’ai envie de jouer et pas seulement. Je l’imagine dans sa posture de patronne, trouvant ça incroyablement sexy, retrouvant en cette position un peu de celle qu’elle avait lors de notre toute première rencontre. Une certaine autorité, je la pense ferme mais juste… j’ai envie de savoir, je veux un aperçu et le lui réclame sans détour. Prise de cours Jaymes plaide la banalité, sous mon regard elle comprend à quel jeu je souhaite jouer et le partie est lancée. « Je bosse pour toi. » soufflé-je dans un  sourire alors qu’elle fait demi-tour, s’éloignant vers bureau. Je reste assise, ne perdant pas une miette du spectacle qui m’est offert. Bordel, comment peut-elle être si belle ? Un peu plus et je me transforme en loup de Tex Avery.
Je prends une attitude plus sérieuse, faisant mine de travailler à mon poste quand elle se retourne, m’indiquant qu’elle souhaite me voir dans son bureau. « Tout de suite boss. » dis-je me levant sans attendre. Je frappe un coup à la porte, pleinement dans mon rôle, et cette fois j’entre après y avoir été invité. « Vous souhaitiez me voir Melle Cop… » bug, la fonction visuelle vient de prendre le dessus sur la parole au moment où mon regard s’est arrêté sur sa chemise entre ouverte « …eland. » soufflé-je, remontant vers ses yeux. J’ai très envie de lui demander si ce qu’elle porte est tout nouveau et plus encore j’aimerais beaucoup aller voir ça moi-même. Mais je reste dans le personnage « Quels sont les points sur lesquels vous vouliez discuter ? » j’arque un sourcil « Le point G de mon contrat peut-être ? » oui, c’est plus fort que moi.

Bailey est joueuse, ça ne date pas d’hier. Et si je ne l’étais pas autant avant de la rencontrer, j’ai appris à l’être à son contact. Je ne pourrai pas l’être autant avec d’autres personnes, il n’y a qu’elle qui soulève en moi cette envie, ce besoin même. Je prends mon rôle à coeur, celui que je connais, mais quelque peu modifié pour le jeu de rôle dans lequel mon épouse a demandé de nous plonger. Je file dans mon bureau en lui demandant de venir m’y trouver. Mon ton est aguicheur, j’en fais des caisses, je sais qu’elle adore ça. Lorsqu’elle entre, je vois son regard bloquer sur mon décolleté, ses mots s’en trouvent même entrecoupés. Je retiens un sourire, il n’y a que l’esquisse qui se fraye un chemin au coin de mes lèvres. « Quels sont les points sur lesquels vous vouliez discuter ? Le point G de mon contrat peut-être ? » Je me pince les lèvres pour ne pas rire, et fais passer ma langue sur ces dernières me redressant légèrement. « Asseyez-vous. » Je lui désigne le fauteuil face à moi d’un geste du menton. Elle prend place et c’est volontairement que je me penche au dessus du bureau pour lui offrir une vue imprenable sur mon décolleté aéré pour l’occasion. Je récupère un dossier au hasard sur une pile du coin de mon bureau et l’ouvre, parcourant les lignes de mes yeux avant de redresser mon regard pour le poser sur mon épouse. « Le point G… parlons-en. Il me semble que c’est un des points sur lequel vous avez l’air de flancher ces derniers temps, Melle Simons. » Je penche la tête sur le côté, restant dans mon rôle, gardant une certaine distance mais une justesse que je me connais peu dans ce genre de rôle. « Vous m’aviez l’air plutôt convaincante lors de votre entretien, pleine de promesses. Vous m’en voyez déçue. » Je grimace légèrement et m’adosse à nouveau contre le dossier de mon fauteuil, jouant avec mon stylo, une fois glissant sur mes lèvres, frôlant le bout de ma langue, et je le laisse même flirter avec ma peau au niveau de mon cou, la naissance de ma poitrine, attirant le regard de la jolie brune. « Il va falloir trouver comment remédier à ça, je ne voudrais pas avoir à me séparer de vous pour un simple manque de… pratique ? » J’esquisse un sourire. « Parce que je suis certaine que ce n’est qu’une histoire de pratique… »

Dans la réalité je n’aimerai pas vraiment bosser pour Jaymes ni avec elle. J’aime le fait que l’on ai chacune nos boulots respectifs, des expertises différentes et que nous nous épanouissions dans nos domaines propres sans empiétée sur celui de l’autre. Et puis je n’ai peut-être pas envie qu’elle finisse par se rendre compte que je suis une sorte de fraude… une escroc malgré moi. A moins que je sois juste née comme ça. A cet instant ils sont loin mes petits démons et mon foutu complexe de ne jamais être assez bien. Seul nos retrouvailles comptent, je lance un petit jeu de rôle pour les pimenter un peu et mon épouse suit le mouvement sans réticences. Elle agit de manière presque caricaturale, j’aime quand elle se lâche comme ça, et surtout quand je peux profiter d’une telle vue sur son décolleté. Je le connais, mais j’ai toujours plaisir à le redécouvrir et notre jeu de rôle ajoute sans conteste un intérêt supplémentaire à cette exhibition de ses atouts. Je campe ma position d’employée convoquée par sa supérieure, sans me défaire de mon humour, jamais. Je perçois le léger rictus de Jay, elle ne sort pas de son personnage pour autant et poursuis avec une pointe d’autorité qui m’arrache un frisson. J’ai mentionné ce petit état de manque dont je suis la proie ? Oui il me semble. Je mêle docilité et air de défi, m’asseyant sans la quitter du regard tandis qu’elle prend un dossier sur son bureau pour donner plus de crédibilité à notre jeu. Elle a clairement amélioré ses compétences en la matière depuis notre rencontre, se pliant à mes petits délires et y trouvant même un certain plaisir à son tour. Mon bilan en tant qu’employée n’est pas satisfaisant, j’ai des lacunes sur le point G en ce moment… c’est pas faute d’essayer, mais le contexte économique est compliquée. La crise des fantômes, la pire depuis celle de 2008. Jaymes s’annonce déçue et j’affiche un air désolé « La conjoncture est un peu défavorable en ce moment. ». Elle continue à jouer son rôle, j’ai du mal à soutenir son regard faut dire qu’elle donne de sa personne pour me troubler. Je relève le regard quand elle reprend la parole « Je suis prête à faire des efforts. » je souris à mon tour « Et vous avez raison, je crois qu’il faut juste me remettre sur les rails, reprendre les choses en mains. ». Je plante sur Jay un regard qui en dit long « Je peux même commencer tout de suite, les heures supplémentaires ne m’ont jamais fait peur. » le geste joint la parole, mon pied glissant contre sa jambe de l’autre côté du bureau « Mais c’est vous la boss… alors je m’en remets à vous. » j’arque un sourcil « J’imagine que vous avez des exigences. ». La balle est dans son camp et j’ai hâte de savoir ce qu’elle va en faire.

Je me prends au jeu, même si ça n’a jamais été vraiment dans mon tempérament, j’ai appris à être plus légère, plus joueuse au contact de la femme qui est devenue mon épouse. Lorsque je l’ai rencontrée, jamais je n’aurai pensé qu’elle puisse être cette femme aussi attentive, dévouée et tendre, au delà de son charme évident, et de son désir de compétition. Elle s’est battue pour réussir à obtenir ce qu’elle voulait de moi, et je ne peux lui retirer son talent en ce qui concerne la détermination. Ce soir elle me demande de jouer, et sachant ô combien elle aime ça, je ne me fais pas prier et entre dans un rôle qui n’est pas le mien, ou quasiment pas. J’ai beau être désormais patronne, je ne suis pas un poil charmeuse avec mes employés. Mais là, c’est différent, il s’agit de ma femme après tout. « La conjoncture est un peu défavorable en ce moment. » Je la vois loucher dans mon décolleté, c’était le but, et ça fonctionne. Lorsque je reprends la parole, je capte à nouveau son regard, et la laisse se défendre face à mes fausses accusations. « Je suis prête à faire des efforts. Et vous avez raison, je crois qu’il faut juste me remettre sur les rails, reprendre les choses en mains. » Je dois m’efforcer de ne pas sourire même si c’est de plus en plus difficile en entendant ses sou-entendus. Elle est douée en la matière, je dois bien l’avouer. « Je peux même commencer tout de suite, les heures supplémentaires ne m’ont jamais fait peur. » Son pied vient frôler ma jambe et je frissonne à ce contact qui se voudrait totalement interdit entre une patronne et son employée. « Vous m’en direz tant… » Je dois rester de marbre quelques instants, même si ses gestes font grimper en moi une vague de chaleur. « Mais c’est vous la boss… alors je m’en remets à vous. J’imagine que vous avez des exigences. » Je reste focus sur mon personnage, pose mes avant bras sur le bureau et plante mon regard dans le sien. « J’attends de vous beaucoup plus de rigueur et d’audace. La conjoncture actuelle ne doit pas entrer en compte dans ce genre de situation, il faut savoir détourner les obstacles avec ingéniosité. » Mon regard glisse sur sa silhouette que j’aime tant avant de replonger dans son regard électrique. « Il me semble que vous n’avez jamais manqué d’audace, ni même d’inventivité, je me trompe ? » Un léger sourire étire mes lèvres avant de poursuivre. « Jusqu’où seriez-vous prête à aller pour espérer être promue au rang supérieur, Melle Simons ? Il se peut qu’il y ait un moyen de nous entendre… » Je me mords volontairement la lèvre inférieure, volontairement aguicheuse, histoire de faire monter davantage la température. Si elle ne vient pas chercher ce qu’elle attend, je vais devoir aller au front…

Là dans ce bureau à jouer les employées pas modèle j’oublie totalement notre quotidien chamboulé et c’est de ça dont j’ai besoin. Ce jeu de rôle est juste un échappatoire supplémentaire, de quoi mettre encore plus de distance entre nous et cette situation étrange que nous vivons Jay et moi. Elle est temporaire, mais dure depuis déjà bien trop longtemps à mon goût. C’est excitant, de voir ma femme dans son rôle de patronne, me soumettre à son autorité… pour ce qui est de faire mes preuves auprès d’elle c’est un challenge que je m’impose quotidiennement, pas vraiment une nouveauté donc. Mais à cet instant plus rien n’existe autour, qu’elle et la promesse d’un moment des plus agréables. Jay parle d’audace, d’inventivité et de savoir contourner les obstacles, je hoche la tête, bois ses paroles en la dévorant du regard. J’ai chaud, je la désire, je l’aime et c’est le meilleur cocktail de drogue qui existe. Pas que j’en ai testé beaucoup mais j’imagine. Elle poursuit avec un ton devenant de plus en plus ambiguë, réveillant d’avantage mon appétit aussi vorace que joueur. « C’est vrai, je suis une audacieuse… » et elle veut savoir jusqu’où je suis prête à aller. Un sourire presque énigmatique, une œillade charmeuse et je me laisse glisser de mon fauteuil disparaissant sous son bureau. J’avais dit que je le ferais, non ? Et je ris moi-même de mon petit numéro, réapparaissant du côté de Jay qui je le sens se retient de rire. Je fais une légère moue en captant son regard et m’autorise une aparté dans notre jeu « Il est assez haut mais c’est limite quand même. ». Parenthèse refermée je reprends un air plus prédateur, glissant mes mains sur les cuisses de mon épouse ou en l’occurrence de ma fausse patronne l’incitant à les écarter pour me rapprocher d’elle. « Je suis prête à beaucoup de choses Melle Copeland. » dis-je en remontant le long de son corps mes doigts défaisant habilement les boutons de sa chemise avant de glisser sur sa peau. Je me redresse d’avantage pour venir déposer quelques baiser sur son ventre, remontant jusqu’à sa poitrine encore dissimulée par ce magnifique soutien-gorge auquel je n’ai pas encore eu l’honneur d’être présentée « Vous avez fait les boutiques récemment ? C’est pour moi que vous l’avez fait ? » je relève le regard pour croiser le sien, suivant du bout des doigts le contour de la pièce de lingerie « C’est troublant, nous avons des goûts en commun vous et moi… » dis-je avec un nouveau sourire malicieux « C’est un signe. » qu’on est faite l’une pour l’autre peut-être bien !

« C’est vrai, je suis une audacieuse… » J’aime l’entendre le dire. Elle n’a jamais rien eu à prouver, pas à moi en tout cas. Enfin, si, au début, je l’ai faite tourner en bourrique un certain temps pour être certaine que je ne serai pas une de plus sur sa liste de conquêtes. Vu son aisance en matière de séduction, j’avais du souci à me faire. Et puis les sentiments ont pris le pas sur le reste, et nous sommes aujourd’hui mariées, en train de jouer à la patronne et l’employée. Il faut de tout pour faire un monde. Mon épouse comprend sans aucun mal mes joutes verbales et la voilà déjà qui se glisse sur son fauteuil pour se faufiler sur le bureau. Nous y voilà. Je frissonne déjà rien qu’en sentant ses mains écarter mes jambes pour se frayer un chemin. son aparté sur la hauteur de mon bureau, rappel à cette discussion lorsque je suis rentrée de San Francisco, me fait sourire. « Je suis prête à beaucoup de choses Melle Copeland. » « Oh vraiment ? » Je la laisse faire, ses doigts qui défont habilement les boutons de ma chemise. Je recule un peu pour m’éloigner légèrement du bureau et lui laisser la place de remonter jusqu’à moi sans se faire mal avec le mobilier. Il n’est pas question de se blesser. Je frissonne à chaque baiser qu’elle dépose sur ma peau désormais dénudée, commence même à soupirer, me mordre la lèvre inférieure… « Vous êtes sur la bonne voie… » Je lui souris et voilà qu’elle effleure mon tout nouvel ensemble de lingerie. « Vous avez fait les boutiques récemment ? C’est pour moi que vous l’avez fait ? » Mon sourire s’étire et je continue de jouer. « Vous croyez que j’avais prémédité ce moment ? » Non, pas ce moment, mais peut-être simplement que mon retour à la maison ce soir aurait été un peu plus torride grâce à ce petit ensemble. « C’est troublant, nous avons des goûts en commun vous et moi… C’est un signe. » Je souris de plus belle et d’une vois plus basse j’ajoute. « Le signe, c’est qu’il y a l’autre morceau assorti… » Ce n’est généralement pas mon genre de jouer les séductrices de cette manière, mais avec Bailey je me sens en sécurité, et sûrement pas jugée, ce qui me permet de me laisser aller parfois dans ce genre d’exercice, ce lâcher-prise qui me manquait terriblement avant de la rencontrer. J’attire la jeune femme jusqu’à moi pour venir quérir ses lèvres, j’en avais beaucoup trop envie. « Il n’y a qu’une opportunité, pour la promotion canapé. C’est maintenant ou jamais… » Mutine, je mords sa lèvre inférieure en souriant, attendant qu’elle prenne les devants pour que nous puissions profiter pleinement de ce moment d’intimité pour le moins inattendu.

Quand je dis que je suis prête à beaucoup de choses pour elle ça dépasse le simple cadre du jeu. Je suis même capable des pires conneries… mais ça c’est une toute autre histoire. Présentement, il est question d’une employée désireuse de se racheter auprès de sa patronne, passer au delà d’une situation économique difficile pour satisfaire ses attentes. C’est très métaphorique tout ça, n’est-ce pas ? L’écho à notre manque d’intimité à la maison est tout à fait clair de quoi me motiver d’avantage à être particulièrement zélée. La température monte progressivement à l’initiative de ce rapprochement et de mes gestes. Je ne masque pas mon enthousiasme en découvrant le premier élément de ce nouvel ensemble de lingerie « Peut-être oui. » elle peut l’avoir acheter simplement pour se faire plaisir, mais je suis en droit de penser qu’elle souhaitait les montrer à quelqu’un… sa femme par exemple. Cette chanceuse. Je poursuis dans le jeu de séduction, parle de signe et Jay m’offre une réponse implacable en évoquant la seconde partie de l’ensemble « Hum… vous éveillez ma curiosité. » et pour preuve mes mains viennent se glisser jusqu’à sa ceinture. Sourire équivoque aux lèvres je n’ai pas le temps d’aller au bout de mon idée, ma fausse patronne m’attirant à elle pour m’embrasser. Ça ne se refuse pas et intensifie bien volontiers cet échange jusqu’à ce qu’elle ne recule pour me poser un “ultimatum“. Ce “maintenant ou jamais“ me fait frissonner, à moins que ce ne soit son regard ? Les deux. Elle me rend dingue. « Ça tombe bien, je suis une putain d’opportuniste. » je fonds à nouveau sur ses lèvres avec une passion non retenue, défaisant l’attache du bas de son tailleur pour offrir la place nécessaire à ma main pour se glisser sous le tissu. Mes doigts flirtent avec la dentelle se faufilant vers son intimité « Promotion siège de bureau ça marche aussi ? » soufflé-je contre ses lèvres en aspirant un de ses premiers soupirs. Je jette un coup d’œil vers le canapé qui trône un peu plus loin dans la pièce, c’est vraiment un truc de bureau de patron ça… « Ou tu préfères vraiment le canapé ? ». Je souris, capte son regard et recule doucement, délaissant la chaleur de son corps pour lui donner d’avantage envie de retrouver ce contact brûlant. Joueuse je garde pour seule prise celle de mes doigts se refermant sur le bord de son sous-vêtement tirant légèrement dessus pour l’inviter à se lever. Ce qu’elle fait, m’offrant la possibilité de la débarrasser de sa chemise, ça me fait toujours plus de sa peau à laquelle j’ai accès et je ne prive pas mes lèvres du plaisir d’y goûter.

« Ça tombe bien, je suis une putain d’opportuniste. » répond-elle avec aplomb suite à ma proposition équivoque. Ses lèvres retrouvent les miennes sans plus tarder et je joins ma langue à la fête, laissant ce baiser devenir de plus en plus passionné. Elle ne perd pas de temps, le bouton de mon pantalon saute et sa main se faufile à l’intérieur sans tarder. Je soupire en la sentant plus proche du but. « Promotion siège de bureau ça marche aussi ? » Je souris et n’ai pas le temps de plus, qu’elle propose déjà l’option canapé. C’est vrai qu’on sera plus à l’aises sur ce dernier. Ma femme se lève et m’attire à elle en tirant légèrement sur mon pantalon. Je la rejoins sans tarder, mes mains se glissant sous son t-shirt. Elle se débarrasse de ma chemise et je fais passer son t-shirt au dessus de sa tête, la poussant à lever ses bras et retirer ses mains de sur ma peau, à contre coeur, juste pour une seconde. Quelques pas jusqu’au canapé et avant d’utiliser ce dernier, je fais glisser mon pantalon le long de mes jambes pour dévoiler finalement cet ensemble tout neuf que j’avais acheté dans le but de lui faire plaisir. J’aime lire ce que je lis dans son regard, cette gourmandise, cet amour démesuré. J’aime voir que je lui plais, que je l’attire toujours autant. Et sans plus attendre je me laisse tomber sur le canapé, l’attirant à ma suite et la laissant me surplomber. Après tout, c’est censé être elle qui a quelque chose à prouver. Mes mains s’affairent à déboutonner à son tour son jean pendant que mes lèvres dévorent les siennes dans une envie non dissimulée. « Tu sais que… je vais avoir du mal à me concentrer… quand je vais regarder ce canapé… en revenant au bureau demain… » lui dis-je amusée entre deux baisers passionnés. Je sens que je vais avoir un coup de chaud chaque fois que je poserai les yeux dessus. Mais c’est pas grave, je vais pas m’en plaindre. Je finis de dévêtir mon épouse, la laissant au même stade que moi, seulement en sous-vêtements, pour le plus grand plaisir de ma peau qui retrouve la sienne et frémit à son contact. Et alors que ma main se faufile dans sa lingerie pour caresser ses fesses, j’entends le téléphone du bureau qui sonne. C’est une blague ? Je m’arrête de l’embrasser un instant et tourne la tête vers mon bureau, hésitant à répondre alors que Bailey met tout en oeuvre pour m’en dissuader. « Chérie si c’est un investisseur européen je peux pas louper l’appel… » Je l’embrasse furtivement et me faufile en dehors de son emprise pour aller répondre, essayant du mieux que je peux de contenir mon souffle qui est encore franchement rapide. Dans un italien plus que correct, je discute quelques instants avec mon interlocuteur, continuant de lancer des regards à Bailey. Je mets tout en oeuvre pour que la conversation se termine rapidement, et c’est heureusement le cas. Mes pieds sur le sol et mes fesses en appui sur le bureau, je me penche légèrement en arrière pour raccrocher le téléphone et pose mon regard ardent sur ma femme. « Est-ce que je dois m’amuser toute seule ou est-ce que tu vas finir par me donner ce que je veux ? » joignant le geste à la parole, je fais glisser ma main sur mon ventre, et jusqu’à la lisière de mon sous-vêtement de manière sensuelle, sans la lâcher des yeux, en espérant qu’elle vienne me chercher rapidement…

Plus rien d’autre ne compte qu’elle et moi, le jeu s’estompant au profit de cette passion qui nous anime encore après nos quelques années de mariage. Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à combien Jaymes est magnifique, à la chance que j’ai qu’elle m’ai choisi moi plutôt qu’une ou un autre. Parfois ma confiance s’ébranle, chancelle et j’ai peur de ne plus être à la hauteur, à sa hauteur. Je l’idéalise peut-être, la met sur un piédestal mais elle le mérite. Au contraire de moi et mes conneries dont la culpabilité me ronge doucement. Je dois me racheter, apaiser ma conscience autant que je le peux et en ce moment probablement plus que jamais. La situation à la maison nous a un peu éloigné malgré nous et j’ai à cœur de rectifier cela. Le désir m’embrase, j’ai envie d’elle, chacun de mes gestes en est la preuve tout comme le regard que je pose sur l’ensemble de son être quand elle se dévoile à moi. J’ai souvent caresser sa peau, de mes yeux et de mes mains, mais Jay est une muse, elle m’enchante à chaque fois. Ce nouvel ensemble lui va si bien, comme le chant des sirène il m’attire irrémédiablement vers ma femme, laquelle m’entraine sur ce canapé qu’elle ne verra plus jamais de la même manière après ce soir. L’aveu m’amuse beaucoup « J’espère bien… » j’embrasse son cou avec application alors qu’elle me déshabille, nous mettant sur un pied d’égalité. Mes mains caressent sa peau dont je ne me lasserai jamais du contact. Je retrouve ses lèvres, la morsure du désir se fait de plus en plus agressive et c’est ce moment que choisit le téléphone pour sonner. Sérieusement ? Qui je dois éplucher à l’économe pour cet affront ? On ne m’interrompt pas quand je suis sur le point de faire l’amour à ma femme, merde ! Jayme met notre échange en stand-by, il m’en faut plus pour m’arrêter et je retourne dévorer son cou débutant une descente soigneusement calculée.
Donc c’est à un investisseur européen que je vais devoir régler son compte ? Ça serait un moindre mal, parce que si c’est Morticia Adams, c’est moi qui vais avoir soif de sang ! Je laisse ma femme aller remplir sa fonction de grande patronne, la voyant cette fois vraiment à l’œuvre et ça en sous-vêtements tout en me jetant des regards brûlants. Le type au bout du fil est sans doute très loin de s’imaginer ça, sinon c’est que c’est un sacré pervers ! Heureusement la conversation ne s’éternise pas, même si c’était sexy de l’entendre parler autre chose que l’anglais. Je ne perds pas une miette de sa petite contorsion pour raccrocher le téléphone et arquant un sourcil je me laisse happer par sa provocation, suivant du regard cette main qu’elle fait glisser le long de son ventre « Ça pour être très excitant de te regarder t’amuser toute seule. » je me lève pour la rejoindre, passant un bras autour de ses hanches « Mais nous parlions d’action, non ? » sourire en coin, regard qui en dit long j’ajoute « Je ne suis pas européenne, mais je compte investir beaucoup pour toi. » retrouvant ses lèvres je l’entraine à nouveau vers le canapé sur lequel je la fais s’allonger, mon corps surplombant le sien. Cette fois je ne la lâche plus, investisseurs ou pas. Comme nos souffles, la chaleur de nos deux corps se mêlent, sa peau embrasant un peu plus la mienne au rythme des ondulations de mon bassin contre le sien. Le moteur est chaud, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Je glisse une main entre nous, déterminée à offrir à Jay ce plaisir convoité pour lequel son souffle se saccade déjà « J’espère que vous savez tenir la distance Boss… » je mordille ses lèvres, souriant tout contre en appuyant d’avantage mes gestes.

Je ne peux pas laisser passer ce coup de fil. Si je n’avais pas été là, si je n’avais pas su que quelqu’un appellerait, ça m’aurait fait ni chaud ni froid bien sûr, mais je me dis que louper un appel à cette heure-ci serait une grave erreur de ma part. Alors j’abandonne ma femme à contre coeur, pour aller répondre au téléphone. Son regard sur moi me perturbe fortement, mais je tente de rester concentrée du mieux que je peux. A la fin de l’appel, j’essaie de faire chavirer Bailey davantage en glissant ma main sur mon corps. « Ça pour être très excitant de te regarder t’amuser toute seule. » J’arque un sourcil, certaine qu’elle n’est pas sérieuse et qu’elle ne tiendrait de toute manière pas en place à me laisser faire une chose pareille. D’ailleurs, elle est déjà près de moi, et je ne vais pas m’en plaindre. « Mais nous parlions d’action, non ? Je ne suis pas européenne, mais je compte investir beaucoup pour toi. » Je ris un peu alors qu’elle vient chercher mes lèvres. La chaleur de nos corps qui se retrouvent est fortement agréable, et je suis mon épouse jusqu’au canapé pour repartir de là où nous nous étions arrêtées. Bailey ne perd pas de temps et déjà sa main se faufile entre nous, alors que je laisse échapper un soupir de plaisir. « J’espère que vous savez tenir la distance Boss… » Un sourire et je viens l’embrasser avant de lui répondre. « Ce n’est pas à moi de faire mes preuves ce soir Melle Simons… » Les minutes s’égrainent devenant rapidement des dizaine, des vingtaines, puis une heure bien tassée. C’est complètement en sueur et le souffle anarchique que je laisse tomber ma tête dans son cou après le dernier orgasme que nous venons de partager en simultané. Il y a très longtemps que nous ne nous étions pas retrouvées ainsi toutes les deux, pleinement. Même à mon retour de San Francisco, j’étais trop perturbée par la mort de mon père. Une main dans ses cheveux, je viens embrasser l’arrête de sa mâchoire et m’approche de son oreille pour y murmurer quelques mots. « Le poste est pour vous… et… si ça n’était pas déjà fait, je vous épouserai. » Je ris un peu et viens chercher des lèvres pour un baiser d’une tendresse inouïe. Je suis morte de fatigue, et si je m’écoutais, je pense que je pourrai dormir ici avec elle. Mais il est temps de revenir à la réalité, et après avoir repris nos souffles, nous nous rhabillons pour rentrer à la maison, plus légères…