let's talk about you - Juno&Sofia#1

C’était pourtant une bien belle journée. Rendez vous sympathique avec Juno, qu’elle appréciait énormément, un peu de fraicheur sans frigorifier quiconque mettait le pied dehors, et un bon café entre les mains. Mais il avait fallu qu’il y ait foule…

Sofia n’était pas friande des endroits bondés. L’impression de devenir une sardine coincée dans sa boite n’était pas pour elle. C’était désagréable. Elle avait l’impression d’étouffer. C’était pour cela qu’elle ne prenait jamais le métro, ou le bus, par exemple. Elle marchait, ou elle conduisait. Mais jamais elle ne se mettait volontairement dans une situation où la foule pouvait l’écraser. Du coup, lorsqu’elle avait vu qu’il commençait à y avoir un peu trop de monde dans le café où elle avait donné rendez vous à Juno, elle avait décidé et proposé à la jeune femme de les acheter et de les boire en marchant. Après tout, elle n’était pas là pour l’endroit, mais pour sa petite protégée, celle qu’elle voulait tant voir devenir une grande star. Sa prodige musicale. Elle était sûre que d’autres pensaient comme elle, d’ailleurs. C’était obligé. La petite Walton était tellement douée… Lorsque Sofia l’avait entendue la première fois, elle avait été conquise. Qu’elle soit sa fan numéro une (comme elle aimait s’appeler), ou juste une parmi d’autres, elle s’était tout simplement éprise de cette mélodie que la belle créait. C’était bien souvent merveilleux.
Aussi, après avoir salué Juno, elle s’était mise en tête d’aller payer les cafés. Elle avait pris la commande de son amie, et avait, elle, choisi un café latte. Mais le goûtant, elle découvrit qu’il lui manquait quelque chose. Un peu de sucre, peut-être ? Elle n’était pas une grande amatrice de sucre, pourtant, dans son café, il en fallait. Alors elle avait retiré le couvercle de ce dernier, et ce fut là son erreur. Juno attendant à ses côtés, son propre café en main, Sofia s’était occupée du sien, mais au moment de remettre le couvercle, elle s’était retrouvée bousculée par derrière. La foule. Encore une fois. Et elle lâcha un petit cri agaçant, en sentant le liquide chaud passer sur ses vêtements. Sa veste étant ouverte, c’était son haut qui s’était retrouvé complètement tâché, mouillé, tandis que les gouttes se faufilaient dans son pantalon. La poisse. Surtout que c’était chaud. Douloureux sur le moment. D’où le cri. Se retournant vivement pour voir le fauteur de trouble qui venait à la fois de l’arroser et de gâcher cette magnifique journée, elle trouva un enfant, visiblement désolé. Mais bon. L’Italienne était déjà partie dans ses protestations. Merda ! Non puoi prestare attenzione ?! (Merde ! Tu ne peux pas faire attention ?!). Mais puisque le gosse semblait avoir peur de cette voix soudainement haussée, Sofia se calma. Elle aimait bien les enfants, elle ne voulait pas faire peur à celui là. Désolé madame. lança-t-il, les larmes aux yeux. La Lorenzini soupira. Ce n’est pas grave… Mais fais attention la prochaine fois… Et il partit en lui promettant qu’il ferait attention. En attendant, Sofia était trempée, et si la chaleur du café l’avait, sur le moment, brûlée, désormais, le liquide refroidissait à une vitesse bien trop grande.
Se tournant vers Juno, elle demanda si cette dernière acceptait de l’accompagner jusqu’à chez elle, qu’elle se change. Parce que rester dehors trempée, en hiver, n’était évidemment pas bon, sauf pour attraper la crève.

C’était ainsi qu’elles s’étaient retrouvées au devant de l’appartement 124 de Little Tokyo. Heureusement, le Café n’était pas bien loin, aussi Sofia n’avait pas eu à geler bien longtemps. Elles entrèrent, et l’Italienne lança à sa protégée Fais comme chez toi. Je vais me changer. Elle enleva vivement son manteau, elle accrocha au porte manteau, tandis qu’elle allait vers la salle de bain, afin d’y déposer ses affaires à laver. Pressée qu’elle était de se débarrasser de ses vêtements trempés, elle en oublia de passer par la chambre pour en chercher de nouveau, et une fois quasiment nue, elle ressortit. La chambre étant de l’autre côté de l’appartement, elle repassa devant Juno. En petite tenue. Elle rougit un instant. Je n’en ai pas pour longtemps. dit-elle, avant de disparaître, les fesses quasiment à l’air, dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, elle en ressortit, habillée d’un haut à manches longues, et d’un jean foncé. Ouf… ça va mieux… Bon sang, ce que j’avais froid… Elle rit, avant d’aller se faire un café, puisqu’elle n’avait pas pu boire le sien. Tandis que la cafetière faisait son travail, Sofia demanda tout naturellement à la Walton : Alors, raconte… Que s’est-il passé d’intéressant, dernièrement, dans la vie de ma petite star ? Elle rit doucement, sachant pertinemment que Juno ne se voyait pas ainsi. Mais bon. Peut-être qu’un jour, la Lorenzini parviendrait à la convaincre du contraire ? Et du potentiel qu’elle avait ?
En attendant, elle profitait de sa présence. Peu de personnes avaient foulé le sol de son nouvel appartement, et même si la visite de ce dernier n’était point prévue,  elle était contente que Juno ait accepté d’ainsi la suivre.
Son café prêt, elle alla s’asseoir sur le canapé, invitant son invitée à faire de même.
Tout se passe bien dans ta vie ? As-tu rencontré quelqu’un ? Elle éclata de rire. Elle ressemblait à une lycéenne, friande de nouvelles histoires. En présence de Juno, elle n’avait pas l’impression d’avoir bientôt la trentaine, mais plutôt de tout juste avoir passé la vingtaine. C’était assez marrant.