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am i going mad? (henry)

 :: A little break :: archives :: rps terminés
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am i going mad? (henry)
Mar 17 Juil - 12:42
(day one, 7/15)


Le soleil s’était couché, la soirée de bienvenue était terminée et j’avais laissé les filles regagner leur cabine en prétextant vouloir profiter un peu plus de l’air marin. En réalité, je me sentais encore ébranlée de savoir que mademoiselle Reeves se trouvait sur le bateau. Avec moi. Enfin, pas littéralement avec moi mais plutôt sur le même bateau que moi. Participant à la même croisière que moi. Certes, elle était là pour travailler mais ça ne changeait rien au fait que je ne parvenais pas à calmer tout le maelström d’émotions qui m’agitait. Alors j’avais espéré que regarder les vagues qui s’échouaient sur la coque du paquebot allait pouvoir me calmer un tant soit peu. En vain. En réalité, je ne parvenais pas à m’ôter son visage de mon esprit. Je ne parvenais pas à penser à autre chose qu’au fait qu’elle était proche. Si proche. Trop proche, peut-être. Tout ça était ridicule. J’étais fiancée et elle organisait mes noces. Nous allions droit dans le mur. J’allais droit dans le mur. Si Mère, ou pire Père, l’apprenait, j’allais être destituée. Décapitée. Mais peut-être que la décapitation valait mieux qu’une vie prisonnière d’un mari qui je n’aimerai jamais. Et qui ne m’aimera jamais.

Je lâche un soupir, laissant le vent emporter mes mèches rousses à volonté. Elles semblaient flotter ; parfois, il y avait même des reflets qui faisaient penser à des fils d’or. Pourquoi déjà avais-je accepté de venir sur ce bateau ? Je ne savais même plus. Alors, comme pour fuir le vague à l’âme qui me transportait, je me persuade qu’il vaudrait mieux aller me coucher. Rentrer à ma cabine, prendre une douche froide et me mettre au lit. Fermer les yeux et oublier aujourd’hui. Ne pas penser à demain. Quand je me décide à prendre le chemin de ma cabine, j’ai le regard qui tombe sur une silhouette trop familière. Et, instantanément, c’est comme si tous mes problèmes et mes pensées noires s’envolaient directement. « Henry ? » Mon frère. Toujours à apparaître de nulle part, comme par magie. Comme s’il avait senti que j’avais besoin de lui. Besoin d’un peu de paix. « Henry ! j’exulte avant de lui courir pour lui sauter dans les bras comme si je ne l’avais pas vu depuis des mois. Petit cachotier, tu ne m’avais pas dit que tu faisais la croisière toi aussi ! » Dans une fausse moue courroucée, je lui tape le bras. « Tu aurais pu m’en parler ce matin quand on regardait le match ! » J’étais heureuse qu’il soit là. J’étais soulagée aussi. Henry était mon garde-fou. Et j’étais comme Alice au Pays des Merveilles – totalement déboussolée.
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am i going mad? (henry)
Sam 11 Aoû - 11:42
Il avait finalement acheté un billet, à la dernière minute. Il avait eu de la chance d’avoir une cabine. C’était presque inespéré. Il n’avait pas regardé le prix, prenant ce qui était confortable et luxueux. Autant que la croisière puisse lui être agréable. Il avait préparé ses habits, mis dans une valise avant de sauter dans un taxi l’amenant vers le lieu de l’embarcation. Il avait terriblement hâte de retrouver sa sœur, qui ignorait encore sa venue. Ce matin, ils avaient été ensemble pourtant. Prêt à regarder le match de la coupe du monde ; et Henry ne lui avait pas évoqué les billets pris. En effet, Ophélie était encore convaincue qu’il resterait à Los Angeles. Pourtant, elle l’avait convaincue de venir, évoquant la tristesse de ne pas pouvoir profiter de ce voyage à ses côtés. Elle avait même retroussé sa lèvre inférieure faisant apparaître une mine tristounette qui rappelait - trop bien - les réactions de son enfance, quand elle essayait de le faire plier pour qu’il joue avec elle aux poupées. Il était un être faible mais doté de tant d’amour, qu’il était en train de la chercher. Il mesurait l’ampleur de la tâche car le bateau était immense. Il avait fait peu de croisières et les seules faites, avaient été moins grandes. Plus intimistes aussi. Heureusement, la bonne étoile lui sourit. Et lorsqu’il aperçut l’éclat roux, il était certain qu’il s’agissait d’Ophélie. Il s’en approcha et sourit lorsqu’il la reconnut. Automatiquement, leurs regards se rencontrèrent. Sa surprise fut grande. Elle devait se demander si c’était une illusion ou un sosie. « Surprise ? » Dit-il en se mettant à rire. Ça faisait du bien de ressentir du positif. Tout avait été si noir depuis ces derniers temps. Aussi, quand sa sœur se rua vers lui, Henry lui tendit les bras, la serrant fort contre son cœur. « Bon sang, comme je suis content de te voir ma Lilie ! » Ils s’écartèrent pour se faire face. Ophélie protestait qu’il ne lui ait rien dit. Pire, il l’avait vu le matin même pourtant. « C’est le principe même de la surprise ma sœur. Ça  a été dur de ne pas rire quand je t’ai dit qu’on se verrait seulement à ton retour. » Son visage se tourna vers l’horizon, le paysage était magnifique. « Et puis, tu avais raison. Ce voyage sera l’idéal pour nous changer les idées. Je suis là depuis peu et j’ai déjà l’impression d’être plus que jamais détendu. » Il sourit et s’approcha d’elle, enroula un bras autour des épaules de sa cadette. Ils se mirent en marche, profitant d’une promenade, cette fois-ci, ensemble. « Alors comment c’est ici ? Tu as eu le temps de tout visiter dans le bateau ? J’ai été surpris de tout ce qu’on peut y faire. C’ets presque une mini ville, par ici ! » Il vint déposer un baiser contre la tempe d’Ophélie. « Et comment tu vas depuis ce matin ? »


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Ven 17 Aoû - 9:23
Je ne savais pas si c’était un cadeau du ciel mais j’étais folle de joie à l’idée que mon frère puisse être là lui aussi pour la croisière. Ça ajoutait un petit quelque chose à ce voyage qui aurait manqué en son absence. Et je ne me rendais compte que maintenant que sa présence était comme une cerise sur une pâtisserie déjà parfaitement faite. Je me laisse bercer par sa chaleur et son parfum boisé, ne pouvant m’empêcher de sourire niaisement, comme l’enfant que j’étais. « Je suis contente de te voir aussi, je souffle dans son étreinte. » Je ne lui en voulais même pas de ses cachoteries, au contraire ça n’en rendant sa surprise que plus agréable. Il avait bien caché son jeu, le vilain. Mais comment pouvais-je lui en tenir rigueur quand j’étais si contente de le voir ? « Et moi qui n’ai rien vu de ton petit mensonge, je m’insurge faussement. » J’avais tant espéré pouvoir le convaincre de venir passer ces quelques jours avec moi, j’avais usé de tous mes charmes pour tenter de le persuader de m’accompagner. Quand j’étais plus petite, Henry n’avait jamais réussi à résister à mon regard faussement humide et implorant si bien qu’il finissait toujours par jouer à la poupée avec moi, obligé de prendre le thé en compagnie de mes peluches déguisées. J’étais presque fière de voir que ça n’avait pas changé, qu’il était toujours ce grand-frère prêt à tout pour me rendre heureuse.

Je souris, cependant que j’observe avec Henry le paysage qui nous entoure. « Moi aussi, j’acquiesce. Je crois que c’est l’effet de l’air marin. » Me laissant entraîner dans la marche, j’enroule un bras autour de la taille de mon frère comme si j’avais peur qu’il ne se volatilise ou bien qu’il disparaisse. On devait ressembler à un de ces couples qui, profitant de la nuit tombant, faisaient quelques pas sur le pont. « C’est superbe, franchement, je m’extasie. Ils proposent pleins d’activités, des escales avec des sorties toutes différentes et qui peuvent plaire au plus grand nombre. Tu verrais la chambre ! Elle est trop belle ! Peut-être un peu petite mais magnifique ! Tu as raté la soirée de bienvenue, ils servaient des cocktails et il y avait de la musique. » Mon cœur rate soudain un battement. « On va passer un super moment. » Je glousse même quand Henry dépose un baiser sur ma tempe et laisse aller ma tête contre son épaule. « Je me sens mieux, ça fait du bien d’être ici, je soupire. C’est un peu comme si on ouvrait une parenthèse et que notre présent à Los Angeles n’existait plus. » Tout ça n’était peut-être que temporaire mais c’était suffisant. « Tu as pris quoi comme bracelets à ta montée ? »
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Ven 31 Aoû - 7:16
Ça faisait tellement du bien de voir Ophélie afficher un sourire éclatant et lui sauter dans les bras. Ils étaient seuls, maintenant mais ils demeuraient unis face à toute l’adversité de ce monde si grand. Sa présence lui faisait du bien, sa joie était contagieuse. Il aurait pu sautiller comme l’enfant qu’il avait été, autrefois. Terriblement excité de faire partie de cette aventure. Pendant qu’ils marchaient, enlacés dans cette aura d’amour et de bonheur, là où la tristesse n’arrivait pas à les envelopper, Ophélie lui expliqua toutes les activités qui se trouvaient sur le bateau. Et il y avait de quoi faire. Il avait même loupé la soirée de bienvenue avec le cocktail. « Nous aurons d’autres occasions de boire des cocktails ! Je compte bien profiter et faire chaque activité qu’il y a à faire. Et puis, tu les feras avec moi. J’ai vu qu’il y avait des escales également. Peu importe le prix, il faudra s’en faire quelques-unes. Ça me permettra de voir autre chose que Los Angeles. J’ai vu que le bateau s’arrêtait à San Francisco ! Tu te rends compte ? Tu crois qu’on pourra voir le Golden Gate Bridge ? » Il était enjoué, il était motivé à profiter de chaque seconde avec Ophélie, loin du malheur et de la mort, l’enterrement de Claire se rappelant un peu trop à leur souvenir. Et ça faisait toujours mal, et le cœur se contractait constamment. Mais avec le temps, c’était moins douloureux, moins surprenant. Henry apprenait à vivre avec. Un peu comme il se faisait de l’absence d’Adam, à l’idée de ne plus le revoir, à la consternante vérité que ça pouvait être fini entre eux.

La voix d’Ophélie le ramena loin de ces pensées néfastes, lui confirmant ce qu’il se disait. Etre loin de tous les problèmes. « Je suis bien d’accord avec toi. » dit-il avec un sourire tendre, sa main s’appuyant un peu plus sur l’épaule de sa sœur, geste si pudique mais tellement chargé d’amour. « C’est pour ça qu’on va bien profiter, toi et moi. Parce qu’une fois revenus…  » Il se tut, constatant que ce n’était pas non une bonne idée de se rappeler que c’était éphémère. « Enfin, on y est pas encore. Profitons. » Et la promenade continua jusqu’à ce qu’Ophélie lui demanda la nature de son bracelet. « Oh ça… » Il se contenta de lui tendre son bracelet où « free pair – loving boys – looking for fun » apparaissaient avec peu trop d’insistance. Il se mit à rougir, se sentant presque gêné de devoir se justifier. Surtout pour le free pair. « Et bien… Je … Je me suis un peu emballé en choisissant mes bracelets. Parce que je me suis dit que… Qu’Adam.. Enfin, s’il voyait ça, il risquerait de ne pas être content, tu vois ? Alors bon, je ne sais pas si c’était une bonne idée… » Il était même mortifié à l’idée qu’il puisse se trouver sur ce bateau. Ne sait-on jamais ? Il aurait pu faire une surprise à Henry et venir lui demander pardon ? Il rêvait sans doute trop. Il se berçait d’illusions. Adam était égoïste. Adam ne pensait pas à Henry, s’il n’avait pas d’abord pensé à lui-même. « Enfin, j’ai fait ça parce que j’espérais me changer, ainsi, les idées. Il ne répond toujours pas au téléphone. Pourtant, j’insiste, j’ai même essayé de l’appeler en masqué mais il ne répond pas. Comme s’il avait changé son téléphone. » Il sentit ses épaules s’affaisser légèrement mais jamais il ne desserra son emprise tendre sur sa petite sœur. « Pourtant, je continue à y croire, Ophélie… Je suis peut-être stupide mais des années de relation se finir comme ça … » Surtout de cette façon, comme si tout était de sa faute. La croisière lui ferait du bien, il était quasi sûr. « Et toi, qu'as-tu pris ? »
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am i going mad? (henry)
Dim 25 Nov - 19:15
L’excitation et l’engouement de mon frère me semblaient contagieux. Sa présence m’aidait à mieux apprécier le moment et à oublier la réalité – cette même réalité que j’avais lâchement abandonnée au port à l’embarquement du bateau. Je savais qu’elle m’y attendrait, qu’elle nous y attendrait, mais je supposais que je pouvais m’accorder ces quelques jours pour la laisser de côté. Pour mettre la voix de la raison en sourdine et profiter des instants que la croisière m’offrirait. « Je suppose, je ne sais pas, je lui réponds en riant. On verra bien, ce sera la surprise. Tu pourras prendre pleins de photos, en tout cas ! » Je savais que ce ne serait qu’une parenthèse et que nous devions en profiter, Henry et moi. Une fois revenus sur la terre ferme, nous allions retrouver notre quotidien, notre sœur décédée. Mon fiancé et mon prochain mariage. Je me force à ne plus y penser, à ne plus me laisser envahir par ces pensées trop sombres. Ce soir, et pour les prochains jours, j’étais libre. Libre d’une vie que je n’avais pas choisie ; libre d’un futur qui ne m’appartenait pas. Libre des choix de mon père pour me punir. Je retiens un soupir, me force à continuer de sourire pour ne pas inquiéter mon frère ou assombrir notre bonne humeur à tous les deux. Nous avions besoin de cette parenthèse. Nous avions besoin de ce moment à deux, sans personne pour l’interrompre.

Je ne peux m’empêcher cependant d’être inquiète lorsque j’aperçois son choix de bracelet. Sa relation avec Adam était-elle si mal en point ? Adam n’avait-il pas pu comprendre que retrouver sa famille était important pour Henry ? Je ne connaissais pas le petit-ami de mon frère mais je n’éprouvais pas véritablement l’envie de le connaître. « Alors peut-être que tu devrais envisager de tourner la page ? je propose d’une voix incertaine. Je sais que tu tiens profondément à lui mais il n’avait pas le droit de t’empêcher ou de t’en vouloir de rejoindre ta famille. On avait besoin de toi. » Je me tais un instant, de peur de le blesser plus qu’il ne l’était déjà. « J’avais besoin de toi, Henry… » Je me sentais un peu égoïste de l’avoir arraché à sa vie, loin de nous, juste parce que je ne savais plus quoi faire de mon existence et des choix que notre père avait pris à ma place. « Laisse-lui du temps, il finira par comprendre. Et en attendant, continue ta vie. » Sans lui. Je sens ma tête reposer contre l’épaule de mon grand frère. Je retiens un soupir, preuve du vague à l’âme qui m’envahit. Avec un léger sourire, je montre mon poignet où trônent les bracelets lorsque mon frère me renvoie ma question. Du coin de l’œil, je peux voir les bracelets et leurs couleurs qui me narguent et rendent ma poitrine trop étroite pour mon souffle. « Single – Who knows? – Have fun » et les mots laissent un goût acide dans ma bouche. « J’ai encore tellement de mal à l’accepter. J’ai encore tellement de mal à me dire que je vais me marier, je souffle désemparée. Y des matins où je me dis que je suis en plein cauchemar… » Cette pensée me rend folle, doucement. Lentement. Comme si elle prenait peu à peu possession de ce qu’il restait de moi.


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Ven 11 Jan - 22:24
Rien n’était évident. Il se devait d’assumer ses choix et de les appliquer. Le bracelet qu’il portait en faisait partie. Il n’était guère de son choix, se sentant lâche, se trouvant des excuses pour ne pas accepter. Voilà quelques temps qu’il avait débarqué à Los Angeles et il n’avait toujours pas eu de ses nouvelles. Adam faisait la gueule, il refusait de lui parler, tout comme de répondre à ses messages. Pourtant, Henry continuait : il se disait qu’avec un peu de chance – et bien des remords – son petit-ami saurait prendre sur lui et revenir. Il l’espérait. Henry l’attendait bien que son cœur se serrait de jour en jour, se résignant à l’inévitable réalité. Frappé en plein égo, Adam ne reviendrait pas. Néanmoins, il continuait à espérer et se justifier devant sa sœur, le démontrait clairement. Il n’était pas prêt à changer le cap. Il tenait trop à cet Autre qui avait partagé sa vie depuis tant de temps. Ça ne, pouvait pas se finir ainsi. Et même quand Ophélie lui soulevait l’idée de tourner la page, il ne pouvait s’empêcher de nier. « C’est… C’est impossible. » Lui répondit le rouquin en secouant la tête d’un air triste. Pourtant, Ophélie avait raison : Adam n’était personne pour empêcher Henry de revoir ses sœurs. Il était le compagnon de sa vie mais lui faire subir ça, il était évident que sa sœur avait entièrement raison. D’autant plus qu’elle avait eu besoin de lui. Et il ne regrettait rien de ce qu’il avait fait. Il avait mal, il pleurait l’absence d’Adam mais il avait agi avec son cœur et cette cape de superhéros. Jamais au grand jamais, il ne pouvait renier ses sœurs, ce que son compagnon n’avait jamais compris et ne comprendra jamais… « Mais je sais que tu as entièrement raison. Et je ne regrette pas d’avoir répondu à cet appel à l’aide, même si Claire… » Il se racla la gorge, inspira et continua. « Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’avait pas à s’imposer dans mon choix. Il aurait dû comprendre… Voir de m’accompagner. Mais Adam est quelqu’un de… D’assez orgueilleux… Enfin… J’ose espérer, qu’un jour, il reviendra. » Il haussa les épaules, esquissant un petit sourire triste. « On verra bien. »


Et il espérait si fort. Il priait tous les soirs et chaque lendemain se levait avec ce soleil radieux, éclairant sa morne existence. Heureusement qu’Ophélie était là. Sa chère et tendre sœur qui se présentait comme une célibataire, au sein de la croisière. Il ne put s’empêcher de lui sourire avec un air compatissant. « Ma Lilie, tu sais que tu n’es pas obligé de faire ça… Il n’est pas encore trop tard pour renoncer à ce mariage. T’es pas obligé de suivre ces voies toutes imposées… » Lui-même avait décidé de ne pas le faire. Ça lui avait couté mais à côté de ça, il avait vécu tant de choses. « Nous pourrions fuir, au nez et à la barbe de nos parents. Tu as tant de choses à vivre, ma sœur. Si tu avais comme le monde est beau en dehors de la France ou des Etats-Unis. » Et il en avait vu des paysages. Il avait aimé, vécu. Et il ne voulait pas qu’Ophélie puisse vivre dans une cage. Au contraire, il ne lui souhaitait que le meilleur. « C’est à toi d’en décider. Mais si t’as besoin que je t’emmène loin, mon étoile, alors je le ferais. » Parce que désormais, il ferait tout pour elle. A la suite du départ de Claire, de l’absence d’Adam, elle lui était devenue essentielle.
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Dim 10 Fév - 9:58
J’aurais aimé pouvoir me réveiller demain matin et me rendre compte que tout ça n’était en fait qu’un mauvais rêve. J’aurais aimé pouvoir me réveiller demain matin et me dire que j’étais enfin libre. Dans une autre vie peut-être ; dans un autre espace-temps. Dans un autre univers peut-être existe-t-il une autre Ophélie qui vit au sein d’une famille unie et aimante, sa sœur cadette encore en vie, son frère aîné la taquinant et quelqu’un avec qui partager son quotidien. C’était trop beau pour être vrai, j’en étais consciente, mais je ne peux m’empêcher d’envier cette Ophélie-là. Cette Ophélie qui est encore libre de ses choix. Je soupire, à la fois lassée de cette situation et fatiguée. Fatiguée de toujours avoir à faire semblant ; fatiguée de toujours devoir dire oui même quand la réponse appropriée serait non. « Je ne suis pas aussi courageuse que toi, Henry, je déplore, honteuse. Je ne suis pas assez forte pour tout quitter et vivre par mes propres moyens. Sans rien d’autre que moi-même pour me débrouiller. » J’étais embarrassée d’être aussi matérialiste, d’être aussi attachée à ma vie de fille de riche, à mon petit confort dans lequel j’ai passé toutes ces années à me prélasser.

J’ai tant de fois pensé à faire mes valises et à claquer la porte sans un regard en arrière ; j’ai tant de fois pensé à une vie où je ne serais plus sous l’influence de mes parents – de Père en particulier. Mais je pense alors à la grande maison, à tout ce que je peux m’offrir sans y penser. Je pense à mes études que je devrais abandonner, à ce rêve de carrière avorté avant même d’avoir commencé. Et je trouvais ça injuste. Je trouvais injuste de devoir choisir entre une vie de prisonnière mariée à quelqu’un que je n’aimais pas et une vie où je devrais survivre sans rien après tout avoir abandonné. « J’ai peur, grand-frère… » J’ai l’impression de me retrouver comme à cinq ans, comme quand je pensais encore qu’il existait des monstres dans mes placards et que seul Henry pouvait me sauver. « J’ai peur de leur tourner le dos et de ne pas être capable de me débrouiller. J’ai peur de partir et de le regretter. » Parce qu’il n’y aurait pas de retour en arrière possible. Parce qu’il n’existait pas de plan B avec Père et Mère – juste le plan A. « Tu n’as jamais regretté d’avoir quitté la maison, Henry ? je demande, la voix rauque de toutes les émotions qui bataillaient au creux de mon estomac. Regretté d’avoir fait tes valises et d’être parti ? » Regretté de nous avoir laissées, Claire et moi, seules avec nos parents.
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Ven 15 Mar - 17:33
Si seulement elle pouvait comprendre combien le monde était si beau en dehors de la sphère familiale. Et il lui proposait de s’échapper, de s’enfuir loin et de voir un rêve bien plus beau. Maintenant qu’il était là, maintenant qu’il ne comptait fuir, Henry se sentait prêt à l’aider, à la voir dépasser ses attentes et à atteindre le meilleur. Parce qu’Ophélie méritait cela. Elle avait tant souffert et elle en portait les stigmates comme jamais. Cette croisière était une échappatoire, leur permettant de s’imaginer cet avenir, et il lui exposait avec ferveur, avec force. Parce qu’il y croyait, bien qu’il comprenait que sa sœur puisse être emplie de doutes. « Tu n’es pas seule. » Se contenta-t-il de lui dire, tendrement. « Et s’il faut tout faire pour que ton train de vie actuel perdure même en ayant quitté le foyer alors je le ferais. » Il n’avait pas la fortune de la famille, mais il vivait bien. Il ne manquait de rien et tout donner à sa sœur, n’était pas un problème. En dehors d’Ella, Ophélie était tout ce qui lui restait.
Une famille
Le spectre revint aussitôt quand Ophélie rappela les temps passés, les regrets, lui demandant ce qu’il avait ressenti quand il avait claqué la porte, muni de quelques effets personnels, le cœur au bord des lèvres et l’illusion que tout était perdu. Que lui restait-il à espérer ?
A l’époque, la réponse avait été sans détour : rien.
Mais il avait rencontré Ella et elle l’avait sauvé. Elle avait su lui montrer que l’espoir n’était pas mort, que la solitude n’était pas encore sa compagne, que le bonheur guettait mais qu’il fallait se battre.
« Oui bien sûr que j’ai regretté. J’ai regretté chaque jour, j’ai pleuré longtemps. Et puis petit à petit… J’ai fini par comprendre qu’à vivre une vie tout en faisant semblant d’être quelqu’un d’autre, ne valait rien à côté de l’idée de vivre en étant moi-même. » Il lui adressa un sourire triste. « Claire et toi, vous me manquiez tous les jours. C’était terrible... Je n’ai jamais su comblé ce manque, alors qu’il m’avait été facile, au bout de quelques temps, de cesser de croire en l’hypothétique bonté de père et mère. » Il regarda l’horizon, ses yeux se perdant face à cette étendue immense. « Il y a un adage qui dit que ce qui ne tue pas, rend plus fort… Et c’est ce que j’ai fait… J’avais tout perdu et pourtant, j’ai pu m’en sortir. Et c’est la même chose pour toi, Ophélie. Tu n’es pas seule. »
Et plus jamais, elle ne le serait.
Il ne comptait plus la quitter, ni la décevoir.
Son bonheur était tout ce qui comptait à ses yeux.
Henry se sentait prêt à faire une croix sur Adam, sur ce qui avait composé son existence.
Il choisissait sa famille.
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Sam 23 Mar - 10:18
Je me sentais coupable et honteuse d’être autant attachée à des choses matérielles, à un luxe qui n’était pourtant pas important. Qui n’aurait pas dû être important. Si l’on m’avait posé la question, jamais je n’aurais répondu que j’étais si matérialiste. Et pourtant, j’étais obligée de faire face à ma propre vanité. À ma propre superficialité. Et j’avais honte. J’avais honte de me rattacher à tout ça alors que mon frère, lui, n’avait rien eu. Alors qu’il avait tout perdu. L’important n’était pas tant dans ce que nous pouvions acheter avec de l’argent mais plus dans ceux qui nous entouraient. L’amour, les amitiés – tout ça ne s’achetait pas. Jamais. Et je garderai l’amour de Henry, quoi que je décide concernant mon mariage. Je garderai son soutien, quoiqu’il arrive – et je le savais. Mais en refusant d’épouser ce fils de bonne famille, j’allais perdre mes parents. J’allais perdre un autre morceau de ma famille. Perdre Claire avait déjà anéanti mon âme, avait déjà laissé une cicatrice indélébile sur mon cœur – comment allais-je survivre avec d’autres douleurs ? Avec d’autres vides. « Je ne veux pas que tu te sacrifies pour moi, Henry, tu… Tu as déjà tellement donné, je lâche dans un murmure tremblotant. Je ne sais… je ne sais juste pas comment je suis censée me débrouiller sans nos parents… » Ils avaient beau avoir été des parents merdiques et complètement détachés – ils étaient mes parents. Ils restaient mes parents. Et ils resteraient toujours mes parents, jusqu’à la fin. J’avais beau avoir bientôt trente ans, je restais la fille à son papa – dans le mauvais sens du terme.

Alors j’étais forcément admirative de voir ce que mon frère était devenu sans eux. Sans nous. J’étais admirative de voir qu’il s’était construit une vie sans eux. Sans nous. Et même si ça faisait un peu mal car je n’étais pas certaine de savoir y trouver ma place, je restais époustouflée de voir qu’il s’en était sorti. Est-ce que ça signifiait que je pouvais le faire aussi ? Je suppose. Je n’en étais pas sûre. Mais je ne le saurais, je suppose, que lorsque j’aurais pris une véritable décision concernant mon mariage. « J’en ai assez de faire semblant, avoué-je en écho aux propres mots de Henry. Je ne suis pas faite pour être une gentille fille sage qui va bientôt devenir une gentille petite épouse. » C’était comme si on me coupait les ailes. C’était comme si on m’empêchait de respirer. « Tu te rends compte que Père a laissé entendre que j’allais devoir abandonner mon internat de médecine pour être femme au foyer ? Que mon mari allait si bien gagner sa vie que je n’aurais aucun intérêt à travailler et que je pourrais me consacrer à notre foyer, notre future famille. Nos futurs enfants. » Cette conversation était si vivide à mon esprit que je sentais encore mon sang bouillonner de rage. Abandonner tout le travail que j’avais fourni pendant des années ; abandonner mes rêves d’avenir, de carrière. Devenir une simple épouse. Une mère. Mais je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas être qu’une femme mariée, qu’une maman au foyer. Je voulais plus, tellement plus – tellement plus que ça. « Je ne suis pas la petite fille dont Père rêvait. Je ne le serai jamais. Et je suis désolée de le décevoir mais je ne peux pas, je sanglote comme une enfant. Je ne peux pas être celle qu’il voudrait tant que je sois… » Disciplinée et obéissante. Jolie mais muette. C’était bien différent de ce à quoi j’aspirais dans la vie. C’était tout ce que je ne voulais pas être – jamais. Sois belle et tais-toi, tout ça n’était pas pour moi.
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Jeu 18 Avr - 9:25
Sa sœur lui paraissait être prise entre deux feux, deux décisions qu’elle n’arrivait pas à choisir. C’était soit l’une, soit l’autre, mais malheureusement pour elle, il lui paraissait impossible d’en tirer quelque chose de clair. Et Henry comprenait bien cette interrogation, cette peur de l’inconnu quand aujourd’hui, elle avait une existence confortable qu’elle ne souhaitait pas voir s’arrêter. Alors bien sûr, quand elle refusait son aide, il ne pouvait s’empêcher de sourire un peu plus, admirant ce courage qu’elle possédait. « Allons, je ne me sacrifie pas… Je veux juste ton bonheur, et par conséquent, t’aider en fait partie. Je te promets qu’en faisant cela, je ne me mets nullement dans l’embarras. » Il avait des ressources, il avait su se relever et assumer Ophélie n’était pas un problème. Au contraire, si c’était ce qui pouvait la sauver.
Sa sœur lui paraissait alors si innocente, avouant être incapable de se débrouiller sans l’appui parental. Et il comprenait, à l’inverse de son cas, Ophélie avait encore le choix bien qu’il était tronqué par ce mariage imposé. Mais elle n’était pas à la rue, elle ne faisait pas face au mur comme Henry avait, jadis, eu la malchance de faire. « Tu n’es pas seule, voyons. » Répéta-t-il encore une fois. Il voulait qu’Ophélie en soit pleinement convaincue.
Et est-ce qu’elle le comprit cette fois-ci ? C’est ce qui lui sembla être quand sa petite sœur vola en éclats, se prenant au jeu de la confidence. Si dans leurs conversations précédentes, Ophélie avait conservé une certaine mesure dans ses propos, sur ce bateau tout était bien plus libre. Elle laissa la parole la libérer un peu, avouant ce que Père imposait, outre cette union. Aussi était-il médusé de voir combien le paternel conservait une image tronquée de la jeunesse d’aujourd’hui. Il avait une fille qu’il aimait, qui était brillante. Et pourtant, il voulait la voir comme simple femme au foyer ? Ainsi était-ce le symbole d’une fierté portée sur l’enfant ?
Tout à coup, il en voulait un peu plus à son père, il trouvait regrettable de choisir une voie pour ses enfants sans même prendre en considération. Et quand Ophélie cessa de parler, quand le silence reprit place dans cette discussion, Henry conserva le silence, comprenant parfaitement sa sœur. Elle ne pouvait pas.
Elle ne devait pas.
« Ainsi, l’histoire se répète… » admit-il en soupirant, puis son regard clair se porta vers sa petite sœur, l’observant avec toute la compassion, tout l’amour dont il était capable. « Il ne faut pas que tu acceptes ça, si ce n’est pas ce que te dicte ton cœur. Il s’agit de mariage, Ophélie. Il ne pourra y avoir de retour en arrière. Peut-être qu’il est encore temps de dire non… » Il l’observa avec attention, essayant de déceler ce qui pouvait se tramer dans cette petite tête bien remplie. Un trop plein qu’il comprenait trop bien… et ce n’était peut-être pas le lieu, ni le moment pour prendre pareille décision.  « Nous sommes sur cette croisière et nous devons profiter. Si tu le souhaites, nous pouvons remettre cette conversation à plus tard et profiter de l’instant présent ? Tu sais que je suis là pour toi, tu sais que si tu décides de faire front à nos parents, je te soutiendrais quoi qu’il advienne. Alors prends le temps de voir, mais avant ça, on va profiter. » Il lui prit sa main, se mit à rire et tira afin qu’elle le suive. « et tu sais quoi ? On va aller s’inscrire à plein d’activités prévues et sur toutes les excursions ! Il paraît qu’il y a même un repas dans le noir, tu imagines ? Tu veux prendre la salière et tu chopes la main d’un inconnu ! » Il se mit à rire, amusé d’une pareille idée. Ça lui paraissait si incongru d’ailleurs !
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am i going mad? (henry)
Dim 21 Avr - 23:47
J’avais l’impression de m’effondrer sous les yeux de mon grand-frère. C’était comme si le masque que j’avais mis tant d’efforts à préserver aux yeux de monde était en train de soudainement se briser, voler en éclats. Chaque petit morceau de cette façade se répandait par terre, se trouvait balayé par le vent marin. Je crois que j’étais trop fatiguée, trop harassée de faire semblant. De mentir tout le temps. Exister dans une vie qui n’était que poudre aux yeux était devenu malsain pour moi tant et si bien que je ne reconnaissais plus cette fille que me renvoyait le miroir le matin. Elle n’était qu’une pâle imitation de tous ces rêves d’adolescente, de tous ces projets. De tout ce que j’avais un jour rêvé d’être sans en avoir eu l’occasion. J’avais rêvé de voyages, j’avais rêvé de changer le monde, j’avais rêvé de folies et d’aventures. J’avais rêvé d’autre chose que d’une vie enfermée entre quatre murs. Enfermée dans une cage dorée. Retenue en laisse par une bague au doigt. Je voulais être libre. J’avais toujours rêvé d’être libre. Et Henry, mon grand-frère, plus que quiconque pouvait comprendre ça. Était en mesure de comprendre la complexité des sentiments qui m’habitaient. « Je sais, avoué-je, les yeux baissés. Je sais qu’il n’y aura pas de retour en arrière… » Et c’était bien ce qui m’effrayait le plus – une fois mariée à cet homme que je n’aimais pourtant, mon destin serait complètement scellé.

À l’intérieur, j’ai mon estomac qui se retourne. C’est douloureux. Ça amène comme un goût de bile sur ma langue, comme si l’envie de vomir me prenait à la gorge. Mon frère aîné doit sentir mon trouble et ma détresse. Henry avait toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert. Même quand je tentais de lui cacher mes genoux écorchés à avoir trop gambader, il savait toujours. Toujours. « Profiter du temps présent, je peux faire. » À travers ma gorge nouée, ma poitrine comme écartelée, je laisse échapper un petit rire. Henry avait raison : peut-être n’était-ce pas le temps de régler les questions existentielles de ma vie, peut-être n’était pas le temps de trouver une solution à tous les problèmes qui pesaient sur mes épaules. Il y aurait un temps pour cela – un temps pour la réflexion, les questions et les réponses. « Un repas dans le noir ? je ris, cependant que je me laisse entraîner à sa suite. Tu vas vraiment t’inscrire pour prendre ton dîner dans l’obscurité avec quelqu’un que tu ne connais pas ? » Je reconnaissais bien là l’aventurier Henry. Comme j’aurais aimé pouvoir lui ressembler. Comme j’aurais aimé ne pas avoir peur ; comme j’aurais aimé arrêter de me complaire dans ma petite vie de petite fille de riches. « Allez chiche ! On le fait ! Qui sait ? De nouvelles rencontres ne peuvent pas faire de mal, j’approuve après réflexion. Et je suis sûre que tu préfères largement choper la main d’un inconnu que la salière hein ? » Je lui lance un petit regard entendu, rieuse. J’ai malgré tout une pensée pour mademoiselle Reeves, me dis que j’aurais sans doute préféré un repas en sa compagnie. Après tout, nous avions encore beaucoup de choses à apprendre l’une de l’autre. Je n’étais cependant pas certaine qu’elle en est véritablement envie, elle.
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am i going mad? (henry)
Mer 15 Mai - 8:13
Il avait choisi de changer de sujet. La conversation se révélait pesante et il ne voulait pas accabler sa soeur. Elle souffrait déjà suffisamment ainsi. Et Henry ne souhaitait pas la voir être en plein doute sur la route à prendre. La sienne ou celle que ses parents construisaient pour elle. Ce n'était pas un choix évident même s'il était là. Le photographe était conscient que des années loin de ses soeurs demeuraient encore en elle. Comment pouvait-elle vivre avec la certitude qu'il serait là alors qu'il avait fui pendant un nombre important d'années. Chaque jour, il se rachetait, chaque jour, il veillait mais le constat était là : la peur d'Ophélie était légitime.
Foncer vers une route inconnue n'était guère rassurant.
Aussi, préféra-t-il diriger la conversation vers les activités proposées sur le paquebot et notamment, le repas dans le noir. C'était fou, c'était dérangeant mais il aimait le gout de l'inconnu. " Oh, je me dis qu'il y a pire que de dîner avec un inconnu... Avaler un plat de sauterelles grillées. " Il laissa Ophélie avec sa mine écoeurée, sachant pertinnement que Père et Mère n'étaient pas du genre à servir ce genre de mets au repas dominical.
L'expression innocente était touchante, témoignant de ce que leur rang leur interdisait de faire. Henry avait eu cette chance inouie de pouvoir vivre loin de la pression familiale. Et avec Adam, ils avaient vécu tant de choses, tant d'expériences dont il gardait un souvenir précieux, quoique teinté d'amertume.
Adam n'était plus là, il n'était qu'un souvenir.
Face à l'entrain de sa soeur, Henry ne put que pouffer de rire, l'entraînant dans cette idée folle. Le frère et la soeur se rendirent donc vers le lieu où se trouvait les inscription, amusés à l'idée d'avoir un geste déplace durant ce dîner. " Mon dieu, mais quelle honte ! Ou alors, tu te retrouves à piquer ses pommes de terre parce que les tiennes sont froides... "
Et ça faisait du bien de rire, ça faisait du bien de penser à rien d'autre qu'à l'idée de s'inscrire dans un diner dans le noir. En revêtant son nom dans le dossier d'inscription, Henry se disait qu'Adam n'aurait accepté une telle chose. Bien sûr, il avait vécu des aventures mais là... Tout était extrêmement différent.
Quand leurs noms furent posés, Henry vint enrouler son bras autour de celui de sa soeur et la fixa avec un sourire tendre. " Il faudra que tu me racontes comment s'est passé ce repas dans le noir, j'ai hâte d'y être. Mais en attendant, que dirais-tu de dîner en ma compagnie ? " Après tout, ils étaient là pour profiter un peu, oublier les tourments sous l'oeil attendri de Claire qui devait les observer d'en haut, tout là-haut.
Loin, parmi les étoiles.
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am i going mad? (henry)
Sam 18 Mai - 10:20
Henry avait senti ma peur et mon trouble et avait fait en sorte de nous rediriger vers un terrain plus stable et rassurant. Le moment présent, cette croisière et toutes les possibilités infinies qu’elle offrait. Cette parenthèse offerte sous la forme d’une croisière durant laquelle je pouvais juste réapprendre à respirer et à m’amuser sans penser à ce qui m’attendait à mon retour sur la terre ferme. « Tu as déjà goûté des sauterelles grillées ? je m’écrie, sans pouvoir empêcher une petite moue dégoûtée venir froisser les traits lisses de mon visage. » J’avais l’impression que Henry avait vécu mille vies depuis qu’il était parti. Je l’enviais un peu, parce que j’aurais voulu pouvoir vivre toutes ces aventures moi aussi. Au lieu de ça, j’étais comme coincée dans une vie qui ne semblait pas être la mienne ; au lieu de ça, j’étais comme prisonnière d’une existence factice qui ne me ressemblait pas. Et la pensée était amère, déposait sur ma langue un goût de regret qui me bouffait de l’intérieur. Et j’avais parfois l’impression de le laisser tomber dans ce trou noir et sans fond, juste par paresse ou par angoisse de l’inconnu.

Mais tout ça n’avait finalement plus aucune importance ici, sur ce bateau. C’était ce que me criaient les yeux tendres de mon grand-frère ; c’était ce que j’apercevais dans son sourire plein de tendresse. « Piquer dans l’assiette de la personne en face peut aider à un rapprochement certain, je commente avec un air espiègle. Et puis, on est dans le noir total : personne n’en saurait rien au final. » Je pouffe de rire, de plus en plus séduite par l’idée de ce restaurant dans le noir. L’excitation, l’inconnu – tout autant de sensations qui fourmillaient sur ma peau de façon agréable. Alors c’est presque avec l’air d’une gamine le matin de Noël que je signe le papier d’inscription, mon frère à mes côtés marquant son propre nom. Presque satisfaite comme si j’avais couru un marathon, je me laisse emporter par l’euphorie du moment et souris avec mon frère. « Dîner avec toi est depuis toujours mon programme préféré, tu le sais bien, j’approuve en laissant échapper un rire plein de légèreté. » Tout semblait plus simple lorsqu’on laissait les tracas à la mer. Je savais bien que j’allais les retrouver mais pas pour le moment. Pour le moment, je profitais de cet instant de pure liberté.
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