Si faire la fête est un crime, qui sera arrêté le premier ? | Oliver

Les doigts se faisaient agiles sur la trompette, le souffle se faisait puissant et la silhouette s’animait au rythme de la musique. Il n’était pas question d’exploiter sa voix aujourd’hui, mais de charmer l’absence de spectateurs de son talent de musicienne. Voilà bien deux heures qu’ils s’étaient réunis pour répéter, discuter, passer du temps ensemble et Charlie savourait l’instant, n’ayant pas vraiment eu le temps de les rejoindre depuis un mois à peu près. Le salon lui avait demandé toute son attention et son énergie, mais enfin elle avait su se libérer pour retrouver son amour pour la musique et ses amis qui n’avaient cessé de se plaindre de son absence. Les dernières notes furent jouées et la blonde posa soigneusement l’instrument dans son étui. « Ca va, t’as pas perdu la main. » On lui ébouriffa les cheveux, de quoi lui faire tirer la langue. Certains aimaient la traiter comme une gamine, elle s’y était fait avec le temps.

« Oli’ ! » s’exclama-t-elle, bondissant vers son meilleur ami, un large sourire aux lèvres. Sournoisement, ses bras vinrent s’enrouler autour de lui pour l’empêcher de bouger de sa place et elle déposa son menton sur son épaule comme un oiseau prêt à faire son nid. « Tu pensais t’échapper aussi facilement ? » Sa présence lui manquait, les messages ne suffisaient pas à entretenir leur amitié, chose qui était différente avec Effy puisque cela avait été majoritairement épistolaire. « Je pensais te proposer d’aller dans un pub ? Sparrow m’a conseillé une adresse et c’est pas une pâle copie cette fois ! » Les pubs avaient toujours été une obsession chez la Suissesse qui s’était fixée de trouver le meilleur de la ville, son amie Sparrow s’était portée volontaire pour l’aider dans sa quête et Oliver faisait parfois office de cobaye.

Puis plus sérieusement, elle avait envie de prendre le temps de discuter avec lui, de retrouver leur petit jardin secret qu’ils s’étaient créés au fil du temps et qu’ils entretenaient à chaque retrouvaille. Ses doigts fins remirent ses cheveux en place alors qu’elle le libérait de son emprise, attendant qu’il accepte son offre. Certes, il n’avait pas réellement le choix, mais il était toujours bon de laisser un semblant de choix à une personne non ? Les mains dans les poches de sa salopette, elle posa son regard brûlant d’énergie sur son meilleur ami, trépignant presque d’impatience.