C’était plus fort qu’elle. Quelle mauvaise habitude. Quelle horrible personne. Oh, Rüen… Comment avait-elle pu tomber si bas ? Elle pensait être remise. De ce que l’amour lui faisait endurer. De ce que l’amour était réellement. Elle pensait avoir accepté. Que son copain l’aimait, et qu’elle l’aimait en retour. Elle était sûre que tout allait bien. Puis ça avait dérapé. Un alcool en trop, une fille dans son lit. Un regard en coin, une autre l’accompagnant. Les tromperies étaient finalement une habitude, et elle se rassurait en pensant qu’elle était jeune, qu’elle avait le droit. Mais ce n’étaient que foutaises. C’était dégueulasse, ce qu’elle faisait. Et la seule raison pour laquelle il ne l’avait pas plaquée, était que, ne vivant pas sous le même toit, il l’ignorait. Même lorsque la Stevens s’était retrouvée avec quatre prétendantes au rôle de maitresse. Jamais il n’avait su. Jamais. Et elle s’était dit qu’elle arrêterait. Vous savez, comme on dit non à la drogue, et au tabac. Enfin… On dit non… Mais si on est plongé dedans, peut-on vraiment arrêter aussi vite ? Elle avait dit non. Puis elle avait couché avec une femme extraordinaire. Elle avait dit non. Puis elle avait passé ses mains autour d’un membre masculin, d’un homme qu’elle venait de rencontrer. Elle avait dit non, puis elle s’était retrouvée avec deux autres hommes. Elle avait dit non pourtant. Non à la drogue. Non au tabac. Non au sexe. Mais oui à chacune des personnes se retrouvant dans son lit. Oui à chaque cigarette qui lui était tendue. Oui à chaque stupéfiant qui pouvait l’éloigner des déboires de son esprit.
Elle n’avait aucune volonté en fait. Ou plutôt… Elle n’était pas guérie. Pas guérie de ce que l’amour lui faisait. De ce qu’elle voulait. De ce qu’elle ne pouvait pas avoir.
Et puis il y avait eu les rams. Son copain était vraiment sympa. Et elle avait pu en impressionner certaines. Assez pour rentrer dans l’équipe. C’était vraiment chouette. Mais encore une fois, sa dépendance aux tromperies l’avait retrouvée. Et celle qui l’avait le plus aidée, celle qui s’occupait de lui présenter le staff, l’équipe, les cheerleaders, et qui l’aidait à ne pas se sentir seule, lui tapait dans l’œil. Paige. Qu’est-ce qu’elle était belle. A chaque entrainement, elle s’imaginait avec elle. Mais elle était en couple. AU début, elle n’avait rien tenté. Elle ne pouvait pas apparaître au devant d’une copine de boulot, une grande amie, désormais, et lui montrer qu’elle était prête à trahir son copain une fois de plus, et à casser le couple de Paige. Non. Elle n’était pas une briseuse de couples. Du moins, tant qu’il s’agissait d’autres personnes. Car son couple, c’était tendu. Son copain ne le voyait pas. Mais à chaque nouvelle maitresse, une pensée se retirait de sa tête. Une pensée amoureuse. Aimait-elle vraiment l’homme qui l’aimait ? Qu’en savait-elle ? L’amour n’était-il pas une blague ? Foutue farce du destin ? Argh. Quelle merde. Elle avait craqué. Elle avait totalement craqué, et c’était ainsi qu’elle s’était retrouvée devant cette porte. Une veste en jean, un top aux couleurs des rams, et un jean bien moulant l’habillant. Des bottines marrons. Ses cheveux aux teintes de rose lâchés en arrière. Elle était belle. Elle s’était faite belle. Pour Paige. Pour tenter. Pour se lâcher. Oh. Gosh. Et si ? Et si Paige se mettait à la détester ? C’était un risque. Mais Rüen n’en pouvait plus de lorgner sur son fessier sans rien faire. Il fallait qu’elle se décide. Il ne fallait jamais rien regretter. Jamais.
Alors elle toqua. Elle ne sonnait jamais. Elle trouvait que les sonneries pouvaient déranger tellement de choses. Elle préférait toquer. C’était plus… agréable. Le bruit. Contre le bois de la porte. Et puis, peut-être qu’une partie en elle, celle qui avait le plus de moralité, espérait que personne n’entende. QU’elle se dise « j’ai tenté, je n’ai pas de regrets, elle n’était pas là, tant pis… » Oui. Sauf que. Sauf que la porte s’ouvrit. Elle s’attendait à voir Paige. Elle vit une brune canon à la place. Bon. Paige était aussi une brune canon. Mais là, c’était une brune canon qu’elle ne connaissait pas. Elle toussa. Merde. Que faire ? Bon. Elle était là. Elle ne pouvait décemment pas fuir. Elle fit son plus grand sourire. Et laissa la magie parler. Bonjour. Je… Je me présente. Rüen Stevens. Je passais voir Paige. Euh… Elle est là ? Flûte. Si elle était là, aurait-elle encore le courage ? Et si elle ne l’était pas, allait-elle pouvoir faire plus ample connaissance avec la bombe en face d’elle, ou allait-elle être jetée ?
Depuis qu’elle avait fait le choix d’arrêter ses études, lorsqu’elle n’était pas derrière son bar au Planet, la principale occupation d’Avalon était de rien faire. Bien sûr, les premières semaines elle avait aimé se promener un peu partout dans Los Angeles, aller embêter Dakota sur son lieu de travail – même si elle fuyait toujours avant l’arrivée de sa patronne, qui lui faisait peur, même en photo – et s’amuser à rire des touristes sur Hollywood Boulevard. Elle avait même été à la plage une ou deux fois, mais c’était loin d’être son activité préférée. Au final, elle avait passé beaucoup plus de temps dans la colocation, à se rouler en sushi dans sa couette, à se mettre dans toutes les positions possibles et inimaginable sur le canapé ou encore à regarder des films sur son ordinateur, assise par terre dans la salle de bain. Pourquoi cet endroit-là ? Elle n’en savait rien. C’était Avalon, elle aimait simplement faire les choses qui lui venaient à l’esprit. Même les plus étranges. Aussi, lorsqu’elle entendit frapper à la porte de l’appartement tandis qu’elle était installée devant un épisode d’Orphan Black, elle se sentit un peu perplexe. Tout le monde avait les clés, non ? Ils ne pouvaient pas faire l’effort de ne pas oublier ? En tout cas, personne n’allait faire l’affront d’inviter quelqu’un en étant dehors, c’était certain. Si c’était Dakota qui avait oublié ses clés, une chose était sûre, c’est qu’Avalon allait lui sauter sur le dos pour se venger en restant accrochée à elle toute la soirée, comme un petit koala. Mais lorsqu’elle ouvrit la porte, force fut de constater qu’il ne s’agissait pas de la coloc dont elle était la plus proche. La Wheeler haussait un sourcil, surprise, ne prenant même pas la peine de dire quoi que ce soit pour exprimer qu’elle n’avait aucune idée de ce que cette inconnue faisait là. « Bonjour. Je… Je me présente. Rüen Stevens. Je passais voir Paige. Euh… Elle est là ? » Avalon restait muette pendant un instant, comme si elle était complètement déconnectée. A croire qu’elle ne savait pas qui était Paige – qui avait pourtant une chambre voisine à la sienne – ou qu’elle ne s’était jamais retrouvée face à une inconnue. C’était pour ça qu’il ne fallait jamais la déranger en pleine série, elle était toujours perdue après ça. « Je… Euh… » Mauvais départ. Elle passait sa langue sur ses lèvres, se laissant une chance de reprendre une nouvelle fois, de façon moins brouillon. « Elle vient de partir. » Elle esquissait une moue désolée, pinçant les lèvres en découvrant l’air déçu qui s’affichait sur le regard de la jeune femme. Ce n’était pas de son genre de se montrer triste dès qu’une larme apparaissait au coin de l’œil de quelqu’un, mais cette fois-là, c’était plus fort qu’elle. « Après, si on réfléchit de façon logique, c’est chez elle ici, alors elle reviendra forcément. » La jeune femme face à elle semblait assez perplexe, comme si elle ne voyait pas où elle voulait en venir. Avalon se sentait un peu gênée d’avoir à expliquer l’idée qu’elle avait derrière la tête, mais elle finit par capituler : « Du coup on peut envisager que tu l’attendes ici si t’as du temps devant toi ? » Elle avait proposé ça dans un souffle, comme si elle avait peur que Rüen la prenne pour une cinglée. Enfin, au pire, ce n’était pas bien grave. Le plus grand risque encourue par la Wheeler, c’était que Zelda se rende compte qu’elle avait une nouvelle fois laisser entrer une personne inconnue dans leur appartement. Là, c’était sûr, elle se ferait arracher la tête. Rüen semblait moins dangereuse qu’une Zelda en colère.
Dire qu’elle l’avait fait. Dire qu’elle avait osé. Oh, Rüen n’était pas de celles qui, timides, se laissaient approcher sans faire le premier pas. Mais sa relation avec Paige tirait tellement sur l’amitié, qu’elle trouvait difficile et courageux d’aller jusque chez elle pour tenter de la mettre dans son lit. Et elle s’était faite belle. Mais surtout, elle avait mis un ensemble de sous-vêtement sexy. Oui, parce que dans la tête de la Stevens, si Paige acceptait de coucher avec elle, elles se retrouveraient immédiatement dans son lit. Il fallait bien tout prévoir à l’avance. D’abord, la séduction. Puis les sous-entendus. Enfin bref. Elle av ait osé. Mais c’était loupé. Alors qu’elle reluquait la brune canon devant la porte de chez Paige, elle apprit que cette dernière était partie. Ah. Bon. Euh.
La réaction de la Stevens se fit en deux temps. EN premier, la partie la plus morale soufflait de soulagement, de ne pas avoir à résister face à cette envie qui lui brûlait le bas-ventre. En second, la partie la plus immorale rageait intérieurement, car ce brasier qu’elle avait en regardant le fessier de son amie ne pourrait pas s’éteindre. Zut. Ainsi, elle affichait une tête déçue avant que la brune l’invite. Oh ? Nice. Elle pourrait peut-être éteindre son brasier avec celle-ci ? Elle la regardait, se mordant les lèvres. Elle était vraiment canon cette colocataire. Un brin mignonne aussi. Un doux mélange. Parfait. Et puis… Avec elle, elle n’avait encore aucune relation. Elle ne pourrait pas se sentir mal si, après avoir couché avec elle – en assumant qu’elle réussisse à la charmer –, un problème survenait dans son entourage. C’était extraordinairement égoïste, mais c’était Rüen. Une perfection imparfaite, comme elle se plaisait à s’imaginer.
Ainsi, une fois son regard revenu dans les yeux de celle qui lui faisait face, elle fit son sourire le plus ravageur, avant de répondre. Oh, je ne voudrais pas déranger… Sauf qu’elle avait été invitée. Et elle le savait. Elle savait parfaitement qu’une fois que la demoiselle avait prononcé ses mots, elle était tenue par l’hospitalité de la laisser entrer une fois que la Stevens aurait accepté. Ce qu’elle fit sans aucun remords. Mais j’accepte. J’ai du temps libre, nous n’avons pas entrainement aujourd’hui. Elle se demanda un instant, la belle aux cheveux roses. Est-ce que la brune qui la laissait entrer avait deviné qu’elle bossait avec Paige ? Bon, dans tous les cas… Une fois le pallier de la porte passé, elle lui tendit la main. Du coup, je refais les présentations. Je suis Rüen Stevens. Et je suis cheerleader des Rams avec Paige. Ravie de te rencontrer… hmmm… je… je suis désolée, Paige m’a déjà parlée de ses colocataires, mais je n’arrive plus à mettre le doigt sur le prénom de la belle brune… Elle sourit. Le jeu avait commencé. Le jeu le plus difficile du monde. « Pecho moi si tu peux ». Mais Rüen était une experte dans ce jeu. Nul doute, se disait-elle, qu’elle allait remporté la partie et le prix, une sublime brune partageant ses draps…
electric bird.
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*le jeu "pécho moi si tu peux" est un épisode de Bref*
Avalon était bien embêtée. Déjà, parce qu’on la dérangeait en plein épisode d’Orphan Black et qu’elle n’aimait pas qu’on la dérange en pleine série. Ensuite, parce que cette Rüen avait vraiment l’air pressée de voir Paige, même si la Wheeler n’avait aucune idée de pourquoi. Alors, tiraillée entre son affect qui lui disait de consoler cette inconnue et son envie de regarder sa série, Avalon avait fini par craquer. Elle l’avait invitée à entrer dans la colocation le temps qu’elle attende Paige. « Oh, je ne voudrais pas déranger… » La barmaid haussait un sourcil. Elle ne voulait pas paraître désagréable, mais c’était en l’obligeant à rester planter devant la porte qu’elle lui faisait perdre du temps. Elle pinçait les lèvres, attendant que Rüen fasse une action. N’importe laquelle. « Mais j’accepte. J’ai du temps libre, nous n’avons pas entrainement aujourd’hui. » Elle avait fini par assurer cela d’une voix assurée avant de pénétrer dans l’appartement. Avalon la laissait faire en se demandant de quel entrainement elle pouvait bien parler. Tout ce à quoi elle pensait, c’était que Cosima l’attendait sur son écran et qu’elle avait hâte de remettre son épisode sur play. La brune fermait la porte, ne se retournait que pour découvrir que Rüen se tenait près d’elle, main tendue. « Du coup, je refais les présentations. Je suis Rüen Stevens. Et je suis cheerleader des Rams avec Paige. Ravie de te rencontrer… hmmm… je… je suis désolée, Paige m’a déjà parlée de ses colocataires, mais je n’arrive plus à mettre le doigt sur le prénom de la belle brune… » Complètement à l’ouest, Avalon répondit : « T’es sûre que c’est moi qu’elle appelle ‘belle brune’ ? Parce qu’il y a aussi Dakota et Ohana… » Elle prenait le temps de réfléchir, mais au final, cela importait peu. Elle haussait les épaules, glissant sa main dans celle de Rüen pour la lui serrer. « Enfin, enchantée. Moi c’est Avalon. » Pas besoin de donner son nom de famille. Elle n’était pas à un entretien d’embauche et cela risquait de lui faire perdre du temps. Elle glissait un rapide regard en direction de la télé dont l’écran était toujours figé, avant de reposer son regard sur Rüen. Le mieux était d’aborder le sujet directement : « J’étais en train de regarder Netflix, tu te joins à moi ? Enfin, tu veux quelque chose à boire avant ? » Et elle récupérait sa main.
Zut, il y avait plusieurs brunes. Bon, pas grave. Pour elle, il n’y avait qu’Avalon, puisque c’était la seule qu’elle voyait en ce moment. Lorsqu’elle verrait ces fameuses Dakota ou Ohana, elle pourrait refaire le même speech, afin de voir si elles aussi, elle pouvait les mettre dans son lit EN attendant, toute son attention était portée sur cette fameuse Avalon, alors que Rüen gardait son sourire, tout en répondant Eh bien, je ne vois qu’une seule belle brune actuellement. Donc oui, c’est toi. Elle sourit, avant de serrer cette main ui se glissait dans la sienne. Wow, elle était très douce. C’était agréable de la toucher, et direct, les pensées de la jeune Stevens se tournèrent vers de l’érotisme, alors qu’elle s’imaginait caresser la peau d’une Avalon aussi douce que celles de ses mains. Wow, c’est un prénom magnifique. J’aime beaucoup. Oui. Avalon, c’était vraiment très beau. Bon, Rüen adorait son prénom, elle n’allait jamais s’en plaindre, mais elle avouait que l’idée d’avoir mis une « Avalon » dans le creux de ses jambes lui plaisait énormément. Surtout qu’Avalon, c’était le fourreau de l’épée Excalibur, dans les légendes. N’était-ce pas là une bonne raison de la pénétrer ? Ses joues rosirent à cette pensée, avant de voir que sa cible, sa target, cette belle jeune femme qu’elle voulait avoir entre ses draps, jetait un regard en direction de la télévision, dont Rüen pouvait voir des images bien figées. Oh. Elle l’interrompait au milieu de sa sérieL. Bon, ce n’était pas génial. Mais lorsqu’elle reçut l’invitation de se joindre à elle, elle eut le sentiment qu’elle ne devait pas refuser, si elle voulait une chance de charmer cette belle brune. Parce que partager les mêmes centres d’intérêt avec la femme que l’on draguait était toujours une excellente façon de passer à l’étape supérieure. Avec plaisir. Que regardes-tu ? Elle se rapprocha de la télévision, pour voir une scène qu’elle connaissait bien. Oh, tu as de bons goûts en matière de série. Mais elle allait bien vite lui faire oublier l’écran, et la ramener aux plaisirs primaires, de la chair. N’était-ce pas mieux qu’une série ? Selon Rüen , si. Mais il fallait être prudente et ne pas le dire, puisque cette Avalon semblait bien attirée par l’écran.
Et lorsqu’elle lui proposa à boire, Rüen sourit, avant de dire doucement Oh, et je veux bien pour la boisson. Que me proposes-tu ? Parce que selon la boisson, l’approche serait peut-être différente. S’il s’agissait d’un alcool, Rüen la jouerait plus classe. S’il s’agissait d’un soda, elle serait plus détendue. Dans tous les cas, elle était bien prête à remporter la partie de ce jeu qu’elle avait commencé avec Avalon, sans que celle-ci ne soit apparemment au courant. Mais ça viendrait. Rüen se savait bien intrigante et persuasive, et Avalon découvrirait tôt ou tard ce qu’elle avait derrière la tête. Ensuite, libre à cette belle brune d’accepter ou de refuser les avances de la Stevens. Elle n’était pas mauvaise, la jeune cheerleader. Elle n’allait pas continuer son jeu si Avalon l’arrêtait. Mais dans le cas contraire, elle allait probablement bien s’amuser avec cette sublime brunette.
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Dim 4 Nov - 15:52