concert privé • Izla#1

Ce soir, une bonne grosse partie des passagers sont descendus pour profiter de la visite de la ville près de laquelle nous avons jeté l’encre. Le bateau est presque vide, personne le se balade dans les couloirs, et je n’ai pas réellement faim. Le brunch de ce midi était beaucoup trop copieux pour que je n’ai envie de manger quoi que ce soit ce soir. Un passage près du restaurant, personne non plus, ou presque. Je flanne quelques instants, m’arrête au bar pour commander un cocktail servi avec cette fameuse petite ombrelle en papier, cliché mais on adore ça. Je n’ai pas forcément le moral pour aller dehors, personne avec qui partager un repas de toute manière. Je suis là pour faire des rencontres, et pour le moment, ce n’est pas follichon, il faudrait peut-être que je pense à faire un peu plus d’activités si je veux que cette croisière puisse avoir l’effet escompté.

Verre à la main, je me dirige à pas lents vers l’avant du bateau, il y a une petite brise agréable et je ferme les yeux un instant pour en apprécier tous les bienfaits. Tirant la langue pour accéder à ma paille, je bois une gorgée, sentant ma jupe se secouer légèrement sous les petites vagues de vent. Appuyée sur la rambarde, je laisse mon regard flirter au loin, quand j’entends quelqu’un fredonner une chanson pas loin de moi. Avant de me retourner, je souris, reconnais vaguement la chanson et, amusée, me tourne vers la jeune femme - avant de la reconnaître. « Juanes, la camisa negra. Ça a une bonne quinzaine d’années ça non ? » Voilà qu’elle tourne son visage vers moi et je reconnais Nicola. « Nicky ! Qu’est-ce que tu fais ici ? » Tout sourire, je m’approche pour la prendre tendrement dans mes bras. Depuis cette histoire de chaton, on s’est vues une fois ou deux, chez elle, enfin chez son coloc, mais jamais plus que ça, même si franchement, c’est plus qu’ambigu cette histoire. Elle me plait, à qui elle ne plairait pas en même temps ?

Pour un peu, elle en aurait renversé son verre de vin de surprise - ouf, le principal était sauf! Elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'une personne soit là et encore moins qu'on reconnaisse ce qu'elle était en train de chanter. Il fallait l'avouer, le chant c'était clairement pas son domaine. Le seul qui l'avait subit jusque-là, c'était Leah, quand Nicola se prenait pour une rockstar et que son chant ô combien capable de péter le verre des fenêtres tant il était insupportable passait au dessus de l'eau de la douche. Quand elle se retournait enfin vers la malheureuse qui avait assisté à la scène, son regard bleuté prenait un nouvel éclat et un sourire venait irrémédiablement étirer ses lèvres. « Izzy, ça me fait plaisir de te voir. Bien joué pour la chanson, c'était bien celle-là et pourtant Dieu sait que c'était pas simple à deviner. » Enfin Dieu... c'est pas comme si elle en avait quelque chose à foutre de Dieu mais bon, c'était l'expression qui voulait ça.

Une tendre étreinte, un sourire enjôleur presque malgré elle, elle s'écartait un peu pour l'observer davantage. « Figures-toi que je bosse. Je travaille avec le chef en cuisine. Si jamais quelque chose ne va pas d'ailleurs, hésites pas à me le dire, je ferais passer le mot. » Ça serait tout de même fort étonnant. Le chef avec qui elle travaillait était reconnu dans le milieu et ne laissait jamais partir ses plats sans les avoir goûter et sans être sûr de son coup. Ce n'était pas n'importe qui et si Nicola n'avait que le statut de stagiaire, elle n'en était pas moins fière de travailler - pour ne pas dire s'esquinter - à ses côtés. « Et toi alors, tu te la coules douce ou tu as pour objectif de reconnaître toutes les musiques que les passagers fredonnent? » Boutade rapidement suivie d'un peu plus de sérieux. « C'est presque dommage que le chaton aille bien, tu passes plus à la maison. » Sérieux ouais... tout est relatif n'est-ce pas?

Je vois qu’elle est surprise, c’était le but après tout, et ça me fait rire. Je la taquine quant à ses talents de chanteuse, et la prends contre moi pour la saluer dans une étreinte agréable. Je lui demande ce qu’elle fait ici et sa réponse ne se fait pas prier. Elle travaille. Je ne peux m’empêcher de grimacer lorsqu’elle m’annonce ça, parce qu’être ici et ne pas profiter comme il se doit, ça doit être franchement frustrant. Elle me demande même de lui dire si quelque chose ne va pas et je secoue la tête. « Jusqu’à présent, tout ce que j’ai mangé à bord était délicieux. Ça m’étonne qu’à moitié si c’est toi qui préparait les petits plats… » Je lui souris, mutine, charmeuse. « Et toi alors, tu te la coules douce ou tu as pour objectif de reconnaître toutes les musiques que les passagers fredonnent? » Je ris, amusée, et hoche la tête positivement. « Oui, on m’a appelée un jour et on m’a dit ‘tu as une culture musicale importante ? Tu veux participer à une aventure géniale ?’ J’ai cru qu’on allait me proposer de passer à la télé pour l’émission ’n’oubliez pas les paroles, tu imagines ma déception… » je ris à nouveau et hausse les épaules. « Je me la coule douce, je plaide coupable. Mais ça fait du bien. » Elle devrait en faire autant, elle a l’air épuisée, même si elle reste magnifique malgré tout. « C'est presque dommage que le chaton aille bien, tu passes plus à la maison. » Nouveau sourire, aussi charmé que charmeur. « C’est vrai, je crois qu’il va avoir un rappel de vaccin à faire maintenant que tu le dis. Ton coloc a des horaires fixes à son boulot ? » Les sous-entendus sont équivoques, je ne me suis jamais cachée quant à mon attirance pour la jeune femme. J’imagine que je ne dois pas être la seule, elle est belle, intelligente, joueuse, charmeuse, il n’y a rien qui cloche chez elle, et les prétendantes doivent se bousculer au portillon. A vrai dire, ça m’est bien égal. Je prendrai ce qu’elle voudra bien m’offrir.

Un sourire venait étirer ses lèvres aux dires d'Izzy. « A vrai dire, je suis seulement l'assistante du chef. Je suis ce qu'on me dit de faire. » Alors certes, elle faisait bien les choses ce qui devait rendre d'autant plus appétissant les plats mais elle était loin d'être celle qui élaborait les plats pour raviver les papilles des passagers. Elle n'était qu'une paire de mains qui se trompait parfois, à qui on apprenait des choses et qu'on félicitait aussi par moment. La jeune femme faisait rire Nicola qui ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer la scène de la fille particulièrement déçue par la vérité, comme si une croisière pouvait être décevante à côté d'une émission télé. « Ça je veux bien te croire. » Que se la couler douce faisait du bien. Nicola ne pouvait pas se le permettre pour le moment mais elle donnait tout pour que ça arrive prochainement. Portant son verre à ses lèvres, elle ne lâchait pas Izzy du regard avant de sourire franchement, le genre de sourire mutin et séducteur qu'on est incapable de retenir tant il est évident et spontané. « Hum, c'est le cas. » Leah avait effectivement des horaires fixes. A la commissure de ses lippes, son sourire mutait en un sourire joueur et amusé, on sentait aisément qu'elle allait dire une bêtise. « Je m'en doutais que tu allais craquer sur lui comme toutes les autres et me demander quand est-ce qu'il est disponible. Je suis déçue, tu sais. » Un rire se glissait entre elles. Elle était consciente que c'était plutôt l'inverse mais c'était trop beau pour laisser passer ça. « Je vais peut-être te décevoir à mon tour en te disant que je suis seule tous les soirs, il ne fait pas partie de la croisière. » Un sous-entendu? Très certainement. Même pas dissimulé à vrai dire, elles étaient toutes les deux adultes, ce n'était pas la peine de faire semblant d'être timides et de tourner autour du pot.

Nicky se dédouane en me disant qu’elle n’est que l’assistante du chef, et je souris en hochant la tête. Je ne sais pas si c’est qu’elle ne veut pas qu’on la complimente sur son travail, ou si c’est qu’elle estime réellement ne pas être à l’initiative de la très bonne nourriture que nous mangeons ici. Peu importe. Sans plus attendre, la jolie demoiselle me parle du petit chaton qu’elle a sauvé et mis dans les pattes de son colocataire. Un sourire étire mes lèvres et je m’amuse à de nouveaux sous-entendus, attendant bien sûr qu’elle entre dans le jeu. C’est ainsi depuis que nos chemins se sont croisés de toute manière. « Je m'en doutais que tu allais craquer sur lui comme toutes les autres et me demander quand est-ce qu'il est disponible. Je suis déçue, tu sais. » Je ne peux retenir un rire franc de franchir la barrière de mes lèvres, posant finalement la main sur ces dernières pour ne pas que le son soit trop désagréable. « Je vais peut-être te décevoir à mon tour en te disant que je suis seule tous les soirs, il ne fait pas partie de la croisière. » Un nouveau sourire un peu plus mutin étire mes lippes cette fois, avant que je ne lui réponde. « Je te rappelle quand même que contrairement ‘aux autres’, je n’ai jamais croisé ton coloc, et je ne sais pas à quel point il peut être séduisant. » J’arque un sourcil, juste pour la taquiner. A vrai dire, j’en ai bien rien à foutre de son coloc pour le moment, mes yeux sont simplement accrochés aux siens, et ma seule envie, c’est de partager avec elle autre chose que les soins pour un chaton abandonné. « Et donc il ne fait pas partie de la croisière. Quelle déception, surtout pour toi j’imagine, dormir seule dans ta cabine, tous les soirs… » Je grimace un peu et me rapproche d’elle mine de rien. « Enfin, je ne doute pas que tu arrives à ramener quelques jolies demoiselles de temps en temps… » Sourire entendu alors que mon regard dérive déjà sur ses lèvres qui semblent enchanteresses. « A moins que tu ne sois trop occupée par ton boulot ici, mais je doute que ce soit suffisant pour ne pas t’amuser un minimum… » Je plisse un peu les yeux, faussement suspicieuse, mais toujours cet aura charmeur qui m’enveloppe.

« S'il y a que ça, je peux te montrer une photo pour te montrer qu'il est séduisant. » Et elle réalisait. Elle réalisait qu'il était probablement le seul mec à être affiché dans la galerie dans son téléphone. Les premières photos étaient évidentes. Des photos dossier, de celles à ressortir pour l'emmerder, pour le faire paniquer, de celles qui mettent mal à l'aise quand elles sont montrées en public. Les suivantes, ses âneries, ces instants où il la faisait simplement rire. Les dernières étaient plus révélatrices. Leurs sorties communes, ces moments de vie volés au détour d'un flash de l'appareil photo. Son sourire en toute simplicité. Ce soir où ils avaient échangés les rôles et qu'elle avait rangé et lui cuisiné. Des photos qu'elle ne prenait qu'avec des femmes chères à son coeur. Et elle se rendait aussi compte qu'elle le jugeait elle-même comme étant séduisant. Cette phrase était sortie si naturellement qu'elle avait percuté l'esprit de Nicola sans que cela se voit vraiment sur son visage. Elle ne s'y attendait pas à celle-là et si elle s'était écoutée, elle en aurait froncé les sourcils. Elle n'en fit rien mais n'en pensait pas moins, satanée spontanéité! Izzy lui arrachait un rire sur lequel elle se focalisait. « J'ai l'habitude de dormir seule, c'est pas un souci qu'il soit pas là. » Entre eux, aucune histoire de fesse si c'est que la blonde croyait. Pas de ça dans leur colocation, ça n'avait même pas frôlé son esprit. Avec un mec, no way, peu importe ce que son subconscient essayait de lui faire dire.

Son regard se relevait vers elle quand elle s'approchait lentement. La brune s'accrochait davantage à son regard bleuté, ses cheveux blonds dansant parfois devant son visage à cause de la brise, lèvres fines et sourire parfait. Nicola craquait un sourire séducteur quand elle sous-entendait que peu importait le boulot, elle devait sûrement s'amuser en dehors de ses heures de travail. « C'est plus rare que tu crois. Quand je sors du boulot tôt, c'est qu'on est en escale, sinon je sors trop tard, elles sont déjà toutes occupées. » Mais pas inexistant non plus, c'est vrai. Se tournant à son tour vers elle, elle posait son verre sur la rembarde du ponton après l'avoir vidé. Son approche, ses regards, Nicola avait compris le message et le ponctuait de quelques mots. « Toutes occupées ou descendues, sauf toi visiblement. » L'exception. « Je dois comprendre que j'ai des chances de te ramener à ma cabine ce soir ou que tu me fasses visiter la tienne? » Petite idiote qui se moquait gentiment de son interlocutrice. Izzy la dévorait du regard sans oser faire le premier pas pour autant. Il n'en fallait pas plus à Nicola pour prendre la main et se jouer un peu d'elle. « Embrasse-moi. » Presque un ordre, une possibilité donnée, une porte entrouverte par laquelle s'engouffrer.

« S'il y a que ça, je peux te montrer une photo pour te montrer qu'il est séduisant. » J’arque un sourcil, pas franchement intéressée de voir des photos de l’homme avec qui elle vit, à vrai dire, je n’ai clairement d’yeux que pour elle à l’instant présent. Elle avoue avoir l’habitude de dormir seule, ce qui ne dénote pas face au portrait que j’ai dépeint d’elle dans mon esprit, une femme libre, indépendante, et pas du genre à rester au petit déjeuner avec les femmes avec qui elle couche. Ça m’importe peu, je ne cherche pas quelque chose de concret, simplement un bon moment à passer. Je passe en phase offensive, jouant de mon regard charmeuse, de ma voix plus timbrée et sensuelle. Je sais que je n’aurai pas eu besoin de ça, mais j’aime en jouer. Si ça ne fonctionne pas comme je veux avec Billie, ça marchera au moins avec Nicola, le terrain est déjà fortement propice, je ne vais pas m’en plaindre, au contraire même. « Toutes occupées ou descendues, sauf toi visiblement. » J’arque un sourcil, souriant de plus belle. « Sauf moi. » Mon regard alterne désormais entre ses yeux et ses lèvres qui semblent m’appeler. « Je dois comprendre que j'ai des chances de te ramener à ma cabine ce soir ou que tu me fasses visiter la tienne? » Un petit rire s’échappe d’entre mes lèvres et je mordille distraitement l’inférieure. « Tu as beaucoup bu ? Fais gaffe de pas te réveiller au petit matin avec une fille qui t’apparait ce soir comme à ton goût et demain matin comme celle sur qui ton regard n’aurait jamais pensé se poser… » Je suis joueuse, je l’ai toujours été. « Embrasse-moi. » Je m’approche en souriant, murmurant tout près de son visage, laissant simplement mon souffle ricocher sur sa bouche offerte de laquelle je ne me saisis pas immédiatement. « Qui te dit que j’en ai envie ? » Je souris de plus belle et glisse finalement une main à sa taille pour approcher son corps du mien dans une proximité agréable. « Ça se sent tant que ça ? » Je ne pourrai jamais jouer au poker. C’est certain. Et sans attendre, je viens quérir ses lèvres dans un baiser fortement agréable, emprunt d’une envie commune de quelque chose de plus appuyé, de plus poussé. Une envie d’évasion, sans doute. « Chez toi ou chez moi ? »[/color] J’adore cette phrase qu’ils prononcent tous dans les films, c’est super kitsh, mais j’adore.

Un rire passait le seuil de ses lippes sous la réflexion d'Izzy. « Aucune chance pour ça. » Depuis le temps qu'elles se tournaient autour plus ou moins franchement, il n'y avait effectivement aucune chance pour que la brune regrette de se réveiller auprès de la jolie blonde. Il était évident, qu'avec ou sans alcool, elle était attirée par la vétérinaire. Et ce n'était pas cette approche qui allait lui mettre le doute. Elle pouvait davantage l'observer dans la pénombre de la soirée. Ses grands yeux bleus ensorceleurs, son sourire comparable à celui des stars hollywoodiennes pour en faire craquer plus d'un, ses pommettes rehaussées. Elle était parfaite dans ses imperfections et Nicola le constatait davantage en glissant sa main sur sa joue dont la peau douce lui était agréable sous la pulpe de ses doigts. « N'importe qui pourrait le repérer à trois kilomètres à la ronde. » Ok, elle exagérait un peu, ça ne se sentait pas tant que ça mais les regards ne trompaient pas et Izzy en jouait beaucoup. Elle cueillait ses lèvres, satisfaite de cette distance enfin réduite à néant. Ça faisait des semaines qu'elle avait envie de ça, au moins d'un baiser, avoir le droit d'y goûter et il avait fallu attendre une croisière en commun par le plus pur des hasards pour se faire. Merci le destin!

Quand leurs lèvres se séparaient, la cuisinière ne pouvait s'empêcher de rire de nouveau. Elle qui détestait les films à l'eau de rose et tous les clichés possibles qui allaient avec, la blonde tapait dans le mille. Ça avait au moins le don de la faire rire. « Chez moi, j'aurais trop peur de me retrouver dans une cabine avec des bougies et du jazz. » Le romantisme qu'elle vomissait tant, sûrement par peur d'aimer ça plus que par réel dégoût mais ça c'était une autre histoire dont elle ne voulait pas se préoccuper ce soir. Avec Izzy, il n'était pas question d'attachement mais bien d'une chimie physique qui les poussait l'une vers l'autre comme des aimants. Instinctivement la brune attrapait sa main libre et l'entraînait avec vers les cabines. Elle abandonnait même son verre en route sur l'une des tables des terrasses extérieures. La modernité du navire les menait à un ascenseur pour descendre vers les cabines du personnel. Quand les portes se refermaient sur elles, les iris de Nicola se posaient indéniablement sur le reflet d'Izzy dans les portes dorées. Il ne lui fallait pas plus de temps pour appuyer vivement sur le bouton qui stoppait l'ascenseur dans sa course. « On est pas obligées d'aller chez toi ou chez moi. » Coup de folie, coup d'adrénaline, peu importe, c'était à Izzy de choisir si ce soir, le fantasme de l'ascenseur deviendrait réel pour elles deux.

Je ne peux pas mentir, et puis de toute manière je n’en ai ni l’envie ni même l’intention. J’ai envie de l’embrasser, et ça ne date pas d’hier. « N'importe qui pourrait le repérer à trois kilomètres à la ronde. » Je suis si mauvaise comédienne ? Non, la vérité c’est que je n’ai pas cherché à le cacher. Mais je dois dire que l’attente en valait la peine, parce que le baiser que nous échangeons me donne l’eau à la bouche pour la suite. Il n’est pas question que je la laisse filer. Pas ce soir. Pas après toutes ces fois où ont s’est arrêtées à du flirt, même très poussé. Une fois mis un terme à notre baiser, je demande amusée si elle compte m’emmener chez elle ou préfère venir chez moi. « Chez moi, j'aurais trop peur de me retrouver dans une cabine avec des bougies et du jazz. » J’éclate de rire à son insinuation à l’eau de rose. « Rassure-toi c’est pas du tout mon genre. Mais va pour chez toi. ». Je suis la jeune femme jusqu’à l’ascenseur qui doit nous mener jusqu’aux cabines, visiblement celles du personnel ne se trouvent pas au même endroit. Mais je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il se passe que Nicola appuie sur le bouton qui permet d’immobiliser l’ascenseur. Quoi ? « On est pas obligées d'aller chez toi ou chez moi. » Ajoute-t-elle sur un ton malicieux, ses yeux brillants sous l’effet de sa bêtise. Je ne peux m’empêcher de rire, surtout quand je repense à cette soirée avec Billie il y a quelques jours dans ma cabine, et que je lui disais à quel point le fantasme de l’ascenseur était grisant. Parce que non, ça ne sera pas ma première fois. Je n’attends pas plus longtemps et sans aucune réponse de ma part, je fonds sur le corps de la cuisinière. Mes mains s’emparent de ses formes divines, et mes lèvres des siennes sans aucun ménagement. Le ton est donné, et mon coeur bat déjà aussi vite que ma respiration est saccadée. Ça promet. « Tu sais qu’il y a des caméras dans tous les ascenseurs ici… » De mon côté, j’en ai rien à foutre. J’espère seulement qu’elle ne risque rien par rapport à son boulot. Dans quel cas, il faudra vite nous tirer d’ici avant qu’elle ait des soucis. Mais avant qu’elle ne dise quoi que je sois, je me délecte de sa bouche, de ses lèvres déjà gorgées de désir…

L'adrénaline pulsait son sang dans ses veines. Son cœur battait à tout rompre. La folie douce s'installait dans son cerveau et tous ses organes les uns après les autres. Certains diraient qu'elle est un peu tarée, d'autres la qualifieraient d'opportuniste. C'est bien ça. Nicola saisissait l'occasion de transformer un fantasme universel en réalité. Quasiment personne sur le bateau, ça serait malheureux que quelqu'un puisse s'apercevoir du non fonctionnement de l'ascenseur. Au pire, l'humain est tellement feignant que les gens préféreront sûrement se rendre à un autre plutôt que d'attendre après celui-là. Clairement, c'était le moment ou jamais. Quand ses lèvres quittaient pourtant les siennes, un instant de suspense se posait dans l'air. Izzy n'avait pas tort mais la réflexion ne durait qu'un instant. « Hum, mon réel patron s'en fou probablement tant que c'est pas sur les heures de boulot. » Son maître de stage, qu'est-ce qu'il pouvait en avoir à foutre qu'elle s’envoie en l'air? Tant que c'était pas dans les cuisines, il s'en foutait probablement autant que de l'an 40.

Ses lèvres parcouraient le cou de la blonde avec une envie folle. Le ton était donné quand elle lui retirait son haut et que ses mains glissaient sous son soutien-gorge sans même prendre le temps de le retirer. « Et qu'est-ce que tu veux que l'équipage me fasse? Ils vont pas me débarquer n'importe où. » Parce qu'elle fait partie du personnel, que son maître de stage refuserait sûrement qu'on la mette de côté au moment où il a le plus besoin d'elle pour une connerie pareille. Non, clairement elle ne craignait rien en dehors du fait de ne plus jamais être embauchée par cette compagnie... ça tombait bien, elle ne comptait pas bosser sur un bateau de toute façon. D'autant plus qu'avec un peu de chance, vu le nombre de passagers, au moment du visionnage, ils seraient peut-être incapables de les reconnaître et surtout de les retrouver parmi la centaine de personnes à bord.

Avec une tendresse et une hâte relative, les mains de la cuisinière glissaient finalement dans le dos de sa partenaire. Adieu soutien gorge, tu étais de trop! Elles s'échappaient alors sur sa jupe, agrippant la rondeur de ses fesses. Ses lèvres retrouvaient les siennes dans un baiser langoureux, son corps pressant légèrement le sien contre la paroi de l'ascenseur. Nicola avait furieusement envie d'elle, toute la frustration des derniers flirts entre elles étaient en train d'exploser en peau de chagrin et de s'exprimer avec une force mesurable tant la tension sexuelle était devenue palpable. Elle lui mordait la lèvre inférieure alors que son genou gauche remontait lentement la jupe de sa partenaire, frôlant agréablement et subitement l'intérieur de la cuisse droite de la blondinette. Elle s'arrêtait pourtant avant d'atteindre son intimité, son regard d'un bleu très clair braqué dans ses pupilles. Ses lèvres frôlaient les siennes sans l'embrasser, elle se faisait un plaisir de la faire languir. « Fais-moi ressentir que tu as envie de moi autant que j'ai envie de toi et je suis à toi toute la nuit. » Promesse dangereuse, ambitieuse, mais qu'elle pourrait tenir, elle en était certaine.

Une fois l’ascenseur bloqué et les lèvres de Nicola retrouvée, je me laisse griser par l’agréable sensation de son corps contre le mien, de cette tension palpable qui finira par nous unir pour de bon, cette fois je l’espère. Malgré tout, d’un air mutin je me dois de préciser que nous sommes sûrement surveillées dans cet ascenseur, je ne voudrais pas qu’elle ait des problèmes. « Hum, mon réel patron s'en fou probablement tant que c'est pas sur les heures de boulot. » Tant mieux alors. Je récupère ses lèvres sans attendre alors qu’elle ajoute entre deux baisers torrides. « Et qu'est-ce que tu veux que l'équipage me fasse? Ils vont pas me débarquer n'importe où. » Je ris, tout contre ses lèvres. « Je viendrai te chercher à la nage s’il faut. » Rien de romantique à cette phrase, simplement je ne la laisserai pas se faire emmerder, surtout si je suis liée à cette aventure que nous poursuivons sans tarder. Mon corps se charge d’un électricité presque palpable, je brûle d’envie de son corps nu contre le mien, de ses mains parcourant mon épiderme, de ses lèvres épousant chaque courbe de ce corps qui n’attend qu’elle. Mon haut fait désormais partie de l’histoire ancienne, jonchant le sol alors que les mains de Nicola se glissent sous mon soutien gorge, me faisant lâcher un grognement, mélange de plaisir et d’envie. Mes mains glissent dans son dos, agrippant ses fesses alors que nos langues en viennent à se chercher dans un ballet hautement érotique. Mon coeur bat à tout rompre, dans l’entièreté de mon corps, et principalement là où elle vient de placer son genou. Je soupire un instant alors que mes mains cherchent déjà à s’approprier sa peau. Je glisse sous son chemisier et remonte jusqu’à sa poitrine, agréablement surprise de la sentir nue de tout soutien. « Fais-moi ressentir que tu as envie de moi autant que j'ai envie de toi et je suis à toi toute la nuit. » Je ferme les yeux, le souffle court, et souris. Lorsque je réouvre les yeux, mon regard semble presque animal. J’attrape sa main sans la lâcher des yeux, et glisse cette dernière sous ma jupe, à l’intérieur de mon sous-vêtement, pour qu’elle sente à quel point effectivement je peux avoir envie d’elle. Je me mords la lèvre inférieur au contact de ses doigts sur mon intimité et souris légèrement. « Est-ce que cette preuve te suffit ou je dois en trouver une autre ? » Parce que clairement, on fait pas mieux pour prouver à quelqu’un à quel point on a envie de lui. D’elle. En l’occurrence. « J’attends ce moment depuis le jour où j’ai posé mes yeux sur toi, y’a plutôt intérêt que tu sois à moi toute la nuit… » dis-je finalement dans un sourire avant de venir chercher ses lèvres à nouveau.