quand tu tombes à pic (marley/loan #3)

Je connais pas les étapes du deuil, j’imagine qu’un psy pourrait m’expliquer ce que je traverse. Je ne sais pas par quoi je passe, mais une chose est sûre, je fais un nombre incalculable de conneries. J’aimerai dire que tout ça c’est l’oeuvre du démon nommé ‘alcool’, mais je suis responsable de la quantité que je descends quand j’en ressens le besoin, pour me vider la tête, pour arrêter de penser à l’absence de la femme que j’aimais, que j’aime. Je préfère ne pas penser à tout ce que j’au pu faire de mal durant ces deux dernières années, j’ai l’impression d’avoir vécu l’Enfer, et ce n’est pas encore terminé, en témoigne cette bouteille de Gin quasiment terminée. Heureusement, je ne l’ai pas ouverte ce soir, je pense que si tel avait été le cas, j’aurai été proche des urgences à cet instant précis. Le liquide miracle fait son effet et je commence à me détendre. Seule dans mon bureau, je laisse l’alcool réchauffer mes veines, mon corps tout entier. Je souffle, évacue toute cette tension, me détends, oublie tout l’espace d’un instant, et Dieu ce que c’est agréable. C’est une solution de facilité j’en conviens, mais je n’ai pour le moment trouvé que ça pour palier à la douleur de l’absence.

Les minutes défilent et s’écoulent, devenant rapidement des heures. Je n’ai plus grande conscience des choses, je reste juste là quelques instants, avant d’être animée par un nouveau sentiment. Cette putain de sensation étrange qui fait grimper ma libido en flèche, et qui m’a value récemment de coucher avec mon le frère de mon meilleur ami, accessoirement. Le premier de toute une vie. N’importe quoi. La décadence est réelle, ce n’est plus à prouver. Je me lève pour retirer ma veste, déboutonner mon chemisier en espérant que ce pic de chaleur passe. Debout dans mon bureau, même si mes pas sont très approximatifs, je marche un peu, souffle, respire, vacille légèrement, jusqu’à ce que quelqu’un frappe à la porte. Merde, c’est pas le moment. Je grogne un peu et attends que la personne s’en aille mais au lieu de ça, de nouveaux coups résonnent. Je réduis la distance qui me séparait de la porte et l’ouvre assez rapidement tombant nez à nez avec Marley. Mon coeur s’emballe, mon regard se focalise d’abord sur ses yeux, puis ses lèvres qui s’articulent alors que je n’entends pas un mot de ce qu’elle raconte. Elle est belle, plus que ça encore. Je n’ai conscience de rien, mon cerveau a été court-circuité il y a un certain temps déjà. Je ne réfléchis pas, attrape le col de son t-shirt pour l’attirer à l’intérieur de mon bureau et une fois la porte refermée, je me rue sur ses lèvres comme une affamée, ce besoin de sentir son corps contre le mien. C’est irrationnel, mais bel et bien réel.

y'a comme un brouillard épais qui plane au dessus du planet. depuis la mort de stella, c'est devenu pesant l'ambiance par ici. je peux le comprendre, du moins l'imaginer. parce que le comprendre c'est autre chose. je n'ai jamais vécu la mort d'un proche et j'espère au fond ne jamais avoir à le vivre. même si ça c'est impossible. j'essaye d'être la pour loan, comme je le suis pour rylee. même si elle est plus ... calme que sa mère sur le sujet. disons qu'elle n'en parle pas. et je ne suis pas psy ni rien, j'essaye juste d'être là pour elle. du mieux possible. et dans l'idée je pourrai faire ça pour loan mais c'est plus compliquée. elle sombre doucement et j'ai aucune idée de quoi faire pour l'aider. sur le plan émotionnel. sinon au boulot je suis irréprochable, je fais même des heures supplémentaires pour compenser du mieux que je le puisse. ouais, j'essaye. comme là où il n'y a plus personne et aussi personne pour fermer le bar. j'entends du bruit venant du bureau, signe que ma boss est toujours là. je ferme la porte d'entrée et me dirige vers le fond de la salle pour voir si elle a besoin de quoique ce soit. j'ai bien peur qu'elle ne m'envoie chier tout simplement mais bon autant essayer. je frappe à la porte et attends qu'elle me réponde. une fois, deux fois. loan finit par ouvrir et je vois sa tenue quelque peu... inappropriée ? enfin je l'ai déjà vue nue plus d'une fois c'est pas le problème. c'est juste qu'elle n'est pas censée être comme ça, là maintenant. " ça va loan ? " pas de réponse. elle me dévisage à la place. elle est vraiment dans un état bizarre. avant même que je ne puisse réitérer ma question, elle m'attrape par le tee shirt et m'attire dans le bureau. " qu'est ce que tu... " porte fermée, pas le temps de terminer ma phrase que ses lèvres viennent s'écraser sur les miennes. quelques secondes durant lesquelles je reste bloquée sur place, beaucoup trop surprise pour faire quoique ce soit. jusqu'à ce que je capte de ce qu'il se passe et pose mes mains sur ses épaules pour la repousser. " bordel loan qu'est ce qu'il te prend ? " définitivement elle ne va pas bien. et le goût alcoolisé de ses lèvres n'est pas là pour me contredire.

Mon cerveau n’est plus en service depuis un moment déjà. Il n’est plus là que pour ordonner à mon coeur de battre, mes poumons de respirer, et mes membres de bouger, un peu, même si au ralenti, ou pas comme ils devraient. J’avoue, il baigne dans l’alcool ce putain de cerveau depuis quelques temps, mais c’est la seule solution que j’ai trouvé pour qu’il arrête de trop penser à Stella, à ma culpabilité, etc… Alors quand Marley se présente, je lâche totalement prise. A moins que sa présence ne change rien ? J’en ai rien à foutre, j’ai plus rien à perdre. A cet instant, ma tête n’est pas en état de penser à Rylee et au potentiel mal que ça pourrait lui faire en sachant que je viens de me ruer sur les lèvres de la fille dont elle est amoureuse. Oh ! J’avais couché avec elle avant Rylee. Putain je sais pas ce que je suis en train de devenir mais c’est clairement pas beau à voir. Les mains de Marley se posent sur mes épaules alors que je les espérais franchement ailleurs, et elle me pousse pour me séparer de ses lèvres. « bordel loan qu'est ce qu'il te prend ? » Je réouvre les yeux pour la regarder, le souffle court. « Fais pas ta mijaurée. T’en as envie aussi j’en suis sûre. » Je ne suis pas moi-même. J’attrape ses mains sur mes épaules et les écarte en les gardant dans les miennes, collant à nouveau mon corps contre le sien. Elle ne me laisse pas l’embrasser, alors je bifurque sur son cou, la lèche, la mordille, l’empêche de s’échapper. « Pourquoi tu serais venue là sinon hum? » Je lâche ses mains et commence à la caresser, l’empêchant de se détacher de mon emprise. Je suis en train de totalement péter un plomb, mais j’ai des circonstances atténuantes non ?

j'ai aucune idée de ce qu'il se passe là maintenant. enfin si, je suis venue voir si loan allait bien et je me retrouve avec ses lèvres plaquées sur les miennes. c'est quoi ce putain de bordel encore là ! alors elle sait que je suis avec rylee, là dessus y'a pas de soucis. normalement. mais franchement vu son haleine alcoolisée je ne suis même pas certaine qu'elle se rappelle qu'elle a des gosses. je la repousse, du moins je tente malgré ma surprise plus qu'équivoque. bordel. elle ouvre les yeux mais ne semble pas surprise, elle, de me voir face à elle. ah ouais donc c'est vraiment pire que ce que je pensais en fait. " fais pas ta mijaurée. t’en as envie aussi j’en suis sûre. " je crois que torchée n'est même plus assez fort pour la définir si elle pense que j'en ai envie la. " mais... " elle m'attrape les mains, m'empêche de la repousser de nouveau. parce qu'elle n'attend pas plus longtemps avant de foncer sur moi. encore. j'arrive à détourner la tête juste à temps mais sa bouche atterrit dans mon cou. putain elle s'arrête pas là. ses dents attaquent ma peau, je sens ses lèvres, sa langue. elle s'y donne à fond y'a pas à dire. " loan... arrête bordel... " totalement entravée j'ai du mal à parler. et encore plus à l'éloigner de moi. " pourquoi tu serais venue là sinon hum ? " enfin elle lâche mes mains, enfin elle se détache de moi. et enfin je peux la pousser suffisamment fort pour qu'elle aille s'écraser sur le canapé. ses mains avaient déjà attaqué mon ventre et franchement, même si il y a peu de temps j'aurai adoré m'abandonner à ses attentions, là ... non. " mais qu'est ce qui te prend ! merde à la fin loan ! " j'ai le souffle coupé et je tente de retrouver une respiration à peu près normal. en restant loin d'elle. même si je pourrai juste partir étant collée à la porte, je ne le fais pas. je ne peux pas la laisser comme ça... " faut vraiment que t'arrêtes de boire putain. " ah bah oui, les gros mots sortent à la pelle. y'a plus aucun filtre.

 « loan... arrête bordel… » Je ne suis plus moi-même, je n’entends même pas qu’elle me repousse, ou du moins qu’elle essaie. Je suis dans un état totalement second, je suis en train de faire n’importe quoi, et je n’en ai pas conscience. C’est pire que ce que je pensais. Finalement, Marley arrive à avoir assez de force pour me repousser et mon corps s’écrase sur le canapé quelques pas plus loins. Je souffle un peu, mais ne la lâche pas des yeux. « mais qu'est ce qui te prend ! merde à la fin loan ! » Qu’est-ce qui me prend ? Bah j’ai des envies, qui ont été décuplées par la boisson visiblement. Il est vrai qu’à cet instant précis, je ne pense absolument pas à Rylee, au couple qu’elles sont censées former. Je ne pense qu’aux souvenirs du corps de la brunette contre le mien, et voilà qu’une vague de chaleur m’envahit à nouveau. « faut vraiment que t'arrêtes de boire putain. » Je grimace et lève les yeux au ciel. « Oh ça va ! T’as pas de leçon à me donner. » Si, elle pourrait, mais je ne l’accepte pas. « Et puis qu’est-ce que tu fais là si c’est pas pour… » Putain j’arrive même pas à trouver mes mots. Je me redresse un peu dans le canapé, mais n’essaie même pas de me lever, je sais pertinemment que ce serait un échec cuisant. Peu à peu je prends conscience de ce qui vient de se passer, sous le regard de Marley qui n’a pas bougé de devant la porte. Qu’est-ce qu’elle fout encore là, elle aurait mieux fait de fuir ! Putain, je suis définitivement la pire personne qui existe au monde. « Allez va-t-en. Rentre chez toi. Va raconter ça à qui tu veux j’en a rien à foutre. » A vrai dire en ce moment j’en ai rien à foutre de tout. Parce que rien ne pourrait être plus difficile ou plus douloureux que ce que je suis en train de vivre. Je suis en train de totalement perdre pieds, je n’ai plus la notion du bien ou du mal, c’est pire que ce que je pensais. Je fonce droit dans le mur, c’est moche à voir. « Qu’est-ce que tu fais encore là ? » Pourquoi elle bouge pas ? Fait chier.