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les cœurs ouverts. (jane)

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les cœurs ouverts. (jane)
Dim 25 Nov - 14:25
« Mais c’est ta fille, bon sang, je lâche durement à travers le combiné du téléphone tandis que commence à poindre un mal de tête carabiné. Et alors ? Et alors, elle a besoin de toi ! » Je ne sais pas pourquoi j’essaye de discuter avec lui – il n’a jamais désiré m’entendre. Même quand nous étions encore ensemble à l’époque, il ne m’écoutait pas. Il ne m’a jamais écoutée, en réalité. Ou peut-être que je ne me suis jamais fait entendre, aussi. Mais c’était ce qui devait lui plaire chez moi : ma docilité. À ne jamais dire non, à ne jamais proférer un mot plus haut que l’autre. Au contraire. Il a cru pouvoir me modeler comme il le souhaitait. Et quand il s’est rendu compte que je ne lui convenais toujours pas, il s’est lassé. Il en a eu marre de moi et il a préféré se concentrer sur Jane, notre fille. « Tu ne pourrais pas lui accorder un peu de temps ? Elle en a besoin. Tu lui manques. » Je n’ai jamais rien dit quant à son comportement avec notre enfant. J’avais beau détester quand il la poussait toujours plus dans tous les domaines pour en faire un petit prodige, je n’ai jamais rien dit. Je n’ai jamais rien dit parce que je voyais bien que Jane était heureuse qu’il soit si attentif. Et même si je n’étais pas en reste, je n’étais que la mère poule au regard trop énamouré sur sa fille toujours parfaite. Je voyais le meilleur en Jane ; lui ne voyait que ce qui pouvait encore être amélioré. Et Jane a toujours préféré quand son père lui faisait remarquer ses imperfections que lorsque je la félicitais d’être une enfant aussi merveilleuse. Je mentirais si je disais que je la comprenais. Mais ce que j’en pensais n’avait pas d’importance. Sauf que je voyais bien ce que son père faisait : maintenant que Jane ne pouvait plus jouer professionnellement, maintenant qu’elle devait faire de la rééducation sans être certaine de retrouver toutes ses facultés, il se désintéressait d’elle. Comme il l’avait fait avec moi. Et je refusais qu’il fasse subir ce même traitement à notre fille. Pas cette fois. « Tu te débrouilles, tu fais comme tu veux mais tu l’appelles et tu lui proposes une sortie. N’importe quoi, cinglé-je, les mâchoires crispées. Ce n’est pas négociable. Pas quand il s’agit de notre fille. » J’insiste bien sur le possessif avant de raccrocher sans lui laisser le temps de rétorquer quoique ce soit. Je n’avais jamais osé lever la voix devant lui jusque-là. Mais je ne pouvais pas décemment rester sans rien faire alors que je voyais ma fille dépérir jour après jour à cause de l’absence de son père. Je soupire, passe une main tremblante sur mon visage fatigué. Je déteste les conflits, ça m’angoisse. Mais si ça lui permettait d’ouvrir un peu les yeux sur les besoins de notre enfant, alors soit. Je pouvais bien trembler un peu. Je repose mollement le téléphone sur la table basse du salon, me retournant ensuite pour aller me servir un verre d’eau. J’ai soudain un sursaut au cœur lorsque j’aperçois Jane dans l’embrasure de la porte qui me fixe sans bouger d’un cil. « Jane ? » J’avale rapidement ma salive, me sens blêmir un peu. « Tu es déjà rentrée ? je demande, surprise. Ça fait longtemps que tu es là ? » Malgré tout ce que je pensais de mon ex-petit-ami, je n’avais jamais cherché à détruire l’image parfaite que Jane avait de son père. Elle avait besoin de cette figure masculine dans sa vie et je n’étais pas celle qui l’en priverait. Il l’aimait, je le savais. Il aimait simplement la perfection encore plus.
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les cœurs ouverts. (jane)
Lun 26 Nov - 0:24
Les pensées en vrac, le palpitant qui s’emballe et ces fichus notes qui résonnent en boucle dans sa tête, lui rappelle ce que ses doigts ne peuvent pas jouer. Jane tourne dans sa chambre comme un fauve en cage, effectue les cent pas, se prend la tête dans les mains. Et puis, d’un coup d’un seul, il y a ce lien qui se rompt. Cette envie de frapper les murs, de tout casser. Des idées dévastatrices qui l’incitent à quitter les lieux sans un mot de plus. La porte d’entrée claque derrière elle alors qu’elle s’évade, laissant le froid de novembre venir lui mordre les joues, rosir son visage. Elle a l’impression d’être sur pilote automatique alors qu’elle parcourt les rues, silencieuse, jusqu’à venir s’échouer sur le banc qui est devenu son véritable refuge depuis l’accident. Havre de paix provisoire, invisible aux yeux des passants. Il lui donne l’impression de faire partie de la société sans vraiment avoir besoin de s’y mêler. Installée sur son banc, Jane observe le monde, sent son pouls qui s’apaise. Sa respiration ralentit jusqu’à adopter un rythme un peu plus normal. Tranquille. Son regard se pose sur sa main gauche, celle qu’elle a le plus de mal à contrôler depuis que l’accident s’est produit. Lentement, elle tente de refaire les exercices de rééducation qu’on lui a appris, jusqu’à ce que finalement, l’un de ses doigts parvient à se déconnecter des autres. Légèrement. Son petit doigt s’écarte de quelques millimètres de son annulaire, lui arrachant un cri de joie. Elle rentre chez elle en courant, désireuse de répandre la bonne nouvelle. Elle ne sait pas à qui l’annoncer, mais elle a besoin de faire part de son émerveillement. Finalement, peut-être qu’elle pourrait récupérer l’usage de sa main. Elle pourrait éventuellement appeler son père pour lui annoncer, lui laisser un message sur son répondeur s’il ne décroche pas. Pourtant, Jane s’arrête devant la porte de la maison. La main sur la poignée, elle hésite un instant avant d’entrer, sa joie ayant baissé d’un cran. Parce qu’au fond d’elle, elle a cette conviction qu’il ne décrochera plus jamais au téléphone. Voilà trop longtemps qu’elle n’a plus entendu le son de sa voix, qu’il n’a pas répondu à ses appels ou répondu à ses messages. Et cela lui fait mal. La première chose qu’elle remarque en refermant le battant derrière elle, c’est l’atmosphère bien trop lourde qui emplit le lieu, le rend étouffant. Et la voix de sa mère qui s’élève depuis la pièce voisine. « Tu te débrouilles, tu fais comme tu veux mais tu l’appelles et tu lui proposes une sortie. N’importe quoi. » Le ton de voix de Dani paraît agacé, énervé. Bien loin de la frêle brebis qu’elle a toujours appris à connaître. Arquant un sourcil, Jane tente de comprendre ce qui se passe. Peut-être est-ce Loïs au bout du fil, après tout la Garcia est douée pour rester accrochée à Dani et lui demander des conseils. Mais la jeune femme a besoin d’en avoir le cœur net. Avançant en direction de la blonde, elle adopte un pas lent et mesuré, pour être certaine que le bruit de ses chaussures contre le sol ne l’empêche pas de percevoir ce qui se dit. « Ce n’est pas négociable. Pas quand il s’agit de notre fille. » Un frisson d’effroi parcourt l’échine de la brune. Elle se stoppe net dans son mouvement juste au moment où elle s’apprêtait à entrer dans la pièce. Notre fille, deux mots qui suffisent à lui glacer les sang et à lui faire monter les larmes aux yeux. C’est donc à son père que Dani est obligée de donner ce genre de directives ? D’ailleurs, sa mère se retourne. La jeune femme n’a pas le temps de faire le moindre mouvement. C’est trop tard, elle l’a déjà vue. « Jane ? » Face à elle, Dani blêmit. « Tu es déjà rentrée ? Ça fait longtemps que tu es là ? » Ce n’est pas tout à fait de la panique qui transparaît dans sa voix, mais ça n’en est pas loin. Jane pince les lèvres, prend le temps de prendre une profonde inspiration pour chasser les larmes qui cherchent à poindre aux coins de ses yeux, avant d’ouvrir la bouche pour lui répondre. « Depuis quand ça dure, tout ça ? Avec papa ? » Cela était suffisant pour répondre à la question de Dani, et de toute façon, la question brûlait bien trop les lèvres de Jane pour qu’elle s’empêche de l’énoncer tout de suite. « Depuis quand tu es obligée de le forcer à m’appeler pour qu’il s’occupe de moi ? » Son ton était froid, mais cette fois, elle n’en voulait pas à Dani. Elle voulait simplement comprendre, savoir à quel point elle devait remettre en question son existence. Tout ça lui avait complètement fait oublier les progrès de sa main gauche : à quoi bon avoir une main fonctionnelle lorsque sa dernière parcelle de famille finit par se déchirer ?
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les cœurs ouverts. (jane)
Ven 28 Déc - 9:57
Je ne m’étais pas attendue à retrouver ma fille juste derrière moi, en train d’écouter discrètement une conversation que j’aurais voulu garder privée. Jane n’avait pas besoin de savoir que son père se trouvait des excuses pour ne pas la voir ces derniers temps – elle devait bien se rendre compte par elle-même que les choses étaient en train de changer. Et je lui en voulais pour ça. J’en voulais à mon ex-petit-ami pour ça. Il n’avait pas le droit de faire ça à sa fille, pas alors qu’elle avait terriblement besoin de lui – bien plus qu’elle n’avait besoin de moi, en toute honnêteté. Et même si ça me faisait beaucoup de mal de l’admettre, j’étais toute prête à l’accepter si cela pouvait seulement aider mon enfant à remonter la pente après notre accident. Si cela pouvait seulement l’aider à se sentir mieux. J’avais pensé pouvoir le persuader de lui accorder un moment, un déjeuner peut-être – un appel téléphonique, au moins. Mais voilà que je me retrouvais face à ma fille, complètement bredouille et sans rien à offrir à Jane. Un goût âcre dans le fond de la gorge, j’ai à côté de moi une adolescente à rassurer sans savoir quoi lui dire pour la rassurer ou pour ne pas plus la blesser. « Ce n’est pas ça, Jane… je tente maladroitement, mal à l’aise, avant de soupirer. C’est un peu plus compliqué que ça. »

Mais je ne devais pas non plus prendre ma fille pour la dernière des idiotes. Elle était assez intelligente pour savoir ce qu’elle venait d’entendre et ce que cela signifiait. Mais je ne pouvais pas me résoudre à lui dire que son père ne voulait pas même faire l’effort de la voir ou de lui accorder un moment de son temps. Et c’était insupportable pour moi. Je m’étais toujours imaginée que sa fille passerait avant tout le reste. Elle qui était sa princesse, sa pupille. Son plus grand espoir. Celle sur qui il avait déposé tous ses rêves et toutes ses attentes. « Il est très occupé. Et parfois, il semble en oublier le sens des priorités, ajouté-je. Mais il va t’appeler d’ici peu, c’est certain. » J’essaye de sourire, d’être rassurante. Je ne suis pas certaine de croire moi-même en mes propos mais je ne veux pas que Jane perde espoir. Je ne veux pas qu’elle puisse penser que son père ne l’aime pas – ne l’aime plus. Parce qu’il l’aimait, c’était certain. J’en étais persuadée. « Tu lui manques beaucoup, en tout cas. J’espère que tu le sais. » Je viens passer une main dans les boucles brunes de mon enfant et lui adresse un léger sourire réconfortant. « Est-ce que tu veux que je nous prépare une tasse de chocolat chaud pendant que tu me racontes ta journée ? je propose avec enthousiasme. On pourrait même mettre quelques mini marshmallows dedans, comme tu aimes. » Ça ne réparerait pas son cœur brisé. Ça ne réparerait pas non plus ses mains cassées. Ça n’effacerait pas l’absence de son père – ce père qu’elle idolâtrait.
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les cœurs ouverts. (jane)
Jeu 21 Mar - 20:15
Il y a des mots qui vous transpercent le cœur plus aisément qu’une lame de couteau. Des mots dont la seule ombre apparaît comme étant destructrice, capable de faire ployer un être jusqu’à la rupture. Sans avoir entendu les paroles de son père, le refus que Jane a perçu suffit à faire saigner son cœur, à la blesser comme elle aurait cru ne pas pouvoir l’être. Elle parle d’un ton plus froid qu’elle ne l’aurait souhaité alors qu’elle s’adresse à Dani, mais c’est plus fort qu’elle. Elle ne se sent plus à sa place nulle part. Les maigres repères qu’ils lui restaient viennent de s’écrouler en un battement de cils, sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit pour les maintenir en place. « Ce n’est pas ça, Jane… C’est un peu plus compliqué que ça. » tente de la rassurer Dani, en reprenant cette voix douce qu’elle arbore toujours. Cette fois, la gamine sert les dents. Elle ne supporte pas lorsque sa mère s’adresse à elle comme à une enfant fragile. Elle n’a pas besoin d’être protégée, juste de connaître la vérité. « Il est très occupé. Et parfois, il semble en oublier le sens des priorités. Mais il va t’appeler d’ici peu, c’est certain. » reprend Dani, mettant fin à un long silence pesant. Pourtant, son ton est teinté de cette incertitude qui trahit le mensonge. Jane pince les lèvres, peu convaincue. Si elle tente de conserver son calme, à l’intérieur, elle fulmine. Sa détresse n’a pas tardé à se transformer en colère. « Ouais. C’est ça. » Sa voix claque dans l’air, furibonde. « Le trente-six du mois, pas vrai ? » Elle se détourne de sa mère, sent ses poings se serrer. Ses ongles viennent lui écorcher la peau, mais elle n’en a que faire. Ses mains ne sont plus que deux objets inutiles, incapables de faire ce qu’elle leur demande. « Tu lui manques beaucoup, en tout cas. J’espère que tu le sais. » Dani a l’air de croire ce qu’elle dit. Mais Jane a un peu plus de mal. Bien trop ébranlée par l’échange qu’elle a perçu quelques instants plus tôt, elle ne croit déjà plus en rien. C’est la Jane du passé qui manque à son père, celle qui pouvait jouer de la musique. Celle du présent n’a plus aucun intérêt à ses yeux, c’est certain. « Est-ce que tu veux que je nous prépare une tasse de chocolat chaud pendant que tu me racontes ta journée ? On pourrait même mettre quelques mini marshmallows dedans, comme tu aimes. » Jane laisse échapper un soupir. Ses épaules s’affaissent. La colère est toujours là, mais elle est en train de retomber. « Hm, on pourrait, oui. » finit-elle par laisser échapper avant de prendre place sur une chaise. Evidemment, elle va aider Dani à tout préparer. Mais elle a d’abord besoin de s’asseoir un court instant, afin de digérer tout ce qu’elle vient d’apprendre. « J’ai pas grand-chose à dire sur ma journée par contre. Elle s’est passée comme d’habitude. C’est toujours la même chose. » Son ton morose trahi qu’elle s’apprête à se fermer comme une huître, qu’elle va bientôt se tourner contre sa mère. Et pourtant, sa coquille est ébrechée. Ne parvient plus à la protéger entièrement. « Enfin. Y’a bien quelque chose. Il se pourrait que j’aie récupéré un peu de motricité dans la main gauche. » finit-elle par laisser échapper, d’une petite voix, comme s’il s’agit d’un secret. Elle ne parvient pas à regarder Dani alors qu’elle lui dit cela. C’est nouveau pour elle de se confier à sa mère.
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les cœurs ouverts. (jane)
Mer 17 Avr - 11:02
Je me sentais triste de sentir la peine de mon enfant. Depuis qu’elle était toute petite, j’avais toujours eu la sensation de ressentir chacune de ses émotions jusque dans mes tripes – un peu comme si on m’écorchait vive ou qu’on m’ouvrait le ventre sans anesthésie. Et même si nous n’avions jamais été proches, même si je n’étais que la mère embarrassante aux yeux de Jane, j’avais toujours eu cette connexion qui faisait que chaque douleur me revenait en pleine face avec la violence d’un ouragan. Je savais combien Jane admirait, aimait son père. Je savais combien elle avait besoin de le sentir derrière elle à chaque moment. « Non, très vite il a promis. » Mais depuis l’accident, depuis que mon enfant n’était plus la petite machine parfaite qu’il avait tant espérée, Jane ne l’intéressait plus autant. Et j’étais en colère après le père de mon enfant. J’étais en colère après lui de ne pas être plus présent pour sa fille. J’essaye pourtant de rassurer la brunette, de lui redonner un peu le sourire en lui faisant des promesses que je n’étais pas sûre de pouvoir tenir. Elle allait avoir le cœur brisé. Elle allait avoir le cœur brisé quand elle comprendrait que son père s’éloignait d’elle. J’entends mon enfant soupirer, je vois les épaules frêles qui s’affaissent sous les vêtements. J’ai tellement mal au cœur de la voir si triste. J’aurais voulu pouvoir tendre la main, prendre la sienne et la serrer dans un geste réconfortant. J’aurais voulu pouvoir faire la tour de notre table et venir la prendre dans mes bras. Mais je n’osais pas. Je savais que la colère qu’elle ressentait allait éclater et elle me repousserait.

Je lui propose une tasse de chocolat chaud, faute de mieux, avec l’espoir de pouvoir un peu lui changer les idées. J’étais consciente que ça ne changerait rien à la situation, j’étais consciente que ça ne nous rapprocherait pas plus – parce que je n’étais pas son père, je ne le serai jamais. Mais c’était un peu comme une porte entrouverte. C’était une manière de lui dire : je suis là, je t’attends et je t’attendrai toujours alors tu peux venir quand tu le souhaiteras. Même si ça durait toute ma vie. Même si Jane ne venait jamais. Elle était ma fille, j’étais sa mère – rien ne changerait ça, pas même sa colère et sa haine envers moi. Au fond, ça n’avait pas d’importance : l’important, c’était que Jane sache que j’étais là malgré tout ce qu’il pouvait se passer aujourd’hui ou demain. « Alors on va se faire ça, j’acquiesce doucement, à la fois heureuse qu’elle accepte ma main tendue et nerveuse aussi que la porte me soit soudainement refermée au nez. » J’ose à peine poser des questions, laissant mon enfant venir d’elle-même plutôt que de la forcer à quoique ce soit. Lorsque la brunette m’annonce pour sa main, je sens mon cœur qui manque un battement ou deux. Ma respiration se bloque un instant et je dois serrer violemment les doigts sur la tasse entre mes mains pour ne pas exploser de joie. Jane avait toujours détesté mes effusions et mes réactions souvent à fleur de peau, épidermiques. Combien de fois s’était-elle plaint que je lui faisais honte à pleurer d’émotion, à applaudir un peu plus fort que tous les autres, à crier mes encouragements un peu trop souvent ? « C’est une excellente nouvelle, je finis par lâcher, tentant tant bien que mal de contenir ma joie alors que je me retourne vers ma fille. Je suis contente de l’apprendre, tu as dû être heureuse toi aussi. » N’en fais pas trop, ne cessé-je de me répéter mentalement. N’en fais pas trop, reste sobre pour une fois. « Est-ce que ça n’a pas été trop douloureux ? Tu veux peut-être un médicament ? » J’essayais bon gré mal gré de ne pas simplement exploser, criant ma joie. « Comment est-ce que ça s’est passé ? Tu étais en train de jouer ? » Pressant les paupières, je me mords la lèvre inférieure. « Excuse-moi, je… C’est une grande nouvelle, ma chérie. »
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les cœurs ouverts. (jane)
Jeu 18 Avr - 3:30
Le palpitant qui s’emballe, tambourine à une vitesse effrénée contre sa cage thoracique. Elle a l’impression que sa vie vient de s’envoler un éclat pour la seconde fois. Son père, ce héros hors du temps en qui elle a toujours cru, n’a plus rien à faire d’elle. Elle plonge son regard dans le vide quelques instants, laisse sa colère se muer en un profond chagrin alors qu’elle replace les pièces de ce nouveau puzzle qu’on lui a offert. Pour cet être qui lui a toujours été si cher, Jane n’était qu’une marionnette, une paire de mains capables de frotter maladroitement les cordes de quelques instruments afin de produire un son pas trop désagréable à écouter. Une simple pièce de collection à placer dans sa vitrine. Marionnette fêlée, ébréchée par un accident qui lui a volé son art, elle a perdu toute sa valeur aux yeux de celui qui continuait à être un modèle pour elle. Un nœud se forme dans son estomac et sa gorge se noue à son tour. Seuls quelques mots parviennent à sortir, à demi-voix, alors que la rancœur s’apaise, se mue en lueur d’espoir. Et si sa mère s’avérait être la solution depuis le départ ? Jane n’ose pas lui décocher le moindre regard alors qu’elle lui profère la bonne nouvelle à demi-mots, comme si elle craint que celle-ci lui écorche la langue. L’habitude de partager des choses avec sa mère est si peu ancrée en elle qu’elle ne sait pas comment s’y prendre. « C’est une excellente nouvelle. » Voix tremblotante d’émotion qui lui fait redresser la tête, lui permet d’accrocher le regard d’une génitrice à la dérive, emportée par un flot de sentiments. « Je suis contente de l’apprendre, tu as dû être heureuse toi aussi. » Un simple signe de tête pour acquiescer. Timidement, presque trop prudemment. Comme si elle craint de briser l’instant. « Est-ce que ça n’a pas été trop douloureux ? Tu veux peut-être un médicament ? » Cette fois, la tête s’agite dans l’autre sens, affirme la négation. « Non, ne t’en fais pas, je n’ai pas eu mal. » Petit sourire encourageant, adressé à sa mère. Comme une façon de raviver ses questions, son excitation. Et ça étale un peu de baume sur le cœur de Jane, l’aide à rendre l’instant moins difficile. « Comment est-ce que ça s’est passé ? Tu étais en train de jouer ? Excuse-moi, je… C’est une grande nouvelle, ma chérie. » Agitation de l’esprit qu’elle cherche à cacher derrière des excuses mesurées que Jane balaye d’un revers de main. Ce n’est pas la peine. Si elle n’a pas fait exprès d’annoncer la nouvelle à sa mère, que les mots sont sortis par eux-mêmes, l’intérêt qu’elle lui porte donne envie à la jeune fille de s’ouvrir un peu plus. « J’étais juste assise sur mon banc. J’ai fait les exercices de rééducations qu’on m’a conseillés. Comme tous les jours. Et y’a enfin eu un résultat. » Tendant la main gauche face à elle, face à sa mère, elle recommence l’exercice, jusqu’à ce que son petit doigt se décolle une nouvelle fois de son annulaire. Sourire de victoire esquissé au coin des lèvres avant de laisser retomber son bras le long de son buste. « Peut-être que ça s’améliorera encore. » Du moins, elle l’espère. Aspire à retrouver l’usage complet de ses mains. Mais sur le moment, une autre idée lui encombre l’esprit. S’avançant vers Dani, elle vient la prendre dans ses bras, lui adressant une courte étreinte se perpétuant sur quelques simples secondes, avant de se détacher. « Merci. » D’être là pour elle. De la soutenir. De l’écouter. De se montrer patiente. Moment de faiblesse durant lequel le caractère de feu de la jeune fille est parti se coucher, laissant place à un agneau qui devra rapidement lui rendre son siège.
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les cœurs ouverts. (jane)
Dim 21 Avr - 22:09
J’ai beaucoup de mal à ne pas avoir mal dans la poitrine tellement la violence avec laquelle mon cœur cogne contre mes côtes me fait tanguer. Fait trembler mon corps tout entier. Depuis combien de temps attendais-je un moment comme celui-là ? Depuis quand attendais-je entendre une telle nouvelle ? Il me semblait avoir espéré une éternité depuis notre accident. Il me semblait avoir patienté mille ans depuis qu’une voiture a ôté son rêve à ma fille. J’essaye tant bien que mal de ne pas me persuader que si elle partage ce développement dans sa guérison avec moi, c’est seulement parce qu’elle n’a pas son père avec elle. Seulement parce qu’elle est déçue de se trouver abandonnée par celui qu’elle admire tant. J’essaye de ne pas me convaincre que je ne suis ici que le choix par défaut de mon enfant. Mais je crois que, même si c’était la réalité, je serais prête à m’en contenter. Me contenter des quelques miettes que Jane daignait enfin m’accorder après toutes ces années à la voir petit à petit me tourner le dos. Ce ne serait bien sûr jamais suffisant mais c’était déjà mieux que rien. C’était déjà mieux que la froideur, la haine et l’indifférence qu’elle m’avait jetées à la figure depuis l’accident. « D’accord, j’acquiesce réfrénant avec difficulté toutes les questions qui se pressaient à mes lèvres. Je suppose que ça doit être bon signe si tu n’as pas eu mal. » J’avais l’impression de revenir à mes douze ans quand je découvrais un roman au pied du sapin, le matin de Noël. J’avais l’impression de revenir à ce jour où Nieves m’a demandé ma main, par surprise et me prenant de court tant et si bien que j’avais dû avoir l’air d’une idiote à fixer sans rien dire celle qui allait bientôt devenir mon épouse.

Je hoche silencieusement la tête, un sourire tremblotant qui fracasse ma bouche alors que je sens poindre quelques larmes chaudes au coin de mes yeux. Je crois que c’est pire encore quand ma fille tend vers moi sa main gauche et que je vois bouger son auriculaire. Ma respiration se coupe instantanément et je suis obligée de presser une main contre ma bouche pour ne pas lâcher un sanglot d’émotion. Mon cœur semblait vouloir déborder, vomir de fierté et de soulagement. Vomir de bonheur. « Je suis certaine que ça s’améliorera encore, je rétorque. Tu as déjà fait tellement de progrès. » Je reste droite comme un i, muselant tous mes instincts qui me poussent pourtant à rejoindre Jane, à la prendre dans mes bras. Encore et toujours cette petite voix dans ma tête qui me disait : n’en fais pas trop, reste sobre cette fois. « Je suis si fière de toi, Jane. » Un murmure qui se perd quelque part dans ma poitrine implosée parce que je sens bientôt les bras de ma fille qui m’entourent. J’ai le réflexe de passer une main autour de ses épaules frêles et le contact ne dure que quelques secondes à peine mais j’ai la sensation que le corps contre le mien laisse comme une brûlure même après s’être écarté. J’ai le palpitant qui se gonfle entre mes côtes, devient presque trop lourd d’amour alors j’ai un peu peur que mes poumons ne finissent par être écrasés. « Merci à toi d’avoir bien voulu partager tes progrès avec moi, murmuré-je tendrement avant de me retourner pour attraper la casserole de lait chaud que je verse dans les deux tasses. » J’aperçois ma main qui tremble un peu sous l’émotion et je serre les mâchoires, dans l’espoir de me reprendre. Ajoutant une couche généreuse de mini marshmallows par-dessus la boisson chaude, je dépose une tasse devant ma fille et m’installe à la table de la cuisine. Et maintenant que ma fille venait de faire un pas en ma direction, qu’étais-je censée faire ? Pouvais-je prendre le risque de faire un pas vers elle sans qu’elle ne recule ? Pouvais-je tendre la main et espérer ne pas attraper que du vide à nouveau ? J’avais peur de ne refermer mes bras que sur un courant d’air parce que Jane se sera encore détournée de moi. Je fixe un court instant les petits morceaux de guimauve, honteuse de ne pas savoir comment être une mère alors que c’était ce dont avait besoin mon enfant ce soir. « Est-ce que… est-ce que tu serais d’accord pour qu’on sorte faire un peu de shopping, toutes les deux ? Pourquoi pas un samedi après-midi, si tu n’as rien de mieux à faire, je propose cependant que je tente de ne pas trop m’enfermer dans mes espoirs. On pourrait t’acheter une jolie robe ou de nouvelles chaussures. Ou quelque chose qui te ferait plaisir. On pourrait aller au spa et se faire poser des masques aux algues, se faire masser, aller au sauna. » Toutes ces choses un peu stupides que les mères faisaient avec leur fille. Ça faisait un peu scène clichée toute droit sortie d’un film désuet mais je ne savais plus comment construire ce pont par-dessus ce fossé qui nous avais toujours séparées, Jane et moi.
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les cœurs ouverts. (jane)
Dim 9 Juin - 23:13
Certains événements ne s’expliquent pas. Il existe des pulsions qui ne peuvent être contrôlée. Celle qui poussait Jane à se jeter dans les bras de sa mère en faisait partie. Courte étreinte qui ne durait que quelques secondes à peine. Un battement de cils durant lequel la jeune femme eut réellement l’impression que Dani était sa mère, qu’ensemble elles partageaient un lien fusionnel. Mais alors que leurs peaux se séparaient, elle retournait bien vite à la réalité. Les deux femmes s’opposaient en tellement de points : leurs caractères n’avaient rien de semblable et Jane ressemblait presque plus à Nieves qu’à sa propre mère. Pourtant, en cet instant, elle avait pu sentir qu’un véritable lien les unissait. Peut-être en raison du sang qui coulait dans ses veines. Elle n’en savait rien, se contentait de s’éponger les yeux afin de reprendre contenance. Jane avait montré une faille et si elle doutait que Dani soit suffisamment entreprenante pour s’y engouffrer, elle préférait tout de même se protéger, lui en retirer toute possibilité éventuelle. C’était à elle d’avoir le contrôle, de laisser sa mère s’approcher que lorsqu’elle en avait décidé ainsi. Et ça n’arrivait jamais. Cette fois-là était l’exception, justifiée par le cœur serré de Jane. « Merci à toi d’avoir bien voulu partager tes progrès avec moi. » laissait échapper Dani, visiblement chamboulée. La jeune femme hochait doucement la tête, légèrement absente. Y’a pas de quoi, aurait-elle aimé dire. Mais au fond, elle trouvait simplement ridicule le fait que la blonde la remercie pour ça. Est-ce qu’elle la remerciait de lui dire bonjour le matin, elle ? Non. Il y avait des choses qui étaient normales. Simplement normal. Enfin, en quelques sortes. Jane se détournait de sa mère, esquissait quelques pas afin de rejoindre la table de la cuisine pour s’y installer alors que Dani finissait de préparer leurs tasses. « Est-ce que… est-ce que tu serais d’accord pour qu’on sorte faire un peu de shopping, toutes les deux ? Pourquoi pas un samedi après-midi, si tu n’as rien de mieux à faire. » demandait la blonde alors qu’elle plaçait le chocolat chaud face à sa fille. Jane était perturbée par cette proposition. La boisson chaude fut immédiatement oubliée alors qu’elle redressait la tête en direction de sa mère, lui offrait un regard confus. « On pourrait t’acheter une jolie robe ou de nouvelles chaussures. Ou quelque chose qui te ferait plaisir. On pourrait aller au spa et se faire poser des masques aux algues, se faire masser, aller au sauna. » Elle laissait échapper un rire, secouait la tête à la négative. « Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que tu profites d’un moment de faiblesse pour m’attirer dans ton camp. » Elle ricanait un instant avant de glisser ses phalanges autour de la tasse, sentant aussitôt la chaleur lui réchauffer la pulpe des doigts. Mais au fond, elle savait que Dani n’était pas assez calculatrice pour ça. Elle était juste… Dani. Une ombre effacée, qui osait à peine parler. C’était ainsi que Jane l’avait toujours perçue. « Mais je ne veux plus faire partie d’aucun camp. Je veux juste… Vivre pour moi. » Elle essayait de parler calmement afin de ne pas brusquer sa mère. Première fois qu’elle prenait autant de pincettes avec elle, même si elle restait quelque peu brutale. « Alors peut-être que tu devrais profiter de l’instant présent plutôt que de réfléchir à l’avenir ? » Haussement d’épaules. Carpe diem, ce n’était pas ça l’idée ? « J’veux bien qu’on regarde un film cet après-midi. Genre, qu’on regarde ensemble. » Second pas en avant. Mais c’était tout, il n’y en aurait pas de troisième dans la journée, Jane le savait. Elle prenait sur elle pour faire une trêve. Mais elle n’était pas un petit animal frêle et docile, Dani le savait sûrement.
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les cœurs ouverts. (jane)
Dim 22 Sep - 9:23
Mes sourcils se haussent, un peu affolée que je suis que ma fille ne prenne ma main tendue comme une façon pour moi de profiter de ce moment. « Non, non, je… » Mais peut-être que, quelque part, j’essayais de tirer sur la corde pour prendre un peu plus encore que ce que Jane ne désirait m’offrir aujourd’hui. Parce que c’était tout ce que j’attendais depuis des mois – des années, même. Parce que j’avais enfin l’impression qu’elle se souvenait que j’étais sa mère, que j’étais là, moi aussi. Que j’existais. « C’était une simple proposition… » Tu n’es pas obligée d’accepter, ai-je envie d’ajouter, la mort dans l’âme parce que je sais bien que mon enfant jamais ne se forcera à quoique ce soit. Surtout pas avec moi, la mère trop embarrassante et pas assez intéressante. Je fixe ma tasse comme si j’espérais me noyer dans cette mare de chocolat et de crème fouettée. Je me sens coupable de ce que nous avons pu faire vivre à Jane, son père et moi. Peut-être que j’aurais pu faire un effort et accepter de rester avec lui. Pour le bien de notre fille. Je savais bien ce que cela signifiait : jamais il n’y aurait eu Nieves et jamais je n’aurais été véritablement heureuse mais est-ce que ça n’aurait pas valu la peine, juste pour Jane ? Peut-être que l’accident ne serait jamais arrivé et que ma fille aurait continué à vivre de sa musique comme la passionnée qu’elle était. Alors son père ne se serait pas détourné d’elle et aurait continué à la pousser dans cette excellence dont elle était capable, je le savais. « Tu n’as pas besoin de faire partie d’un camp, Jane, rétorqué-je doucement. Personne ne te le demande. Bien sûr que tu dois vivre avant tout pour toi. » De toute façon, je savais très bien que son camp était déjà tout choisi, même si elle n’en avait probablement pas entièrement conscience.

J’avale une gorgée de chocolat chaud, me brûlant le bout de la langue tandis que la saveur trop sucrée me donne presque la nausée. J’aurais voulu que ma fille comprenne que j’étais juste moi et que je ne pourrais jamais changer qui je suis. J’ai tout le temps vécu dans l’ombre du reste du monde, me complaisant dans l’anonymat de ma transparence. J’ai essayé, pendant longtemps, d’être quelqu’un d’autre pour plaire à son père, pour plaire aux gens qui m’entouraient et me trouvaient toujours trop fade et juste sans intérêt. Mais ce n’était pas moi – ce n’était pas moi et ça ne le serait jamais. J’avais fini par l’accepter, même si cela signifiait tous les décevoir. Ma fille, en premier. Relevant les yeux vers la brunette quand sa proposition tombe dans l’air lourd de la cuisine, je suis obligée de contracter les mâchoires pour ne pas sourire trop grand, pour ne pas laisser les émotions me submerger comme une vague trop puissante. « Oui, bien sûr, j’acquiesce. Un film, cet après-midi, ce sera parfait. » Pas à pas. Peut-être que l’espoir n’était pas tout à fait vain. Peut-être qu’il restait encore, quelque part au d’elle, une petite partie de son cœur qui m’aimait encore. Peut-être que je n’avais pas encore totalement perdu le respect de ma fille. Peut-être que je pouvais encore retrouver la chair de ma chair et le sang de mon sang. Avec un peu plus de patience. Avec un peu plus d’efforts encore. Jane n’était plus si loin, il me semblait. J’avais la sensation que sa silhouette se dessinait par-delà la ligne de l’horizon. Sans doute qu’en marchant un peu plus encore dans ses pas, je pourrai enfin la rejoindre pour de bon. Si elle me laissait faire. Si elle m’en donnait la possibilité. Si elle ne me repoussait pas à nouveau. J’avais bon espoir. Un jour, ma fille finirait par m’aimer.
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