let me a second chance ☽ zelan #2

Ça fait une semaine maintenant que je n'ai pas revu Zelda. Depuis la dernière fois à vrai dire. Je lui ai volontairement laissé du temps pour elle, seule. Sans moi. Après ce que je lui ai fait, c'est la moindre des choses. Je la respecte suffisamment pour ne pas débouler chez elle dès le lendemain matin. Mais là, aujourd'hui, elle me manque. Je ne peux plus tenir plus longtemps. Une semaine, c'est déjà un délai plutôt raisonnable, non ? On va dire que oui. Je lui envoie un rapide message pour lui dire que j'ai besoin de lui parler. En réalité, j'ai surtout besoin de me faire pardonner. J'ai beaucoup réfléchi depuis mon énième écart. Et de toute évidence, je n'ai pas envie de la perdre. Je tiens énormément à elle - même si je m'en suis peut-être rendue compte un peu tard. Je veux arrêter mes conneries. Ou au moins tout faire pour essayer, déjà. C'est un premier pas en avant. Au risque de prendre un nouveau refus de sa part, je l'invite donc à me rejoindre à la maison. Fort heureusement pour moi, ce coup-ci, elle accepte. Je file me préparer dans ma chambre, enfile une petite robe noire décontractée pour l'occasion. Pas too much, juste ce qu'il faut. Ce n'est pas dans mes habitudes de sortir le grand jeu. Les élans de romantisme, très peu pour moi. Je suis pas vraiment douée là-dedans. Et pourtant, pour elle, je suis prête à faire des efforts. C'est dire à quel point elle compte pour moi. A mes yeux et dans mon coeur. C'est l'une des premières à réussir à me faire changer. Je ne suis pas encore la femme parfaite loin de là mais je suis sur la bonne voie. Une fois prête, je m'installe derrière les fourneaux. Là aussi, une grande première. On va faire quelque chose de simple mais efficace. Des lasagnes, un plat qu'elle affectionne particulièrement. Je ne promets pas de la grande cuisine mais autant essayer de faire au mieux. Je suis minutieusement la recette piquée sur internet avant de mettre le plat au four. Vingt minutes de cuisson et le tour est joué. Plus qu'à installer la table, un petit tête à tête rien que toutes les deux. Rien d'exceptionnel en soit. Juste quelque chose à ma façon. On oublie la décoration et les chandelles, ça ne me ressemble pas. Simple et efficace - encore une fois. Maintenant, je n'ai plus qu'à l'attendre. Ce soir, je veux faire les choses bien. J'ai besoin de lui prouver que je ne suis pas celle qu'elle croit. Je mentirais en disant que je ne suis pas stressée. La boule qui vient de se loger au creux de mon ventre en est justement la preuve. La sonnette se fait finalement entendre et je m'empresse de l'accueillir.

J’ai du mal à faire surface, la nuit a été rude, j’ai campé toute la nuit pour avoir des putain de photos mais ça n’a pas fonctionné et je suis rentrée bredouille. Je déteste rentrer bredouille, ça m’emmerde. En plus après, je suis de mauvaise humeur. Quand j’arrive à la coloc, même Zora a décampé, faut dire qu’elle bosse, et qu’il est déjà tard. Quant à moi, je m’étale dans mon lit en soupirant, sans même avoir la force de me déshabiller. Et puis, va t’endormir quand t’as 5 énergumènes qui sont en train de petit déjeuner, se préparer, s’engueuler avant de commencer leur journée ‘normale’. Je me fous un coussin sur la tête et j’arrive quand même à entendre Ava qui a poussé la porte de ma chambre - tout en sachant que je ne dormirais pas déjà - pour me demander si j’avais vu sa brosse à cheveux. Je grogne un peu, et Shadow saute de mon lit pour aller voir sa coloc préférée. Il grandit à vue d’oeil, et bientôt la force d’un seul homme ne suffira pas à le retenir quand il saute. J’essaie de lui apprendre à ne pas le faire, mais il n’en fait qu’à sa tête. Je me demande encore s’il deviendra un jour chien guide, quoi que je ne suis pas pressée qu’il  y arrive. Je réponds à Ava en grommelant que non, je n’ai pas vu sa brosse et soupire en entendant la porte se fermer. Mais ce serait mal connaître Shadow qui je ne sais par quel miracle a appris comment ouvrir une porte en sautant sur la poignée. Ce qui signifie qu'il va aller renifler partout dans le salon, et que Dakota va hurl… et voilà. Dakota hurle parce qu’elle a peur du chien, et j'entends déjà Ava qui essaie de la rassurer... Cette coloc est réellement un bordel pas possible, mais je les aimes tous démesurément. J’appelle Shadow, me lève et referme la porte, avant de sombrer dans les bras de Morphée. A mon réveil, j’ai un message de Johan qui me propose de venir manger chez elle ce soir. J’hésite un instant, mais accepte son invitation. Il est déjà tard, j’ai dormi une bonne partie de la journée. Je m’habille pour sortir mon chien, et en rentrant je me prépare pour aller dîner chez ma petite amie. Une de mes petites amies. Je me demande encore comment j’arrive à jongler. Shadow ne semble pas vouloir me lâcher ce soir, et je décide finalement d’y aller avec lui. Vêtue d’un slim blanc et d’un top rouge bordeaux, j’agrémente le tout de quelques petits accessoires, bagues, bracelet, sottoir, enfile une paire de sandales, et quitte l’appartement, traversant simplement la rue pour me rendre chez Johan. J’appréhende un peu, ce serait mentir que de prétendre le contraire. La porte s’ouvre et je tente un sourire qui se veut naturel. « Je suis venue accompagnée, j’espère que ça te dérange pas ? » Shadow est calmement assis près de moi, attendant qu’on lui donne la permission d’entrée. Ça, j’ai réussi. Son éducation n’est pas totalement à revoir.

C'est seulement lorsqu'on risque de perdre quelqu'un qu'on se rend compte à quel point on tient à cette personne, à quel point on en a besoin. Cette phrase ne peut pas être plus significative qu'à cet instant. Tout le monde peut faire des erreurs, c'est humain. Mais l'important est de réussir à en prendre conscience. Zelda a été une sorte d'électrochoc pour moi. Mais il aura fallu aller loin - beaucoup trop loin pour susciter une quelconque réaction de ma part. J'ai dépassé les limites à plusieurs reprises sans jamais me soucier des conséquences. Mais ce soir là, c'était différent. Elle m'a surprise sur le fait avec une autre. En face à face. Et le regard de déception qu'elle a porté sur moi a tout changé. C'est là que j'ai compris. Peut-être qu'il est trop tard, peut-être que c'est déjà fini. Mais je veux me battre pour essayer de sauver ce qu'il reste de nous. Un nous auquel je tiens énormément malgré tout. A son arrivée, je m'empresse de venir lui ouvrir la porte affichant un léger sourire au coin de mes lèvres. Je suis vraiment contente qu'elle ait accepté de venir me rejoindre. Après tout, c'est déjà un premier bon point. Elle aurait très bien pu m'envoyer sur les roses, ne plus vouloir entendre parler de moi. Soulagée, je viens déposer un petit baiser sur ses lèvres pour accueillir ma petite-amie. J'essaye d'être le plus naturel possible même si l'appréhension est tout de même bien là. « Je suis venue accompagnée, j’espère que ça te dérange pas ? » Evidemment que non. Je secoue simplement la tête à la négative avant de me baisser pour caresser Shadow. Il me fait très vite la fête comme il a l'habitude de le faire. Bon, déjà, lui, il m'aime toujours. « J'ai comme l'impression d'avoir manqué à quelqu'un. » Dis-je en laissant échapper un rire amusé d'entre mes lèvres. Un petit sous-entendu pour détendre un peu l'atmosphère. Même si j'espère secrètement que Shadow n'est pas le seul à qui j'ai pu manquer. Je me décale légèrement pour les laisser rentrer dans l'appartement. Shadow ne se fait pas prier pour envahir les lieux. « Je t'ai préparé un p'tit quelque chose, rien de bien extraordinaire mais j'avais envie de te faire plaisir. » Je désigne du regard la table préparée pour l'occasion. On a besoin de se parler toutes les deux, de se dire les choses. De faire un point sur notre relation. C'est à moi de me confier à elle, de me faire pardonner. Elle mérite d'avoir les explications qu'elle attend. Je l'incite d'un geste à s'installer à table avant de lui proposer un verre. « Tu veux boire quelque chose ? » Je préfère pas rentrer tout de suite dans le vif du sujet au risque de tout gâcher. Je veux faire les choses bien, en douceur. Je compte beaucoup sur cette soirée comme une deuxième chance.

J’appréhende un peu cette soirée, ce serait mentir que de dire le contraire. Mais à vrai dire, je suis un peu partagée, d’un côté j’ai très envie de la voir, et d’un autre, j’ai peur des discussions qui nous amèneront probablement à une dispute ou au moins quelques haussements de voix. C’était la première fois que je la voyais pleurer, et ça m’a marqué. Avec mon petit coeur tout mou, j’aurai pu tout pardonner sans rien dire, laisser passer et faire comme si de rien n’était. Mais son comportement, ses mots, elle a été trop dure avec moi pour que je passe l’éponge sans une explication, et j’espère que la sienne sera suffisante pour pardonner son comportement. Je me présente devant chez elle avec Shadow qui n’a visiblement pas décidé à me lâcher ce soir, mais je ne vais pas m’en plaindre, je crois que je l’ai un peu délaissé ces derniers temps. Johan ouvre la porte et je tente un sourire en coin, pour être polie, même si je sens que mon coeur s’emballe. Elle plaque un baiser sur mes lèvres et je la laisse faire. Shadow lui fait la fête et je souris face à ce spectacle absolument adorable. « J'ai comme l'impression d'avoir manqué à quelqu'un. » Je hoche la tête vivement. « On dirait bien oui. » Nous entrons dans l’appartement et ma petite amie referme la porte derrière nous alors que mon regard se pose sur la table pour deux qu’elle a soigneusement préparée, sans artifices. Elle me connaît bien, me faire à manger, c’est déjà me prendre par les sentiments. « Je t'ai préparé un p'tit quelque chose, rien de bien extraordinaire mais j'avais envie de te faire plaisir. Tu veux boire quelque chose ? » Je retire mes chaussures pour me mettre à l’aise tout en répondant à sa question. « Je veux bien oui, un truc frais si tu as. » Je viens m’asseoir à table puisque c’est ce qu’elle a prévu, et ordonne doucement à Shadow de s’asseoir à mes pieds, ce qu’il fait sans plus tarder. Johan revient avec nos boissons et je la remercie, posant mon regard sur elle. Je ne sais pas comment me comporter, ni même quoi dire, et je lâche un « Ça va mieux toi ? » sans avoir trop tourné ma langue dans ma bouche. Je fais référence à sa crise de larmes de la dernière fois, qui m’a un peu traumatisée je dois bien l’avouer. Je suis nerveuse, elle doit bien le sentir, mais je n’arrive pas à prendre le dessus, j’espère qu’elle ne va pas tourner trop longtemps autour du pot.

« On dirait bien oui. » Zelda ne réagit pas au sous-entendu que je viens de lui lancer. Je ne sais pas si c'est volontaire de sa part ou si je me prends juste la tête pour rien mais dans ma tête, ça ne passe pas. En fait, je crois que je mets trop de pression dans ce rendez-vous. J'en attends peut-être un peu trop. Mais est-ce vraiment la bonne stratégie à adopter ? Si je ne veux pas risquer d'être déçue, je ne devrais pourtant pas y accorder trop d'importance. Le problème, c'est que ce genre de trucs, ça ne se contrôle pas. Ça serait trop facile sinon. « Je veux bien oui, un truc frais si tu as. » Je m'éclipse rapidement dans la cuisine pour récupérer deux bières dans le frigo. Encore une fois, je reste simple. Je reviens dans le salon et m'installe à mon tour à table en face de la jeune femme. Nos regards se croisent et un léger silence de gêne s'installe. Je la sens nerveuse. Peut-être encore plus que je ne le suis moi-même. « Ça va mieux toi ? » Je baisse un peu les yeux, souffle un bon coup et décide finalement de me lancer. De toute façon, il faut que ça sorte. « Oui, ça va mieux. J'ai pas mal eu le temps de réfléchir cette semaine. » Réfléchir à elle, à moi, à nous. Notre altercation de la dernière fois a été l’élément déclencheur de pas mal de choses. Notamment une grande remise en question sur moi-même et sur mon comportement des derniers mois. « Je crois qu'on a besoin de parler toutes les deux... » Je plonge mon regard dans le sien glissant ma main dans la sienne. J'ai besoin de sentir un minimum que je peux compter encore sur elle. Si je l'ai fait venir, ce n'est pas pour rien. C'est impossible pour nous de reprendre le cours de nos vies comme si rien ne s'était passé. Si je veux sauver ce qui reste de notre couple, je dois m'ouvrir à elle. Une bonne fois pour toute, et cela coûte que coûte. « Enfin, c'est plutôt à moi de le faire. » Zelda mérite d'avoir des explications. Je suis restée renfermée trop longtemps par rapport à ce qu'il s'est passé. « Tu avais raison, je crois que j'ai besoin d'aide. Depuis l'accident, je fous tout en l'air, je fais n'importe quoi. » Et je blesse toutes les personnes auxquelles je tiens. Elle, en premier lieu. Je cherche Zelda du regard pour trouver un peu de courage et de soutien avant de tout lâcher. « En réalité, je ne t'ai pas tout dit de ce qui s'est passé ce soir là... » Ma voix déraille légèrement alors que mes yeux se mettent à briller plus que nécessaire. La culpabilité qui me ronge depuis des mois est toujours là, quelque part. Elle ne m'a jamais vraiment quittée. Et c'est une situation vraiment difficile à vivre.

Johan me rejoint à table en me donnant une bière. Je la remercie et la laisse prendre place à son tour, face à moi. Je suis anxieuse, j’ignore l’issue de ce rendez-vous, j’espère qu’elle va s’excuser mais pas seulement, j’espère surtout qu’elle va enfin se confier à moi. Depuis le temps que j’attends ça… « Oui, ça va mieux. J'ai pas mal eu le temps de réfléchir cette semaine. » Je hoche très légèrement la tête, sans un mot, l’incitant simplement à poursuivre. « Je crois qu'on a besoin de parler toutes les deux... » J’esquisse un sourire un peu triste, un peu tendu. « Oui, je suis là pour ça… » Quoi d’autre en même temps ? Pour la voir, bien sûr, mais avec ce qui est arrivé la semaine dernière, j’ai besoin d’un peu plus d’explications. Sa main vient chercher la mienne et je la laisse faire, je passe simplement mon pouce sur ses doigts, comme pour l’inciter à poursuivre, lui dire sans un mot que je ne suis pas si loin qu’elle l’imagine. « Enfin, c'est plutôt à moi de le faire. Tu avais raison, je crois que j'ai besoin d'aide. Depuis l'accident, je fous tout en l'air, je fais n'importe quoi. » Ma gorge se serre un peu, je sens que c’est difficile pour elle, mais je suis heureuse d’entendre qu’elle a pris conscience de certaines choses. Alors je serre un peu plus sa main, les déplace même de façon à glisser mes doigts entre les siens, lui donnant la force nécessaire pour qu’elle continue sur sa lancée. « En réalité, je ne t'ai pas tout dit de ce qui s'est passé ce soir là... » Mon coeur s’emballe, je ne sais pas ce que je m’apprête à découvrir, mais je ne la lâche pas des yeux. « Je t’écoute Johan… » Je continue de caresser son doigt avec mon pouce et ne la lâche surtout pas des yeux. Son regard devient brumeux et j’ai peur de ce que je vais apprendre. Mais je suis prête, j’ai besoin de comprendre, j’ai besoin de savoir ce qu’il s’est passé pour peut-être expliquer son comportement, et l’aider, si elle en ressent le besoin. « Je suis là, je te jugerai pas… » Elle m’a fait mal, c’est vrai, mais je ne doute pas qu’elle ait une bonne raison à ça. Seulement, c’est à moi de juger si les circonstances sont assez importantes pour justifier son geste envers moi, et ses mots surtout. J’avais l’impression qu’elle n’était plus elle-même, et je veux savoir pourquoi.

C'est l'une des premières fois où je dois parler de l'accident. Vraiment, en profondeur. Jusqu'à maintenant, je m'arrangeais pour toujours éviter le sujet. En restant volontairement évasive, en surface. Mais là, je dois tout lâcher. Zelda en a besoin, j'en ai besoin aussi. C'est le moment pour moi de faire un pas en avant. Je sens une boule se coincer dans ma gorge, un nœud dans le coeur. Les mots ne sont pas évidents à trouver. « Je t’écoute Johan… » Le soutien de ma petite-amie me fait du bien. Heureusement que c'est elle et personne d'autre. En parler à voix haute comme ça est difficile, la douleur est encore bien présente à l'intérieur. « Je suis là, je te jugerai pas… » Ses doigts entrelacés dans les miens me donnent le courage nécessaire pour continuer sur ma lancée. Son regard se veut apaisant, rassurant. Elle est vraiment là pour moi et son attitude le prouve à chaque instant. Je ne peux que lui en être reconnaissante. « C'est... c'est à cause de moi. » Je m'arrête un instant laissant échapper quelques larmes au coin des yeux. « Tout est de ma faute, je... » C'est de ma faute si mon frère est dans le coma, entre la vie et la mort. Zelda sait que Ryan se bat depuis des semaines sur son lit d'hôpital. Mais elle n'a jamais connu les circonstances exactes de l'accident. Je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit. Et personne n'a eu la maladresse de demander des détails. Sujet tabou, interdit. « J'avais bu et je... » Je baisse les yeux pour fixer un point sur la table, le coeur meurtri, quelques larmes s'échappant le long de mon visage. « Putain, je n'ai pas voulu l'écouter. » Ce soir là, Ryan m'a supplié de ne pas prendre le volant. Il m'a supplié de le laisser conduire pour nous ramener à la maison... en vain. Même si mes mots sont décousus, par-ci, par-là, sans réellement de sens, il n'y a pas besoin d'en dire plus. L'évidence est là, elle se comprend facilement. C'est moi qui était derrière le volant, c'est moi qui ai causé l'accident. Et ça aurait dû être moi dans ce foutu lit d'hôpital. Le monde est injuste, la vie est cruelle. « Je ne mérite pas d'être heureuse. » Ma voix s'enraille alors que mon corps se met à trembler. Non, je ne peux pas être heureuse. Je ne peux pas être heureuse alors que mon frère lutte quotidiennement pour rester en vie. C'est impossible. « Je suis tellement désolée... » Je m'excuse pour elle, pour lui. Pour moi aussi. Des excuses qui sortent un peu comme un cheveu sur la soupe mais des excuses réelles et sincères. Finalement, avec du recul, je ne suis pas certaine que les circonstances puissent justifier mon comportement. Mais au moins elle sait maintenant. Je ne suis clairement pas dans mon état normal depuis ce soir là et il y a une raison. Je ne fous pas tout en l'air juste par plaisir, non. Je suis véritablement au plus mal, au fond d'un gouffre duquel je n'arrive pas à voir le bout.

Elle a beau m’avoir blessée, profondément, il n’en reste pas moins l’amour que je lui porte, et je sens bien que ça a l’air difficile pour elle de parler de cette chose qui la tracasse. Ce truc qui l’a fait changer quasiment du tout au tout. C’est à cause de cet accident, j’en suis sûre, mais j’ignore ce qui a pu se passer exactement ? Est-ce qu’à l’hôpital ils lui ont appris quelque chose ? Est-ce qu’elle est malade ? Tout se chamboule dans ma tête, j’ai hâte qu’elle me dise pour arrêter de me faire des scenarios pourris. « C'est... c'est à cause de moi. » Je fronce un peu les sourcils, tentant du mieux que je peux de me reconnecter avec l’accident, mais ses mots ne riment à rien pour le moment. « Tout est de ma faute, je... » Je vois qu’elle a envie de pleurer, je serre un peu plus sa main, attendant qu’elle poursuive pour réussir à comprendre un traitre mot de ses phrases décousues. « J'avais bu et je… Putain, je n'ai pas voulu l'écouter. » Doucement je crois comprendre de quoi il s’agit. Son frère, son frère Ryan qui est dans le coma depuis quelques temps. Il n’est pas là par hasard, et de ce que j’ai l’impression de comprendre en connectant toutes les informations, Johan semble se sentir coupable de ce qui est arrivé. Ils étaient donc tous les deux dans cette voiture, et il a eu beaucoup moins de chance qu’elle. Merde. Je serre un peu plus sa main. « Je ne mérite pas d'être heureuse. » Cette simple phrase me fout des frissons partout, parce que Johan me fait beaucoup de peine. Et en même temps, qu’est-ce que je peux dire exactement… « Ne dis pas des trucs pareils.. » Je la comprends, à sa place je ressentirai certainement la même chose, parce qu’il y a une part de vrai, une part de culpabilité, au fond, qui est tout à fait à sa place. « Tu n’as pas fait exprès, tu voulais pas ça, je le sais, tu le sais, il le sait aussi… » Bien sûr que non, c’était pas voulu. Même si les faits sont là, et que je comprends que ça la ronge de l’intérieur. « Je suis tellement désolée... » « Hey… » Cette fois je ne peux pas me retenir, je me lève sans lâcher sa main et fais le tour de la table pour venir la retrouver. « Viens là. » Je l’attire vers moi pour la prendre dans mes bras et la serre doucement contre mon corps, pour la laisser pleurer si elle en ressent le besoin. « Je comprends mieux maintenant, ça va aller. Je suis là. Il faut que tu te pardonnes Johan… » Plus facile à dire qu’à faire. Oh que oui. « Je t’aime, je te lâche pas t’entends ? Je suis là… » Il est important qu’elle le sache.

« Ne dis pas des trucs pareils.. » C'est peut-être radicale comme propos mais c'est pourtant ce que je pense réellement au fond de moi. Je ne mérite pas d'être heureuse, je ne mérite même pas de vivre à cet instant précis. C'est lui qui devrait être à ma place. « Tu n’as pas fait exprès, tu voulais pas ça, je le sais, tu le sais, il le sait aussi… » Bien sur que je ne voulais pas que le drame se produise. J'ai été inconsciente, je n'étais plus lucide. Et je n'ai pas pensé aux conséquences. On pense toujours que ce genre de drame n'arrive qu'aux autres. Et pourtant. « Hey… » La jeune femme se lève pour faire le tour de la table jusqu'à moi. « Viens là. » Je me glisse alors dans ses bras sans me faire prier. Cette étreinte me fait du bien. C'est tout ce dont j'avais besoin, là, tout de suite. Qu'elle soit là pour moi malgré tout le mal que j'ai pu lui faire est une immense preuve à mes yeux. « Je comprends mieux maintenant, ça va aller. Je suis là. Il faut que tu te pardonnes Johan… » Zelda a raison. Il faut que j'arrive à me pardonner à moi-même avant toute chose, c'est le seul moyen d'avancer. « Je t’aime, je te lâche pas t’entends ? Je suis là… » Ses mots me touchent particulièrement et me réchauffent le coeur. Ça fait toujours du bien à entendre. Surtout après les quelques jours où cette foutue distance s'est installée entre nous. Soulagée, je viens poser ma tête sur son épaule serrant encore un peu plus fort son corps contre le mien. « Merci Zelda, vraiment. » Je relève la tête et plonge mon regard dans le sien. « Merci pour tout. » Merci d'être encore là, malgré tout. Elle aurait très bien pu m'abandonner sans chercher à comprendre ni même chercher à me revoir. Après tout, c'est pas comme si je ne l'aurais pas mérité. Mais non, elle n'a pas lâché l'affaire. Elle est encore là et me prouve une nouvelle fois à quel point elle tient à moi. « Tu peux pas savoir comme ça me fait du bien... » Rien que le fait d'avoir pu me confier à quelqu'un de la sorte est un grand pas pour moi. Ce n'est pas rien et c'est la preuve que Zelda est vraiment importante dans ma vie. « Avec toi, je me sens comme quelqu'un de meilleur. Je me sens mieux, je me sens vivante... moins seule et lamentable. » C'est l'une des seules personnes capable de faire de moi quelqu'un de bien. Pas la femme parfaite, loin de là, mais une personne qui gagne au moins à être connu. C'est déjà ça. Il y a Ryan, aussi - ou avait, et Zellie ma belle-soeur. Mais c'est réellement dans les périodes difficiles que l'on se rend compte de la véritable valeur des gens qui nous entourent. Une odeur de brûlé vient alors interrompre notre étreinte. Merde, le four. Je m'empresse de rejoindre la cuisine mais ne peut que constater les dégâts. Les lasagnes sont carbonisées et la fumée a déjà commencé à envahir la pièce. « Et merde, c'est complètement cramé. » A ce niveau-là, c'est immangeable. Je viens une nouvelle fois de tout foutre en l'air. Une véritable catastrophe.

Je peux pas m’en empêcher. C’est plus fort que moi. Oui elle m’a blessée, oui je lui en ai voulu, mais la voir là aussi vulnérable, à baisser les barrières une à une face à moi, je ne peux pas la laisser là sans rien faire. Alors je me lève et viens la serrer dans mes bras pour lui faire comprendre que je suis là, que je l’aime et que je la soutiendrai. C’est la vérité, même si j’aime vite, souvent trop, ça ne m’empêche pas de ressentir de réels sentiments pour elle. « Merci Zelda, vraiment. Merci pour tout. » Je caresse son dos tendrement et dépose un baiser dans son cou sans rien ajouter. Pour moi ça semble normal, je n’allais pas rester de marbre face à cette histoire, j’en aurai été incapable. « Tu peux pas savoir comme ça me fait du bien... » Je la regarde en souriant. Oui, j’imagine, parce que ce genre de truc, le garder en soi, c’est pas sain. C’est pour ça que je lui disais qu’il fallait qu’elle parle à quelqu’un. « Avec toi, je me sens comme quelqu'un de meilleur. Je me sens mieux, je me sens vivante... moins seule et lamentable. » Je lui souris à nouveau, caresse sa joue. « Je t’ai jamais vue seule et lamentable… » C’est pas tout à fait vrai parce que sur le moment, quand elle m’a balancé ses saloperies à la figure, je l’ai un peu haïe quand même. Mais c’était la colère qui parlait et c’était légitime. Mais nous n’avons pas le temps de discuter plus longtemps que je vois le nez de Johan se froncer comme un petit animal ayant senti une piste, et déjà elle s’échappe de mes bras pour aller vers la cuisine. Ah ouais, y’a de la fumée là nan ? « Et merde, c'est complètement cramé. » Je ris, plus amusée qu’autre chose, tout en la rejoignant dans la cuisine pour ouvrir la fenêtre avant que l’alarme à incendie ne se déclenche. « Dommage, j’avais bien envie de goûter ce que t’avais préparé. » Je vois le plat et j’écarquille les yeux. « Des lasaaaaagnes en plus ! Sacrilège ! » Je dédramatise la situation, ça n’a rien de grave après tout, on s’en fout. Mais je vois qu’elle est déçue, et encore à fleur de peau. « Hey ! Jo… Ça va c’est rien ! C’est pas grave ! » Je l’attire à moi à nouveau et lui fais encrer son regard dans le mien en immobilisant son visage à l’aide de mes doigts autour de son menton. « C’est pas grave. On va commander un truc, t’auras tout le temps de me re cuisiner des lasagnes. » Je viens l’embrasser tendrement pour la rassurer, pour qu’elle se calme un peu aussi parce que je la sens légèrement sur les nerfs.

Avec toutes ces émotions, j'en oublie complètement les lasagnes dans le four. En réalité, je suis désormais à mille lieux de pouvoir gérer quelque chose dans mon état. Ouvrir mon âme de cette manière à ma petite-amie me laisse totalement vulnérable. Ce n'est pas quelque chose que je fais habituellement. De nature à vouloir tout garder pour moi, tout le temps, c'est un sentiment que je n'ai pas l'habitude de gérer. Faire tomber le masque, disparaître ma foutue carapace de protection. C'est un mal pour un bien, j'en suis consciente, mais ça me fout un sacré bordel quand même. Dans la tête et dans le coeur surtout. J'en suis toute retournée et bouleversée. Et Zelda n'a sans aucun doute jamais eu l'occasion de me voir sous cette facette là. C'est une grande première là aussi. Ce qui prouve une nouvelle fois tout mon attachement et mes sentiments pour la demoiselle. Des sentiments qui me font parfois peur - souvent même, mais qui sont bel et bien là, au plus profond de mon être. Je ne joue pas avec elle. La jeune femme me rejoint dans la cuisine en riant avant d'ouvrir la fenêtre pour faire évacuer la fumée. « Dommage, j’avais bien envie de goûter ce que t’avais préparé. » Ça va, elle le prend bien. En même temps que peut-elle faire d'autre ? Je suis une catastrophe ambulante et la cuisine c'est pas véritablement mon domaine, elle le sait. Mais pour l'occasion, je voulais mettre les petits plats dans les grands comme on dit. « Des lasaaaaagnes en plus ! Sacrilège ! » Et oui, ma surprise aurait eu l'effet escompté. Si seulement les lasagnes n'étaient pas carbonisés. Je me repose un peu sur le plan de travail prenant ma tête entre les mains. Je secoue la tête de droite à gauche, désespérée. « Hey ! Jo… Ça va c’est rien ! C’est pas grave ! » Elle s'approche de moi et me pousse à ancrer mon regard dans le sien pour me rassurer. Je suis littéralement à fleur de peau, capable de m'écrouler à tout moment pour n'importe quelle raison. Un état un peu second que j'ai du mal à contrôler. « C’est pas grave. On va commander un truc, t’auras tout le temps de me re cuisiner des lasagnes. » Certes, ce n'est pas grave en soit mais je reste quand même déçue de ne pas avoir réussi ma surprise. « Je voulais tellement faire les choses bien... » Je m'arrête et viens frôler son visage de mes doigts. « ...pour toi. » Mon regard plongé dans le sien, ma main dans la sienne. « Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? » Je la regarde d'un sourire enfantin prête à tout pour me rattraper. « Vas-y, tu peux me demander tout et n'importe quoi. » Ajoutais-je en riant légèrement. Si elle a quelque chose à me demander, qu'elle en profite, c'est le moment ou jamais. Je lui dois bien ça. La connaissant, je prends des risques en lui disant ça mais là, tout de suite, je m'en fous complètement. Ce qui compte à mes yeux, c'est elle et uniquement elle. « Tes désirs seront des ordres. » A cet instant-là, mon regard devient naturellement plus séducteur.

Johan semble complètement désemparée d’avoir raté son plat. Ok, je suis un peu dégoûtée au fond parce que j’aurai bien mangé des lasagnes maison là, surtout vu le bruit que fait mon ventre rien qu’en y pensant. Mais Johan me fait beaucoup de peine à s’énerver et s’en vouloir de cette manière, alors je tente de la calmer un peu, la rassurer. Ce n’est pas grave, il y a bien plus grave que ça dans la vie, elle le sait d’ailleurs aussi bien que moi, il suffit de remettre les choses en perspective. « Je voulais tellement faire les choses bien......pour toi. » Je lui souris, parce que je la trouve définitivement vraiment trop adorable quand elle fait cette petite moue. Je joue avec ses doigts dans les miens, penchant un peu la tête sur le côté. « C’est pas grave. Vraiment. » Je préfère le répéter pour que ça rentre dans sa tête. « Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? » Enfin. Enfin un sourire sur ses lèvres, et les miennes s’étirent à leur tour dans un écho. « Vas-y, tu peux me demander tout et n'importe quoi. » J’ouvre un peu plus grand les yeux, feignant la surprise. Je suis joueuse, elle l’est tout autant. Faut pas me demander ça à moi, elle le sait très bien. Dans l’immédiat, j’ai pas forcément d’idée, mais il ne me faudrait pas si longtemps pour en trouver une. « Tes désirs seront des ordres. » ajoute-t-elle avec un voix légèrement plus rauque et sensuelle. Je penche la tête sur le côté en souriant. « Ne commence pas à me parler avec cette voix là, tu sais très bien que je n’y résiste pas. » Elle le sait, et elle en joue. Elle aurait tort de s’en priver. « Je suis censée être celle qui a le pouvoir là maintenant, ne retourne pas les règles à ton avantage. » Je ris un peu et m’approche d’elle, venant chercher la chaleur de son corps. Une de mes mains glisse sur sa joue et je murmure contre ses lèvres. « Déjà, je crois qu’un baiser pourrait être un bon début pour te rattraper. » Je viens presser mes lippes contre les siennes, cherchant bien vite la chaleur de sa langue. Mais je mets fin au baiser avant de sentir mon petit monstre gronder dans mon bas ventre. Pas déjà. « D’une façon ou d’une autre, il va falloir remplir mon ventre. Sinon il va finir par s’auto-manger. » Je hoche vivement la tête en souriant. « Si j’te jure ! » J’ai simplement besoin de voir ce sourire que j’aime tant, sur ses lèvres divines.

Même si ma surprise est gâchée, j'ai à coeur de ne pas laisser la soirée devenir encore plus désastreuse qu'elle ne l'est déjà. De toute façon ça ne peut pas être pire, si ? Quoique, on sait jamais avec moi. Je m'efforce déjà de tout faire pour retrouver le sourire. Ce n'est pas en continuant de m'apitoyer sur mon sort que je vais pouvoir sauver la soirée. Niveau émotion, on a déjà donné. Je joue un peu de mes charmes pour essayer de me faire pardonner. C'est un peu ma carte de la dernière chance. Si je ne brille pas par mes talents de cuisinière, il faut bien que je me rabatte sur autre chose. « Ne commence pas à me parler avec cette voix là, tu sais très bien que je n’y résiste pas. » Un large sourire s'affiche alors sur mes lèvres. Bon, ça va, sur ce point là, je ne suis pas aussi nulle. « Je suis censée être celle qui a le pouvoir là maintenant, ne retourne pas les règles à ton avantage. » Je comprends pas où elle en veut en venir, absolument pas. « Tu me connais, c'est pas mon genre. » Ajoutais-je avant de mêler mon rire au sien. Ça me fait tellement de bien de me sentir soulagée de ce poids longtemps resté sur la conscience. « Déjà, je crois qu’un baiser pourrait être un bon début pour te rattraper. » Et sans plus attendre, la jeune femme vient s'emparer de mes lèvres. Nos langues se retrouvent pour la première fois depuis bien longtemps. Trop longtemps même. Un baiser qui vient chasser toutes les précédentes tensions comme une véritable libération. Un grognement se fait alors entendre dans le ventre de Zelda. « D’une façon ou d’une autre, il va falloir remplir mon ventre. Sinon il va finir par s’auto-manger. » La bouffe avant tout. Un vrai estomac sur patte celle-là. Pire que Shadow. « Si j’te jure ! » Un sourire naturel vient s'installer sur le coin de mes lèvres. « Oula, je ne veux surtout pas être responsable de ce drame. » Je fouille un peu vers quelques papiers avant de mettre la main sur une carte de pizzas à emporter. Je n'ai pas grand chose de mieux à lui proposer. « Pizza ? » Je me rapproche d'elle, ma main agrippant sa taille la forçant à coller son corps contre le mien. « J'ai foiré les lasagnes mais je pourrais me rattraper sur le dessert. » Mon regard en dit long sur le sous-entendu que je laisse glisser d'entre mes lèvres. Le livreur n'a pas intérêt à être trop long. « Enfin, si t'es capable d'attendre jusqu'à là. » Que je glisse dans un murmure à son oreille pour la provoquer. Je joue un peu, la taquine, juste pour voir si je peux la faire flancher. C'est plus fort que moi. En réalité, je crois qu'elle m'a beaucoup trop manquée.

Je suis censée être celle qui a l’avantage, mais Johan joue de son regard coquin et elle sait qu’avec ça, je ne peux plus rien. « Tu me connais, c'est pas mon genre. » Je lève les yeux au ciel en riant un peu. Bah voyons. Finalement, je viens chercher ses lèvres, je crois que j’en avais besoin, peut-être même autant qu’elle finalement. Ce soir signerait-il de réelles retrouvailles entre nous ? Je l’espère, du plus profond de moi. Mais avant que nous n’ayons le temps de penser à la suite, mon ventre se fait entendre. Merde, c’est que j’ai vraiment faim ! Je fais une petite plaisanterie qui a le don de faire rire Johan, et moi, ça me ravit le coeur. « Oula, je ne veux surtout pas être responsable de ce drame. » J’espère bien ! Même si elle l’est un peu puisqu’elle a fait cramer mes lasagnes, mais je ne vais surtout pas mettre de l’huile sur le feu. Elle me propose une pizza, comment refuser ? Je hoche vivement la tête en souriant, alors que Johan s’approche sensuellement à nouveau. « J'ai foiré les lasagnes mais je pourrais me rattraper sur le dessert. Enfin, si t'es capable d'attendre jusqu'à là. » Elle va me rendre folle. Je me mords la lèvre inférieure en la bouffant littéralement du regard. « Sinon j’peux toujours manger mon dessert en attendant le plat principal… » Je lui adresse une petite moue qui semble pensive avant de me jeter sur elle, mon visage dans son cou, mimant un ogre qui dévorerait sa proie. Son rire régale mes tympans et je joue de mes mains en la chatouillant en même temps, puis je m’arrête net et la regarde. « Pas de folies avant d’avoir commandé la pizza. Si en plus je perds des calories et que la pizza n’est pas en route, je vais être obligée de te dévorer jusqu’au dernier os. » J’arque un sourcil, amusée, et prends l’initiative de commander les pizza. Oui. Deux. J’ai faim. Et je risque d’avoir encore plus faim quand elles arriveront. C’est une option envisageable. Je sors mon téléphone de ma poche et passe commande sans plus tarder, gardant le corps de Joan contre moi, laissant glisser mes mains sur elle, mon regard de braise dans le sien. Commande terminée, je repose mon téléphone sur le plan de travail pour que ma seconde main puisse elle aussi profiter du corps de ma petite amie. « Alors, c’est quoi le dessert ce soir ? » je lui demande, mutine.