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The silence of the Sea. » Ásgeir & Einar.

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The silence of the Sea. » Ásgeir & Einar.
Dim 30 Sep - 22:16

The Silence of the Sea.


Laxness & Co., private investigation.
Appréciant la douce chaleur des rayons du soleil sur la peau de son visage fatigué, Einar faisait lentement tourner le café chaud entre ses doigts en contemplant l’entrée du modeste immeuble à la façade triste. Pensif.
Quelques heures plus tôt, lorsque l’un de ses indic’ lui avait glissé le nom de l’un de ses anciens collègues, depuis quelques années détective privé, le blond ne s’était pas attendu à se retrouver dans la plaquette sobre qui affichait un patronyme qu’il avait appris à connaître. Le lien avec Ásgeir s’était vite initié dans son esprit, puis il s’était forcé à relativiser –il n’était pas le seul Islandais à porter ce nom de famille, et même s’ils n’étaient pas bien nombreux à résider dans la Cité des Anges, il était possible qu’il ne s’agisse pas de lui. Mais la coïncidence demeurait troublante, il se devait de le reconnaître. Et peut-être, au fond de lui, espérait-il qu’il s’agisse bien du Laxness qu’il avait connu. De son Ásgeir.
Il n’avait pas pris le temps de s’en assurer ou non, préférant plutôt gérer le problème auquel était confronté l’un de ses informateurs sans plus tarder. Ce n’était pas son genre d’appeler pour demander de l’aide –ou même d’appeler tout court- et Einar prenait cette exception comme un indicateur sévère de la gravité de la situation dans lequel se trouvait son indic’. L’Islandais le savait discret et particulièrement précautionneux quant à ses contacts avec les représentants de l’ordre ou de la loi, et se faire approcher, à plusieurs reprises, par un détective privé aux questions trop pressantes, c’était mauvais. Mauvais pour la préservation de ses contacts avec le monde de la rue, de l’illégalité ; mauvais pour sa propre sécurité, lorsqu’il s’égarait sur le bitume assoiffé de larmes, entre les ombres des ruelles, en quête de brides d’information. C’était mauvais pour le travail légal qu’il exerçait à présent. S’il était parvenu à s’extirper de l’étreinte suffocante des rues, ce n’était pas pour qu’on lui rappelle les chaines du passé qu’il trainait à ses chevilles et dont il combattait encore le poids aujourd’hui. Et Einar ne pouvait que comprendre son inquiétude et son ressentiment envers l’insistance du détective privé –tout comme il pouvait comprendre que ce dernier cherche à explorer et exploiter chaque piste, aller au bout de chaque témoignage qui pourrait l’aider dans son investigation.
Un soupir résigné s’immisça entre ses lèvres. Il se décida enfin à se mouvoir vers l’entrée.
Here we go.

« Je me contenterai des questions par mail. » lui affirma son ancien collègue.
Le regard d’Einar vrilla les traits du visage de l’autre homme, qui affichait une expression ouverte, professionnelle. Incisif. Scrutateur.
« Contente-toi plutôt de me promettre de ne pas le harceler et de le laisser décider des conditions d’une éventuelle rencontre en face à face, le reprit-il, ferme et intransigeant. Ça me parait plus crédible, rajouta-t-il avec un sourire sensiblement amusé.
-C’est gentil de t’arranger pour que je puisse garder une promesse. » lui sourit l’ancien policier avec satisfaction, le regard pétillant.
L’Islandais leva les yeux en l’air, faussement exaspéré, avant de serrer la main tendue avec chaleur, les lèvres étirées en un sourire amical.
« Ça m’a fait plaisir de te revoir. Tu devrais passer au commissariat un jour, voir les gars, ils seraient contents et l’unité n’a pas tant bougé depuis ton départ, proposa-t-il naturellement, sans réellement réfléchir au fait que lui n’y avait plus posé les pieds depuis près de deux mois.
-Moi aussi. Et la prochaine fois, c’est moi qui offre le café !
-Ah, je veillerai personnellement à ce que tu tiennes aussi cette promesse-là. »
Son ancien collègue le gratifia d’un clin d’œil complice, et ce fut la dernière vision de lui qu’Einar emporta dans sa mémoire après avoir refermé soigneusement la porte. Un fantôme de sourire craquelé par l’amusement accroché aux lèvres, l’Islandais contempla quelques instants son téléphone pour envoyer un message rassurant à son indic, puis redressa le visage pour gratifier murs et sol d’un regard circulaire.
Ses prunelles verrouillèrent aussitôt la silhouette qui se tenait dans l’encadrement d’une porte -sûrement un autre bureau. Le temps d’une heure, absorbé dans la conversation et concentré sur son objectif, il avait oublié le patronyme gravé à côté de la porte. La surprise tétanisa ses muscles furtivement, avant qu’il ne les sente se détendre alors que ses yeux s’égaraient sur les traits séduisants de l’autre Islandais, les retraçaient encore et encore avec la même tendresse passionnée qui avait un jour transcendé son corps tout entier au contact du sien. Et c’était comme si son cœur se nourrissait de cette douce vision, éclipsant les tourments qui le hantaient habituellement, les enfermant dans la prison des ombres de son palpitant.
« Hey. »
Sa voix encore empreinte de cette affection qu’il n’avait jamais voulu combattre.
Il s’orienta naturellement dans la direction du brun et se rapprocha, savourant chaque mètre brisé, chaque morceau de distance effacé. Agréablement troublé, mais pas déstabilisé.
Long time no see.
Il ne s’arrêta qu’à la limite de sa proximité, désireux de la respecter (dans le lieu de travail de l’autre homme, c’était une précaution à prendre à son égard) et de la fracasser tout à la fois. Incapable d’arracher ses iris à l’attraction de ceux du détective privé.
« Ça fait un bail, Ásgeir. »
Le prénom roula sur sa langue, les mots prononcés en Islandais dansèrent sur ses lèvres.
Lointaine musique de soupirs oubliés.

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The silence of the Sea. » Ásgeir & Einar.
Dim 30 Sep - 23:47

Voleur de Soleil.


Laxness & Co., private investigation.
Ásgeir aimait leur bureau, leur petit nid comme ils aimaient l'appeler avec Fairchild. Ce n'était qu'une pièce transformée avec des commodités au dernier étage d'un immeuble à la limite de l'insalubrité, mais chaque maigre centimètres leurs appartenaient. Il n'y avait aucun ascenseur, juste huit étages aux marches branlantes. Les effluves, des restaurants coréens et vietnamiens juste en dessous, rappelaient de jours comme de nuits les origines ethniques du quartier. Ce qui dérangeait en rien notre Islandais qui avait sympathisé avec sa logeuse. Il avait réglé quelques problèmes avec la mafia locale, mais tout cela sous le manteau. Le mari de celui-ci avait perdu beaucoup d'argent dans les clubs de pachinko. Ásgeir avait résolu le problème et cela même s'ils en portaient encore les traces aujourd'hui.
Ses mains étaient cerclées de bandages blancs, même si des taches rouges apparaissaient à chacune de ses jointures. Parfois, certains hommes ne comprennent que la violence.  
En tout cas, depuis, Fairchild et lui-même n'avaient jamais payés quand ils commandaient pour sustenter leurs appétits de quelques rouleaux de printemps et autres délices fris dans le restaurant en bas de leur bureau.  
Le seul problème dans cette histoire était que leurs vêtements sentaient le graillons et notre Islandais avait beau prendre une douche à chaque fois qu'il rentrait d'une longue et épuisante journée, il avait l'impression de traîner cette odeur.
Ils ne pouvaient même pas se faire une toilette dans la seule autre pièce de leur bureau. Ils avaient beau installé une plaquette : WC. Ce n'était qu'un débarras, mais Fairchild et lui avaient leurs fiertés.
Ils avaient installés avec presque une petite larme leurs deux noms sur la vitre fumée qui encadrait la porte d'entrée.

« Comment tu as fais pour avoir ses photos ? » lui demanda son collègue. L'islandais ne pouvait répondre à cette question et son associé savait pertinemment pourquoi.
« Gear', joue pas avec mon cul. Fais pas cela à ton frère noir. On n'est plus dans ton pays imaginaire. Ici on joue notre License. » Ásgeir  leva simplement les mains au-dessus de sa tête, car il n'allait pas donner raison à son ami, surtout quand celui-ci décidait que l'Islande n'était pas un vrai pays et qu'il l'avait inventé.
C'était un jeu entre eux, l'islandais ne pensait pas son associé aussi bête, en tout cas il l’espérait. Jax Fairchild était un ancien flic de la criminelle de Los Angeles qui avait subi les affres d'une hiérarchie raciste qui avaient tout fait pour le mettre à la porte. Ses supérieurs avaient même essayés de l'associer à une sombre affaire de drogues, heureusement Ásgeir lui avait sauver les fesses et depuis ils étaient inséparables.
« Tu sais quoi ? Je veux pas savoir. Moi, j'ai une ex-femme qui va me couper les parties génitales, si je lui paye pas sa pension. Et, tu sais, comment j'aime mes parties génitales. Énorme. C'est tout ce que tu as à savoir. Un anaconda. »

Ásgeir poussa un rire amusé comme désespéré par la bêtise de son comparse, quand il entendit son prénom. En général, les personnes écorchaient son prénom et cela de multiples manières. La voix, il la connaissait, ne l'avait pas fait.
« Einar ? »
Ses lèvres se pincèrent et il resta muet l'espace d'un instant. Son cœur tressauta, alors qu'il brisa cette distance entre eux. Ses bras s'ouvrirent pour le prendre dans ses bras, mais un déglutissement plus tard il se ravissa et offrit sa main, blessée et couverte d'un bandage, en gage de salutation.
« Effectivement. Une éternité. Pardon, je te présente mon associé Jax Fairchild. Jax je te présente Einar Sigurðsson.  »
Il répondit bien-sûr en Islandais. Jax se leva sera la main de Einar même s'il ne comprit pas un seul mot qui était sorti de la bouche de son ami. « Enchanté. Pardon. Mais je dois emmener ma fille à ses cours de pianos. Je te laisse le bébé. Dernière chose, Il a beau être sexy le grand machin là, tu le fais payer, rien n'est gratuit ici. Je vous surveille. Yeah ! J'ai installé une caméra et elle me racontera tout. Mon cul de black vous surveille.  » La porte claqua et ils furent seuls.

Ásgeir plongea ses yeux dans ceux de Einar. L'intimité semblait être quelque chose  qui n'était jamais mort et s'était simplement endormi sous une épaisse couche de neige là-bas au delà des océans où tout a commencé pour eux.
« Il plaisante pour la caméra. On a pas les moyens pour cela. Tu fais quoi ici ? Comment tu m'as trouvé ? Je pensais pas que tu me chercherais. » L’enthousiasme peut tuer. Les mots peuvent le faire aussi. Laxness avait lâché une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes sans même le savoir.




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The silence of the Sea. » Ásgeir & Einar.
Lun 5 Nov - 11:16

The Silence of the Sea.


Un soupir étrangement apaisé dansa sur ses lèvres alors qu’il retrouvait l’étreinte de ce regard sombre –la même teinte que celle des sables qui recouvraient les plages de leur terre natale.
C’était bon de retrouver Ásgeir, d’une façon qu’il aurait peiné à décrire avec des mots. Un sentiment à la fois doux et intense, exigeant et caressant, chaud et froid, à l’image du feu et de la glace de l’Islande qui coulaient dans leurs veines. Juste là, en lui, gravé dans les recoins de son palpitant, tailladé à même la chair sanguinolente, à son insu. Cicatrice de ce qu’ils avaient partagé des mois plus tôt, émoi délicieux et déchirant. It felt right. C’était une émotion difficile à réprimer, impossible à combattre, qui dût se trahir dans l’accentuation de son sourire à l’écoute de la mélodie de cette voix qu’il retrouvait avec plaisir.
Oui, cela faisait une éternité.
Et pourtant, objectivement, si le hasard n’avait pas contraint leurs chemins à se croiser de nouveau, cela aurait certainement été bien plus longtemps –Los Angeles était une véritable fourmilière, même si du fait de leurs métiers respectifs, peut-être qu’ils auraient pu faire pencher les probabilités en leur faveur. Il s’était passé tant de choses depuis ces adieux qui n’en étaient pas vraiment, à l’aéroport de Reykjavik. Comme si toute une vie s’était écoulée depuis la dernière fois que son regard avait effleuré le sien dans une étreinte aussi chaleureuse que silencieuse quand son cœur était déjà trop loin pour le faire.  Et c’était aussi s’ils s’étaient quittés hier, parce qu’il y avait cette intimité qui se tissait de nouveau entre eux, naturelle et rassurante, saisissante, parce qu’il y avait cette atmosphère confortable et tiraillée de peines partagées, qui prenait toute la place entre eux, éclipsait un peu trop l’environnement extérieur –tout ce qui n’était pas eux.
Il ne put s’empêcher de noter la façon dont le langage corporel de l’autre Islandais l’invita à une étreinte avant de manifestement se raviser ; il accepta la main tendue, la poigne plus douce parce qu’il ne put manquer les bandages qui enserraient les phalanges, une saveur aigre-douce sur la langue, n’aspirant en réalité qu’au rapprochement franc que son compatriote semblait désirer autant que lui. Puis Einar consentit à libérer Ásgeir de la tendresse de ses prunelles, accordant une attention polie et une poignée de main cordiale à l’associé du détective privé en le saluant, dévisageant franchement l’homme et affrontant son regard sans détours. Jax Fairchild. Le nom résonnait d’une certaine familiarité –peut-être un ancien flic, comme il y en avait tant qui trouvait leur voie dans ce business-là après avoir rendu le badge. Un rire silencieux mourut sur ses lèvres au phrasé familier, aux insinuations sans conséquences, à la mention des caméras comme des yeux discrets pour les surveiller. Son sourire amusé ne quitta pas ses lippes alors qu’il se tournait de nouveau vers l’ancien policier lorsqu’ils se retrouvèrent seuls, enfin, se diluant petit à petit sous l’assaut de sentiments plus forts, plus brûlant.
« Les affaires ont l’air de bien fonctionner, pourtant, avança-t-il avec légèreté, en jetant un regard circulaire autour d’eux, embrassant la place d’un regard curieux mais bien trop vite capturé par les iris de cendres embrasées qui le rappelaient toujours à lui. Enfin, ça ne prend que quelques minutes d’effacer ce genre de choses, si méfaits il devait y avoir. » plaisanta-t-il, complice.
A vrai dire, caméras ou non, Einar réalisa qu’il s’en fichait –tant que c’était aussi le cas d’Ásgeir.
Il s’appuya légèrement contre le bois du bureau, à l’aise, mais se figea aux paroles qui se bousculèrent dans l’air, déstabilisé. Ses sourcils se froncèrent, son expression s’assombrit, s’imprégnant d’une culpabilité amère et d’une tristesse qui griffa sa poitrine, le palpitant pourtant secrètement bien trop sensible à l’enthousiasme teinté d’espoirs pourtant partagés (ceux de retrouvailles prochaines) qui gorgea les mots de son (ancien ?) amant.
Comment était-il censé lui dire qu’il ne l’avait pas cherché ?
Qu’il ne l’avait trouvé que par une accumulation d’heureux hasards ?
Mentir aurait été plus doux –et plus cruel aussi. Aussi répondit-il avec franchise, ses phalanges allant chercher celles de l’autre Islandais pour en partager la chaleur, l’éclat d’inquiétude jamais tué dans ses iris qui voyagèrent des traits séduisants d’Ásgeir à ses doigts bandés une nouvelle fois.
« C’est le hasard d’une affaire qui m’a mené dans le bureau d’à côté, souffla-t-il, un peu contrit, définitivement coupable. Un ancien collègue un peu trop insistant avec l’un de mes indic’, une discussion s’imposait. »
Oh, Ásgeir comprendrait, Einar n’en doutait pas.
Mais peut-être accepterait-il moins bien ce que cela sous-entendait. Et rien qu’un instant, le policier s’autorisa la lâcheté de détourner les yeux, de s’arracher aux prunelles accrochées aux siennes, craignant peut-être un peu trop d’y deviner des étincelles de déception, le reflet de ses propres blessures.
« Mais il faut croire que le hasard fait bien les choses, parfois. » avoua-t-il après un court silence, les iris cherchant de nouveau ceux d’obsidienne.
Façon pudique de lui susurrer son plaisir de le revoir, de le retrouver.
« Qu’est-ce qui est arrivé à tes mains ? » ne put-il s’empêcher de s’enquérir.
Son pouce s’égara sur le dos d’une main blessée (à défaut de se perdre ailleurs, sur la courbe marquée d’une mâchoire dévorée par la barbe de quelques jours), ses propres doigts refusant de relâcher leurs otages dans leur étreinte de douceur.
Comme si, en dépit de ce qui les liait, une troublante pudeur le retenait encore.

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