l'oisillon apeuré. (sullie)

Les nuits se rafraîchissent dans la ville des anges, dans la ville où tout est dit possible. Ce que j'aime ici, à Los Angeles, c'est que même la serveuse du pub du coi peut être ici depuis peu avec le rêve de devenir actrice, puis finalement finir dans un site pour adultes en début de carrière. Ici, il faut pas être trop naïf, naïve, ou doux, avoir de la poigne et un soupçon de jugeote pour survivre dans un monde où on est vite aveuglé. J'abandonne Louison à l'appartement, qui n'a pas décroché les yeux de son ordinateur. Je descend l'immeuble de quelques étages pour finir à pousser la porte du hall d'entrée, je tombe sur quelques voisins bourrés qui rentrent, me saluent et me demande de venir les rejoindre sur le toit, imitant le signe de fumer un bon joint. C'est tentant, je les regarde, mes mains enfouies dans ma veste sans manches kaki, et refuse en souriant. Ils me pestent dessus en montant les escaliers. Je lève les yeux au ciel et me dirige un peu plus loin dans la rue. Je regarde les gens tout en passant près d'eux. Je m'arrête un peu plus loin de là, un sdf est assis contre un mur plein de graffitis, un pack de bière à ses cotés et son chien noir qui dort sur une vieille couverture. « Salut Joe. » Je viens m'installer près de lui en reniflant un peu du nez. Une vieille habitude quand je sens la bière et quand l'Eté, comme l'Hiver, est là. « Salut, Sunny, tu vas rejoindre des amis ? » Je lui pique une bière et ne fais que tourner le capuchon pour qu'elle s'ouvre. Que c'est pratique ce genre d'ouverture quand même ! « C'est toi mon ami pour ce soir ! Mais si ça te dérange, je peux me barrer. » Je lui jette un coup d'oeil en souriant, le goulot de verre aux lèvres pour laisser couler ce breuvage des dieux. Il secoue la tête en buvant un coup à son tour. Nous restons donc assis, là, à regarder les passants passer. Certain jette une pièces ou deux dans son bol en carton. Quelques minutes se passent, dans notre silence, notre bière en main. Joe c'est un sdf avec qui j'ai discuté il y a quelque temps. Un homme qui a été employé mais sa boîte a coulée, sa femme l'a quittée et ses enfants... bah il en a pas. Je lui ai déjà offert de quoi se payer deux nuits dans un petit motel non-loin d'ici et offert un repas au fast-food dans lequel je bossais. Il aime bien quand les gens lui parlent, peu le font et pourtant, c'est un homme bien et intelligent. La rue se vide, mais laisse place aux bourrés et aux personnes malveillantes. Je me lève, la bouteille vide en main. « Je vais y aller, Joe. Tu devrais pas rester ici si tard, bien que c'est pas le quartier le plus pourri. Tu devrais faire attention. Passe une bonne nuit. » Il opine du chef. Je me baisse pour lui mettre un billet de cinq, tout ce que j'ai dans les poches, dans son bol. Je le quitte avec un sourire sincère. Je marche vers chez moi, quand je vois un groupe de deux jeunes mecs adossés au mur, reluquant ce qui passe. Super. Une petite tête blonde me dépasse, passe sous leur nez et se fait siffler. Elle s'arrête, les regarde. Je m'arrête aussi, quelques mètres d'eux et je regarde simplement, une main dans ma poche, l'autre tenant la bouteille de verre vide. Je sais pas trop ce qu'elle leur dit mais ça fonctionne pas. J'attends d'elle un mouvement de recul, un cri, une riposte pour m'avancer et faire mon héroïne, mon intéressante et frapper. Peu-être draguer la demoiselle en détresse, qui sait, j'habite pas loin, ça pourrait la rassurer.  

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La jeune demoiselle qui m'a dépassée, il n'y a pas quelques secondes, plutôt minutes, de cela, se fait accoster par les deux gars. Je regarde de loin, ma conscience veut rentrer à la maison, oublier et passer mon chemin, mon simple moi veut réagir. Alors, j'attends de voir si c'est une dure à cuire ou une femme en détresse. Les eux sont clairement en fin de soirée, quant à elle, joliment vêtue, est clairement trop sobre. Je les regarde de loin, je la détaille, elle, plus qu'autre chose. Punaise, je serais un mec, pas certaine que mon jeans cache grand chose. Ok, c'était clairement vulgaire mais bon sang, elle est jolie et a de belles ormes moulées dans ce short. Dans ma rêverie, j'entends du verre de briser, éclater au sol. Une voix masculine qui se hausse et je reviens à la réalité. Je papillonne un peu, lève mon regard sur eux. La rage s'immisce en eux, la bouteille n'est pas tombée seule et l'un d'eux semble regarder la blondinette d'un regard trop insistant. Je m'avance, rapidement, tandis que celui qui a gueulé lève la main vers elle. Digne d'un film d'action, et par réflexe acquis, j'intercepte la main levée. « Ok, on va se calmer je crois. » dis-je de la voix la plus posée que j'ai. Il retire sa main de la mienne, me détaille en tanguant légèrement. « Putain mais t'es qui toi ? Connasse, dégage, ça t'regardes même pas. » je lève un sourcil regardant son copain, resté dans l'ombre de son pote. « Retire ton gros mot, petit con. » je lève mon regard sur le géant d'un mètre quatre vingt ou plus. Il pouffe de rire en regardant son copain qui ne rétorque rien, sûrement trop bourré ou pas assez. Il ne semble pas vouloir retirer le joli surnom qu'il m'a offert, ma main me démange énormément, heureusement elle est occupée par ma bouteille de bière vide. « Dégage, tant que je suis sympa. » mon sourcil se soulève, encore, par cette idiotie sans nom, cette blague. « Oh ouais, quel gentleman tu fais ; à gueuler pour ta pauvre vodka merdique, à lever la main sur une innocente. Ouais, c'est vrai que t'es un ange, là, de suite. Mais ok, je vais partir, avec elle. » Je me retourne pour attraper le poignet de la demoiselle, sourire à cette dernière et me retourner sur lui. Un sourire différent apparait sur mes lèvres à son intention. « De toute manière, tu n'allais pas réussir à la ramener dans ton truc aussi petit que ta pseudo fierté. » Je zyeute son entrejambe en souriant avant de le regarder à nouveau. « Oh et avant de continuer notre petite histoire d'amour, chéri, je peux appeler les flics tu sais. » il ferme son bec, alors qu'il allait me répondre avant que je ne parle à nouveau. Je regarde ma main, occupée par ma bouteille vide. Faut que je m'en débarrasse. Je les regarde, un sourire aux lèvres et je soulève ma bouteille au-dessus de mon épaule pour la balancer sur le mur, pas loin d'eux. Je tire la demoiselle avec moi en marchant d'un pas très rapide, tandis qu'ils sont surpris du bruit à leurs oreilles. Je la tire pendant quelques mètres avant de la relâcher devant un restaurant chinois. Je me retourne, les mains dans les poches. « De rien, princesse. » parce que oui, je me doute qu'elle va m'en être très reconnaissante. J'espère, que je puisse lui demander de me payer un morceau ou un verre de saké ou je sais pas c'est quoi la liqueur des chinois.

Spoiler:

Elle comprend plus trop ce qui se passe, la blonde. Sérieusement faut se détendre c'est qu'une bouteille de vodka pas la peine de s'énerver pour cette raison, elle peut très bien leur en acheter une nouvelle si ce n'est que ça. Sauf que visiblement l'avoir, elle, dans leur lit - ou peut-être juste son lit parce que le deuxième mec semble plus en retrait - semble être une perspective bien réjouissante. Perspective à laquelle il ne goûtera jamais, elle n'est clairement pas ce genre de fille. Et les gens qui se baladent dans la rue ne vont certainement pas la laisser dans ce pétrin, pensée peut-être un peu naïve de sa part cela dit. Croire avec autant de force en l'humanité lui fera sûrement défaut un jour, lui fait sûrement déjà défaut. Elle se recule avec un peu de précipitation quand elle voit la main de l'homme se lever mais cette dernière est interceptée par celle d'une jeune femme. En tournant son regard vers elle Ellie la reconnaît tout de suite. Génial, les filles ont plus de couilles que les hommes dans cette ville, la petite blonde est heureuse de le constater. Ne vous battez pas, ok ?! Tout le monde se calme. concrètement elle parle dans le vide, personne ne l'écoute et la fin de sa phrase est étouffée par la voix de l'imbécile qui profère des menaces à l'encontre de sa sauveuse. C'est qu'une bouteille de vodka, au pire je leur en achète une autre ça ne sert à rien de s'énerver ! mais toujours dans le vent. Finalement elle sent la main de la jeune femme s'enrouler autour de son poignet, elle baisse son regard sur ses doigts quelques secondes. Tout se passe à nouveau rapidement puis elle commence à trotter derrière sa sauveuse, elles s'arrêtent devant un restaurant chinois. Wow, je crois que tu leur as fait peur ! les étoiles presque dans les yeux même si elle ne tolère pas la violence. Vraiment, merci. ouais même si la belle lui a déjà dit ' de rien ' d'ailleurs son côté intrépide arrache un sourire à la petite blonde. Qui met un temps avant de retrouver sa politesse Moi c'est Ellie, enchantée. elle lui offre un large sourire est-ce que je peux faire un truc pour te remercier ? te payer le restau ? d'un geste de la tête elle désigne le restaurant chinois à côté.

Spoiler:

Je passe mes nerfs sur deux imbéciles qui n'en valent pas la peine. Je crois entendre une petite voix s'interposer, trop faible pour être entendue clairement et franchement, quand je suis lancée, on ne peut m'arrêter. Un vrai moulin à paroles quand on y réfléchit bien. Lorsque je vois avoir prit le dessus dans la bataille, je décide de fuir avant de lancer une grenade sur l'ennemi ou que l'ennemi se duplique. Je tire avec moi la jolie blonde, sa main douce caresse ma paume enfin, son poignet et il ne le caresse pas puisque prit de force. Dans ma tête ça sonnait plus romantique cette histoire de mains. Je m'arrête devant un restaurant chinois, l'odeur des raviolis vapeurs viennent chatouiller mes narines mais je me décide à parler en première. Toujours ce moulin à la place de ma bouche. On peut y entrer comme dans un moulin et c'est un moulin à paroles. Je souris à son remerciement. Elle se présente. Ellie. Franchement, son prénom est aussi beau que ses lèvres rosies qui esquissent ce si beau sourire chaleureux qui raviverait n'importe quel coeur de glace. « Enchantée, moi c'est Sunny mais si c'est trop long -permet-moi d'en douter- tu peux me surnommer Sun ! » Je souris à la fin comme une enfant qui affirme avoir cinq ans et être déjà une grande personne. Elle m'avait également proposé de me payer un truc au restaurant qui sous faisait face sur le coté. Je tourne mon visage sur l'enseigne de néon chinois près d'un bol de nouilles en dessin. « Volontiers. En plus tu verras, leurs raviolis vapeurs sont à tomber ! » Je souris, à nouveau avant de m'avancer, une main dans une poche, l'autre tendu vers la porte pour la tirer vers nous. Je me place de coté pour la laissé passer en gentlewoman que je suis. Je lui offre un geste théâtrale pour qu'elle entre en première en sublime princesse qu'elle est. Elle me passe devant et je souris en inspirant son parfum sous mon nez. Je laisse la porte se fermer dans mon dos et attend un serveur avec elle. Un asiatique vient nous trouver, nous installer dans un petit coin tranquille. Je lui tire sa chaise puis je dépose ma veste sur le dossier de la mienne avant de lui faire face, les mains entrelacés sur la table. J'observe l'aquarium vers l'entrée, immense, avec de jolis petits poissons tout colorés. Plus loin il y en a un plus médiocre abritant deux homard attachés et un crabe. « Donc, Ellie, tu es du coin ? » Je lui demande en concentrant mon regard dans le sien, esquissant un simple sourire poli. Je l'écoute mais le serveur débarque à nouveau, ce qui me fait lever les yeux au ciel. « Pour moi ce sera un choujiu et en repas, une portion de six raviolis au crabe avec du riz blanc. » Je regarde la jolie commander en lui faisant glisser le menu fin, rouge, ne tenant que sur quatre minces pages. Quand le serveur part, je reprend la discussion. « Et donc, oui, tu me disais ma jolie ? » Je souris, simplement, mon menton se posant sur mes mains, les coudes tenant le tout.

Elle lui est vraiment reconnaissante de l'avoir tiré de ce mauvais pas. Ellie n'est pas violente alors quand ce genre de problèmes se manifestent elle préfère de loin parlementer. Ce n'est pas toujours très efficace comme aujourd'hui, heureusement que la belle inconnue était dans les parages. Non pas qu'elle sache pas se défendre la blonde mais elle préfère de ne pas user de ses poings. Et elle n'est pas idiote, face à deux hommes elle sait qu'elle n'a aucune chance, elle est éducatrice canin pas championne de krav maga. En tout cas sa sauveuse semble être particulièrement sympathique, quand elle se présente à son tour la jeune femme ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire mélodieux. C'est qu'elle a de l'humour en plus d'être canon. Enchantée, Sun. autant utiliser son surnom, ça rapproche. La blonde relève la tête vers la devanture du restaurant chinois, elle fait totalement confiance à son interlocutrice en ce qui concerne les raviolis vapeurs parce qu'en ce qui la concerne elle n'y connaît pas grand chose. Je te crois, j'ai jamais vraiment goûté à la cuisine chinoise. mais de toute manière il faut une première fois à tout. Elle décoche un large sourire à Sunny quand cette dernière lui ouvre la porte et la laisse passer en première, puis lui tire sa chaise. Tant de galanterie, je suis flattée. c'est que cette jeune femme pourrait lui plaire, elle n'est jamais insensible aux petits gestes d'attention. C'est pas non plus la fille la plus à l'aise quand elle flirte mais elle peut quand même faire un effort là-dessus - et si le rouge lui monte aux joues c'est pas grave, ça lui donne un côté mignon. Ellie croise ses jambes sous la table et braque son regard sur le visage de sa sauveuse, détaille rapidement ses jolis traits. On peut dire ça. Je vis à Los Angeles depuis quatorze ans mais je suis originaire du - elle se coupe dans sa phrase le temps de relever la tête vers le serveur. Quand Sunny finit de commander, elle attrape le fin menu pour le feuilleter. Mais se ravise bien rapidement, elle y connaît rien de toute manière. Je vais prendre la même chose. elle adresse un large sourire au serveur, lui rend le menu et se concentre à nouveau sur son interlocutrice. Je disais que je suis originaire du Texas. l'état des cow-boy, l'un de ses pères en était un d'ailleurs. Elle-même gère plutôt bien le lasso. Et son accent texan s'entend parfois sur certains sons, certains mots. Il explose quand elle s'énerve. Et toi ? parce que ça l'intéresse aussi d'en savoir un peu plus sur la vie de sa sauveuse, elle lui doit toujours une fière chandelle. En tout cas tu t'y connais plus que moi en gastronomie chinoise.