You're way too beautiful girl... Anahilde Newman & Dana Spencer
Dana porte la robe la plus indécente de toute sa vie, faite dans un tissus riche -ne lui demandez pas lequel, elle n'en a pas la moindre idée- verte émeraude, fendue jusqu'au milieu de la cuisse et décolletée presque jusqu'au nombril. Ses cheveux sont relevés en un chignon sophistiqué, son maquillage est discret et le tout est accompagné de bijoux en or ainsi que d'une paire de sandales légèrement surélevées. Alicia a bien tenté de lui faire enfiler une paire d'escarpins vertigineux mais c'était clairement hors de question qu'elle porte une chose pareille, elle tient à ses chevilles et à une démarche fluide, puis d'ailleurs elle se trouve suffisamment sophistiquée. Au moins un million de fois plus sophistiquée que dans sa garde robe habituelle, elle peut même se dire en se regardant dans l'immense miroir, la tête blonde de sa meilleure amie derrière elle arborant un sourire qui laisse clairement entendre qu'elle est plus que fière de son relooking, que si elle se croisait dans cette tenue, elle ne réfléchirait pas longtemps avant de se faire du rentre dedans. «J'vais le faire tomber raide dingue de moi... Machin là ...! (Alicia lui redonnant le nom de sa cible pour la dixième fois) Ouais voilà, c'est ça, lui ! (Se faisant sermonner pour son manque de sérieux) Mais naaan, t'inquiète Licia, je gère, t'sais bien qu'tu peux compter sur moi, j'ferais jamais foirer une mission !» Elle tend son bras en direction du miroir, son index désignant son reflet de la tête au pieds. «En plus... Tu crois fraaaanchement que j'te laisserais me saper comme ça si je prenais pas ça au sérieux ?!»
Le cocktail se déroule en extérieur, ce qui est plutôt agréable, elle déambule au milieu des convives, champagne à la main, à la recherche de monsieur machin, oui, elle a encore oublié son nom, mais ne le dites pas à sa patronne ou la brune serait capable de vous retrouver où que vous soyez pour vous le faire regretter. Elle est entourée de personnes bourrées de frics et bourrées tout court d'ailleurs pour certaines d'entre elles. Elle n'est pas dans son élément, bien qu'elle connaisse le luxe, Alicia adore le luxe, mais elle, elle a préféré prendre un petit appartement et un petit studio photo à crenshaw et s'habille avec les mêmes affaires confortables et parfois trouées depuis des années. Après une demie heure de ce cirque, sa cible n'est toujours pas en vue alors elle s'installe au bar, prend un autre verre offert par un homme qui lui adresse un clin d'oeil et un regard appuyé en direction de ... Son collier puis se retourne en direction de la foule pour observer de façon détachée.
Le temps passe et il ne se montre pas alors elle sort son smartphone de sa pochette pour prévenir El Barbero aka Alicia que malheureusement son prétendant ne viendra probablement pas. Terminant le contenu d'une troisième flute, elle se lève, décidée à rentrer, s'éloigner de ce monde dans lequel elle a du mal à se fondre, les discussion auxquelles elle a du se plier durant la soirée pour paraitre naturelle l'ayant épuisée. Faisant quelques pas en direction de la sortie en analysant une dernière fois la faune présente pour être certaine de ne pas avoir loupé sa cible, son regard se pose sur une blonde. Elle bloque quelques secondes pour la détailler et franchement, elle est sublime, presque autant qu'elle, c'est pour dire -oui Dana a toujours eu un égo surdimensionné, que voulez-vous, ça fait parti de son charme. Et là, elle se dit que quitte à être venue jusqu'ici, avoir supporté un paquet de riches mariés dont les femmes étaient non loin mais pas farouches pour autant, elle peut bien en profiter un peu et aller converser avec la jeune femme et tenter de la convaincre de passer un peu de bon temps en sa compagnie. Il y a peut de chance qu'elle ne soit pas déjà accompagnée mais qui sait, qui ne tente rien n'a rien et la photographe a du culot à revendre.
Elle récupère deux verres sur le plateau d'un serveur qui passe à côté d'elle et s'approche de sa nouvelle proie de la démarche la plus élégante qu'elle maitrise, un sourire charmeur aux lèvres. «Bonsoir.»
La Miss était de sortie cette fois. Cela arrivait bien souvent, et c’était toujours pour les mêmes imbéciles. Mais cela ne la dérangeait pas. La Miss était une sucrerie que peu pouvaient s’offrir, et lorsqu’ils acceptaient de l’acheter, ils ne pouvaient en profiter qu’une unique fois. C’était ainsi. Anahilde se plaisait à les rendre fou. Ils lui demandaient toujours plus, elle refusait élégamment, et s’enfuyait dans la nuit. Aujourd’hui, c’était un riche homme d’affaire, dont la femme ne devait plus l’attirer, pour qu’il vienne avec elle. Il aurait pu avoir une maitresse, ou une amante, mais non. Il avait décidé de payer pour de la compagnie. Sauf que bien vite, il s’était aventuré dans les discussion barbantes, et en tant que bonne escort, elle l’avait accompagné, jusqu’à ce qu’il la lâche. Il avait payé en avance, heureusement. Mais il semblerait que les secrets de ses affaires n’avaient rien à faire dans la tête de la Miss, qui se retrouvait parmi les convives, à balader son popotin dans une tenue aussi alléchante qu’admirable. Des escarpins, une robe noire lui arrivant au milieu des cuisses, et laissant un décolleté assez peu aventureux, mais dans ce vêtement, sa poitrine était déjà bien assez moulée. Sa coiffure était simple, mais élégante, ses cheveux blonds détachés, se déversant sur ses épaules. Son collier, aussi fin était-il, d’or, en apparence – il était en toc, mais aussi beau que l’or, donc ça allait –, allait parfaitement bien avec ses multiples bracelets, sa montre et ses bagues. Elle avait aussi un bracelet à la cheville droite, elle trouvait que cela rajoutait du charme. Et elle n’avait rien d’autre. Un mince petit soutien-gorge que l’on ne remarquait pas, qui faisait office de poche, et dans lequel elle avait camouflé l’argent de la soirée. Dieux, qu’elle aurait aimé avoir son sac, mais ce n’était pas possible, d’après ce foutu client. C’était bien la dernière fois qu’elle laissait un homme ou une femme d’affaire la quémander pour un rendez vous amenant plusieurs autres personnes de la même branche. SI elle se retrouvait à chaque fois lâchée dans le grand bain, sans rien avoir à faire, cela allait vite la faire chier.
Disparaissant au milieu des convives, elle cherchait quoi faire. Elle semblait probablement perdue. Elle ne pouvait pas quitter la soirée comme ça… Elle voulait mettre le grappin sur quelque chose, quelqu’un de bien plus intéressant que son client. Ancien client. Elle cherchait parmi les invités. De belles têtes. De belles femmes, si possible, c’était toujours plus apprécié. Elle n’en trouva pas au premier abord, du moins, pas à son goût, et soupira, avant d’aller chercher dans son décolleté – c’était sa seule poche, ok ? –, son portable. Merde. Elle en était là. Dans une soirée de luxe, à prendre son téléphone. Cherchant un uber, ou un taxi, elle se fit aisément surprendre par une simple parole, un mot à son encontre. Bonsoir. Elle leva les yeux, et son regard se figea. Wow. WOW. Elle qui cherchait une beauté pour continuer la soirée, cette dernière était venue la voir d’elle-même. Elle verrouilla son téléphone, n’y faisant plus attention, et attrapa délicatement la coupe qui lui était tendue, dans un Merci. Et bonsoir. Elle était estomaquée. Cette femme était sublime. Plus âgée qu’elle, mais cela n’avait aucune importance, et dans une tenue tout smplement divine. Elle la regarda longuement, laissant cette beauté apprecier une telle attention, avant de sourire, et de lancer : Vous êtes parfaite… Oups. Elle avait dit quelque chose qu’elle aurait voulu penser. Elle rougit un moment, avant de lui demander : Je vous demanderais bien de boire un verre avec moi, mais vous m’avez devancée. Aussi, puis-je vous demander votre nom ? Ou de rester à mes côtés ? Il se trouve qu’être seule dans une telle soirée est humiliant, mais être aux côtés d’une aussi belle créature ne peut qu’être bon. Et je vous trouve vraiment… wow… je n’ai pas le mot exact. Un mélange entre divin et délicieux ? Elle sourit. Elle osait. Elle n’était pas timide pour un sou, et dans son regard, on lisait l’envie. Elle allait la faire sienne. Voilà. Cette beauté parfaite. Elle allait jouer à Analacharmeuse, pour l’obtenir. Car il n’y avait plus personne d’autres qui pouvait l’intéresser, désormais. Oh oui. Cette femme allait redonner du goût à cette soirée. Et peut-être, du moins l’espérait-elle, à cette nuit qui s’annonçait impeccable.
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Dim 5 Aoû - 15:56
