Vendredi matin, 10 heures. La maison est vide et tu es là, assis sur ton fauteuil à lire Les Liaisons dangereuses, livre classique français qui t'a toujours donné envie de le lire et tu n'en es pas déçu. Tu es même très subjugué par le déroulement de l'histoire qui se raconte à travers les lettres de divers personnages. De temps à autre, tu prends une gorgée de ton thé avant de sentir ton téléphone vibrer. Tu l'attrapes alors et remarque que c'est ton fils, Liu, qui voudrait te rendre le livre sur Freud que tu lui avais prêté avec grande joie. Tu lui réponds alors, un peu lentement car tu n'es pas comme tes enfants: tu n'es pas né avec la technologie, qu'il peut passer à la maison et même venir partager un bon repas avec toi. Tu souris satisfait de ne pas avoir fait de fautes avec ce tout petit clavier et ne recevant pas de réponse de sa part, tu prends ça pour un oui, car au pire des cas, ça fera plus de nourriture pour toi. Tu ris tout seul à cette pensée égoïste avant de te mettre au fourneau pour faire des spaghettis aux pesto, étant végétarien, on oublie la sauce bolognese. Tu mets alors ta playlist, ton tablier et tu prépares le tout dans la bonne humeur, comme à ton habitude. Tu as hâte de revoir ton fils, tu aimes passer du temps avec tes enfants, chacun d'entre eux, tu les aimes tellement même si parfois tu es étouffant avec eux, tu ne peux juste pas t'empêcher de montrer ton amour
Je vivais pas si loin que ça de la maison familiale, alors je pouvais toujours y aller à pieds. Je mettais pas plus d'une vingtaine de minutes pour arriver, mais vu que j'avais du temps à perdre, je décidais d'aller prendre du pain. Du coup, mon sac était rempli d'un livre que j'avais lu sans en comprendre le moindre mot et de pain fait le matin-même. Je continuais alors mon chemin vers l'endroit où j'avais passé une grande partie de ma vie - enfin, celle dont j'me souvenais. J'avais hâte de voir mon père. J'ai pas pris la peine de répondre, quand il a envoyé sa réponse à mon message. J'voyais pas très bien quoi dire de plus, puis lui envoyer un vieux ok aurait été trop violent, trop jemenfoutiste. Puis j'ai oublié que j'avais reçu un message, de confirmer ma présence. Tant pis, il comprendra sûrement. Une fois devant la maison, je frappe mon poing contre la porte pour faire ce bruit qui veut dire lâche tout ce que tu fais et va ouvrir. Mais bon, j'allais pas attendre devant la porte pendant mille ans, alors je rentrais directement. Je posais le pain sur une table avant de m'avancer vers mon père, qui cuisinait ce qui semblait être le repas qu'on allait partager. Je gardais une petite distance entre nous et m'appuyais contre un mur, mains dans les poches et jambes croisées. T'es tout seul ? Ils sont où, les autres ? Ils t'ont pas abandonné, quand même... J'arrivais pas trop à voir ce qui se passait dans sa casserole, mais ça sentait bon. Ca me donnait un peu le blues, presque de quoi regretter d'avoir grandi et de vivre seul, maintenant. Ca va, sinon, toi ? Maintenant, si j'avais faim, je devais tout faire moi-même. La plaie... Au fait, sympa le tablier.
Tu as toujours aimé cuisiner, apprendre de nouveaux plats d'un peu partout dans le monde, alors ça te faisait plaisir de cuisiner pour ton fils et toi. Surtout que tu ne voyais pas souvent Liu, hormis les dimanches, alors le plaisir de préparer ce repas était encore plus grand. Liu avait un passé compliqué et tu le savais sans trop le savoir; les employés de l'orphelinat n'ayant jamais vraiment pu exactement raconté ce qu'il se passait dans la vie de Liu à part l'accident. Tu étais heureux de le voir mieux qu'à l'époque où Akseli et toi aviez décidé de l'adopter. Tu finissais les pâtes quand tu entendis toquer à la porte, tu allais y aller quand tu te retrouvas nez à nez avec ton fils et du pain à la main. Tu souris en le saluant et tu te remis à finir les pâtes avant qu'elle crame et la sauce pour pas qu'elle ne soit trop cuite. "T'es tout seul ? Ils sont où, les autres ? Ils t'ont pas abandonné, quand même..." Tu ris à cette question doucement et hausse les épaules avant de faire une fausse moue. -Il faut croire que si... Papa a été voir un ami pour boire un café, et tes frères et soeurs se sont volatilisés je ne sais où, donc sans toi, j'aurais passé ma journée tout seul abandonné à mon sort mais je suis content de te voir Tu mis les pâtes dans deux assiettes puis tu rajoutes la sauce, tu posas les assiettes sur la table et cherchas le fromage râpé dans le frigo avant de sourire au compliment que Liu te fit sur ton tablier Avengers.
- Il a la classe, n'est-ce pas? Je peux te le passer si tu veux, ça fait pas un peu enfant, rassure moi? et pour répondre à ta question, je vais très bien, je profite de mes vacances en m'adonnant à la lecture, et toi, comment ça va?
Il faut croire que si... Papa a été voir un ami pour boire un café, et tes frères et soeurs se sont volatilisés je ne sais où, donc sans toi, j'aurais passé ma journée tout seul abandonné à mon sort mais je suis content de te voir Donc, il n'y a vraiment que nous. Tant mieux ou tant pis, j'en sais trop rien. J'ai pas souvent l'occasion de les voir tous, si on enlève les repas de famille. Même si je les adore tous beaucoup. Alors c'est que toi et moi. Et j'suis content de te voir aussi, p'pa. Je lui souris et il s'occupe de remplir nos assiettes. Il les pose sur la table et je vais m'asseoir. Il sourit en m'entendant le complimenter sur son tablier Avengers. C'est plus une moquerie qu'autre chose, mais c'est gentil. Il a la classe, n'est-ce pas? Je peux te le passer si tu veux, ça fait pas un peu enfant, rassure moi? et pour répondre à ta question, je vais très bien, je profite de mes vacances en m'adonnant à la lecture, et toi, comment ça va? J'ouvre de grands yeux et place mes mains face à moi, pour qu'il ne me refile pas son tablier. Non non non, ça... ça ira. Il te va sûrement mieux qu'à moi, de toute façon. J'approche ma fourchette de l'assiette et commence à manger. Mon père a toujours été bon, pour la cuisine. Alors ça m'étonne même plus, que ses plats soient meilleurs que les miens. C'est super bon, comme d'habitude. Puis moi, ça va, ça va... J'ai dû surveiller Adam, qu'il fasse pas de bêtises après son non-mariage, mais là il est parti alors j'ai plus rien à faire. T'as pas un autre livre à me conseiller, par hasard ? Je jette un oeil vers mon sac, balancé comme un malpropre sur la table. Sac contenant le livre de Freud, que j'ai pas compris du tout. Enfin, un truc que je comprenne plus que celui que tu m'as passé... La philo, ça doit pas être mon truc. Et sur cette parole, j'ouvre grand la bouche pour avaler une nouvelle fourchette de pâtes. Faudrait qu'il me montre comment il fait, parce que les miennes sont toujours ratées. C'est pas humain de faire un truc aussi bon !
Dim 5 Aoû - 22:19
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