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pain is a work of art. (cinna)

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pain is a work of art. (cinna)
Dim 10 Juin - 20:44
Je ferme les yeux et penche la tête en arrière, offrant mon visage au soleil de fin d’après-midi. Il fait encore chaud et j’ai la sensation d’étouffer mais ça me fait presque du bien. J’ai juste envie d’arrêter de respirer. Heureusement que les examens sont là pour occuper mon esprit et mon temps sinon je crois que je serais devenue complètement folle depuis longtemps. Alors je m’abime dans le travail, dans mes révisions pour ne pas penser. Pour ne pas penser à Claire qui a disparu ; pour ne pas penser à mon frère qui est à Los Angeles comme un vulgaire étranger dans son propre pays. Pour ne pas penser à mademoiselle Reeves et ses petits messages qui me manquent beaucoup trop. Rien que de penser à tout ça, j’ai la tête qui tourne et j’ai mal au cœur. J’ai comme une nausée qui remonte le long de mon œsophage. Tout s’entremêle. Reste juste cette douleur sourde dans ma poitrine, comme une aiguille qui s’enfonce un peu plus loin à l’intérieur de moi à chaque seconde qui passe. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, pas tout de suite. Je ne pouvais pas retrouver ma chambre avec cette porte qui donnait sur celle de ma petite sœur. Une porte qui n’avait jamais été fermée auparavant. Une porte que je ne pouvais physiquement plus approcher maintenant. Parce que ça devenait physiquement insoutenable de me tenir devant ce panneau de bois. Il m’était physiquement impossible de la regarder sans éprouver l’envie de hurler, de tout casser. Je ne parlais plus à mes parents. J’en étais incapable. Il n’y avait qu’avec Henry que je parvenais à mettre des mots sur mes pensées. La plupart du temps, en vérité, je ne faisais que pleurer. J’étais comme devenue un puits inépuisable de larmes qui ne semblait pas vouloir se tarir.

Alors, pour ne pas avoir à affronter le gouffre béant de ma souffrance, je me mets à penser à Dakota la plupart du temps. D’abord j’essaye de me rappeler de son parfum et de la texture de sa peau sous mes mains ; puis je me rappelle de ses mots, de ses blagues nulles mais qui me faisaient rire malgré moi. À chaque fois, je me dis que ça fait du bien. À chaque fois, j’arrive à oublier un peu de la morosité du quotidien. Et puis survient la vague de culpabilité, le regret des mensonges et des non-dits. Survient le souvenir du mariage et de tout ce que cela implique. Même les beaux souvenirs que j’avais réussi à me créer avec elle se retrouvait finalement entachés par le reste. Je m’entends soupirer lourdement cependant que le bruit des vagues parvient jusqu’à mes oreilles. Jetant un coup d’œil las à la plage en contre-bas, je remarque des gens encore allongés sur des draps de bain, des enfants autour d’un château de sable. Il y a même quelques adolescents un peu plus loin, en train de se baigner, hurlant de joie. Pendant une seconde, je les envie. J’envie leur bonheur bruyant, j’envie leurs problèmes qui semblent insignifiants. Alors je suis obligée de détourner le regard parce que leur vue me devient intolérable. Leur vue me ramène à tout ce que je viens de perdre alors que Claire m’a laissée dans ce monde misérable. Ma vue est attirée par tout un attirail de peinture et je me surprends à observer cette inconnue qui s’est installée sur la jetée de Santa Monica, toile devant elle et pinceaux sortis. La toile semble assez avancée et je me demande distraitement depuis combien de temps elle y est. Je me rends compte alors que je me suis avancée jusqu’à elle lorsqu’un coup de vent marin vient balayer ses cheveux et qu’une de ses mèches vient m’effleurer le bras. « C’est beau ce que vous peignez, commenté-je tout à trac. Vous avez du talent. » Je reste silencieuse un instant avant de reprendre : « Enfin je suppose que vous avez du talent, je n’y connais rien. Je trouve juste que votre toile est très belle. »
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pain is a work of art. (cinna)
Mer 13 Juin - 22:23
Ces jours-ci je ne sais pas bien où j'en suis. Entre ma rupture avec Elyon, et puis Effy qui est revenue dans ma vie... Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis complètement paumée. Ce n'est pas dans mes habitudes pourtant. Je ne me suis jamais posée de questions. J'ai trouvé suivi mon instinct, vécu au jour le jour. Dès qu'un boulot me plaisait plus je démissionnais pour me lancer dans quelque chose d'autre. Et j'ai toujours fait comme ça, dans tous les aspects de ma vie. Mais aujourd'hui j'ai comme l'impression qu'il y a quelque chose de différent. Et j'ignore totalement si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Je traîne dans mon appartement, je tourne en rond. J'essaie de peindre. En général ça m'apaise, ça m'éclaircit les idées. Mais ma toile reste désespérément vierge. Je tiens mon pinceau, j'approche le bout de la toile, mais je n'y arrive pas, et ça me frustre d'autant plus. Je délaisse mon attirail et je continue à faire les cents pas. J'allume la télé. Je me fais un café. Pourquoi je fais un blocage pareil ? Je sais pourquoi. Je peux juste pas... quoi ? L'avouer ? L'accepter ?

Je soupire, j'éteins tout dans l'appartement, je prends mon matériel et je sors. Je ne sais même pas où je vais. Je conduis dans même y réfléchir et puis soudain je suis à Santa Monica. Je me gare et je prends mon matériel avec moi quand je sors de la voiture. Je me met à vagabonder, je vais sûrement me perdre, enfin ne plus me souvenir d'où je me suis garée en tout cas. Mais tant pis. Je continue mon chemin jusqu'à ce qu'enfin je décide de m'installer. Sans raison particulière. Pur instinct. Et je dois admettre que ça fait du bien de me fier à mon instinct de nouveau. Je m'assied devant la toile vierge et je ferme les yeux et je me laisse guider quelques instants. Mon pinceau glisse sur la toile sans que j'y réfléchisse vraiment. Je rouvre les yeux et commence à peindre, vraiment, me laissant emporter par l'inspiration. J'oublie ce qu'il y a autour. Je suis comme seule avec la toile, je m'évade, j'oublie mon quotidien, qui pourtant transparaît dans mon oeuvre. Quand soudain une voix me ramène à la réalité. Je n'ai pas vu cette fille qu'elle me fait déjà sourire, elle m'arrache même un rythme. "Merci !" Je m'exclame en souriant. "Ce qui est beau dans l'art c'est qu'on a pas besoin d'être expert pour pouvoir l'apprécier. Tout est sur... le ressenti." Je me retourne et découvre enfin le visage qui va avec cette voix. Mignonne, y a pas à dire. "Qu'est-ce que cette toile te fais ressentir ? Qu'est-ce que ça t'inspire ?" Je lui demande alors de but en blanc en m'acartant un peu pour qu'elle puisse un peu mieux voir la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Je n'ai jamais eu peur de parler aux gens, justement, j'ai tendance à paraître un peu trop abrupte parfois.
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Ven 15 Juin - 9:53
J’avais toujours trouvé ça étrange, d’aborder des inconnu(e)s dans la rue. Ce n’était pas comme si je lui demandais une cigarette, du feu ou bien mon chemin – non, je m’étais arrêtée pour observer la toile et la commenter comme si je connaissais cette fille depuis des années. Et si elle me prenait pour une folle ? Ou si elle trouvait ça malpoli de ma part de la couper ainsi dans son travail ? Je ne pourrais pas l’en blâmer, c’était effectivement malpoli de ma part. Étrangement, à la place d’une remarque acerbe, je vois la jeune femme qui se retourne vers moi avec un sourire comme si je venais de lui faire le plus beau des compliments. Un peu étonnée par sa réaction, je n’en suis pas moins rassurée et parviens même à lui rendre son sourire. Presque naturellement. « Vous devez sûrement avoir raison, je rétorque sur le même ton. » J’avais toujours un esprit beaucoup trop scientifique pour apprécier l’art à sa juste valeur. Je pouvais dire si une œuvre me paraissait belle ou non, si elle avait quelque chose de singulier ou non mais j’étais loin d’être la meilleure critique possible. Aussi quand la jeune femme me demande ce que je ressens en regardant sa toile, je me sens soudainement bien embêtée. Que suis-je censée lui répondre ? Et si ma réponse était à côté de la plaque ? Ou alors si j’interprétais sa toile d’une façon totalement erronée ? Je la fixe un instant, incertaine, avant de fixer à nouveau sa peinture.

Il n’y avait pas de doute, je la trouvais jolie. Belle. Mais je ne pouvais probablement pas me contenter de cette réponse – ça ne serait sûrement pas faire honneur à son tableau. Et puis, je supposais qu’elle espérait mieux de ma part. Si je lui offrais une réponse plus élaborée, ce serait sûrement signe que son travail était satisfaisant. « Je remarque que le paysage urbain dans les lunettes est beaucoup plus net que les traits du visage, commencé-je, d’une voix malaisée. Je veux dire… il y a comme des éclaboussures, des taches sur la peau comme si la personnalité de la jeune femme était… euh… brouillon ? Dans la tourmente ? Mais le fait que le dessin du paysage soit plus clair peut montrer qu’elle a un tempérament assez décidé concernant peut-être son avenir. » Je lâche une grimace. « Je dis ça parce que tu as dessiné la ville à la place de son regard, je vois ça comme une façon de se projeter vers le futur. » C’était n’importe quoi et je ne savais même pas si mes paroles avaient un quelconque sens. « Je remarque aussi que tu as utilisé des couleurs froides pour le visage au contraire de couleurs plus chaudes pour le paysage. Est-ce qu’elle est triste ? Est-ce que ce paysage représente un rêve pour elle, une échappatoire ? » C’était finalement plus intéressant et amusant que je ne l’aurais imaginé mais j’avais surtout l’impression de parler de moi en décrivant ce tableau. Comme si j’observais mon reflet dans la glace. Comme si restait au fond de moi le souvenir de la France, de ma vie d’avant. Cette vie d’avant qui, aujourd’hui, me manquait tant.
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Jeu 28 Juin - 13:35
J'écoute l'analyse de la fille et plus elle parle, plus je me rend compte qu'elle a tout à fait raison. Je ne sais pas si je dois être effrayée ou plutôt impressionnée par son travail d'analyse et de déduction, parce que c'est franchement impressionnant ! D'ailleurs, je crois que l'expression de mon visage trahit mes émotions. Mais je reprend vite mon sérieux. "Tu vois, pas la peine d'être critique d'art renommé pour donner son opinion sur une oeuvre. C'est ça qui est beau dans l'art. On touche le coeur, pas la tête." J'esquisse un sourire avant de poursuivre. "Et je crois bien que ton analyse est correcte. Tellement que ça ferait presque peur. Après, pour tout te dire, je n'ai pensé à rien de tout ça en peignant. J'ai juste écouté mon coeur, mes sentiment et laissé la peinture parler pour moi. Et... disons qu'elle parle bien et qu'elle dit pas mal de vérités que tu as su reconnaître." Je sais même pas si ce que je dis à vraiment du sens. Faut dire que je parle comme je peins, avec mon coeur, je laisse sortir ce qui doit sortir, je tergiverse pas mille ans pour dire ou faire quelque chose. On m'a souvent reprochée d'être irréfléchie, instable et pas mal d'autre "défauts" dans le genre. Mais c'est juste que je prend les choses comme elles viennent et que je fais ce que j'ai envie quand j'en ai envie. Et quand j'en ai plus envie et bien j'arrête. C'est aussi simple que ça. Et jusque là ça m'a pas trop mal réussi je trouve. "Au fait, moi c'est Cinna. Je viens de te montrer un petit bout de moi, autant que tu saches comment je m'appelle, pas vrai ?" J'esquisse un petit sourire avant de regarder alentours. Y a pas grand chose autour de nous, excepté un immense parc. Après faut dire que je connais pas tellement les lieux aussi. "Dis, tu connais bien les lieux ? Je tuerais pour un café. Tu saurais pas où en trouver par hasard ? Tu me sauverais la vie... Et puis tu gagnerais un café au passage, ça te dit ?"
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Mar 3 Juil - 9:40
Je ne m’étais pas attendue à pouvoir parler autant de cette peinture. J’avais eu la sensation au fond de moi que cette œuvre avait un message à faire passer. Des mots à travers un dessin. C’était beau, quand on y pensait. C’était beau de pouvoir dire quelque chose sans utiliser rien d’autre que des formes ou des couleurs. Alors quand la jeune inconnue m’avait proposé de l’observer et de lui dire tout ce que je pouvais ressentir face à son travail, j’avais pris ça pour une sorte de défi. Ou bien était-ce une façon pour moi aussi de me défaire de tous ces sentiments douloureux et lourds comme une chape de plomb qui me pesaient sur la poitrine. Peut-être que tout ce qu’il se passait dans ma vie ces derniers temps avait influencé sur ce que j’avais pu voir dans cette peinture. La douleur, les questions, l’avenir incertain et les doutes constants. C’était épuisant de me dire que tout était en train de s’effondrer autour de moi. C’était épuisant de me demander ce que j’allais devenir si je me mariais. Si je continuais de vivre ainsi, à seulement suivre les directives de mes parents au lieu de faire mes propres choix. « Est-ce que ça veut dire que tu n’es pas aussi heureuse que tu prétends l’être et que tu te poses des questions sur ton futur ? je demande, à la fois soulagée et intriguée. » Cette œuvre sur toile n’était finalement pas la représentation de ce qui bouillonnait à l’intérieur de moi.

La brunette se présente et je lui adresse un sourire, amusé. « C’est vrai que c’est plus logique, je ris doucement. Je m’appelle Ophélie. Mais on m’appelle Lilie, c’est plus simple. » Il y avait quelque chose dans le sourire de Cinna qui faisait que le soleil brillait un peu plus fort, en cet instant. Comme s’il dégageait une douceur inattendue ; comme s’il venait me caresser les cheveux comme pour me rassurer après un mauvais rêve. « Un café ? Oui, bien sûr. Il y a un vendeur ambulant pas loin. » Et c’était tout de ce dont j’avais besoin : que quelqu’un me rassure. Que quelqu’un me dise que j’allais finir par me réveiller, que tout ça n’était qu’un cauchemar. Alors je me réveillerais et ma sœur serait là, dans la chambre d’à côté ; je me réveillerais et nous serions encore tous à vivre en France. Je me réveillerais et je n’aurais pas ce caillou au doigt qui me rappelle que ma vie va changer. « Il fait aussi les gaufres et les crêpes, j’ajoute en riant. Mais je ne dis pas non à un café glacé. » Je ne peux m’empêcher de continuer d’admirer la peinture, cependant que la brune range son matériel. Je me demande distraitement ce qu’il se serait passé si je n’avais pas tout fait pour ruiner la réputation de mes parents ; je me demande ce que nous serions devenus si nous étions restés vivre en France. « Prête ? » Mais ma vie était à Los Angeles aujourd’hui. Ma vie était ici, ce qu’elle était. Sans ma sœur. Et avec un fiancé. Tout le contraire de ce dont j’avais pu rêver.
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Mar 10 Juil - 11:25
Je n'ai jamais eu besoin de reconnaissance. En tout cas ce n'est pas pour ça que je fais de la peinture et du dessin. Ce n'est pas pour que des gens me disent que j'ai du talent, que je dessine et peint bien, ou quoi que ce soit. Non, je n'ai jamais eu besoin de ça. Bon, je dois reconnaître que c'est plutôt agréable quand on me le dit, même si en vérité ça me gêne bien plus que ça ne me fait plaisir. Ce qui me plait dans l'art ce sont les différentes interprétations que l'on peut faire de la même oeuvre. Je trouve ça fascinant que selon notre vie, notre histoire, nos amours, nos amis, nos envies, et tant d'autres facteurs, on puisse avoir un point de vue totalement différent sur l'exacte même oeuvre. Et puis l'art, c'est mon échappatoire. Alors, le fait que cette fille ait bien voulu me faire partager son point de vue, oui, ça me fait chaud au coeur. Et d'un autre côté, ça me fait me questionner sur la vie qu'elle a. Sur ce qui l'a amenée à interpréter ma peinture de cette façon. "En fait... pas vraiment. Je vis au jour le jour, je prends la vie comme elle vient, je me pose pas de questions. Je fais ce que j'ai envie quand j'en ai envie, et je suis parfaitement heureuse comme ça. Sauf... sauf qu'il y a cette fille de mon passé qui est soudainement revenue à la surface et... disons que c'est compliqué." je réponds en esquissant un petit sourire. Je n'ai absolument aucune pudeur que ce soit avec mon corps, mon cœur ou mes états-d'âme. Je ne me pose pas de question. On m'a toujours dit que j'étais insouciante. Et si dans la bouche des autres c'est souvent loin d'être un compliment, pour moi on ne peut pas m'en fait de plus beau. Insouciante. Non, je ne me fais pas de soucis. Et pour moi, ne pas se faire de soucis, je trouve que c'est plutôt positif. Je souris à ma jolie inconnue, je me présente et je lui propose d'aller boire un café. "Ophélie ? C'est français non ?" je demande en écorchant probablement son nom avec mon accent bien américain. Je me met à ranger mon matériel et ma peinture dans ma grande sacoche prévue à cet effet et puis je me lève. "Pour un café glacé et une crêpe ? Toujours !" je m'exclame avec une petite moue, en lui emboîtant le pas. "Alors comme ça tu n'es pas heureuse et tu te pose des questions sur ton avenir ? Ouais, désolé, aucun tact. T'en fais pas, on s'habitue !" je lance en laissant échapper un petit rire. Tourner autour du pot pendant vingt ans, c'est vraiment pas mon genre.
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pain is a work of art. (cinna)
Mer 11 Juil - 10:46
Je crois qu’il était normal pour tout un chacun de se poser des questions sur l’avenir. Quand on est encore adolescent, il y a les études et les sempiternelles ‘qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?’ avec le choix cornélien d’une voie professionnelle ; quand on est un peu plus vieux, que l’on devient adulte, il y a les histoires d’amour, les relations, le mariage, les enfants, l’achat d’une maison – pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs. Il y a toujours des questionnements, à chaque étape de la vie. À chaque moment aussi. Qu’il soit petit ou grand. C’est un peu comme si toute notre existence n’était finalement qu’un point d’interrogation géant. Certaines réponses arrivaient avec le temps, d’autres avec l’expérience. Il y avait aussi ces questions auxquelles on ne trouverait jamais le dernier mot ; il y avait les questions futiles qui pourtant encombraient l’esprit. J’étais moi-même en proie au doute. Je me posais moi-même beaucoup de questions, surtout ces derniers temps. Est-ce que ma sœur est en paix ? Est-ce qu’elle peut me voir de là-haut ? Existe-t-il véritablement un ‘là-haut’ ? Et s’il n’existe pas, alors où se trouve ma sœur et est-elle heureuse là-bas ? Des questions qui ne trouveront pas de réponse, parce qu’on ne sait jamais les réponses à ces questions-là avant de mourir et personne n’était jamais revenu d’entre les morts pour nous le dire. Le cours de mes pensées devenant trop glauque, je me sens un peu soulagée que Cinna me fasse partager ses propres pensées. Souriant doucement, avec compassion, je me permets de rétorquer : « Ah, le passé. Difficile d’y échapper alors qu’il est pourtant derrière nous. Mais ça devient encore plus compliqué quand il nous rattrape au présent. »

En signe de réconfort, je pose une main légère sur son épaule. « Je crois qu’il faut surtout te demander si, malgré les complications, tu te sens heureuse d’avoir retrouvé cette personne de ton passé, j’ajoute doucement, presque comme confidence. Si la réponse est oui, peut-être te faudra-t-il renouer le contact ; si la réponse est non, tu tires un trait sur cette personne même si je conviens que ce n’est pas une décision facile. » Il y a peu de personnes de mon passé qui saurait me chambouler à ce point : mon ex-petit-ami. Celui avec qui j’avais tourné cette vidéo indécente et qui s’était permis de la diffuser. Celui par qui le mal était arrivé – parce que j’avais bien voulu le laisser faire, alors j’étais toute aussi responsable que lui. Mais je crois que la terre s’ouvrirait sous mes pieds si je venais à le revoir. Et ce n’était pas une sensation particulièrement réjouissante pour moi. « Oui, je suis à moitié française, du côté de mon père. J’ai vécu dans le nord de la France pendant des années. » Et mes racines me manquaient plus que jamais depuis que ma sœur avait disparu. Il y avait comme un morceau qui m’avait été arraché à l’intérieur de moi. La brunette a une bonne humeur communicative et je sens son énergie qui se diffuse jusqu’à moi. C’est agréable, ça fait du bien. C’est tout léger après tous ces jours moroses et gris, emplis de douleur. « Tu es du genre direct, ça me va, j’enchaîne avec un sourire. C’est rare les gens comme ça. » Je soupire un peu, me demandant pendant trois secondes pourquoi je me confierais à quelqu’un que je ne connais pas. Et c’est peut-être parce que je ne la connais pas que ça peut m’être plus simple de lui confier mes tracas. « Disons que… c’est une sale période pour moi en ce moment, j’admets après un silence. Je viens de perdre ma petite sœur, je suis en pleine préparation de mon prochain mariage, mon grand-frère est revenu en ville après des années d’exil, j’ai encore une tonne d’examens à passer pour valider mon année de médecine. C’est le bordel. » Je ris légèrement. « C’est le bordel et je vais plomber l’ambiance. »
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Dim 19 Aoû - 11:15
Je ne me suis jamais pris la tête pour quoi que ce soit. Bien sûr le retour d'Effy c'est différent, parce que son départ m'a marquée. Mais ce n'est pas parce qu'elle est de retour que je vais m'arrêter de vivre pour autant. Je ne vais pas passer mes journées à me demander ce qu'elle fait, si elle pense à moi, si elle a pensé à moi, pourquoi elle est là, etc etc. Non, c'est clairement pas mon genre de faire ça. Bien sûr ça m'affecte, mais je ne vais pas la laisser diriger ma vie pour autant. "A vrai dire je ne suis même pas sûre d'avoir à me poser ce genre de question. Elle est revenue soit, advienne que pourra. Je suis plutôt du genre à laisser faire les choses et voir comment ça se passe. Pas du genre à me torturer sur des choses qu'au fond je ne peux pas contrôler." Je hausse les épaules parce qu'au final ce n'est pas si important. Et ça me passera vite. D'ailleurs j'en profite pour changer de sujet. C'est pas que ça m'embarrasse ou quoi que ce soit, mais je suis assez curieuse, surtout par rapport à ce qu'elle m'a dit concernant le tableau. J'aime savoir ce que les gens pensent de certaines oeuvres, j'aime avoir leur interprêtation mais plus que tout j'aime savoir pourquoi ils l’interprètent d'une certaine façon. Je trouve ça fascinant, c'est comme ça qu'on voit que les gens voient vraiment tous le monde à leur façon, et qu'il n'y a pas deux mêmes façons de voir le monde. C'est beau quand on y pense. Je l'écoute alors me parler de sa vie, même si elle semble hésiter. Et au vu de ce qu'elle me raconte, je vois pourquoi ! "Wow, en effet y a... bon au moins t'es sûre de pas pouvoir t'ennuyer avec tout ça dans ta vie !" Je m'exclame en mettant ma main sur son épaule comme pour lui apporter une sorte de soutien. Bien que je ne vois pas en quoi je peux être un soutien. Réconforter les gens c'est pas vraiment mon fort. Je sais pas faire ça, parce que j'ai jamais eu besoin d'être réconfortée. Les problèmes glissent sur moi. Je me laisse porter et je vis au jour le jour, à ce compte là... "Je suis pas vraiment qualifiée pour donner des conseils mais tout ce que je peux te dire c'est de pas t'en faire. Contente toi de prendre les choses comme elles viennent. Parce qu'au fond les choses qui nous arrivent dans la vie ne sont des problèmes que si nous on en fait des problèmes. Tu vois ce que je veux dire ?" Pas sûr. Ma pensée est un peu floue, j'ai toujours eu du mal à m'exprimer. Mes idées vont tellement dans tous les sens ! Les organiser c'est pas vraiment une mince affaire. "On a trop tendance à s'en faire. On se pose des questions qui n'ont pas lieu d'être, on craint des choses qui ne sont pas arrivées, on a peur qu'il se passe ci ou ça. Mais si tu enlèves toutes ces questions, que tu arrêtes de réfléchir à ce qu'il pourrait éventuellement se passer... c'est à ce moment là que tu te mets à vivre." J'ai en tout cas toujours vu les choses de cette façon et j'adore ma vie. Je me contente d'avancer et d'affronter les épreuves qui se présentent à moi et soit j'en sors victorieuse, soit j'en sort plus forte. Tout benef. Et quand ça va plus, je change de vie, au grès de mes envies. Aussi simple que ça. Je m'arrête de marcher et je lève les yeux. "Bon du coup... crêpe ou gaufre ?" je demande avec un petit sourire.
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Jeu 20 Sep - 10:46
À écouter la jeune femme, j’ai un peu l’impression qu’elle parle de moi. De cet ancien moi. De ce moi qui vivait la vie au jour le jour, ne se posait pas de question. Qui était insouciante et croquait la vie à pleines dents. Ce moi me manque, parfois. J’ai l’impression de l’avoir oubliée dans un coin, de l’avoir abandonnée en chemin. Parfois, j’aimerais pouvoir m’arrêter, revenir en arrière et la retrouver – même l’espace de quelques instants. C’était un peu ce que je ressentais au contact de Dakota. C’était un peu ce frisson sur ma peau qui me parcourait chaque fois qu’elle me regardait. J’enviais alors un peu Cinna qui semblait pouvoir vivre comme elle l’entendait, sans avoir de compte à rendre à personne. Peut-être que si je le décidais, je pourrais faire pareil ; peut-être que si je le décidais, je pourrais me sentir à nouveau libre. Peut-être que si je n’étais pas si lâche et trouillarde, je pourrais reprendre ma vie en mains. Maintenant que ma sœur nous avait quittés, plus rien ne me retenait dans cette famille. Mais l’on savait toujours dans la vie ce que l’on perdait – pas ce que l’on gagnait. Alors je restais là, à ne rien faire. À simplement observer mon existence me passer entre les doigts comme du sable. « C’est certain que je n’ai pas le temps de m’ennuyer dans ma vie, je rétorque avec un sourire un peu forcé, même si ses paroles avaient quelque chose de drôle au fond. Mais j’avoue que, certains jours, j’aimerais qu’elle soit un peu plus tranquille. »

Je ne sais pas vraiment ce qui me pousse à me confier, à ouvrir mon cœur à quelqu’un qui m’est complètement inconnu. C’était peut-être le souvenir que m’avait laissé sa toile ou bien son visage avenant. Ou peut-être juste le fait que je me sentais seule, complètement seule et désœuvrée. « Ce que tu essayes de dire c’est que nous nous créons nous-même nos problèmes et qu’ils n’en sont que parce que nous les voyons comme tels ? » Je n’avais pas pensé à ça, en vérité. Je n’avais pas vu les choses ainsi, en fait. Et peut-être la brune avait-elle raison. Peut-être qu’il me faudrait à nouveau apprendre à simplement vivre et dire merde à ceux qui ne m’acceptaient pas telle que j’étais. Au final, ce n’était pas moi cette pauvre gosse qui laissait son père la traiter comme une marchandise. Ce n’était pas moi non plus cette fille aux cheveux de toutes les couleurs qui se laisse filmer dans un moment intime. Ce n’était que des erreurs. Mais allais-je devoir les payer durant toute ma vie ? « Gaufre, sans hésiter, réponds-je avec le visage lumineux. Là d’où je viens, les gaufres sont une véritable religion ! Il n’y a pas de meilleure gaufre que la gaufre lilloise. Ça me rappellera de jolis souvenirs. » Je me souviens de toutes ces heures passées en terrasse ou bien assises sur un tabouret haut, à sentir l’odeur des gaufres qui embaument l’échoppe. « Le truc, c’est qu’il faut tout de suite la découper en deux une fois cuite et ensuite tu la fourres avec de la cassonade, un mélange de sucre brun, de beurre et de rhum. C’est une pure merveille ! » C’était le goûter de tout collégien et lycéen lillois comme moi. Sans la touche de rhum, bien évidemment.
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Dim 7 Oct - 20:45
Je suis bien philosophe aujourd'hui ! C'est pas trop dans mes habitudes. Comme je l'ai souvent répété j'ai tendance à ne jamais me poser de questions et ne pas chercher les embrouilles. C'est pour ça que généralement je vais pas me mêler des affaires des autres, c'est typiquement le truc qui nous propulse directement vers la case "ennuis". Mais faut croire que ces derniers temps je suis dans une période où j'aide tout le monde, à croire que j'ai une tête de psy. Bon ok, je l'admet, ça me plaît un peu j'avoue. Dans un sens c'est assez... valorisant de se sentir utile. Je ne m'étais jamais épanchée sur le sujet, mais je devrais peut-être creuser dans ce sens. Enfin on verra bien, qui sait de quoi l'avenir sera fait. "C'est exactement ça ! N'est un problème ce que l'on identifie comme tel. Un problème c'est comme un rocher sur le chemin. Tu peux le contourner, l'escalader ou faire demi-tour. Ce n'est un problème que si tu reste plantée devant sans rien faire." Oui, définitivement je suis dans une période philosophe. C'est assez marrant en fait. J'aime bien. Merde, si ça continue je vais me mettre à chercher des métaphores pour tout et n'importe quoi, ça va pas le faire. Quoique, ça peut être drôle... "Du rhum hein ? Je suis plutôt tequila mais soit, tu m'a convaincue !" Je commande alors deux gaufres et deux boissons. Une bonne pause bien méritée. Il n'y a rien que je n'aime plus que le café. C'est une drogue pour moi (et c'est pas la seule...). Je savoure mon Americano et je croque dans la gaufre. La petite française à mon goût, cette gaufre est délicieuse ! Je pose le tout sur une petite table d'appoint et sors ma petit oeuvre de tout à l'heure. Et je la lui tends. "Tiens, prends la. J'ai comme le sentiment que... ça te revient. Va chercher à comprendre!" Peut-être qu'elle en a simplement plus besoin que moi, tout simplement. Je ne connais pas cette fille, mais j'ai bien vu qu'elle n'allait pas bien, et je crois - sans vouloir trop me vanter non plus - que je l'ai aidée. Au moins un peu. "Je ne sais pas vraiment comment mais... peut-être que dans un sens, ça pourrait t'aider." A se poser les bonnes questions, à se souvenir de notre discussion, je sais pas trop.
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pain is a work of art. (cinna)
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