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call me by your name (cirdan)

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call me by your name (cirdan)
Lun 20 Aoû - 14:29
Mathys voulait pas y aller. Il voulait pas, au début, faire partie de cette croisière de l’amour. Nom ridicule, pour un concept qui l’est encore plus. Il a été traîné là par quelqu’un, cette même personne qui l’a ensuite inscrit au blind date. Littéralement blind, dans le noir, où il s’est ridiculisé avec sa peur du noir. Il voulait pas y aller, et il aurait dû résister, et laisser partir sa connaissance sans lui. Il aurait dû rester avec ses chiens, tranquillement pépère, chez lui. Passer ses nuits dehors, à chercher des clients. Passer son temps libre à photographier des choses, des paysages, des animaux. Mais non. Non il s’est laissé convaincre, et il aurait juste pas dû. Enfermé dans sa couchette depuis quelques heures, il passe les photos sur l’écran de son appareil, les regarde, toutes, avec attention. S’arrête sur les photos du garçon du bar. Et reviens en arrière pour recommencer et les regarder de nouveau. Y’a quelque chose chez lui, quelque chose que Mathys trouve pas chez les autres. Il a un truc en plus. Les autres sont fades, à côté. C’est comme ça qu’il voit les choses. Lui, il rayonne, il envoie un truc, qui lui a donné envie, ce soir là, de l’immortaliser. Et s’il pensait que c’était que sur le moment, Mathys ressent pourtant exactement la même chose en revoyant les photos. Un truc qu’il arrive pas à expliquer, qu’il parvient même pas à trouver, réellement. Il met pas le doigt dessus, ça lui parcourt tout le corps. C’est pas son cerveau qui lui joue des tours, ni son coeur, ni son corps. Juste un mélange des trois qu’il trouve autant désagréable qu’addictif. Il est ressort de sa cabine depuis qu’il l’a rencontré, bien sûr. Mais l’a pas revu. Ou en tout cas, l’a pas confronté. Il l’a vu, plusieurs fois, mais a tourné les talons, comme un enfant, pour pas avoir à le croiser. Et il compte bien continuer la croisière comme ça, à l’éviter. Tant mieux, il reste que deux jours de croisière. Aujourd’hui, il a entendu le programme proposé, et il refuse d’y prendre part. Un body painting ? Impensable. Il serait capable de s’énerver parce que quelqu’un a taché son appareil, et de finir la croisière dans un bain de sang, c’est. Pas une bonne idée.
Pourtant, il sort, habillé en noir avec un bonnet sur la tête. Et son appareil photo. Malgré tout, son côté artiste s’avoue curieux de voir les formes humanoïdes en mouvement, avec toutes les couleurs qu’ils auront sur le corps. Même s’il refuse d’y prendre part, ça peut faire de merveilleuses photos. Et c’est avec cette idée qu’il se décide à sortir de sa cabine, et se dirige vers le pont.
Il y trouve des gens déjà barbouillés de toutes les couleurs, prends presque clichés. Et vite, se perd dans un tourbillon de couleurs vives, qui vont pas ensembles, mais qui lui donnent un étrange aspect de déséquilibre qu’il adore. Il continue à s’avancer, à prendre des photos. En oublie même le garçon du bar, qu’il a rencontré le deuxième jour, qu’il évite depuis onze jours. Il l’oublie jusqu’à ce qu’il l’immortalise de nouveau dans une photo. Jusqu’à ce qu’il se retrouve face à lui, un peu éloigné de la folie arc en ciel des couleurs qui sont partout. Il est debout, appuyé contre le dos d’un banc. Et Mathys aurait probablement couru en revenant sur ses pas pour retourner se cacher au fond de sa couchette, si le garçon était pas face à lui, d’une façon telle qu’il est impossible qu’il ne l’ait pas vu. Alors Mathys baisse les yeux, et la tête, un peu. Parce qu’il sait pas quoi faire. Il reste là, planté comme un piquet, à quelques mètres d’un spécimen qu’il a jamais rencontré dans sa vie, d’un phénomène qu’il comprend pas. Et envers qui il sait pas comment se comporter. Envers qui il sait pas comment réagir. Il dépose calmement son appareil photo contre son torse, le laissant pendre là, et bouge pas. Figé par une force, par un truc qu’il comprend pas.
Mathys aime pas ça, pas comprendre les choses.
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Dim 26 Aoû - 1:09


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Il y a toujours une raison pour faire les choses. Le seul hic, c’est qu’on ne la connait pas à chaque fois. Accompagner Louison dans cette escapade. Partager la même cabine que la jeune femme. Profiter des animations offertes durant la croisière. Tout se résume en fait à un seul mot “oui”. Cirdan l’a lâché sans vraiment réfléchir, il a cédé à la demande de la jeune femme, à son étalage du bienfait de cette évasion de la routine. Il est incapable de dire pourquoi. Il sait qu’il aurait pu dire “non”, mais là encore pourquoi aurait-il répondu par la négative ? Quoique pour un non, il aurait trouvé mille justifications, à commencer par son travail. A voir. Pas sûr. Il a dit “oui”. Il a passé la première journée de la croisière, étendu sur sa couchette, à tourner et retourner les causes et les conséquences de sa réponse. Le deuxième jour, il est sorti de la cabine.

Il la regarde la raison de sa présence sur ce bateau. Il aurait voulu le garder en permanence sur sa peau ce frisson qu’il a ressenti au premier instant. On ne tatoue pas une sensation sur le corps. C’est bien dommage. Par chance, elle est là à chaque fois que son regard effleure le corps fuyant du jeune homme. Ils se croisent à peine, une miette de seconde, et déjà l’autre tourne les talons.

Il aurait dû garder le silence, garder les regards, garder le moment intact. « Aie pas peur gamin, j'vais pas te bouffer. » Des paroles malheureuses qui ont provoqué l’inverse de ce qu’il souhaitait établir entre eux. Il ne veut pas penser qu’il cherche, instinctivement, qui se cache derrière chaque appareil photo levé. Il ne veut pas penser qu’il cherche une silhouette, une ombre de coursive en coursive. Il ne veut pas penser qu’il a un creux dans le ventre, un manque, une absence de l’autre. Il ne sait pas comment dire. “L’autre” c’est lointain. “Le photographe” c’est indéfini. “Le jeune” c’est mettre des barrières. Il ne sait pas. Il le dessine autour d’un “Lui”.

Lui a cette façon de marcher qui le fait glisser sur le pont du navire comme un oiseau effleure la surface de l’eau.

Lui n’est pas venu prendre un petit déjeuner. Cirdan aurait approché jusqu’à la table, aurait demandé ce qu’il aimait, il se serait fait serveur, il se serait fait cuisinier, il se serait fait homme à tout faire pour donner le meilleur pour ravir les papilles.

Lui capte la lumière, prend des photos, fige l’instant et le mouvement pour l’éternité mieux que la mémoire, il est le gardien des actes accomplis.

Lui est là. Venu à l’animation body painting.

Cirdan est peu étonné. Comment un photographe aurait pu manquer autant de couleurs. Il garde ses distances. Ne pas lui faire peur. Eviter qu’il ne fuit. Se taire et laisser faire. Cirdan ne sait pas depuis combien de temps ils sont face à face. Trop longtemps pour que l’un ou l’autre ne soit emporté par un mouvement de foule. Se taire et laisser faire. C’est trop dur. Il a envie d’entendre sa voix. Il a besoin qu’un lien se crée. Il cède à la parole.
« Argentique ou numérique ? »
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call me by your name (cirdan)
Dim 26 Aoû - 11:22
Il le regarde plus. Il ose pas relever la tête, non plus. Se dit que, peut-être, s’il attend assez longtemps, lorsqu’il relèvera la tête, il sera plus là. Ce serait bien, qu’il soit plus là. Mathys veut pas le voir. Même si c’est pas exactement ça, ce qu’il ressent, c’est la solution la plus simple qu’il ait trouvé pour éviter d’avoir à trop réfléchir, ou trop souffrir, par rapport à ce qu’il ressent. Mathys veut pas le voir. Il aimerait bien continuer à prendre des photos de lui. Puis, la voix, sa voix, qu’il a entendu, lorsqu’ils étaient au bar, elle est jolie aussi, à entendre. Agréable. Il est photogénique. Et y’a ce truc en plus, que Mathys arrive pas à définir, probablement parce qu’il a jamais eu à le faire avant cet homme là. S’il devait être totalement sincère, Mathys dirait qu’il a envie de le voir, qu’il a même envie de rester proche de lui, souvent. Le plus possible. Parce que c’est la première chose que lui transmet son corps, au cerveau. C’est la première pensée qui passe. Mais Mathys est pas du genre à écouter ses premières pensées, à part quand elles concernent l’acte de frapper quelqu’un. Dans ces moments là, il est pas du genre à réfléchir. Puis, c’est pas vraiment ça, de la réflexion. C’est plus un moyen de se protéger. Parce qu’il comprend pas ce qu’il ressent, et qu’il déteste ça, pas comprendre. C’est plus parce que quelque chose se passe dans son corps qu’est nouveau, qu’il a jamais connu, avant de le voir lui, au bar. Et que même si, juste pour l’expérience, il pourrait vouloir le regarder de nouveau, pour comprendre un peu mieux, well. Mathys a jamais été un grand fan d’expériences.
C’est pas du désir, enfin, c’est pas que du désir, en tout cas. Et c’est ça, exactement, qui l’étonne. Parce que Mathys est habitué au désir simple et brut, qu’il ressent lorsqu’il est avec ses clients. Il connaît, ça. Il connaît le désir, qu’il ressent parfois en passant à côté d’un garçon dans la rue, qu’il trouve mignon ou à son goût. Mais là, c’est différent. C’est physique, mais y’a autre chose. Par exemple, Mathys se souvient de son odeur. Il est sûr que s’il le croisait dans une foule, les yeux bandés, il pourrait le reconnaître, grâce à son parfum, ou son eau de cologne, ou quoique ce soit qu’il porte. Et dieu sait qu’il aimerait pas que ce soit son odeur naturelle parce que, bordel, ce serait carrément chaud d’expliquer pourquoi Mathys est tant attiré par une odeur juste naturelle. Ce serait même un peu bizarre, qu’il pense. Y’a beaucoup de choses qui lui prouvent que c’est pas juste du désir. Et ça lui fait peur, un peu. Parce qu’il est habitué au désir, mais pas à tout le reste. Il est à peine habitué au concept d’amitié, qu’on essaye parfois de lui imposer. Alors un nouveau concept, qu’il arrive même pas à comprendre, encore moins à nommer, nope. Il est pas prêt pour ça. Et il est sincèrement pas sûr qu’il le sera un jour.
Il est obligé de relever la tête lorsqu’il entend une voix, proche de lui.Et il sait, que c’est lui, parce qu’il reconnaît sa voix. Il rabaisse la tête, aussi vite qu’il la lever. Maintenant qu’il a réalisé qu’il était plus proche, et maintenant qu’il est sorti de ses pensées, il sent sa présence comme la dernière fois au bar. Comme si sa présence était la seule chose qui semblait réellement importer sur le moment, là, sur ce bateau. Et ce, malgré les festivités de body painting à quelques mètres d’eux. Il regarde son appareil photo, et prend bien soin de pas relever les yeux, à aucun moment, vers le garçon face à lui. Il veut pas le voir. Il aurait mieux fait de tourner les talons, et de s’en aller.

- Numérique. Qu’il répond, pourtant, la voix sûre. Parce qu’il parle de photo. Lui, il sait faire, ça. Parler photo. Et peut-être, qu’après tout, c’est ça qui l’intéresse, l’inconnu. Parler photo. Mathys s’étonne lorsqu’il se sent autant soulagé que triste, à cette idée. J’ai laissé mon vrai bon matériel chez moi. Trop peur que quelqu’un le fasse tomber à l’eau. Il a les mains serrées sur son appareil photo. Un peu plus de pression, et il pourrait où le casser, où cesser son sang de circuler dans le bout de ses doigts. Et il le fixe, comme s’il pouvait voir quelque chose d'intéressant à travers. Mais la vérité, c’est surtout que la chose intéressante, à regarder, il a peur que s’il lève les yeux vers elle, il ait jamais plus envie de les en retirer.
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Dim 2 Sep - 3:11


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mathys & cirdan

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Comme dans une mine, on est aveugle, on tâtonne, on cherche, on creuse, on espère, parfois on trouve le filon, on peut se réjouir. Cirdan se réjouit. Il a trouvé la question qui l’empêche de fuir, lui, ce garçon entrevu. Comme dans la vie, on cherche, on croise des gens, on évite certains, on partage avec d’autre, pour arriver à celui qui est différent. Celui qui vous fait sentir différent. Lui, c’est ça. Lui, c’est le jeune homme qui fait que Cirdan ne regrette pas d’être venu. Il l’a vu, il sait qu’il existe, celui qui fait que les autres sont fades. Il ne le connait pas, il veut le connaitre. Il a besoin de capter son attention, de le garder à portée de voix. Il ne le connait pas, mais son corps sait qu’il faut tisser ce lien, pour que leur échange dure plus que le feu d’une allumette. Il a trouvé la question, il a la réponse. Il n’en connait pas grand chose en photo, le numérique un peu plus, les pixels, le RVB... Il se permet de sourire. Il hoche la tête.
« Ce serait dommage en effet de perdre son matériel à cause d’un énergumène trop agité. »
Cirdan sent son malaise, il voit les doigts crispés. Il voudrait prendre sa main pour le calmer. Il voudrait le prendre dans ses bras pour l’installer dans une bulle à l’épreuve des heurts extérieurs. S’extraire de la foule. Etre ensemble. Etre tous les deux sans la foule. Il doit se faire violence pour ne pas le faire. Lui est si près, si près qu’il peut tendre la main et le toucher. Cirdan se rend compte qu’il a avancé jusqu’au photographe, attiré, aimanté. A porter de main. Est-ce que sa peau est douce ? Et ses cheveux ? Ses doigts rêves de les découvrir, de se faufiler entre les mèches. L’agitation n’est plus à l’extérieur, elle est à l’intérieur de Cirdan. Pour ne pas céder à une tentation qui viendrait encore faire échouer leur rencontre, il revient au sujet qui les maintient face à face.
« Tu as pris beaucoup de photos ? »
Des photos, évidemment. Des portraits. Des gens. Combien ont saisi son attention ? Combien ? Et Cirdan, il est quoi ? Une photo parmi un millier ? Vingt-sept années d’existence, bonnes et mauvaises, pour le découvrir, lui, sur le pont d’un navire. Un voyage improbable. Même pas vraiment son choix. Il a suivi le mouvement. Vingt-sept années pour le trouver. Et s’il l’avait déjà perdu... Personnellement, il n’a vu personne d’autre, il a passé son temps à chercher son photographe. Lui, le chasseur d’images a eu tant de visages à glisser dans sa mémoire, que d’autres l’ont peut-être marqué d’avantage qu’un simple installateur d’alarme.
« Tu as fait des rencontres ? »
Et si l’histoire n’existait pas. S’ils n’étaient que deux hommes se faisant face durant une croisière qui va s’achever bientôt dans la même solitude qu’elle a commencé. Il n’y a plus d’espace entre eux. Cirdan n’en veut pas. Il le veut lui.  Il pourrait l’effleurer du bout des doigts s’il ne craignait de l’effaroucher encore.

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Jeu 6 Sep - 20:35
Il a compté, ses pieds sont sur sept planches de parquets différentes. Il a bien regardé, elles sont pas toutes de la même taille. Celle qu’est sous son talon droit, elle est plus grande que les autres. Elles font toutes précisément la même largeur, par contre. Et si son esprit artistique a envie de regarder plus loin que la pointe de ses pieds pour vérifier, si oui ou non, les planches de tailles différentes font un motif, il le fait pas. Parce qu’il pourrait tomber sur une autre paire de pieds, et il sait à qui ils appartiennent. Il sait toujours pas le nom de la personne à qui ils appartiennent, mais il en sait assez pour se dire que c’est pas une bonne idée de le regarder, vraiment. Il est dangereux. C’est ce qu’il pense, Mathys. Il est douloureux à regarder. Mathys respire mal quand il est face à lui, et il a chaud, un peu comme s’il avait envie de transpirer, plus que de raison. Il fait chaud dehors, très chaud. Mais c’est rien, comparé à ce qu’il ressent dans son estomac. Il a l’impression de cramer de l’intérieur, et c’est tout sauf agréable. Ce qu’il aime le moins, c’est qu’il se rend compte que c’est pas une sensation qu’il a envie d’oublier. C’est une sensation qu’il aimerait bien continuer à ressentir. Et il comprend pas pourquoi. Parce que ça fait pas du bien. Alors il pense que c’est probablement comme la drogue, l’alcool ou la cigarette. Ces choses que les gens continuent de prendre, même en sachant que c’est mauvais pour eux. C’est peut-être ce genre de sensations. Mais Mathys a jamais entendu parler de sensations qui soient addictives et nocives. Alors il comprend pas. Il s’énerve quand il comprend pas les choses. Et il a pas envie de s’énerver. Alors il essaye pas de comprendre. Il accepte juste la sensation, et la subit, en espérant qu’elle passe. En espérant qu’elle reste très longtemps, en même temps. Mathys hoche la tête quand l’étranger face à lui reprend la parole. Et il se dit qu’il a une belle voix. Le genre de voix qui pourraient réveiller le désir de n’importe quelle bonne soeur. Celui de Mathys compris. S’il était pas aussi effrayé par ce qu’il se passe dans son corps qu’il comprend pas. Il est envahi par tout ça. Et il aime pas ça. Ou il adore ça. Il est pas sûr d’où se placer. Il se retient de relever la tête lorsqu’il lui demande s’il a prit beaucoup de photos. Et vraiment ce serait n’importe qui lui parlant, d’autre, il aurait relevé la tête, pour voir si leur curiosité était réelle, ou si c’était juste un moyen de le garder là, pour parler. Il aime pas utiliser la photo comme un simple moyen de parler. Il aime quand les gens sont réellement intéressés. Mais à peine a-t-il soulevé le menton de quelques millimètres qu’il se souvient de ses poumons serrés, de son rythme cardiaque effréné et de ses brûlures internes lorsqu’il le regarde. Il redescend les quelques millimètres en un quart de seconde. Il aimerait lui répondre, du coup. Sans le regarder. Mais il craint que s’il lui dise la vérité, qu’il a prit beaucoup de photos, il lui demande de les lui montrer. Et ça. Mathys peut pas. Parce qu’il y en a beaucoup, beaucoup de lui. Beaucoup plus que de n’importe qui d’autres. Il y a même probablement plus de photos de lui que de tout ce qu’on peut trouver d’autres sur la croisière. Il y a probablement plus de photos de lui que de toutes les autres choses réunies. Même les paysages, que Mathys aime pourtant tellement prendre en photo. Il hoche la tête, seulement. Répond pas. Et même, le hochement est tellement minime qu’il est pas sûr que quiconque puisse le voir, pas même l’inconnu face à lui. Il reprend la parole. Des rencontres. Est-ce qu’il a fait des rencontres ? Non. Pas vraiment. Il a rencontré cette fille, dans le noir. Puis il l’a rencontré lui.

- Toi. Qu’il répond alors, simplement. D’une voix calme. Probablement parce qu’il pensait pas vraiment le dire à voix haute. Mathys vouvoie jamais les personnes. Ou que très rarement. Même ses clients, ils les tutoient. Ils aiment ça, ils se sentent plus proches de lui. Il pense pas que lui parler de la fille, c’est intéressant. Puis, elle est pas importante, elle comme rencontre. Il a toujours la tête dirigée vers le sol, mais ses mains ont lâché l’appareil photo. Elles sont dans ses poches. Autour de lui, les planches de parquet semblent pas dessiner le moindre motif. Ça semble totalement aléatoire. Mathys aurait jamais fait ça aléatoirement. Pour que ce soit beau, il aurait fallu que ce soit recherché, dessiné avant.
Il trouve ça énervant, tout d’un coup, de regarder les planches de parquets aléatoirement mises par terre, alors il relève les yeux, pour plus les voir. Mauvaise idée. Ses yeux se bloquent quelques secondes sur le visage de l’étranger face à lui. Et il détourne les yeux, vite. Il a l’impression qu’un truc l’a piqué, qu’il a été brûlé au fer rouge. Il baisse plus la tête, regarde juste partout, sauf face à lui.
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call me by your name (cirdan)
Jeu 13 Sep - 10:49


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mathys & cirdan

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Lui, le photographe. Toujours le regard sur le sol. Toujours le regard à l’éviter. Toujours ce regard que Cirdan ne parvient pas à garder dans le sien. Il est sûr que dans ce regard il y plus d’océan qu’autour d’eux, qu’il y a plus d’étoiles que dans un ciel sans lune, qu’il y a plus de passion que toutes les animations absurdes de cette croisière ne pourront jamais éveiller. Il voudrait entendre sa voix. Il a envie de cette musique que Lui ne veut pas offrir. Il se contente de hochement de tête. C'est si peu. Depuis le temps que Cirdan le cherche depuis leur première rencontre. Ephémère rencontre. Et de nouveau, si peu. Il a ls poings fermés. Il se retient. L'agripper. Le secouer. Lui extirper quelque chose qui atténuerai le besoin de Lui. Alors, il doute tout à coup. Qu’est-ce qu’il fait là, planté devant ce gamin apeuré, ce gamin qui a l'air de se préoccuper davantage de la pointe de ses chaussures ? Il lui suffirait de passer au bar, de frôler des mains, d’ouvrir une conversation et de creuser la vie de l’autre mâle pour savoir, pour finir dans sa cabine, dans sa couchette. Au lieu de cette simplicité charnelle, il est là. Au lieu de soupirs dans la nuit qui n'attendent aucun lendemain, il est là à attendre que Lui ose quelque chose ! Qu’il ouvre la bouche pour déverrouiller cette immobilité. Autour d’eux, les gens dans leur fête bougent et rient. Ils crient leur joie. Eux, sont en vis à vis, tels des statues de pierre, chacune sur une colline, mais pas les bras tendus pour se dire qu’elles s’attendent, qu’elles s’espèrent, qu’elles se veulent, qu’elles se consument de n’avoir l’autre contre elle. Deux statues froides et si brulantes avec un fleuve de silence entre elles deux.

Enfin Cirdan reçoit la délivrance. Le mot unique résonne, le mot que le coeur de l’homme espérait tant. C’est un raz de marée dans son corps que son esprit ne peut plus contrôler,  parce  que  le  mot  le  dévore  complètement.
« Moi ! Il m’a rencontré moi et je l’ai rencontré lui». Il ne sais plus comment faire pour stopper l’énergie qui veut un Nous. Il veut le visage qui s’est arrêté à sa hauteur quelques secondes, déjà reparti en quête d’il ne sait quoi. Mais il y a ce « Toi » qui l’invite à sourire, qui le pousse à lever le bras, à poser sa main délicatement sur la joue du photographe. Une caresse aussi légère qu’une brise du soir. Une caresse pour qu’il arrête de regarder ailleurs. Ce qui se passe de fort est juste là devant lui.
« Moi ? Tu m’as si peu rencontrer et tant fuit. »
Une caresse, ce n’est plus suffisant, ses doigts tentent d’arrêter la fuite, de ramener le visage du photographe en face du sien. Il veut lui donner un sourire qu’il n’oubliera plus jamais. Il veut lui donner la tendresse de son regard. Il veut lui donner la force dans son geste d’arrêter d’esquiver.
« Je veux prendre ton visage dans ma mémoire et le conserver intact pour l’éternité. Je veux que tu conserves le mien. »
Telle une photo qui voyage au travers du temps sans prendre un ride, il veut la mémoire aussi fidèle.
« Quand nous serons très vieux, nous nous souviendrons de ce moment en nous regardant et nous nous prendrons la main, parce que nous, ce sera sans fin. »
Cirdan est déjà le vieil homme qui regarde en arrière et voit les amants passés. Ils lui donnent la nausée. Aujourd’hui, il comprend que tous ceux-ci étaient si loin des battements de coeur qu’il a pour Lui.

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call me by your name (cirdan)
Jeu 20 Sep - 22:04
Il ose pas le regarder. Il ose pas lui faire face. Il ose rien. Lui qui d’habitude, ose plus qu’il ne le devrait. Et ça le perturbe, et ça le frustre. Parce que pourquoi, et comment, et qui il est, ce type, pour lui provoquer des réactions comme celles-ci ? Mathys aimerait être en capacité de s’énerver contre le garçon face à lui. Il aimerait être dans la capacité de l’envoyer bouler. Lui qui a cette capacité à s’énerver si rapidement, pour aucune raison apparente. Sauf que là, bah rien. Là, il a l’impression qu’il peut pas. Que quoi que le type fasse, il pourra pas s’énerver. Et il comprend pas pourquoi. Mais encore, il comprend très, mais alors très peu de choses, depuis qu’il l’a rencontré, au bar. C’est frustrant. Et en même temps, c’est grisant. Mathys est quelqu’un de curieux, il aime savoir, comprendre, ce qui, de base, il n’est pas censé connaître. Il aime chercher. Pas trop, ceci dit. C’est pas comme si sa curiosité touchait aux affaires des autres, par exemple. Mais sur lui-même, ou sur le monde, il est curieux. Et sur tout ça, sur son incapacité à se mettre en colère, ou son incapacité à le regarder, ses jambes qui semblent ressembler à de la guimauve, tout ça, il veut comprendre. Et il a peur de ce qu’il pourrait comprendre, aussi. C’est pour ça, qu’au final, il cherche pas vraiment. Le “toi”, il le regrette dès que ça passe la barrière de ses lèvres. Il pensait pas vraiment le dire à voix haute. Et alors que dans son esprit, ça avait pas une signification de ouf, juste celle de dire qu’il était la seule personne intéressante qu’il ait rencontré sur la croisière, bah, finalement, il se rend compte qu’aux oreilles d’un romantique, c’est presque une déclaration. Et Mathys est loin d’être romantique, et clairement pas prêt pour une quelconque déclaration. Ce gars, peu importe qui il est, ce qu’il provoque chez lui, ça reste une inconnu. Et même s’il était pas un inconnu, il irait pas faire aucune déclaration, à qui que ce soit. Mathys le regarde pas, l’évite du regard, se retient de baisser de nouveau la tête. Putain, la dèche. Il a l’impression qu’il devrait se reprendre, lui dire que c’est pas ce qu’il pense. Que sa pensée, c’était pas de lui dire qu’il est important ou quoi, parce qu’après tout, il l’est pas vraiment. Ou peut-être qu’il l’est, mais vraiment, Mathys sait pas. Mathys comprend pas, de toute façon, pour le moment. Et il a pas envie de faire d’efforts.
Mais il a pas le temps. Parce que l’inconnu s’approche de lui, et qu’il pose sa main sur sa joue. Et Mathys, un Mathys normal, il lui aurait foutu une claque, et se serait cassé en le traitant de tous les noms. Mais Mathys est pas un Mathys normal aujourd’hui. Mathys est dans un état second. Alors il reste bloqué, là, face à un inconnu, et à sa main sur sa joue. Et sa main est fraîche, mais sa joue est chaude, et ça lui fait du bien. Et ça piquote un peu, là où elle est mise. Et ça fait réellement du bien. Et il écarquille les yeux. Parce que normalement, les petits contacts comme ça, les preuves d’affections, il les interdit. Aux clients. Parce qu’il veut pas qu’ils tombent sous le charme, et surtout pas qu’ils s’attachent. Parce que s’il fait ce job, c’est avant tout pour éviter que les gens s’attachent. Pas là. Là, il pose enfin ses yeux sur le visage de l’inconnu face à lui, et déglutit particulièrement bruyamment. Et c’est bizarre. Il a autant envie de fuir qu’il a envie de se plonger dans ce contact et d’y rester jusqu’à s’y noyer. Et il se met à parler. Il a une belle voix. Mais ce qu’il dit… C’est bizarre. C’est comme sorti d’un poème. C’est comme sorti, pire, d’un ancien livre de Shakespeare. Et Mathys supporte pas Shakespeare.
L’inconnu continue de parler, et plus il parle, plus le sourcil droit de Mathys se soulève. Parce que, vraiment, quoi ? Et c’est sa dernière phrase qui le met hors circuit. Qui met ce qui se passe entre eux, hors circuit. Qui redonne à Mathys un peu de contenance. Un peu de ce que l’ancien Mathys était. Alors, la sourcil droit haut, et la main de l’étranger toujours sur sa joue, ses lèvres forment un rictus. Ce rictus moqueur, et dédaigneux, qu’il a apprit à parfaire avec les années. Et il rigole, carrément. Rit, de moque. Il baisse la tête.

- Ah. Qu’il souffle. Dis, ça faisait un bail que j’avais pas ris comme ça. Merci. Et alors que les mots sortent de ses lèvres, il se rend compte que ça lui fait autant de bien que mal. Bien parce que là, il comprend ce qu’il se passe, il sait qu’il se moque. Il sait que la façon de parler de ce type est ridicule. Il sait qu’il doit pas rester là, où il va se transformer en chamallow, comme Ellie. Mais mal, parce que. Il sait pas. Il a l’impression qu’il devrait pas dire ça. Qu’il devrait pas faire le con avec l’inconnu. Qu’avec lui, il devrait pas être méchant. Il arrête de rire, et son sourire s’éteint, aussi rapidement qu’il est apparu. Il retire, un peu violemment d’ailleurs, la main de l’inconnu de sa joue, et le regard qu’il lui lance est presque un de dégoût. Il peut le regarder, maintenant. Mathys a l’impression que le charme a été rompu, maintenant. Et ça lui fait du bien.

- Je sais pas ce que tu m’as fait, au bar. Mais t’as du me filer une drogue, j’vois que ça. En tout cas, tes délires de poètes m’ont sérieusement fait redescendre, wow. Et il recule d’un pas, deux pas. Et son rictus, qui revient, à droite. Il le fixe. Maintenant, il peut plus le quitter des yeux. Parce que cet inconnu est beau. Vraiment beau. Et qu’il y a ce truc en plus. Mais qui l’empêche plus, maintenant, d’être qui il est vraiment Mathys. Ce bel enfoiré.
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Sam 29 Sep - 1:19


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mathys & cirdan

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Lui enfin réagit. Qu’est-ce qu’attendait Cirdan ? Qu’est-ce qu’il désirait ? Devant le rire du photographe, il s’entend lui-même rire intérieurement devant les hommes qu’il entreprend habituellement, avec lesquels il passe des nuits, des soirées, des journées, des matins. Il ne les prend pas pour une heure, il les entraine à d’avantage. Il les veut l’appelant pour combler les besoins qu’il a créé. Lui rit, Cirdan ne le fait pas, il ne se moque jamais, même si bien des fois il joue jusqu’à faire mal. Il sait qu’un homme est un homme et que si on le brise il devient une loque. Il aime les hommes. Pas les détruire. Cirdan ne rit pas alors que l’autre lance son dédain à la face de leur rencontre. Ce n’est pas une rencontre, c’est une lapidation. Cirdan est devenu ce que ses mots ont dit, ce que sont les hommes avec lesquels il échange de l’intimité, une présence pour rompre la solitude. Il est devenu vieux. Il est en manque de corps. Il est en manque de tendresse. C’est au tour de Cirdan de baisser la tête, de ne plus le regarder. Ils ont jouer à se chercher, à s’éviter. Il a fini par le désirer plus que de raison. Il en paie le prix. Il ne pleure pas. Il ne soupire pas. Il ferme la porte à cette ébauche d’histoire pour se protéger. Cette sensation d’abandon quand l’autre vous rejette, pire vous ignore, encore pire vous poignarde en plein coeur, cela ressemble à ce qu’il a vécu, enfant. Le rejet par son père. Cirdan, l’handicapé de sentiments, retrouve les vieilles blessures. Il les redécouvre non cicatrisées.
« Et bien, si cela t’a fait rire comme un dératé, on va dire que tu n’as pas perdu ta soirée. »
,Quand il relève le regard sur ce qui les entoure, la fête a amorcé son déclin. Tellement de temps pour parvenir à cette situation dans laquelle il se sent mal.
« Ouais parce que pour les photos de l’animation, c’est un peu mort. Faudra te contenter de mon humour.»
Il va plus loin ce photographe. Jusqu’à insinuer qu’il a glissé une drogue dans son verre. Là, il est étonné. Le gamin est stupide. Il voit que ça. Un gamin pas net dans sa tête. A bien y réfléchir, c’est mieux que la rencontre ait pris l’eau tout de suite. Plus tard, ils se seraient fait peut-être des promesses avant que tout s’effondre. Cirdan, c’est sûr, il lui aurait promis d’être là quand l’autre aurait besoin, de jour comme de nuit. Peut-être que ç’aurait été encore plus loin, peut-être que Cirdan aurait attendu de le revoir, aurait souffert de son absence. Il prend conscience de ce qu’il fait subir autour de lui quand il entre dans la vie d’un homme. L’autre, l’abruti, le connard, lui aura appris cela. Il l’aura mis en face de ses propres actions.
« Si tu vois ça comme ça, on en a fini pour ce soir.»
Pour ce soir et le reste de la croisière. Inutile d’échanger un numéro de téléphone ou une adresse. Inutile de demander un prénom. De la distance s’est de nouveau installée. Chacun a reculé. Cirdan fait un pas de plus, un autre, se faufile au milieu du groupe qui reste encore sur le pont. Il va éviter le bar. Il va éviter les gens. Il veut retourner dans sa cabine pour vomir.

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