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you hear me even when i’m quiet. (cléo)

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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Ven 15 Juin - 11:08
Les examens de fin d’année étaient enfin terminés. Je pouvais enfin respirer à nouveau. Quelque part, j’avais un peu peur de retrouver mon train-train quotidien parce que je savais que la douleur m’attendait également. Parce que je savais que la culpabilité était là, juste au tournant. Alors plutôt que de rentrer chez mes parents, plutôt que de retrouver le vide de cette maison triste, j’ai préféré envoyer un message à Cléo et la prévenir que je débarquais pour la soirée. Quitte à passer du temps en dehors de chez moi, autant le faire avec une personne que j’apprécie et qui me le rend bien. Autant le faire avec une amie – et des ami(e)s, je pouvais en compter sur les cinq doigts de ma main. J’ai fait un petit détour pour acheter à boire et à manger – tout un tas de cochonneries salées et sucrées certainement mauvaises pour la santé mais tellement bonnes pour le moral et la gaieté. Ce soir, je pouvais fêter la fin d’une très longue année scolaire et le début de vacances estivales bien méritées. Ce soir, je voulais un peu oublier. Et je savais que Cléo ne me laisserait pas seule avec les bouteilles ; je savais que Cléo m’accompagnerait. Alors sur le pas de sa porte d’appartement, je brandis les bouteilles à peine m’a-t-elle ouvert. « Livraison spéciale, je m’exclame joyeusement, les mains levées fièrement vers elle pour lui tendre le vin, le rhum et la vodka. J’ai pris aussi de quoi éponger tout ça, promis. » Je lâche un rire enfantin avant de claquer un bisou sur sa joue métisse. Comme à son habitude, Cléo était magnifique. J’adorais particulièrement ses cheveux parfois si indisciplinés. On aurait dit sa tête au réveil mais avec beaucoup plus de charme – moi, en règle générale, je ressemblais à un caniche, à peine levée. « Je te préviens, ce soir on fête la fin de mes examens, j’attaque d’emblée. Alors j’espère que tu n’es pas trop attendue au travail demain parce que j’espère bien t’épuiser ! » Je ris, un peu de façon machiavélique, parce que je suis déjà impatiente de pouvoir m’amuser. « Promets juste de ne pas travailler demain sur ma robe de mariée. » Ou peut-être qu’elle devrait. Peut-être devrait-elle complètement la massacrer pour me forcer à devoir absolument tout annuler. Est-ce que c’était une bonne raison pour tout annuler ? Ça l’était pour moi, en tout cas. À vrai dire, tout était une bonne raison pour moi d’annuler ce mariage dont je ne voulais clairement pas.
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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Ven 15 Juin - 13:35

La journée avait été longue. Très longue. Et cela n'avait aucun lien avait le fait que ma conversation nocturne avec Auguste_19 ne c'était pas terminée de la meilleure des façons. Pas du tout. Tellement pas que depuis que j'étais rentrée chez moi, mon ordinateur était allumée, posée non loin de moi, me narguant l'air de dire qu'il me suffisait juste de reprendre la conversation comme si de rien n'était. Oui mais non. Je ne voulais en aucun cas céder. J'étais fâchée et je voulais qu'il s'en rende compte. Quitte à passer des heures à me torturer l'esprit...
Heureusement pour moi, Dieu avait eu la bonne idée d'inventer les meilleures amies et la mienne voulait fêter la fin de ses examens. Amen ! Je n'allais pas passer ma soirée à me lamenter sur mon sort.  L'excuse était parfaite. Si tant est que j'ai besoin de me justifier car après tout, depuis quand fallait-il une raison pour passer du temps avec une copine et de l'alcool ?
Lorsque Ophélie s'annonça, je bondis littéralement hors du canapé (des fois que je ne sois pas assez rapide ou que je me précipite sur mon ordinateur, au choix...) m'arrachant à mes interrogations multiples et variées qui me menaient toutes à l'inconnu du net.

- Salut ma belle, dis-je tandis qu'elle m'embrassait.

Je me poussais pour lui laisser la place de rentrer, non sans récupérer ses sacs. Effectivement, il y avait autant à boire qu'à manger et aux vues de nos gabarits à chacune, la fête allait être explosive. Parfait !
J'aurais pu lui demander comment c'était passé son examen mais outre le fait que j'avais une totale confiance en elle, je savais également que le but de la soirée était de s'oublier alors autant passer aux choses sérieuses directement, non ?

- Installe-toi, je vais préparer notre plateau.

Depuis la cuisine ouverte, je pouvais voir et entendre ma meilleure amie. Tout en sortant bols et verres que je remplissais de toutes les victuailles amenées par la jolie rousse, je poursuivais la conversation.

- T'inquiètes, je travaillerais sur la robe d'une mariée infecte. Juste pour avoir le plaisir de l'entendre râler sur les croquis.

J'avais plusieurs nom en tête car si certaines mariées étaient des amours, d'autres étaient de véritables monstres que je ne pouvais maltraiter qu'en leur proposant des modèles plutôt laids. Et même si j'avais toujours un peu de mal à imaginer ma Lili mariée, (surtout parce que moi même je n'y croyais pas... Ou plus...) il était hors de questions que je sabote sa robe.

- Et voilà ! dis-je en posant le plateau sur la table basse.

Je m'enfonçais dans mon canapé, jetant un coup d'oeil discret à mon ordinateur ouvert sur la page de The Chart. J'attrapais aussitôt un shot de tequila que je bu sans me faire prier mais avec une légère grimace.

- Et justement comment avancent les préparatifs ?
 
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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Ven 15 Juin - 22:43
Tandis qu’elle me propose de m’installer pendant qu’elle dépose nos victuailles sur un plateau, j’ôte mes escarpins vernis et m’affale peu élégamment sur son canapé en ramenant mes cuisses contre mon buste. Rien que de me trouver chez Cléo amenait déjà un semblant de légèreté à ma poitrine. Je n’avais besoin de rien d’autre que de sa présence ce soir – en plus de quelques nombreux verres d’alcool. Je m’entends pouffer de rire lorsqu’elle menace les robes de mariée d’autres clientes et rétorque : « Tu veux leur provoquer un infarctus, c’est ça ? Tu crois que ta patronne apprécierait que tu lui fasses perdre des clientes, comme ça ? » Je n’avais pour l’instant que très peu eu à faire avec madame Tanaka, ayant laissé le soin à Mère de régler tout ce qui était détails administratifs, mais pour l’avoir seulement aperçue, elle m’avait plutôt fait l’effet d’un véritable iceberg. Son air froid m’avait quelque peu mise mal à l’aise et j’avais été soulagée de me dire que des personnes plus solaires comme Cléo (et plus tard mademoiselle Reeves) allaient s’occuper de mon futur mariage. Mais je savais surtout que mon amie était une grande professionnelle et que, même si ses clientes étaient de vraies pimbêches, elle ferait le travail le plus impeccable qui soit. Je savais aussi que ma robe serait absolument magnifique – ce qui me rendait encore plus triste parce qu’elle ne serait pas aussi importante que je l’aurais voulu à mes yeux. J’aurais voulu qu’elle ait une signification spéciale ; j’aurais voulu la porter pour un jour spécial. Pas pour cette mascarade qui n’avait de mariage que le nom. Silencieusement, je soupire en m’enfonçant un peu plus dans les coussins du canapé avant que la métisse ne revienne, tout sourire, plateau entre les mains. Lorsqu’elle attrape un de ces verres à shot déjà remplis, je l’imite sans me faire prier et en avale le contenu d’un trait. Je grimace un peu en sentant l’alcool me brûler la gorge mais la sensation devient vite un peu plus agréable. J’aimais l’amertume de la Tequila sur ma langue. Je reste ensuite un instant silencieuse quand la question de Cléo me prend un peu de court. J’aurais voulu ne pas avoir à aborder ce sujet-là ce soir mais comment lui en vouloir ? C’était son métier et je venais juste de lui parler de ma robe de mariée. Aussi haussé-je les épaules d’un air morne. « Ça avance bien, je crois. Je n’ai pas trop pu m’en préoccuper ces dernières semaines à cause de mes examens alors Mère a pris le relais. » Le geste machinal, j’attrape un autre verre que je vide aussi sec. « Je sais qu’elle a rencontré mademoiselle Reeves à plusieurs reprises ces dernières semaines et elle en revenait en ayant l’air satisfaite donc je suppose que tout va bien, je continue, mes ongles tapotant nerveusement malgré moi contre le verre. Mais je n’avais pas le temps de me disperser alors je n’ai pas posé plus de questions que ça. » Et ça ne m’avait pas plus dérangée que ça. Peut-être juste un peu. Parce que j’aurais voulu savoir ce qu’avait dit Dakota, si elle avait posé des questions à mon sujet. Et puis, à chaque fois que cette pensée, je me sentais irrémédiablement idiote parce qu’il était finalement impossible que Dakota ait dit quoique ce soit sur moi.
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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Ven 15 Juin - 23:45
J'avais beau ne pas aimer le mariage, j'appréciais d'aider tous ces couples heureux et fou amoureux. Avec le temps, j'avais appris à repérer les différentes émotions. Il y avait les stressées, les impatients, les "happily ever after" et tout un tas d'autres catégories que j'avais appris à apprécier, à détester voir à craindre dans certains cas. Ils avaient cependant tous un trait commun, tous s'intéressaient à leur mariage, du début à la fin, du bouquet de la belle-mère en passant par les chaussures du révérend

Tous à l'exception de celles et ceux qui ne voulaient pas se marier.

Généralement, lorsque je tombais sur ce genre de spécimen, j'observais de loin, pariant parfois avec moi-même sur l'implosion du couple. C'est ainsi que je n'avais pas été surprise lorsqu'une jeune femme avait abandonné son fiancé à l'autel pour fuir avec le frère de ce dernier. Aucune surprise non plus lorsqu'un futur marié avait lui aussi pris la fuite avec le frère de sa fiancée. L'être humain était prévisible si tant est qu'on s'y intéresse assez.

Et je m'intéressais à Ophélie. J'observais sa façon d'être encore plus que les autres personnes. Sans doute les conséquences de mon amitié avec Lucy. Avec elle je n'avais rien vu malgré les signes plus qu'évident. Il était hors de question que je faute deux fois. Bien sûr Ophélie n'était pas Lucy, elles étaient relativement différentes et jamais oh grand jamais je n'avais confondu les deux filles. Mais je ne voulais pas répéter les erreurs du passés. Je voulais être présente pour mon amie, même quand elle pensait que ce n'était pas nécessaire.

Alors oui, j'avais remarqué qu'Ophélie ne se préoccupait pas plus que ça de son mariage, se contentant de suivre les désidératas de sa mère. Ce que je ne m'expliquais pas c'était le comment du pourquoi.

- J'espère qu'en tant que témoin, enfin si je suis bien ton témoin, j'aurais le droit d'organiser ton enterrement de vie de jeune fille sans que ta mère ne s'en mêle ?

Je buvais un nouveau shot, l'air de rien (mais avec une légère grimace), avant de reprendre.

- T'aimerais faire quelque chose de spécial ou tu t'en moques ?

C'était plutôt vil de prêcher le faux pour savoir le vrai mais j'ignorais encore comment aborder le sujet. Je n'avais clairement pas envie de donner un coup de pied dans la fourmilière sur de simples suppositions. Je voulais vérifier le bien fondé de mes pensées.

- Si tu veux on peut regarder ça ce soir.

A peine ces mots prononcés, je me saisissais de mon ordinateur, vérifiant au passage mes messages avant de glisser la fenêtre sur les côtés et de taper dans un nouvel onglet "idée enterrement vie de jeune fille".
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Sam 16 Juin - 13:25
Parfois, je devais paraître bizarre. Je n’étais sûrement pas comme toutes ces mariées que l’agence Dolce Vita devait voir. Je n’étais anxieuse, je n’étais pas surexcitée. Je n’avais pas des milliers d’idées irréalisables dans la tête. Au contraire, je me cachais la plupart du temps derrière Mère et ses directives, me laissant presque porter par la situation. Je n’avais pas envie de ces noces, je n’avais pas envie de m’intéresser à ce mariage. Me détacher de toute cette organisation, c’était le moyen pour moi de croire qu’il n’aurait jamais lieu. C’était le moyen pour moi de me bercer d’illusions et de me penser encore libre de choisir ma vie. Alors je percevais bien certains regards curieux, des prunelles un peu arrondies de surprise mais je faisais comme si de rien n’était. Comme si tout était normal et que je vivais les plus beaux instants de ma vie. Aussi quand Cléo commence à me parler de mon enterrement de vie de jeune fille, je sens un frisson glacé qui me parcourt le dos. Un peu alarmée, je reste un moment silencieuse et me donne contenance en piochant une tortilla dans le saladier en plastique sur la table basse. Je croque dedans, histoire de me laisser un peu plus de temps pour réfléchir à quoi lui répondre. À comment tourner mes phrases pour ne pas paraître encore plus bizarre. « Mmh, tu sais, je ne crois pas vouloir d’un enterrement de vie de jeune fille, je plaide dans une légère moue pincée. Ce n’est pas vraiment quelque chose qui me fait très envie, au fond. » J’étais pourtant le genre de jeune fille fêtarde et amusante. Une musique entraînante passait à la radio et je me mettais à danser comme une folle. J’avais déjà passé des heures et des heures sur les pistes de danse de discothèque ici ou en France, à m’épuiser jusqu’à ce que mes pieds me fassent mal. « Tu sais les strip-teaseurs, tout ça, très peu pour moi. » Pour un autre mariage que le mien, j’aurais été plus que ravie de participer à un enterrement de vie de jeune fille. J’aurais été la première à vider les bouteilles, à rire trop fort, à enfiler des billets sur le string léopard d’un danseur exotique. Oui, je me serais tout simplement éclatée. Mais pas là. Pas pour un mariage qui serait le mien. Pas pour un mariage dont je ne voulais pas. « Et de toute façon, tu n’aurais pas grand-monde à inviter à cette soirée, je lâche d’un ton morose en haussant les épaules. En dehors de ma famille, personne n’est au courant que je vais me marier. Je n’ai invité personne qui me soit proche. » J’avais gardé ce secret enfoui comme une honte. J’étais incapable d’en parler à mes ami(e)s de l’école de médecine ou même les quelques personnes avec qui j’avais gardé contact à Lille. Ce mariage n’était pas le mien, le nôtre avec celui de mon futur époux. Ce n’était qu’un mariage de business entre nos pères respectifs. Ça n’avait rien de l’union dont j’avais pu rêver étant petite. Ça ne ressemblait en rien à un acte d’amour qui était censé être le plus beau jour de ma vie. Dans un pincement de lèvres, je me penche et me sers un autre verre de Tequila que j’avale cul sec. L’alcool envoie une décharge dans tout mon corps et je soupire d’aisance.
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Lun 18 Juin - 22:18

En entendant les réponses de ma meilleure amie, je ne pouvais plus douter du fait que quelque chose n'allait pas. Elle ne suivait les préparatifs que de loin, laissant sa mère tout gérer, elle ne manifestait aucune joie est je ne pouvais pas passer à côté de l'absence d'étincelle dans le regard. Le fait qu'elle ne veuille pas d'enterrement de vie de jeune fille, elle qui démarrait au quart de tour lorsqu'elle entendait If you wanna be my lover, comme toutes filles des années 90, elle qui adorait mettre les baffles de ma chaine-hifi à fond pour se lancer dans des rythmes endiablés et les exemples étaient multiples et variées.

Cette fois je ne pouvais pas passer à côté ou chercher des raisons de plus à mes inquiétudes. Je devais me lancer et aborder le sujet. Je reposais donc mon ordinateur sur ma table basse et me tournais vers mon amie. Comme pour me donner du courage, j'attrapais ses mains dans les miennes, lui faisant face.

- Tu sais que tu peux tout me dire Ophélie, hein ?

Bien sûr je voulais aborder le sujet avant que l'alcool ne prenne un peu trop le pas sur nos esprits mais surtout je voulais plus que tout qu'elle comprenne qu'elle pouvait compter sur moi.

- Si tu me dis que je me trompe, je te croirais Lili, vraiment mais... Est-ce qu'il y'a une possibilité pour que tu n'ais pas envie de te marier ?

Pour le moment je préférais taire le reste de mes suppositions. Les mariages arrangés n'existaient plus depuis des lustres, n'est-ce pas ? Ou du moins, dans notre société occidentale, non ? Mais en même temps... Je n'avais jamais vu son fiancé et elle ne m'en parlait même pas à vrai dire alors que de mon côté, même s'il ne s'agissait que de relations sans lendemain, lorsque l'occasion se présentait, je lui disais tout dans les moindre détails.
Histoire de l'encourager, je nous servais deux verres, de vins cette fois, mon pécher mignon
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Jeu 21 Juin - 21:18
Ça faisait bizarre de me sentir sous le regard inquisiteur de mon amie. Cléo avait cette capacité à voir comme à l’intérieur d’une personne chaque fois qu’elle fixait les gens comme elle est en train de le faire avec moi. À la fois embarrassée et un peu honteuse, je la laisse m’attraper les mains comme si le geste était censé me rassurer. Je sais qu’elle ne cherche qu’à être une bonne amie pour moi, elle cherche à être présente. Mais tout est coincé, là, à l’intérieur de moi. À quoi est-ce que ça servirait de lui avouer que je ne veux pas de ce mariage ? Cléo ne ferait que s’inquiéter un peu plus pour moi. Elle ne pouvait rien pour me sortir de cette impasse. De ce cauchemar. Elle ne pourrait pas m’aider à démêler tous les nœuds dans ma poitrine. J’étais tout seule engouffrée dans ces sables mouvants. Et je ne savais pas encore si j’avais décidé de m’extirper de là ou bien de me laisser couler jusqu’au fond. Je ne savais même pas quelle solution m’apparaissait comme étant la meilleure des deux. D’un côté m’attendait un mariage forcé, arrangé, avec quelqu’un que je ne serai jamais capable d’aimer même avec toute la volonté du monde ; de l’autre, je m’étais entichée d’une fille que je draguais derrière un écran d’ordinateur et qui ne savait même pas que, en réalité, elle travaillait en quelque sorte pour moi. « Je me dis juste que ça arrive peut-être un peu trop vite, je temporise en forçant un sourire. Ou alors c’est simplement l’angoisse des futures mariées qui me gagne. » Je ris légèrement avant de laisser tomber mes yeux sur nos mains enlacées. Sa peau paraissait si brune en comparaison de la mienne si blanche. Même vitre sous le soleil californien n’avait rien fait à ma peau de rousse française venue du Nord. « Et parfois, j’ai l’impression d’être trop jeune pour ça. » Ce n’était pas de véritables mensonges, c’est seulement des moitiés de vérités. Parce qu’il était vrai que je me sentais trop jeune pour me marier – mais je n’avais surtout pas envie que l’autre abruti me passe la bague au doigt. Je lâche un soupir, dégage mes mains pour attraper le saladier de chips au sel et au vinaigre. Gardant un silence confortable dans lequel il m’était si simple de me réfugier, mes yeux se posent alors sur l’écran d’ordinateur allumé. Haussant les sourcils, je braque finalement mon regard sur la brune et m’exclame : « Alors, t’as fait des connaissances ? Y a des beaux mecs qui ont attiré ton attention ? je demande avant de pointer mon index sur son visage, tout près de son nez. Et attention, ne me mens pas, Cléo ! » C’était un peu ironique de ma part de lui demander la vérité quand j’avais été totalement incapable de lui donner la mienne.
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Ven 29 Juin - 21:10

J'écoutais la réponse de mon amie, sans réellement y croire. Malgré ma promesse, j'avais du mal à sérieusement penser que je me faisais des films. Et puis ses mots étaient hésitants, synonyme d'excuses pour moi. J'avais toujours été du genre à ressentir de l'empathie pour les gens, encore plus pour les personnes que j'aimais. Alors oui, je me sentais mal pour Ophélie, mal de ne pas pouvoir lui venir en aide, mal de ne pas la faire sentir assez en confiance avec moi pour me dire toute la vérité.

- Tu peux le reporter, tu sais ?

Ou l'annuler. Et fuir. Agir égoïstement et laisser ce fiancé que je ne connaissais pas sur le bas côté pour trouver quelqu'un qu'elle aimerait, qu'elle aurait envie d'épouser ou qui lui donnerait des étoiles dans les yeux et aucun doute. Surtout aucun doute.

- Tu sais en deux ans, j'en ai vu des mariés, toutes différentes les unes des autres.. Je ne prétends pas être une experte mais toi tu...

Moi qui avait promis de la croire sur parole, j'étais incapable de juste laisser la conversation comme ça... Je voulais batailler, lui tirer les vers du nez, en somme la forcer. Tout ce qui ne fallait pas faire. Géniale !
Avec difficulté, je ne terminais pas ma phrase, préférant boire à nouveau pour lui laisser le temps de respirer et pour me laisser le temps de trouver la bonne façon de faire.

Mon silence eut pour effet de laisser le champ libre à Ophélie pour embrayer sur ma propre vie amoureuse. C'est elle qui m'avait inscrite un soir ou nous avions un peu trop bu. Oui, ma meilleure amie était une petite rigolote, ce qui expliquait pourquoi j'avais du mal à la croire quand elle disait ne pas vouloir d'enterrement de vie de jeune fille... Bref, elle m'avait inscrite et si au départ, j'avais tiré la gueule, au final cela m'avait permis de rencontrer Auguste_19. Et ça faisait six mois que nous discutions tous les jours ou presque.

- A dire vrai, j'ai pas vraiment regardé les photos de ces hommes. En fait, je parle juste avec un mec...

Mec avec qui je suis fâchée et qui ne me donnait toujours pas signe de vie malgré mes coups d'oeil appuyé à mon ordinateur.

- Je sais pas à quoi il ressemble. Il aimerait qu'on se rencontre mais moi je ne suis pas prête. On est pas obligé à chaque fois de faire ce qu'on attend de nous si on se sent pas prête, pas vrai ?

Coucou Ophélie, es-ce que tu entends mon message subliminale ? Comprends-tu que tu peux dire non ?  
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Mar 3 Juil - 10:23
Il y avait parfois des moments où je détestais avoir une meilleure amie comme Cléo. Une meilleure amie qui me connaissait bien, qui voyait les fêlures et les craquelures dans mon masque de tous les jours. Parce que je savais que je ne pouvais rien lui cacher, parce que je ne pouvais pas lui mentir. Pas à elle. Alors quand elle me souffle l’idée de reporter le mariage j’ai envie de lui dire oui. De la supplier de m’aider à trouver toutes sortes d’excuses pour repousser cette date fatidique. Mais je me retiens. Je serre les dents, les poings. Il y a comme un nœud qui me tord l’estomac, douloureusement. Cléo a bien compris. Elle a tout compris. Mais je reste silencieuse, stupidement silencieuse. Parce que je n’ai pas le choix ou bien pas le courage de m’opposer à la décision de mes parents. Je soupire légèrement, à la fois lasse et soulagée que ma meilleure amie ne semble pas vouloir aller plus loin dans notre conversation. Elle a dû comprendre en me regardant que je n’avais pas la force de continuer ou bien elle avait vu que j’étais sur le point de craquer. Parce que c’était ça. Je sentais les nerfs prêts à lâcher ; je sentais le cerveau en pleine ébullition. Je sentais les hurlements coincés dans ma gorge, à m’étouffer. Lentement, j’imite la brune et avale une gorgée. Le liquide me brûle la gorge, presque délicieusement. J’ai envie d’avoir le tournis, j’ai envie de voir des étoiles. J’ai envie de rire et de profiter de ma vie. J’ai envie de pouvoir m’affaler sur le canapé en riant, en parlant de toutes ces histoires d’adolescente stupide qui ne pense pas à demain. Heureusement, apercevoir son ordinateur allumé me donne un autre sujet de conversation que celui de mon prochain mariage. Ma vie amoureuse, qui n’en est clairement pas une, n’a rien d’intéressant. Il n’y a rien à dire. Je ne veux rien en dire. « Finalement, j’ai bien fait de t’inscrire sur ce site, hein, je la nargue en lui tirant la langue après un clin d’œil. » Et j’avais fait la bêtise de m’y inscrire par la suite, parce que j’étais devenue complètement cinglée et que j’avais pu voir le profil de celle qui organisait les préparatifs de mon mariage. Je ne parvenais toujours pas à comprendre ce coup de folie mais c’était là. J’avais tous ces messages pour me rappeler ce que j’avais fait. « Et tu lui as expliqué que tu ne te sentais pas prête ? je lui demande après qu’elle m’a expliqué sa situation. S’il n’est pas trop stupide, il va faire l’effort de comprendre et d’être patient. Et s’il n’est pas prêt à t’attendre alors c’est qu’il n’en vaut pas la peine. » Dit comme ça, c’était simple. Mais le même problème s’était imposé avec Dakota lors de nos conversations. Parce qu’elle avait envie de me voir, de me rencontrer mais que je ne pouvais pas lui donner rendez-vous sans avoir peur de tout gâcher. Parce que j’étais moi ; parce que j’étais Ophélie Chateaubriand, une cliente qui a embauché la boîte pour laquelle la brunette travaillait. Je soupire légèrement cependant que les mots de Cléo résonnent en moi. « Bien sûr que rien ne t’oblige à le rencontrer, je rétorque doucement. Après il faut te demander pourquoi tu as peur de le rencontrer, ce qui te retient. Et aussi si tu tiens assez à lui, à vos conversations et à tout ce que vous échangez. » Rien ne m’avait paru plus réel que ces derniers mots. Je ne savais même plus si je parlais de ma meilleure amie ou de moi-même. Si je parlais de sa relation avec son inconnu ou bien de ces messages échangés avec mademoiselle Reeves. Tout était devenu si compliqué depuis que j’avais joué les femmes mystérieuses sur ce site de rencontres.
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Dim 5 Aoû - 22:40

La remarque de mon amie me fait rire. Oui, si on y regarde bien, elle a eut raison de m'inscrire sur ce site. Mais en même temps, je trouve tout ça trop précipité et encore, le mot est faible. Alors oui, pour une fois je fais la lâche et je me contente de la pincer gentiment. Hors de question d'avouer qu'elle avait raison !
La suite de la conversation m'arrache un sourire. Quand il s'agit de ma situation, Ophélie semble être d'accord avec moi. Pourtant ce qui s'applique à l'une ne s'applique pas à l'autre. Et de nouveaux, ça me brise le coeur. Pour autant, je ne change pas de sujet, pas égoïstement bien sûr, j'ai toujours en tête de me servir de mon expérience pour lui faire ouvrir les yeux...

- J'ai pas envie de... Souffrir... Je veux être sûr que c'est le bon, que je vais pas droit dans le mur en me lançant là dedans. Tu n'as jamais eu ce sentiment que tu prends pas la bonne direction ? Que tu risque de faire naufrage ?

Oui, quand il s'agit de ma situation, Ophélie semble d'accord avec mon raisonnement alors pourquoi refuse-t-elle de voir qu'elle mérite elle aussi d'avoir le choix ?

- Et dans ces cas là, le mieux c'est de suivre son ressenti, pas de se forcer... Pour quoi que ce soit...

Est-ce que j'ai l'impression de me répéter ? Oui. Mais le jeu en vaut la chandelle si ma meilleure amie m'avoue enfin qu'elle est bloquée dans une situation qui la dépasse et qu'elle a besoin de mon aide. Alors oui, je continue.

- Je tiens à lui, la question n'est pas là pour une fois... Je veux juste éviter de m'attacher à quelqu'un qui se moquera de moi... Comme ça pu être le cas dans le passé.... Avec Jake...

Ophélie est l'une des rares personnes à connaitre mon histoire avec mon seul et unique amour. Etrangement, avec elle, je n'ai eu aucun mal à me livrer, les mots sont sortis tout seuls... Elle sait que j'ai été marqué par lui...

(désolée pour ce mini poste pourri you hear me even when i’m quiet. (cléo) 2577076689 )
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Sam 11 Aoû - 10:33
Il était parfois difficile de faire la part des choses. Je n’étais plus vraiment certaine de parler à ma meilleure amie de sa situation mais peut-être me perdais-je dans mon propre quotidien qui ne me satisfaisait pas. Bien sûr que je comprenais ce que Cléo voulait me dire. Bien sûr que je comprenais ce qu’elle sous-entendait à demi-mots sans être véritablement subtile. Et j’aurais voulu avoir le choix. J’aurais voulu pouvoir tout envoyer balader et partir sans me retourner. Mais pour quoi ? Pour vivre seule comme l’avait fait mon frère, il y a de cela des années ? Pour me retrouver sans rien ? Je n’étais pas aussi aventureuse que Henry ; je m’étais habituée à mon petit confort de fille de riches. Et quand nous avions tout perdu et qu’il avait fallu tout reprendre à zéro, j’avais compris que la vie de luxe offerte par mes parents était plus que profitable. Et même si je me sentais honteuse de penser ainsi, j’étais surtout complètement effrayée à l’idée de perdre le peu de stabilité que je possédais. Alors peut-être que l’argent ne faisait pas tout, peut-être que je n’étais pas vraiment heureuse mais il y avait des risques que je n’étais pas prête à prendre. Pas encore. Pas maintenant. « Mais si on ne se force jamais, quand est-ce qu’on osera prendre des risques dans la vie ? je demande, fronçant légèrement les sourcils. Parce que c’est comme ça qu’on avance, non ? En prenant des risques. » Je comprenais que la brunette se trouve face à un dilemme. Je comprenais qu’elle ait peur de se tromper, d’être blessée. De souffrir encore une fois à cause d’une personne mal intentionnée. C’était plus que compréhensible. Mais c’était parfois dans les blessures que l’on devenait plus forts. « Mais peut-être qu’il n’est pas du tout comme Jake et qu’il pourra te rendre heureuse ? Peut-être qu’il est la personne qu’il te faut ? Mais tu ne le sauras jamais avant d’essayer. Avant de lui laisser une chance. » Cléo était encore hantée par le fantôme de Jake – à raison. Cette histoire restait comme une blessure sur son cœur et son corps. Mais elle devait prendre conscience qu’il ne devait plus avoir cette emprise sur elle ; elle devait prendre conscience qu’il n’avait plus ce pouvoir-là. « Peut-être que ça en vaut la peine, Cléo. Qu’il en vaut la peine. » Qu’il valait la peine de prendre un tel risque pour elle.
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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Mer 15 Aoû - 21:25

Les mots d'Ophélie me rassure plus que je ne veux bien l'admettre. Ou alors l'alcool a déjà pris le pas sur moi, c'est au choix. Quoi qu'il en soit, je suis un peu plus apaisée à force de l'écouter. Auguste n'est pas Jake. Et soit j'accepte cet état de fait en le laissant entrer pleinement dans ma vie soit j'arrête tout. C'est aussi simple que cela.

- Tu as raison... dis-je en portant de nouveau mon verre à mes lèvres. Et toi ?  Il n'y a aucune chance que tu appliques tes propres conseils ? Que tu prennes le risque de réellement te confier à moi ? Ou que tu dises stop à ce que tu ne veux pas ?

Je suis curieuse et insistante, j'en ai conscience mais je le fais avant tout pour elle. Pas pour satisfaire une curiosité malsaine ou malvenue. Je sais que quelque chose ne va pas et je ne peux pas ou je ne veux pas attendre patiemment que tout lui échappe des mains.

- J'ai déjà eu une meilleure amie malheureuse Ophélie et j'ai pas pu l'aider. Peut-être parce qu'elle ne voulait pas, peut-être parce que je ne pouvais pas mais le résultat est le même. Aujourd'hui elle n'est plus là...

Peut-être que c'est petit et mesquin de ma part de lui parler de Lucy pour lui soutirer des aveux, peut-être que c'est aussi égoïste de la presser autant mais j'ai perdu beaucoup trop dans ma vie pour la laisser s'enfoncer jusqu'au point de non retour. Bien sûr que Ophélie n'est pas Lucy, leurs histoires sont différentes, elles sont différentes. Mais ma relation avec Lucy a fait de moi celle que je suis, une fille inquiète pour ses proches.

- Je ne peux pas détourner le regard face à toi...
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you hear me even when i’m quiet. (cléo)
Ven 17 Aoû - 10:51
Je comprenais que Cléo ait du mal à se laisser aller. Qu’elle ait peur de souffrir. Après ce qu’elle avait vécu avec Jake, après la souffrance qu’elle avait endurée, n’importe qui serait effrayé à la simple idée d’ouvrir son cœur à nouveau. Mais si je pouvais également lui faire comprendre que le risque en valait peut-être la peine, qu’elle pouvait prendre sa chance cette fois encore, alors j’aurai fait mon travail de meilleure amie. Et puis, la brunette pouvait toujours compter sur moi si elle venait à se retrouver avec son cœur brisé. Je serai là pour elle, toujours. Mais je n’étais pas la seule à vouloir prendre soin de ma meilleure amie. Je voyais bien que Cléo avait compris que quelque chose n’allait pas dans ce mariage qui était le mien. Je voyais bien qu’elle avait compris que je n’en voulais pas ou que quelque chose ne me convenait pas. Je ne pouvais pas lui en vouloir de chercher à prendre soin de moi, de chercher à me protéger mais elle ne pouvait apercevoir finalement qu’une petite partie du tableau. « Cléo, je souffle avant de détourner les yeux. » Une grimace déforme mes lèvres et je sens comme un poids sur mon estomac à mesure que ma meilleure amie m’explique qu’elle s’inquiète pour moi et qu’elle ne peut plus rester là, sans rien dire, à me regarder envoyer mon avenir par la fenêtre. Quand elle mentionne Lucy, je ne peux m’empêcher de déglutir avec difficulté. C’était normal qu’elle s’inquiète comme ça. « Je te suis très reconnaissante de t’inquiéter pour moi, je laisse échapper en posant ma main sur la sienne. Mais je ne suis pas Lucy et je ne finirai pas comme Lucy. » J’avais beau ne pas vouloir de ce mariage, je n’avais jamais eu envie de mourir. Je ne m’étais jamais dit que la mort était finalement la seule solution qu’il me restait. Je pouvais encore m’enfuir, parcourir le monde et tout laisser en plan ici. Je n’étais pas véritablement coincée, je ne l’étais que parce que j’avais peur de me retrouver sans rien. « C’est vrai que ce mariage n’est pas ce que j’aurais souhaité, j’avoue avec un haussement d’épaules. Mais ce n’est pas la fin du monde, je vais survivre. » Je l’espérais, en tout cas. Je ne voulais pas être malheureuse, j’aurais souhaité autre chose pour mon avenir. Sauf que l’on ne décidait pas toujours de ce qui arrivait dans notre vie. Quelque part, j’avais creusé ma propre tombe en apportant toute cette honte sur ma propre famille. Et comme on fait son lit, on se couche. « Promis, si jamais je sens que je dérape, je viendrai te voir. » Je ne voulais pas perdre pieds, mais je ne savais pas combien de temps encore je pourrais tenir dans cette vie dont je ne voulais pas. Je ne savais pas combien de temps j’allais tenir à faire semblant, à prétendre que j’acceptais ce que Père voulait pour moi. « Heureusement que tu es là, ma Cléo. Tu rends les choses bien plus faciles. » Je souris avant de venir la prendre dans mes bras, reconnaissante. J’avais eu une bonne idée lorsque j’avais insisté pour engager l’entreprise Dolce Vita. Avoir Cléo à mes côtés rendait l’organisation de ce mariage bien moins compliquée à gérer.
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