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Never come back [Austay #1]

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Never come back [Austay #1]
Mar 17 Juil - 12:32

Ces images tournent en boucle dans mon esprit à chaque fois que je ferme l’œil. Impossible de le faire dans mon lit, c’est déjà une certitude. Je ne peux les éviter, arrêter d’y penser… ça fait presque partie de moi tellement ça me ronge le cerveau. Ce petit corps tremblant, baignant dans son sang, levant la main ou presque, en appelant à l’aide, qui ne viendra jamais assez vite. Cet homme au rire qui me vrille les tympans, plus d’humanité, plus rien. Je me sens vide, je me sens inutile, et j’ai pourtant un job à assurer. Ces gosses qu’on a pu certes sortir de leur enfer, mais qui sont, par notre faute et notre manque de compétences, restés ici durant 6 longues semaines. Que des gosses de la rue, sans famille, sans avenir et sans plus aucune estime d’eux même. Mais ce petit garçon restera gravé dans ma mémoire, sa voix, son souffle qui s’éteint doucement et sa main qui retombe sur le sol, lorsque la vie le quitte…

Je me réveille en sursaut dans ma voiture, derrière le volant. Merde, je suis en retard ? Je me suis garée sur le parking une bonne heure avant le rendez-vous, ne tentant plus en place dans mon appartement. Une douche rapide, mes fringues de tous les jours et me voilà condamnée à suivre une thérapie. Soit disant que je suis traumatisée. Ce n’est pas moi qui suis à plaindre, c’est eux ! Comment j’ai pu me croire assez forte pour bosser chez les mineurs ? Il ne faut pas être totalement droit dans sa tête pour oser se frotter à ce genre de milieu, et encore moins aux affaires qu’elle traite. Je glisse une main dans mes cheveux, me maudissant encore un peu plus à chaque minute d’avoir laissé mon abruti de coéquipier me convaincre de suivre cette thérapie avec sa charmante femme. Ian est mon pilier au boulot et je ne peux prendre le risque qu’ils me remplacent pour le mettre en équipe avec une autre, je serais clairement jalouse, même s’il n’est pas ma came. Mon coéquipier, c’est l’homme à qui je confie ma vie à chaque fois que je suis en service, ce n’est pas rien.

Je m’extirpe de la voiture, franchis les portes de l’hôpital, ce que je fais souvent, soit pour une blessure de service, soit pour suivre une de mes victimes, j’ai beaucoup de mal à les lâcher, même une fois hors de danger. Il doit me rester une bonne demie heure, et c’est vers la machine à café que je me dirige en premier, avant d’aller attendre dans la salle d’attente où je suis définitivement seule, premier rendez-vous de la journée. Dans la poche intérieure de ma veste, j’attrape une flasque de Jack Daniels, petite dédicace maman, je le bois comme toi mon café, à l’Irlandaise. Je bosse après ce rendez-vous, j’ai besoin de force. J’ai assez supplié mon chef de service pour éviter la suspension. Il ne me jugeait pas apte à rester objective. Qui parle d’objectivité dans ce genre d’affaires, hein ? QUI ?!

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Never come back [Austay #1]
Mer 18 Juil - 9:54
Quelques jours de vacances, c’est quand même pas trop demander non ? J’ai réussi à décaler tous mes rendez vous, et il a fallu que je fasse des pieds et des mains pour que mon cher et tendre accepte de laisser sa coéquipière seule quelques jours sur les affaires en cours. Parfois, j’ai l’impression que c’est à elle qui est marié, c’est affolant quand même. Mais bon, j’ai décidé de me détendre, profiter de ces moments avec lui, et de notre voyage en amoureux. Ça n’arrive pas souvent, alors autant en profiter un maximum. Mais je sens qu’il n’est pas totalement là avec moi, et ça m’énerve. Je ne dis rien, jusqu’au coup de fil fatal. Décidément, Austin n’a pas décidé de le lâcher, je vais devoir en parler sérieusement avec elle.

***

Je rentre un peu plus tard de l’hôpital ce soir, en général, je travaille quatre jours ici dans le cabinet que nous avons aménagé sur une aile de la villa, et un à deux jours par semaine à l’hôpital pour quelques patients qui ne peuvent pas se déplacer, ou pour recevoir de nouveaux qui sont sous ordonnance médicale. Je préfère de loin le métier de psychologue, mais être psychiatre m’a beaucoup appris aussi. Ian est déjà là quand je rentre, ce qui est assez rare et étonnant. « Vous ici ? » Je m’approche de lui alors qu’il est en train de faire la cuisine - oui, ça lui arrive - et glisse mes mains sur son torse musclé. « J’adore quand tu rentres avant moi et que c’est toi qui prépares les repas. » Je ris un peu, dépose un baiser dans son cou en me hissant sur la pointe des pieds et m’éloigne pour aller me déchausser. « Tu as quelque chose à me demander ou quoi ? » que je lui demande sur le ton de la plaisanterie. Mais ça n’en est visiblement pas une. Oui, il a un service à me demander. Depuis quand dans un couple on se demande des ‘services’ ?

***

Nous y voilà. Premier rendez-vous de la journée, la coéquipière de mon mari qui a été traumatisée pendant qu’elle s’occupait seule d’une affaire, alors que Ian et moi étions en vacances. Il m’a parlé que très vaguement du cas, et de ce qu’Austin ne veut pas dire, mais qu’il soupçonne s’être passé. Ça promet. Volontairement, je lui ai donné rendez-vous à l’hôpital et non à la maison, pour le côté professionnel. Je ne l’ai jamais vraiment portée dans mon coeur, Austin. Premièrement parce qu’elle travaille avec mon mari de nombreuses heures par jour, deuxièmement parce qu’elle est beaucoup trop jolie pour être flic, et troisièmement et pas des moindres, parce qu’elle plait à Ian. C’est indéniable, je le vois dans ses yeux quand elle est là. Bref, j’ai promis que je ferai un effort, et le voilà. J’ouvre la porte du cabinet que je partage en alternance avec une autre collègue psychiatre, et pose mon regard sur la jeune femme qui semble perdue dans le couloir. « Austin, par ici. » Elle se lève et s’approche, je la salue d’un simple « Bonjour » que je tente légèrement chaleureux, avant de la faire entrer et s’installer. « Tu n’as pas l’air enchantée d’être là, je me trompe ? »
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Never come back [Austay #1]
Mer 18 Juil - 13:47

Ian m’aura tout fait. Non seulement il me balance à mes supérieurs concernant le potentiel choc post-traumatique dont je pourrais souffrir mais en plus il m’envoi à sa femme ! Elle me déteste, je le sais. Et c’est plutôt dommage, parce que moi je l’apprécie beaucoup… à tous points de vue. Sincèrement je fais tout ce que je peux pour ne pas le laisser paraître, mais si Ian est un très bel homme, Shay est plutôt… Carrément canon, et à mon goût. Ian n’ignore rien de mon penchant pour les femmes. Et il est sans doute l’homme que j’aurais aimé si je les avais aimés tout court. Mais ça n’est pas le cas. Pour autant, il est celui à qui je confie ma vie, mes peines, mes joies et tout ce qui me gravite autour, sans même qu’il n’ait à le demander. Je passe même plus de temps avec lui que sa propre femme ne le fait. Imaginez un peu ce qu’elle doit ressentir pour moi !

En attendant je me retrouve à attendre mon rendez-vous, les yeux peinant à rester ouverts, seul mon café arrangé aura le mérite de valoir le coup de garder l’esprit lucide. Tu parles. Je ne sais pas si je vais assurer, j’entends par là la convaincre que je dois rester sur le terrain. Si elle me met en arrêt, je vais devenir quoi ? Mon job est la seule raison que j’ai de tenir debout, en ce moment particulièrement. Je sais qu’elle ne voudra faire que son job elle aussi, mais elle doit comprendre, ayant un mari flic, que c’est plus qu’une question de bon vouloir, c’est une nécessité.
« Austin, par ici. » Shay me tire de mes rêveries. Sa voix me plaît. Mais je n’y suis pas aussi sensible que d’habitude. C’est bien dommage. Mes cernes et moi la suivons, jusque devant son bureau, comme un automate. « Bonjour » « Salut. » Je suis moins formelle qu’elle, mais à ma décharge, je ne suis pas médecin, je suis flic, et flic de terrain, rien qu’à la dégaine que je me traine, on peut me pardonner mon langage familier, je pense. Les mecs à la brigade me disent tous que je suis un pote avec une paire de seins, que je sais sans mal me fondre dans une soirée mecs mais que j’ai des atouts et des arguments indéniables. Tous des crève la faim. Sauf Ian, mais Ian est marié, et bien marié. Les blagues potaches, il ne les garde que pour la serveuse du bar de la 43ème. Mais avec moi, il est très protecteur.
Je prends place dans un fauteuil que j’imagine être pour les patients et ne dit mot. « Tu n’as pas l’air enchantée d’être là, je me trompe ? » « Ce n’est pas ici que je devrais être, mais sur le terrain. » Tapant du talon sur le sol avec mes rangers, me mordillant les lèvres. « C’est Ian qui a insisté pour un suivi, et nos supérieurs l’ont approuvé. » Et que je le chope lui, parce que je vous garantit qu’il ne va pas être sourd le garçon !

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Never come back [Austay #1]
Mer 25 Juil - 10:30
Elle est livide. Franchement, c’est pas beau à voir. Si j’estime qu’elle fait partie de la catégorie des jolies femmes, là ce n’est plus vraiment la même chose. Elle ferait presque de la peine. En fait, oui, elle me fait de la peine, mais je n’ai pas l’habitude de prendre les gens en pitié, sinon je ne ferai que ça de mon temps vu mon boulot, et puis, on ne peut pas dire que je porte vraiment Austin dans mon coeur. Elle entre et je la laisse s’installer pendant que je prépare de quoi prendre des notes, et me ravise finalement. Je tenterai de tout retenir et apposer sur un papier à la fin du rendez-vous, je ne vais pas la perturber avec des notes. Une fois installées l’une en face de l’autre, je tente par un moyen détourné de commencer à la faire parler, sans lui demander si elle va bien, puisque de toute évidence elle ne va pas bien. Et lui demander de but en blanc de me raconter n’est pas non plus la meilleure idée qui soit. « Ce n’est pas ici que je devrais être, mais sur le terrain. » Ou pas. Enfin je ne doute pas qu’elle soit un très bon élément pour sa section, mais présentement, elle ne devrait pas être sur le terrain non. « C’est Ian qui a insisté pour un suivi, et nos supérieurs l’ont approuvé. » Je hoche la tête doucement, trouvant doucement l’attitude à adopter. Je ne suis plus la femme jalouse de son coéquipier, je suis son thérapeute désormais, et il est important pour moi de faire la part des choses entre ces deux facette de mon comportement. « Il a bien fait. » Je vois bien qu’elle n’est pas convaincue, c’est légitime, elle n’a pas envie d’être là. « Il ne m’a pas tout raconté, enfin juste vaguement ce qui t’est arrivé, et tu ne peux pas garder ça pour toi, continuer de travailler comme si de rien n’était. Ce ne serait pas sain, ni pour toi ni pour ton entourage. » Je me doute bien qu’au départ, je risque un peu de parler dans le vent. « Tu veux en parler ou on attend un peu ? » Ma voix se fait beaucoup plus douce que la manière que j’ai de m’adresser à elle d’habitude. J’estime que c’est normal. Je continue de la regarder, elle fuit mon regard, pose ses yeux un peu partout, ne tient pas en place. Je remarque sa jambe qui bouge toute seule, les doigts qui tapotent les accoudoirs du fauteuil. « Il y a une part de toi qui pense que c’est une bonne chose d’être là où tu voudrais vraiment être ailleurs ? »
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Never come back [Austay #1]
Jeu 26 Juil - 23:36

Bien sûr que non je n’ai pas ma place ici. Je ne devrais pas être enfermée dans un bureau à parler de je ne sais quelle connerie quand je peux être n’importe où ailleurs à traquer ces ordures et aider mon prochain, ma communauté, servir mon pays. C’est quand même pour ça que je suis payée par l’Oncle Sam, non ? Alors pourquoi on s’entête à trouver des causes à tout et rien ? Je ne ressens pas le besoin de me faire suivre, je ne ressens pas le besoin de parler non plus. Le seul moyen de me sortir de tout ça est m’occuper l’esprit, et ressasser ne servira à rien, encore moins ma cause.
Shay n’attend qu’une occasion de m’éloigner de son mari en plus de ça. Pas que je cherche à la contredire, aujourd’hui je n’ai pas l’énergie pour ça, et si d’habitude c’est un jeu de la foutre en rogne, tout de suite, je me fous de nos querelles, je veux juste son absolution à remettre à ma hiérarchie. Hors de question que je ne passe les prochaines semaines sur un divan à me confesser, j’ai passé l’âge de discuter, à présent je veux agir.
« Il a bien fait. » « Il flippe, rien de plus. » Il a peur que je pète un plomb, que je me tape un syndrome post-traumatique ou une connerie du genre, et il préfère assurer ses arrières. Pourtant je sais que ses intentions sont bonnes, mais il est un peu trop protecteur par moments, c’est même chiant d’être une nana à côté de lui, monsieur galant.
« Il ne m’a pas tout raconté, enfin juste vaguement ce qui t’est arrivé, et tu ne peux pas garder ça pour toi, continuer de travailler comme si de rien n’était. Ce ne serait pas sain, ni pour toi ni pour ton entourage. » « De quel entourage tu parles ? » Levant les yeux vers elle. Ce n’est pas comme si j’étais la nana la plus entourée et populaire de la boite. J’ai une mère, un déchet de la société, et moi-même, en tout et pour tout. Mon chat aussi, mais je suis sûre que là tout de suite ce n’est pas le problème. « Je ne fais pas comme si de rien n’étais, je veux les foutres à l’ombre, ou entre quatre planches, c’est un déni de réalité ça peut être ? » Je m’énerve, et elle n’y est pourtant pour rien. Mais le manque de sommeil combiné à ma détresse et ma colère… « Tu veux en parler ou on attend un peu ? » Je soupire, elle est tenace, pire que moi ! « Je ne veux pas en parler, je veux retourner bosser. » Qu’elle me fasse son attestation et qu’elle gagne du temps. Moi aussi par la même occasion. « Il y a une part de toi qui pense que c’est une bonne chose d’être là où tu voudrais vraiment être ailleurs ? » « Shay, quelque-part en ville, ou dans le pays, peut-être même dans le reste du monde, il y a un type et sa bande, qui ont foutu un nombre incalculable de gamins sur le net pour les vendre, pour ensuite les foutre dans des caves, avec des putains de pédophiles à la chaine, et qui ont fini par les descendre ! Ils sont en liberté eux ! Et moi je suis là, à discuter ! Tu crois pas que je serais mieux ailleurs ?! » Je m’emporte contre elle, je ne veux pas m’en prendre à ma psy, la femme de mon coéquipier ou quoi qu’elle soit à ce moment précis, mais il faut vraiment que je me remette à bosser. « Excuse-moi, c’est pas après toi que j’en ai mais je sais vraiment pas ce que je fous là. Alors signe-moi mon attestation et j’y retourne. S’il-te-plaît Shay… »

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Never come back [Austay #1]
Mer 1 Aoû - 9:55
« Je ne fais pas comme si de rien n’était, je veux les foutres à l’ombre, ou entre quatre planches, c’est un déni de réalité ça peut être ? » Elle a besoin de s’exprimer, besoin d’évacuer, dire tout haut ce qu’elle pense tout bas, et si la rébellion en fait partie, alors soit, je suis là pour ça. « Je ne veux pas en parler, je veux retourner bosser. » Elle n’a pas le choix et elle le sait très bien. visiblement Ian a réussi à mettre en tête de leur supérieur qu’Austin avait besoin de cette thérapie, et je suis d’accord avec eux. Alors si elle veut reprendre réellement du service, elle va devoir y mettre du sien. Je lui pose une question, n’en attendant pas moins d’elle que de la faire sortir de ses gonds. Elle me raconte l’horreur qu’est cette enquête et je comprends un peu mieux de qu’elle a vu, même si elle ne me donne pas les détails. Pourtant il faudra bien. On a le temps pour ça. Je ne la quitte pas des yeux, ressens sa nervosité. « Excuse-moi, c’est pas après toi que j’en ai mais je sais vraiment pas ce que je fous là. Alors signe-moi mon attestation et j’y retourne. S’il-te-plaît Shay… » Je secoue sensiblement la tête à la négative. « Il n’en est pas question. » Je sens qu’elle risque de se braquer, tant pis, elle sait que les cartes de son avenir proche dans la police sont entre mes mains. « Tu n’es pas du tout apte à reprendre le boulot tu t’emportes beaucoup trop vite, tu es sur les nerfs, tu en deviendrais dangereuse sur le terrain. » Je décroise et recroise mes jambes dans l’autre sens, toujours en gardant mon regard bien ancré sur elle alors qu’à l’inverse de d’habitude, elle cherche à fuir mon regard. « Raconte-moi ce que tu as vu Austin. Tu sais que tu ne pourras pas reprendre le boulot tant que je n’aurai pas décidé que tu es apte à reprendre. Alors tu as tout intérêt à faire quelques efforts. » Je suis obligée de me montrer plus ferme avec elle qu’avec mes autres patients, je n’ai pas le choix. Elle a une coquille plus épaisse que ce qui se trouve à l’intérieur. Elle se protège à outrance, et même si je sais que je vais avoir beaucoup de mal à entrer dans cette carapace, je vais devoir y faire face. C’est mon métier, et j’y arriverai.
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Never come back [Austay #1]
Mar 7 Aoû - 21:57

Evidemment qu’elle veut un rapport qui colle à la réalité, qui ne peut que me discréditer. Je ne suis pas prête à rester enfermée dans une pièce à attendre que le temps passe, face à des photos, à attendre que ça ne tombe. Non, il me faut être sur le terrain, agir, protéger et servir. Elle pourrait le comprendre, son mari est le même. Encore que Ian est plus malin que ça, compartimenter n’est pas un problème pour lui, en tout cas il ne le montre pas. J’imagine qu’il ne discute pas de ses affaires avec sa femme le soir quand il rentre. Mais à mon contraire, il a quelqu’un à la maison sur qui compter quand il rentre. Avec qui se changer les idées et qui le force à avoir d’autres pensées, à occulter ou à penser à autre chose. Ça, c’est une force. Moi j’ai un chaton et un pack de bière. Mes dossiers aussi. Rien de très sain si vous voulez mon avis, mais je n’ai jamais été une fille saine de toute façon.
Je tape du pied, sur le sol et Shay n’en semble même pas agacée. Je sais que c’est le genre de truc qui me rend dingue moi ! Je lui demande de me signer le papier, que je puisse y retourner au plus vite. « Il n’en est pas question. » Je relève la tête, quel plan elle me fait là ? « Tu n’es pas du tout apte à reprendre le boulot tu t’emportes beaucoup trop vite, tu es sur les nerfs, tu en deviendrais dangereuse sur le terrain. » « C’est mon état naturel ça Shay et tu le sais aussi bien que moi ! Comment tu veux que je sois efficace si je suis stone ? » Ian, lui, c’est différent, il est né dans la nuance, je ne sais même pas comment il s’y prend. En dehors de ça, je sais que je ne suis pas totalement dénuée de bon sens non plus. Je sais gérer les choses une fois que je suis sous pression, je ne réagis efficacement que dans le speed du stress.
Je la regarde d’un œil changer son croisement de jambes. Le genre de choses sur lesquelles je fantasme quand je ne suis pas dans une optique comme celle de maintenant. Mais je ne suis franchement pas d’humeur, pardonnez-moi. « Raconte-moi ce que tu as vu Austin. Tu sais que tu ne pourras pas reprendre le boulot tant que je n’aurai pas décidé que tu es apte à reprendre. Alors tu as tout intérêt à faire quelques efforts. » « Tu veux que je te racontes quoi à la fin ?! Le sang, les gosses qui hurlent ? Les rires de ces psychopathes ? Cette boucle infernale à laquelle on n’arrive pas à mettre fin ? Je te parle de quoi putain ?! » Je me lève et fais les cents pas dans la pièce, rongeant mes ongles, nerveuse, presque tremblante.

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Never come back [Austay #1]
Lun 27 Aoû - 19:31
Je ne capitulerai pas. Elle ne me connaît sans doute pas assez bien pour le savoir. Mais en dehors de mon métier que je dois faire correctement, de sa sécurité, il en va aussi de la sécurité de ses collègues de travail, et donc de son partenaire, qui n’est autre que mon mari. Il n’est pas question qu’elle pète un plomb et que ça retombe sur les autres. Elle doit apprendre à lâcher prise, à parler, à évacuer, et ça, j’en fais mon affaire. Pour le moment, elle est sur les nerfs, il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études de psycho pour s’en rendre compte. Je lui fais comprendre qu’elle est dangereuse pour elle et pour les autres, mais elle se dédouane. Evidemment. « C’est mon état naturel ça Shay et tu le sais aussi bien que moi ! Comment tu veux que je sois efficace si je suis stone ? » Je lève un peu les yeux au ciel. « Rassure-toi, je ne compte pas te mettre sous anti dépresseurs. » Je ne sais pas si ça va la rassurer ou non, de toute manière, je ne suis pas adepte de ce genre de traitement, je préfère de loin la manière douce, même si elle est souvent plus longue, elle est tout de même bien plus saine. « Et arrête de dire que c’est ton état naturel, regarde-toi, on dirait que tu es sous cocaïne. Tu te drogues ? » Je la bouscule. Je sais que ce n’est pas le cas, elle n’aurait aucun intérêt à prendre de la drogue vu son métier, ils sont tellement surveillés qu’elle pourrait perdre son poste pour moins que ça.

Je la force un peu à parler, je suis bien obligée d’être plus ferme, sinon je sais qu’elle ne fera aucun effort. Je n’aime pas le chantage, mais il y a certains moments où je suis bien obligée d’user de certaines stratégies qui ne sont pas déontologiquement trop conseillées. « Tu veux que je te racontes quoi à la fin ?! Le sang, les gosses qui hurlent ? Les rires de ces psychopathes ? Cette boucle infernale à laquelle on n’arrive pas à mettre fin ? Je te parle de quoi putain ?! » La voilà qui se lève, elle est sur les nerfs, ne tient pas en place, se ronge les ongles. « Oui, tout ça. Raconte-moi tout ce que tu as vu, en détails, tout ce qui t’a choqué, parle moi de ce que tu as ressenti, ce que tu as eu envie de faire, ce que tu as envie de faire… » Elle reste pour le moment silencieuse et continue de tourner en rond comme un lion en cage. « Austin, tu dois évacuer tout ça, tu ne peux pas tout garder pour toi, il faut que ça sorte, sinon ça va te détruire. »
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Never come back [Austay #1]
Mar 28 Aoû - 0:32

Mais qu’est-ce-que je peux bien avoir à foutre ici ?! Je ne sers à rien entre quatre murs à me laisser analyser la cervelle et je ne compte pas rester à stagner des heures durant. Des gosses souffrent, attendent notre aide, et moi je suis là, à prendre le thé ? Dans quel monde on vit là au juste ? Pourtant Shay commence à me connaître, elle sait que ma personnalité a tendance à exploser, sans doute aussi que je n’ai pas appris à vivre autrement, que je n’ai rien connu d’autre. Ian a beau jouer les mecs parfaits, les partenaires idéaux et les maris attentionnés, il n’en reste pas moins qu’il est capable de prédire chacune de mes réactions et n’a pas dû tarder à balancer mon propre comportement à sa chère épouse. Sur l’oreiller même, sans doute. Dans un autre contexte, j’aurais été flattée de partager leur lit conjugal jusque dans leurs conversations les plus intimes. « Rassure-toi, je ne compte pas te mettre sous anti dépresseurs. » Oh elle peut le tenter, elle sait aussi bien que moi que sans un traitement de force, je risque très fortement de laisser passer ça à l’as. Rien qui ne puisse me faire perdre mes facultés d’une quelconque manière. Sinon j’aurais choisi la méthode de ma mère, à savoir être assez déchirée ou défoncée toute la journée pour ne même pas remarquer que les heures défilent et que les jours s’égrènent. Faire fi de toute conscience.
« Et arrête de dire que c’est ton état naturel, regarde-toi, on dirait que tu es sous cocaïne. Tu te drogues ? » « Avec les contrôles qu’on a au poste tous les 15 jours, sincèrement ? » J’hallucine, elle ose encore me poser la question de savoir si je suis prête à foutre en l’air mes chances dans la police, si je suis capable de tout détruire. Elle n’ignore pas d’où je viens, pas plus que Ian, encore une fois, il a dû lui parler, se confier, et pour avoir rencontré une fois ma mère, Ian sait que je reviens de très loin.

Mais quand elle me demande de tout déballer, comme ça me vient, je pète littéralement les plombs, je ne peux pas, c’est plus fort que moi. Oui, ça veut sortir, mais ça risquerait de tout détruire sur son passage. « Oui, tout ça. Raconte-moi tout ce que tu as vu, en détails, tout ce qui t’a choqué, parle moi de ce que tu as ressenti, ce que tu as eu envie de faire, ce que tu as envie de faire… » « De faire bouger les choses ! C’est ça que je veux faire mais tu vois pour le moment je suis coincée entre quatre putains de murs et toi qui t’entête à vouloir me faire parler ! » Je lui en veux, sans doute parce qu’il est plus facile de diriger l’objet de sa colère contre une seule et même responsable que contre la réelle cause de tout ça. Je ne la connais de toute façon pas. Le système, ces hommes, ce laissé faire, ou bien encore l’incompétence du corps policier ? « Austin, tu dois évacuer tout ça, tu ne peux pas tout garder pour toi, il faut que ça sorte, sinon ça va te détruire. » « Ecoute-moi bien Shay, la seule façon pour que ça sorte, c’est par la violence. Alors si tu veux que je me débarrasse de tout ça, tu me suis jusqu’au dojo, sinon tu me fous la paix et tu me laisses partir. » J’ai besoin de taper dans quelque-chose, de détruire, de tout casser, parce que c’est en train de me ronger de l’intérieur et à l’instar d’un volcan, quand je vais commencer à exploser, ça ne s’arrêtera que quand je n’aurais plus l’énergie de la laisser sortir. Et pour ce, j’attrape mon arme que j’ai posée à l’entrée de son bureau pour la glisser à ma ceinture. « J’ai la permission du Professeur ? » Pour me barrer, libre à elle de me suivre, mais il faut que je prenne l’air.

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Never come back [Austay #1]
Mer 29 Aoû - 23:09
Je me dois de la pousser dans ses retranchements, c’est important pour qu’elle puisse extérioriser ses derniers démons. Elle n’a pas l’air de comprendre que si je fais tout ça, ça n’est pas de gaité de coeur, bien au contraire. Je n’aime pas voir les gens souffrir, et de toute évidence, Austin est en train de devenir folle. Je m’en veux de ne pas l’autoriser à reprendre le boulot mais en même temps, je sais qu’elle pourrait s’avérer dangereuse, pour elle-même et pour les personnes avec qui elle travaille. Peut-être même avec des personnes innocentes, lambda. Il n’est pas question que je me laisse embobiner. Je lui demande ce dont elle a envie, et la réponse est sans appel. « De faire bouger les choses ! C’est ça que je veux faire mais tu vois pour le moment je suis coincée entre quatre putains de murs et toi qui t’entête à vouloir me faire parler ! » Je ne réponds rien à ça. Elle a besoin d’extérioriser, et pour le moment, elle le fait par la colère. Si elle veut s’en prendre à moi, par les mots j’entends, qu’elle le fasse, je suis blindée. Je la pousse à nouveau, je veux qu’elle hurle, qu’elle pleure, qu’elle parle, peu importe, mais qu’elle ne reste pas là à rien faire ou rien dire. « Ecoute-moi bien Shay, la seule façon pour que ça sorte, c’est par la violence. Alors si tu veux que je me débarrasse de tout ça, tu me suis jusqu’au dojo, sinon tu me fous la paix et tu me laisses partir. » Son ton agressif est légitime, elle ne m’impressionne ni ne me fait peur. Je comprends qu’elle ait besoin de se défouler. Je jette un regard à ma montre alors qu’elle range son arme et je me lève au même moment. « J’ai la permission du Professeur ? » « Je viens avec toi. » Je retire ma blouse et enfile ma veste. Mes clés en main, j’ouvre la porte et la laisse passer. « Julianne, repoussez mon rendez-vous de la matinée à cet après midi dans la mesure du possible. Merci. » Mes talons claquent dans les couloirs jusqu’au parking. Nous prenons la voiture d’Austin, je ne m’attendais pas à ce qu’elle monte dans la mienne. Je reste silencieuse, sentant bien qu’elle aurait pourtant préféré aller se défouler seule. « Tu as toujours eu cette violence en toi ? »
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Never come back [Austay #1]
Sam 1 Sep - 19:53

Parler, parler, ça n’a jamais servi à rien dans mon quartier, alors à quoi bon ? On ne discute pas de là où je viens, on cogne et on se fait respecter, par la peur, la crainte ou la violence. Voilà comment ça se règle, et ça marche ma foi plutôt bien. En tout cas, je sais que les choses sont claires, et les limites ne débordent que si la partie adverse fait une connerie, pas autrement. Et généralement, ça suffit. Pas besoin de procès ou de quoi que ce soit. Pas que je cautionne, mais là on est en train de se perdre en conjectures pour des conneries, alors que ma place est dehors, à donner deux bras et un esprit de plus à tout ça. Mais non, il faut que l’Etat m’arrête, et me mette au repos pour que je puisse aider. Tu parles !
Je pète les plombs et préfère couper court à toute cette mascarade, avant de vraiment m’énerver et de balancer des choses que je finirais par regretter, quoi que je veuille bien en dire. Je quitte la pièce, emportant mon arme, usant d’une dernière petite provocation avant de partir. « Je viens avec toi. » Je soupire, elle veut venir, laissons-la. Elle finira par se lasser. « Julianne, repoussez mon rendez-vous de la matinée à cet après-midi dans la mesure du possible. Merci. » Ouais c’est ça, reporte. Je ne sais pas pourquoi elle s’entête, quoi qu’il en soit, je vais finir par aller taper dans un sac de sable et me calmer par moi-même, ce qui ne changera rien au cours de sa journée.

Nous prenons ma voiture, il est hors de question que je ne la laisse conduire. Même Ian j’ai du mal à le laisser conduire, et pourtant il se bat pour ça et ne me laisse quasiment jamais le choix ! Foutu attitude machiste. Ma conduite est pour le moins sportive, un peu trop, certes, mais pour l’instant, c’est tout ce dont j’ai besoin pour me défouler et trouver un réel échappatoire à tout ça. « Tu as toujours eu cette violence en toi ? » Je tourne alors la tête vers elle. Je crois que j’en veux à Ian de me l’avoir foutue dans les pattes. « Tu sais d’où je viens ? » Ah étonnant, elle a l’air surprise. « Quoi, il t’en n’a pas parlé de ça Ian ? Je croyais qu’il te disait tout ? » Je suis cinglante, je le sais, mais qu’importe. « Je viens du fin fond de Chicago. Et la seule façon de régler ce qui vient de se passer dans nos quartiers, c’était la vendetta. » Le crime de sang se paye par un autre crime de sang, c’est la règle. Elle a l’air de trouver le silence maintenant, et c’est moi qui le brise. « Oui, j’ai toujours eu cette violence en moi. » Poussant un peu plus sur l’accélérateur, je fini par atteindre le point fixé. Je pousse la porte en taule du hangar d’un geste vif et nerveux, et me déshabille à moitié une fois mes affaires récupérées dans un casier. « Tu devrais pas rester au milieu Shay. »

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Never come back [Austay #1]
Lun 17 Sep - 9:39
Austin est une vraie tête de mule, elle ne veut rien entendre, et je sais que je vais avoir beaucoup de boulot avec elle, beaucoup de fil à retordre. C’est pas grave, c’est mon métier, je prendrai mon mal en patience. Elle veut aller se défouler ? Très bien. Je la suis. Je dois pousser au maximum pour arriver à en savoir plus, la pousser dans ses retranchements. Une fois dans sa voiture, je la laisse prendre le volant, tout en m’attendant à ce qu’elle ne roule pas doucement, bien évidemment. Je fais comme si ça ne me dérangeait pas, j’espère simplement qu’elle est prudente. Finalement, je brise le silence en lui demandant si elle a toujours eu cette violence en elle. Autant commencer par le début. « Tu sais d’où je viens ? » Je tourne la tête vers elle, un peu surprise de cette question. Non, je ne sais pas, puisque je ne la connais pas. « Quoi, il t’en n’a pas parlé de ça Ian ? Je croyais qu’il te disait tout ? » Je fronce les sourcils, sentant pointer un reproche au détour de son intonation. « Tout ce qui me concerne ou qui m’intéresse… » Je crois que j’ai été un peu braque sur le coup, mais je ne supporte pas qu’on mette mon couple à rude épreuve, c’est déjà bien assez compliqué comme ça. Sans compter que j’ai une jalousie un peu étrange vis à vis d’Austin concernant Ian, parce que je sais qu’elle lui plait, et ça a tendance à me mettre dans tous mes états. Je décide de la laisser poursuivre. « Je viens du fin fond de Chicago. Et la seule façon de régler ce qui vient de se passer dans nos quartiers, c’était la vendetta. » Je soupire légèrement en l’entendant parler. On se croirait dans un film, c’est dingue. Donc elle ne voit qu’une seule manière de régler ça, tuer elle-même les criminels. Malheureusement, son métier ne suffit pas pour ça, la loi est parfois mauvaise, et si elle continue dans ce sens, elle finira criminelle elle aussi, et c’est tout ce que je dois éviter. « Oui, j’ai toujours eu cette violence en moi. » J’ai l’impression qu’elle fait tout pour me pousser vers la sortie, mais elle ignore certainement que je suis coriace. La voilà qui accélère et je me cramponne à la poignée au dessus de la fenêtre jusqu’à ce que nous arrivions. Ok. Je fais pas la maligne. Elle fait chier. Nous descendons et je reste en retrait, la laissant se changer, mais je suis visiblement encore trop dans ses pattes. « Tu devrais pas rester au milieu Shay. » Je me décale à nouveau, je sens bien qu’elle est fermée et que là, je n’aurai rien d’elle, alors autant prendre du recul. Je m’assieds sur un banc un peu plus loin mais ne la lâche pas des yeux. Elle se défoule, s’épuise, elle se donne à fond pour évacuer par le sport tout ce qu’elle retient en elle. Je comprends alors que la solution n’est pas dans la parole, je finirai bien par trouver comment la guider vers un avenir plus apaisé.
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Never come back [Austay #1]
Mar 18 Sep - 19:18

Bien sûr que Shay prend mal l’idée de ne pas tout savoir de son mari. Ian est pourtant sincère, je le sais, il aime sa femme d’un amour profond et respectueux, il l’admire aussi. Il n’a pas besoin de le dire, je le sens quand il en parle. Il ne lui manque jamais de respect, même indirectement et est particulièrement fier de tout ce dont elle est capable. Pour autant, il ne peut pas être totalement transparent avec elle. Il est flic. Comment pourrait-il rentrer le soir et lui parler de têtes coupées retrouvées dans un seau ou lui dire qu’on a retrouvé un groupe de gamins sur Internet, dont les offrandes sexuelles sont bradées sur un site hébergé en Russie.
Il y a deux dimensions à ce qu’on fait. Deux vérités. Celle qu’on partage avec notre conjoint parce que ça nous soulage, et celle que l’on ne peut garder que pour soit, sous peine de traumatiser notre moitié, ou encore de l’effrayer encore plus qu’il ne l’est déjà quand on passe la porte de notre domicile le matin.
Ian protège sa femme autant qu’il le peut, en tout cas il m’en fait part. Je suis la moitié de sa vie, et Shay est l’autre. Je suis sa partenaire de jour, Shay l’est la nuit. Evidemment, nos activités ne sont pas les mêmes, mais il n’empêche que je passe plus de temps qu’elle avec lui, la jalousie est forcément de mise. « Tout ce qui me concerne ou qui m’intéresse… » Je ne me formalise pas de son ton agressif, bien sûr qu’elle est jalouse !

Une fois à la salle, et non pas dans les meilleures conditions de conduite, je lâche tout ce que j’ai en main sur le sol pour enfiler des gants que je viens de récupérer dans un casier dont je claque violemment la porte. Shay n’a aucune envie de rester au milieu, croyez-moi. Je tape une première fois dans le sac, puis deux, puis trois. Et très vite les mouvements s’enchaînent, je dois me défouler, laisser sortir tout ce que j’ai en moi. Ce n’est pas comme si j’avais quelqu’un à qui raconter tout ça en rentrant chez moi le soir. Je n’ai que le boulot pour évacuer. Et le sport. Petit à petit, je vois ce sac de sable comme le seul moyen de passer de l’autre côté, de celui qui a une solution viable. Comme si le détruire me permettrait de retrouver les coupables, de mettre fin à ça, et je mets toutes mes forces et ma volonté dans l’anéantissement de cet ennemi.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard, épuisée, je retiens mes larmes, la tête posée contre le sac de frappe, que je finis par abandonner. Les gants que je jette au travers de la pièce atterrissent sous un banc, et je retire mes fringues, tout du moins mon t-shirt et mon pantalon pour me glisser sous la douche, et laisser l’eau se mêler à mes larmes…
Seul mon bras tendu contre le carrelage assez froid pour me procurer des frissons me retient de ne pas tomber et de m’écrouler à même le sol, pour me rouler en boule et évacuer par le peu de liquide lacrymal qu’il me reste encore…

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Never come back [Austay #1]
Lun 8 Oct - 9:27
Austin se lâche, elle se défoule, libère toutes les tensions accumulées, le stress, l’angoisse, la peur, la colère. J’ai l’impression d’être témoin d’un acharnement, d’une lutte et d’une forme de lâcher prise, même si ça semble compliqué pour elle. Lâcher prise. Et dans ses gestes, elles a l’air de donner tout ce qu’elle a, comme si ça pouvait l’aider à aller mieux ensuite. Je lui souhaite, mais je sais que ça ne suffira pas. Exorciser ses propres démons par une forme de violence n’est qu’une solution de surface, tôt ou tard les démons refont surface. Austin continue de se lâcher sur le sac de frappe jusqu’à abandonner l’idée de poursuivre. Elle s’arrête, à bout de souffle, et je ne l’ai pas lâchée des yeux une seconde, assise là sur un banc à quelques mètres, par sécurité. Elle retire ses gants et les jette à travers la pièce avant de disparaître dans les vestiaires. J’hésite un long moment avant de bouger, j’entends la douche, il vaut certainement mieux la laisser seule. Mais le temps me paraît infiniment long. Je me lève après cette hésitation interminable, récupère les gants qu’elle a jetés et pénètre dans les vestiaires. C’est une douche commune, je ne pensais pas que ça se faisait encore. « Tout va bien Austin ? Je commençais à m’inquiéter et… » L’eau s’arrête et Austin se tourne, faisant quelques pas dans ma direction, totalement nue. Je reste bloquée face à son manque de pudeur et finis par baisser la tête, les joues écarlates, mal à l’aise, alors qu’elle s’enroule dans une serviette. Je me racle la gorge avant de prendre la parole. « Je suis désolée je… » Je ne suis pas professionnelle, je suis en train de perdre la boule, je quoi d’autre encore ? Je me pince les lèvres et finis par redresser la tête une fois la jeune femme à mon niveau. « Je vais t’emmener quelque part. Tu n’avais rien prévu cet après midi ? » Je sais pas ce qui me prend, pourquoi cette idée soudaine, mais je ressens un truc nouveau, peut-être que la voir dans cet état, si énervée, si vulnérable, m’a fait la découvrir sous un nouveau jour. Elle n’est pas seulement cette femme qui a l’air de toujours tout contrôler, ses sentiments en premier lieu. Non, elle peut aussi, comme n’importe qui, péter un plomb et perdre les pédales. Je voudrais seulement arriver à l’aider à retrouver un semblant de paix intérieure, et qu’elle puisse réussir à me parler, bientôt. Je l’espère.
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Never come back [Austay #1]
Mar 9 Oct - 14:08

« Tout va bien Austin ? Je commençais à m’inquiéter et… » Le temps a l’air de s’être arrêté pour moi et je ne sais même plus où je suis, ou presque plus. Tout se mêle dans ma tête à tel point que mon champs de pensées ne ressemble plus qu’à des ruines, un tombeau. Du sang, des cris, des enfants, des cadavres mutilés, plus rien qui ne soit source d’espoir, mais tout est d’échec, de ténèbres… « Je suis désolée je… » Je ne l’entends même pas et attrape machinalement la serviette pendue à côté d’elle. Ma nudité m’a toujours peu importée, et je me suis très vite rendue compte ado que ça pouvait même être une arme assez redoutable, qu’il ne fallait pas la craindre mais la chérir, parce que d’autres pourraient la prendre comme monnaie d’échange. « Je vais t’emmener quelque part. Tu n’avais rien prévu cet après midi ? » Je hausse les épaules, je crois que je suis tellement épuisée et rongée de l’intérieur, ravagée, que je ne peux que me laisser porter là où le vent l’aura décidé.
Je m’habille, à peine séchée, sous le regard de Shay qui ne semble pas comprendre le bazar qui opère à l’intérieur de moi. Pour autant, je ne sais pas quelle énergie m’habite encore pour avoir la force de faire ces gestes du quotidien, mais je fini par enfiler mon jean, et un sweat à capuche, sans soutien-gorge, mes baskets que j’enfile sans les lacer et je la suis…

Je suis tellement vulnérable qu’elle pourrait m’emmener au bout du monde ou me vendre à un réseau de prostitution que je ne trouverais encore rien à redire. Elle me dirige vers l’extérieur, vers la voiture et elle ouvre la portière passager pour que je m’y glisse. C’est bien la première fois que je laisse le volant à qui que ce soit sans râler. Je ne suis pas en état de percuter quoi que ce soit et encore moins dans celui de me débattre ou de dire non. Elle prend mes clés dans mon sac qu’elle vient de récupérer dans la salle et m’emmène je ne sais où…
Ma tête est appuyée contre la vitre et je laisse les paysages qui défilent m’abrutir et me vider la tête, du moins j’essaye…
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