viva Las Vegas | zolie #2

Las Vegas. La ville où tout était permis. La débauche était de mise, personne n’allait vous juger parce que vous jouez trop au casino ou que vous faites trop la fête ! Non, là, c’était la liberté assurée. Callie était excitée de retrouver tout le monde de la School Juillard Art dans cette ville où le spectacle était dans tout les coins de rues. Elle avait reçu l’invitation il y avait quelques mois de cela et c’était avec plaisir qu’elle avait accepté. Bien sûr, l’apparition de Zora il y avait quelques semaines de cela la perturbait. D’ailleurs, elle l’avait bien envoyé valser à ce moment là. Ne voulant pas du tout écouter ses arguments sur le fait que la blonde l’avait trompé sans vergogne du temps où elles étaient en couple. A ce moment là, c’était bien trop rapide. Callie n’était pas du tout prête à entendre quoi que ce soit de sa part. Sa rancune était tenace, même encore maintenant, mais ce jour là, elle était en colère. Pourtant, maintenant qu’elle savait qu’elle était en ville, la Garcia s’était torturée l’esprit. Réfléchissant à ce que Zora aurait pu lui dire. Comment elle aurait pu justifier un tel acte ? Tout en se regardant naturellement devant la glace ? Elle avait mûrement réfléchi et savait qu’elle allait la croiser à cette réunion d’anciens élèves. Elle la connaissait par coeur malgré ça. Les années d’étude dans la prestigieuse école étaient un de ses meilleures souvenirs et elle savait que Zora avait apprécié aussi. Callie en était certaine. Elle allait être présente. La chorégraphe arriva au point de rendez-vous, après s’être installée dans sa chambre d’hôtel offerte par l’école. C’était qu’ils avaient de l’argent vu leur notoriété. D’ailleurs pour le week-end, tout était déjà compris pour les élèves afin de se retrouver bien comme il faut ! Habillée d’un débardeur blanc légèrement ample, d’un slim noir, des rangers aux pieds, elle débarqua dans le bar de l’hôtel. Elle se jeta d’ailleurs dans les bras de Tim, qui avait été son binôme de danse durant leurs études. Saluant tout le monde au passage, son regard vint vite se poser sur Zora. Callie inspira puis prit son courage à deux mains et se posta devant elle. « Salut. » commença-t-elle puis enchaîna. « Je sais que je t'ai dit que je n'ai plus envie d'entendre parler de toi mais j'ai changé d'avis. Enfin, j'ai réfléchi plutôt. » elle croisa les bras et haussa les épaules. « Et c'est bon je suis prête à t'écouter. »

Et c'est parti. J'entre dans l'hôtel, je regarde qui s'y trouve. Las Vegas. Je suis passée ici quelques mois après notre départ de New York. On n'avait pas eu le temps, on n'avait fait que jouer. Juste un casino dans lequel on était restés quelques heures, deux tout au plus. Alors oui, cette fois ci, ce sont de vraies vacances à Las Vegas. De vraies vacances tout court. Même si ce n'est qu'un week end, c'est toujours ça à prendre. Je ne travaillerai pas, je ne jouerai pas, sauf si on s'y met tous mais ce ne sera que pour s'amuser. Pas d'enjeu derrière, pas de cachet. Juste pour l'amour de la musique. Et ça me manquait un peu, je dois bien l'avouer. J'ai pas fait trop compliqué pour la tenue. Une robe longue blanche assez ample cintrée à la taille par une ceinture tressée en cuir, un perfecto marron et des bottines en daim beiges. A la fois passe partout, confortable mais qui montre bien que je ne vis pas dans un taudis. Okay, je ne suis pas non plus riche comme crésus, loin de là. Mais je m'en sors bien je pense. Et puis c'est l'occasion surtout de revoir les anciens. Toute la promo de la Juilliard réunie en un seul endroit. Ca fait quelque chose. Je sais que certains des Old Blue Jeans ne seront pas présents mais ça ne me dérange pas. Je peux les voir quand je veux à Los Angeles. Là ce qui m'intéresse, c'est de voir le reste de mes anciens amis. Et peut être une en particulier. Je m'en veux de la façon dont les choses se sont passées avec Callie. J'espère qu'elle sera là, vraiment. Mais si ce n'est pas le cas et bien tant pis. Elle m'a bien fait comprendre qu'elle ne voulait pas me parler. Mais je peux l'observer de loin. Parce que je la vois, la chevelure brune, le corps svelte. Oui, elle est là. Et chose à laquelle je ne m'attendais pas, elle s'approche de moi. " Salut. " Je reste figée, un peu conne d'ailleurs, la bouche entrouverte. Je n'ai pas trop le temps de dire quoique ce soit que de toute façon elle recommence à parler. " Je sais que je t'ai dit que je n'ai plus envie d'entendre parler de toi mais j'ai changé d'avis. Enfin, j'ai réfléchi plutôt. " J'attends la suite, suspendue à ses lèvres. " Et c'est bon je suis prête à t'écouter. " Okay alors celle là je ne m'y attendais pas mais je ne peux m'empêcher de sourire. " Je ... euh d'accord ! " Allez ma vieille, c'est pas le moment de te dégonfler. " Tu veux qu'on aille prendre un verre avant ? " C'est pas vraiment une question, j'en ai besoin et elle aussi je pense. Direction le bar, je prends un mojito, quelque chose de fort, je la laisse choisir et attends. " Je veux bien tout te dire mais promets moi de ne pas m'interrompre avant la fin. "

Elle était là plantée devant Zora. A dire qu’elle était prête enfin à entendre ce que cette dernière avait à dire vu que Callie l’avait carrément jeté la dernière fois qu’elles s’étaient vues. Oui, elle était prête maintenant. De toute façon, elle ne pouvait plus reculer. Elle était décidée et quand elle était décidée, c’était décidée ! Voilà, il ne fallait plus rebrousser chemin. Pas maintenant qu’elle avait trouvé le courage d’aller la voir. Ses pupilles se posèrent sur son sourire. Elle avait bien envie de lui demander pourquoi elle souriait comme ça mais bon, elle allait encore se contenir. Elle était là pour entendre ses raisons et non pas la chercher et être sur la défensive. " Je ... euh d'accord ! Tu veux qu'on aille prendre un verre avant ? " ah oui tiens bonne idée ça ! « Ouais pour le verre, je pense qu’on en aura besoin ! » rétorqua-t-elle automatiquement. Parce que franchement elle ne savait pas ce qu’elle allait lui raconter donc il fallait un truc fort pour pouvoir peut-être avaler tout ce que Zora allait lui dire plus facilement. Elle se prit carrément un jäger bomb pour cette occasion là et d’ailleurs elle remarqua que Zora aussi avait besoin de courage. " Je veux bien tout te dire mais promets moi de ne pas m'interrompre avant la fin. " Callie prit en main son verre puis but une gorgée et posa ses yeux sur la blonde. « Ok ! De toute façon je suis venue te voir pour que tu puisses m’expliquer tes tromperies. » elle n’était pas en colère en disant ça, non c’était passé ça. Là, elle arborait plutôt un air de petite peste qui n’allait pas hésiter à lui lancer des piques même si elle n’était plus en colère comme la dernière fois. Elle avait même un petit sourire au coin de ses lèvres, fière de ne pas lui faire oublier que ce n'était pas parce qu'elle était venue la voir qu'elle lui pardonnerait aussi facilement. « Je te promets de ne pas t’interrompre. » parce qu’elle était quand même curieuse de savoir comment Zora allait expliquer tout ça. Finalement Alysha avait réussi tout de même à l’aiguiller dans sa décision.

J’ai besoin de lui expliquer et j’ai envie de le faire. J’ai envie qu’on puisse mettre à plat tout ça. Elle ne m’en a pas laissé l’occasion lorsque je l’ai croisé dans ce parc mais visiblement ce soir, elle semble encline à m’écouter. Je ne vais pas m’en plaindre, loin de là. Même si avant toute chose, j’ai besoin d’un verre. Pour me donner du courage, pour qu’on soit installée et qu’elle ne risque pas de se sauver à la première phrase ou premier mot qui la dérangerait. " Ouais pour le verre, je pense qu’on en aura besoin ! " Je souris doucement et m’approche du bar pour y prendre place. Ma boisson commandée, la sienne aussi, elles ne mettent pas longtemps à arriver devant nous. Et ça m’arrange. Parce que ça veut dire que l’alcool arrivera plus vite dans mon organisme et mon courage n’en sera que plus grand. Je ne veux pas non plus être bourrée tout de suite, il faut que je lui explique ce qu’il en est en étant la plus claire possible. Ce serait dommage que je m’emmêle les pinceaux. Tout ça est déjà bien assez compliqué. " Ok ! De toute façon je suis venue te voir pour que tu puisses m’expliquer tes tromperies. " Elle me promet donc de ne pas m’interrompre, par contre comme à son habitude elle se permet de glisser une petite pique bien placée. Mais je ne le prends pas mal. Elle a raison de toute façon. " Je te promets de ne pas t’interrompre. " Je hoche la tête pour la remercier et prends une longue inspiration. C’est le moment de tout déballer. Je n’ai pas répété ce que j’allais dire mais l’idée générale je l’ai bien en tête. ” Je ne t’ai jamais raconté ma première relation. J’ai toujours éludé, changé de conversation parce que j’ai jamais compris ce qu’il s’était passé. C’était con, vraiment con. Ma meilleure amie depuis l’école primaire, ma première amie, la première à m’accepter avec mon handicap. On a commencé à être proches, peut être un peu trop et puis est arrivé ce quie st arrivé et on a couché ensemble. Ma première fois et la sienne. Je sais ça fait très conte de fée dit comme ça. Tout allait bien, on ne mettait pas forcément de mots sur notre relation mais on savait qu’on était ensemble et c’était le principal. “ Je reprends ma respiration parce que la suite c’est la partie la moins marrante de l’histoire. ” Je n’ai pas pu être présente pour la soirée de fin d’année, j’avais un rendez vous pour me faire appareiller. Et quelques jours plus tard, ma copine m’a appris qu’elle avait couché avec notre meilleur ami à toutes les deux, aussi simplement que ça. “ Je grimace quelque peu mais bon, avec le temps j’ai fini par m’y faire. ” J’ai perdu pied avec ça. C’était la personne en qui j’avais le plus confiance, la seule qui m’ait vraiment comprise et là… Enfin voilà. Je suis désolée parce que tu n’as été que… Je ne sais pas comment dire ça sans que ça ne paraisse horrible mais comme un dommage collatéral. Je crois que je me suis trop protégée, que j’avais besoin d’être la personne qui pourrait faire souffrir l’autre pour ne plus souffrir à nouveau. Et je sais que c’est stupide mais j’ai mis vraiment trop longtemps à m’en remettre. Aujourd’hui ça va mieux, j’ai pu discuter avec elle, remettre les choses à plat et je ne lui en veux plus vraiment. Et j’espère sincèrement que tu pourras me pardonner. Peut être pas tout de suite mais dans un futur quand même proche. “ Je me passe la main dans les cheveux un peu gênée par tout ce flot de paroles ininterrompues. Une gorgée d’alcool et on reprend. ” Je n’ai jamais douté de mes sentiments pour toi, ils étaient réels et au fond le sont toujours un peu parce que je tiens toujours à toi. “

Elle ne savait pas du tout où ça allait mener cette discussion. Oui, Callie avait enfin fait table rase sur sa colère et avait décidé de l’écouter. Certes. Et pourtant, elle ne pouvait pas contrôler cette peur viscérale qu’elle ressentait au fond de ses tripes à l’entente de ses explications. Elle appréhendait vraiment ce qu’allait dire Zora. Elle ne voulait pas tomber de haut encore une fois. Déjà que la dernière fois, ça avait lacéré son cœur en mille morceaux, le faisant saigner et la rendant inconsolable pendant un long moment lorsqu’elle avait su toute ses tromperies alors là… Ouais, elle avait peur. Mais bon, elle ne le montrait pas. Elle n’avait pas envie que Zora sache qu’elle ressentait encore quelque chose pour elle. Parce que c’était le cas non ? Sûrement même. C’était difficile d’être face à elle après ça. Du coup, ouais peut-être qu’elle avait encore des sentiments pour la blonde. Alors lorsqu’elle commença en lui parlant de sa première relation, son organe vital se crispa automatiquement. C’était vrai que Zora ne lui en avait jamais réellement parlé. Pourtant elle avait essayé, sans grand succès. Elle hocha de la tête. Comprenant maintenant que c’était aussi sa meilleure amie et non pas qu’un premier amour. Ouais ok. D’accord. Effectivement ça paraissait comme un conte de fée son histoire. Callie n’était pas vraiment très contente d’entendre tout ça mais bon, c’était son passé en même temps. Elle but un coup tiens, pour faire passer. Elle haussa les sourcils lorsque Zora lui dit que cette même copine avait couché avec leur meilleur ami à toute les deux. Olala. C’était quoi cette histoire chelou ? Comment ça les meilleurs amis couchaient entre eux ? Callie n’était pas vraiment une adepte de ce genre de truc. Mais bon, pourquoi pas. Elle la laissa continuer. Tiens, elle buvait un autre coup, histoire de. C’était sûr qu’avec ce genre de situation, Zora n’allait pas s’ouvrir après avec ses relations amoureuses. Elle avala presque de travers sa troisième gorgée lorsqu’elle entendit le mot ‘dommage collatéral’. Ah ouais ok. Elle n’avait été que ça. Elle réprimait son envie de lui en foutre plein la gueule et but cul sec son verre. D’ailleurs, d’une main, elle fit comprendre au barmaid qu’il fallait qu’elle la resserve d’un nouveau verre de Jäger pendant qu’elle finissait ce premier. Ce qu’elle comprit d’ailleurs. Et hop, un nouveau verre devant elle tandis que Callie posa son confrère vide sur la table. ” Je n’ai jamais douté de mes sentiments pour toi, ils étaient réels et au fond le sont toujours un peu parce que je tiens toujours à toi. “ elle secoua la tête en la regardant et… but une autre gorgée. Elle avala et inspira. « Ok… ouais ça a pas du être simple dis donc tout ça. » elle ne savait pas trop comment réagir là en fait. Elle se pinça la lèvre légèrement en fronçant les sourcils, laissant le silence s’installer un peu. En fait, ça lui faisait mal quand même cette explication. « En vérité… je ne sais pas trop comment te pardonner. » commença-t-elle à dire sans vraiment la regarder. « Je pensais que ça allait m’apaiser d’entendre les raisons de tes tromperies mais... » elle secoua à nouveau sa tête légèrement. «… mais non en fait. Comme j’étais un dommage collatéral parce que tu as souffert de ton premier amour… je ne sais pas trop si je pourrais encaisser ça un jour. » elle était honnête. Elle ne voulait pas mettre de filtres. Ce n’était pas la peine de toute façon, elles se disaient tout dorénavant. « Surtout que j’étais à fond et que jamais je ne t’ai laissé croire qu’un jour je puisse aller voir ailleurs ou te faire du mal. » elle était toujours à fond de toute façon dans ses histoires. Et c’était d’ailleurs peut-être ça qui faisait qu’on la trompait à chaque fois. Ou pas apparemment vu les raisons que venaient d’expliciter Zora sur ses actions. Mais bon, elle avait été quand même bafouée. Et encore un coup de Jäger, encore un !

Je sais que je lui ai tout balancé ça sans vraiment y mettre les formes. C'est sorti. Un flot de paroles ininterrompues. J'avais besoin de lui dire et je lui ai dit. Je sais que j'aurai pu trouver les mots, que j'aurai pu être plus délicate ou enjoliver la vérité. Mais je ne veux pas lui mentir. Je l'ai assez fait jusqu'à maintenant. Tout au long de mon récit, je la vois boire. Encore et toujours. Reprendre quelques gorgées, recommander un verre. Je m'en veux un peu mais au moins elle m'écoute. Et comme promis, elle ne m'interromps pas. Elle me laisse continuer jusqu'à cette dernière phrase où la vérité est toujours présente. " Ok… ouais ça a pas du être simple dis donc tout ça. " Je la laisse digérer, je bois mon verre à mon tour. J'appréhende la suite. Je n'ai pas envie de la perdre Callie. Pas encore une fois. On se retrouve ici, ce serait dommage de devoir s'éviter. Et puis j'ai pas franchement envie de le faire ou qu'elle le fasse. " En vérité… je ne sais pas trop comment te pardonner. " Aie, ça commence mal. J'aurai pu m'y attendre. J'aurai du. Je ne suis pas d'un naturel optimiste de toute façon mais j'avoue que de l'entendre ça fait un peu mal. " Je pensais que ça allait m’apaiser d’entendre les raisons de tes tromperies mais… mais non en fait. Comme j’étais un dommage collatéral parce que tu as souffert de ton premier amour… je ne sais pas trop si je pourrais encaisser ça un jour. " En vérité je peux tellement la comprendre. Je ne sais pas si j'aurai pu pardonner une telle chose si j'avais été dans son cas. Même après de longs mois de réflexion. Non, j'en sais rien. " Surtout que j’étais à fond et que jamais je ne t’ai laissé croire qu’un jour je puisse aller voir ailleurs ou te faire du mal. " Je secoue la tête, avale ma gorgée fraîchement prise, recommande à boire à sa suite. Autant se soûler la gueule hein... " Mais je te l'ai dit, c'est pas toi pour le coup c'est moi le problème. Enfin c'était moi... J'ai laissé ma peur de tout prendre le dessus et je t'ai traité de la pire des façons qu'il soit. Je sais pas si tu pourras me pardonner et au fond, je comprendrai si tu ne le fais jamais... " Même si ça me bouffe entièrement de l'intérieur de la perdre. " Mais je... Enfin voilà, je te devais la vérité. Et je suis sincèrement désolée. Pour ce que ça vaut... Je te l'ai dit, j'étais quand même sincère avec toi et t'as réussi à me guérie de pas mal de blessures. Même si tu n'es pas un foutu médicament. " Et voilà que mes pensées s'embrouillent. " Mais je t'aime Callie. Vraiment. " C'est pas la déclaration amoureuse à la con, c'est ce que je ressens. Peu importe la suite, elle fait partie de ma vie, qu'elle le veuille ou non d'ailleurs. Même si l'alcool décide de se montrer et de prendre possession de mes pensées.

Oui ça avait été elle le problème comme elle le disait si bien. Pourtant, Callie ne put s’empêcher de se sentir mal après ses révélations. Elle pourrait lui jeter la pierre maintenant mais voyant Zora dans cet état, Callie ne put s’y résoudre. Elle n’était pas du genre à faire ça de toute façon alors qu’elle pourrait très bien le faire. De cracher son venin après tout ce que venait de lui avouer Zora. Elle pourrait…. C’était tellement dur d’être près d’elle tout compte fait. Et plus elle buvait, plus son esprit se brouillaient aussi alors qu’elle l’écoutait encore en train de lui dire qu’elle était désolée et qu’elle lui avait pas mal guéri de pleins de choses. Oui, peut-être. Mais elle n’avait pas été foutue de garder sa culotte sur elle malgré tout ça. Callie soupira en regardant son verre se vider au fur et à mesure qu’elle buvait. Puis elle releva son visage et tourna son attention sur Zora qui lui dit qu’elle l’aimait. « Putain Zora... » souffla-t-elle entre ses lèvres. « Tu fais chier tu sais ça ! » sa voix n’était plus du tout sobre. D’ailleurs, son regard commençait à être légèrement embrumé par l’alcool. « Moi aussi je t’aime bordel ! Je ne t’ai jamais oublié après toutes ces années ! » sa langue se déliait plus facilement. C’était sûr que l’alcool allait l’embrouiller elle aussi. Ou plutôt la désinhiber et lui dire ce qu’elle ressentait dans le fond. D’ailleurs, elle ne réfléchissait plus vraiment à ce qu’il fallait dire et à ce qu’il fallait qu’elle garde pour elle. Son autre main se posa sur son front. « Tu fais vraiment chier... » elle était perdue en fait. Parce que Zora, c’était Zora. Elle savait qu’elle ne pouvait l’oublier comme ça. Cette histoire l’avait complètement anéantie il y a des années de ça. Parce qu’elle avait jamais aimé personne comme elle l’avait aimé, elle. Même pas Alice, son premier amour du lycée. Elle releva son visage vers elle, posant son autre main sur la sienne, naturellement. Sans se poser la question si c’était une bonne chose ou pas. « T’es pas comme les autres et ça, ça fait chier... » ouais elle se répétait mais fallait dire que à ce stade là, Callie ne se posait plus vraiment de questions de ce qu’il fallait dire ou pas.

C'est compliqué tout ça. C'est compliqué parce que je n'ai pas été moi même avec elle. Enfin vers la fin. Parce que tout ce que j'ai pu lui dire, tout ce que j'ai partagé avec elle, j'y ai cru. Et j'y crois encore bizarrement. C'est juste totalement étrange. Et super bizarre. L'alcool me fait perdre un peu le fil de mes pensées et les mots sortent comme ils veulent bien venir. C'est à dire en bordel. Clairement il n'y a aucune logique à tout ça. Mais c'est ainsi que les choses sont faites. " Putain Zora... Tu fais chier tu sais ça ! " Ah bah non je savais pas. En fait je sais pas. Je trouve ça bizarre comme réaction après tout ce que je lui ai dit. Et puis surtout je ne sais pas si c'est positif ou non. " Moi aussi je t’aime bordel ! Je ne t’ai jamais oublié après toutes ces années ! " J'ai comme un poids qui s'enlève de mes épaules, de mon coeur et une étrange sensation de chaleur qui m'envahie. Comme la première fois où elle me l'a dit. Comme la première fois où on se l'est dit. " Tu fais vraiment chier... " Bon, elle est dans une sorte de spirale ou je sais pas quoi. je ne sais pas quoi lui dire ni quoi faire. Y'a quelque chose que je ne saisi pas. Mais je ne saurai dire quoi. Puis sa main précédemment sur son front finit par tomber sur ma main. " T’es pas comme les autres et ça, ça fait chier... " Je rigole doucement, mais ce n'est pas pour me moquer d'elle. C'est plutôt pour me moquer de moi même. Je retourne ma main et lie mes doigts aux siens. " Dans le bon sens ou pas ? Non parce que ça peut faire chier en bien, je suis différente mais du positif et tout. Ou en mal et que bah c'est pas cool. " Les mots continuent de sortir comme ils veulent et c'est toujours autant le bordel. " Je veux pas que tu m'en veuilles en fait. Je dis pas qu'il faut oublier ou quoi mais je sais pas... Essayer d'être nous à nouveau sans tout ça ? Tu crois que c'est possible ? " Je ne sais même pas ce que je lui demande. Parce que moi non plus je n'en ai aucune idée. Peut être qu'elle elle sait ?

Elle regarde ses doigts se lier avec les siens. Zora l'enivre étrangement. Enfin bon, l'alcool aide aussi pas mal. D'ailleurs, ça fait quelques minutes déjà que Callie ne contrôle plus rien. Qu'elle dit tout ce qui se passait dans sa tête sans vraiment y réfléchir. Elle lui a dit ces trois petits mots qui avaient du sens avant et qui semblent encore avoir un sens aujourd'hui, apparemment. Elle ne sait pas en fait. Mais c'est sorti. De toute façon là elle ne réfléchit plus du tout. " Dans le bon sens ou pas ? Non parce que ça peut faire chier en bien, je suis différente mais du positif et tout. Ou en mal et que bah c'est pas cool. " un rire s'extirpe d'entre ses lèvres. Son regard ébène caresse les pupilles de Zora alors que sa main libre se fraye un chemin sur son front. Elle se pince la lèvre en secouant légèrement sa tête. « Hé baah.. je ne sais pas du tout en fait ! Tu embrouilles ma tête ! » elle l'a dit d'une légèreté comme si ce n'était pas grave que ça se soit le cas. Parce que c'est Zora et que de toute façon le lien qu'elle a avec elle, bien que ça lui échappe toujours, est fort et risque de durer jusqu'à ad vitam aeternam. La preuve, après quelques années à ne plus se voir, Zora lui fait toujours de l'effet. En bien ou en mal ou carrément les deux en fait. " Je veux pas que tu m'en veuilles en fait. Je dis pas qu'il faut oublier ou quoi mais je sais pas... Essayer d'être nous à nouveau sans tout ça ? Tu crois que c'est possible ? " Un autre verre apparaît devant elle. Ça y est, c'est bon là, elle ne calcule vraiment plus rien et les verres défilent. Son regard glisse sur la main de Zora qu'elle tient toujours et même son corps semble s'être rapproché aussi sans qu'elle ne s'en rende compte réellement. Ses doigts effleurent quelque peu la paume de la main de la blonde. « Çaa c'est sûr que je risque pas de zapper tout ça... » elle remonte ses pupilles pour les ancrer dans les siennes et sourit au coin de ses lèvres « Hmmm oui c'est possible qu'on soit nous à nouveau même si je n'oublie pas. » ouais c'est pas si évident pour elle non plus ce "nous". Elle hausse légèrement les épaules alors que ses doigts remontent peu à peu de sa main pour venir frôler l'épiderme de son bras. Elle ne sait même pas ce qu'elle fait mais elle le fait. Sa raison ? Non, franchement, elle a pris ses bagages et est partie en vacance très loin de sa tête. « De toute façon je pense qu'on est liées à vie toute les deux ! » sort-elle en gloussant légèrement.

ce genre de conversation n'est pas à avoir quand on a bu. c'est pas sain. y'a aucune logique. dans ses paroles comme dans les miennes. on arrive à se comprendre mais c'est seulement parce qu'on est dans le même état toutes les deux et surtout qu'on se connait bien. "  hé baah.. je ne sais pas du tout en fait ! tu embrouilles ma tête ! " je ne peux pas m'empêcher de continuer à sourire. c'est pas que j'aime lui embrouiller la tête mais simplement qu'elle me fait rire quand elle est comme ça. et peut être qu'au fond j'aime bien le fait qu'elle tienne toujours à moi. parce que c'est ça hein ? enfin je crois. on continue de nous amener des verres mais je ne sais même pas si c'est nous qui les commandons ou si on veut nous alcooliser un peu plus. dans le doute, je le vois quand même. " çaa c'est sûr que je risque pas de zapper tout ça... hmmm oui c'est possible qu'on soit nous à nouveau même si je n'oublie pas. " elle a ancré son regard dans le mien mais malgré ses mots qui peuvent être un peu durs, elle ne me regarde pas méchamment. elle sourit. je le lui rends son sourire, surtout en sentant sa main remontant sur mon bras. oui c'est sur que là j'ai du mal à contenir la légère excitation qui monte en moi. " de toute façon je pense qu'on est liées à vie toute les deux !  " je me joins à son rire totalement d'accord avec elle. " on dirait que tu parles comme si on était mariées. " je trouve ça drôle oui. même le barman trouve ça drôle visiblement. ou alors il le prend plutôt au sérieux lui. je sais pas. " vous savez y'a une chapelle juste à côté de l'hôtel si vous voulez vous marier. c'est l'occasion ou jamais, on ne revient pas tous les jours à vegas ! " je sais pas si c'est lui qui est éméché, si c'est moi qui le suis trop, si c'est un peu des deux... mais l'idée semble vraiment bonne. " oh bah c'est vrai qu'il nous manquait plus que ça. le mariage non ? vu qu'on est liées tout ça tout ça... " je rigole, je rigole mais l'idée fait quand même un petit bout de chemin dans ma tête.

Elle n'est plus du tout lucide. Ses doigts flirtent dangereusement avec son bras. Elle ne le calcule même pas. C'est un geste fluide, automatique. Comme si son corps est aimanté vers le sien. Et puis l'alcool coule toujours à flot. Cette impression qu'on les abreuve sans fin. Mais bon, ça n'a pas l'air de la déranger puisqu'elle continue à boire les verres qui se présentent devant elle. Laissant sa lucidité loin derrière elle. Encore plus loin. " On dirait que tu parles comme si on était mariées. " elle glousse encore. Ouais, c'est vrai. Bon en même temps c'est comme si elles étaient mariées non ? Vu que leur relation c'est à vie ! C'est presque logique en fait. Elle lui fait les yeux charmeurs. Enfin charmeurs mais bien alcoolisés hein. Bah de toute façon elles sont dans le même état. Zora ne verra que du feu !  " Vous savez y'a une chapelle juste à côté de l'hôtel si vous voulez vous marier. C'est l'occasion ou jamais, on ne revient pas tous les jours à Vegas ! " elle tourne subitement sa tête vers le barman qui a l'air de bien connaître leur discussion depuis tout à l'heure. N'empêche il doit bien se marrer à les regarder. Il doit être eu spectacle lui ! En même temps ça doit être drôle de regarder deux bourrées à se faire la cour et à ressasser le passé en même temps. " Oh bah c'est vrai qu'il nous manquait plus que ça. Le mariage non ? Vu qu'on est liées tout ça tout ça... " Callie se pince les lèvres, grand sourire sur les lèvres. Elle se redresse soudainement  « Bah ouaiiiiis ! C'est une bonne idée ça !!! » voilà voilà ! C'est là où on peut dire que l'alcool peut faire des ravages. Parce que franchement dans sa tête, elle le pense sincèrement à cet instant précis. Elle s'extirpe de son tabouret. Oui, "s'extirpe" parce que vu son état, elle ne tient pas trop en équilibre et ça commence à être rude pour se maintenir stable en étant debout. Alors elle s'agrippe au bras de Zora pour ne pas tomber.  « Ce gentiiiil barman nous a montré la voie, le chemin de notre destin !! » hum. Oui, oui. Elle est sérieuse. Sa tête s'approche quelque peu de celui de Zora, son nez se frottant contre le sien alors que son regard reste accroché dans les pupilles de cette dernière. Toujours ce grand sourire sur les lèvres « Allons nous marier !!! » comme une évidence ! C'est le messie en fait le barman pour elle là. Il l'a éclairée !

tout ça est arrivé tellement vite que je n'arrive même plus à suivre ce qu'il se passe. je me suis expliquée, je lui ai parlé de mon passé, de pourquoi je l'avais trompé. je lui ai tout balancé. et là, on parle de mariage ? quelle est cette idée. ah oui, le barman. il arrive au bon moment celui là avec cette idée. je lui ai dit pour rire à callie qu'il nous manquait que ça. le mariage. oui, tout con hein. des mots balancés en l'air. ridicule. et pourtant. et pourtant... " bah ouaiiiiis ! c'est une bonne idée ça !!! " elle est emballée, je ne peux pas dire le contraire. elle est emballée par l'idée. et moi aussi en fait. je souris alors qu'elle tente de descendre de son tabouret. tenter c'est le mot. et je me mets à rire d'autant plus. elle s'agrippe à mon bras ce qui me déséquilibre à mon tour. " ce gentiiiil barman nous a montré la voie, le chemin de notre destin !! " elle est vraiment à fond et elle m'entraîne entièrement dans sa déchéance. j'éclate de rire et me tourne vers elle, prête à me poser à mon tour sur mes pieds. debout face à elle, je la vois se rapprocher. son visage à quelques centimètres du mien. malgré l'alcool présent dans mon organisme, je sens mon coeur qui s’accélère. " allons nous marier !!! " c'est donc vrai. je la vois cette lueur dans ses yeux. loin du regard de rancoeur auquel j'ai eu droit jusqu'à maintenant. je me penche et pose un baiser rapide sur ses lèvres avant de la prendre par la main. " t'as raison on y va ! on s'en fout on vit qu'un fois ! " et c'est parti. je ne sais pas combien de temps on a mis à rejoindre cette chapelle. ni même comment on y est arrivées d'ailleurs. mais accrochée à son bras, je savais où j'allais. enfin c'est bizarre à expliquer. mais c'est comme ça. " bon alors on entre et on demande à s'marier c'est ça ? ah attend ! y'a des bagues là faut qu'on en achete hein ! " des trucs moches comme pas possible mais ça fera illusion. " celle là pour toi ! " un truc rose fluo qui se révèle être une bague sucette. ça peut être drôle.