heart scars (elynoa)

Les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone, je passe le temps en jouant à un jeu complètement débile, en attendant qu’il y ait quelque chose à faire. Los Angeles semble calme aujourd’hui, on ne va pas s’en plaindre. Mais voilà que l’alarme se met à sonner, annonçant une intervention d’urgence. Le standard a donné l’alerte, mon chef nous donne les premières instructions. Un bus est tombé dans le fossé et il y a plusieurs passagers blessés. J’enfile ma veste et me dirige en vitesse vers le camion de premier secours. Mon chef me demande de prendre le volant, ce que je fais sans rechigner, et nous voilà partis pour secourir les blessés de cet accident, qui d’après l’appel, n’est entré en collision avec aucun autre véhicule. Je roule à toute allure, sirène en marche, et nous nous rendons sur les lieux de l’accident. C’est impressionnant vu de là, un gros véhicule dans un fossé, ça fait toujours un peu peur. Certains passagers ont pu sortir du bus et je laisse mes collègues leur venir en aide pendant que je me faufile à l’intérieur du bus par une fenêtre qui a été ouverte à l’aide du bris de glace. Je suis la plus menue et la plus habile alors il était logique que ce soit moi qui entre en premier pour faire un état des lieux. A premier abord, aucun blessé trop grave, aucune vie en danger. Mais c’est alors que mon coeur s’emballe en voyant Elyon en train d’aider une autre femme à s’extirper d’un siège qui s’est replié sur elle. « Elyon ? » Elle se retourne et je remarque son arcade ouverte et le sang qui coule le long de sa joue. « Sors, va voir mes collègues dehors ils vont soigner ça, je m’occupe d’elle. » Je lui fais un signe de tête entendu, je la connais, je sais qu’elle va vouloir rechigner et discuter mes ordres, mais je ne lui laisse pas le choix, c’est moi la professionnelle ici. J’aide finalement les derniers passagers à quitter un à un le bus, pour finir par sortir à mon tour. Je vérifie que tout le monde soit pris en charge et cherche Elyon, le coeur battant. Quand mon regard se pose sur sa silhouette, je la rejoins à la hâte et alors qu’elle est de dos, je glisse une main dans le creux de ses reins pour la faire se tourner vers moi. « Alors, montre-moi ça… » Ma main sur sa joue, j’examine la plaie qui a été désinfectée et nettoyée. « Tu veux qu’on t’emmène à l’hosto pour faire des points ou je te mets des strips ? » la cicatrice risque d’être plus voyante avec la seconde solution, mais à elle de choisir.

J'ai la tête qui tourne. Les paupières lourdes. Un liquide chaud qui me coule sur la tempe et descend doucement sur la joue. Quand j'ouvre les yeux j'ai un filtre rouge, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je passe ma main sur mon visage, j'observe ce qui s'y trouve. Du sang. Oui, c'est du sang. Bordel mon cerveau ne réfléchit plus de manière logique. Je souffle un bon coup, inspire, expire. Et comme une bulle qui éclate, le son des alentours m'arrivent en plein dans les tympans. Et c'est douloureux. J'entends des cris, des sirènes. J'ouvre enfin totalement les yeux et prends conscience des choses. Le bus ! Oui c'est ça, je suis rentrée en bus. Enfin visiblement je ne suis jamais arrivée à destination. Je commence à faire un rapide check up de mon corps. Les jambes ça va, j'ai un peu mal au genou droit mais je peux tout bouger sans trop de difficultés. Je pense que je me suis foulée le poignet mais encore une fois rien d'insurmontable. Et puis cette plaie sur le front et le mal de crâne qui se profile. Oui, je pense que je peux dire que je m'en sors plutôt bien. Une fois sur mes jambes, je me mets à aider les gens, ceux qui sont désorientés, ceux qui peuvent bouger un minimum. Histoire de rendre service parce que ce n'est pas mon métier. Non, c'est celui de ces gens en uniforme qui débarquent en courant vers moi. Mon prénom est prononcé et je relève la tête pour voir une tête qui ne m'est pas inconnue. " Noa ! " Je suis contente de la voir mais ce n'est pas le moment pour du papotage. Je hoche la tête, je m’exécute, un peu trop docile pour le coup. Mais il y a des vies en jeu. Et puis de toute façon son regard me dissuade de faire tout autre chose. Assise sur le trottoir je me fais désinfecter la plaie, prendre mon pouls, faire les examens de base. J'aime pas trop ça mais je n'ai pas le choix. Un peu plus tard, une main se pose dans mon dos. Je me retourne et la vois. " Alors, montre-moi ça… " Elle m'examine à son tour et je le la laisse faire. " Tu veux qu’on t’emmène à l’hosto pour faire des points ou je te mets des strips ? " Oh ça ne me plait pas tout ça. J'attrape sa main comme un ultime recours. " Pas l'hôpital... " Mon ton est suppliant, je n'aime pas ça, c'est pas nouveau. " Je peux rester avec toi dis ? "

Je déteste arriver sur le lieu d’un accident ou d’une mission quelle qu’elle soit, et tomber sur quelqu’un que je connais, et encore moins sur quelqu’un que je connais bien. Très bien. Mon corps se raidit et mon coeur se serre lorsque je vois le visage ensanglanté d’Elyon, mais je me rends compte rapidement que ce n’est rien et je l’envoie se faire soigner avec mes collègues. Elle ne rechigne pas, et il valait mieux ça. Je m’occupe finalement des victimes qui heureusement ne sont pas si nombreuses que ça et surtout pas trop gravement blessées, avant de retourner vers Elyon que je cherche rapidement du regard. Une fois à son niveau, je regarde la plaie qui saigne encore un peu. Elle va avoir besoin d’une suture et je lui propose les deux alternatives. « Pas l’hôpital… » me dit-elle avec ses yeux d’enfant plongés dans les miens. « Je peux rester avec toi dis ? » On dirait qu’elle a quatre ans, mais mon dieu ce qu’elle est adorable. Un sourire étire mes lèvres et je hoche l tête doucement. « Oui, viens, on va réparer ça. » Je glisse ma main dans la sienne et la tire un peu pour l’amener jusqu’au camion des premiers secours. « Je prends ça, je vais lui recoudre l’arcade ! » Normalement, c’est pas à nous de faire ça, mais je sais le faire, je ne prendrai pas le risque, surtout pas avec Elyon. Je vois le regard réprobateur de mon collègue et je lui fais signe de ne rien dire. J’ouvre la porte du camion et la fais s’asseoir sur la marche alors que je me désinfecte les mains. « Ça fera plus mal qu’e de mettre un simple pansement, mais ça va guérir plus vite, et avec un peu de chance, t’auras aucune marque, ou une toute toute petite. » Je sors le matériel nécessaire et une fois prête je me mets à son niveau. « Ça va aller ? » Je lui adresse un regard tendre, un léger sourire pour lui donner du courage, et je recouds finalement sa plaie. Trois points suffisent, heureusement. « Et voilà mademoiselle balafrée ! » Je plaque un baiser sur sa joue et range le matériel.

J’ai l’impression d’être une gamine. Une gamine qui a besoin qu’on prenne soin d’elle malgré tout. Je ne veux pas aller à l’hôpital, je n’aime pas ça. Qui aime l’hôpital sérieusement ? C’est un endroit effrayant. Puis j’aime pas les médecins. Et j’aime pas les piqûres. Je veux juste rester avec Linoa. Elle accepte ma requête et je la suis sans me faire prier. ” Oui, viens, on va réparer ça. “ Sa main attrape la mienne et je me laisse guider où elle veut. Dans ces cas là, je lui fais entièrement confiance. Elle connaît son métier. Je vois le camion qui va m’accueillir pendant les prochaines minutes et l’observe comme si c’était la première fois que j’en voyais un. Le temps que je fasse mon check up du lieu, Linoa récupère le matériel qui va lui permettre de me soigner. Je grimace quand elle parle de “recoudre l’arcade” et d’ailleurs je suis certaine d’avoir resserré ma prise sur ses doigts. Courageuse oui mais faut pas déconner. Elle m’indique où m’installer et je grimace au moment où sa main quitte la mienne. Je perds mon point de repère même si elle ne s’éloigne pas beaucoup de moi. ” Ça fera plus mal que de mettre un simple pansement, mais ça va guérir plus vite, et avec un peu de chance, t’auras aucune marque, ou une toute toute petite. “ Je laisse échapper un soupir et me pince le nez avec mes doigts. ” Oh joie… “ Je n’ai pas hâte non. Mais c’est ça où l’hôpital, je l’ai bien compris. ” Ça va aller ? “ Je plonge mon regard dans le sien et y puise toute la force que je peux. Doucement je hoche la tête en déglutissant. Mes mains se placent sur mes genoux que j’agrippe avec force au moment où elle commence la manoeuvre. Elle a raison, ça pique un peu beaucoup. Je me retiens de trop grimacer, de trop bouger, pour ne pas la déranger. Au bout de longues minutes, elle s’écarte enfin. ” Et voilà mademoiselle balafrée ! “ Je ne veux même pas savoir à quoi je ressemble. Mais le baiser qu’elle me pose sur la joue, balaye toutes mes craintes. ” Merci, t’es la meilleure. “ Pendant qu’elle range tout ce dont elle a utilisé, je tente de me relever. Je dis bien je tente, parce que je retombe lourdement sur mes fesses. ” Okaaaaay… Je ne suis pas prête à me lever. “ Je m’appuie contre la portière entrouverte et regarde le lieu de l’accident. ” Tu sais si y’a des… si tout le monde va bien ? “ Parce que y’a des mots qui ont du mal à sortir de ma gorge qui se resserre en y pensant.

Elyon ne fait pas la fière quand je lui annonce que je vais devoir la recoudre, mais je crois qu’elle préfère quand même ça plutôt que d’aller à l’hôpital. Je n’ai techniquement pas le droit de suturer des personnes que nous venons de secourir, mais Elyon c’est différent, elle viendra pas porter plainte contre ma brigade si elle a une infection ou une cicatrice merdique. Je l’espère. Enfin y’a pas de raisons que ce genre de trucs arrivent non plus. Je m’applique, en même temps j’ai pas envie de la défigurer, son petit visage parfait. Faut que j’arrête de penser à ça et de me foutre la pression. Mais je réussis ma suture haut la main, sans lui avoir fait trop mal, je crois. « Merci, t’es la meilleure. » Je me contente de sourire en guise de réponse. Elyon tente de se lever mais avant que je n’ai eu le temps de lui dire qu’elle ferait mieux d’attendre, elle se rassied. « Okaaaaay… Je ne suis pas prête à me lever. » Je ris un peu, c’est une réaction normale. « Ça va passer, tiens, bois un peu. » Je me penche pour attraper une petite bouteille en plastique dans un des paquets qu’on garde de côté. « Tu sais si y’a des… si tout le monde va bien ? » Je m’approche d’elle et pose mes deux mains sur ses genoux en lui souriant avec beaucoup de bienveillance. « Aucun blessé trop grave, seulement deux iront à l’hôpital ce soir, les autres seront simplement sous surveillance pendant quelques jours pour être sûrs que tout ira bien. » Je reste avec la blonde parce que j’ai pas envie de la quitter, et d’ailleurs je me rends pas non plus compte que mes mains se sont remontées naturellement un peu plus haut sur ses cuisses. « T’as été forte. D’autres auraient paniqué bien plus tôt que toi et… » Pas le temps de finir ma phrase que mon supérieur me rappelle à l’ordre. « Garcia, arrête de draguer et viens nous aider à ranger. » Ok. Merci pour l’affiche. Je laisse échapper un petit rire idiot. « Tu m’attends là ? Je fais vite. » Ni une ni deux me voilà repartie pour aider à ranger le matériel et je reviens finalement vers Elyon qui m’a attendue sagement à côté du camion. Je lui fais signe de grimper. « Tu vas t’asseoir à l’intérieur, je monte avec toi. » Je la laisse prendre place et lui déplie le siège des accompagnateurs à l’intérieur. « Première fois dans un camion de pompiers ? »

Je crois que j'ai l'adrénaline qui retombe lourdement. La douleur commence à arriver et puis surtout ce qui me met la puce à l'oreille c'est lorsque je me relève et que mes jambes ne me tiennent pas. Vraiment pas. " Ça va passer, tiens, bois un peu. " J'attrape la bouteille qu'elle me tend et la remercie d'un signe de tête. Je suis ses directives et bois trois grandes gorgées d'une traite. Même si j'ai la chance d'aller bien, je ne sais pas si c'est le cas de tout le monde. Il y avait beaucoup de sang là bas dedans. Mais je ne sais pas à qui, pourquoi, comment. Même si je ne connais pas ces personnes, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. " Aucun blessé trop grave, seulement deux iront à l’hôpital ce soir, les autres seront simplement sous surveillance pendant quelques jours pour être sûrs que tout ira bien. " Elle me rassure, je tente de lui sourire. C'est pas que je ne veux pas c'est que ça me fait un peu mal aussi. Après je suis ravie si personne n'est mort bien évidemment. J'aurai préféré que tout le monde aille bien et reparte sur ses jambes comme moi mais bon, on va dire que c'est déjà bien. Je crois. Ses mains remontent sur mes cuisses et le sang encore dans mes veines commence à bouillonner. Y'a vraiment que mon corps pour réagir de la sorte dans ce genre de moment. " T’as été forte. D’autres auraient paniqué bien plus tôt que toi et… " Je l'écoute, je me concentre sur ses paroles mais une voix l'interrompt. Une voix qui finit de faire rosir mes joues. Ca ne m'arrive pas souvent mais ça fait quelques temps que c'est... compliqué avec elle. " Tu m’attends là ? Je fais vite. " Je hoche la tête et montre mes jambes. " De toute façon je suis pas certaine qu'elles m'emmènent quelque part. " Vraiment pas non. Malgré tout, le temps qu'elle s'occupe de personnes qui ont plus besoin d'elle que moi, je me lève. Je retente et réussis. Ca me fait du bien de me dégourdir les jambes même si je ne vais pas bien loin. " Tu vas t’asseoir à l’intérieur, je monte avec toi. Première fois dans un camion de pompiers ? " Je ne me fais pas prier pour faire ce qu'elle m'a dit et grimpe dans le camion. " Bah oui, tu ne m'as jamais invitée avant. " Je la taquine, même si je sais que je ne lui ai jamais demandé. Bon elle ne l'a pas proposé non plus mais en même temps, ce n'est pas un manège, c'est sérieux, c'est son boulot. " J'ai failli une fois, une nana avec qui j'ai couché mais ça ne s'est pas fait finalement. " Je hausse les épaules, c'est pas comme ci c'était important. " J'espère que je ne te dérange pas hein. Je prendrais un taxi quand on sera arrivées. " Je ne sais pas quand est ce qu'elle finit mais je n'ai pas envie d'être un boulet non plus. Un boulet qui traîne dans ses pattes.

Cette proximité avec Elyon est grisante, je sais que je ne devrais pas penser à ça alors qu’elle est dans un état pas génial, sûrement paniquée, stressée, elle a eu beaucoup d’émotions, et je ne vais certainement pas profiter de la situation pour quoi que ce soit. Pourtant, mes mains remontent sur ses jambes sans que je ne semble en avoir le contrôle, heureusement je suis stoppée avant que ce ne soit trop gênant, du moins je l’espère. Le trait d’humour de la jolie blonde me fait sourire, et je retourne à mon boulot avant de revenir vers elle, l’invitant à monter à l’arrière d’un des camions. Je lui demande si c’est la première fois, après tout, elle aurait pu avoir été transportée après un malaise, un petit accident, une chute, n’importe quoi. « Bah oui, tu ne m'as jamais invitée avant. » Je lui offre un sourire adorable mais le perds un peu lorsqu’elle reprend la parole. « J'ai failli une fois, une nana avec qui j'ai couché mais ça ne s'est pas fait finalement. » Garde contenance Linoa, ne montre pas que tu es dégoûtée, triste, ou n’importe quoi d’autre ! Je tente une esquisse de sourire mais ça ne marche pas trop. Il faut que je m’occupe les mains. Pendant le trajet, je note quelques trucs, j’ai pris l’habitude d’écrire en roulant. « J'espère que je ne te dérange pas hein. Je prendrais un taxi quand on sera arrivées. » Je relève les yeux vers elle en secouant la tête. « T’inquiète, je suis en heure sup là, j’allais partir quand y’a eu l’appel pour l’accident, mais en rentrant je me change, et on rentre ensemble. » Plus qu’une proposition, c’est presque comme si je lui imposais. Je ne veux pas la laisse rentrer en taxi, pas dans l’état dans lequel elle se trouve, sous le choc. Nous arrivons rapidement et une fois garés, je lui prends la main pour l’aider à descendre. « Tu veux bien m’attendre ici ? Y’a des chaises là si tu veux, je vais me changer, et on rentre ok ? » Je serre doucement sa main, lui adressant un sourire, et je grimpe les marches qui me ramènent au vestiaire quatre à quatre, impatiente de me retrouver seule avec elle. Mais je ne m’attendais pas à un tel spectacle en descendant. Elyon en train de rire avec une de mes collègues, avec qui le courant n’est jamais trop passé d’ailleurs. « Je vous dérange pas ? »

je ne comprends pas ce qu'il se passe avec elle. parce que j'ai l'impression que tout va bien. après tout, tout devrait bien aller. mais j'sais pas. y'a comme un truc qui m'échappe. comme s'il me manquait une donnée. j'en sais rien... c'est peut être le choc qui m'a fait vriller le cerveau qui sait... j'espère que ce n'est que ça. sinon ça voudrait dire se torturer l'esprit à la recherche de quelque chose qui ne va pas et ça, je n'ai pas envie. les mots sortent de ma bouche sans que je ne puisse réellement les comprendre. lui balancer que j'ai déjà couché avec une nana qui fait son métier ça peut être étrange. même si ce n'était pas quelqu'un de sa caserne fort heureusement. ça aurait été bizarre. et je n'ai pas envie que ça soit bizarre avec elle. enfin avec la nana avec qui j'ai couché je m'en fiche, je comptais pas la rappeler. c'est plus avec linoa que je n'ai pas envie qu'il y ait de la gêne ou quoi. déjà que je couche avec nala dans son dos et celui d'imelda, autant ne pas rajouter encore autre chose. enfin ce n'est rien de méchant, c'est juste qu'on a commencé après que linoa et imelda se soient séparées et ça aurait été bizarre de leur annoncer que bah maintenant nous aussi on s'envoie en l'air. surtout que jusqu'à y'a pas si longtemps que ça, j'étais en couple. ouais, c'est quand même à noter. et que j'ai trompé cinna avec nala. bordel que c'est compliqué de réfléchir quand on a la tête en vrac. vivement que je rentre et que je m'affale sur mon lit jusqu'à la semaine prochaine au minimum. " t’inquiète, je suis en heure sup là, j’allais partir quand y’a eu l’appel pour l’accident, mais en rentrant je me change, et on rentre ensemble. " je dois dire que ce plan là me plait bien plus que l'idée d'être trimbalée dans un taxi. " d'accord. " sourire que j'esquisse doucement, parce que même ça, ça me tire sur le front. c'est mal foutu le corps humain. lorsqu'on arrive, je la laisse me récupérer plus ou moins maladroitement du camion en attrapant sa main. " tu veux bien m’attendre ici ? y’a des chaises là si tu veux, je vais me changer, et on rentre ok ? " je hoche la tête, comme une enfant bête et disciplinée. " promis je m'envole pas. " oui parce que m'enfuir en courant c'est totalement exclu. je la regarde partir avant qu'une de ses collègues ne débarque à côté de moi. " c'est toi alors la fameuse elyon ? " j'dois avoir l'air d'un poisson hors de l'eau à la fixer comme si elle venait de m'annoncer quelque chose d'impensable. parce qu'elle connait mon prénom alors du coup c'est bizarre. je ne la connais pas moi. ou alors je l'ai oublié. et ça serait embêtant. " fameuse ? tant que ça ? " question détournée, juste au cas où. " elle t'a bien décrite alors c'était plutôt facile. je l'ai entendu parler de toi plus d'une fois. " je ne comprends toujours pas de quoi elle me parle. surtout qu'elle donne l'impression d'avoir surpris une conversation plus que d'avoir subi ladite conversation. ou alors je suis totalement à l'ouest. " bah écoute euh... d'accord. ça doit être moi. " je me mets à rire un peu par réflexe mais surtout par gêne. je me passe la main dans les cheveux, évitant tout de même d'effleurer mon front. " je vous dérange pas ? " je me tourne et vois linoa dans un drôle d'état. bah déjà elle sourit pas alors ça me fait perdre mon sourire aussi. " non enfin j'crois pas. " je me tourne vers la petite brune assise tout près de moi qui s'éclipse aussi rapidement que si on lui avait allumé un feu sous les fesses. " non j'crois que c'est moi qui suis de trop. " j'ai l'impression que cette nana c'est un casse tête. ou alors elle dit des choses toutes simples et mon cerveau n'est pas en état de comprendre. " faudra que tu me donnes son numéro garcia, elle me plait bien. " donc en fait, je suis un morceau de viande dénué d'oreilles. je finis par me lever une fois l'intruse partie et me rapproche de mon amie. " c'est qui ? elle est... particulière ? " j'ai pas forcément envie de dire du mal d'une de ses collègues. " elle avait l'air de me connaître par contre. tu lui as parlé de moi ? " visiblement pas en mal. sinon elle ne m'aurait pas collé comme ça.

J’aime pas cette fille, j’aime pas le fait qu’elle essaie de draguer tout ce qui bouge, et encore moins quand je la vois essayer de charmer Elyon. N’importe qui mais pas elle putain. Je demande si je dérange, on sais jamais, pour un peu qu’elle plaise à la blonde, je peux aussi me barrer toute seule. Oui je suis énervée, oui je suis jalouse. Fait chier. Comme si c’était déjà pas assez compliqué comme ça pour en rajouter une couche. « non j'crois que c'est moi qui suis de trop. faudra que tu me donnes son numéro garcia, elle me plait bien. » « Dans tes rêves. » que je marmonne dans ma moustache, sans savoir si elle a entendu ou pas, si Elyon a entendu ou pas. Je déteste royalement son attitude et sa manière nonchalante de s’en foutre royalement de tout et de tout le monde. « c'est qui ? elle est... particulière ? » Je garde le regard rivé sur ma collègue qui se dandine, visiblement fière d’elle, et s’éloigne peu à peu. « Personne. » Putain re saisis toi Garcia, tu vas pas être désagréable avec Elyon a cause de cette pauvre conne ? « elle avait l'air de me connaître par contre. tu lui as parlé de moi ? » Cette fois je repose mon regard sur la blonde, ne sachant pas trop quoi répondre. « Ouais, nan, c’est… enfin un jour je parlais de notre groupe à un collègue, elle a dû écouter, j’en sais rien. Enfin bref. On y va ? » Ça se sent que je suis mal à l’aise là ? Ça se sent que j’ai envie de partir ? Ouais faut qu’on se casse. Et vite. Je prends sa main et l’emmène avec moi, le pas légèrement pressé, jusqu’au parking où se trouve ma voiture. Faut vraiment que je me calme. Je souffle un peu et finis par être sincère. « J’suis désolée, elle me met sur les nerfs, elle fait tout pour me faire chier, et comme elle a c… » Compris ? « …cru que tu me plaisais, elle s’est dit que te draguer c’était la bonne solution. » Voilà. Sincère mais pas trop hein ? « Bref. C’est con. Comment tu te sens ? » voilà, changeons de sujet.

c'est toujours bizarre quand on parle de nous sans qu'on connaisse la personne. non mais sans rire. même son prénom je ne le connais pas. c'est bizarre quand même. enfin c'est pas le plus important. " personne. " je me tourne vers linoa, un peu étonnée de sa réaction. je ne sais pas ce qui l'a mise de mauvaise humeur mais, elle est de mauvaise humeur. j'aime pas trop ça. alors je tente d'en savoir un peu plus. je parle, je pose des questions. elle relève enfin les yeux vers moi mais elle semble paumée. " ouais, nan, c’est… enfin un jour je parlais de notre groupe à un collègue, elle a dû écouter, j’en sais rien. enfin bref. on y va ? " je suis pas sure d'avoir encore la force de me battre avec elle pour en savoir plus. alors je laisse mes épaules s'affaisser, prête à capituler. " okay. " je la suis sans me faire prier. de toute façon elle m'a attrapé la main alors je n'ai pas le choix. puis je dois bien avouer que je ne rêve que d'une chose c'est de rentrer, prendre une douche et d'aller m'allonger en étoile de mer sur mon lit. " j’suis désolée, elle me met sur les nerfs, elle fait tout pour me faire chier, et comme elle a c… cru que tu me plaisais, elle s’est dit que te draguer c’était la bonne solution. " j'ai une espèce de boule qui se forme dans mon ventre sans trop savoir d'où ça vient. on va dire que c'est à cause de l'accident, un contre coup. j'ai pas trop envie de réfléchir à ça pour le moment. plus tard par contre je sais que ça va m'obséder. va vite falloir que je trouve un truc pour compenser. " okay. " j'ai l'impression d'être sur pilote automatique. même mot prononcé sur le même ton. un peu blasée, un peu blessée mais toujours debout. " bref. c’est con. comment tu te sens ? " pas le temps de tergiverser sur le sujet qu'elle le change. très bien ça m'va. " je suis fatiguée mais ça va. hâte de rentrer et de m'allonger après avoir pris une douche. " je laisse échapper un léger rire avant de me pencher vers elle et de poser ma tête sur son épaule. " merci encore pour m'avoir sauvé. ma super héroïne. " l'adrénaline qui s'échappe et la fatigue qui s'empare de moi. bercée par la voiture, la conduite de linoa et surtout son odeur rassurante. ouais, j'suis bien là.