surprise ! [taylaby]

Je profite d’un rare jour de congé pour prendre soin de moi, pendant que ma chère et tendre épouse donne ses cours pour la journée. Je suis impatiente de la retrouver, il faut dire que depuis que j’ai accepté de réaliser la série Witches, j’ai beaucoup moins de temps pour moi et pour mon couple. Heureusement, le fait même de vivre près des studios aide beaucoup à avoir une vie un peu plus équilibrée, pouvoir rentrer le soir et dormir chaque nuit avec la femme que j’aime. Mais ce n’est pas de tout repos, et nous avons eu une petite période difficile au niveau de l’adaptation il y a quatre ans lorsque j’ai commencé ce projet. Aujourd’hui, nous avons nos habitudes, notre routine qui me plait beaucoup. J’aime chaque matin à ses côtés, j’aime pouvoir lui préparer à manger chaque fois que j’en ai l’occasion, j’aime avoir la chance de lire ses messages tout au long de la journée, comme une drogue, je m’y accroche pour être certaine qu’elle ne m’échappera pas, parce que c’est sans doute ma plus grande peur.

J’aime Taylor comme je n’ai jamais aimé auparavant, j’aime ce qu’elle est, ce qu’elle représente, sa façon de penser, d’être. J’aime ses idées, j’aime tout en elle, et en plus de ça, elle est magnifique. J’ai bien conscience qu’elle plait, autant aux hommes qu’aux femmes, mais ma jalousie n’est pas un frein dans notre mariage, parce que j’ai appris à me contenir. Au début, j’avais l’impression qu’elle allait m’échapper, partir avec le ou la première venue. Aujourd’hui, la confiance a remplacé toute part de doute. Elle est mienne autant que je suis sienne, et c’est sans nul doute ce qui me rend le plus heureuse au monde.

Après avoir enfilé une petite robe d’été, je récupère son sac et fais claquer mes talons sur l’allée de notre villa sur les hauteurs d’Hollywood, avant de m’engouffrer dans mon 4x4 hors de prix. Je me suis habituée au luxe, même si je n’en ressens pas du tout le besoin, et surtout pas de l’afficher. Je me dirige vers le quartier ouest où se trouve l’université où ma femme enseigne. Une fois la voiture garée sur le parking, je travers les couloirs de la fac à la recherche de quelqu’un capable de me renseigner. Une femme plus âgée me semblant être au moins une professeur fera l’affaire. Elle me donne le nom de l’amphi où Taylor donne ses cours et je m’en approche. Une fois l’heure terminée, les étudiants quittent la salle et je m’y faufile discrètement. Mon épouse est en train de discuter avec une étudiante et je la laisse faire, restant en retrait pour le moment, trépignant de l’effet que ça pourra avoir sur elle lorsqu’elle remarquera ma présence.

La sonnerie retentit. C'est le signal pour tous les élèves peu scrupuleux pour un départ éclair vers la sortie. Alors que je n'ai pas le temps de terminer de donner mes dernières directives pour le cour suivant, la salle est déjà presque vide. Il ne reste que peut d'élèves en train de noter ce que je leur dit et je retrouve là les meilleurs de leur promo. C'est un fait indéniable : les plus attentifs et respectueux sont ceux qui dépassent les autres en terme de notation. Parmi les quelques résistants, comme j'aimes les appeler, je retrouve la jolie blonde du premier rang. Celle pour qui le cour veut réellement dire quelque chose : Louie Waterstone. C'est une élève brillante et pleine d'avenir, j'aime beaucoup échanger avec elle et généralement elle ne manque pas une occasion pour venir s'entretenir avec moi en privé. J'ai comme le sentiment qu'une relation privilégiée se créée entre elle et moi. A force de partager sur nos expériences, nos égards pour la planète, nos manifestations... Je ne sais pas c'est comme si je me retrouvais en elle des années auparavant. La demoiselle me sourit depuis sa place et elle termine de noter les devoirs demandés. Puis une fois cela fait, elle se lève et alors que je la vois se diriger vers mon pupitre mon cœur manque un battement. Bon sang... Mes mains deviennes moites, je respire plus lourdement... Mais qu'est-ce qui m'arrive...?

Notre échange ne dure pas plus de quelques minutes. C'est tout à fait cordial et sommes toute presque professionnel. Pourtant, alors qu'elle semble sortir de la salle de classe, elle se retourne et me fait un petit signe de la main pour me dire au revoir. Je lui rends sans même y prêter attention. Puis c'est là que je vois Lullaby. Un étrange sentiment de culpabilité m'envahi. Je n'ai pourtant rien fait de mal, mais je me sens tout à coup comme prise sur le fait après avoir fait une énorme bêtise. Je mets quelques secondes avant de sourire et j'exulte finalement de joie en me lançant au petit trot vers la porte pour rejoindre ma femme. « Lulla! Mon ange, que c'est bon de te voir? Lui dis-je sincèrement, et je l'embrasse sur les lèvres à la fois tendrement et amoureusement. Puis lorsque je me détache j'ajoute : Je croyais que tu tournais aujourd'hui! Comme je suis contente de cette belle surprise! » Je l'attrape par la main et la guide derrière moi vers mon bureau. Là j'y récupère mes affaires et tout en rangeant je lève les yeux vers les siens et lui demande : « Tu veux qu'on aille manger un morceau quelque part? » Une fois mes affaires regroupées dans ma sacoche, je viens me poser devant elle, les fesses posées contre le bord du bureau. Un petit sourire en coin sur mes lèvres et je penche la tête légèrement en une moue presque coquine. « A moins que manger ne soit pas le besoin physiologique le plus important maintenant? »

Je ne pense absolument pas à mal en voyant mon épouse discuter avec cette jeune étudiante. Leur discussion semble cordiale, j’attends simplement que Taylor pose son regard sur moi, impatiente de voir l’effet que ça pourra avoir sur elle. Et lorsque ce moment arrive, le sourire qui étire mes lèvres est immense. Elle s’approche de moi en trottinant et je me mords la lèvre inférieure, toujours souriante. J’ai l’impression de retomber amoureuse d’elle à chaque seconde, c’est complètement fou ce qui nous lie. « Lulla! Mon ange, que c'est bon de te voir ! Je croyais que tu tournais aujourd'hui! Comme je suis contente de cette belle surprise! » Je prolonge légèrement son baiser, comme si je n’en avais jamais assez, et entrelace mes doigts avec les siens lorsqu’elle vient chercher ma main. « La surprise aurait été gâchée si je t’avais dit que je venais te retrouver ici, et je pouvais pas attendre que tu rentres, tu me manquais trop. » Des étoiles dans les yeux, je la dévore du regard, jusqu’à ce qu’elle se retourne, gardant ma main dans la sienne pour me guider à sa suite. « Tu veux qu'on aille manger un morceau quelque part? » « Oui, c’est ce que je pensais faire. » Je la laisse rassembler ses affaire tout en la regardant amoureusement. Je pensais qu’on allait partir mais je la regarde poser ses fesses sur le bord du bureau et me regarder avec cette intensité que je ne connais que trop bien. « A moins que manger ne soit pas le besoin physiologique le plus important maintenant? » Je laisse échapper un petit rire amusé et m’approche d’elle, posant mes mains sur ses cuisses. « C’est vrai que ce que j’ai en tête surpasse très certainement cette faim de ventre. Mais il se pourrait qu’on ait besoin de prendre des forces, avant le dessert… » Je me mords la lèvre inférieure en souriant, je sais que ça la fait succomber en un rien de temps, et je m’approche d’elle pour venir l’embrasser amoureusement, langoureusement. Mais un raclement de gorge me fait m’éloigner de mon épouse, gênée. Derrière Taylor se trouve un homme d’une quarantaine d’années bien tassées, plutôt bel homme, avec une prestance majestueuse. Peut-être le doyen de l’université ? Ou juste un autre professeur qui attend la salle pour son cours ? En attendant, je sais plus où me mettre moi…

Ce baiser est plus que bienvenu. Les lèvres de mon amour se posent avec une délicieuse langueur dont je ne pourrai jamais m'en passer. Je garde les yeux ouverts pendant notre échange. Pas par manque de respect, pas parce qu'elle m'ennuie, et certainement pas parce que je n'aime pas son incroyablement douceur mais c'est parce que je ne veux pas la quitter des yeux de peur que tout ceci ne soit qu'un rêve et qu'au moindre battement de paupière, pouf, elle se soit évaporée. Je souris pendant ce baiser, je lui attrape la lèvre inférieur aussi, je suis gourmande je sais. Et lorsque le contact cesse je me retrouve là avec un léger goût de trop peu dans la bouche. J'y porte d'ailleurs un doigt délicat pour essuyer les restes de notre échange. Hmm... La plénitude ressentie en cet instant est juste incroyable. Le monde pourrait s'arrêter de tourner, les étoiles pourraient s'éteindre en pleine nuit, la lune nous tomber dessus... Rien ne saurait perturber ma contemplation de la plus belle et merveilleuse des femmes.
Lullaby vient donc avec la même idée que j'ai eu la voyant. Nous pouvons aller manger un bout avant de rentrer à la maison ou peut-être d'aller faire un tour en amoureuses. Pourtant je lui propose une idée qui me passe par l'esprit, plus bestiale et instinctive que réellement rationnelle, pourquoi ne pas passer directement au "dessert" et skiper la case repas... Mais non, ma femme me fait revenir sur Terre, elle me fait retrouver mes esprits. « Oui non bien sûr... Je plaisantais chérie. Mais ma foi, avoues que l'idée est plutôt sympa nan? Mais un repas sera le bienvenu c'est vrai. Je n'ai pas déjeuné ce matin et suis partie en trombe. » Dis-je en levant les yeux au ciel avant de les faire retomber sur les courbes enjôleuses de la belle. Mais je dois me contenir avant de repartir dans mes délires sensuels. Bien que Lulla laisse supposer que mon idée lui parle aussi doucement à l'oreille et à l'esprit... Mais ses yeux écarquillés et fixes qui passent par dessus mon épaule me font l'effet que l'on peut ressentir dans un film d'horreur. Je me redresse promptement : « Qu'est-ce qui y a chou? Me dis pas que... Je me retourne... Oh, monsieur Morales... Je suis en retard et vous attendez la place... Nous partons! Héhéhé... » Je décide de prendre ma sacoche et la main de ma moitié pour nous tirer vers la sortie au pas de course. Bien que nous soyons sorties je ne lâche pas la cadence et encore moins la main de Lullaby. « Tu es venue en voiture? Parce que je suis venue avec la mienne aussi... » Là je laisse volontairement plané le fait que si nous sommes venues à deux voitures soit nous nous suivons, soit l'une de nous deux devra revenir pour récupérer son véhicule plus tard. Tout en marchant vers la sortie et le parking, je prends soin de marquer mon pas chaloupé en me tenant devant elle, à un pas d'avance à peine, je sais qu'elle adore ça.

Je taquine mon épouse, nous sommes sur la même longueur d’ondes, comme depuis toujours, et je m’approche d’elle pour l’embrasser en souriant. « Oui non bien sûr... Je plaisantais chérie. Mais ma foi, avoues que l'idée est plutôt sympa nan? Mais un repas sera le bienvenu c'est vrai. Je n'ai pas déjeuné ce matin et suis partie en trombe. » C’est vrai qu’elle est partie vite oui. Je hoche la tête et ne tarde pas à l’embrasser à nouveau mais nous sommes interrompues par un homme qui se racle la gorge derrière nous. « Qu'est-ce qui y a chou? Me dis pas que… Oh, monsieur Morales... Je suis en retard et vous attendez la place... Nous partons!.. » Je ne sais plus où me mettre, j’ai envie de me cacher dan Sun trou de souris et le rouge sur mes joues en témoigne. Taylor récupère ma main et je la laisse faire, la suivant en pressant le pas pour m’éloigner de cet homme qui nous a vues nous embrasser sans retenue sur le lieu de travail de ma moitié. « Tu es venue en voiture? Parce que je suis venue avec la mienne aussi... » Je hoche la tête. « Oui, j’allais pas prendre un taxi… » Ma femme avance d’un pas devant moi et me fait le plaisir de m’offrir sa jolie démarche qui a tendance à me rendre folle, elle le sait. « Arrête ça chérie… » Je trottine pour la rejoindre et passe un bras dans son dos. « Ne joue pas à ça ici, c’est dangereux… » Je la dévore des yeux et nous sortons sur le parking, mais avant de nous séparer, j’hésite un instant et la rejoins en glissant ma main dans la sienne. « On prend ta voiture, tu me déposeras ici pour que je récupère la mienne plus tard ? » Je crois que je n’ai pas envie de me séparer d’elle, oui, même pour un trajet en voiture. Nous grimpons dans sa voiture et je prends place côté passager, boucle ma ceinture et tourne mon regard vers elle, glissant ma main sur sa cuisse tendrement. « Tu nous emmènes où alors ? » Je suis curieuse de savoir quel restaurant elle va bien pouvoir choisir. Une chose est sûre, je la suivrai aveuglément.

Alors que nous venons de frôler l'incident diplomatique, je ne peux m'empêcher de jouer avec les nerfs de ma femme. Lullaby qui me suit de près se retrouver derrière moi et en abusant de mes charmes je l'incite à porter son attention sur mon postérieur. Avec un petit sourire et un air mutin, je tourne la tête alors qu'elle me rattrape pour venir à mon niveau. « Qu'est-ce qu'il y a? Je ne vois pas de quoi tu parles... » Pure nonchalance de ma part. Je retrouve tout de même une démarche plus naturelle mais pas moins féminine avant d'arrivée à l'extérieur. Là nous nous dirigeons vers ma voiture garée toute près sur un place réservée aux enseignants. D'un signe approbateur de la tête, je lui fait comprendre que bien sûr je la re-déposerai pour qu'elle récupère sa voiture tout à l'heure. J'ouvre la portière côté passager pour que Lulla vienne s'installer et je referme une fois que je suis certaine qu'elle est à son aise. Un petit clin d’œil au passage comme pour lui signifier que je sais ce qu'elle pense. Je suis une "gentlewoman" et il n'y a rien de mal à ça. C'est ça d'être amoureuse. On fait les choses bien ou on ne les fait pas du tout. Alors que je fais le tour pour venir ouvrir la porte côté conducteur cette fois-ci, j'aperçois au loin la petite blondinette avec je conversais un peu plus tôt. Louie est facilement repérable avec sa longue chevelure dorée qui réfléchie la lumière. Je reste un instant immobile avant de me rendre compte de mon absence. Mon esprit divaguait en pensant à elle et son petit corps appétissant. Mais bon sang... Pensé-je soudainement. Puis je m'assoie à ma place aux côtés de mon amour en lui souriant. J'espère qu'elle ne se fera pas de fausses idées quant à mon regard qui s'est posé sur la jeune ingénue. Je reprends donc la conversation pour brouiller les pistes et l'empêcher de réfléchir d'avantage : « Où est-ce que je t'emmène? Bonne question... Tu veux manger Libanais? Y a ce restau qui a ouvert sur la 56ème, je n'en ai entendu que du bien. » Je mets le contact et la voiture démarre silencieusement. Je mets une main douce sur la cuisse de la belle et je nous lance sur la voie principale. Soucieuse de ne pas laisser de blanc dans la conversation je m'intéresse aux avancées sur la série qu'elle gère depuis quelque temps. « Ça va sinon? Quoi de neuf au pays des sorcières? »

J’ai envie et besoin de passer du temps avec mon épouse, et c’est d’ailleurs pour cette raison que je suis venue la rejoindre ici, sur son lieu de travail. Ce n’est donc pas pour reprendre ma voiture et elle la sienne, ça n’a aucun intérêt. Je la rejoins donc à sa voiture et ne remarque pas son moment de latence avant d’entrer dans l’habitacle. Heureusement d’ailleurs. « Où est-ce que je t'emmène? Bonne question... Tu veux manger Libanais? Y a ce restau qui a ouvert sur la 56ème, je n'en ai entendu que du bien. » Je hoche la tête en lui souriant. « Pas entendu parler, mais on peut tester oui ! » Je dois dire que je suis un peu à l’ouest avec mon boulot ces derniers temps. J’avais eu un peu de temps entre les deux dernières saisons, mais depuis que le tournage a repris, j’ai un emploi du temps de psychopathe et des horaires de dingue. Heureusement que j’ai encore quelques heures de libres à passer avec ma femme, mais en dehors de ça, je n’ai plus aucune vie sociale en dehors de mon couple et mon boulot. Ça me va, je suis heureuse comme ça, je voudrais surtout que mon épouse ne finisse pas par en avoir marre de mes absences. « Ça va sinon? Quoi de neuf au pays des sorcières? » Je tourne la tête dans sa direction en souriant. Je trouve absolument adorable qu’elle s’intéresse à mon métier. Elle sait d’ailleurs qu’elle est la bienvenue sur le tournage quand elle veut, son nom est sur une liste d’entrée permanente, au même titre que les producteurs et autres membres de l’équipe. « Ça va, je suis contente, on a obtenu gain de cause avec Romy pour le rapprochement entre Sinead et Noreen. ENFIN ! » Je fais un signe de prière. « J’ai bassiné les scénaristes, Romy a même pété un plomb parce qu’ils comprenaient rien… » Je ris un peu en me souvenant de la scène. « Mais bon, au moins c’est bien, ça va ouvrir un peu la fanbase homo… » Oui, je suis une militante pour la cause lgbtq+ , pour les droits des femmes, des enfants, des animaux, et j’en passe. Ma femme elle, c’est la nature, et je la suis dans ses choix. De mon côté, je suis plutôt penchée sur l’humain, mais à nous deux on se complète. Elle me comprend et je la comprends, c'est ce qui fait notre force, j’en suis persuadée. « Et toi, quoi de neuf au boulot ? Les cours se passent toujours bien, tu n’as pas d’élèves récalcitrants, de déclarations d’amour ? » Amusée, je souris, ne pensant surtout pas mettre le doigts sur quelque chose qui pourrait s’avérer sérieux dans un avenir plutôt proche.