just a lesson. (eden)

Le piano a toujours été une de mes passions alors quand on me le demande, avec de bons honoraires, j'accepte de donner des cours particuliers pour tous les âges. C'est pourquoi je suis actuellement chez une élève du lycée, Maé, du moins chez sa mère. Je toque à la porte, attendant quelques instants avant qu'on ne m'ouvre la porte. Je souris à la personne, Maé. « Bonjour Maé. » Je touche délicatement mon cardigan léger qui pend à mon bras, elle me salut en retour. La gamine m'invite à entrer et je ne me fais pas attendre. Je suis la jeune fille qui m'indique la salle où nous allons prendre le cours. Un beau piano trône dans la salle, il n'est pas aussi splendide que celui que je possédais jadis au conservatoire mais c'est du beau matériel. Je dépose mon cardigan sur le dossier d'une chaise non-loin de moi et j'invite Maé à venir s'installer près de moi devant le clavier. Je regarde la jeune demoiselle en souriant. « Au lieu de commencer par te présenter le solfège, je préfère te présenter les touches du clavier. Tu verras c'est répétitif et pas compliqué. » Je touche alors le Do, le Ré, le Mi et ainsi de suite en lui disant chaque touche en même temps. Je fais attention à ce que Maé me suive en touchant à son tour les touches du piano. Après lui avoir présenté le clavier, les rudiments du solfège et la chanson d'anniversaire au piano, il c'était déjà passé une bonne heure. Je décide de fermer le cahier que je lui avais préparé à l'avance et lui tend en souriant comme toujours. « Tu n'as plus qu'à essayer de toi-même et quand je reviendrai, on apprendra un morceau plus compliqué. » Je me lève et me retourne pour récupérer mon cardigan sur la chaise. Mon regard se lève sur une splendide femme de la quarantaine, blonde et avec un charisme qui me laisse figée. Ce doit être la mère de Maé, je n'ai parlé avec elle que par téléphone afin de prendre rendez-vous pour ce cours, je savais que je la verrai en vrai pour recevoir mes honoraires mais, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si jolie et en forme à vrai dire.

C’est fou ce que cette enfant développe un besoin d’apprendre. Mais pas apprendre plus de langues ou plus de maths, non, ce qu’elle veut apprendre, c’est l’art. Ça a commencé par le théâtre il y a quelques semaines, et maintenant le piano. Je n’ai aucune raison de lui refuser, nous ne manquons pas d’argent et le piano à  queue qui trône au milieu de la pièce trouvera enfin quelqu’un pour apposer ses doigts dessus. J’ai appris le piano lorsque j’étais plus jeune, mais ça remonte à trop loin pour que les souvenirs ne me laissent le droit de laisser courir mes doigts sur les touches en ivoire. Aujourd’hui, Maé prend sa première leçon de piano à la maison, chez Cora et moi je veux dire. Elle vit toujours chez son père mais elle est là autant qu’elle le veut, du moins lorsque nous sommes présentes. J’ai eu la professeur au téléphone, elle m’a semblé somme toutes agréable, j’imagine qu’on ne prend pas un professeur pour son enfant s’il donne l’impression d’être un tortionnaire.

Je m’étais promis de tout faire pour être là pour accueillir la professeur mais le travail m’en empêche et je rentre heureusement juste avant la fin de la leçon. Mes pas me guident vers les notes de piano, harmonieuses par alternance, et m’immobilise à quelques pas pour les regarder faire. Elles sont dos à moi, mais j’aime déjà beaucoup la voix posée et douce de la professeur. Je préfère de loin l’apprentissage dans la douceur plutôt que par un rapport de force. Elle d’adresse une dernière fois à ma fille et se lève finalement, croisant mon regard. Je lui offre un sourire chaleureux, loin de moi l’envie de lui donner cette image de reine des glaces que j’ai souvent lors d’une première rencontre. « Bonjour, Eden Lewis, je suis désolée, je voulais être là pour vous accueillir mais une réunion de travail m’en a empêché. » Je m’approche d’elle et tends dans sa direction une main de manière à ce qu’elle la serre en guise de première rencontre. « Tout s’est bien passé ? ». Pour le moment, je ne peux pas juger la qualité du travail de la jeune professeur, je ne peux juste me rendre compte d’à quel point elle est magnifique. Ses lèvres parfaitement dessinées, ses yeux brillants et ses  pommettes légèrement saillantes, tout à fait mon style. « Je peux vous offrir quelque chose à boire ? A moins que vous ne soyez pressée ? »