melodies in high school. (logan)

La pause de midi est une bénédiction pour le corps enseignant ; pas d'élèves aux alentours pour briser notre silence ou nous briser tout court. Je suis enseignante depuis pas mal de temps déjà, un an et demi, quelques temps après avoir retrouvé la forme de mon coma léger. Cela ne fait que depuis la rentrée 2017 que je suis enseignante dans ce lycée à Los Angeles, dans les rues du ghetto comme on l'appelle mais pour autant, le lycée n'est pas si mal fréquenté que cela ; certes il y a de la diversité mais les jeunes ne sont pas tous des délinquants, ils sont tous jeunes tout simplement. Je soupire en me languissant au fond de ma chaise de bureau, enfermée dans ma salle de classe vide, j'ai toutes les chaises et pupitres à ma disposition. Mon regard balaye la salle, observant le coin des instruments à vent, celui des instrument à percussions et finalement, à cordes. Je croque un bout dans mon sandwich rectangulaire, acheté dans une machine en déposant Peter à la maternelle. Je dépose mon repas à peine entamé dans son paquet en plastique, je rabat simplement l'ouverture pour le fermer un semblant. Je me lève hors de ma chaise sur roulettes et me dirige vers le piano à queue noir. Je le frôle du bout des doigts et le silence qui pèse dans la salle me rappelle celui de mes représentations. Je respire. J'ouvre le couvercle recouvrant les touches blanches et noires. J'expire. Je m'installe sur le petit tabouret et trouve avec mon pied la pédale. Je soupire. Mes doigts s'enfonce sur quelques touches et la mélodie sort. Je débute alors à jouer de mémoire du Bach. ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) Mon énergie se sent au bout de mes doigts, mon pieds appuie sur la pédale quand il le faut et ma tête se baisse lors des sons plus forts. Mes yeux sont clos, je m'imagine encore sur la scène, bien avant ce fichu accident... Mes mains tremblent, je le sens mais la douleur est supportable. Je continue de jouer, plus fort, plus énergiquement. Mes mains tremblent, la douleurs devient insupportable. Je joue encore, toujours, je peux le faire, ce n'est que psychologique j'en suis sûre. Les gens veulent m'entendre jouer, je suis sur scène après tout. mes mains tremblent, j'ai mal. Mes mains se paralysent et je fausse honteusement les notes. J'appuie sur le piano et je hurle contre moi-même et mes main, contre ce passé que je veux effacer.


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J'ai du mal à savoir où j'en suis. Revoir Nyx ça n'a pas été évidement. Apprendre que ma soeur et sa femme étaient certainement en train de se séparer, encore moins. Voir ma nièce partir en vrille, ça n'aide pas non plus. C'est le bordel tout simplement. Heureusement que je bosse à côté parce que ça m'aide, ça me prend du temps, ça m'occupe l'esprit. Et ce n'est pas quelque chose que je peux négliger à l'heure actuelle. Mes élèves ce matin sont plutôt sympa même si c'est toujours difficile de les faire s'activer juste avant l'heure du repas. Je les entends soupirer de soulagement lorsque j'annonce la fin du cours. Ca m'amuse, je rigole. " Roh lala vous êtes des ventres sur pattes. " Je plaisante bien sur vu que je les ai assez épuisé. Même un peu trop. En même temps leurs examens arrivent bientôt et même si le sport n'est pas une matière considérée d'importante, c'est quand même pas mal utile pour gagner quelques points. Et ils ne sont pas mauvais en sports. Ils ont juste peur, je ne sais pas vraiment. Je veux qu'ils le comprennent, qu'ils voient leurs capacités. Je les libère en leur souhaitant un bon appétit et pars moi même grignoter ma salade rapidement. Je n'ai pas très faim le midi, en fait je n'ai jamais très faim avant le soir. J'ai besoin de bouger, je ne peux pas tenir en place. Alors une fois mon casse croûte englouti, je me mets à errer dans les couloirs de l'édifice. Ce n'est pas un petit lycée loin de là. Mais il y a une salle devant laquelle je passe souvent. Tout simplement parce qu'elle y joue. Emily, la professeure de musique. C'est elle qui m'a accueillie à mon arrivée ici. La musique et le sport, ça n'a pas grand chose en commun excepté que ce soit deux matières qui gonflent la moitié des élèves. J'entends cette mélodie, ce piano qui joue et je souris. Je reconnais ce morceau. Un de Bach. Un de ceux sur lesquels j'ai pu évoluer lorsque j'étais gymnaste. Je ne la dérange pas, mais j'entrouvre légèrement la porte pour la voir jouer. Enfin, jusqu'à ce qu'une note crisse à mes oreilles. Elle s'énerve, je peux la comprendre. Mais j'ai du mal à saisir ce qu'il se passe. " Hey, ça va ? " Je suis peut être un peu curieuse oui.