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beautiful trauma • shayna & aly

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beautiful trauma • shayna & aly
Mer 9 Mai - 20:03
Aujourd'hui je me traîne. Je n'ai pas envie d'aller à ce rendez-vous et en même temps je sais que j'en ai besoin. Et de toute façon j'y suis forcée. Pour recommencer le boulot je vais devoir prouver que je suis apte à reprendre. Mais au fond je m'en fiche de ça. Je sais que ce n'est pas "normal" d'avoir fui la ville pendant un mois, puis de revenir et d'aller habiter chez une amie plutôt que rentrer chez moi avec mon mari. Pourtant je n'y arrive pas encore, c'est toujours trop difficile. Et bien sur que j'ai des circonstances atténuantes, beaucoup même, mais ce n'est pas une raison. Je veux aller mieux. Enfin, au moins améliorer ma santé mentale à défaut de pouvoir faire quelque chose pour le reste. Alors je me rends chez un psy dont j'ai trouvé le nom sur internet, j'ai pris rendez-vous et je me rends dans son cabinet, prête à ce qu'elle vienne disséquer mes mots et mes pensées. Et d'un côté j'ai pas envie de ça, parce que je sais que ça va être très dur. Mais voilà je rentre dans le cabinet, je signale ma présence à l'entrée et puis j'attends que le rendez-vous précédent se termine - enfin je suppose qu'elle est en rendez-vous. Après quelques minutes d'attente, une femme sort du bureau. Je ne suis pas de ce bord là mais j'ai des yeux, et il est indéniable que cette femme est magnifique. "Docteur Allstead ?" je demande poliment en me levant pour lui serrer la main. J'ai toujours trouvé ce genre de trucs très formels mais bon, c'est un peu la marche à suivre non ? "Excusez-moi je suis un peu... pas habituée à ce genre de choses. Je sais pas trop comment ça... fonctionne exactement." Oui je suis un peu mal à l'aise, et je suppose que ça se voit. Mais j'essaie de faire bonne figure. Je sais qu'il faut que je me détende. Mais les images de ces derniers mois me reviennent en tête, et je sais qu'il va falloir que j'évoque tout ça. Et j'avoue que je ne sais pas vraiment comment.
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beautiful trauma • shayna & aly
Mer 16 Mai - 17:50
Je suis vraiment heureuse de la décoration de mon nouveau cabinet, l’architecte a été de bons conseils quand il a fallu refaire l’organisation de la dépendance de la maison, et d’un coin du jardin pour l’accueil de mes patients. Au moins, je suis un peu chez moi, même si ce n’est pas dans ma maison, c’est quand même juste à côté. Je sais que dans ce quartier, je risque d’attirer beaucoup de patients aisés, mais pas seulement, et j’y tiens. Mes tarifs ne sont pas exorbitants et je trouve ça important, pour que chacun puisse avoir le droit de consulter s’il en a besoin. Alors que je suis en consultation, une petite lumière s’éclaire sur mon bureau, me notifiant qu’un nouveau patient vient d’entrer et est désormais installé dans la salle d’attente. Je ne tiens pas à ce qu’un bruit puisse déranger ma consultation, et cette simple lumière est largement suffisante pour moi. La séance touche à sa fin et je raccompagne ma patiente jusqu’à la porte qui sert de sortie à mon cabinet, et qui n’est pas la même que l’endroit où les autres patients attendent que je vienne les chercher. Une question de confidentialité. Le cabinet est très bien isolé, j’y ai mis un point d’honneur. Une fois raccompagnée, je range mes notes dans un tiroir de mon bureau, que je recopierai ce soir avant de rentrer, comme chaque soir. Une fois fait, je viens chercher ma prochaine patiente. « Docteur Allstead ? » Je ne connais pas cette jeune femme, une nouvelle patiente, j’en suis ravie. Je lui offre un sourire bienveillant et lui tends la main pour serrer la sienne. « Excusez-moi je suis un peu... pas habituée à ce genre de choses. Je sais pas trop comment ça... fonctionne exactement. » Nouveau sourire solaire comme à mon habitude, et je me décale pour la laisser pénétrer dans le bureau. « Entrez je vous en prie, on va prendre le temps de discuter un petit peu. » Je referme la porte derrière elle et lui fais signe de s’installer sur le petit fauteuil en cuir chesterfield, quasiment en face duquel je prends place sur la réplique de ce dernier. « Je vous écoute, dites-moi ce qui vous amène, et en quoi je peux vous être utile. N’ayez pas peur, vous n’êtes obligée de rien, vous me direz seulement ce qui vous semble important, ce qui a du sens. Prenez votre temps. » Je crois comprendre qu’elle n’a jamais consulté, et je sais que les premières consultations sont souvent difficiles au niveau émotionnel. Tout dépend de la raison de sa venue.
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beautiful trauma • shayna & aly
Dim 20 Mai - 14:11
J'avais déjà fait des examens psychologiques ou participé à des thérapies de groupe. Mais c'était par obligation. Je devais prouver à l'hôpital que j'étais prête à reprendre le boulot etc. Mais aujourd'hui c'était différent. Je venais de ma propre initiative, dans un cabinet que j'ai choisi moi-même. Ce n'est pas pareil que devoir passer un entretien psychologique pour déterminer si je suis apte ou inapte à travailler. Alors oui c'est un peu... compliqué. Mais je suis là, je salue la psy et je m'installe sur le fauteuil qu'elle me désigne. Je suis encore un peu hésitante mais elle a l'air d'être gentille et de savoir mettre les gens à l'aise. Alors je prends une profonde inspiration. Il va bien falloir que je commence à parler, si je veux "aller mieux" il n'y a pas tellement d'autre solution. "Je ne sais pas trop par où commencer à vrai dire..." Est-ce que je dois parler de la tumeur ? Ou juste du bébé ? Les deux sont liés... Je prends une nouvelle inspiration, il faut simplement que je me mette à parler et le reste ira tout seul, enfin je pense. "L'année dernière j'ai découvert que j'avais une tumeur inopérable et que je n'avais que quelques années devant moi. Ça a été... très dur mais je m'en suis remise, j'ai accepté ça et... enfin ça va." Oui, je sais que je vais mourir et bien sûr je n'ai pas envie de mourir, mais je sais que ça va arriver, très vite, et je l'ai accepté. Enfin, simplement parce que j'ai décidé de vivre ma vie un peu en accéléré. "C'est pour mon mari que ça a été plus compliqué. Surtout parce que je voulais qu'on fonde une famille avant... qu'il ne soit trop tard. Il ne voulait pas. Et..." Cette fois je m'arrête de parler parce que ma gorge se serre. Je sens les sanglots arriver, mes yeux se remplir de larmes. Mais pour le moment je ne craque pas. Je ne devrais pas craquer, ça fait un mois. Je devrais aller mieux en un mois ! "Excusez moi c'est... très difficile pour moi d'en parler je... je suis désolée... J'ai..." J'inspire un grand coup, allez, je peux le faire. "En décembre je suis tombée enceinte, ce n'était pas exactement prévu. Mais finalement mon mari s'est réjoui et moi aussi et puis... il y a eu un accident, début avril. J'ai... j'ai perdu le bébé..."
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beautiful trauma • shayna & aly
Jeu 24 Mai - 12:02
Je sens bien que la jeune femme n’est pas à son aise. J’ignore si elle a déjà consulté avant aujourd’hui, mais ça n’est de toute évidence pas un exercice facile pour elle. « Je ne sais pas trop par où commencer à vrai dire...» Je lui adresse un léger sourire pour la mettre à l’aise, et être bienveillante, comme à mon habitude. « Prenez votre temps, nous ne sommes pas pressées. » Je lui laisse le temps qu’il faut et voilà qu’elle prend la parole. «L'année dernière j'ai découvert que j'avais une tumeur inopérable et que je n'avais que quelques années devant moi. Ça a été... très dur mais je m'en suis remise, j'ai accepté ça et... enfin ça va. » Ça va… C’est ce qu’elle dit oui, on ne peut pas réellement accepter son sort en une année. La peur de la mort est un syndrome fréquent chez l’être humain, et à moins d’avoir vécu une expérience de mort imminente, on a tous peur de la mort. « C'est pour mon mari que ça a été plus compliqué. Surtout parce que je voulais qu'on fonde une famille avant... qu'il ne soit trop tard. Il ne voulait pas. Et… » Je la laisse prendre le temps de s’exprimer, de trouver les mots. Elle s’excuse et je secoue la tête. « Ne vous excusez pas.» Je lui laisse le temps d’accepter la difficulté d’en parler, et la voilà qui reprend. « En décembre je suis tombée enceinte, ce n'était pas exactement prévu. Mais finalement mon mari s'est réjoui et moi aussi et puis... il y a eu un accident, début avril. J'ai... j'ai perdu le bébé...» Elle est émue, il y a de quoi. Effectivement sa vie n’est pas facile et sa venue ici n’est pas de trop. J’espère seulement que je pourrai l’aider, la soulager un peu dans ce travail de deuil. « Je suis désolée, ce sont des épreuves difficiles et vous avez bien fait de venir en parler. Je vais faire ce qui est en mon possible pour soulager vos peines.» Je lui adresse à nouveau un sourire tendre et pose mon petit calepin avec mes notes sur le bureau. « Vous dites ‘j’ai perdu le bébé’, vous vous sentez exclusivement responsable ? Racontez-moi cet accident...» Pour l’aider, j’ai besoin de tous les éléments, même si je sais que ce sera difficile pour elle.
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beautiful trauma • shayna & aly
Dim 27 Mai - 0:42
Sa question me déstabilise. J'avoue ne jamais y avoir pensé comme ça. Enfin pas consciemment en tout cas. Mais je suppose que c'est pour ce genre de choses qu'on va voir un psy, révéler les choses qu'on se cache à soi-même. "Je... Dans un sens peut-être oui..." admis-je en haussant légèrement les épaules. Je réfléchis à la situation. Je me remémore les événements, ce qui n'est pas bien compliqué étant donné que ces images ne me quittent jamais. Mais, revivre ces souvenir exprès ce n'est pas pareil, c'en est presque moins douloureux. "C'était un banal accident, j'étais en voiture pour aller me chercher à manger... une envie de femme enceinte !" J'arrive à esquisser un sourire, presque même un petit rire. Et je poursuis. "Et quelqu'un a grillé un feu rouge et m'est rentré dedans le reste... enfin, je me suis juste réveillée à l'hôpital et..." Ma gorge se serre. Non, ça c'est beaucoup plus douloureux. Beaucoup trop douloureux. Revoir le visage torturé de Ruben penché sur moi... m'annoncer la nouvelle... Non, je ne peux pas. "Mais c'est moi qui voulait un enfant avant de... partir. Je... je sais que c'est égoïste de faire ça à mon mari. Alors au fond j'imagine que c'est... un mal pour un bien ?" J'ai l'impression de dire n'importe quoi. A vrai dire je ne sais pas trop ce que je dis. J'admet que je n'ai jamais vraiment réfléchi à tout ça, ou en tout cas pas à voix haute. Et quelque part, dire les choses à voix haute les rend... plus réelles. "Enfin, ça n'en est pas moins douloureux pour autant. Trop douloureux pour que j'arrive à retourner chez nous..." Voilà le problème qui m'a poussée à prendre rendez-vous. Le fait que je sois incapable de rentrer à l'appartement. Sauf que plus je parle et moins je sais pourquoi. Est-ce à cause de la perte du bébé ? A cause de mes décisions ? A cause de Ruben ? Pour l'instant je suis un peu perdue.
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beautiful trauma • shayna & aly
Lun 28 Mai - 17:26
Je mets le doigt sur quelque chose qui semble immiscer en elle certaines questions, elle met quelques secondes avant de me répondre. « Je... Dans un sens peut-être oui… » C’est pour cette raison là qu’elle est ici, et sur ça avant toute chose que nous allons devoir travailler. Sa culpabilité face à la perte de cette enfant, qu’elle estime comme étant sa faute. Je lui laisse prendre le temps dont elle a besoin pour me raconter cet accident qui a coûté la vie de leur enfant. Elle commence, sourit un peu, et son regard se charge d’émotion, tout comme son corps qui se renferme malgré elle contre lui même. Elle n’est pas en faute, quelqu’un lui a grillé la priorité. La jeune femme s’assombrit davantage et je reste concentrée sur ses émotions, ce que son corps me dit qu’elle ne me dit pas. « Mais c'est moi qui voulait un enfant avant de... partir. Je... je sais que c'est égoïste de faire ça à mon mari. Alors au fond j'imagine que c'est... un mal pour un bien ? » Le mal qui la ronge est plus profond que la perte de son enfant, elle culpabilise vis à vis de la personne qu’elle aime, celle qui partage sa vie. « Ne dites pas une chose pareille, ça n’a rien d’égoïste de vouloir laisser une trace de votre passage sur Terre outre que dans les coeurs et les mémoires de vos proches. Si la vie a mis cette épreuve sur votre chemin c’est que vous êtes à même de la surmonter, même si c’est difficile. » Je voudrais simplement qu’elle comprenne qu’elle n’est pas en tord dans la perte de cet enfant. « Vous l’avez dit vous même, votre mari était d’accord pour que vous fondiez une famille, alors ne pensez pas que cette perte vous revient exclusivement. » Ma voix est toujours aussi calme, douce, j’essaie d’employer des mots justes de manière à ne pas la bousculer, mais essayer de lui faire comprendre certaines choses essentielles. « Enfin, ça n'en est pas moins douloureux pour autant. Trop douloureux pour que j'arrive à retourner chez nous… » Voilà un nouveau problème. « C’est l’endroit où vous viviez qui vous dérange ou vous avez simplement peur du regard de votre époux sur vous ? » Nouveau point sensible. « Vous n’êtes pas coupable de la perte de cet enfant, et votre mari en souffre sûrement autant que vous. Vous êtes un couple, unis et soudés pour le meilleur et pour le pire, je crois qu’il faudrait le laisser prendre soin de vous, autant que vous prendrez soin de lui… »
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beautiful trauma • shayna & aly
Jeu 31 Mai - 20:10
A ma grande surprise ça me fait énormément de bien de parler de ça. De tout laisser sortir et de me sentir véritablement écoutée, et soutenue. Aux groupes de paroles je n’ai jamais vraiment trouvé ma place, quant au psychologue de l’hôpital, il est très compétent, mais il devait simplement évaluer ma capacité à travailler. Cette fois c’est différent, c’est un travail sur moi-même, j’en suis consciente. Et maintenant que j’y suis, je réalise que c’est ça qu’il me faut, et que ça me fait du bien. Même si c’est très difficile de parler et que les souvenirs sont douloureux, ça me fait du bien. Tout autant qu’entendre le Docteur Allstead me dire que ce n’est pas égoïste de vouloir ce que je veux, et que je ne suis pas en tord. C’est… rassurant. Et puis quelques questions de plus et elle met le doigt sur le fond du problème. “Wow, vous êtes douée !” je m’exclame en laissant échapper un sourire. Tentative un peu désespérée d’éviter le sujet pendant quelques secondes, même si je sais que c’est vain et que je parlerais. Il le faut, et j’en ai besoin. Je passe une main dans mes cheveux un peu nerveusement et puis j’expulse tout ça dans un soupir avant de reprendre la parole. “Je suis partie… Après l’accident. J’ai… je pouvais pas rester dans notre appartement alors je suis partie pendant un mois, chez mes parents. Au Canada. Et… je m’en veux terriblement. Mon mari il… je sais qu’il a souffert aussi, qu’il a perdu cet enfant tout autant que moi et… j’ai… je l’ai abandonné. On a déjà si peu de temps qui nous reste tous les deux et… je suis partie et je l’ai laissé seul pendant un mois.” Je soupire. En vérité je me déteste pour ça. Et j’ai terriblement peur que Ruben me déteste de l’avoir abandonné pour ça. Je sais que c’est stupide et qu’il ne me détestera pas. Il comprendra, il comprend toujours, Ruben est fantastique. La meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie, et je sais qu’en partant je lui ai fait du mal. “Je sais que ce temps au loin m’étais nécessaire pour… aller mieux. Mais… est-ce qu’en partant j’ai pas rendu les choses… pires ? Après tout lui aussi devait pleurer la perte de ce bébé, sans parler de ma maladie et son futur statut de veuf et par dessus le marché mon départ de l’appartement ? J’ai… je...“ Je me tais, incapable de formuler une nouvelle idée cohérente pour le moment. Je réfléchis à tout ce que je viens de dire et rien qu’en disant ces mots j’y vois un peu plus clair. Même si ça n’enlève pas mes craintes et mes doutes.
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beautiful trauma • shayna & aly
Mer 13 Juin - 10:14
« Wow, vous êtes douée ! » dit-elle avec enthousiasme, ce qui me fait esquisser un sourire amusé. C’est la première fois qu’on me fait un compliment de ce genre dans une situation pareille. Mais je sais bien que ce n’est que par pudeur ou simplement par peur de continuer de chemin qu’elle a commencé à emprunter. Alors d’un simple regard compatissant, je l’incite à poursuivre. Elle m’explique alors sa décision de fuir pour se retrouver, sa culpabilité d’avoir abandonné son époux dans un moment pareil, de leur avoir fait ‘perdre’ un mois de sa courte fin de vie. Je comprends, j’entends, j’analyse. Elle soupire et je lui laisse le temps d’assimiler ce qu’elle vient de dire, de s’entendre le dire, parce que c’est important. « Vous êtes encore là, il n’est pas trop tard. Vous aviez besoin de vous retrouver, maintenant c’est à vous de savoir si vous avez besoin de le retrouver. » Après tout, elle n’a pas vraiment parlé de son couple, est-elle heureuse avec son mari ? Il se peut que ce soit le cas comme il se peut que ça ne le soit pas. Alors je ne vais pas la pousser dans les bras de cet homme si ce n’est pas une situation qui lui convient, j’attends d’en savoir davantage. « Je sais que ce temps au loin m’étais nécessaire pour… aller mieux. Mais… est-ce qu’en partant j’ai pas rendu les choses… pires ? Après tout lui aussi devait pleurer la perte de ce bébé, sans parler de ma maladie et son futur statut de veuf et par dessus le marché mon départ de l’appartement ? J’ai… je… » Elle s’arrête en chemin et une fois encore je lui laisse quelques secondes. « Laisser place à la culpabilité c’est faire preuve de facilité. Il est beaucoup plus aisé de se laisser sombrer dans des sentiments négatifs plutôt que de chercher à relever la tête pour accueillir un bonheur qu’on espère pourtant du plus profond de notre être… » Cette fois encore je la laisse assimiler mes mots, puis je poursuis. « Si vous aimez cet homme, ne vous cherchez pas d’excuses, n’ayez pas peur de son regard, de son jugement. S’il vous aime il vous pardonnera d’avoir pris du temps pour vous, il comprendra. A vous de savoir si vous voulez passer plus de temps avec lui plutôt que loin de lui, ce n’est qu’une question de volonté… » Ma voix reste douce alors que je tente de lui passer des messages essentiels. Avec d’autres patients, j’aurai sans doute pris mon temps davantage, mais avec elle c’est différent, elle est condamnée et n’a plus le temps pour courir après le bonheur, elle doit l’attraper au vol et s’y accrocher coûte que coûte, en présence des gens qu’elle aime.
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beautiful trauma • shayna & aly
Jeu 14 Juin - 0:15
Je ne sais pas vraiment ce qui est en train de se passer. J'ignore si c'est à force de parler et de laisser mes doutes s'extérioriser ou si c'est à force d'écouter les conseils du Docteur Allstead, ou peut-être un peu des deux ? En tout cas, je dois reconnaître que quelque part j'ai l'impression de me sentir... mieux ? Comme si j'y voyais plus clair tout d'un coup. Evidemment rien n'est réglé pour autant, mais les mots qu'elle me dit me font réagir. "Bien sûr que je l'aime ! Je l'aime plus que tout. Je l'aime depuis qu'il a joué les héros et a pris ma défense quand on avait dix ans et que les autres enfants se moquaient de moi parce que j'étais Canadienne." En évoquant ce souvenir je me met à sourire, presque à rire même. Il a toujours été mon héros. Ruben a toujours été là pour moi, il m'a toujours soutenue dans les moments difficiles, et le Docteur Allstead a raison, cette fois ne devrait pas faire exception. Bien sûr je m'en veux car moi je n'ai pas été là pour lui, j'ai fui, ce qui était peut-être nécéssaire mais c'était lâche de ma part. Mais ce qui est plus lâche encore c'est de revenir et de le fuir encore, de ne pas rentrer chez nous. Je finis par relever les yeux, revenant à la réalité. "Vous avez raison, je dois arrêter de fuir et retrouver mon mari." Bien sûr je sais qu'elle n'a pas exactement dit ça, enfin elle ne l'a pas du tout dit d'ailleurs. Mais j'ai interprété ses paroles, et je crois que c'était d'ailleurs le but. Après tout elle n'a pas à me dire quoi faire, juste à me faire ouvrir les yeux, faire de l'ordre dans mon esprit, m'éclaircir les idées, pour que je prennes une décision moi-même. Et je crois bien que c'est ce qu'elle a réussi à faire. "Merci Docteur Allstead je... il faut que j'y aille. De toute façon je crois que l'heure arrive à son terme non ?" J'avoue que je n'ai pas vu le temps passer. J'ai tellement parlé aussi... Etant déjà bavarde au naturel, alors là, où le concept est littéralement que je parle le plus possible... forcément... "Est-ce qu'on pourrait reprendre rendez-vous ? Pour la semaine prochaine ou un peu après par exemple ? Enfin, quand vous avez un créneau de libre surtout. J'aimerais... continuer à venir vous voir si vous voulez bien." Je sais que parfois certains médecins ne peuvent pas se permettre d'accepter de nouveaux "clients réguliers", après j'avoue que pour les psychologues j'ignore comment ça marche. Ce n'est pas exactement mon domaine d'expertise.
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beautiful trauma • shayna & aly
Jeu 14 Juin - 14:19
J’ai la sensation de la sentir légèrement plus légère, peut-être que je me trompe, mais c’est comme si un poids s’était envolé de ses épaules, qu’elle avait tendance à tenir courbées vers l’avant en signe de protection, de faiblesse. Son dos un peu plus droit, elle se met même à se remémorer d’anciens souvenirs joyeux, qui la reconnectent avec son époux. Un sourire étire mes lèvres en l’entendant raconter cette anecdote, sa voix semble plus légère elle aussi. « Vous avez raison, je dois arrêter de fuir et retrouver mon mari. » Je suis heureuse d’entendre une chose pareille. Cette jeune femme est pleine de ressources, elle comprend vite. Je lui ai seulement donné quelques clés et voilà qu’elle semble repartir de plus belle, ses oeillères légèrement plus ouvertes au monde. C’est dans ces moments là que je me rassure en me disant que je ne me suis pas trompée de route, que ma vocation, c’est bien de pouvoir aider les gens. La gratitude que je ressens présentement est énorme. « Merci Docteur Allstead je... il faut que j'y aille. De toute façon je crois que l'heure arrive à son terme non ? » Un bref regard sur ma montre et je me contente de hocher la tête. « Presque oui, mais vous avez raison, ne perdez pas de temps pour aller le rejoindre. » Du temps, elle n’en a pas à revendre, alors autant ne pas le gaspiller. « Est-ce qu'on pourrait reprendre rendez-vous ? Pour la semaine prochaine ou un peu après par exemple ? Enfin, quand vous avez un créneau de libre surtout. J'aimerais... continuer à venir vous voir si vous voulez bien. » Souriante, je hoche vivement la tête. « Bien sûr ! Laissez-moi regarder… » Je me lève de mon fauteuil et récupère mon agenda pour fixer avec elle une date pour un prochain rendez vous, dans une dizaine de jours. C’est le temps qu’il lui faudra pour assimiler tout ce que nous nous sommes dit, et penser à de nouvelles choses sur lesquelles travailler la prochaine fois. Je lui laisse ma carte pour me prévenir en cas d’impossibilité, et la raccompagne jusqu’à la sortie, lui adressant une poignée de main chaleureuse. « Prenez soin de vous Mme Dunham. A très vite. » Un sourire échangé, et je laisse ma nouvelle patiente s’éloigner.


FIN
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